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Archives lolonnlionalcs dc Physlolonic, 1938, Vol. XLVII, Fasc. 3. 289
R e p le 14 septembre 1938.
NOUVELLES RECHERCHES RELATIVES A L’ACTION D E DIVERSES SUBSTANCES
MODIFIANT LA COAGULATION SANGUINE SUR LA TENSION SUPERFICIELLE D U PLASMA
E T LA PROPORTION DE PROTEINES A L’ETAT DE GLOBULINES
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Edgard ZUNZ e t Lion GILLO ( Laboratoire de Phnmacodynanzie et dr? Thirapeutique de l’ilniversitd de Bruxelles)
I. - Introduction
Dans une communication antkrieure (1) I’un de nous est arrive aux conclusions suivantes : Si un accroissement des quantitks de globulines et de fibrinogkne coincide parfois avec une elevation de la tension superficielle du plasma sanguin et si la diminution de la teneur de ce milieu en ces proteines s’observe souvent en mtme temps qu’un abaissement de la tension superficielle, il n’en est nean- moins pas toujours ainsi. D’autre part, il ne parait pas exister de relation bien nette entre les modifications de la coagulation sanguine et celles de la tension superficielle du plasma.
Nous avons pense qu’il y avait quelque intertt A poursuivre les investigations relatives aux effets de l’introduction dans I’organisme de differentes substances entravant ou favorisant la coagulation sanguine sur la tension superficielle du plasma et la proportion de proteines a I’etat de globulines.
11. - Technique
Toutes les recherches ont ete pratiquees chez des Lapins normaux, maintenus a jeun depuis la veille au soir. Nous avons employe des animaux pesant 2.6 a 4.2 kilog., afin d’eviter les ‘effets d’une premiere saignee t r o p copieuse.
Le sang a ete recueilli a la carotide au moyen d’une canule paraffinee avant I’injection intraveineuse, puis soit 10, soit 30, soit 60 minutes aprks
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celle-ci. Nous avons e u soin de rejeterdes premieres gouttes de sang qui auraient pu &re contamihees par du suc de tissu.
Lors de chaque saignie, on a recueilli 9 cc. de sang carotidien dans 1 cc. de solution d’oxalate sodique (NaCI 650 mg.,oxalate sodique 1 g., eau bidistillke q.s. pour 100 cc.). Nous avons soumis ce sang oxalate a une premiere centrifugation A vitesse moderie (3000 A 4000 tours la minute), nous avons s ipare la portion superieure d u plasma e t I’avons centrifugke h grande vitesse (7500 B 8000 tours a la minute), de fagon a obtenir du plasma oxalate tres limpide.
Nous avons commence par determiner la densite du plasma au moyen d’un pycnomitre, puis nous avons mesure s a tension superficielle dyna- mique au moyen du tonomlttre de KOPACZEWSKI (2). Nous avons recher- che, dans un certain nombre d’expiriences, le temps nicessaire a la coagu- lation du plasma oxalate recalcifie.
Nous avons ensuite dose l’azote total e t I’azote non protiique par la micromethode de Kjeldahl e n employant la technique de PREGL (3) e t en utilisant comme catalyseur a la fois des sulfates cuivrique et potassique et du perhydrol selon les indications de SACCARDI (4). Nous avons separe les globulines des serines au moyen du sulfate sodique d’apres le procede de HOWE (5). Nous avons eti. ainsi B m t m e de determiner les proportions d’azote proteique existant sous forme soit de globulines, soit de serines. Dans la moitie des cas, nous avons, lors de chaque saignee, i tabl i le nombre de globules rouges par millimittre cube de sang en nous servant d’un milan- geur de Hirschfeld e t de la chambre de Biirker.
Nous avons dissous les chlorhydrates d’adrenaline et d’iphkdrine levogyres dans de la solution physiologique (NaCI 8 g. 500 mg. par litre d’eau bidistillee). Pour les autres substances, nous avons eu recours comme milieu de dissolution au milieu salin tampon de Sarensen a p H = 7.347, form6 par le melange de 4 parties de solution 1/15 moleculaire de phos- phate bisodique Na, HiPo,+ 2H,O (contenant 11 g. 876 mg. par litre d’eau bidistillee) e t d’une partie de solution 1/15 moleculaire de phosphate monopotassique KH,P04 (renfermant 9 g. 78 mg. par litre d’eau bi- distillee). Tel a donc i t e le cas pour la nioarsphenamine e t la sulfarsphena- mine (qui fournissent, en rialite, des suspensions colloidales) pour 1’uri.o- di-m-amino-benzo-m-amino-p-m~thyl-benzo-I-naphtylamine-4, 6, 8-trisul- fonate sodique (Bayer 205 ou germanine; Fourneau 309 ou moranyl), pour le polyanetholsulfonate sodique (ou liquoide), pour le chlorazolfast- pink, pour I’heparine, pour l’aurothiopropanolsulfonate sodique (ou allochrysine), pour l’auroallylthioureobenzoate sodique (ou lopion) (l).
