NUMISMATIQUE DE LA GÉORGIE AU MOYEN AGE. DEUXIÈME ARTICLE

NUMISMATIQUE DE LA GÉORGIE AU MOYEN AGE. DEUXIÈME ARTICLEAuthor(s): Victor LangloisSource: Revue Archéologique, 8e Année, No. 2 (15 OCTOBRE 1851 AU 15 MARS 1852), pp. 605-615Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41741950 .

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NUMISMATIQUE DE LA GÉORGIE

AD MOYEN AGE.

DEUXIÈME ARTICLE (!)•

Dimitri I (1125-1154).

Ce prince était fils de Dawith II ; il conserva les conquêtes de son père, auxquelles il ajouta la prise de Dbadfs (2). Un an avant sa mort, il avait pris l'habit monacal, laissant le trône à Dawith III son fils, qui ne régna que six mois (1154), et fut remplacé par Giorgi III.

Imitation des monnaies arabes.

13. [¿)]_jXU ¿LU Le roi des rois, <5" D[imitri],

Glaive du messie. H. Dans les rayons d'un astre : - Al-Mok-

iafi, prince des croyaiUs. Cuivre, petit module, 4 variétés. Pl. CLXXIV, nos 3 et 4. Barataieiï, IIIe partie, p. 1 à 6. Pl. I, nos 1 à 5. Le khalife Al-Moktafi, dont le nom se trouve placé au revers des

monnaies du méphé Dimitri, était contemporain de ce prince. Il était fils de Mostadhir, le trente et unième khalife abbasside , et régna de 1136 à 1160 (3). On s'étonnerait à juste titre de voir le nom d'Al-Moktafi associé à celui de Dimitri, qui vainquit plusieurs fois les musulmans , si l'historien arabe Bedr'eddin-el-Aïni

(1) Voir plus haut, p. 525. (2) Sam. d'Ani, r 42. - Etienne, Hul. des urpei., eu. iv. - iDn-Aiaur, t. vi,

p. 317. - Aboulfar., Chr. syr., p. 308. - Tcbamitcb, t. Ill, p. 42, 45. - S. Mar- tin, 1. 1, p. 379.

(3) Tcbamitcb , Hisl. à' Armeme ( en arm.) , t. Ill, tab. p. m, piace le regne d'Al-Moktafi de 1125 A 1154.

VIII.



606 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

qui vivait au XVe siècle, ne nous racontait qu'en 1122 de l'ère chrétienne (516 de l'hég. ) , le rói Da with, quoique maître de Tiphlis, accéda par politique au vœu qui lui fut exprimé par les habitants , de laisser tracer sur ses monnaies le nom de Dieu , du prophète et du khalife. « Le roi Daoud, dit El-Aïni , leur accorda ce qu'ils demandaient, car il estimait les musulmans plus que ne l'avaient fait les princes mahométans eux-mêmes (1). » Il est con- stant qu'à l'exemple de Dawilh, Dimitri et ses successeurs ont fait placer sur leurs monnaies les noms des princes musulmans leurs contemporains.

GIORGI III (1154-1184). •

A la mort de Dawith III, son oncle Giorgi lui succéda. Ce prince imitant la politique du roi Dawith son père , chercha à agrandir les limites de son royaume. Dans ce but, il alla s'emparer de Vaghar- chagad en Arménie , où il battit Schah- Armen , souveraii^du canton d'Achorhni (2). De lá il assiégea Ani qu'il prit d'assaut (3). Schah- Armen , voyant les progrès des Géorgiens , appela à son aide tous les musulmans de la Syrie et de la Mésopotamie , les Turcs de Diarbekir et de Gardman, et se porta à la rencontre de Giorgi en 1163. Il assiégea d'abord Ani qu'il prit en 1165 (4), grâce à la trahison d'un éristhaw géorgien qui passa dans son camp (5). Le roi Giorgi qui ne pouvait vivre sans guerre, s'empara ensuite d'Olthis et de Bana, des cantons d'Azroum, d'Achorni , de Gandza etdeKhasgian (6), ravagea les contrées du Mouscour et de Charabam et soumit à ses lois le Basian. De là Giorgi se porta sur la citadelle de Loré, occupée

(1) Brosset, Rev. de Num. géorg., p. 59 et CO. (2) Indjidji, Arménie ancienne (en arm.)* p. 309. (3) Ibn-Alatir, cf. Journ. asiat. , t. XIV, 1849, fragm. de géogr. par Defremery,

p. 47. - - Ibn-Khaldoun , cité par S. Martin , t. II, p._240 et seq. - Vardan, p. 99. - Brosset, add. à Y Hist, de la Géorg , p. 253. (4) Ibn-Alatir, cité par S. Martin, Mém. sur l'Arménie, t. II, flg. 243. - Var-

dan, p. 102. - Hamd-Allah-Mustaufy, Hist, des Seldj., p. 102. - Mirkhond, Hist, des Seldj., p. 243. - Defremery, opus laud., p. 54. (5) Ibn-Alatir, cité par M. Defremery, fragm. de géogr. et d'hist. arabes et pesr.

