8
LE MOT DU PRÉSIDENT PIONNIERS de Nouvelle-Calédonie N°12 Novembre 2006 Gratuit Revue culturelle et identitaire - Organe de la Fondation des Pionniers de Nouvelle-Calédonie LE MOT DU PRÉSIDENT Directeur de la publication : Jean-Louis Veyret Impression : Multipress Maquette : Passion Graphique V ous avez été nombreux à nous dire, à mes parents, à mes sœurs et à moi, votre regret d’apprendre que la bijouterie Veyret fer- mait ses portes. Soyez en remerciés. Depuis 116 ans – 1890 –, quatre générations, elle faisait partie du paysage commercial calédonien à son modeste niveau. Quelque part, pour les vieilles familles calédoniennes, c’était rassurant. C’était rassurant de savoir qu’il restait des « points fixes » auxquels se rattacher dans la grande mutation que connaît la Calédonie ces dernières années. Rose-May Babin, de Voh, tra- duit bien le désarroi des descendants des pion- niers face à cette mutation dans une lettre que nous publions dans ce numéro. Pour elle, la société calédonienne est en crise mais la société kanak l’est tout autant comme nous le disait Christophe Sand lors de l’AG d’août et c’est ce que vous lirez dans la fin du PV de cette réunion. Mais, haut les cœurs ! ne sombrons pas dans la morosité et dans le repli sur un passé qui n’a jamais été celui que nous essayons de nous faire croire. Valérie Tini, jeune femme métisse qui vient de créer sa petite entreprise dans le tou- risme, avance avec sa foi en ce pays, avec sa foi dans les gens de ce pays même si elle n’hésite pas à leur asséner quelques vérités. Francis Cabrel, lui, n’a pas osé affronter son passé et il y a, chez les Calédoniens, des expres- sions bien senties autour du « clown » ce qui vous amènera à une petite rubrique humoris- tique : « En France, on ne dit pas… ». Il ne faut pas que nous nous prenions trop au sérieux dans cette revue. C’est pour cela que je compte y apporter quelques touches d’humour quand ce sera possible. Comme je suis productif en ce moment, il y a de fortes chances pour que vous ayez la chance (hum…) de lire à nouveau ma prose en Décembre. D’autant plus que Raymond Guépy et Max Chivot ont toujours un ou deux textes prêts à la publication… Cordialement, Le président, Jean-Louis Veyret. Tel. : 86.99.07 - Fax : 28.26.10 Courriel : [email protected] LA JOURNÉE DE LA CITOYENNETÉ CALÉDONIENNE DU 24 SEPTEMBRE : COUACS Cette année, nous n’avons pas participé à la Journée de la citoyenneté calédonienne, autour du Mwâ Kââ. En effet, le Bureau, consulté à domicile par le président, a refusé de voir la célébration du 24 septembre nouveau avancée au 23 pour de fallacieux motifs de nettoyage de la place de La Moselle. De plus, le président, au cours d’une réunion des communautés avec Sylvain Pabouty, du cabinet de madame Gorodey, s’est plaint de l’improvisation et du manque de concertation dans l’organisation de cette journée citoyenne. Il a même affirmé, à la grande indignation de ses interlocuteurs kanak du Comité 150 après, que si le 24 septembre était avancé au 23, c’était pour que tous puissent participer aux manifestations prévues par le Comité Rhéébù Nùù et le Caugern à Goro, le 24. Il n’a pas manqué de dire tout cela sur les ondes de Radio Djiido lors de l’émission à laquelle il a participé avec Soeati Asri, membre du Bureau de la Fondation. Un communiqué a donc été diffusé pour dire notre refus : « La Fondation des pionniers fait savoir à ses adhérents et sympathisants qu’elle ne participera pas cette année à la Journée de la Citoyenneté Calédonienne du samedi 23 septembre. En effet, la Fondation des pionniers ne saurait cautionner le changement d’une date aussi symbolique et aussi forte pour les communautés que celle du 24 septembre pour de futiles motifs de nettoyage ». L’affaire Dubuisson à La Foa AG du 26 août : fin du PV Brousse Affaire Francis Cabrel Courrier des adhérents Littérature p. 2 p. 4 p. 5 p. 6 p. 7 P. 8 PIONNIERS N°12.xp 15/11/06 14:30 Page 1

Novembre 2006 N°12 - Fondation des pionniersfondationdespionniers.org/files/pdf/12.pdf · cipé à la réunion de La Foa, en l’oc-currence Serge Dubuis- son, ... œuvre de pédagogie

Embed Size (px)

Citation preview

LE MOTDU PRÉSIDENT

PIONNIERSde Nouvelle-Calédonie

N°12Novembre 2006Gratuit

Revue culturelle et identitaire - Organe de la Fondation des Pionniers de Nouvelle-Calédonie