(l) Nous tenons a adresser nos t r b vifs renierciements A M. le Prof. D. MACHT (de Baltimore) qui nous a aimablement envoy6 de I’hkparine purifike d’apres la m6thode de Howell. Nous devons aussi remercier les directions scientifiqucs des diverses maisons qui nous ont offert certaines substances utilistes lors de nos recherches, a savoir la Soci6tC Anonyme des brevets Lumiere (A Lyon) pour I’allochrysine, la Maison Bayer-Meister-Lucius (a Leverkusen-sur- Rhin) pour la germanine et le lopion, 13 Maison Hoffmann-La Roche (a Bile) pour le liquoi’de, les Etablissements Poulenc frPres (a Paris) pour le moranvl.
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COAGULATION SANGUINE ET TENSION SUPERFICIELLE 3 1
111. - Experiences temoins
I1 etait indispensable de commencer par examiner les effets de la premiere saignle carotidienne et de l’injection soit de solution physio- logique, soit du milieu salin tampon phosphate de Sorensen, sur la tension superficielle du plasma, I’azote total, I’azote non proteique, les proportions de proteines sous forme de globulines et de serines, le nombre de globules rouges lors du deuxieme prelkvement sanguin. Le tableau I reproduit les donnCes ainsi obtenues. Dans le tableau I I , les modifications eventuelles sont calculees en % des valeurs initiales.
I1 rksulte des tableaux I et I1 qu’une saignee de 10 a 20 centimktqes cubes effectuke, chez un gros Lapin, en mtme temps qu’une injec- tion de 1 cc. (par kg. de poids corporel) de solution chloruree sodique a 0.85% a pour effet, 10 a 30 minutes plus tard, une trks legere diminution des albumines et parfois dans une moindre mesure des globulines, de telle sorte que la proportion de ces dernikres augmente tres ICgerement par rapport a celle des albumines. Ces mtrnes varia- tions s’observent deja sous I’influence de la saignie seule. Elles sont en relation avec la tendance a la dilution du sang, bien connue 6 la suite de saignees, mtme trts moderees, ce qui se traduit dans les experiences 1 et 2 par la diminution graduelle de la teneur du sang en hematies.
Dix a trente minutes aprks l’injection du milieu tampon de Sorensen a pH = 7.347, la diminution des albumines est bien plus accusee qu’apr$s la saignee seule ou accompagnee d’une injection de solution physiologique. I1 s’ensuit un accroissement plus marque de la proportion d’azote proteique sous forme de globulines.
IV. - Experiences avec des substances emPCchant la coagulation
Examinons tout d’abord ce qui se passe sous I’influence des substances qui empCchent la coagulation du plasma oxalate recal- cifie provenant du sang carotidien prkleve ou bien 10, ou bien 30 minutes apres I’injection intraveineuse. Les tableaux I11 et IV ont trait aux experiences ainsi effectukes.
En premier lieu, envisageons l’hkparine. Inject6 par voie intra-
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saphene a la dose de 10 mg. (l) (par kg. de poids corporel), ce produit a permis d’obtenir du plasma restant fluide en partant du sang caro- tidien preleve tan t dix minutes qu’une demi-heure apres I’injection intraveineuse. La tension superficielle ou bien n’a pas varie du tout (Lapin 6)’ ou bien s’est abaissee de 0.1 dyne, tout comme d a m les essais temoins. Dix minutes aprks I’introduction de I’hkparine dans la circulation on a observe (Lapin 5 ) une reduction de la proportion des globulines par rapport a celle des albumines, elle meme nette- ment diminuee par rapport aux essais t h o i n s (exp. 1) . L’azote risiduel, dont le chiffre lors de la premiere prise de sang carotidien etait relativement Cleve, s’est aussi abaisse. Enfin la teneur du sang en hematies a diminui. Vingt minutes plus tard (Lapin 6) tout est rentre en ordre et les ICgeres modifications constaties ne dkpassent pas ou a peine celles notees lors des essais tkmoins (exp. 1 et 2). La diminution transitoire de la proportion des globulines a , en realite, CtC tres faible sous l’influence de l’hkparine.
