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ZOOM novembre décembre n°23 GRAND ÉCRAN GRAND ÉCRAN MAGAZINE GRATUIT Le magazine de l’actualité cinématographique du multiplex Libourne

NGRAND ÉCRAN A R C É N ZOOM A R Le magazine de l’actualité ... · 2002 Marie-Jo et ses deux amours 2004 Mon père est ingénieur 2005 Le Promeneur du Champs de Mars 2006 Le Voyage

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ZOOMnovembredécembre

n°23

GRAN

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RAN

GRAN

D ÉC

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MAGAZINE GRATUIT

Le magazine de l’actualité cinématographique du multiplex Libourne

Page 2: NGRAND ÉCRAN A R C É N ZOOM A R Le magazine de l’actualité ... · 2002 Marie-Jo et ses deux amours 2004 Mon père est ingénieur 2005 Le Promeneur du Champs de Mars 2006 Le Voyage

+ D'INFOS SURGRANDECRAN.FR

[RÉDACTION]

[ÉDITO] GRAND ECRAN innove…

3�Outre l’accessibilité totale aux personnes à mobilité réduite (PMR) déjà acquise, Grand Ecran mettra en service dès début novembre une ASSISTANCE aux personnes

MALVOYANTES ou MALENTENDANTES dans toutes ses salles. Le système TWAVOX permet d’accéder au SOUS-TITRAGE, à L’ AUDIO DESCRIPTION et au RENFORCEMENT SONORE par le biais d’une simple application SMARTPHONE personnelle. Avec l’achat des places par INTERNET (ça dispense le passage à la caisse et la garantie de réservation de sa place), aller au cinéma devient de plus en plus facile.

GRAND ECRAN débat- La Movida Libournaise nous entrainera dans l’Espagne franquiste avec « EL VERDUGO » de Luis Berlanga, un classique du cinéma espagnol.

- Libourne/Schwandorf (jumelage), nous fera vivre l’amnésie de « LENA » de Jan Schomburg.

- Cinéphiles en Libournais nous invitera au débat après la projection du documentaire de Jean-Gabriel Périot « JEUNESSE ALLEMANDE ».

Vous trouverez les dates et horaires en feuilletant le Zoom, nous profitons de cet édito pour remercier toutes les associations.

GRAND ECRAN aime « Star Wars »En 1979... Il était une fois dans une galaxie lointaine...Prés de 40 ans après, Luke Skywalker, Han Solo et la Princesse Leia reviennent dans LE RÉVEIL DE LA FORCE en 3D et à partir du 16 décembre dans notre galaxie.Soyez les premiers à découvrir ce nouvel opus d’une saga qui aura traversé la 2ème moitié du 20ème siècle et la première du 21ème.J. J. Abrams est à la réalisation, Disney aux finances et Georges Lucas à la direction galactique.

La première séance historique est déjà programmée le :MERCREDI 16 DÉCEMBRE à 10 H EN 3D.RÉSERVATION SUR LE SITE WWW.GRANDECRAN.FR

Cinéphiles ou pas, que la Force soit avec vous !

J. DellaCalce

Conception :Joséphine Della Calce, Laurent Sauzé, Fabien Labarthe, Bertrand Lafon.

Conception graphique :Bertrand Lafon

Imprimeur : EDIISPRINT

Tirage : 3 000 exemplaires

Parution : Toutes les 8 semaines de septembre à juin.

Contact : [email protected]

Cinéma Grand Ecran 56 Avenue Gallieni33500 Libourne

05 57 55 88 88

Ne pas jeter sur la voie publique.

[p.15] LA SAGA STAR WARS

[p.07-12] AGENDALibourne Schwandorf La Movida LibournaiseLes bobines de cinéphilesDécouvrir le mondeAu coeur de la musiqueCiné des enfants

02 [ZOOM N°23]

ZOOM N°23 - Le magazine du cinéma GRAND ECRAN

[SOMMAIRE] NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2015p.06

p.14

p.03p.04

p.05 p.13

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ARRÊT SUR [IMAGE] 21 NUITSAVEC PATTIE

D’où est venue l’idée de 21 NUITS AVEC PATTIE ? Jean-Marie : Nous avons commencé à écrire le scénario durant l’été 2013 à Castans, dans l’Aude, petit village très isolé du sud du Massif Central. C’est notre deuxième lieu d’origine avec les Pyrénées, un lieu d’adoption. La vraie Pattie, que nous connaissons depuis longtemps, était présente cet été-là. Arnaud : Un soir, au cours d’un dîner, elle s’est mise à raconter sa vie amoureuse.

Ou plutôt… sexuelle. JM : L’idée du film est née ce soir-là. Nous avons entamé un travail d’écriture assez fidèle à son style, avec digressions, parenthèses… Nous avons finalement développé un scénario et inventé la situation de Caroline, qui arrive ici parce que sa mère est décédée… Puis le corps de sa mère disparaît… A : D’un certain point de vue, le film dresse le portrait de deux mortes : la mère mais aussi Caroline, sa fille. Elle n’est pas très en vie non

plus, comme éteinte, séparée d’elle-même. JM : Quand le corps de la mère disparaît, on n’entre pas dans un film policier. L’important, c’est la trajectoire de Caroline qui arrive dans la maison, se nourrit des récits de Pattie, puis affronte peu à peu son problème avec le désir.

Avec le fantôme, 21 NUITS AVEC PATTIE glisse légèrement vers le fantastique.JM : Nous avons souvent l’idée de mettre des rêves dans nos films. La plupart du temps,

on se dit que ce serait mieux qu’il n’y ait pas de rêves, mais que le film lui-même bascule dans une frontière où le réel se mélange avec l’onirique. C’est toujours dans le but d’éviter les explications psychologiques. Dans LES DERNIERS JOURS DU MONDE et L’AMOUR EST UN CRIME PARFAIT, nous avions déjà joué avec cela. Nos premiers films Super 8 étaient des films d’horreur et d’épouvante.A : Avec la nuit, la nature, ces ambiances viennent vite. Je ne sais pas si nous avons

voulu faire du fantastique, mais il y a ces yeux qui apparaissent dans la nuit quand Caroline traverse la forêt…JM : Dans cette scène, nous mélangeons un orage réel que nous avons filmé et un éclairage par flashes. Nous y sommes allés franchement, dans une direction techno et fantastique. D’une manière générale, nous jouons avec le féminin, la forêt, l’enfance, ce bal que nous transformons en quelque chose de mythique… L’aspect fantastique est arrivé

au tournage plus qu’au scénario.A : Quand nous avons filmé Isabelle dans sa jupe et son chemisier blanc, perdue au milieu de la nuit et des éclairs, il devenait évident qu’elle était passée de « l’autre côté du miroir », comme chez Lewis Carol.

Un film de Arnaud et Jean-Marie LARRIEU

ARNAUD ET JEAN-MARIE LARRIEU

SYNOPSIS

ENTRETIEN

Comédie de Arnaud et Jean-Marie LarrieuAvec sabebelle Carré, André Dussolier,

Karin Viard. Durée : 1h55

3Au coeur de l’été, Caroline, parisienne et mère de famille d’une

quarantaine d’années, débarque dans un petit village du sud de la France. Elle doit organiser dans l’urgence les funérailles de sa mère, avocate volage, qu’elle ne voyait plus guère. Elle est accueillie par Pattie qui aime raconter à qui veut bien l’écouter ses aventures amoureuses avec les hommes du coin. Alors que toute la vallée se prépare pour les fameux bals du 15 août, le corps de la défunte disparaît mystérieusement.