LE MOTDU PRÉSIDENT

Directeur de la publication :Jean-Louis Veyret

Impression : Multipress

Maquette : Passion Graphique

V ous avez été nombreux à nous dire, à mesparents, à mes sœurs et à moi, votre regretd’apprendre que la bijouterie Veyret fer-

mait ses portes. Soyez en remerciés. Depuis 116ans – 1890 –, quatre générations, elle faisaitpartie du paysage commercial calédonien à sonmodeste niveau. Quelque part, pour les vieillesfamilles calédoniennes, c’était rassurant.C’était rassurant de savoir qu’il restait des« points fixes » auxquels se rattacher dans lagrande mutation que connaît la Calédonie cesdernières années. Rose-May Babin, de Voh, tra-duit bien le désarroi des descendants des pion-niers face à cette mutation dans une lettre quenous publions dans ce numéro. Pour elle, lasociété calédonienne est en crise mais la sociétékanak l’est tout autant comme nous le disaitChristophe Sand lors de l’AG d’août et c’est ceque vous lirez dans la fin du PV de cetteréunion.Mais, haut les cœurs ! ne sombrons pas dans lamorosité et dans le repli sur un passé qui n’ajamais été celui que nous essayons de nous fairecroire. Valérie Tini, jeune femme métisse quivient de créer sa petite entreprise dans le tou-risme, avance avec sa foi en ce pays, avec sa foidans les gens de ce pays même si elle n’hésite pasà leur asséner quelques vérités.Francis Cabrel, lui, n’a pas osé affronter sonpassé et il y a, chez les Calédoniens, des expres-sions bien senties autour du « clown » ce quivous amènera à une petite rubrique humoris-tique : « En France, on ne dit pas… ». Il ne fautpas que nous nous prenions trop au sérieux danscette revue. C’est pour cela que je compte yapporter quelques touches d’humour quand cesera possible.Comme je suis productif en ce moment, il y a defortes chances pour que vous ayez la chance(hum…) de lire à nouveau ma prose enDécembre. D’autant plus que Raymond Guépyet Max Chivot ont toujours un ou deux textesprêts à la publication… Cordialement,

Le président, Jean-Louis Veyret.Tel. : 86.99.07 - Fax : 28.26.10

Courriel : [email protected]

LA JOURNÉE DE LACITOYENNETÉ CALÉDONIENNEDU 24 SEPTEMBRE : COUACSCette année, nous n’avons pas participé à la Journée de la citoyennetécalédonienne, autour du Mwâ Kââ. En effet, le Bureau, consulté à domicile parle président, a refusé de voir la célébration du 24 septembre nouveau avancéeau 23 pour de fallacieux motifs de nettoyage de la place de La Moselle. De plus,le président, au cours d’une réunion des communautés avec Sylvain Pabouty, ducabinet de madame Gorodey, s’est plaint de l’improvisation et du manque deconcertation dans l’organisation de cette journée citoyenne. Il a même affirmé,à la grande indignation de ses interlocuteurs kanak du Comité 150 après, quesi le 24 septembre était avancé au 23, c’était pour que tous puissent participeraux manifestations prévues par le Comité Rhéébù Nùù et le Caugern à Goro,le 24. Il n’a pas manqué de dire tout cela sur les ondes de Radio Djiido lors del’émission à laquelle il a participé avec Soeati Asri, membre du Bureau de laFondation.Un communiqué a donc été diffusé pour dire notre refus :« La Fondation des pionniers fait savoir à ses adhérents et sympathisants qu’elle neparticipera pas cette année à la Journée de la Citoyenneté Calédonienne du samedi23 septembre. En effet, la Fondation des pionniers ne saurait cautionner lechangement d’une date aussi symbolique et aussi forte pour les communautés quecelle du 24 septembre pour de futiles motifs de nettoyage ».

L’affaire Dubuisson à La Foa

AG du 26 août : fin du PV

Brousse

Affaire Francis Cabrel

Courrier des adhérents

Littérature

p. 2

p. 4

p. 5

p. 6

p. 7

P. 8

PIONNIERS N°12.xp 15/11/06 14:30 Page 1

Page 2 - Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Novembre 2006

La Foa

Entrevue avec lecommissaire-déléguéde La Foa

Ce vendredi 19 mai, le Commis-saire-Délégué de La Foa a reçu, à lademande du Haut-Commissaire,

une délégation d’agriculteurs-éleveursconduite par la Fondation.Cette démarche de notre associa-tion faisait suite à la réunion quenous avions organisée au pied levé àLa Foa le samedi 6 mai, qui nousavait révélé l’acuité du problème des

