Nombre Dor en Botanique

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Texte accompagn de photos et de programmes sur Maple e Fte de la Science 2000, Nantes e Musum dHistoire Naturelle de Nantes, hiver 2000-2001 e Sminaire de Mathmatiques du lyce Clmenceau, Nantes, 2001 e e e e Lyce Franois Truaut, Challans, 2002 e c Lyce Grand-Air, La Baule, 2002 e Lyce Jean Bodin, Les-Ponts-de-C, 2003 e e

Dynamique de la Phyllotaxie

Samuel Boissi`re e

Le monde vgtal prsente de nombreuses structures tonnantes de rgularit, comme on peut le constater en observant une pomme de pin, une eur de tournesol, ou la disposition des feuilles sur une tige. On sait depuis longtemps que ces structures possdent des proprits mathmatiques clbres (suite de Fibonacci, Nombre dOr, ...). Comment ces arrangements peuvent-ils se constituer lors de la croissance des plantes ? Rcemment, des expriences de physique et des simulations numriques effectues par les chercheurs S. Douady et Y. Couder, bases sur des observations du botaniste W. Hofmeister, ont permis dobtenir des structures spirales identiques celles observes dans les plantes. La croissance est modlise comme un systme dynamique discret. La dynamique est contrle par un seul paramtre qui correspond un facteur de croissance. Ltude informatique permet, en faisant varier ce paramtre, de tracer un diagramme de bifurcations dont une seule branche est continue par rapport au paramtre. La suite de Fibonacci apparat alors naturellement sur ce chemin, dont la limite lorsque le paramtre dcrot est le Nombre dOr. Lapparition de la suite de Fibonacci devient, avec cette approche, une consquence technique de la croissance ; le Nombre dOr intervient comme le moyen dviter les dispositions rationnelles, principe tout--fait justi en botanique, et dont on proposera une justication mathmatique laide des fractions continues.

1

Introduction

Voici un ananas. Intressons-nous aux motifs dessins sur sa surface. Lextrieur de lananas e e e est constitu de petits fruits qui dessinent deux syst`mes de spirales : certaines spirales vont e e vers la gauche, et les autres vers la droite. De plus, si lon compte combien il y a de spirales dans chaque sens, on trouve comme valeurs deux termes conscutifs de la suite de Fibonacci. e En fait, ce phnom`ne est assez universel comme en tmoignent les exemples de pomme de e e e pin, euphorbe ou asperge. Je vais ici prsenter un mod`le dvolution sous forme dun syst`me dynamique discret, qui e e e e a t dvelopp dans les annes 1993 1996 par Stphane Douady et Yves Couder, au cours ee e e e eSamuel Boissi`re, Laboratoire de Mathmatiques Jean Leray, UMR 6629 CNRS, Universit de Nantes, 2 rue e e e de la Houssini`re, 44322 Nantes, France e

1

de recherches eectues au Laboratoire de Physique Statistique de lEcole Normale Suprieure e e de Paris. Ce mod`le permettra de trouver des justications intressantes de lapparition de la e e suite de Fibonacci et du Nombre dOr dans les dispositions observes. Lintrt de ce mod`le est e ee e aussi quil peut intresser les botanistes, les physiciens, les informaticiens et les mathmaticiens. e e Mon expos se basera essentiellement sur larticle de Douady et Couder intitul Phyllotaxis as e e a Dynamical Self Organizing Process. Part I : The Spiral Modes Resulting from Time-Periodic Iterations publi dans le Journal of theoretic Biology. Pour illustrer mon propos, jaurai recours e a ` des animations sur Maple, et je prendrai lexemple de la eur de Tournesol (ceci entre autres an de dvelopper un mod`le plan ...). Lobjectif de cet expos est en fait de vous expliquer e e e comment construire sur Maple un mod`le cohrent de croissance dune eur de Tournesol, et e e comment les fractions continues permettent de dire des choses intressantes dun point de vue e autant mathmatique que biologique. e

22.1

Introduction ` la Phyllotaxie aQuest-ce que la Phyllotaxie ?