reiat. au Caucase, p. 49 et suiv. (6) Ibn-Alatir, cité par Defremery, opus laud ., p. 55.- Samuel d'Ani, fol. 43, 44. - Aboulfaradj, Chr. syr., p. 358-381. - Ét., Hist, des Grp., ch. iv. - Aboulfeda,

Ann. mus. y t. Ill, p. 583. - Tchamitch, t. III, p, 45, 78, 147 et seq.



NUMISMATIQUE DE LA GÉORGIE. 607

par son neveu Dimitri qui s'était révolté contre lui, et s'en empara en 1183. Après cet exploit, le roi Giorgi mourut en 1184.

14. Un double rang d'entrelacements de nœuds, entoure le mo- nogramme de Giorgi , formé des deux lettres <1/1 (gi).

H. Astre dont les cinq branches, formées par des nœuds sont arrondies aux extrémités. Dans le centre des points, entre les rayons, on lit : ¿Mi . . . Jjjilt - Al-Moktafi, Diea.

Cuivre, moyen module, une variété. Pl. CLXXIV, n° 7. Barataieff, IIIe partie,' pl. I, n° 7 ; pl. IV, n° 5, p. 14 à 16

et 90, 91. - Brossel, Revue de num. géorg., p. 59. Cette médaille et sa variété ont été frappées entre les années

1156 et 1160. Car Giorgi III monta sur le trône en 1156 et Moktafi mourut quatre ans après l'avènement du roi géorgien. C'est par les raisons que j'ai avancées plus haut, que Giorgi fit placer sur sa monnaie le nom de l'abbasside son contemporain.

15. Le roi, la couronne crucigère sur la tète et vu de face, assis à la manièr#orienta!e et tenant un aigle (1) de la main droite, à sa gauche les lettres vulgaires dites caractères des guerriers,

ßo, gi, qui entrent dans la composition de son nom et la date (2) , année pascale 404 (1184).

îy. JjUî ¿LU Le roi des rois, t Sjk** (jí Giorgi, fils de Dimitri,

Glaive du messie.

Cuivre, grand module, 3 variétés sans la date. Pl. CLXXIV , n* 5.

Adler, Coll. nova , p. 117. - Comment, soc. Gotting., t. XIV,

pl. IV, n° 5 (Tychsen). - Castiglioni, p. 344. - Marsden , n® 319. - Krafft, Rup., Münzen, p. 24. - Barataieff, IIIe part., p. 6 à 12. Pl. I, nos 1 à 4. - Brosset, Revue de num. géorg., p. 57, 58. -

Hist, du Bas-Empire de Lebeau, éd. St. Martin, t. XVII, p. 256 , note 1 ; p. 451, note 2.

te prince Barataieff avait pris l'année pascale qui se lit sur le

(1) Marco Paulo nous apprend que l'aigle était le symbole des rois de Géorgie; voici ce qu'il dit à ce sujet : « On m'a dit qu'autrefois les rois de la Géorgie por- a taientpour insigne un aigle sur l'épaule. » Cf. Brosset, Journ. asiat- 1836, p. 12. A -2 C C 1 î2) La première lettre de cette date est l'initiale du mot jj(*wc*).bo0cabo.



608 REVUK ARCHÉOLOGIQUE. droit de la monnaie pour les initiales des mots : Roi des Karthles, [fils] de Dimitri. Mais M. Brosset s'est chargé de rectifier cette opi- nioîi dans sa Revue de numismatique géorgienne (p. 58), et a parfaitement lu l'année 404 du cycle géorgien.

16. Le roi ayant la couronne crucigère sur la tète et vu de face, assis à la manière orientale, tient un aigle de la main gauche; à droite du roi et à gauche . . . . <5" .

ty. Le roi des rois , (¡fi Giorgi , fils de Dimitri ,

Glaive du messie. Cuivre, grand module, 2 variétés. Pl. CLXXIV, n° 6. BarataieQ, IIIe partie, p. 12 à 14, pl. I, nos 5 à 5. - Brosset,

p. 58, 59. La lettre <5* du droit de la médaille avait fait supposer à

M. Brosset (1), que c'était l'initiale du nom de Dimitri et qu'il fallait restituer le mot , fils, ce qui donnait la légende : Giorgi, fils de

Dimitri. Il n'en est pas ainsi , la lettre <5* n'est autre chose que le dernier chiffre de la date du cycle géorgien , déjà exprimée sur la médaille précédente.