revendications foncières qui appa-raissent un peu partout dans lepays.La Fondation des pionniers avaitmis à profit la quinzaine de joursentre la réunion de La Foa et lerendez-vous avec le sous-préfetpour dresser un inventaire rapidedes revendications foncières. Cevendredi donc, Jean-Louis Veyret,président de la Fondation accompa-gné de Rosemay Soury -Lavergne-Thiriet, membre du Bureau de laFondation et d’une délégationd’agriculteurs – éleveurs ayant parti-cipé à la réunion de La Foa, en l’oc-currence Serge Dubuis- son, Vin-cent Bernut et Ghislain Bouvier, ontrencontré Florus Nestar, Commis-saire-Délégué de la circonscriptionSud.Nous lui avons donc remis notreinventaire sur trois pages (nouspouvons vous l’envoyer par mailsi vous le désirez) et avons attiréson attention sur la floraison desrevendications foncières alors queson intérêt, celui du public, celuides médias est focalisé sur Goro etsur les actions syndicales.Nous avons expliqué au sous-préfetqu’il n’y avait pas de hasard danscette floraison mais une action sou-tenue par des hommes politiquesrejetés par le suffrage universelcherchant à revenir sur le devant dela scène par tous les moyens pourrécupérer puissance et prébendes. Nous avons fait savoir au sous-pré-fet notre désapprobation du traite-ment des plaintes déposées auprèsdes gendarmes qui semblent ne pasles enregistrer et encore moins lestransmettre à leur hiérarchie et auxCommissaires-Délégués. Nous luiavons dit que nous prendrionscontact avec des avocats membresde la Fondation des pionniers pourqu’ils nous fassent connaître les for-malités administratives et juridiquesà accomplir au cas où les gendarmesrechigneraient à prendre lesplaintes. Nous avons tenu à tirer lasonnette d’alarme auprès de l’admi-nistration d’État, en citoyens calé-doniens responsables et apolitiques,sur une atmosphère qui rappelait

L’AFFAIRE DUBUISSONC’est début mai que nous avons été prévenus que notre adhérent,Serge Dubuisson avait à faire face à une revendication foncière surune partie de la propriété familiale de Méaré qu’il souhaitait lotir.Des clans kanak, étrangers à la région de La Foa, avaient bloquél’entrée de sa propriété…D’où réunion au pied levé à La Foa et lettre au Haut-Commissaire.

PIONNIERSde Nouvelle-Calédonie

PIONNIERS N°12.xp 15/11/06 14:30 Page 2

Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Novembre 2006 - Page 3

beaucoup, aux anciens de la déléga-tion, celle qui avait précédénovembre 84. Nous avons dit notreindignation face à la négation desaccords de Nouméa par le ConseilNational Des Peuples Autochtones(CNDPA) et par le Comité Autoch-tone de Gestion des RessourcesNaturelles (CAUGERN) alors quela communauté des descendantsdes colons fondateurs était entréede bonne foi dans ce processus enacceptant d’entériner ces accords.Le Commissaire-Délégué nous adit qu’il transmettrait immédiate-ment notre inventaire à ses col-lègues des circonscriptions Nord etIles et qu’il s’en entretiendrait autéléphone avec eux. Après cetteconcertation, il s’attacherait à aler-ter le Haut-Commissaire sur cesproblèmes de revendication fon-cière et sur nos inquiétudes.Le Commissaire-Délégué nous asignalé que lui-même n’était pasresté inactif aux cotés de SergeDubuisson à La Foa et qu’il luiavait apporté concours et conseilsen lui recommandant la voie légale.Il semblerait que cette affaire soiten voie de règlement. Il avait eu labonne surprise du désaveu de l’ac-tion de Berger Kawa par les coutu-miers des régions de Sarraméa et deLa Foa. Nous avons pris acte deson action.En sus, le ComDég nous a assuréde son intervention auprès du Colo-nel commandant la Gendarmeriedans le pays pour qu’il rappelle àses subordonnés leurs obligationslégales ; il nous a encouragé à faireœuvre de pédagogie envers nosadhérents par l’intermédiaire denotre revue pour les inciter à tou-jours rester dans la légalité et pourleur faire connaître les voies derecours possibles pour attirer l’at-tention des pouvoirs publics surleurs problèmes.Pour finir, pour répondre à unequestion qui lui avait été posée surce que serait la réaction de l’Étatface à une occupation de terres endehors d’un périmètre urbain, leComDég nous a dit qu’il poserait laquestion aux services juridiques du

Haut-Commissariat et qu’il nous entransmettrait la réponse.Avant de clore cet entretien d’uneheure et demie, le Commissaire –Délégué nous a assuré que sa porteétait toujours ouverte aux uns etaux autres.

Comme le Haut-Commissairene bougeait pas, nousavons décidé d’en appelerau Présidentde la République

Après l’envoi de cette lettre au Pré-sident de la République, le mardi

13 juin, les accès à la propriété deSerge Dubuisson étaient dégagés lelundi 19 par les employés de la mai-rie de La Foa soutenus par les gen-darmes tel que vous pourrez le liredans le communiqué que nousavons envoyé à tous nos adhérentsayant une adresse mail.Pour information, le Président de laRépublique nous a fait répondrepar un conseiller. Le Président del’Assemblée Nationale, Jean-LouisDebré a pris la peine de nous fairesavoir son souci d’apprendre larésurgence des revendications fon-cières kanak.

