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Cours de parasitologie Réalisé par Mme A.Sadaoui Destiné aux étudiants de MII Microbiologie Appliquée Département de Microbiologie / FSNV Université Ferhat abbas /Setif 1 Les métazoaires parasites de l’Homme Les trematodes Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes Distomatoses hépato-biliaires 1-La grande douve du foie ; Fasciola hepatica agent causal de la fasciolose ou distomatose hépatobiliaire C’est un trématode de grande taille. Parasite infectant le foie et les voies biliaires des herbivores ruminants, particulièrement les ovins, souvent les bovins. L'homme est un hôte le plus souvent accidentel, en tant que mauvais hôte définitif. La contamination a lieu exclusivement par voie orale, par consommation de crudités végétales ou végétaux d'eau douce mal cuits ou encore crus (cresson, mâche, pissenlit, salades sauvages...). Très fréquente et très pathogène chez les ruminants, la douve vit dans les canaux biliaires, se nourrissant de tissu hépatique (épithélium des canaux biliaires, sang, bile). Elle grandit puis pond ses œufs, qui sont évacués avec les selles. Cycle évolutif Le cycle de développement est complexe, le parasite se développant en plusieurs stades nécessitant un hôte intermédiaire (mollusque d'eau douce, dans des conditions écologiques bien définies) et un hôte définitif (le plus souvent ruminant, parfois l'homme). Le cycle complet de développement est de l'ordre de 6 mois, 3 mois de cycle endogène dans l'hôte définitif (de l'ingestion des métacercaires à la présence de douves adultes dans les canaux

Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes

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Page 1: Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes

Cours de parasitologie

Réalisé par Mme A.Sadaoui

Destiné aux étudiants de MII Microbiologie Appliquée

Département de Microbiologie / FSNV

Université Ferhat abbas /Setif 1

Les métazoaires parasites de l’Homme

Les trematodes

Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes

Distomatoses hépato-biliaires

1-La grande douve du foie ; Fasciola hepatica agent causal de la fasciolose ou distomatose

hépatobiliaire

C’est un trématode de grande taille. Parasite infectant le foie et les voies biliaires des herbivores

ruminants, particulièrement les ovins, souvent les bovins. L'homme est un hôte le plus souvent

accidentel, en tant que mauvais hôte définitif.

La contamination a lieu exclusivement par voie orale, par consommation de crudités végétales

ou végétaux d'eau douce mal cuits ou encore crus (cresson, mâche, pissenlit, salades sauvages...).

Très fréquente et très pathogène chez les ruminants, la douve vit dans les canaux biliaires, se

nourrissant de tissu hépatique (épithélium des canaux biliaires, sang, bile). Elle grandit puis pond

ses œufs, qui sont évacués avec les selles.

Cycle évolutif

Le cycle de développement est complexe, le parasite se développant en plusieurs stades

nécessitant un hôte intermédiaire (mollusque d'eau douce, dans des conditions écologiques bien

définies) et un hôte définitif (le plus souvent ruminant, parfois l'homme).

Le cycle complet de développement est de l'ordre de 6 mois, 3 mois de cycle endogène dans

l'hôte définitif (de l'ingestion des métacercaires à la présence de douves adultes dans les canaux

Page 2: Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes

biliaires), et 3 mois de cycle exogène (de l'œuf aux métacercaires) dans le milieu extérieur et les

hôtes intermédiaires obligatoires.

L'hôte intermédiaire obligatoire est un mollusque d'eau douce strictement défini, la limnée

tronquée, vivant dans un milieu très précis (teneur chimique et organique de l'eau, température,

profondeur, étendue, force du courant, végétation associée, etc.). Il faut donc d'abord que l'œuf

tombe dans l'eau pour donner naissance à une larve nageant à la recherche du mollusque

favorable. Il faut ensuite que ce mollusque précis soit présent dans le milieu aquatique, sinon la

larve meurt, même s'il se trouve un grand nombre d'autres espèces de mollusques. La probabilité

pour un œuf de trouver un hôte favorable est extrêmement faible.