25NOV

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[ZOOM N°23] 03

Les plaisirs sont faits pour être partagés.

PRIX DU JURY MEILLEUR SCÉNARIO FESTIVAL DE SAN SEBASTIAN 2015

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ARRÊT SUR [IMAGE]

histoire

ENTRETIEN

ROBERT GUÉDIGUIAN

3 BERLIN 1921, Talaat Pacha, principal responsable du génocide Arménien est exécuté dans la rue par Soghomon

Thelirian dont la famille a été entièrement exterminée. Lors de son procès, il témoigne du premier génocide du 20ème siècle tant et si bien que le jury populaire l’acquitte.SOIXANTE ANS PLUS TARD, Aram, jeune marseillais d’origine arménienne, fait sauter à Paris la voiture de l’ambassadeur de Turquie. Un jeune cycliste qui passait là par hasard, Gilles Tessier, est gravement blessé.Aram, en fuite, rejoint l’Armée de libération de l’Arménie à Beyrouth, foyer de la révolution internationale dans les années 80. Avec ses camarades, jeunes arméniens du monde entier, il pense qu’il faut recourir à la lutte armée pour que le génocide soit reconnu et que la terrede leurs grands-parents leur soit rendue.Gilles, qui a perdu l’usage de ses jambes dans l’attentat, voit sa vie brisée. Il ne savait même pas que l’Arménie existait lorsqu’Anouch, la mère d’Aram, fait irruption dans sa chambre d’hôpital :elle vient demander pardon au nom du peuple arménien et lui avoue que c’est son propre fils quia posé la bombe.Pendant que Gilles cherche à comprendre à Paris, Anouch devient folle de douleur à Marseille et Aram entre en dissidence à Beyrouth… jusqu’au jour où il accepte de rencontrer sa victime pour en faire son porte parole.

Votre film est centré autour du génocide arménien et de ses conséquences. Il aborde des thèmes qui croisent directement vos origines et votre histoire personnelle. Il arrive pourtant tardivement dans votre filmographie. Pourquoi ?

Il y a deux raisons principales. La première, c’est que pendant très longtemps mes préoccupations ont été – comme on disait à l’époque – “internationalistes”. J’étais communiste, internationaliste, et les questions d’identité m’apparaissaient tout à fait secondaires. Importantes mais secondaires. La deuxième raison, liée à la première, c’est qu’à partir des années 90 la thématique de l’identité est devenue extrêmement prégnante. Elle est même passée au premier plan, au point de devenir aujourd’hui le coeur du débat politique en France. Du coup, alors que la gauche ne s’occupait à l’origine pas du tout de cette question, il devenait important que des gens de gauche la prennent à bras le corps. Ce que j’ai fait, à partir de ma propre identité.Je me sentais obligé, au joli sens très français du terme “Je suis votre obligé”. Car je suis en quelque sorte l’obligé de tous les Arméniens du monde, puisque je m’appelle Guédiguian et que je suis, que je le veuille ou non, ambassadeur de l’Arménie et de cette cause. Avec ce film, j’honore ma responsabilité. J’aurais été Palestinien ou Kurde, j’aurais travaillé la question palestinienne ou kurde. Je suis d’origine arménienne, j’ai travaillé la question arménienne.

Qu’aimeriez-vous que les spectateurs retiennent du film ?

Qu’ils aient de l’émotion ! “Emotion”, étymologiquement, c’est “mettre en mouvement”.J’aimerais que, grâce à cette émotion, les spectateurs comprennent mieux cette histoire là et, ambition suprême, plus largement, qu’ils comprennent mieux l’Histoire tout court !Parce qu’évidemment, cette histoire en recouvre bien d’autres.Au fond c’est simple : je voudrais que le spectateur soit plus ému et plus intelligent en sortant de la projection qu’en y entrant. C’est le voeu de tous les cinéastes, non ?

Drame de Robert GuédiguianAvec Simon Abkarian, Ariane Ascaride

Durée : 2h14

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04 [ZOOM N°23]

FOUDE

une

UN FILM DE

ROBERT GUÉDUIGIAN

FILMOGRAPHIE

SELECTION OFFICIELLEFESTIVAL DE CANNES

1981 Dernier été1984 Rouge midi1985 Ki lo sa ?1990 Dieu vomit les ti èdes1993 L’Argent fait le bonheur1995 À la vie à la mort !1997 Marius et Jeannett e1998 À la place du coeur2000 À l’att aque2001 La Ville est tranquille2002 Marie-Jo et ses deux amours2004 Mon père est ingénieur2005 Le Promeneur du Champs de Mars2006 Le Voyage en Arménie2008 Lady Jane2009 L’Armée du crime2011 Les Neiges du Kilimandjaro2014 Au fi l d’Ariane2015 Une histoire de fou

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ARRÊT SUR [IMAGE]

[ZOOM N°23] 05

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3 L’amour est le vrai sujet de l’humanité. Il n’y a rien qui fasse plus de bien

qu’une histoire d’amour, et rien qui fasse plus de mal. Je crois à l’incroyable fertilité du chaos amoureux. Au fond, le film ne parle que de cela. En amour, il n’y a pas de limite. Je voulais montrer que même quand on est très amoureux, on peut encore tomber amoureux. À mes yeux, l’amour est une drogue dont on ne décroche pas. Les femmes ont joué un rôle très important dans mon cinéma et dans ma vie, elles m’ont construit – j’ai toujours dit, et je le répèterai, que les femmes font les hommes réussis. J’avais envie de faire une comédie et je désirais surtout casser les clichés de l’amour. Jean est l’acteur idéal pour cela, parce qu’il passe son temps à faire exploser tous les clichés de la vie. L’Inde est un personnage clé du film. Depuis très longtemps, je rencontrais des gens qui me disaient que je devrais aller là-bas – ils me parlaient de mon discours, de ma vision du monde, du côté positif, de tout ce que je mettais dans mes films…

3�Avec Elsa et Jean, nous avons d’abord partagé un dîner. Et pendant ce

repas, j’étais au spectacle. J’ai vu mon film. Les rapports qu’ils avaient à table allaient être ceux qui seraient dans le film. Mon métier, c’est d’observer. Le métier de la mise en scène, c’est l’art de la curiosité et de la synthèse. Je les ai observés, j’ai vu les sujets qu’ils abordaient, la façon dont ils en parlaient. Je me suis dit que si j’arrivais à filmer cela, les gens allaient se régaler de ce jeu du chat et de la souris que l’on retrouve en permanence chez tous les couples. Il y en a toujours un des deux qui fuit l’autre, et il y en a toujours un des deux qui est plus amoureux que l’autre. Jusqu’au jour où on arrive à se faire rattraper. Je me suis amusé à filmer ce qu’il y a d’invisible chez Jean et Elsa, et je savais que ce qu’il y a d’invisible chez eux les réunirait d’une façon ou d’une autre.

