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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES ET CORRESPONDANCE Author(s): A. Morlot Source: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 9 (Janvier à Juin 1864), pp. 385-392, 456 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41734400 . Accessed: 20/05/2014 11:48 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.236 on Tue, 20 May 2014 11:48:16 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES ET CORRESPONDANCE

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES ET CORRESPONDANCEAuthor(s): A. MorlotSource: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 9 (Janvier à Juin 1864), pp. 385-392, 456Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41734400 .

Accessed: 20/05/2014 11:48

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES

ET CORRESPONDANCE

M. le vicomte de Rougé est de retour de son voyage d'exploration en Égypte.

- L'Académie des inscriptions, dans sa séance du 21, a accordé le prix Gobert à M. d'Arbois de Jubainville et l'accessit à M. Vallet de Viriville. Tout le monde applaudira à ce double choix. Chez nous s'ajoute le plaisir de penser que ces deux lauréats sont tous deux collaborateurs de la Revue š

- Le lundi 2 avril a eu lieu dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne sous la présidence de S. Exc. le ministre de l'instruction publique, la dis- tribution des prix accordés aux sociétés savantes à la suite du concours de 1863-1864. A midi; le ministre a fait son entrée dans la salle, précédé des présidents

et des membres du comité des travaux historiques et des sociétés savantes, des membres de la commission de la carte des Gaules et des inspecteurs généraux de l'instruction publique.

A la droite et à la-gauche du ministre avaient pris place MM. le marquis de La Grange, Amédée Thierry, Mgr Maret, Le Verrier, Genteur, Milne- Edwards, Victor Foucher, Léon Renier, Chabouillet, Théry, Chéruel, Blan- chard, du Sommerard, Giraud, de la Villegille, Anatolle de Barthélemy, Le Roux de Lincy, Latour-du-Moulin, Patin, Pasteur, Francis Wey, Bella - guet, Quicherat, général Creuly, colonel de Coynard, A. Bertrand, Ravais- son, Desnoyer, Servaux, etc.

Après un discours de S. Exc., discours très-libéral et souvent interrompu par de vifs applaudissements, MM. les secrétaires des sections ont proclamé les noms des lauréats qui ont obtenu des récompenses. Nous donnons les récompenses accordées par la section d'archéologie :

Prix ex œquo . - La Société polymathique du Morbihan, à Vannes, pour les fouilles exécutées à Locmariaquer, au Mané-H'rœck et au Mané-Lud.

La Société d'émulation du Doubs, à Besançon, pour les fouilles exécutées à Alaise.

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386 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. Mentimi très-honorable . - La Société savoisienne d'histoire et d'archéo-

logie, à Chambéry, pour son mémoire sur les habitations lacustres de la Savoie.

Mention honorable . - M. Marvaud, membre de la Société archéologique de la Charente, à Angoulême, pour son travail intitulé : Etude sur V ar- rondissement de Cognac.

- Kjœkkenmœdding sur les côtes de la France méridionale . - Notre colla- borateur, M. Lartet, nous communique les renseignements suivants, qu'il doit à l'obligeance de l'un de ses amis :

A cinq kilomètres de la ville d'Hyères, sur le bord Je la mer, à l'en- droit appelé San Salvador, et à cinquante pas environ de la fontaine de ce nom, on voit, dans l'escarpement de la route qui mène d'Almanare à Garquiranne, une couche de terre d'un gris noir, ressemblant à de la cendre et toute pétrie de coquilles d'un blanc mat, d'espèces identiques à celles actuellement vivantes sur lö môme rivage. On y reconnaît facile- ment le cardi um lamarki, Tarca barbata, un ostrea, probablement l'édu- lis, les trochus articulatus et fragarioïdes, les cerithium vulgatum et mediterraneum, la nassa reticulata, etc., etc. A ces coquilles sont mêlés des débris de charbon, des ostéocoles et du tuf formés par le calcaire descendu des montagnes qui sont au-dessus de ce gisement. Enfin, des os de petits ruminants, sur quelques-uns desquels on aperçoit des entailles qui semblent avoir été faites par la dent de carnassiers ou plutôt par des instruments en silex.

