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Presses Universitaires du Mirail Luchas de ideas en Nuestramérica by Hugo E. BIAGINI; Reforma universitaria. Antecedentes y consecuentes by Hugo E. BIAGINI; Utopías juveniles. De la bohemia al Che by Hugo E. BIAGINI; Entre la identitad y la globalización by Hugo E. BIAGINI Review by: Pierre VAYSSIERE Caravelle (1988-), No. 75, NOUVEAUX BRÉSILS FIN DE SIÈCLE (Décembre 2000), pp. 243-246 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40853873 . Accessed: 15/06/2014 06:43 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.96.115 on Sun, 15 Jun 2014 06:43:54 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Luchas de ideas en Nuestramérica by Hugo E. BIAGINI; Reforma universitaria. Antecedentes yconsecuentes by Hugo E. BIAGINI; Utopías juveniles. De la bohemia al Che by Hugo E. BIAGINI;Entre la identitad y la globalización by Hugo E. BIAGINIReview by: Pierre VAYSSIERECaravelle (1988-), No. 75, NOUVEAUX BRÉSILS FIN DE SIÈCLE (Décembre 2000), pp. 243-246Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40853873 .

Accessed: 15/06/2014 06:43

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Comptes rendus 243

Hugo E. BIAGINL- Luchas de ideas en Nuestramèrica.- Buenos Aires, Leviatán, 2000.- 107 p. Reforma universitaria. Antecedentes y consecuentes.- Buenos Aires, Leviatán, 2000.- 110 p. Utopías juveniles. De la bohemia al Che.- Buenos Aires, Leviatán, 2000.- 106 p. Entre la identitad y la globalización,- Buenos Aires, Leviatán, 2000.- 100 p.

La maison d'édition Leviatán a décidé de publier une partie de l'œuvre du philosophe argentin Hugo E. Biagini sous la forme de quatre opuscules, qui permettent de regrouper des études assez diverses, sans l'appareil des notes ni la bibliographie. Un tel parti pris editorial ne semble nuire ni à la cohérence de la pensée, ni à la permanence des obsessions, ni à l'ardeur des convictions de l'auteur... On peut s'efforcer de repérer, dans ces grosses brochures aux titres parfois approximatifs, une orientation chronologique et thématique.

Dans Luchas de ideas en Nuestramérica, H.E. Biagini s'intéresse plutôt au mouvement intellectuel qui court depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'à la Première guerre mondiale, essentiellement dans trois pays : l'Argentine, le Brésil, et accessoirement le Chili. On n'est guère étonné de constater le mimétisme culturel du nouveau continent par rapport à l'Europe. C'est, d'abord, l'influence de X éclectisme, alors perçu comme étant particulièrement bien adapté aux « pays civilisés ». Les adeptes de Victor Cousin - un D.F. Sarmiento, un J.A. Roca - y défendent les principes de tolérance et de compromis, au nom de la raison mais aussi au nom de Dieu... Puis la mystique de X industrialisme, que défend Juan Bautista Alberdi, qui fait du comte de Saint-Simon le Newton de l'ordre societal, et pousse jusqu'à l'excès son radicalisme en faveur du nouvel ordre mondial : les voies ferrées remplaceront les monastères comme instrument de moralisation, et la littérature, la poésie tout particulièrement, devra disparaître, parce qu'illusoire et passionnelle... Hugo Biagini insiste tout particulièrement sur le positivisme, nouvelle religion du Brésil, avec ses symboles multiples, comme ce Temple de l'Humanité inauguré à Rio en 1897, pastiche en réduction du Panthéon, portant l'image divinisée de Clotilde de Vaux et des douze grands hommes qui « ont fait » l'humanité. Mais toute la symbolique religieuse du positivisme brésilien - ses fêtes, ses cantiques, ses conférences - ne parvient pas à occulter l'autoritarisme latent qui motive aussi bien son fondateur brésilien, Miguel Lemos, que les jeunes militaires qui fondèrent la république brésilienne. Comment faut-il lire, en fin de compte, le slogan du drapeau brésilien : Ordem e Progrèsso, ou Ordem è Progrèsso ? A la fin du XIXe siècle, le scientisme constituait l'ultime avatar de la transplantation des idées européennes en Amérique du Sud. Comprendre la réalité à travers le modus operandi de la science, ou plus précisément par le biais de l'analyse méthodique, croire en la perfectibilité constante de la science moderne, imiter « la » méthode d'Auguste Comte, d'Herbert Spencer et d'Ernest Renan : tels étaient les principes constants des intellectuels du temps : le Mexicain Justo Sierra, le Péruvien González Prada, les Chiliens Jorge et Juan Lagarrigue, les Argentins José Ingenieros et Carlos Octavio Bunge.