3�Ce film est né d’une très belle conjonction. Alors que je travaillais

sur un autre projet, j’ai reçu un appel d’Elsa Zylberstein et de Jean Dujardin, qui m’ont simplement dit qu’ils avaient envie de tourner avec moi. À cela s’est ajoutée ma rencontre avec l’Inde, une révélation pour moi. Tout s’est fait dans l’envie, dans l’échange, pour raconter une histoire d’amour comme je les adore. Jean et Elsa m’ont donné l’impulsion. Ils offraient le potentiel d’un couple vraiment inattendu. Ils sont si différents l’un de l’autre qu’ils forment forcément un couple idéal !

UNEUNEUNUN+JEAN

DUJARDIN

CLAUDE LELOUCH

UN FILM DE

ELSA ZYLBERSTEIN

L’histoire

A la poursuite de l’un et de l’autre L’étincelleL’amour, l’Inde et une comédie

ENTRETIEN AVEC Claude Lelouch

3Antoine ressemble aux héros des films dont il compose la musique. Il a du

charme, du succès, et traverse la vie avec autant d’humour que de légèreté. Lorsqu’il part en Inde travailler sur une version très originale de Roméo et Juliette, il rencontre Anna, une femme qui ne lui ressemble en rien, mais qui l’attire plus que tout. Ensemble, ils vont vivre une incroyable aventure…

Comédie de Claude LelouchAvec Jean Dujardin, Elsa Zylberstein

Durée : 1h53.

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Comment est né le projet de L’HERMINE ?

3D’une envie partagée par mon producteur Matthieu Tarot et moi, de

retrouver Fabrice Luchini 25 ans après LA DISCRETE. Restait à trouver un personnage et une histoire. En discutant avec Matthieu – un passionné du monde judiciaire – nous avons imaginé Fabrice en président de cour d’assises. Je pensais qu’il porterait assez bien la robe rouge et le col d’hermine. Comme je ne connaissais rien à l’univers de la justice, j’ai commencé par assister à un procès d’assises. Là, je découvre qu’une salle d’audience, c’est un peu un théâtre, avec son public, ses acteurs, sa dramaturgie et ses coulisses. C’est un ordre réglé qui ne demande qu’à être bousculé. Mais c’est avant tout un lieu de parole, fondé essentiellement sur l’oralité des débats. Un lieu où certains maitrisent le langage, là ou d’autres, parfois, ne comprennent même pas les questions qu’on leur pose. Il y a tout dans un procès d’assises. Il y a de la détresse humaine, des envolés lyriques, des moments d’ennui, des plongées dans l’intime, des camps qui s’affrontent, des gens qui mentent, des vérités qui s’opposent et beaucoup de questions qui restent sans réponse. Au bout de l’audience, parfois, il arrive

que la vérité triomphe. Mais pas toujours. Le plus souvent, on ne sait pas.

25 ans après LA DISCRÈTE, comment se sont déroulées les retrouvailles avec Fabrice Luchini…Fabrice savait que j’écrivais en pensant à lui. Une fois que Matthieu Tarot et moi avons estimé qu’on pouvait lui faire lire quelque chose, j’ai pris rendez-vous avec lui. Je me suis rendu dans son appartement du XVIII arrondissement de Paris. J’ai fait la connaissance de Shiba, sa petite chienne de 2 ans. Nous avons bu un café dans sa

cuisine. Je me souviens que la discussion a

tourné autour du marché de

l’immobilier, des taux de crédit en vigueur et du quartier dans lequel il vit et qu’il n’a jamais quitté. Avant de partir, je lui ai remis le scénario de L’HERMINE. Le lendemain, il appelait en disant qu’il faisait le film.

Il incarne son rôle de magistrat avec sobriété. L’avezvous dirigé dans ce sens ? Ça n’était pas nécessaire. Fabrice est un acteur aux antipodes de la méthode « actor’s studio» et de toutes les techniques qui prônent l’introspection, la recherche psychologique ou l’identification. Néanmoins, avant que nous ne commencions à tourner, il a voulu rencontrer le Président de cour d’assises qui m’avait accueilli à deux reprises. Un jour, il est donc venu au Palais de Justice de Paris pour assister à une demi-journée de procès. Il a vu la sobriété avec laquelle le Président dirigeait son procès. Pas un mot plus haut que l’autre. Au bout d’une heure, il avait compris.

Qu’attendez-vous de vos comédiens ?J’écris toujours mes dialogues avec beaucoup

de points de suspension… Parfois même, je ne termine pas mes phrases. En vérité,

j’attends qu’ils me surprennent et j’essaie de réunir autour d’eux, les

conditions de cette attente. La direction d’acteur, c’est un subtil mélange entre deux sentiments

contradictoires. Il faut rassurer et déstabiliser à la fois.

UN FILM DE CHRISTIAN VINCENT

PRIX D’INTERPRÉTATIONFABRICE LUCHINI

PRIX DU MEILLEURSCÉNARIO

3Michel Racine est un Président de cour d’assises redouté. Aussi dur

avec lui qu’avec les autres, on l’appelle « le Président à deux chiffres ». Avec lui, on en prend toujours pour plus de dix ans. Tout bascule le jour où Racine retrouve Birgit Lorensen-Coteret. Elle fait partie du jury qui va devoir juger un homme accusé d’homicide. Six ans auparavant, Racine a aimé cette femme. Presque en secret. Peut-être la seule femme qu’il ait jamais aimée.

06 [ZOOM N°23]

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L’HERMINE

ENTRETIEN AVECLE RÉALISATEUR

Comédie dramatique de Christian VincentAvec Fabrice Luchini, Sidse Babett Knudsen

Durée : 1h38

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CINÉ TAPAS [LA MOVIDA LIBOURNAISE]

ASSOCIATION [LIBOURNE SCHWANDORF]

3 Petit fossoyeur sans ambition, José Luis Rodríguez rencontre un jour le vieil Amadeo, bourreau de son état. Celui-ci, compte tenu

de sa profession mal considérée socialement, vit en réclusion avec son unique fille, Carmen. Très vite, José Luis s'éprend de Carmen, mais celle-ci tombe enceinte, et il n'a dès lors d'autre choix que de l'épouser. Et lorsque l'opportunité pour Amadeo se présente d'emménager dans un logement tout neuf à condition qu'il prenne sa retraite, le vieux bourreau se tourne vers son récent beau-fils pour envisager sa succession...

3 Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs Lena a 40 ans lorsqu’elle

perd soudainement la mémoire. Projetée dans une vie qu'elle ne connait plus, son mari et ses amis sont devenus des étrangers ; sa vie, une fiction qu'il faut inventer. Un choix s'impose alors à Lena: retrouver qui elle était, ou devenir quelqu'un d'autre...

QUE S’EST-IL PASSÉ ENTRE "L’AMOUR ET RIEN D’AUTRE", VOTRE PREMIÈRE RÉALISATION SORTIE EN 2012, ET "LENA" ?