PIONNIERSde Nouvelle-Calédonie

Suite page 4

PIONNIERS N°12.xp 15/11/06 14:30 Page 3

La Foa (suite)

Page 4 - Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Novembre 2006

Conclusion : communiqué

La Fondation des Pionniers deNouvelle-Calédonie a le plaisir defaire savoir à ses adhérents et sym-pathisants que, ce lundi matin, lesforces de l’ordre sont intervenuespour protéger le déblaiement desbaraquements construits par lesrevendicateurs fonciers qui vou-laient empêcher Serge Dubuissonde lotir une partie de sa propriétédans le périmètre urbain de LaFoa.À son modeste niveau, la Fonda-tion des Pionniers de Nouvelle-Calédonie a aidé moralement sonadhérent Serge Dubuisson enorganisant une réunion de soutienà La Foa, au Dock socioculturelen écrivant une lettre ouverte auHaut-Commissaire, en rencon-trant le Commissaire-Délégué dela subdivision administrative Sud.Tout récemment, alors que la situa-tion restait bloquée nous sommesintervenus auprès du Président dela Province Sud, maire de La Foapour qu’il fasse pression sur leHaut-Commissaire. Nous avonsécrit également au Président de laRépublique avec copie aux diffé-rents Présidents de Chambres etministres.La Fondation des Pionniers deNouvelle-Calédonie espère que lecalme reviendra dans la région.

Conseils :La Fondation des Pionniers deNouvelle-Calédonie invite lespropriétaires fonciers confron-tés à un problème de quelquenature que ce soit avec des tru-blions à toujours rester dans lalégalité et à signaler les faits à lagendarmerie de leur localité,éventuellement au Colonel com-mandant la gendarmerie enNouvelle-Calédonie :BP R3 - 98851 Nouméa Cedex,et au Commissaire-Délégué deleur subdivision. Nous en infor-mer serait également une bonnechose.Nous tenons à leur disposi-tion des formulaires de dépôt deplainte auprès de la Justice.

Assemblée générale du 26 août

FIN DU PV de l’AGProjet de rencontres avecle Sénat Coutumier

Le président demande à ChristopheSand d’intervenir.Christophe prend la parole en insis-tant bien sur le fait qu’il n’est pas unspécialiste des kanak mais qu’il tra-vaille beaucoup avec eux.Selon lui, la société kanak est encrise profonde tout en continuant àévoluer. La société calédonienne,elle aussi, est en crise profonde touten continuant à évoluer. Il faut bienintégrer le fait que, dans 300 ans, ily aura encore des problèmes fon-ciers car, chez les kanak commedans toutes les sociétés agricoles, lesconflits sur les terres sont éternels.L’ADRAF n’a pas toujours réussidans sa mission et il faut dire claire-ment le problème des propriétés ren-dues aux kanak mais qui sont main-tenant en friche. Une des voies desortie de la crise des sociétés kanaket calédonienne ne serait-elle dans ladiscussion sans intermédiaire entreces deux communautés sur la ques-tion fondamentale : que fait-ondemain avec le foncier ?Si la Fondation accepte d’utiliser lafaçon de parler kanak et met, parexemple, en avant l’idée que les des-cendants des pionniers pourraientsymboliquement être considéréscomme « les cadets » par rapport aupeuple premier, on pourrait trouverdes passerelles. Il est peut-êtretemps que la Fondation reprennedes contacts avec les instanceskanak. L’idée de réconciliation dansle Grand Nord est bonne mais ellene peut être soutenue que par lespopulations de cette zone. Si elle sefait, elle pourrait porter en elle lesgermes de quelque chose de plusgrand, de très fort à préparer dans ladurée en se donnant le temps. C’estpossible car la Fondation a déjà faitun pas considérable vers les kanakavec le Mwâ Kââ.De nombreuses interventions ontsuivi cet exposé dont quelques unespour exprimer une ferme oppositionà ces rencontres, notamment celle

de Jean-Claude Mermoud quiestime que nous n’avons pas à tou-jours faire le premier pas, à chercherà nous disculper de quoi que ce soitet celle d’Éric Eschembrenner quiaffirme que cela n’était pas le rôle dela Fondation mais des politiques. ÀJean-Claude Mermoud, le présidentrépond qu’il n’est absolument pasquestion de faire le moindre acte derepentance, que cela a été affirméplusieurs fois lors de l’AG.Plusieurs autres intervenants ont dit,chacun avec ses nuances, qu’il fallaitouvrir le dialogue avec le peuple pre-mier (Louis Eschembrenner, Régi-nald Bernut).La conclusion, qui fut égalementcelle de l’A.G., a été apportée parJean-Yves Maléjac qui a fait part deson expérience d’un dialogueconcret avec les Kanak et qui aexprimé, à partir de la maîtrise et dela vitalité de sa biculturalité et de sonmétissage, qu’il était temps d’ouvriret d’emprunter de nouveaux « che-mins coutumiers » avec les Kanak.À la fin de cette longue réunion, unpot a été offert par la Fondation auxmembres présents.

Suite à l' A.G. de PAÎTA, je proposeque l'on reprenne les idéessuivantes : – le peuple KANAK = le peuple AINEou " LES AINES " ;– les personnes descendant desfamilles installées dans LE PAYS entre1774 et 1960 = le peuple CADET etCOLON FONDATEUR , " LES CADETS ".Dans cette continuité, on pourraitenvisager de lancer avec l'A.D.C.K.une cérémonie de reconnaissancemutuelle du PEUPLE AINE et duPEUPLE CADET qui serait appelée" CALEDONIA 2020 ",Voilà les réflexions que je me suisfaites après nos échanges à PAITA :donner aux habitants de ce PAYS lesentiment qu'ils sont d' une mêmefamille, quel que soit leur groupe cul-turel.