Dix minutes apres I’injection intraveineuse de doses anticoagu- lantes des composes arsenoiques, la quantite de globulines s’est nette- ment accrue 2 fois et tres faiblement la troisieme fois. Trente minutes aprks I’injection de neoarsphenamine, la quantit i de globulines s’est accrue; elle a, au contraire, diminue quelque peu une demi-heure apres I’injection intraveineuse de sulfarsphenamine, tout comme lors des essais temoins avec le milieu phosphate tampon de Sorensen tel quel. La quantitC d’albumines s’est accrue EOUS I’influence de la nkoarsphinamine, mais pas de la sulfarsphenamine. L’azote pro- tCique et l’azote total ont augmente apres l’injection de nioarsphe- namine e t 1 fois sur deux 10 minutes a p r b celle de sulfarsphenarnine. Remarquons, en outre, que la teneur du sang carotidien en globules rouges s’est aussi ICgerement accrue sous I’influence de la nioarsphe- namine. La proportion des globulines par rapport a celle des albu- mines a subi un accroissement evident 10 minutes apres I’injection intraveineuse de sulfarsphinamine. Lors des autres experiences effectuees avec les substances arsenoiques, la proportion d’azote proteique a I’Ctat d e globulines a au contraire etC quelque peu inferieure aux valeurs observies dans les essais temoins (exp. 3 et 4). Aucune relation nette n’existe entre les modifications qui viennent
(I) Les doses injecties sont toujours indiqukes dans le present mimoire par kgr. de poids corporel.
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d’&tre indiquees et les changements de la tension superficielle du plasma qui ont etC nuls ou excessivement reduits prkcisement lorsque les globulines ont montre l’augmentation la plus considerable (exp. 9 et 10).
Signalons qu’apres precipitation des globulines par le sulfate sodique a la concentration de 22.2% selon la technique de HOWE le liquide clair ainsi obtenu presente la coloration jaune des solutions de sulfarsphknamine, et ceci de faqon plus intense pour le plasma provenant du sang carotidien prClevC 10 minutes apres I’injection du compose sulfarsenoi’que que pour celui provenant du sang recueilli une demi-heure aprks cette injection.
Le plasma provenant du sang carotidien preleve 10 minutes aprks I’injection d’une dose (150 mg.) d’urko-di-m-amino-benzo-m- amino-p-methyl-benzo-l-naphtylamine-4, 6, 8-trisulfonate sodique, qui empCche toute coagulation a ce moment, a montre une fois sur deux une diminution nette des globulines, tandis que l’autre fois leur quantitk s’est au contraire legerement accrue. Les albumines ont diminui dans les mCmes proportions ou dans une mesure moindre que lors des essais effectues avec la solution timoin de phosphates (exp. 3 et 4). Dks lors on comprend aiskment qu’on ait obtenu dans ces deux experiences des resultats contradictoires quant a la pro- portion d’azote proteique sous forme de globulines. Elle a diminue dans une experience (Lapin 13)’ tandis qu’elle s’est elevee dans la mCme proportion environ que lors des essais tkmoins I’autre fois (Lapin 12).
Arrivons-en maintenant au chlorazol fast pink. Ce produit colore le plasma de faSon intense. I1 faut avoir recours a de grandes quan- tites pour empCcher toute coagulation chez le Lapin. Le sang caro- tidien recueilli 10 minutes apres l’introduction intrasaphene de 100 milligr, reste toujours fluide, tandis que le plasma provenant du sang carotidien prkleve 20 minutes plus tard ne manifeste d’ordinaire qu’un retard notable de la coagulation. Toutefois (et c’est le cas chez le Lapin 15) ce plasma peut Ctre spontanement incoagulable. Une demi-heure aprks l’injection intrasaphene de 160 mg. de chlorazol fast pink, on obtient regulierement du sang qui reste fluide.
Ces quantites considerables de matiere colorante sont parfaite- ment supportees par le Lapin. D’apres HUCCETT et ROWE (6) la dose minimale toxique du chlorazol fast pink correspondrait a environ 300 mg. (par kg. de poids corporel) chez le La.pin.
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L’azote total a diminue une fois sur 3 (Lapin 15’30 minutes apres I’injection de 100 mg.). La quantite d’alburnines s’est accrue 2 fois sur 3 et a au contraire diminuk la 3e fois. La quantite de globulines a subi une reduction nette au bout d’une demi-heure et ce phino- mene etait plus accuse sous l’influence de 160 mg. que de 100 mg. La proportion d’azote proteique sous forme de globulines a 1Cgere- ment diminui apres I’injection de 100 mg. de chlorazol fast pink, notablement apres celle de 160 mg. L’azote risiduel s’est toujours nettement accru. Signalons une 1Cgkre diminution de la proportion de globules rouges 10 minutes a p r h l’injection de 100 mg. de chlorazol fast pink (exp. 14).