Pour "L’amour et rien d’autre", j’ai beaucoup voyagé. Le film a été présenté dans le cadre de nombreux festivals et il a fallu l’accompagner. J’ai beaucoup écrit dans l’entre-deux. C’est une activité qui nécessite pas mal de temps, surtout quand on se penche sur des sujets complexes. Par ailleurs, trouver l’argent pour financer un film constitue souvent un parcours du combattant.

D’OÙ EST VENUE L’IDÉE DE "LENA" ?

Tout a commencé juste après le tournage de "L’amour et rien d’autre". J’écoutais une émission de radio allemande dans laquelle une femme expliquait

par le menu son amnésie. Je me souviens avoir été fasciné par ses propos. Après sa perte mémorielle, elle a lu son propre journal intime et cela ne lui a rien évoqué. Elle avait l’impression que ses mots avaient été rédigés par une autre personne. Je me suis dit : « Quelle étrange sensation ça doit être ! ». Ce qui m’a frappé, c’est qu’elle savait tout du monde qui l’entourait à l’exception des éléments liés à sa propre histoire. Elle était, par exemple, tout à fait consciente que Paris était la capitale de la France mais ne se rappelait pas de ses parents. Elle a également loué les attentions de son mari, qui a pris soin d’elle. Au début, elle le prenait pour un médecin ou un membre du corps médical. C’est lui qui a commencé à lui expliquer qui elle était, à retracer son parcours dans le but qu’elle redevienne « elle-même ».

Luis Berlanga est un des plus grands réalisateurs espagnols des années 50- 60 et Rafael Azcona un des meilleurs scénaristes espagnols. Ils ont travaillé ensemble à l’écriture de 7 films dont les plus célèbres sont « Bienvenido Mr Marshall » « Plácido » « La vaquilla » et bien sûr « El verdugo » Notre association, ne pouvait faire l’impasse sur ces cinéastes qui ont marqué leur époque. Nous allons donc vous proposer un cycle de grands classiques du cinéma espagnol et commencerons par « El verdugo » (Le bourreau), un petit bijou d’humour noir qui fait revivre une époque bien particulière, celle de l’Espagne franquiste du début des années 60. Réalisé par Berlanga, il a obtenu le Prix de la Critique à Venise en 1963 et le film s’inscrit dans une réalité palpable et pertinente. Présenté en France en 1965, il a reçu d’ailleurs le prix de l’Académie Française de l’Humour Noir. Mais on sent la priorité que les co-scénaristes accordent à la dimension sociale et politique de leur film. Toutes les classes sociales en prennent pour leur grade.Si El Verdugo est un classique, c'est aussi parce que c'est un film d'une grande richesse avec de nombreux degrés de lisibilité qui en ont fait un chef-d'œuvre du cinéma espagnol. A voir et à revoir pour le plaisir de découvrir encore de nouveaux détails. El Verdugo : un grand classique terriblement d’actualité !Et pour vous remettre de vos émotions, un pot/tapas, préparé par notre association vous sera offert en fin de projection.

Marie-Thérèse Alonso Présidente de l'association

www.lamovida-libournaise.com05 57 25 91 09

[ZOOM N°23] 07

AGENDA

Lena Film allemand De Jan SchomburgAvec Maria Schrader, Johannes Krisch Durée : 1h33

El Verdugo (le bourreau)

Film italien, espagnolDe Luis Garcia Berlanga Avec Maria Isbert, Julia Caba AlbaDurée : 1h28

LE MOT DE LA PRÉSIDENTE

ENTRETIEN AVEC JAN SCHOMBURG

JEUDI 17 DÉC 20H15DISCUSSION CONVIVIALE AUTOUR D'UN VERRE OFFERT

VERSION ORIGINALE

VERSION ORIGINALE

VENDREDI 20 NOV 20H15POT-TAPAS OFFERT

6.50la sÉancepour touS

6.50la sÉancepour touS

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08 [ZOOM N°23]

Comment avez-vous eu l’idée, et l’envie, d’adapter librement ‘‘ Prière à la lune ’’ de Fatima Elayoubi ?

Ce projet m’a été proposé par Fabienne Vonier, qui devait en être la productrice. Le livre ‘‘ Prière à la lune ’’ est un petit recueil de poèmes, de pensées, de fragments écrits divers, et lorsque je l’ai lu, je me suis demandé quel film on pouvait en tirer. J’ai mieux compris l’intuition qu’avait eue Fabienne quand j’ai rencontré Fatima Elayoubi, qui est une personnalité extraordinaire. Elle est venue en France en suivant son mari, sans savoir ni écrire, ni parler le français, et elle n’a donc eu accès qu’à des boulots peu considérés. Elle a fait des ménages toute

sa vie et a commencé à parler et à écrire sur le tard, car ses horaires et ses difficultés de vie ne lui laissaient guère de temps pour apprendre. Elle a appris quasiment seule, en déchiffrant puis en lisant tout ce qui lui tombait sous la main. Aujourd’hui, son expression est riche et minutieuse, on sent un besoin de l’exactitude du mot qui exprimera sa pensée ou son ressenti. Je me suis beaucoup attaché à ce projet, qui n’était pas simple à écrire ni à financer : le sujet n’offrait pas la possibilité d’un casting porteur et le film était en partie sous-titré. Pour des raisons de santé, Fabienne a dû renoncer à le produire et nous a proposé, à Yasmina Nini-Faucon et moi, de le reprendre en tant que producteurs.

ENTRETIEN AVEC PHILIPPE FAUCON PAR JEAN-GABRIEL PÉRIOT

« Mes films dressent un portrait sombre de l’humanité : les camps de concentration, Hiroshima, la prison… ou encore : la revanche, la vengeance, l’oppression, l’atteinte aux corps, la mort. Pourtant, il ne s’agit jamais dans mon travail de cinéaste d’écraser le spectateur dans le pessimisme ou de lui infliger une leçon de morale et le contraindre à un quelconque devoir de mémoire. Au contraire, il s’agit toujours pour moi de regarder l’humanité dans ce qu’elle a de plus faillible et de faire de cette souffrance un refus, mais aussi d’en tirer la force d’espérer et d’aimer une humanité si fragile. Il y a quelques années, j’ai pris conscience que je n’interrogeais que les actes de violence résultant de systèmes de pensées auxquels je suis opposé. Il est évidemment plus facile de juger les actes de ses adversaires que ceux de son propre camp… J’ai alors eu besoin de me confronter à ma facilité à excuser, ou à trouver des

raisons, à des actes perpétrés au nom de convictions proches des miennes ou d’idéologies que je peux comprendre : une violence conséquente à un désir de révolution. De plus, je me suis rendu compte que je ne m’étais jusque-là intéressé qu’aux effets de la destruction, que j’étais toujours resté du côté des victimes. Il m’a alors été nécessaire de me questionner sur les perpétrateurs des actes de violence et d’interroger les origines, les motivations, les ressorts les ayant conduits à l’irréparable. Se pencher sur les coupables soulève des questions insolubles et insupportables. Pourtant, accepter ceux-ci comme des êtres humains à part entière ne réécrit pas l’Histoire et ne les exonère d’aucun crime, mais ouvre une réflexion plus profonde sur notre humanité et sa part la plus sombre.