- Pour s'adapter à ces conditions, la douve présente une extraordinaire fécondité durant

plusieurs années : plusieurs centaines de milliers d'œufs par mois pour un seul individu.

A cette fécondité s'ajoute un phénomène de polyembryonnie, avec multiplication asexuée

à différents stades larvaires.

Cycle évolutif de la grande douve du foie( Fasciola hepatica)

Diagnostic parasitologique :

Recherches des œufs dans les selles ( la ponte se fait 3mois après l’ingestion de la forme

infestante lors de la prise du repas infestant)

Ssérologie : recherche des anticorps spécifiques.

Prophylaxie

Prophylaxie d’ordre général:

Page 3: Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes

Surveillance du bétail (asymptomatique), gestion des pâturages, délimitation des zones à risque

(clôture), traitement préventif, cressonnières agrées

Lutte anti mollusque (produits chimiques, prédateurs, moyens biologiques ; assèchement, fauche

des prairies)

Prophylaxie d’ordre individuel:

Bien laver les plantes aquatiques lorsque consommées crues sinon les bien cuire.

2- la petite douve du foie Dicrocelium dendriticum

Dicrocoelium dendriticum, aussi dénommé Dicrocoelium lanceolatum, est un petit ver plat

(plathelminthe), une espèce de ver parasite de la famille des Dicrocoeliidae, appelé plus

communément petite douve du foie.

Elle est surtout répandue dans tout l'Ancien Monde (hémisphère nord) chez les grands herbivores

domestiques (mouton et bœuf), elle est responsable de la distomatose hépatique à petite douve

ou dicrocœliose, une parasitose très fréquente chez les animaux et très rare chez l'homme.

La petite douve du foie vit de préférence dans les canaux biliaires du mouton, souvent en

association avec la grande douve Fasciola hepatica. Le cycle de développement est terrestre,

sans passage par une phase aquatique. Ce cycle comprend deux hôtes intermédiaires et un hôte

définitif : un escargot terrestre, une fourmi, et un ruminant.

Cycle évolutif

L'adulte vivant, parfois en nombre considérable (50 000) dans les voies biliaires et pancréatiques

du bétail, pond de petits œufs qui sont éliminés avec les matières fécales dans les prairies de

pâturage.

Page 4: Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes

Avalé par un mollusque terrestre, l’œuf éclot dans la cavité digestive d’un gastéropode

(mollusque). Il évolue en sporocyste, puis en cercaire. Les cercaires sont libérées enrobées de

mucus.

Elles sont ensuite ingérées par des fourmis (Formica fusca) dans lesquelles elles s’enkystent sous

forme de métacercaires. Une métacercaire, parfois deux, peuvent se localiser au niveau du

ganglion nerveux sous-œsophagien d'une fourmi, provoquant des contractions des mandibules.

Ces spasmes mandibulaires maintiennent la fourmi sur un brin d'herbe. C'est un phénomène de

« manipulation parasitaire ».

Ces fourmis sont ensuite ingérées par des animaux brouteurs au pâturage (bœufs, moutons), chez

qui les métacercaires deviennent des adultes. Les jeunes douves gagnent les canaux

hépatiques par le système porte hépatique.

Extrêmement fréquente chez le mouton, notamment en Europe, son cycle nécessite l’ingestion

par l’hôte définitif de fourmis parasitées par les métacercaires infectieuses. Cette particularité

explique l’extrême rareté des infections humaines authentiques et la fréquence des faux

diagnostics dus aux œufs en transit.

Ces œufs en transit chez l'homme ont été absorbés avec des pâtés de foie d'animaux parasités

(mouton, bœuf). Ces œufs cuits ne sont pas une forme infectante, ils ne font que transiter dans le

tube digestif humain pour être éliminés par les selles. Ce phénomène, relativement fréquent, ne

nécessite aucun traitement.

En revanche, l'infection humaine authentique nécessite une ingestion accidentelle de fourmi

parasitée (porteuse de métacercaires infestantes), soit lors de pique-nique ou lors de

consommation de salade de pissenlit. Les œufs éliminés par les selles humaines proviennent

alors de la ponte d'adultes présents dans le foie humain. Ces cas sont rarissimes.