Best regards,Raymond GUEPYmailto:[email protected]

PIONNIERS N°12.xp 15/11/06 14:30 Page 4

Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Novembre 2006 - Page 5

OUÉGOAPour être au courant de ce qui sepasse à Ouégoa, six correspondantsont été désignés :- Massoustélor Bocahut, tél. 47 64 05- Charles Grimm, tél. 47 94 26- Fernand Martin, tél. 47 90 37- Rémy Normandon, tél. 47 55 09- Mario Santino.- Dean Wright, tél. 93 07 79

LA FERME DE KOLIGOH,À KAALA-GOMEN

Berthe Berger-Appaganou nous ainvités à visiter sa ferme de Koli-goh, au pied de « son beau Kaala »,une propriété qui lui est venue deses grands - parents qui l’avaientachetée en 1900. Une ferme ? Non,l’arche de Noé ! De notre vie,Robert Martin et moi n’avions vuune telle concentration d’animauxà plumes et à poils. Des pigeonspar milliers, des dindons, desdindes, des poules de toutes races,des paons (je n’en suis plus tout àfait sûr car j’avais abandonné lerecensement depuis longtemps),des colombes, des tourterelles, desroussettes. Des chevaux, des ânes(qui attaquent les étalons pour lesfaire fuir. Dans quel but ? Onapprend tous les jours…), des tau-reaux, des vaches – et pas du bétailsauvage, non, du beau Limousinestampillé Upra bovine –, deschèvres, des lapins, des cochonsd’Inde, j’en oublie certainement.Berthe Berger a toujours le soucide l’amélioration génétique de sesdifférents cheptels et, à cette fin,elle achète des bêtes des meilleuresraces adaptées au climat du pays.Le plus surprenant est de l’en-tendre appeler toutes ses bêtesqui se dirigent vers elle au simpleson de sa voix et leur dire sonamour tel St François d’Assise.N’hésitez pas à lui téléphonerpour lui demander à visiter saferme ; elle vous accueilleravolontiers. Tél. 47 67 25.Mais, à la ferme de Koligoh, toutn’est pas qu’amour et harmoniecar, il y a peu, des malfaisants ont

tiré une charolaise d’une valeur de250 000 F depuis la route. Malgréles renseignements précis queMme Berger a fournis aux gen-darmes, ceux-ci n’ont pas daignéouvrir une enquête et ont enterrél’affaire.Alors que je suis en train de finali-ser cette revue n°12, j’apprendsavec tristesse le décès de RobertGuépy qui avait été présent lors denotre réunion à la mairie de Kaala-Gomen. Que son épouse Marietrouve ici l’expression de nos sin-cères condoléances.

KONÉVKP

À Koné, après la réunion avec nosadhérents du village, nous avonsorganisé un dîner de tous les cor-respondants du VKP pour qu’ils seconnaissent les uns les autres etpour qu’ils s’organisent entre euxsous la houlette de Pascal Brini.Notre choix s’est porté naturelle-ment sur lui car c’est un ami delongue date du président et nou-veau venu dans le Nord-Ouesttout en le connaissant fort bien, ilnous évite les querelles de clo-chers… Il sera le relais du Bureaucar nous nous sommes aperçusque tout gérer de Nouméa étaitune aberration. De plus, les pro-blèmes du Nord sont très diffé-rents de ceux du Sud. Mais n’allezpas penser que la création de cerelais soit la manifestation d’undésintérêt du Bureau pour leNord, bien au contraire : c’est larecherche d’une efficacité plusgrande sur le terrain.Contacts de Pascal Brini : Tél./Fax : 47 29 22 - Mob. 78 69 42 -Courriel : [email protected].

Richard Chenevier a profité de maprésence à Koné pour m’inviter àassister à l’entrevue que lui avaitaccordée le Commissaire Déléguédu Nord pour tenter de trouverune solution au problème derevendication foncière qu’il ren-