LES BOBINES DE CINÉPHILES

3La Fraction Armée Rouge (RAF), organisation terroriste d’extrême gauche, également surnommée « la bande à Baader

» ou « groupe Baader-Meinhof », opère en Allemagne dans les années 70. Ses membres, qui croient en la force de l’image, expriment pourtant d’abord leur militantisme dans des actions artistiques, médiatiques et cinématographiques. Mais devant l’échec de leur portée, ils se radicalisent dans une lutte armée, jusqu’à commettre des attentats meurtriers qui contribueront au climat de violence sociale et politique durant « les années de plomb ».

3 Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de

médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans es rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont sa fierté, son moteur, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu’il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.

A VOIR ÉGALEMENT EN VO : LAMBLe 09 novembre à 20h15

A VOIR ÉGALEMENT EN VO : LES MILLES ET UNE NUITS : L'ENCHANTÉ

Le 03 novembre à 20h15

Fatima Film françaisDe Philippe FauconAvec Soria Zeroual, Zita HanrotDurée : 1H19 - Sortie : octobre 2015

Une jeunesse Allemande

Film françaisDe Jean-Gabriel PériotDocumentaireDurée : 1H33 Sortie : octobre 2015

AGENDA

JEUDI26 NOV20H15

MARDI17 NOV20H15

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Quelle histoire a conduit à l’écriture de “Ixcanul” ?

Ma mère m’a un jour présenté une femme, María, qu’elle avait rencontrée lors d’une campagne de vaccination. En fait, María avait été mise en prison parce qu’on la soupçonnait d’avoir vendu son enfant. Et elle, loin de protester, avait une culpabilité très grande en elle, parce qu’elle avait effectivement essayé d’avorter. Donc, je la rencontre, et j’écris son histoire, mais je n’étais pas certain de pouvoir raconter une histoire qui parlait des Mayas en étant moi même métis. Au Guatemala la paix venait d’être signée, le peuple indien commençait à prendre la parole, moi je ne savais pas vraiment comment raconter ça, donc j’ai mis cette histoire de côté. Après, mon court métrage m’a permis de reparler de ces sujets qui, pour un guatémaltèque, sont toujours compliqués. Les métis et les Mayas, ça a toujours

été un problème. Il y a une discrimination très forte. Le Guatemala n’a pas résolu son problème vis à vis des Indiens.

Le mariage arrangé, c’est assez répandu ?

Oui. En fait la femme ne devient puissante qu’après le mariage. Ça dépend aussi de qui elle épouse… Si tu épouses un homme puissant, tu deviens une femme puissante.

D’où vous vient cette foi en l’image qui fait que vous faites dire très peu de mots aux acteurs ?

Dès le scénario il y avait cette économie de paroles. Les Mayas sont comme ça. Ils ne s’épanchent pas. Ils disent très peu de choses et t’observent puis ils agissent en conséquence. Donc dès le scénario, il y avait cette volonté de ne pas tout dire, de ne pas tout raconter. C’est vraiment dans leur nature.

INTERVIEW AVEC OTAR IOSSELIANI

JAYRO BUSTAMANTE

Vous ouvrez votre film par une scène en costumes qui reconstitue une décapitation à la guillotine pendant la Révolution française. Nous autres spectateurs, on imagine que vous vous aventurez dans la fiction historique. Or pas du tout.C'est un prologue mais qui n'est pas pour autant un égarement même si j'ai un certain goût pour les labyrinthes. Il s'agit tout simplement de créer un passé à un de mes personnages principaux qu'on retrouvera ultérieurement curé dans un régiment militaire, chevalier d'un ordre occulte très important, ami avec des bourreaux ou rescapé d’on ne sait trop quel massacre. On a tous en nous ce genre d'ascendance qui doit mêler la gloire et la crapulerie, l'héroïsme le plus fou et la lâcheté la plus noire. Évidemment on préfère se souvenir du meilleur: une victime c'est sympathique, un

bourreau ce n'est pas très plaisant et guère fréquentable. Dans cette scène d'ouverture où figure une exécution à la guillotine, le contrepoint ce sont ces femmes qu'on appelait pendant la Révolution française les tricoteuses, parce qu'elles venaient assister aux exécutions avec leur ouvrage. C'était une sorte de réunion de jacassières au pied de l'échafaud, quelque chose d'assez atroce où ces dames, spectatrices d'un drôle de spectacle, discutaient des mérites de tel ou tel bourreau, de l'allure des condamnés dont la tête allait être tranchée, le tout avec de fortes insultes. Mais j'ai voulu aussi que dans cette scène une des tricoteuses aille récupérer la tête du guillotiné dans un linge et la serre sur ses genoux comme on bercerait un nouveau-né. C'est ma façon de suggérer que même au coeur de l'horreur, il peut y avoir un soupçon d'étrange humanité.

[ZOOM N°23] 09

3Certaines ressemblances sont troublantes. Ainsi celle de ce vicomte guillotiné, pipe au bec, pendant la terreur, d'un

aumônier militaire au torse tatoué comme un truand et baptisant à la chaîne des militaires, pilleurs et violeurs, avec un clochard parisien réduit à l'état de planche par un rouleau compresseur et finalement d'un concierge lettré - mais aussi trafiquant d'armes - d'un gros immeuble. Presque tous les personnages du film se croisent dans cet immeuble, sauf bien sûr les sans-abri que les flics transbahutent d'un lieu à l'autre sans ménagement. Et pourtant au milieu de tout ce chaos, il y a des espaces de rêve, des histoires d'amour, de solides amitiés qui peut-être nous permettent d'espérer que demain sera mieux qu'aujourd'hui.

3Maria, jeune Maya de 17 ans, vit avec ses parents dans une plantation de café sur les flancs d’un volcan, au Guatemala.

Elle voudrait échapper à son destin, au mariage arrangé qui l’attend.La grande ville dont elle rêve va lui sauver la vie. Mais à quel prix...

A VOIR ÉGALEMENT EN VO : MISS HOKUSAILe 23 novembre à 20h15

IxcanulVolcan

Film Guatémaltèque, françaisDe Jayro BustamanteAvec María Mercedes CroyDurée : 1h31 - Sortie : Novembre 2015

Chant d'hiver Film Français, géorgienDe Otar IosselianiAvec Rufus, Amiran AmiranashviliDurée : 1h57 Sortie : Novembre 2015

AGENDA

VERSION ORIGINALE VERSION ORIGINALE

FILM & DÉBAT

LUNDI07 DÉC20H15

MARDI15 DÉC20H15

5€

la sÉancepour tous

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DÉCOUVRIR [LE MONDE]

3Istanbul, la belle Istanbul ! La ville à cheval sur deux continents, l’ancienne Byzance devenue Constantinople, Sainte Sophie…

Byzance, disait ses habitants, est une ville-monde, mais l’Istanbul d’aujourd’hui est une mégapole à l’échelle du XXIe siècle.

La clef de la ville c’est sa situation géographique exceptionnelle à l’entrée du Bosphore, qui en fait un lieu de passage et une place de rencontre. La péninsule historique surveille l’embouchure et conserve en son sein les joyaux de l’histoire, Sainte Sophie et le palais de Topkapi. Au delà, voici une Istanbul faite de petits quartiers, d’ambiances animées ou recueillies, une

ville qui vit des contrastes entre l’ancien et le nouveau, entre des cultures traditionnelles et l’occidentalisation complète. Ici, les extrêmes se côtoient. Sur cette société bigarrée, l’auteur pose un regard humain et respectueux. De cette balade à travers la ville, on sort non seulement fasciné par la beauté de la citée millénaire, mais étonné et séduit par son évolution.