Cette couche a vingt mètres de longueur sur au moins autant de lar- geur. Elle peut avoir un mètre cinquante centimètres dans sa plus grande épaisseur. Elle repose sur un grès bigarré, altéré, fracturé et relevé à peu près du S. 0. au N. E., et à vingt-cinq mètres environ au-dessus du niveau de la mer.

L'amas de coquilles réunies en cet endroit a dû être beaucoup plus considérable, mais le terrain sur lequel il repose est incliné, et les pluies, si fortes dans le midi, en ont probablement emporté à la mer la plus grande partie.

En continuant mes recherches sous les pins qui recouvrent presque partout ce terrain, j'ai été assez heureux pour y recueillir deux couteaux et une certaine quantité de bouts de flèches en silex. Les deux couteaux, dont l'un est entier et l'autre brisé, ont été évidemment altérés par le feu.

Tous ces restes ne semblent-ils pas indiquer que c'était là un de ces lieux où nos ancêtres, lorsqu'ils étaient encore à l'état sauvage, se réunis- saient pour faire leurs repas, un de ces Kjœkkenmœdding (débris de repas), que l'on a découverts en si grand nombre depuis quelque temps, surtout sur les côtes du Danemark; et dans ce cas ne serait-ce pas le pre- mier qui ait été signalé en Provence? Ces renseignements méritent cer- tainement d'être pris en considération.

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES > 387 - Voici les objets sortis récemment des fouilles que M. Troyon a été

chargé de surveiller à Concise. L'authenticité de ces objets parait hors de toute contestation. Ils peuvent donc servir de type pour les objets de même ordre sur lesquels les contrefaçons faites en 1859 avec tant d'ha- bileté ei d'audace ont jeté un légitime discrédit. Nous laissons parler M. Troyon qui nous rend compte de la manière suivante des découvertes que nous publions aujourd'hui. « Les objets les plus remarquables, mais aussi les plus rares, sont, dit-il, les instruments munis de leur manche. Je mentionnerai d'abord une hache en serpentine, fixée à une emmanchure en bois de cerf, dont l'extrémité carrée, opposée à la pierre, entre dans la mortaise latérale d'un manche en sapin (fig. i). Plusieurs fragments de manches pareils ont été retirés du milieu des pilotis, mais la pièce dont je donne le dessin est la seule hache complète que nous ayons re- trouvée.

Huit haches de pierre sont encore fixées à leur emmanchure. Vingt-trois ciseaux (fig. 2) et tranchets ont aussi des bois de cert pour manche.

Quelques-uns de ceux-ci sont munis, sur l'extrémité opposée à la pierre, d'un petit cylindre en bois (fig. 3), qui avait évidemment pour but de per-

mettre l'emploi du marteau sans endommager le bois de cerf.

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388 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. Il est à remarquer que plusieurs des pierres munies de leur manche pé-

nètrent peu dans la poignée et sortent facilement de l'espèce d'alvéole qui les contient, ce qui explique le grand nombre de manches privés de leur instrument qu'on sort du fond du lac, mais le peu d'adhérence résul- tant essentiellement de l'action du temps n'est pas un caractère absolu d'authenticité, car quelques-uns de ces emmanchements conservent une solidité telle qu'on ne pourrait en détacher les pierres sans effort.

Un caillou roulé a été enchâssé comme marteau dans un bois de cerf. Des marteaux en os ont conservé une partie de leur manche. De petits poinçons en bois traversent des poignées côniques (fig. 4 et 5). Un ciseau

en os est fixé dans une emmanchure de hache (fig. 6). La racine d'une

dent d'animal adhérente à un andouiller (fig. 7), témoigne de l'authenti-

cité de ce curieux genre d'instruments trop souvent imité par les ouvriers du chemin de fer à Concisse en 1859.

