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NOTE SUR LA CASSETTE DE SAINT LOUIS Author(s): Saunier Source: Revue Archéologique, 15e Année, No. 1 (AVRIL A SEPTEMBRE 1858), pp. 358-361 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41746480 . Accessed: 21/05/2014 16:32 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.248.116 on Wed, 21 May 2014 16:32:23 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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NOTE SUR LA CASSETTE DE SAINT LOUISAuthor(s): SaunierSource: Revue Archéologique, 15e Année, No. 1 (AVRIL A SEPTEMBRE 1858), pp. 358-361Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41746480 .

Accessed: 21/05/2014 16:32

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NOTE

SUR LA CASSETTE DE SAINT LOUIS-

Nous avons le plaisir d'annoncer à nos lecteurs que la cassette de Saint-Louis, cette précieuse relique de l'art du XIIIe siècle, dont la Revue archéologique (1) a publié la première une planche coloriée donnant les principaux détails , a été achetée par l'Empereur, à l'église de Dammarie-lès-Lys , et placée au Musée des Souverains.

Il importe à cette occasion de rendre justice à qui de droit. Pour le monde savant, il est incontestable que c'est à M. Eugène Grésy que revient tout le mérite de cette précieuse découverte; c'est lui qui a exhumé des archives de Seine-et-Marne les titres et inven- taires inédits qui en prouvaient l'origine, qui a déterminé avec une juste appréciation l'âge et la valeur archéologiques du monument; non-seulement M. Grésy a donné la clef de tous les blasons qui y figurent et dont plusieurs étaient presque inconnus, mais il a même précisé les personnages, expliqué à quel titre chacun de ces nom- breux écussons occupait les tranches et les bordures du coffret comme autant d'étoiles gravitant autour de l'astre principal qui est l'écu de France et de Castille; l'archéologue a fait défiler devant nous le cortège héraldique des grands officiers, des vassaux dont s'entourait habituellement le saint Roi.

Le travail de M. Grésy avait paru au Moniteur universel dans la Revue archéologique, dans l'Indicateur de Seine-et-Marne, et six mois s'étaient écoulés avant que les auteurs des monuments de Seine-et- Marne eussent fait paraître la livraison où ils devaient s'efforcer d'attribuer la cassette à une abbesse du Lys, et l'un des blasons qui la décorent à la famille de Coëtivy, qui n'a pris existence qu'au XVI" siècle (2). La magnifique monographie de M. Ganneron a paru deux ans après. Dans son préliminaire, ce dernier auteur se plaît à

(1) Voy. X" année, p. 637 el pl. 227. (2) Ce n'est que par une note postérieure à la publication de cette livraison que

H. Guénebault a pu faire rectifier cette erreur.

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NOTICE SUR LA CASSETTE DE SAINT LOUIS. 359

reconnaître avec autant de conscience que de loyauté que M. Grésy l'a non-seulement autorisé à reproduire tout son travail, mais en- core qu'il lui a offert généreusement des documents nouveaux et précieux dont il n'a pas manqué de faire son profit.

Dans le Moniteur du 7 juillet dernier M. Théophile Gautier a donc fait trop bon marché dela part qui revenait à M. Grésy, dans l'inven- tion du précieux trésor, en mettant beaucoup plus en relief M. Ganne- ron qui n'a eu, autant dire, qu'un mérite d'éditeur; le célèbre critique est d'autant moins excusable que c'est au Moniteur même que la notice de M. Grésy a paru le 26 novembre 1853. La seule pièce nouvelle qu'ait produite M. Ganneron à l'appui de l'authencité de la cassette, c'est le procès-verbal d'enquête des miracles faits à l'occasion de la canonisation et qui nous a été conservé par le confesseur de la reine Marguerite. Il y est rapporté qu'une religieuse du Lys, sœur Clémence, affligée d'un mal d'yeux incurable pria l'abbesse de lui confier « l 'escrinet là où les haires et disciplines du benoict sainct « Loys étoient secrètement gardées, >" et quand elle eut ces choses, elle les tint avec foi pendant plusieurs jours, elle les avait encore lorsqu'une nuit que ledit « escrinet étant près de sa tête » la même voix, qu'elle avait déjà entendu, lui parla ainsi : ..., etc. etc.

Chacun des auteurs, qui se sont occupés de ce monument après M. Grésy, a émis à tort des idées différentes sur la découverte du précieux reliquaire, l'un a prétendu que c'était M. le curé de Dam- marie qui avait vu le premier la cassette, d'autres ont prétendu que c'était le sacristain qui, le premier, avait épousseté sa poussière sé- culaire. Un autre, après l'avoir dessiné, se proclame l'auteur de la découverte, et cette prétention est établie d'une manière étrange ; car, pour jeter des doutes sur son authenticité, on tronque le docu- ment que nous venons de citer en disant que l'enquête à laquelle donna lieu la canonisation ne constate « la possession par l'abbaye que du cilice et de la discipline du fils de la reine Blanche, » tandis que, comme on vient de le lire, l' escrinet s'y trouve mentionné deux fois.