3Photographe, cinéaste et grand voyageur, Olivier

BERTHELOT est passionné par le monde Turc. Il a sillonné l’Anatolie et sa maîtrise de la langue le mettait à l’aise parmi les stanbuliotes comme chez les nomades du Taurus.Dans son premier documentaire « Turquie » il relate la longue épopée du peuple Turc. Il signe également deux livres sur ce pays. En 2000 il découvre

le Portugal et réalise le film « Portugal, un balcon sur l’océan ». Aujourd’hui, il revient à sa première passion en nous livrant un film à la fois sensible et plein d’humanisme «Istanbul, faits et reflets ».

3Pierre DUBOIS, de la Société des Explorateurs,

la Société Suisse des Américanistes, la Société de Géographie de Genève, est passionné d’aventure et d’exploration. Il sillonne le monde à la recherche des beautés naturelles de notre terre et des peuples premiers, se préoccupe de la fragilité du biotope. Après l’Afghanistan et l’Iran, c’est l’Amazonie

auprès des Indiens, l’Afrique de l’Est avec les Noubas, puis les Massaïs dont il partage la vie pendant 4 ans. Il descend le fleuve Amazone, escalade les plus hauts sommets, filme les volcans du monde. Aujourd’hui il vous présente son pays LA SUISSE. Venez la découvrir avec lui et partager son émotion.

Au-delà des clichés : chocolat - montres - vaches - banques, cette terre d’accueil plantée au centre de l’Europe est bien une mosaïque surprenante qui, à l’image de ses grandioses

paysages alpestres, ne manque pas de relief. Qui mieux qu’un Suisse pour vous inviter à découvrir ces panoramas exceptionnels.

3LA SUISSE : 3 zones géographiques, 4 langues nationales, 26 cantons avec ses particularismes et ses traditions vivantes,

composent cette nation multiethnique, appelée la Confédération Helvétique, une des plus grandes démocraties du monde, carrefour de la paix et berceau de la Croix Rouge.

10 [ZOOM N°23]

AGENDA

IstambulFaits et reflets

Film d’Olivier Berthelot La SuisseAu coeur des Alpes

Film de Jean-Louis Mathon

BIOGRAPHIE

BIOGRAPHIE

LUN14 DÉC14H30

LUN23 NOV14H30

Retrouvez toute l’actualité des ciné-conférences sur www.connaissancedumonde.com

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Le petitPrince

En route !

3C’est l’histoire d’une histoire.C’est l’histoire d’une petite fille,

intrépide et curieuse, qui vit dans un monde d’adultes.C’est l’histoire d’un aviateur, excentrique et facétieux, qui n’a jamais vraiment grandi.C’est l’histoire du Petit Prince qui va les réunir dans une aventure extraordinaire.

3Les BOOVS, aliens à l’ego surdimensionné, choisissent, pour

échapper à leurs ennemis jurés les GORGS, de faire de la Terre leur nouvelle planète d’adoption. Mais OH, l’un d’entre eux, va révéler accidentellement la cachette de son peuple... Contraint de fuir, il fait la connaissance de TIF, une jeune fille à la recherche de sa mère.

Film d’animationde Mark Osborne

Durée 1h46.

Film d’animationde Tim Johnson.

Durée 1h34.

Film d’animationde Pete Docter.

Durée 1h35.

Film d’animationde Don Bluth

Durée 1h08.

Film d’animationde Pascal Morelli.

Durée 1h44.

Film d’animationde Alexs Stader-mann.Durée 1h25.

3Au Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de la

petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité, Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs…

3Bien avant l’apparition de l’homme sur la Terre vivait une paisible race

de dinosaures végétariens et pacifiques, les «mangeurs de feuilles». Mais quand la sécheresse ne les contraignait pas à l’exode, les terribles «dents tranchantes», une espèce de dinosaures carnivores, les attaquaient. Un seul espoir pour sauvegarder la race, rejoindre la vallée des merveilles, où la verdure est abondante.

3Empire de Chine. XIIème siècle.Les Rois-Démons terrorisent tout le

pays. Pour vaincre ces monstres, il faudrait avoir le courage de cent tigres, la force de mille buffles, la ruse d’autant de serpents... et une chance de pendu. Le jeune prince Duan n’a que ses illusions romanesques et de l’embonpoint. Zhang-le-Parfait n’a que son bâton de moine et tout un tas de proverbes incompréhensibles.

3Dans l’univers bien ordonné des abeilles, la petite Maya a bien du mal

à trouver sa place, et ses tentatives aussi drôles que maladroites pour s’intégrer lui attirent les foudres de la sévère Buzzlina, conseillère de la Reine. Accompagnée de Willy, son meilleur ami, Maya s’envole pour une aventure exaltante.

ViceVersa

Le petit dinosaure et la valée...

108 roisdémons

La grandeaventure deMaya l’abeille

LE CINÉ DES [ENFANTS] AGENDA3 €

la sÉancepour tous

[ZOOM N°23] 11

S É A N C E S

SAMEDI 14 NOV14H

DIMANCHE 15 NOV 10H30

S É A N C E S

SAMEDI 05 DÉC14H

DIMANCHE 06 DÉC 10H30

S É A N C E S

SAMEDI 21 NOV14H

DIMANCHE 22 NOV 10H30

S É A N C E S

SAMEDI 12 DÉC14H

DIMANCHE 13 DÉC 10H30

S É A N C E S

SAMEDI 28 NOV14H

DIMANCHE 29 NOV 10H30

S É A N C E S

SAMEDI 19 DÉC14H

DIMANCHE 20 DÉC 10H30

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AU [COEUR] DE LA MUSIQUE

Une découverte en une seule soirée de tous les plus grands ballets du répertoire classique. Réunion ponctuelle de danseurs issus des théâtres les plus prestigieux du monde. Soirée très prestigieuse et rendue accessible grâce au cinéma – pour information, cette soirée de clôture de l’exposition universelle de Milan est vendue 250€ en moyenne par place.L’avis de David Coleman –

Chef d’orchestre. Le directeur musical du Gala des étoiles 2015 dirige en permanence deux partitions, l’une est musicale, l’autre chorégraphique. L’équilibre entre musique et chorégraphie est complexe. Habituellement, il commence par apprendre la chorégraphie dans un studio après avoir mémorisé la musique.

Opéra en 3 actes de Guiseppe Verdi créé le 6 mars 1853 à La Fénice sur un livret de Francesco Maria Piave d’après le roman d’Alexandre Dumas fils : La Dame aux Camélias

C’est à Giuseppe Verdi que l’on doit la popularité de la Dame aux Camélias, héroïne d’un roman d’Alexandre Dumas fils, inspiré par le destin tragique d’une jeune courtisane. Dans l’opéra

«La Traviata», le personnage de Marguerite Gautier est devenu Violetta Valery. Atteinte de tuberculose (maladie mortelle au début du XIXe siècle), la courtisane fuit sa vie mondaine parisienne par amour pour Alfredo Germont, jeune homme d’une riche famille. Elle devra renoncer à lui pour éviter un scandale familial.