Je citerai encore dans le nombre des pièces emmanchées, deux pointes de flèche en os qui conservent, à l'aide d'un mastic noirâtre, des restes de leur hampe (fig. 8) et deux lamelles ou scies de silex, fixées par le môme

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES 389 mastic à leur manche en bois (fìg. d et 10). La flèche en os, coudée à

l'extrémité pour en faciliter le retrait, était consolidée sur la hampe par de fines ligatures dont le mastic a conservé l'empreinte, et la rainure desi i - née à recevoir la lamelle de silex était remplie du môme ciment qui dé- borde comme une bavure autour de la pierre. »

- Dans Tune des séances tenues récemment à la Sorbonne, à l'occasion du congrès des délégués des Sociétés savantes, on a remarqué la collection de dessins de monnaies gauloises présentée par M. E. Hucher. Ce savant, qui, à de profondes connaissances numismatiques réunit le talent de l'ar- tiste, est parvenu à reproduire les monnaies les plus importantes de sa riche collection dans des proportions qui permettent à tous de se faire une juste idée des types monétaires de nos ancêtres : c'est une fidèle re- présentation, aidée par un grossissement mathématique, des seuls monu- ments figurés qui, jusqu'ici, nous rappellent le costume, la mythologie et l'iconographie des Gaulois. Nous apprenons avec plaisir que M. Hucher est décidé à publier ses dessins aussitôt qu'il aura réuni un certain nom- bre de souscriptions (1) : nous faisons des voeux sincères pour le succès de cette publication qui est destinée à intéresser vivement les artistes, les archéologues et les historiens.

- Dernières découvertes dans les établissements lacustres de la Suisse . - A Marin, près de Saint- Biaise, dans l'angle septentrional du lac de Neu- châtel, au point dit La Thène, il y a un pilotage qui avait fourni au colo- nel Schwab des objets en fer, décrits et figurés par le Dr Keller dans son second rapport (1858, planche III). C'étaient plusieurs épées en fer avec fourreaux également en fer, d'un travail et d'une ornementation très- remarquables, puis des têtes de lances, des fibules et plusieurs haches en fer, de la forme des celts en bronze, à douille. Les épées avec leurs four- reaux et lés fibules en fer correspondaient entièrement avec ce qui avait ' été trouvé à la Tiefenau, près de Berne, où l'on avait, en faisant une route, traversé un ancien champ de bataille, semé de débris divers, parmi lesquels s'étaient rencontrées plusieurs monnaies gauloises et quelques pièces massaliotes, ce qui n'avait pas eu lieu jusqu'ici à Marin.

(1) La souscription est ouverte jusqu'au 1er juillet prochain : l'ouvrage paraîtra en dix livraisons in-8°, contenant chacun les dessins de dix monnaies. Le prix sera de 20 fr. pour les souscripteurs. Les adhésions doivent être adressées franco , à M. E. Hucher, au Mans Sarthe) ; À Paris, à M. A. de Barthélemy, 39, rue d'Ams- terdam»

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390 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. Dans le courant des derniers mois, le colonel Schwab et le professeur

Desor ont fait draguer le pilotage en question près de Marin. Ils ont été assez heureux pour en retirer bon nombre d'objets, entre autres plusieurs monnaies gauloises en potin, coulées dans le moule, et même une monnaie gauloise en or. 11 sera extrêmement intéressant de faire une étude sé- rieuse de ces monnaies. Contentons-nous, en attendant, de signaler le fait. Le rapprochement des objets en fer et des monnaies gauloises est des plus curieux, et ďautant plus remarquable qu'il se répète à Marin et à Tiefenau avec des caractères analogues. A. Morlot.

- Deux ouvrages très-importants dont il sera rendu compte dans le prochain numéro de la Revue viennent de paraître :

Io L'Ancienneté de l'homme prouvée par la géologie et Remarques sur les théories relatives à V origine des espèces par variation , par sir Charles Lyell, traduit avec le consentement et le concours de V auteur, par M. Chaper, illustré de nombreuses figures. Paris, chez Baillière et fils, 557 p. Cet ouvrage traite une série de questions sur lesquelles il n'est plus permis aujourd'hui de ne pas chercher à s'éclairer.