Yhamak (1184-1211 ou 12).

Les éristhaws du royaume, à la mort de Giorgi III, nommèrent sa fille Thamar, tout à la fois roi et reifie du Karthli (2). Ils lui choi- sirent pour époux un fils du roi des Russes (3) , qu'elle fut obligée de répudier peu de temps après son mariage, à cause des débauches auxquelles il se livrait. Sur ces entrefaites, les Turcs du Ran et de Gélacoun firent une incursion dans le canton de Palacatzio, mais ils furent repoussés par les troupes de Thamar. Profitant du répit que lui laissaient les Turcs, Thamar épousa en secondes noces un Géor- gien de sang royal, nommé Dawith-Soslan (1193). A cette nouvelle, le prince russe mari de Thamar excita plusieurs révoltes en Géor- gie, se fit nommer roi à Gégouth et s'avança dans le Karthli où ses

(1) Revue de num. g éorg., p. 69. (2) Brosset, Hisl. de la Géorgie > p. 403. (3) Karanizin, Hht. de Russie , t. II, p. 265.




troupes furent complètement défaites par l'armée géorgienne com- mandée par Dawith-Soslan. D'autres victoires attendaient encore le's Géorgiens : l'atabek Amir-Miran et les Persans , renforcés des troupes des émirs de Bagdad , de Mossoul , d'Asori , d'Eracq , d'Ader- bidjan , de l'Aran et même de l'Inde , vinrent ravager la Géorgie. Dawith les atteignit dans le voisinage de la ville de Gandza , près la montagne de Gélacoun et les vainquit. De là il s'avança sur Gandza , dont les habitants lui ouvrirent les portes en faisant pleuvoir sur sa téte de l'argent et de l'or, des dirhems et des dracans. Bientôt après , Cars fut enlevée aux Turcs et les musulmans furent forcés de payer le kharadj aux Géorgiens. Effrayé de tant de succès , Noukardin , fils de Tcharaslan (1), sultan Seldjoukide réunit ses troupes et marcha contre celles de Thamar ; les deux armées se rencontrèrent dans un lieu appelé Bolositec( 2) et les Turcs furent vaincus, en 1203 environ. Cars (3) ouvrit de nouveau ses portes à Dawith en 1206; Ani et Dovin (4) imitèrent cet exemple (1 209). C'est vers cette époque que mourut Dawith (5). Les troupes de Thamar n'en continuèrent pas moins leurs conquêtes ; en peu de temps l'Irak , le Khorassan , Marand, Thavrej , Miana , Zangan et Qazmin tombèrent en leur pou- voir, et la reine avant de mourir (1211) vit ses armées victorieuses rentrer dans le Karthli (6).

Thamar seule.

17. Le centre de la monnaie contient le chiffre de la reine, formé des lettres enchevêtrées otì>3ò<9 ( Tftaimr ) de l'alphabet mkhédrouli , dans une guirlande de nœuds. La légende géorgienne en

marge est écrite en lettres assomthawrouli : ^l» ' TC »

achbo- nhfiC'STOni TJhi> ' pour H^S gyrja>oÌ5o)ò

(1) Brosset ,'Chron. de la Géorgie, p. 456 , et non Rokn' Eddin, fils de Kilidj- Arslan selon Wakhtang.

(2) Les géographes n'en font pas mention. (3) Ibn-Alalir, cité par Defremery, opus laud., p. 63 etsuiv. - vardan, p. 109. (4) Ibn-Alatir, cité par Defremery, opus laud p. 56 et seq. - Brosset, Bulletin

scienti f. de VAcad . des Se . de Str-Pét., t. X, p. 325. (5) Wakhoucht, Hist, de la Géorg . - Ibn-Alatir, cité par S. Martin, t. II, p. 349.

- Brosset, Hist, de la Géorg., p. 460. (6) Etienne, Hist, des Orp., ch. v. - Aboulfar., Ch. syr p. 401 et suiv. -

Aboulfeda, Ann. mus., t, IV, p. 61. - Tchamitch, t. Ill, p. 148 et suiv.



610 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. i 9 oli. - En Vannée pascale 404

( 1 1 84 de J. Ç. ) a eu lieu la fabrication de cette monnaie. i )t. *J0ÍI La reine magnifique,

Ui jJI J2X.&- Splendeur du monde et de la religion ,

JfjyS' ex« jUb Thamar, fille de Giorgi, Aide du messie.

