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Date : DEC 15/JAN 16 Périodicité : Mensuel Page de l'article : p.112-114 Journaliste : Antigone Schilling Page 1/6 ESMOD 5579436400524 Tous droits réservés à l'éditeur TISS CEST LE PLUS SOUVENT DANS LES TECHNIQUES DE COUPES ET LÉVOLUTION DES MATÉRIAUX QUE LA TECHNOLOGIE SIMMISCE DANS LA MODE. LE FUTUR EST SANS DOUTE DANS LES POCHES D'UN VÊTEMENT INTELLIGENT.

TISSn'était «lisible » que sous l'action du flash d'un appareil photo qui révélait l'imprimé. Le créateur a choisi de tra-vailler les technologies «pour apporter de nouvelles

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TISSCEST LE PLUS SOUVENT DANS LES TECHNIQUES DE COUPES ETLÉVOLUTION DES MATÉRIAUX QUE LA TECHNOLOGIE SIMMISCEDANS LA MODE. LE FUTUR EST SANS DOUTE DANS LES POCHESD'UN VÊTEMENT INTELLIGENT.

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No FutureDans son histoire contemporaine, la mode n'a pas sou-vent joué la carte du futur. Seule période visionnaire duXXe siècle, l'utopie futuriste des années 60 imaginait unevéritable odyssée de l'espace. Courrèges, Cardin et PacoRabanne créaient des tenues avant-gardistes avec desmatériaux comme le rhodoïd, le PVC, le métal... dansdes formes d'une géométrie minimaliste. Las, le futurn'est jamais arrivé ; seul vestige sur pentes enneigées, lesmoonboots. Depuis une cinquantaine d'années, la modes'obstine à vivre en référence à son passé, redécouvrantfaux-cul, robes en biais ou même crinolines. En 2001,le métal ne hurlait pas et les filles en trottinettes ne flot-taient pas en apesanteur.

Des outilsSi le style patine, les métiers ont eux évolué et se sontmis à l'heure d'une technologie de plus en plus perfor-mante. Tout comme la machine à coudre a évincé lamain, l'ordinateur dégomme le dessin, le laser supplanteles ciseaux... La CAO, conception assistée par ordina-teur, permet de concevoir les patrons avec essais virtuelss'adaptant aux morphologies. Couleurs et imprimés semodifient avec une rapidité déconcertante. Autour desnouvelles technologies, les cursus de mode enchaînentles formations. Mode et hautes technologies (LicencePro) à l'université d'Angers, une chaire Mode et techno-logie ESCP avec Lectra... Pour Christine Walter-Bonini(directrice générale d'Esmod International), la SD est

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incontournable et le modélisme utilise Modaris (Lectra)pour le prototypage virtuel Les étudiants jonglent desormaîs avec l'impression SD, le futur est la

Les visionnairesPourtant quèlques créateurs ont esquisse une mode dufutur Pionnière, Elisabeth de Senneville a voulu « creerdes choses qui n'existaient pas » et a toujours intègre latechnologie Si elle avait déjà marque les annees 80 avecses imprimes, ses attaches en velcro, sa mode est au-jourd'hui de plus en plus expérimentale et a la recherched'un vêtement intelligent qui va apporter bien être ou so-lutions à des problèmes environnementaux Issey Miyakes'est intéressé aux prouesses des materiaux Avec la miseau point du plissé permanent, facile d'entretien, il a réussiavec Pleats Please a fusionner recherche et intérêt d'unlarge public Chaque saison, la maison apporte des inno-vations intelligentes ou même révolutionnaires Avec leSD Steam stretch, le tissu se transforme sous l'action dela chaleur de la vapeur avec la rétractation du fil Pour leprintemps ete 2016 le «baked stretch» fait évoluer le plisse Posée sur le tissu, une colle va gonfler sous l'action dela chaleur comme un souffle dans un four (déjà l'idée de« cuisine » expliquait le processus du plisse permanent)

Les matièresDéjà il y a plus de 30 ans, les Japonais travaillaient surles propriétés des tissus et avaient cree la micro encap-sulation d'odeurs, des matières a mémoire de forme (notamment pour les soutiens gorge), anti-UV, changeantde couleurs, gardant la chaleur L'archipel n'a cesse deprogresser dans ces secteurs ouvrant de multiples nonvelles possibilités Le dernier salon de Premiere vision

" II faut fairecles vêtementsintelligents. Vilssont eonneetés,on va devenirfini!"

s'intéressait au vêtement connecté En réponse à cetengouement, Elisabeth de Senneville reprend la main •« il ne faut pas faire des vêtements eonneetés, maîs desvêtements intelligents Si le vêtement est connecte, onva devenir fou Le vêtement doit rendre des services,proteger de la pollution, capter la chaleur » Elle pro-pose, a l'opposé des solutions pour être déconnectéavec des doublures où l'ajout de metal fait dévier lesondes Contre la pollution de l'air, elle a travaille a lamise au point d'un charbon actif (noix de coco réduiteen cendres) Elle ajoute « La grande autoroute va êtrele photovoltaique qui va être récupéré en mode, ainsi unvêtement chauffant ou capable de recharger des appareils » Parmi ses multiples propositions fibres optiquesdssées, and magnets, bio céramique, tissus photo lumi-nescents, jerseys anti-stress, cristaux liquides .Face a ces nouvelles perspectives, se proment des pro-positions concrètes Le Lab propose des chemises anti-taches, à mémoire de forme. Wair, des foulards anti pol-lution (tissu en dioxyde de titane depolluant et capteurpour analyser la qualité de l'air) Dupuy de Lorne avecMagali B. Roussel, des costumes anti-hackmg avecpoches «écran total» pour échapper au piratage desdonnées avec l'intégration de la technique anti-NearField Communication Dans un modèle de veste avecsept poches intérieures peuvent être intégres batterie de