L’injection intraveineuse de cette matiere colorante abaisse nette- ment la tension superficielle du plasma. Cet abaissement est plus marque 30 minutes que 10 minutes apres l’injection intrasaphene de 100 mg. (Lapins 14et 15). I1 est plus accuse apres l’injection de 160 mg. (Lapin 16) qu’apres celle de 100 mg.
Dissolvons ce produit dans du plasma de Lapin normal dont la tension superficielle correspond a 75.1 dynes par cm. B 180 C. Sous l’influence de 10 mg. de chlorazol fast pink par 10 cc. de plasma, la tension superficielle passe a 74.7, c’est-a-dire subit un abaissement de 0.4 dyne. Celui-ci atteint 0.5 dyne quand 10 cc. de plasma ren- ferment 20 mg. de chlorazol fast pink, 0.6 dyne quand ils en con- tiennent 40 mg. et 0.8 dyne quand ils en renferment 80 mg.
Ce n’est donc pas la presence du chlorazol fast pink dans le plasma qui est la cause de l’abaissement de la tension superficielle du plasma in uivo qui s’accentue avec le laps de temps CcoulC depuis l’injection intrasaphene, mais cette matiere colorante provosue dans I’orga- nisme des riactions qui ont pour consequence de faire passer dans le plasma des composes capillsroactifs.
Sous I’influence de la forte dose de la matiere colorante, on a donc observe (Lapin 16) un abaissement considerable de la tension super- ficielle du plasma coi‘ncidant avec une diminution de la proportion de proteines sous forme de globulines et un accroissement de celle sous forme d’albumines, ce qui est d’accord avec I’opinion de COSMOVICI (7) et de HANZLIK (8).
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V. - Experiences effectuees avec des substances retardant la coagulation
Pasons maintenant aux substances dont I’injection intraveineuse retarde la coagulation du plasma oxalate recalcifie. Les tableaux V et VI se rapportent aux essais effectuQ avec ces composes.
En tout premier lieu, nous envisagerons I’urio-di-m-amino-benzo- m-amino-p-methyl-benzo- 1 -naphtyla.mine-4,6,8-trisulfonate sodique dont il a deja C t C question. Une demi-heure apres I’injection de 150 mg., la coagulation du plasma oxalate recalcifie est retardee de plusieurs heures. La quantite d’albumines a diminue a ce moment mais en moindre proportion que dans les experiences temoins (Lapins 3 et 4). Au contraire la quantite deglobulines s’est accrue, alors qu’elle tend a diminuer Iegerement dans les essais temoins. I1 s’ensuit que la proportion d’azote protkique I’etat de globulines subit une augmentation plus forte que dans les essais tkmoins, sans Ctre necessairement tres accusie (Lapin 18). Comme lors des experiences anterieures (9), la tension superficielle du plasma n’a pas manifest6 de changements reels et il en a etC de m&me pour les plasmas pro- venant du sang carotidien prClevC 10 minutes apres I’injection intraveineuse de I’urio-di-m-amino-benzo-m-amino-p-methyl-benzo- l-naphtylamine-4, 6, 8-trisulfonate sodique (Lapins 12 et 13).
Dans I’ensemble on ne reconnait pas d’influence bien nette et surtout considerable de cette substance anticoagulante sur la repar- tition des diverses especes de proteines plasmatiques, tant lors de l’absence de coagulation que lors d’un retard notable de gelification du plasma oxalate recalcifie.
Comment se comportent A cet igard les sutres substances qui retardent plus ou moins la coagulation sanguine ?
Le polyanetholsulfonate sodique, a dose non toxique mais retar- dant nettement la coagulation du plasma oxa.latC recalcifie, a accru au bout d’une demi-heure (Lapin 20) les diminutions de la quantite de globulines et de I’azote total, constatees lors des essais timoins (Lapin 4). L’augmentation de la proportion d’azote proteique a M a t de globulines est moindre que dans les essais au cows desquels on a inject6 la solution de phosphates de Sorensen servant de milieu tampon (Lapins 3 et 4) et se rapproche des valeurs observees apres les saignies temoins avec injection d’eau physiologique (Lapins 1 et 2). Comme lors des expiriences anterieures (10) la tension super-
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ficielle du plasma n’a pas subi de changements reels sous I’influence du polyanetholsulfonate sodique.