Le terme phyllotaxie vient du grec taxis qui signie disposition, et phullon qui signie feuille. La Phyllotaxie est donc la partie de la botanique qui sintresse aux dispositions particuli`res e e que prennent les feuilles sur une tige, ou encore les eurons sur un tournesol. Encore un peu de vocabulaire : les spirales apparentes sur les photos se nomment les parastiches.

2.2

Mod`les gomtriques et mod`les dynamiques e e e e

Lhistoire de la Phyllotaxie remonte ` lAntiquit, et des noms cl`bres sy sont illustrs a e ee e (comme Lonard de Vinci par exemple). Jusquau dbut du 19e si`cle, des mod`les gomtriques e e e e e e se dveloppent, tendant a reproduire les structures rguli`res observes : en se basant sur e ` e e e une vision idalise des motifs naturels aboutis, on tente de les justier par des arguments e e mathmatiques (du type symtrie, Nombre dOr). Lamlioration des moyens dobservae e e tion microscopique va ouvrir la voie a une autre famille de mod`les, appels mod`les dynami` e e e ques, qui tentent de reproduire articiellement les structures observes en modlisant des r`gles e e e dvolution simples pour dcrire la formation et le positionnement relatif des dirents lments e e e ee botaniques qui forment la plante : tige, feuilles, eurs, ... Lintrt de ces mod`les dynamiques ee e bass sur des r`gles de croissance est que lon obtient spontanment des structures rguli`res e e e e e proches de celles observes dans la nature, la souplesse de ces mod`les leur permettant de sadape e ter aux observations. Enn, ces mod`les ne supposent plus que la nature a une ide prcise du e e e rsultat nal, mais que la structure nale rsulte dun processus dynamique interagissant avec e e lextrieur, ce qui est plus conforme a notre vision actuelle du monde. e `La phyllotaxie : un syst`me dynamique auto-gr. Premi`re partie : les modes spirals rsultant ditrations e ee e e e e priodiques. e

2

3

Les observations de W. Hofmeister

Le mod`le que je vais prsenter, qui a t dvelopp par Douady et Couder, appartient (on e e ee e e sen doutait) a cette deuxi`me famille de mod`les. Il se base sur des r`gles dvolution dcrites ` e e e e e en 1868 par Wilhelm Hofmeister, un botaniste allemand. Pour la petite histoire : on dit que cest lextrme myopie de Hofmeister qui la amen ` regarder aussi nement la croissance des e ea bourgeons !

3.1

Observation dun mrist`me apical e e

Reprenons les observations de Hofmeister.Vu de lextrieur, un bourgeon est protg par les e e e jeunes feuilles en train de pousser. Si on les carte, on trouve que lextrmit est occupe par e e e e une rgion centrale lisse et circulaire appele lapex. A la priphrie de lapex on observe des e e e e protubrances appeles les primordia, dont la taille cro en sloignant du centre. Ces primordia e e t e sont au dpart indtermins, puis se direncient en devenant tiges, feuilles, ptales, ... Au cours e e e e e de la croissance du bourgeon, les cellules qui constituent lapex se multiplient rapidement, de telle mani`re que cette extrmit cro tout en conservant une forme identique. A la priphrie e e e t e e de lapex, les primordia se dveloppent aussi mais restent ` la mme hauteur sur la tige (regarder e a e par exemple ce que cela donne sur une tige dasperge) : ils sloignent donc de lextrmit. Dans e e e lespace qui se forme alors entre eux et lapex peuvent se dvelopper de nouveaux primordia. e