On a dit aussi que les armoiries sur les monuments du XIII* siècle étaient une décoration banale ; mais à ce compte la science héral- dique ne serait plus qu'absurdité et mensonge. Du moment qu'on admet que la cassette date évidemment de l'époque de Saint-Louis, on ne trouve, depuis la fondation de l'abbaye jusqu'en 1275, que trois abbesses à qui pouvoir les attribuer : Alix de Vienne, Mathilde de Vienne ou Isabelle de Brabant; ce serait bien le moins que l'abbesse eût fait exécuter son blason, au milieu de tant d'autres, sur

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360 REVUE ARCHÉOLOGIQUE .

un meuble qui était destiné à son usage, et cependant ni l'une ni l'autre de ces deux familles n'y figurent.

Pour donner plus de poids à la citation tronquée, on fait cette remarque ; que le mot cassette semble ajouté après coup sur l'in- ventaire de 1678; une pareille insinuation, pour le commun des lecteurs, pourrait donner à croire qu'une main intéressée, par une déduction logique et impitoyable , un faussaire moderne , aurait ajouté et intercalé ce fatal mot de cassette pour donner de l'authen- cité à la récente découverte ; mais c'est l'article 4e tout entier con- cernant les reliques de saint Louis, données par Philippe-le-Bel (1), qui est d'une écriture différente et postérieure, il est vrai, d'une vingtaine d'années, à la contexture générale de l'inventaire. Ajoutez que l'on remarque ailleurs des additions et corrections de la même main. L'addition qui nous intéresse n'a donc pas de raison pour être suspectée, surtout lorsqu'il est facile de reconnaître que c'est la même écriture qui, le 27 mai 1698, a certifié véritable à la fin du cartulaire et signé Philibert Charles de Pas Feuquières, vi- caire général (2). Une omission matérielle, commise par un copiste, mais rétablie par une main qui avait autorité et qualité pour le faire, donne, au contraire, selon nous, plus de poids au témoignage écrit.

On a argumenté de ce que l'inventaire de 1790 ne fait pas men- tion de la cassette, même objection vient d'être encore répétée le 17 juillet dernier dans l'Indicateur de Seine-et-Marne , et l'on n'ajoute pas que cet inventaire, dressé par une commission d'administrateurs du district, qui n'avait d'autre mission que de constater les matières d'or et d'argent, n'énumère que les reliquaires en général sans décrire aucun des objets qu'ils renferment, pas plus les reliques des autres saints que celles de saint Louis, et l'on oublie que la cassette avait été transformée en casier tapissé de carton et de broderies, de manière à échapper aux yeux les plus clairvoyants.

D'ailleurs, je le repète, le procès-verbal de reconnaissance de reliques, dressé à Dammarie le 29 novembre 1834, par M. l'abbé Pruneau, vicaire général et supérieur du séminaire de Meaux, con-

(1) In Lilio asservantur quaedara sancti Ludovici ossa cum ejus cilicio a Philippo Pulcro concessa {Gallia Christiana , t. XII, p. 247, D).

(2) Philibert-Charles de Pas Feuquières, d'une célèbre famille protestante, abjura le protestantisme en Tannée 1642. La collection des Lettres inédites des Feuquières , recueillie et publiée par M. Étienne Gallois, 5 vol. in~8°, Paris 1845 , renferme un grand nombre de lettres fort intéressantes de l'abbé de Feuquières et de ses frères qui, comme lui; se firent successivement catholiques.

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NOTICE SUR LA CASSETTE DE SAINT LOUIS. 361

state, a d'après des témoignages irrécusables, que l'ancien coffre sans « fond et garni de cuivre dans toutes les parties qui lui restent (1), « servait de casier aux autres reliques, que c'est ainsi qu'il était « exposé avant la révolution de 1790, dans l'église du Lys en la « chapelle dite des Reliques , et qu'il n'avait rien été changé dans « la position des ossements renfermés dans ce reliquaire. »

Plusieurs des auteurs qui ont écrit sur ce monument, paraissent fort mal renseignés sur le sort de certains objets que renfermait l'abbaye du Lys. Nous les engageons à lire le procès-verbal de la vérification de la haire de Saint-Louis, dressé le 23 septembre 1830, par M. Pellet, vicaire général, en présence de l'archiprêtre, curé de la paroisse. M. Foix, juge au tribunal de première instance, y dépose « qu'il a reçu ladite haire au moment où on venait de la tirer de la châsse pour la jeter au feu, ayant obtenu qu'on la lui remît plutôt que de la brûler. » Depuis, M. Grésy a trouvé cousue à cette haire une bande de parchemin qui n'était pas encore con- nue, puisqu'il n'en est pas fait mention dans le procès-verbal de vérification ; elle porte, écrit en caractères gothiques, écriture cur- sive de la fin du XVe siècle : Cest la haire Sainé-Louys , roi de France . M. Grésy en possède un calque qu'il tient à la disposition des incré- dules. La haire de Saint-Louis est donc aussi authentique que sa cassette. Il est bien établi que ni l'une ni l'autre ne sont jamais sorties des châsses de l'abbaye, et, suivant le terme de jurispru- dence, elles n'ont jamais perdu leur possession d'état.

Saunier.

(1) Quelque succincte que soit cette description de la cassette , on voit que M. l'abbé Pruneau en avait déjà remarqué l'ancienneté avant tous les prétendants à cette découverte.

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