En ce temps-là, les mouvements scientiste et positiviste se voulaient au service de la religion du progrès indéfini de l'Europe blanche. Car tout était affaire de race, la culture aryenne dans sa variante anglo-saxonne étant supérieure

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244 CM.H.LB. Caravelle

à toute autre. Rien ne valait cette fameuse éducation anglaise qui formait le futur citoyen au struggle for life : « . . .éduquer les hommes comme on élève des chevaux de course, pour l'efficacité individuelle dans la lutte pour la vie... ». Pour beaucoup de responsables latino-américains, cette éthique du gladiateur confronté à des bêtes sauvages devait permettre de régénérer l'idiosyncrasie latine corrompue, verbeuse, mystique et brutale, fruit d'une race latine exsangue et dégénérée...

Face à ces excès, les réactions étaient faibles et de peu d'écho. « Triste période que celle où l'on croyait dominer par la raison et par la science le mystère des cieux et déchiffrer par les méthodes de laboratoire l'énigme spirituelle des hommes », s'exclame J.M. Rhode. Mais peu à peu, un mouvement spiritualiste, soutenu par des catholiques, allait tenter la reconquête des intellectuels de l'Amérique latine. Au Mexique, l'Ateneo de la Juventud s'efforçait de revaloriser la pensée ibéro-américaine, face à ce torrent du rationalisme européen, qui justifiait la discrimination raciale, la dépendance économique et l'ordre social oligarchique. H.E. Biagini s'attache à étudier plus particulièrement cette réaction « latine » à travers le mouvement de la Reforma universitaria qui explose à Córdoba en 1918 à la suite des grands traumatismes que représentaient alors la Révolution mexicaine, la Première guerre mondiale et la Révolution russe. L'auteur replace cet événement fondateur dans le flux des idéaux étudiants. Déjà, l'ancienne université jésuite de Charcas (l'actuelle Sucre) avait formé des « rousseauistes » aussi divers que Manuel José Quiroga, leader de la révolution de Quito, ou Mariano Moreno, premier traducteur argentin du Contrat social en 1810. Le « cri de Córdoba » représente le premier grand mouvement réformiste de l'Amérique du Sud. Son leader, Deodoro Roca, cherchait à conduire une réforme « socratique » contre le droit divin du professorat d'université, et en faveur de l'autonomie universitaire, mais aussi déjà - toujours selon H.E. Biagini - dans le sens du pacifisme, de la lutte anti-impérialiste et de la solidarité universitaire. Pour notre auteur, Córdoba ne serait pas loin de préfigurer la révolte étudiante de 1968... Mais sans doute est-ce le privilège des philosophes de pouvoir franchir allègrement et sans crainte d'anachronisme des pans entiers de l'Histoire... C'est d'ailleurs au nom de cette liberté de la pensée qu'H.E. Biagini se livre à une méditation attristée sur l'essoufflement actuel de la contestation des « universités-marchés », étouffées par des effectifs pléthoriques et des budgets squelettiques.