contre sur une propriété acquise, ily a deux ans prés de la tribu deKoniambo. Depuis deux ans,Richard Chenevier ne peut rien yentreprendre au motif que troisfamilles de la tribu de Koniambo ysont installées depuis des lustres.Au cours de l’entrevue, le Com-missaire-Délégué nous a parubeaucoup plus soucieux du sort deces squatteurs que de celui deRichard Chenevier, à un point telque j’ai dû lui rappeler que nousétions là dans une affaire de droitprivé, que lui la traitait comme uneaffaire de droit coutumier et que lelésé était tout de même RichardChenevier… J’ai également profitéde l’occasion qui m’avait étéofferte pour lui parler des pro-blèmes de Tony Gilles avec unsquat peuplés de gens originairesde Pouébo jouxtant sa petite pro-priété du Campement Pentecost àPoya. Le Commissaire Délégué duNord a bien tenté de botter entouche en affirmant ne pas être aucourant de cette affaire car la pro-priété de Tony Gilles se situait,selon lui, certainement dans la par-tie Sud de Poya, donc en ProvinceSud mais je l’ai détrompé depuis,sans réaction de sa part.À Pouembout, nous avons salué lamémoire de Kiki Desprez décédé,il y a quelques mois puis entreprisde convaincre Ghislaine Avril de laneutralité politique de la Fonda-tion. C’est Max Chivot qui s’y estcollé en prenant son cas personnelen référence c’est-à-dire celui d’unhomme de gauche qui sait faireabstraction de ses convictionspour le bien de la Fondation et desdescendants de pionniers. Dans les villages de Brousse, il y asouvent des dames fort respec-tables, à la langue bien pendue, quin’ont pas peur de faire savoir hautet fort leur désapprobation… Il nefaut surtout pas se les mettre à doscar elles sont des faiseuses d’opi-nion… Elles peuvent faire desravages ! Mais, finalement, ellesne demandent qu’à se laisserconvaincre car elles sont bonnepâte.

Brousse

PIONNIERS N°12.xp 15/11/06 14:30 Page 5

Page 6 - Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Novembre 2006

Mise au pointLa Fondation des pionniers n’apas été à l’origine du tract quia circulé sur tous les écrans desinternautes calédoniens, appe-lant au boycott des concerts deFrancis Cabrel. Nous noussommes contentés de diffuser,au travers du carnet d’adressesde la Fondation, un communi-qué assez modéré prônant plu-tôt le mépris que l’énervement :

Vous êtes nombreux, très nombreux àm’envoyer, depuis trois jours, cesréflexions de Francis CABREL etvous semblez tous souhaiter uneintervention de la Fondation despionniers. Je dis « méfiance ! » .1) il s’agit d’un article qui aurait étérepris dans un numéro récent dumagazine « Parole et musique ». Siquelqu’un peut m’apporter la preuvede l’existence de cet article danscette revue, je suis preneur. Pour lemoment, je ne connais pas ce maga-zine et je ne sais pas qui a utilisé cetarticle et dans quelle revue, proba-blement calédonienne, à ce que jesens dans le titre « Francis Cabrel etla Calédonie ». Une revue métroaurait écrit « Francis Cabrel et laNouvelle-Calédonie ».2) cela dit, il ne faut pas accordertrop d’intérêt aux soi disantréflexions d’un baba cool, soixante-huitard attardé, passéiste ringard,largement gaussé par « les guignols «sur Canal +, il y a quelques années :( « c’était mieux avant ! »).3) cela ne vaut même pas la peine des’énerver. À traiter par le mépris !

Cela n’a pas empêché un anima-teur de Radio Djiido de noussoupçonner d’avoir fomenté cettecabale alors que le coup venait, ànotre avis, d’un concurrent del’organisateur des concerts. Soitdit en passant, il serait instructifde savoir quels sont les action-naires de certaines sociétés orga-nisatrices de concerts dans lepays ; beaucoup seraient surprisdes noms…

Réaction d’undescendantde pionniersPrésident,Vous avez tapé juste : « s'échapper,tout en y restant un peu ». C'est typi-quement Français. La France, grandepuissance coloniale fustigeait et fus-tige toujours ceux qui étaient supposésfaire suer le burnous mais n'oubliaitpas d'encaisser les dividendes. C'esttellement plus facile pour se donnerbonne conscience ! Classique !

Alors, je suis d'accord avec vous : n'en-trons pas dans un combat d'arrière-garde. Oublions le passé dont Cabreltire parti ; c'est son choix parce qu'illui rapporte. Tournons nous vers l'ave-nir qui nous appartient.Ce pauvre chanteur a peut-être uneblessure, souvenir de ces temps glo-rieux, mal refermée, que l' on se doitde respecter.Dans les années 60, assis à une ter-rasse de café à Paris, quand mes amiszoreilles me disaient « Nell, barre toi,sinon ça va chauffer », je ne compre-nais pas pourquoi ces jeunes à la tabled' à côté, à qui je n'avais rien fait,voulaient ma peau. Simplement parceque nous, Caldoches, nous avionsl'accent oranais et qu' eux avaientpassé trois ans sur les pitons en Algé-rie et risqué leur peau pour défendredes pieds-noirs dont ils croyaient queje faisais partie. Francis Cabrel apeut-être un parent proche resté dansla fournaise. Je le comprendrais.Oran est tombé : il se raccroche àNouméa pour faire tourner son fondsde commerce.

N'accordons pas à ce troubadour plusd'importance et d'influence qu'il n’ena. Ce serait lui faire trop d'honneur, àlui qui ne changera pas le cours del'Histoire avec sa guitare. L'indiffé-rence suffira. Pour ce qui est de l'igno-minie, il lui reste « La cabane au fonddu jardin » pour s'en décharger. Boncourage ! Il a fort à faire…

Nell Sanuy

Courriers

Voh, le 05.05.06,

Mr Veyret,

Votre revue n°10 est trèsintéressante. Bravo àtoute votre équipe. Notreéloignement, gens de laProvince Nord, est un forthandicap car nous ne pou-vons assister à toutes lesréunions. Bravo à B.R.pour son hymne. Il y adéjà pas mal de tempsque je soulève le pro-blème des signes identi-taires. Il faut s’y intéressermaintenant pour ne pasêtre pris au dépourvu.