3.2

Des r`gles dvolution e e

A partir de ses observations, Hofmeister a dgag quelques r`gles dvolution : e e e e la tige de lapex est a symtrie axiale ; ` e les primordia se forment a la priphrie de lapex et, a cause de la croissance de la pousse, ` e e ` ils sloignent du centre, radialement ; e les nouveaux primordia se forment a intervalles de temps rguliers ; ` e le primordium naissant se forme dans le plus large espace laiss libre par les prcdents ; e e e en dehors dune rgion centrale, les primordia ne peuvent plus changer de direction angue laire : leur seul mouvement possible est lloignement radial. e

4

Le mod`le itratif de S. Douady et Y. Couder e e

Le passage ` un mod`le informatique des r`gles de Hofmeister - et ainsi ouvrant ` un traitea e e a ment mathmatique de la question - a t dcouvert par Douady et Couder en mettant en place e ee e lexprience suivante : e

4.1

Lexprience des ferro-uides e

Cette exprience a t conue pour reproduire le plus simplement les caractristiques de la e ee c e croissance botanique nonces par Hofmeister. Le moyen le plus simple de reproduire le fait que le e e nouvel lment apparaisse dans le plus grand espace laiss par les prcdents est dintroduire une ee e e e interaction rpulsive de la part des lments dposs antrieurement. Lexprience est ralise e ee e e e e e e de la mani`re suivante. e 3

Un plat en Ton rempli dhuile est plac dans le champ magntique vertical cr par deux e e e ee bobinages. On dpose des gouttes de ferrouide avec une certaine priodicit au centre du plat. e e e Le champ magntique, minimum au centre du plat et maximum a la priphrie, entra la e ` e e ne goutte du centre vers la priphrie. Ce mouvement radial simule la croissance. Chaque goutte e e de ferrouide est polarise par le champ magntique, ce qui fait que deux gouttes se repoussent e e entre elles. Au centre du plat est place une lg`re protubrance. La goutte qui tombe sur ce e e e e relief y est tr`s instable. Etant aussi repousse par les gouttes prcdemment tombes, elle glisse e e e e e ` pour prendre la place la plus loigne des autres. A une certaine distance du centre, sa position e e angulaire devient constante et elle suit seulement un mouvement radial. Cette distance est lquivalent du rayon de lapex. Les expriences ont abouti ` des positions tout-`-fait similaires e e a a aux structures naturelles, ce qui laisse ` penser quun traitement informatique utilisant ces r`gles a e devrait fournir des rsultats intressants. e e

4.2

Traduction informatique

La traduction informatique se fait donc sous la forme lmentaire suivante : ee pour modliser le fait que le nouveau primordium appara dans le plus grand espace e t disponible, Douady et Couder supposent quil est soumis a des forces rpulsives de la part ` e des primordia dj` forms : on doit donc minimiser une fonction nergie rpulsive ; ea e e e en programmant ce mod`le sur ordinateur, on peut reproduire la formation des primordia, e et faire varier la vitesse de croissance de lapex ou, ce qui revient au mme, la vitesse e dloignement radial des primordia forms. e e

4.3

Premi`res observations du programme e

Les spirales apparaissant, appeles parastiches, se modlisent en reliant chaque point a ses e e ` deux plus proches voisins. On constate que ces spirales sorganisent de telle sorte quen chaque point partent deux spirales : une vers la droite, lautre vers la gauche. Le mod`le en termes e dnergie rpulsive permet de le justier facilement. e e Si A1 , ..., An dsignent des points dj` calculs, et Ek () lnergie de rpulsion cre par le e ea e e e ee point Ak en un point dangle du cercle unit reprsentant le bord de lapex, lnergie totale en e e e un tel point du cercle estn

E T () =k=1

Ek ().

La condition dapparition du point An+1 = M ( ) sur le cercle, ` un angle , correspond a a ` un minimum de la fonction E T (), donc on a E T ( ) = n k=1

Ek ( ) = 0.