CHEF D’ORCHESTRE : David Coleman

CHORÉGRAPHES : Roland Petit, Marius Petipa

DANCEURS : Natalia Osipova, Roberto Bolle, Svetlana Zakharova

L’orchestre et la compagnie de danse de la Scala

CHEF D’ORCHESTRE : Daniele Gatti

METTEUR EN SCÈNE : Dmitri Tcherniakov

VIOLETTA VALERY :Diana Damrau

ANNIMA : Maria Zamperi

L’orchestre et la chorale de la Scala.

3A l’occasion de la clôture de l’exposition Universelle de Milan 2015, les Étoiles du monde entier nous feront découvrir ou

redécouvrir les plus grands ballets classiques : Carmen, L’histoire de Manon, Le Lac des Cygnes, Don Quichotte et bien d’autres. Le Gala des Étoiles est une soirée unique et rare à voir sur scène. Un moment féerique hors du temps à partager en famille.

3La Traviata est une ode à l’amour et au sacrifice dans laquelle Dmitri Tcherniakov met en scène la soprano Diana Damrau,

incomparable dans le rôle tragique de Violetta. Le personnage semble avoir été taillé sur mesure pour l’artiste, qui fait ce qu’elle veut d’une voix aux élongations et à l’agilité infinies. Un titre indispensable à une saison d’opéra au cinéma.

12 [ZOOM N°23]

AGENDA

Gala des étoilesUne déclaration d’amour à la danse !

DEPUIS LA SCALLA DE MILAN

DURÉE 3H20 - 2 ENTRACTES INCLUS

BALLET EN 3 ACTES

La TraviataUn opéra universel

DEPUIS LA SCALLA DE MILAN

DURÉE 2H35 - 1 ENTRACTE INCLUS

OPÉRA EN 3 ACTES

VEN13 NOV20H15

VEN04 DÉC20H15

Normal : 15 € Réduit : 12 €

(-18 ans, familles nombreuses, + 65 ans)

Carte d’abonnement : 72 €(7 spectacles au choix par saison)

Informations et réservations aux caissesde votre cinéma et sur www.grandecran.fr

TARI

FS

TARIFS

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Drame de Pablo LarrainAvec Alfredo Castro, Roberto Farias Durée : 1h37

3Dans une ville côtière du Chili, quatre prêtres marginalisés par l’Eglise vivent ensemble dans une maison.

L’arrivée d’un nouveau pensionnaire va perturber le semblant d’équilibre qui y règne.

ARRÊT SUR [IMAGE]

Vous n’indiquez pas clairement votre VVmessage. Au milieu du malaise dans

lequel baigne le film, le père Garcia peut être perçu comme une menace, l’ennemi.J’espère bien rester ambigu, sinon cela devient moraliste, démonstratif.

Pourquoi les prêtres du film se passionnent-ils pour les courses de lévriers ?Le lévrier est le seul chien qui est mentionnédans la Bible. Il a un caractère mystique. C’est un chien très beau, très étrange, et dans la région où on a tourné ily a beaucoup de courses de lévriers. Intéressant pour un groupede prêtres désoeuvrés, ce passe-temps, ce culte de la vitesse, peut suggérer une métaphore dangereuse…

Une exaltation du « pas vu pas pris » ?J’ai mon opinion, je ne veux pas changer la vôtre.

Quelle est votre opinion ?Je trouve indécent que les cinéastes explicitent trop leur pensée. Un film doit garder ses secrets.

Comment avez-vous dirigé vos acteurs ?En ne leur montrant pas le scénario. Ils ne connaissaient ni leurspersonnages ni celui des autres, ni l’issue de l’histoire que je neconnaissais d’ailleurs pas moi-même car j’ai fini de l’écrire en cours de montage. Je ne voulais pas que les acteurs se préparent, qu’ils travaillent leurs biographies, mais qu’ils soient juste présents, de façon intense, au moment de la prise. Pour moi, l’essentiel est cetteconcentration devant la caméra, cette manière d’être soi qui fait qu’après plusieurs prises apparaissent des choses qui sonnent vraies.Le cinéma est une illusion, mais une organisation de mensonges bienorchestrés.

Pourquoi tous vos personnages sont-ils des antihéros ?Parce que les héros sont à Hollywood.

L’HISTOIRE

[ZOOM N°23] 13

18NOV

MER

CRE

DI

BIOGRAPHIE 3

Pablo Larraín est né à Santiago du Chili en

1976.Il est le co-fondateur de Fabula, société qui se dédie à la production de cinéma, télévision et publicité.En 2005, il réalise son premier long-métrage, Fuga.En 2007, Pablo Larraín dirige son second film, Tony Manero qu’il coécrit avec Mateo Iribarren et Alfredo Castro. Le film est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes de 2008.Santiago 73, Post Mortem, son troisième long-métrage, qui a pour acteurs principaux Alfredo Castro et Antonia Zegers, est sélectionné en compétition au Festival International de Venise en septembre 2010.En 2010, Pablo Larraín réalise Prófugos, la première série de télévision produite au Chili par HBO.En 2011, il réalise son quatrième long-métrage, No, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes de 2012, et nommé à l’Oscar® du Meilleur Film Étranger.En juin 2012 débute le tournage de la deuxième saison de Prófugos, dont la diffusion commence en septembre 2013.El Club, son cinquième film, remporte l’Ours d’Argent du Festival International du Film de Berlin en 2015.ENTRETIEN AVEC PABLO LARRAIN

Je crois aux choix responsables de chacun, que la lumière peut succéder aux ténèbres.

C’est un film sur la liberté de conscience

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ARRÊT SUR [IMAGE]

MIA MADREU N F I L M D E N A N N I M O R E T T I

E N T R E T I E N AV EC N A N N I M O R E T T I

3Le personnage interprété par

Margherita Buy dans MIA MADRE est-il votre double ?Je n’ai jamais pensé interpréter moi-même ce film. Cela fait déjà quelque temps que je ne le fais plus, et j’en suis heureux. Avant, cela m’amusait ; aujourd’hui

je n’ai plus cette idée fixe de vouloir construire mon personnage film après film. J’ai toujours pensé que ce serait une femme et une réalisatrice. Et que cette femme serait jouée par Margherita Buy, pour une raison très simple : un film avec Margherita Buy comme actrice principale sera meilleur qu’un film avec moi en premier rôle... Elle joue beaucoup mieux que moi ! Margherita a porté sur ses épaules tout le poids du travail : sur soixante-dix jours de tournage, elle n’a été absente qu’une journée - pour une scène que j’ai coupée !

On a tout de même l’impression qu’il y a beaucoup de vous dans le film…Dans la séquence devant le cinéma de Rome, Capranichetta, durant laquelle le frère de Margherita, que j’interprète, demande à sa soeur de briser au moins un de ses deux cents schémas mentaux, c’est comme si je me parlais à moi-même. J’ai toujours pensé qu’avec le temps, je m’habituerais à puiser au plus profond de moi… Mais au contraire, plus j’avance et plus je continue ainsi, plus la sensation de malaise augmente. Ceci étant, ce n’est pas une confession. Il y a des plans, des choix, des interprétations, ce n’est pas la vie.