A gauche une veste

trois quarts en neo

prene a perforations

géantes au laser d Eli

sabeth de Senneville

Ci dessus une veste

robe blanche en version

lumiere du jour et a

imprime graphique et

colore sous la lecture

du flash de lumiere

Anrealage collection

printemps ete 2016

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rechange, écouteurs, portefeuille... Tanya HeathParis a imaginé des chaussures à talon ajustablequi passe de 4 à 9 cm. La fonctionnalité est unedes clefs du succès des nouveautés, mais atten-tion aux dérives purement spectaculaires. Lestextiles actifs et réactifs auront un rôle à jouer.

Anti-bactériens, anti-UV, ils peuvent s'associerà la santé : cardiologie, marche, sommeil, trans-

piration... Parfois anecdotique, la micro-encapsulation pourrait servir à la

diffusion d'un traitement. Le tee-shirt Psyché enregistre le rythmecardiaque et Toyobo Japan Coco-mi va lancer des matériaux pourmesurer des variables comme lafréquence cardiaque, le rythmerespiratoire.Là s'ouvre un champ de possiblesinfinis pour de nouveaux cher-cheurs. À l'Université de Cornellà New York, le laboratoire denanotechnologies textiles sepenche sur l'hybridation avec lamode pour anticiper besoins ouplaisirs du futur. Déjà une robepour charger un téléphone, desvêtements anti-gaz à effet deserre. Se préparent des motifsde camouflage qui épou-seraient les couleurs chan-

' géantes de l'environnement(comme un caméléon). L'œil

..* ' rivé sur la nature, la sciencela réinterprète. Si le Velcro s'ins-

pirait de la bardane, le Geckskin secolle au gecko et ses pattes à « ven-touses ». Plus terre-à-terre, l'utopie duvêtement qu'il ne serait pas nécessairede laver fait aussi rêver !

/ Yes Future" Si la technologie demeure mineure

dans le paysage de la mode, les résul-tats sont parfois spectaculaires. Per-formance, innovation, métamorphose

0-contre, robe filetde sirène du futur, enmaille à vibrationsmétalliques, d'Iris VanHerpen. Collectionprintemps-été 2016.

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font des défilés d'Hussein Chalayan des événements. Sa« remote control dress » était télécommandée à distance.Dans sa collection Readings, semée de cristaux Swarov-ski, des rayons lasers émettaient des rayons rouges à pro-fusion. Poétique et spectaculaire, son dernier défilé, so-luble, a mis en scène des vêtements qui se désintégraientau contact de l'eau. Le Japonais Kunihiko Morinaga, pourAnrealage, travaille sur les effets des lumières avec l'ac-tion de la photo-sensibilisation. Des rayons ultravioletsdonnent à voir l'invisible ; du chaos noir surgit le motif,apparition-disparition. Spectaculaire, son dernier défilén'était «lisible » que sous l'action du flash d'un appareilphoto qui révélait l'imprimé. Le créateur a choisi de tra-vailler les technologies «pour apporter de nouvelles va-leurs au vêtement, élément ancré dans la réalité de la viede tous les jours ». Pour Iris van Herpen, la technologieest dans ses coupes, ses matières et ses défilés, mais elleprécise : «je regarde autant vers le passé aussi inspirant...l'artisanat continuera à jouer un rôle ». Elle explique : « Levêtement dans un futur proche va analyser les êtres ma-lades et pourra les aider, mais j'espère qu'actuellementla part de l'« intelligence » des vêtements va vers l'amélio-ration du système de production, car dans les méthodesactuelles, il y a une importante pollution environnemen-tale». Sa technologie la plus excitante : «la robotic SDprinting utilisé pour le printemps été 2016 avec Gwendo-line Christie (actrice dans "Game of Thrones"), couchée,entourée de trois "beings" qui finissaient sa robe avec destechniques de coupe laser, tissage et impression SD ».Si la technologie est là omniprésente, utile, fonctionnelle,le style lui semble un brin figé dans des codes passéistes.Si l'audace est de mise, une perception futuriste empêchele vêtement de s'inscrire dans une mode pour le tempsprésent. Il faut peut-être accepter une évidence : le futurn'a pas les couleurs rêvées dans les années 60. Pour Irisvan Herpen : «II faut trouver l'équilibre entre passé et fu-tur pour répondre aux besoins d'aujourd'hui. Si l'équilibreest juste alors c'est un vêtement intelligent». L'équilibreest la clef, mais le style de ce vêtement « intelligent » doitconserver un rôle, c'est le sel de la mode. Sans création, lamode est juste désincarnée alors qu'elle doit continuer àfaire rêver. •

ANTIGONE SCHILLING

MODELISATIONFashion Lab est un incubateur technologique de DassaultSystèmes dédié à la création en mode. Un projet d'incu-bation est dédié aux tendances : «Trend Gathering » et unautre aux lieux de vente • Luxe Store Experience. En modeJulien Fournie a participé au projet et a apporté ses connais-sances en modélisation pour la mise au point d'outils. Lasimulation du design permet de créer une collection entièreen3D. • A.S.