On peut supposer (par des considrations physiques issues de la forme particuli`re des nergies de e e e rpulsion) que le point M ( ) a en gnral deux voisins plus proches Ai et Aj dont la contribution e e e en termes de lnergie rpulsive et de la drive est prpondrante. Ainsi, on peut crire e e e e e e e Ej Ei E T ( ) ( ) + ( ) = 4

ce qui am`ne ` lquation (approche) e a e e Ej Ei ( ) + ( ) = 0. La consquence immdiate de cette formule est la suivante : les deux drives sont de signe e e e e oppos. Puisque lnergie rpulsive (de la forme 1/distance) est dcroissante lorsque la distance e e e e augmente, cela signie que lorque langle bouge un peu, lune des distances entre M et les points Ai , Aj augmente, et lautre diminue. Autrement dit, M est situ de part et dautre des e points Ai et Aj . Puisque ces points sont par hypoth`se les deux plus proches voisins de M , ce e sont par eux que passent les parastiches : il y en a donc une vers la droite et une vers la gauche.

4.4

Angle de divergence

On observe une autre proprit : en numrotant les points par ordre dapparition, on dnit ee e e langle de divergence comme langle entre deux points conscutifs. Au dpart, cet angle vaut e e ea e e 180 , puis varie en fonction du nombre de points dj` placs, et de la vitesse dloignement. Pour chaque valeur du param`tre de croissance (not G) on observe que cet angle de divergence e e atteint tr`s rapidement une valeur stable (limite), cette limite tant fonction du param`tre de e e e croissance.

55.1

Un diagramme de bifurcationObtention du diagramme - LAngle dOr

On rsume ces rsultats sur un diagramme en portant en abscisse le param`tre de croissance e e e et en ordonne la valeur limite de langle de divergence. Les rsultats numriques permettent de e e e tracer un diagramme de bifurcation. On constate que lorsque le param`tre de croissance dcro e e t continment, la suite est angles de divergence est continue (et que cest la seul chemin continu u sur le diagramme), et converge vers un nombre proche de lAngle dOr, qui est la portion du cercle unit coupant une part du cercle correspondant au Nombre dOr. e Remarquons que ce processus correspond a des observations botaniques : on montre quau ` cours de la croissance relle dune plante, depuis la germination de la graine jusqu` la oraison, e a il y a diminution progressive du param`tre de croissance. En particulier, dans le cas de la eur e de tournesol, ce param`tre atteint des valeurs extr`mement faibles. e e

5.2

Justication des bifurcations - La suite de Fibonacci

On sintresse dans le diagramme de bifurcation au seul chemin continu. Les autres morceaux e correspondent a des situations non naturelles (de type plantes soumises a un traitement intensif ` ` ou a une rfrigration). ` e e Lide consiste ` compter combien il y a de spirales tournant vers la droite et vers la gauche. e a On note (i, j) ces nombres. Commenons par quelques illustrations sur Maple. On remarque que c lon obtient a chaque fois deux termes conscutifs de la suite de Fibonacci. ` e

5

Les simulations montrent que le nombre de parastiches est constant sur certaines plages de valeurs de G, et subit une bifurcation (le motif change) de (i, j) a (j, i + j) qui est le doublet sui` vant dans la suite de Fibonacci. Ces bifurcations correspondent aux bifurcations du diagramme reliant G ` langle de divergence limite. a

5.3

Le Nombre dOr - Fractions continues

Au stade o` nous sommes, nous disposons dune comprhension fonctionnelle de lappariu e tion de la suite de Fibonacci. Il reste a comprendre pourquoi langle de divergence tend vers le ` Nombre dOr pour des param`tres de croissance faibles. e La succession des bifurcations peut tre vue comme une suite de rpulsions des rationnels : e e sans ces bifurcations, la structure prsenterait un motif rationnel, comme on peut le voir sur e les animations suivantes avec Maple. Pour que lassemblage occupe le mieux lespace (cest une question de densit ...), on constate e quil faut choisir un angle de divergence irrationnel. Il serait donc logique que le Nombre dOr soir le nombre le plus irrationnel ! Cela aurait aussi le mrite de donner une explication intressante e e a ` ces observations numriques et botaniques. Je propose une approche a laide des fractions e ` continues. Commenons par un exemple. Un nombre rel scrit souvent sous sa forme dcimale, par c e e e exemple 74 x= = 2.114285... 35 On peut aussi lcrire sous la forme e x = 2+ = 2+ = 2+ 4 35 135 4