De fil en aiguille, « notre philosophe » - pour reprendre le titre d'un roman de Gert Hoffman - nous entraîne dans une autre réflexion générale autour de la jeunesse, porteuse d'utopie, de créativité et de non-conformisme. Le volume intitulé Utopías juveniles constitue sans doute la partie la plus originale de ce vaste chantier philosophique. L'auteur y évoque à plusieurs reprises l'œuvre de l'Uruguayen Rodó et de son essai Ariel dont la philosophie spiritualiste a eu un retentissement si grand au début du XXe siècle qu'on a pu parler d'un arielisme, cette variante utopique qui militait en faveur d'une régénération par la jeunesse, véritable nouvelle classe sociale, contre l'esprit positiviste et l'ordre bourgeois. H.E. Biagini rappelle l'impact majeur en Amérique latine de Romain Rolland et de son Jean-Christophe, édité entre 1904 et 1912, et devenu bien vite un modèle pour nombre de jeunes intellectuels. Le héros, un véritable artiste qui doit affronter les préjugés, l'hypocrisie sociale et la médiocrité, exprime les aspirations de cette génération et lui sert de guide. Des intellectuels aussi divers que José

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Comptes rendus 245

Ingenieros, José Vasconcelos, Alfredo Palacios, Gabriela Mistral, Haya de la Torre, José Carlos Mariátegui, Jorge Basadre, Miguel Angel Asturias ont été imprégnés de cette exaltation en faveur d'une jeunesse créatrice, « artisane du siècle à venir», quelque peu bohème, et parfois dandy... Une fois encore, H.E. Biagini ne craint pas de franchir un demi-siècle d'histoire pour prolonger sa réflexion sur le « Che », une autre figure symbolique de 1'« homme révolté » (pour paraphraser A. Camus), qui pourrait symboliser, tout à la fois, Viracocha, Bartolomé de las Casas, Bolivar et Sandino. Comment comprendre la force de pénétration chez les jeunes de cette utopie juvénile ? On peut toujours avancer des explications rationnelles : l'esprit d'indépendance du Che, sa conduite austère et intègre, sa prédisposition au sacrifice, son projet en faveur d'un monde meilleur, etc. Mais la clé du personnage semble déjà inscrite dans l'appréciation de l'un de ses anciens professeurs « ...il se propose des objectifs très au-dessus de ses propres possibilités... » Mais le rêveur éveillé, célébré par des milliers de vers octosyllabiques, n'a pu échapper à l'usure du temps : vénéré comme le San Ernesto de la Higuera, le modèle de 1'« homme nouveau » est devenu un objet mercantile, une marque de bière, un prétexte à tour-operator. L'argile malléable de la jeunesse s'est figée en une icône post-moderne, image brouillée de bandolero sud-américain.

La figure du Che peut servir d'introduction au quatrième volet de cette méditation sur une question récurrente, celle de l'identité. H.E. Biagini a raison de rappeler que celle-ci est « un phénomène dialectique qui surgit face à des contraintes vitales », qu'elle est le contraire d'un geste rhétorique ou d'une anthropologie de circonstance. Ni pure contemplation, ni métaphysique de l'homme américain, elle se pense par rapport aux conditions d'existence, par rapport au pouvoir et à la richesse ; elle est nécessairement ouverte aux autres, par exemple aux minorités. Oui, l'Amérique latine est multiculturelle et métissée (H.E. Biagini n'utilise pas cet adjectif, mais le concept est implicitement présent dans ses écrits), ce qui enrichit sa culture, cette culture qui semble menacée par le véritable rouleau compresseur que représente la globalisation, ou plutôt la « globo-colonisation » que l'auteur dénonce sans nuances parce qu'elle correspondrait à une « pensée unique », à un capitalisme totalitaire qui laisse indifféremment filtrer les flux financiers et les germes pathogènes. La terre serait- elle en train de devenir une « enclave bananière universelle » habitée par des « info-pauvres » et des « info-riches » ? L'auteur semble regretter que la nouvelle déité que représente la société de consommation ait rejeté les attitudes sacrificielles ou les postures révolutionnaires. Le conformisme est à la mode et le futur a disparu du champ historique. Les traits fondamentaux de la culture latino-américaine - son multiculturalisme, son tellurisme, et même son « macondisme » - risquent de subir, face à l'agressivité du premier monde, les séquelles d'une néo-colonisation à façade... démocratique.