Arrivons-en aux composes sulfoauriques. L’aurothiopropanol- sulfonate sodique provoque, a la dose de 300 mg., un retard consi- derable de la coagulation du plasma oxalate recalcifik provenant du sang carotidien prelevk soit 10 minutes, soit 30 minutes apres l’injec- tion intraveineuse. La quantitk de globulines diminue sous I’influence de cette substance, surtout pour le plasma provenant du sang caro- tidien preleve 10 minutes aprks I’injection (exp. 21) et en cette occurrence la proportion d’azote proteique sous forme de globulines s’abaisse. Rappelons que d’aprks les recherches anterieures (lo), I’injection de 300 mg. d’allochrysine a pour effet d’augmenter la quantite de fibrinogene de 5.71 a 7.41% de sa valeur initiale. La tension superficielle s’est quelque peu abaissie dans le plasma provenant du sang carotidien prilevk 10 minutes aprks I’injection d’aurothiopropanolsulfonate sodique (Lapin 2 1) et a au contraire Iigerement augment6 dans le plasma provenant du sang carotidien recueilli une demi-heure a.pres cette injection (Lapin 22). On ne decele donc pas de relations nettes entre les modifications de la teneur du plasma en globulines et les faibles variations de sa tension super- ficielle.
Signalons, en outre, que si I’on ajoute 100 millig. d’aurothiopropa- nolsulfonate sodique a 10 cc. de plasma normal de Lapin, on n’ob- serve pas de modifications nettes de la tension superficielle de ce milieu. I1 en est de m&me, d’ailleurs, pour la tension supeficielle de l’eau distillee dans laquelle on dissout 194 d’aurothiopropanol- sulfonate sodique.
L’injection intraveineuse d’auroallylthiourkobenzoate sodique abaisse la tension superficielle du plasma. Ce phenomkne est plus marque une demi-heure que 10 minutes aprks l’injection intra- veineuse. I1 est beaucoup plus accusc pour la dose de 125 mg. que pour celle de 100 mg.
Mentionnons encore que I’auroallylthiouriobenzoate sodiqueabaisse la tension superficielle du plasma de La.pin normal. Dissolvons par exemple 40 mg. de ce compose sulfoaurique dans 10 cc. de plasma normal, la tension superficielle, qui correspondait a 74 dynes par cm. a 180 C, a passC, aprks quelques minutes, a la valeur stable de 67.2, c’est-a-dire a subi une abaissement de 6.8 dynes. Lors des essais effectuis avec un autre plasma de Lapin normal, la tension super-
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ficielle de ce milieu,qui correspondait a 75.1 dynes par cm. a 1 8 O C , a subi les modifications suivantes sous l’influence de l’auroallyl- thioureobenzoate sodique ; apres dissolution de 20 mg. par 10 cc. la tension a passe 72.4, ce qui represente un abaissement de 2.7 dynes ; apres dissolution de 40 mg. par 10 cc. la tension super- ficielle n’itait plus que de 67.6 dynes et s’etait donc abaissie de 7.5 dynes ; apres dissolution de 80 mg. par 10 cc., la tension super- ficielle correspondait 66.2 dynes et la chute observee Ctait de 8.9 dynes.
Quand on ajoute 40 mg. d’auroallylthiouriobenzoate sodique a 10 cc. de plasma de Lapin normal, on realise une concentration en ce compose sulfoaurique qui se rapproche jusqu’a un certain point de celle de la mCme quantite de plasma apres l’injection intraveineuse de 125 mg. d’auroallylthiour~obenzoate sodique si tout ce compose restait d a m le plasma. Or, l’abaissement de la tension superficielle du plasma chez le Lapin auquel on a injecte 125 mg. de lopion une demi-heure auparavant represente plus du double de la diminution observee in vitro. Cet abaissement semble donc bien dQ, tout au moins dans ces circonstances, en grande partie a un effet du compose sulfoaurique dans I’organisme et pas seule- ment uniquement a sa presence dans le plasma.