La situation actuelle sur leTerritoire n’est pas trèsréjouissante ! Nous, des-cendants des pionniersqui ont fait ce pays parleur travail et qui nous ontinculqué les valeurs de lavie, sommes complète-ment ignorés. Nous avonsl’impression, surtout enProvince Nord, de dispa-raître, d’être laissés decôté. C’est très inquiétan !Nos jeunes doivent enprendre conscience !D’énormes problèmes fon-ciers surgissent de par-tout et les revendicationsrefleurissent !

Ce pays est le nôtre ; nousy sommes viscéralementattachés. Sans reconnais-sance de chacun, de res-pect mutuel, nous allonsdans le mur !Encore une fois, bravopour le travail accompli. Ily a encore un long cheminà faire, surtout pour faireévoluer les mentalités !

Amitiés,

Rose-May Babin

Affaire Francis Cabrel

PIONNIERS N°12.xp 15/11/06 14:30 Page 6

Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Novembre 2006 - Page 7

Une jeune femme, chef d’entre-prise, métisse, adhérente de laFondation, nous a fait savoirson opinion sur divers sujetsde discussions au sein de notreassociation. Sa lettre est àmettre en parallèle avec l’inter-vention de Claude Déménélors de l’AG. Mais, il y a danssa lettre plus que des préoccu-pations écologiques car ellepousse un véritable coup degueule.

Bonjour M. Veyret,

C'est étrange mais lorsque j'en-tends parler autour de moi de lamine et de l'élevage j'ai l'impres-sion que l'on pense que le Calé-donien ou le Kanak ne sontcapables de travailler que dansces secteurs.Je ne sais pas pour vous, mais,moi, je pense que le Calédonienest capable d'autre chose que depasser des années sur mine. Je suis issue, comme je vous l'aidit, d'une famille calédonienneayant donné plusieurs généra-tions à la mine. Mon arrière-grand-père, Alphonse Jaquet,mon grand-père Alexandre etensuite mon père Yannick ontparticipé au développement dece pays. Et qu'ont-ils gagné, jevous le demande ? Rien ! Le paysest plus riche, il est vrai maisl'exploitation du nickel n’a pro-fité qu'à certains, comme tou-jours. Le jour où l'on me diraqu’une partie des dividendesgénérés par l'exploitation du nic-kel a été reversée aux Calédoniens– et quand je dis Calédoniens, jeparle aussi des Kanak, car noussommes tous dans le mêmebateau – alors, là, je dirai « ok !cela vaut le coup que nous sacri-fiions une partie de notre tran-quillité pour pouvoir faire deschoses avec cet argent ». Mais, là,pour l'instant nous n'avonsaucune raison de vouloir quecette usine du Sud se cons-truise ; premièrement parcequ'elle aura des conséquences

effroyables sur l'écosystème,deuxièmement parce qu' elle nenous rapportera que des miettes.Je pense que, pour beaucoup, çan'est pas clair : nous parlons deNOTRE TERRE, de l'endroit quinous a vu naître, de notre paysoù, parfois, le sang a coulé. Évi-demment, Calédoniens et Kanakn’ont pas toujours été d'accord ;mais qui peut se vanter de vivrela parfaite harmonie ? Je suisCalédonienne et enfant de cepays ; je suis également mélané-sienne par mon père et je merefuse à juger l'attitude des unsou des autres.La seule chose dont je sois sûre,c'est que nous devrions tousavoir le même objectif : dévelop-per ce pays. Mais nous avonsd'autres choses à développer ici :le tourisme, par exemple. Nousavons des ressources et desvolontés. Nous avons des Calé-doniens qui partent chaqueannée faire leurs études à l’exté-rieur du pays et qui ne revien-nent pas car ils croient qu’ils nepourront rien faire ici avec leursdiplômes. Ce sont eux qu’il fautfédérer, pousser à créer et aux-quels il faut permettre d’avanceren les aidant dans leursdémarches.Je suis désolée si ma réflexionvous paraît hors sujet, mais jepense que c'est important de ledire et qu'il faut arrêter de croireque, sans la mine, nous nesommes rien. La mine n'arrangerien pour la plupart d'entre nouscar la cherté de la vie provoquéepar le boom minier engendre lapaupérisation de beaucoup.Nous sommes forcés de consta-ter que nous régressons. Nousen sommes venus à nous sauterdessus les uns les autres pouravoir un morceau du gâteau ;c'est tout de même pathétique,ne pensez vous pas ? Franchement je pense que l'usinedu Nord suffirait largement àassurer à la Nouvelle-Calédonieun maintien économique.Il faut remotiver notre nation,

messieurs ! Dire aux Calédo-niens (kanak, blancs, indoné-siens, vietnamiens, métisses,tahitiens, wallisiens, futuniens)qu’ils sont capables de fairebeaucoup de choses en dehorsde la mine mais que, pour euxcomme pour les autres, rien n’estsimple.Voilà ! Je tenais à donner monavis.Merci de votre compréhension.Cordialement.