Page 5: Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes

Diagnostic parasitologique :

Le diagnostic repose sur la mise en évidence des œufs dans les selles ou la bile, à condition

d'éliminer d'abord la possibilité d'œufs en transit. Dans ce dernier cas, un deuxième examen des

selles quelques jours plus tard ne les retrouve plus.

L'immuno-électrophorèse peut être utile.

Prophylaxie

Ne pas consommer les pissenlits provenant de prairies où passent des troupeaux !!!

Distomatoses intestinales

Exemple : la grande douve de l’intestin ; Fasciolopsis buski

Distomatoses pulmonaires

Exemple : Paragonimus westermani

Page 6: Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes

Les douves parasites de l’Homme :

Les principaux shistosomes impliqués en pathologie humaine sont regroupés en trois(3)

complexes :

- Complexe haematobium

Shistosoma haematobium

S intercalatum

S matheei

S bovis

- Complexe japonicum

Shistosoma japonicum

S mekongi

- Complexe Mansoni

Shisosoma mansoni

S rodhaini

Cinq espèces sont pathogens pour l’Homme

Shisosoma mansoni : bilharziose intestinale : (le seul représentant en Amérique intertropicale)

Shistosoma haematobium: bilharziose urinaire

Shistosoma japonicum : bilharziose intestnale et pulmonaire

Shistosoma mekongi : bilharziose intestinale et pulmonaire

Shistosoma intercalatum : bilharzioserectale

Shistosoma haematobium: bilharziose urinaire (urogénitale)

Schistosoma haematobium est un parasite digénétique. Le cycle de vie est terminé dans deux

hôtes. L'hôte principal ou définitif est l'homme, tandis que les hôtes intermédiaires appartiennent

à certains genres d'escargots (Bulinus et Planobarius). Le ver adulte vit dans les vaisseaux

sanguins, comme dans le plexus veineux de la vessie, de la glande prostrée et des voies urinaires.

La nourriture est obtenue à partir de sang. Les sexes sont séparés avec un dimorphisme sexuel

bien reconnaissable. Les mâles sont plus petits et plus larges, mesurant de 1 à 1, 5 cm de long et

1 mm de large, tandis que les femelles sont plus grandes et plus étroites, mesurant 2 cm de long

et 0, 25 mm de large. La tête des hommes et des femmes porte 2 ventouses - orale et ventrale.

Chez le mâle, la ventouse ventrale est grande et puissante. Derrière la ventouse ventrale, le corps

du mâle est enroulé ventralement pour former un sillon appelé «canal gynécophorique». Au

cours du processus de copulation, la femelle entre dans le canal gynécophorique du mâle de telle

Page 7: Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes

sorte que les extrémités antérieure et postérieure du corps de la femelle dépassent le canal tandis

que la partie médiane reste fermée.

Il a été observé que les vers femelles ne deviennent pas matures sexuellement avant d’être

associées aux mâles. Parfois, les femelles restent associées de manière permanente à leur

partenaire masculin.

La femelle, après l'accouplement, est prête à pondre. Avec le mâle, elle se déplace dans le sang

pour pénétrer dans les petites veinules du système portail. La femelle pond ses œufs en séquence,

une à la fois, comme une chaîne de perles. Après avoir pondu chaque œuf. Quand une veinule se

remplit d'œufs, le ver de coupla migre vers la veinule adjacente. Les œufs se déplacent

maintenant dans les vaisseaux et pénètrent dans la cavité de la vessie pour s'échapper avec l'urine

lors de la miction. Les œufs, moins fréquemment, peuvent pénétrer dans l'intestin et sortir du

corps de l'hôte par les selles. Chaque œuf mesure environ 150 pm de long et 50 um de diamètre

et porte l'épine terminale.

Les œufs embryonnés passent dans l'urine et moins fréquemment dans les selles hors du corps de

l'hôte définitif. Si ces œufs ont accès à de l'eau, une larve de miracidium ciliée sort de chaque

œuf. Les larves se déplacent librement dans l'eau à la recherche d'un hôte intermédiaire, un

escargot.