Dix minutes apres I’injection de 125 mg. d’auroallylthioureoben- zoate sodique, alors que le plasma oxalate recalcifie ne se coagule qu’au bout de plusieurs heures, on observe (Lapin 25) une tres forte augmentation des globulines et une notable diminution des albu- mines. I1 s’ensuit que la proportion d’azote proteique a 1’Ctat de globulines s’est beaucoup accrue. Vingt minutes plus tard (Lapin 26) la quantite des globulines est encore exageree mais la quantitk des albumines n’ayant guere diminue, l’augmentation de la proportion d’azote proteique sous forme de globulines ne depasse pas les valeurs obtenues dans les essais temoins (Lapins 3 e t 4). On fait une consta- tation analogue 10 minutes apres l’injection de 100 milligr. d’auro- allylthioureobenzoate sodique (Lapin 23). I1 ne semble pas exister de relation nette entre le degre d’abaissement de la tension super- ficielle du plasma chez les lapins ayant regu du lopion et la teneur en globulines, puisque d’une part la plus forte augmentation des globu- lines (Lapin 25) ne coincide pas avec I’abaissement le plus notable de la tension superficielle (Lapin 26) et qu’on note ches le Lapin 24 une tension superficielle abaissee de plus de 4 dynes alors que la
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quantite des globulines a diminue et qu’il en a ete de mCme, a un tres faible degre il est vrai, de la proportion d’azote proteique h I’etat de globulines.
I1 ne faut toutefois pas perdre de vue que, d’apres les expkriences anterieures (1 1)’ la teneur du plasma en fibrinogene augmente de 3.53 a 7.62% de la valeur initiale 10 minutes aprks l’injection de 50 mg. et de 20 a 24.29% une heure apres I’injection de 150 mg. de lopion.
Le nombre des globules rouges a diminue sous I’influence de l’auroallylthioureobenzoate sodique dans la mtme proportion (0.45 a 3.61%) que lors des experiences anterieures (1.08 a 3.61% de la valeur initiale).
Le plasma provenant du sang carotidien recueilli 10 B 30 minutes apres l’injection intraveineuse d’auroallylthiouriobenzoate sodique est colore de fagon intense en jaune. Cette coloration subsiste apres precipitation des globulines par la solution de sulfate ammonique a 22.2%, selon la technique de HOWE, mais disparait quand on pre- cipite les albumines par l’acide trichloracetique.
V I . -- Experiences effectubes avec des substances qui acchlkrent la coagulation
Les tableaux VII et VIII sont relatifs aux recherches faites avec les substances qui ont accelere le processus coagulant.
Suivant LA BARRE, I’injection intraveineuse de 25 a 50 y de chlorhydrate d’adrenaline accelkre beaucoup, chez le Chien, la gelification du plasma oxalate provenant du sang carotidien recueilli une demi-heure plus tard. On observe deja une acceleration de la coagulation 5 a 10 minutes a p r b l’injection de 15 y.
Le Lapin 27, qui a regu cette derniere dose, n’a presente une demi- heure plus tard qu’une tres legere acceleration de la coagulation du plasma oxalate recalcifie. Au contraire le Lapin 28, dont on a recueilli le sang carotidien une heure aprks I’injection intraveineuse de 30 y de chlorhydrate d’adrenaline, a rnontre une acceleration notable de la gelification du plasma oxalate recalcifie.
Dam les deux cas, les teneurs en globulines et surtout en albumines ont diminue, de telle sorte que la proportion d’azote proteique a 1’Ctat de globulines s’est accrue. Ce phenomene est surtout marque pour le plasma recalcifie provenant du sang carotidien recueilli une
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heure apres I’injection de 30 y de chlorhydrate d’adrenaline chez le Lapin 28. Or, la tension superficielle de ce plasma n’a pas subi la moindre modification. D’autre part, chez le Lapin 27 dont on a preleve le sang une demi-heure aprks I’injection intraveineuse de 15 y de chlorhydrate d’adrenaline, la tension superficielle du plasma a subi une tres ligkre elevation coincidant avec un accroissement de la proportion d’azote proteique A l’etat de globulines.
Les faibles doses d’adrenaline utilisees ont diminuC quelque peu la proportion des globules rouges.
L’injection intraveineuse de 15 mg. de chlorhydrate d’ephedrine accelere, chez le Lapin, la coagulation du plasma oxalate recalcifie, ainsi que LA BARRE et ALLARD (13) l’ont Ctabli. Une demi-heure apres une telle injection, la quantite de globulines a diminue et celle d’albumines a au contraire lkgerement augmente (Lapin 29). I1 en resulte une diminution de la proportion d’a.zote proteique a l’etat de globulines. Une heure aprks I’introduction de 15 mg. de chlor- hydrate d’ephkdrine dans la circulation, la quantite d’albumines a legerement diminue (Lapin 30) tandis que celle de globulines n’a passubi demodifications appriciables ; la proportion d’azote protCique a l’etat de globulines n’est guere plus considerable que lors des essais temoins (Lapin 2). Sujvmt LA BARRE et ALLARD, la teneur du plasma en fibrinogene n’a d’ordinaire subi qu’une tres faible reduction une heure apres l’injection intraveineuse de 10 mg. de chlorhydrate d’ephedrine ; dans une experience sur cinq, elle a toutefois diminue de 12.7% de la valeur initiale.