1 8+ 1 = 2+ 8+ = 2+

3 4 14 3

1 1 8 + 1+ 1

3

o` [.] dsigne la partie enti`re. u e e

ce que lon note x = [2, 8, 1, 3], cette dcomposition tant appele la dcomposition en fractions e e e e continue de x. De mani`re gnrale, la dcomposition en fraction continue est dnie de la mani`re suivante. e e e e e e On pose, si x nest pas entier, 1 f (x) = x [x]

6

On dnit la suite (tant quelle est bien dnie) e e x0 = x xn+1 = f (xn ) 1 = xn [xn ]

e e et la suite dentiers yn = [xn ]. On consid`re alors la suite de nombres rationnels donne par la fraction 1 n = y 0 + 1 y1 + y +...+ 12 yn

note [y0 , ..., yn ]. e Pour le nombre x, la suite [y0 , y1 , ...] est appele la dcomposition en fractions continues de e e e x, et les n les rduites du nombre x. Pour le nombre , on trouve = [3, 7, 15, 1, 292, 1, 1, ...] Pour le Nombre dOr, cest = [1, 1, 1, 1, 1, ...] Notons les rationnels n sous la forme irrductible n = e entre eux. On peut montrer quils sont caractriss par : e e p0 = y 0 p1 = y 0 y 1 + 1 pn = yn pn1 + pn2 q0 = 1 q = y1 1 qn = yn qn1 + qn2pn qn

avec pn et qn entiers premiers

On retrouve ainsi le rsultat bien connu : les rduites successives dans le cas du Nombre dOr e e sont les quotients de deux termes successifs de la suite de Fibonacci. Nous sommes maintenant en mesure de comprendre pourquoi le Nombre dOr peut tre e considr comme le nombre le plus irrationnel (bien quil soit algbrique !). Cela repose sur les ee e deux propositions suivantes, pour lesquelles on suppose pour simplier que x est irrationnel.p q

Proposition 6 Si n > 0, 0 < q < qn et

=

pn qn

alors

p pn x < x qn q Cela signie que pour toute fraction de dnominateur infrieur a qn (ce qui signie quon se e e ` donne une borne suprieure ` la prcision induite par le dcoupage), la meilleure approximation e a e e rationnelle de x est fournie par la rduite de sa dcomposition en fraction continue. e e Ainsi, on peut dire que la meilleure suite de rationnels convergeant vers un nombre irrationnel est la suite des rduites successives de sa dcomposition en fraction continue. e e 7

Proposition 7 On a pour tout n x

pn 1 < 2 qn qn

Cela signie que la vitesse de convergence, ou encore la qualit de lapproximation de x par e ses rduites est mesure par le carr de la grandeur du dnominateur. Par exemple, cela explique e e e e que pour le nombre , on obtient une excellente approximation en prenant [3, 7, 15, 1, 292] = 3 + 1/(7 + 1/(15 + 1/(1 + 1/292))) 103993 = = 3.14159265301190260... 33102 Pour comparer, = 3.14159265358979... et les rduites prcdentes et suivantes sont : e e e [3, 7, 15, 1] = 3 + 1/(7 + 1/(15 + 1/1)) 355 = 3.14159292... = 113 3, 7, 15, 1, 292, 1] = 3 + 1/(7 + 1/(15 + 1/(1 + 1/(292 + 1/1))) 104348 = 3.14159265392142104... = 33215 La rduite suivante ne fait gagner quune seule dcimale, alors que la rduite prcdente avait 3 e e e e e dcimales de moins correctes. e Ainsi, plus les nombres qn sont petits et plus la convergence est lente. Puisque cette suite est la meilleurs suite convergeant vers x, le nombre x est dautant plus irrationnel que la suite qn cro lentement. Rappelons-nous alors que cette suite qn est dnie a partir de la dcomposition t e ` e x = [y0 , y1 , ...] par : q0 = 1 q1 = y1 qn = yn qn1 + qn2 donc cette suite est la plus petite possible si tous les yi sont gaux ` 1, cest-`-dire si les e a a suites pn et qn sont les suites de Fibonacci (dcales) et si x est le Nombre dOr. Cela ach`ve e e e largumentation.