Comment définiriez-vous ce travail : autobiographie, autofiction ?Le terme autofiction, je ne l’ai pas vraiment compris. Et l’autobiographie…Chaque histoire est autobiographique. Je parlais de moi quand je parlais du sentiment d’inaptitude du pape interprété par Michel Piccoli dans HABEMUS PAPAM, et aussi quand je mettais en scène les histoires personnelles ou le travailde Silvio Orlando dans LE CAÏMAN. Plus encore que de vouloir mesurer le taux d’autobiographie, ce qui compte, c’est d’avoir une approche personnelle vis-à-vis de toutes les histoires.

« Je veux voir l’acteur à côté du personnage ». C’est l’une des répliques du film

que Margherita répète souvent à ses comédiens...

C’est une chose que je dis toujours. Je ne sais pas si les acteurs la comprennent,

mais à la fin, j’arrive à obtenir ce que j’avais en tête.

Drame, comédie de Nanni Morettiavec Margherita Buy, John Turturro

Durée : 1h47.

3Le Margherita est une réalisatrice en plein tournage d’un film dont le rôle principal est tenu par un célèbre acteur

américain. À ses questionnements d’artiste engagée, se mêlent des angoisses d’ordre privé : sa mère est à l’hôpital, sa fille en pleine crise d’adolescence. Et son frère, quant à lui, se montre comme toujours irréprochable…Margherita parviendra-t-elle à se sentir à la hauteur, dans son travailcomme dans sa famille ?

02DÉC

MER

CRE

DI

SELECTION OFFICIELLEFESTIVAL DE CANNES

L’HISTOIRE

14 [ZOOM N°23]

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COMMENT GEORGE LUCAS A BÂTI [LA SAGA]

[ZOOM N°23] 15

3En 1977, George LuLucas mettait en images un rêve d’adolescent nourri de mythologie. Le succès du film allait

changer la face du cinéma. George Lucas, épuisé, est au bord de craquer. Après seize semaines de tournage, le studio qui le finance, la Fox, ne lui laisse plus le choix : il a trois jours pour tourner l’équivalent des deux semaines de travail restant au planning. Il recrute trois équipes, squatte trois plateaux, et tient les délais insensés. Le troisième film de George Lucas est terminé. Enfin presque, car lorsque, venant de Londres, où il a vécu cet enfer, il débarque à Los Angeles, c’est pour découvrir une autre débâcle. La moitié du budget effets spéciaux (un million de dollars sur les deux prévus) a été engloutie dans la fabrication de seulement trois plans ! Il craque. Et fait un voeu :« Désormais je vais essayer d’un peu mieux contrôler les choses » (1).Nous sommes en août 1976. Neuf mois plus tard, en mai 1977, sortait Star Wars aux Etats-Unis. Ainsi commence la légende d’un grand mégalo qui a (en gros) tenu parole. Pourquoi mégalo ? Parce que ce jeune Californien de 32 ans rêve d’une saga qui pourrait se découper en neuf films et trois trilogies : l’oeuvre d’une vie. Il a déjà en tête de passer la main pour la réalisation des épisodes suivants, mais surtout de ne rien lâcher sur le contenu. C’est son oeuvre de A à Z. Elle doit le rester.Il faut dire que ça démarre comme dans un rêve. Les aventures intergalactiques de Luke Skywalker, de la princesse Leia et de Han Solo font sensation dans le monde entier. Elles appartiennent à un genre connu, le space opera, elles recèlent ce qu’il faut de batailles titanesques, de créatures inquiétantes et de planètes mystérieuses. Grand spectacle qui en met plein la vue.

Visualiser l’impossible n’est plus une idée neuve depuis, au moins, Méliès... Des as du truquage ont, de tout temps, réalisé des prodiges. Mais Lucas, lui, a voulu plus. Autre chose. N’a-t-il pas créé, en pionnier, sa propre société d’effets spéciaux, ILM (Industrial Light and Magic), dans le but de donner à Star Wars une dimension jamais vue ?Il ouvre, en même temps, des horizons inespérés aux autres. George Lucas est le prophète d’un nouvel âge du cinéma-spectacle.

Racontée comme ça, la fabuleuse épopée de George Lucas est pourtant amputée d’une dimension essentielle : la double trilogie Star Wars, c’est – aussi – le triomphe d’un conteur qui a puisé son inspiration aux meilleures sources. Depuis ses années à la fac, la mythologie le fascine : cette persistance des grands thèmes à travers les âges et les cultures. Dès la sortie de l’opus inaugural, on pointe, dans le plus grand désordre, une avalanche de références : Ulysse, Jésus, le roi Arthur et ses chevaliers de la Table ronde, les sagas vikings, les contes de Grimm, les histoires d’Andersen, la saga de Tolkien, Flash Gordon. Mais aussi Quo Vadis ?, Ivanhoé, Le Magicien d’Oz, l’Evangile selon saint Matthieu. Mais encore... Lucas non seulement ne dément pas mais en rajoute : il se réclame de ce patchwork de traditions et de légendes où se mêlent les siècles – en gros, du Moyen Age au futur tel que le voit la SF la plus pointue –, dont il pille délibérément coutumes, costumes, décors ; dont il retrouve, sous les apparences du pur divertissement, les lignes de force profondes. Son héros, Luke Skywalker, se balade dans l’hyperespace, mais c’est pour un de ces

voyages initiatiques comme on en voit dans les romans de chevalerie. Il est engagé dans un combat aussi radical qu’incertain entre le Bien et le Mal, doublé d’une intense lutte intérieure contre le côté obscur de la Force qui l’habite. Il est de tous les temps.

Pour résumer son approche, Lucas a parlé d’une « distillation » qui s’est faite « inconsciemment ». Son grand art, c’est d’avoir su inventer du très neuf avec du très vieux. Et créer un univers dit de science-fiction sur la trame d’un récit immémorial. Intuition brillantissime.

Faire confiance à ses sentiments, suivre son instinct, rester en connexion avec les énergies primaires de l’Univers : c’est la Force, telle qu’un jeune Américain de 30 ans la définissait dans les années 70. Et sans doute y croyait-il dur comme fer. Un critique américain avait cru déceler dans Star Wars, ce film venu d’ailleurs, « l’innocence sophistiquée d’un rêve d’adolescent » (2). C’était il y a très, très longtemps, dans un autre monde...

Jean-Claude Loiseau

(1) Raconté par le journaliste Dale Pollock dans George Lucas, l’homme qui a fait La Guerre des étoiles (Hachette).

(2) David Ansen dans Newsweek du 30 mai 1977.

Avec la sortie du prochain épisode le 16 décembre, les fans sont toujours là : en quelques mois, les différents trailers ont été vus plus de 100 millions de fois sur YouTube. millions de fois sur YouTube.

AVANT-PREMIÈRE MERCREDI 16 DÉCEMBRE A 10H EN 3D

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AVANT-PREMIÈREDIM 22 NOV A 10H30 EN 3D