La tension superficielle du plasma n’a pas varii chez le Lapin 30 qui a requ 15 mg. de chlorhydrate d’ephedrine une heure avant le deuxieme prelevement sanguin. Elle a subi une elevation insignifiante chez le Lapin 29 auquel on a inject6 une demi-heure auparavant la mCme quantite d’ephedrine.
Le nombre des globules rouges a tres legerement diminue chez le Lapin 29 une demi-heme apres I’injection de 15 mg. de chlorhydrate d’ephedrine. A cette dose, une heure apres l’injection LA BARRE e t ALLARD ont au contraire observe, chez 2 Lapins, une augmen- tation nette du nombre des globules rouges par millimetre cube de sang.
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VII. - Considbrations gbnbrales
Nos recherches mettent bien en evidence l’absence de toute relation nette entre les modific&iens de la tension superficielle du plasma et celles de la coagulation sanguine. Le plasma oxalate recalcifik provenant du sang carotidien recueilli ou bien 10, ou bien 30 minutes apres I’injection de differentes substances qui empschent a ces moments toute coagulation presente tantbt aucun changement de la tension superficielle (heparine), tantbt un tres liger abaissement (ureo-di-m-amino-benzo-m-amino-p-methyl-benzo- 1-naphtylamine-4, 6, 8-trisulfonate sodique), tantbt un abaissement d’ordinaire un peu plus prononce (nkoarsphhamine, sulfarsphenamine), tantbt un abaissement qui devient considerable a certaines doses (chlorazol fast pink). Quant aux injections intrasaphenes ayant retarde de fa$on plus ou moins considerable la coagulation du plasma oxalate recalcifik provenant du sang carotidien preleve soit 10, soit 30 mi- nutes apres l’introduction de la substance etrangere dans la circu- lation, tantbt elles n’ont pas determine de modifications reelles de la tension superficielle du plasma (ureo-di-m-amino-benzo-m-amino- p-methyl-benzo-1-naphtylamine-4, 6, 8-trisulfonate eodique, p l y - anetholsulfonate sodique), tantdt elles l’ont tout d’abord abaisse puis augmente quelque peu malgre la persistance d’un retard considerable de la coagulation a ce dernier moment (a urothiopropa- nolsulfonate sodique), tantbt elles ont provoque un abaissement notable de la tension superficielle (auroallylthioureobenzoate sodique). Nous avons deja appele I’attention sur le fait que les abaissements de la tension superficielle du plasma observes sous l’influence soit du chlorazol fast pink, soit de l’auroallylthieureobenzoate sodique, sont plus intenses pour les plasmas provenant des Cchantillons de sang carotidien recueillis une demi-heure aprks I’injection intra- veineuse que pour ceux provenant des portions sanguines prelevees dix minutes apres l’injection. Par consequent, la presence dpns le sang d’une certaine quantite du produit injecte, qui par lui-mCme tend a abaisser la tension superficielle du plasma, n’est certes pas la cause unique de la chute de la tension superficielle chez les Lapins injectes a.u moyen de ces substznces. Cet abaissement doit sans doute reconnaitre, en partie tout au moins, pour origine I’arrivee dans le sang de composes capillaroactifs ; peut-&re s’agit-il de sels biliaires mis en liberte dans le plasma par suite de I’effet nocif
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bien etabli de I’auroa.llylthiourCobenzoate sodique sur le foie et peut-Ctre en est-il de mCme pour le chlorazol fast pink.
La mCthode de HOWE ne fournit qu’une idee globale de l’kquilibre proteique du plasma. La pluralite des alburnines et des globulines est rnaintenant admise de faqon ginerale. La serum-alburnine com- prend, en realiti, trois fractions diffkrentes. Quant aux euglobulines, elles doivent se subdiviser en euglobuline, pseudoglobuline et pseudo- rnonoglobuline (14). Malgre ces reserves, on peut neanmoins jusqu’a un certain point tenir compte des donnees qui paraissent resulter de la cornparaison entre les modifications de la proportion de pro- tkines sous forme de globulines totales et les varia.tions de la tensibn superficielle du plasma.
Chez le Lapin 27 nous avons noti , une demi-heure aprks l’in- jection de 15 y de chlorhydrate d’adrknaline? a la fois une legere tendance a I’elCvation de la tension superficielle du plasma et a une augmentation de la proportion de proteines a I’etat de globulines. D’autre part, aprks I’injection intrasaphkne de chlorazol fast pink, I’abaissement de la tension superficielle du plasma a coincide avec une diminution de la proportion des globulines par rapport a celle des alburnines. Ces constatations viennent a I’appui des idees Cmises par COSMOVICI (7) et par HANZLIK (8). On a encore parfois observe une reduction de la quantite des globulines par rapport a celle des albumines accompagnant un abaissernent de la tension superficielle du plasma sous I’influ’ence soit de la nioa.rsphCnamine (Lapin 7), soit de I’aurothiopropanolsulfonate sodique (Lapin 21).