Valérie TINI

Courrier

Calendrier 2007

Le calendrier 20007 est sorti. Il est

disponible chez Veyret, 32 rue de

l’Alma et il sera transmis aux corres-

pondants de la Fondation en Brousse.

Merci à Bernard Song d’avoir pris le

relais de Raymond Frère dans cette

tâche ingrate. C’est devant les diffi-

cultés rencontrées à trouver des

publicités pour financer ce calendrier

que Bernard et Jean-Louis ont pris

conscience du boulot que Raymond

fournissait sans rien dire.

Nous parlerons de nos sponsors dans

le prochain numéro et d’une ou deux

entreprises où l’accueil a été franche-

ment désagréable.

« remonte ton clown » mais

« remonte ton pantalon », « prends un

paletot » mais « prends un chandail »,

« il pêche sur le wharf » mais « il

pêche sur la jetée (le débarcadère) ».

On ne dit pas non plus : « c’est une

fille qui ? » mais « quel est son nom de

jeune fille ? »

On ne fait pas de l’essence mais on

prends de l’essence en faisant le plein.

On ne porte pas du linge mais des

vêtements, le linge étant les draps,

torchons, serviettes.

En France, on n’achète pas des

claquettes mais des tongs…

En France, onne dit pas...

PIONNIERS N°12.xp 15/11/06 14:30 Page 7

Page 8 - Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Novembre 2006

Littérature

DU ROCHERÀ LA VOILE Recueil de nouvelles, conteset récits, il fut lancé par lesauteurs du CAP (Cercle desAuteurs du Pacifique)mercredi 14 juin au coursd’une soirée à la librairieCalédolivres qui a réuni unebelle assistance. La Fondationdes Pionniers y étaitreprésentée par Jean-LouisVeyret, son président etplusieurs de ses membresdont Anita Gaüzère , LydiaJauneau, Bernard et ChantalAttali, Raymond Guépy.

Depuis 1996, le CAP œuvre sansrelâche à la reconnaissance de lalittérature océanienne. C’est ainsique pendant plusieurs années, lesauteurs du CAP ont été publiésdans la page littéraire créée par laMission Livre dans le quotidienlocal, page qui était lue et appré-ciée sur tout le Territoire, jusquedans la tribu la plus isolée et enmétropole. Aujourd'hui, le CAP fait paraîtreces textes en prose ainsi que denombreux textes inédits de sesauteurs dans la collection Lettresdu Pacifique, chez l'Harmattan,avec le concours d’HélèneColombani.Ces quatorze auteurs, issus de la

vieille terre calédonienne ou qui s’ysont attachés, ont retenu pourtitre de leur recueil le très symbo-lique Rocher à la voile, synonymede traditions et de voyages. Pour parler de ce monde océanienoù le concret et l'imaginaire semêlent constamment, ils ont donnélibre cours à leurs talents tour àtour truculents ou poétiques, pourexprimer leurs souvenirs, leursespoirs et leur fantaisie. Ouencore, pour dire ces contescanaques si pleins de vie, livrantaux lecteurs d’ici ou d’ailleurs leursvisions très variées de l’île. Cette œuvre, expression de la litté-rature francophone du Pacifique,sincère, profondément respec-

tueuse de la langue, est dédiée à lamémoire de Michel Amiot (artistepeintre, homme de théâtre et bio-graphe).Nul doute que les Calédoniensmanifesteront à ce livre l'intérêtqu'il mérite. Les auteurs qui ont participé à celivre sont : Aline Mori, HélèneSavoie, Anouya (Yvette Mercier),Denise Amiot-Rolland, Gene-viève Harbulot, Marie-GenevièveSurleau, Jean-Marie Creugnet,Guillaume Dioposoi (poète deHouaïlou),Jean Guillou, PhilippeGodard, Michel Amiot, AndréJean, Pierre Humbert et GeorgesZeldine.

Avec une mention spéciale pour lesauteurs suivants qui sont descen-dants de pionniers : Ginette Har-bulot (auteur d’un fort beau livrede souvenirs : « La lune ne nousquitte pas pour toujours »), Jean-Marie Creugnet (auteur de 6volumes de la saga Jean Creugnet,imposant travail de recherches sursa famille), Denise Amiot-Rolland(nouvelle venue des Lettres Calé-doniennes et conteuse), Anouya(Yvette Mercier, artiste et poétesseconnue), Hélène Savoie (poétesseet auteur de plusieurs ouvragesdont un recueil de nouvelles « Lesterres de la demi-lune », paru chezl’Harmattan), enfin André Jean,incontestable descendant d’unefamille de pionniers, mais qui veutgarder l’anonymat.

PIONNIERS N°12.xp 15/11/06 14:30 Page 8