La conclusion du philosophe ne s'alimente pas totalement de pessimisme, même si tout doute n'est pas écarté. Après tout, la recherche d'une Tercera Vía, prônée par Anthony Giddens, ne serait-elle qu'utopique ? Ces New Ages parviendront peut-être à dépasser, à la fois, le néo-libéralisme et la social- démocratie. Une telle voie permettrait de garder une attitude positive face à la globalisation, dans la mesure où elle permettrait alors d'améliorer la démocratie interne, la citoyenneté active en même temps que la reconstruction d'un Welfare

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246 C.M.H.LB. Caravelle

State . L'hypothèse, bien que séduisante, reste encore fragile, dans la mesure où rien ne garantit tout à fait le citoyen contre la « folie capitaliste »...

Un tel parcours philosophique à travers l'histoire contemporaine du Cône sud ne peut guère laisser l'historien indifférent, dans la mesure, en effet, où il s'agit réellement ici d'une histoire conceptuelle, d'une histoire des idées - la seule qui compte pour un Benedetto Croce... L'empreinte durable du scientisme, l'utopie révolutionnaire (assimilée à une forme d'expression de la jeunesse), l'invasion de la nouvelle « civilisation utilitariste » qui pourrait vider l'Amérique de ses valeurs spirituelles : tels sont, selon H.E. Biagini, les grands thèmes de l'histoire culturelle de l'Amérique du Sud. Mais, derrière cette vaste fresque, l'auteur ne parvient pas à occulter quelques-uns de ses regrets, fruits d'anciennes convictions ébranlées par l'Histoire, cette Histoire qui finit par bousculer toutes les certitudes. C'est, par exemple, la nostalgie de l'engagement désintéressé et l'admiration non feinte pour ces étudiants de la révolution de Córdoba, qui ébranlèrent la vieille université coloniale, ou encore c'est le paradigme du jeune Che Guevara, qui demeure, à ses yeux, un authentique révolutionnaire et un authentique Latino-américain. Oui, décidément, le monde post-moderne lui apparaît comme une menace réelle pour la civilisation latino- américaine...

Pierre VAYSSIERE Université de Toulouse-Le Mirail

Loris ZANATTA.- Perón y el mito de la nación católica. Iglesia y Ejército en los orígenes del peronismo. 1943-1946.- Buenos Aires, Editorial Sudamericana, 1999.- 452 p.

El 6 de septiembre de 1930, una coalición cívico-militar expulsó del poder al presidente radical Hipólito Yrigoyen. A medida que se extendió la guerra por Europa a comienzos de los años cuarenta, los altos mandos militares argentinos -descontentos con los políticos civiles- consideraron la necesidad de ejercer un liderazgo firme para reformar toda la estructura política. Fue así como el 4 de junio de 1943 una « revolución » militar se alzó con el poder, disolvió el Congreso y, al año siguiente, decretó el fin de los partidos políticos. Para aquellos años de declinación de la hegemonía liberal y de formación de un bloque político e ideológico antiliberal amalgamado en el mito de Argentina como « nación católica », Loris Zanatta había analizado la historia de las relaciones entre la Iglesia católica y el Ejército en su obra Del Estado liberal a la Nación católica. Iglesia y Ejército en los orígenes del peronismo. 1930-1943 (Quilmes, 1996). Ahora, en su libro Perón y el mito de la nación católica , Zanatta -docente de Historia e Instituciones de América Latina en la Universidad de Bologna e investigador del Instituto para las Ciencias Religiosas de Bologna- prosigue su cometido.

El análisis de lo acontecido entre el golpe militar del 4 de junio de 1943 y la victoria electoral de Juan Domingo Perón, el 24 de febrero de 1946, le permite a Zanatta mostrar de manera precisa cómo se dio la unión de la cruz y de la espada con el objetivo de restaurar una «nación católica» ejemplar. A lo largo de cinco capítulos que siguen un orden estrictamente cronológico, el autor traza el extraordinario protagonismo de la Iglesia en los acontecimientos que siguieron al golpe militar de 1943 gracias a los lazos ideológicos e institucionales que había

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