2° Le Temple de Jérusalem , monographie du H aram -ech- cher if ̂ suivie d'un essai de la topographie de la ville sainte , par le comte Melchior de Vogüé. Paris, Noblet et Baudry. Ont paru les livraisons 1 et 2 contenant les 32 premières pages et 14 magnifiques gravures. Cette publication était at- tendue avec impatience. M. de Vogüé y soutient une opinion radicalement opposée à M. de Saulcy. On pourra bientôt juger en parfaite connaissance de cause les deux systèmes. La Revue, qui a exposé l'année dernière le sys- tème de M. de Saulcy, exposera, le mois prochain, le système de M. de Vogüé, sans juger encore l'un et l'autre. La Revue croit devoir attendre, pour se prononcer, la réplique de M. de Saulcy, qui ne se regarde pas le moins du monde pour battu, et qui tient en réserve, nous assure-t-on, des arguments décisifs. En attendant, nous étudierons et résumerons avec tout le soin possible le beau travail dé M. de Vogüé.

- Au moment de mettre sous presse, nous recevons une lettre très- intéressante de M. Féraud, à qui le monde savant doit les fouilles des mo- numents dits celtiques de la province de Constantine. M. Féraud a, depuis ces premières fouilles, observé un grand nombre d'autres monuments de ce genre, notamment chez les Oulad-abd-en-noun. D'un autre côté, de nombreux renseignements sur des monuments analogues lui ont été en- voyés, sur sa demande, par diverses personnes habitant la même province que lui, et il croit qu'il sera bientôt en mesure de faire une nomenclature à peu près complète des monuments dits celtiques de toute la contrée. Main- tenant que l'on y regarde de plus près, on s'aperçoit que ces monuments sont très-répandus sur certains points de nos possessions d'Afrique. M. Fé- raud nous assure qu'ils y sont, en général, inviolés. Il y a là une mine bien précieuse d'observations de toute nature. Nous ne tarderons pas à savoir si l'Afrique est le point de départ ou la dernière étape de ces singulières

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES. 391

populations dont les deux pôles sont, pour ainsi dire, aujourd'hui le Dane- mark ďun côté, le nord de l'Afrique de l'autre.

- Nous lisons dans le Moniteur du 26 avril : Les monuments de l'âge druidique, très-répandus dans quelques contrées,

ont été tellement explorés, que c'est une bonne fortune aujourd'hui d'en rencontrer d'intacts.

M. de la Rhoëllerie, sous-préfet de Saint-Affrique, en poursuivant le cours de ses recherches archéologiques, a eu récemment l'occasion de faire fouiller, sous ses yeux, deux dolmens inexplorés.

Ces deux monuments sont situés dans le territoire de Saint-Jean-d'Alca- pies, sur le plateau inférieur du Larzac.

Le premier dolmen exploré, au ténement dit des Baumes , a les deux supports verticaux parfaitement orientés. La grande pierre de recouvre- ment, élevée de un mètre au-dessus du sol, mesure une longueur de trois mètres sur un mètre quatre-vingts centimètres de largeur. Une fois dépouillé de la végétation qui l'encombrait, il fut facile d'y pratiquer des fouilles en creusant sous la voûte sans toucher au monument. Les ossements qu'il renfermait appartiennent à un seul individu, qui, d'après la disposition de ces mômes ossements, paraissait avoir été enseveli assis ; le crâne avait disparu, mais il existait plusieurs molaires et une incisive, qui a été con- servée avec soin, parce qu'elle confirme l'opinion de quelques archéologues qui veulent que ces peuples, dont l'art culinaire était au niveau des autres industries, se servissent plus des incisives que des canines et des molaires (pour déchirer la viande) et que la forme supérieure des incisives se modi- fiât ainsi par l'usure, en forme de bec de sifflet.

Ce dolmen renfermait encore une hache en petro-silex, affectant la forme d'une bisaiguë, dont les deux tranchants opposés sont perpendiculaires l'un à l'autre. Elle mesure douze centimètres de longueur.

Le deuxième dolmen, de dimension beaucoup plus considérable, est situé à un kilomètre à l'ouest du premier. Comme lui, il est parfaitement orienté et dans une position dominante. Son état de conservation était beaucoup moins satisfaisant, parce que la paroi au midi, d'un calcaire gélif, s'était effritée €t avait cédé sous le poids de la grande dalle de recouvrement, qui mesure en largeur moyenne cinq mètres cinquante centimètres sur trois mètres de largeur et quatre-vingt centimètres d'épais- seur. - On se demande par quels moyens ces peuples primitifs, privés de toute machine, pouvaient transporter et soulever de pareilles masses.