88.1

ConclusionLa eur de Tournesol

Le cas de la eur de Tournesol est particuli`rement riche pour la raison suivante : on observe e que lors de la formation des eurons, le param`tre de croissance est tout dabord tr`s faible, e e puis augmente a la n de la formation des eurs. Cela explique que le nombre de parastiches ` est tr`s important au bord de la eur, puis que les spirales sinterrompent et r-appaissent en e e quantit infrieure. e e 8

En reprenant les modlisations prcdentes ` angle de divergence constant, en faisant dcro e e e a e tre le param`tre de croissance, on peut reproduire des dessins tr`s proches de la eur de tournesol, e e et reproduire la formation des eurons.

8.2

Ouverture

Ce mod`le dfend lide que les plantes nont pas dans leurs g`nes un plan exact de leur e e e e forme adulte. Au contraire, un mcanisme simple, universel serait a lorigine des arrangee ` ments vgtaux ; il serait dynamique, spontan et souple vis-`-vis de lenvironnement. Les g`nes e e e a e contrleraient la physiologie de la croissance, la forme de lapex, les conditions dapparition des o primordia ... Cette modlisation nexplique cependant pas tout : en particulier, les phnom`nes chimiques e e e qui pourraient re responsables de la rpulsion nont pas t mis en vidence (bien quon pense a e e ee e ` la diusion de substances inhibitrices dans lapex, mais les tailles sont trop petites pour eectuer des mesures, pour linstant ...). Enn, ce mod`le nest que lun des mod`les possibles, et on peut e e le raner dans le mme esprit, pour tenir compte de plus de situations (voir [4] et [5]). e

Rfrences ee[1] H. Bailin, Statphys 19 : The 19th IUPAP International Conference on Statistical Physics, Xiamen, China, July 31 - August 4, 1995, World Scientic. [2] S. Douady, Y. Couder, La physique des Spirales Vgtales, La Recherche 250, janvier 1993, e e vol. 94. [3] S. Douady, Y. Couder, Phyllotaxis as a Dynamical Self Organising Process. Part I : The Spiral Modes Resulting from Time-Periodic Iterations, J. theor. Biol (1996),178,255-274. [4] S. Douady, Y. Couder, Phyllotaxis as a Dynamical Self Organising Process. Part II : The Spontaneous Formation of a Periodicity and the Coexistence of Spiral and Whorled Patterns, J. theor. Biol (1996),178,275-294. [5] S. Douady, Y. Couder, Phyllotaxis as a Dynamical Self Organising Process. Part III : The Simulation of the Transcient Regimes of Ontogeny, J. theor. Biol (1996),178,295-312. [6] J.-P. Delahaye, Le fascinant nombre , Belin. [7] R. V. Jean, D. Barab, Symmetry in Plants, Chapter 14 (S. Douady) : The selection of e Phyllotactic patterns, Ser. Math. Biol. and Med., Vol 4, World Scientic. [8] G. H. Hardy, E. M. Wright, An Introduction to the Theory of Numbers. [9] J. Lelong-Ferrand, J. M. Arnaudi`s, Cours de Mathmatiques, Tome 2 Analyse, Dunod. e e

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