Mais d’autres faits ne sont pas du tout d’accord avec l’opinion de COSMOVICI et de H A N Z L I K . Les voici : Une chute nette de la tension superficielle a quelquefois coincidC (Lapins 9 et 25) avec une aug- mentation marquee de la proportion des proteines sous forme de globulines. D’autres fois, un accroissernent considerable des globu- lines par rapport aux alburnines a ete constate (Lapins 10, 17 et 28) sans aucun changernent de la tension superficielle plasmatique.
Par consequent, l’accroissement de la quantite des globulines par rapport a celle des albumines tend parfois a Clever la tension superficielle du plasma. Inversement une reduction de la proportion des globulines coincide dans un certain nombre de cas avec un abais- sement de la tension superficielle du plasma. Toutefois les change- ments de la teneur du plasma en globulines, pas plus d’ailleurs que les variations de la quantite de fibrinogkne, ne permettent, a eux
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seuls, d ’expliquer les modifications de la tension superficielle du plasma sous I’influence des differentes substances qui modifient la coagulation sznguine chez le Lapin.
Conclusions
1. I1 n’existe de relations nettes ni entre les modifications de la tension superficielle du plasma et celles de la coagulation san- guine chez le Lapin, ni entre celles-ci et les variations de la proportion de p r o t h e s a 1’Ctat de globulines dans le plasma.
2. L’injection intraveineuse du chlorazol fast pink, a doses em- pCchant la coagulation sanguine, et d’auroallylthioureobenzoate sodique, a doses retardant de plusieurs heures la coagulation san- guine, abaissent la tension superficielle du plasma chez le Lapin.
3. La proportion de proteines sous forme de globulines diminue dans les plasmps provenant du sang carotidien preleve 10 a 30 minutes apres I’injection intrasaphene de chlorazol fast pink a doses empkchant la coagulation sanguine. Elle diminue 10 minutes apres I’injection intraveineuse de 10 mg. d’hepa- rine, de 200 mg. de neoarsphhamine, de 300 mg. d’auro- thiopropanolsul fona te sodique e t parfois de 150 mg. d’ureo-di-m- amino-benzo-m-a mino-p-methyl-benzo- 1 -na phtylamine-4, 6, 8-trisul- fonate sodique ainsi qu’une demi-heure apres I’injection de 15 mg. de chlorhydrate d’ephedrine (par kg. de poi& corporel).
4. La proportion de proteines sous forme de globulines augmente 10 minutes apres l’injection intraveineuse de 200 mg. de sulfarsphe- namine et de 125 mg. d’auroallylthioureobenzoate sodique, une demi-heure apres I’injection intrasaphene de 150 mg. d’ureo-di-m- amino-benzo-m-amino-gmCthyl-benzo-l-naphtylamine-4, 6, 8-trisul- fonate sodique, une heure apres I’injection intraveineuse de 30 y de chlorhydrate d’adrenaline, et a un faible degrC une demi-heure apres I’injection intrasaphene de 15 y de chlorhydrate d’sdrenaline ainsi qu’une heure aprks I’injection intraveineuse de 15 mg. de chlor- hydrate d’ephedrine. 5. Un accroissement de la proportion de proteines a I’etat de
globulines coincide parfois avec une tendance a I’elevation de la tension superficielle du plasma. Inversement une diminution de la proportion de protkines a l’etat de globulines coincide dans un certain nombre de cas avec un abaissement de la tension super-
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ficielle du plasma ; tel est particulierement le cas sous I’influence du chlorazol fast pink. Mais on peut aussi observer une augmen- tation de la proportion de proteines a I’etat de globulines en mCme temps que soit un abaissement de la tension superficielle du plasma, soit l’absence de toute modification de ce caractkre du plasma. I1 n’existe donc pas de relations de sens constant entre la teneur du plasma en globulines e t la tension superficielle de ce milieu.
6. D’autres facteurs que la teneur du plasma en globulines (et en fibrinogene) interviennent pour expliquer les modifications de la tension superficielle de ce milieu apres l’injection intraveineuse chez le Lapin de substances qui empCchent, retardent ou accelerent la coagulation sanguine.
BIBLIOCRAPH I E
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