Par suite de cette chute, qui avait entraîné la paroi du nord, l'énorme monolithe s'était fendu en deux dans le sens de la largeur. - Cette cir- constance permit, non sans de grands efforts, de la soulever ainsi par pièces.

Ce dolmen contenait évidemment plusieurs restes humains dont les ossements furent recueillis pour être soumis à l'étude ; il ne fut trouvé aucune hache ni amulette; mais M. de La Rhoëllerie fut assez heureux

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392 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

pour obtenir de l'instituteur de Saint-Jean-d'Alcapies, M. Mazel (archéo- logue aussi savant que modeste, qui l'avait guidé dans ses recherches), une jolie hache celtique, trouvée à quelques kilomètres de là, au quartier dit des Combatieres , dans un dolmen de forme ovale ; cette hache, en jade vert du plus beau grain, devrait, selon M. de La Rhoëilerie, ótre rangée dans les amulettes ou pierres frénétiques , sa dimension ne la rendant propre à aucun usage, soit comme arme, soit comme instrument de travail.

- Nous avons reçu de M. le docteur Closmadeuc un rapport détaillé des fouilles pratiquées par lui dans le tumulus dela commune de Belin. Nous sommes obligé d'ajourner la publication de ce rapport au numéro pro- chain.

- La deuxième et la troisième livraisons de la Voie sacrée , de M. F. Le- normant, ont paru.

ERRATA :

Pase 268, lig. 7 d'en bas : Au lieu de trouvée lisez trouvé. Page 269, lig. Ix d'en haul : Au lieu de 1650 lisez 1560. Page 276, lig. 9 d'en bas : A u lieu de après le mot hcbraicum lisez sicut pascila. Page 276, lig. 3 d'en bas : Au lieu de remissio lisez dimissio.

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456 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

temps où les rivières qui s'engouffraient dans le bassin de la Meuse entraî- nent, dans une multitude de fentes et de cavernes, les os de l'homme confondus avec ceux du mammouth et de l'ours des cavernes. » Je continue à citer les propres paroles de l'auteur. Il y eut dans cette ère de vastes évolutions géographiques, de grandes oscillations du sol qui, peut-être à plusieurs reprises, mirent à sec et submergèrent le pas de Calais. C'est pendant quelqu'une de ces phases que l'homme l'aura franchi pour la première fois. »

A quelle époque reculée ces considérations ne reportent-elles pas l'exis- tence de l'homme en Europe? Lyell n'est pas effrayé du calcul de ceux qui croient que plusieurs millions d'années nous séparent du commencement de cette époque post-glaciaire. Ainsi, avant les races qui ont occupé notre continent depuis qu'il jouit des conditions climatériques que nous lui con- naissons et dont les plus anciennes étaient dans un complet état de sauva- gerie, d'autres races ont existé plus sauvages encore, exposées à un climat plus rude, entourées d'énormes pachydermes et de terribles carnassiers, aux attaques desquels nous ne voyons pas bien comment elles ont pu se sous- traire ; et cet état de chose, dit sir Charles Lyell, a commencé avec la fin de l'époque glaciaire. D'énormes vallées se sont creusées, depuis lors, des montagnes de sable se sont formées; d'immenses plages de limon se sont déposées aux embouchures des grands fleuves; le Nil a eu le temps de créer l'Égypte, pour ainsi dire ; l'Angleterre s'est définitivement séparée du continent, et aucun calcul chronologique ne nous permet d'atteindre cet âge reculé. Voilà ce que nous dit la science. Quel vaste champ ouvert à l'archéologie et aux études paléontogoliques! La lecture du livre de sir Ch. Lyell ouvre devant l'esprit un horizon sans bornes. Il est destiné, nous en sommes convaincu, au plus grand et au plus légitime succès.

A. B.

ERRATA.

Pag. 324, lig* 14. Au lieu de Ambiani? lisez Àmbi barii Pag. 390; lig. 23. Au lieu de opposée à M. deSaulcy lisez à celle de M. de Saulcy. Pag. 392, lig. 10. Au lieu de Belin lisez Belz.

FIN DU NEUVIÈME VOLUME,

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