Les escargots servant d’hôtes intermédiaires appartiennent aux genres Bulinus et Planobarius. Le

miracidium pénètre dans le corps de l'escargot en pénétrant dans les tissus mous et atteint

finalement le foie. À l'intérieur du foie de l'escargot, la larve perd ses cils et se transforme en

«sporocyste» en l'espace de 4 à 8 semaines. Le sporocyste se multiplie pour former une

deuxième génération de sporotocystes.

Le sporocyste fille donne naissance à une «queue de fourche», une larve de stade infectant. Un

seul miracidium produit de 100 000 à 250 000 cercanes. La larve de cercaire se détache du

sporocyste et finit par sortir de l'eau du corps de l'escargot.

Les cercaires nagent librement dans l'eau pendant 48 heures et, au cours de cette période, s'ils

entrent en contact avec des êtres humains en train de prendre un bain ou de le laver à l'eau

infectée, ils pénètrent dans la peau pour pénétrer dans le corps de l'hôte définitif.

Page 8: Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes

En entrant dans la peau, les larves jettent leur queue et ont accès aux veinules périphériques. A

ce stade, ils sont appelés «schistosomules». Les schistosomules sont transportés jusqu'au cœur

droit d'où ils atteignent les poumons. Des poumons, les larves sortent .0 partent, puis entrent dans

la circulation systémique.

Maintenant, à travers l'artère mésentérique et le lit capillaire de l'intestin, les larves entrent dans

la veine porte pour être transportées jusqu'au foie. Il faut 5 jours aux larves pour pénétrer dans le

corps de l'hôte. Dans le foie, les larves deviennent adultes dans les 3 semaines suivant l'infection

initiale.

Les vers adultes mâles et femelles se déplacent à contre-courant du sang pour pénétrer dans la

veine mésentérique inférieure, le plexus veineux rectal et les veines pelviennes et atteignent

finalement le plexus vésical des veines.

Le temps nécessaire pour atteindre ce stade est de 1 à 3 mois à compter du moment de l'entrée

des larves infectantes. Après avoir atteint la maturité sexuelle, les vers copulent pour répéter le

cycle de vie. La durée de vie du ver adulte dans le corps humain est d'environ 30 ans

(Wallerstein, 1949).

L'infection se contracte lorsqu'un homme patauge, se baigne et se lave dans une eau infectée

transportant les cercaires de S. haematobium. La larve adhère d'abord à la surface de la peau de

l'hôte par son ventouse ventrale et lorsque l'eau commence à s'évaporer, elle pénètre dans la

circulation périphérique. Rarement, l'infection peut survenir en raison de la consommation d'eau

infectée. Dans ce cas, les larves pénètrent dans la muqueuse buccale pour atteindre la circulation

sanguine.

C’est un parasite endémique dans différentes parties de l'Afrique, de l'Asie occidentale, de

l'Europe du Sud et de l'Inde.

Page 9: Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes

Cycle évolutif de S. haematobium et morphologie

Diagnostic parasitologique :

L’examen des urines, avec épreuve des trois verres révélant l'hématurie terminale, recherche

microscopique des œufs dans le culot de centrifugation du 3e verre ou test d'éclosion

miracidienne ;

tests sérologiques, immuno-électrophorèse, mais surtout immunofluorescence indirecte, qui est

précoce, sensible, quantitative et très fidèle.

Page 10: Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes

Prophylaxie:

Élimination sanitaire et urinaire efficace.

Prévention de la pollution de l’eau par l’urine et les fèces humaines.

Destruction des escargots dans les zones d'endémie.

Éviter de nager, de se baigner et de se laver à l’eau infectée.

Page 11: Nous pouvons retenir les parasitoses les plus importantes

Les cestodes parasites de l’Homme

Taenia saginata

Taenia solium

Hymenolipis nana (ténia nain de l’enfant)

Echinococcus granulosus granulosus ( petit ténia du chien)

les acariens parasites de l’Homme

exemple : Sarcopt scabiei agent causal de la gâle.