UjUajj Que Dieu glorifie ses victoires ! En marge : <x¡>l s oL¿<0Sl U» - Que Dieu re-

double sa gloire et fortifie sa prospérité. Cuivre. PI. CLXXIV, n" 8, 9. 2 variétés avec les dates Tb

(407) 1187 de J. C. Pl. CLXXVI, ne 1, et Ht (+30) 1210 de J. C. Pl. CLXXYI, n° 2.

Adler, Coll. nova, p. 177. - Erdmann, Num. asiat., Mus. Casan., t. II, p. 753. - Comm. soc. Gott., t. XIV, p. 91 (Tychsen avait lu au lieu du. nom de Thamar, celui de Nara). - Mém. de l'Acad. des Se. de St.-Pét., t. IX, p. 79, 80. Pl. XXI, 55. - Fraëhn, Recensio, 1. 1, p. 540. - Castiglioni, p. 346. Pl. XVII, nos 7, 8. - Jouranl asiat., 1836, p. 13 à 15. - Brosset, Revue de num. Géorg., p. 60, 65. - Rapports sur un voy. arch, en géorg., Ier rapport, p. 15. - Hist, de la Géorg., addit. p. 298. - Barataieff, IIIe partie, pl. II, n05 1 à 6, et pl. III, n05 17 à 19, p. 17 à 36.

Les monnaies de Thamar sont toutes de cuivre et fort nombreuses dans les collections, mais leur module, leur forme même varient à l'in- fini, quoique la matrice qui servait à les frapper soit toujours la même, sauf pour les trois dates que j'ai signalées. A cette époque en effet, l'art de battre monnaie en Géorgie était arrivé à sa première période de décadence ; les ouvriers chargés de la fabrication des monnaies jetaient sur une table le morceau de cuivre en fusion et y appliquaient une empreinte sans s'inquiéter en aucune façon si les bords de la pièce coïncidaient avec la matrice. Lorsque le cuivre avait pris une forme oblongue , ils frappaient à deux ou trois endroits différents et lui donnaient ainsi plusieurs empreintes, en répétant la môme opération sur le revers du lingot (l).

Outre cette particularité singulière du monnayage de Thamar, on en signale encore une autre. A dater du règne de cette princesse, les

(1) Barataieff, IIIa part., pl. II, n° 8.



NUMISMATIQUE DE LÀ GÉORGIE. 611

contre-marques sont mises en usage, sans doute pour donner une valeur nouvelle à des monnaies qui par leur fabrique offraient peu de garantie et tombaient en discrédit. Les monnaies de Thamar ont été contre-marquées même durant son règne, et ensuite sous ceux de ses successeurs. Voici les contre-marques que les auteurs ont signa- lées (1) : Io un "g" (d) avec ou sans point dans la panse, c'est peut- être l'initiale du mot dangi, ou celle des noms de Dawith ou de Dimitri (voy. pl. CLXXIV, 8, 9). - 2° Le chiffre de Thamar forméde nœuds enchevêtrés (pl. CLXXIV, 10). - 3°Un^ inscrit dans un octogone (Barataieff, IIIe partie, Pl. III, n" 16). - 4° Un et un

enchevêtrés, initiales du nom d'Éréclé ( Brosset, Journal asiat., 1836, p. 14).

Thamar et Dawith-Soslan.

is. -Hi*!*!- - En l'année pascale 420 (1200). -

(Thamar.) - ÇQ». (Dawith.) - Au centre une figure dont la valeur n'est pas déterminée et qui ressemble à une arbalète.

caUÍU La reine des reines,

yjoJl s LioJI Splendeur du monde et de la religion, jUb Thamar, fille de Giorgi,

Aide du messie.

Cuivre, grand module, 4 variétés. Pl. CLXXVI, n" 3, 4, 5.

Adler, Coll. nova, p. 164-176. - Arrigoni, t. IV, pl. XIII, n° 37, pl. XVII, n° 74. - Comm. soc. Gotting., t. X. 2' comm.,

p. 7.' Pl. III, 3 et 4; et t. XIV, nos 6 et 7. - Marsden, t. I,

p. 320. - Journal asiat., 1836, p. 17. - Brosset, Revue de mm.

géorg., p. 65-67. - Barataieff, IIIe partie, pl. III, nM 1 à 6,

p. 37-78. On voit sur plusieurs de ces monnaies des contre-marques ; la pre-

mière (pl. CLXXVI, n° 4) est un ; la seconde <5^* (pl. CLXXVI, n° 4 ) (2) ; la troisième un et une autre lettre effacée (3).

(1) Brosset, Revue de num. géorg., p. 75, §8. (2) Barataieff, IIIe part., pl. III, n°» 4 et 6. - Brosset, p. 7ü. (3) Barataieff,^ IIe part., pl. III, n° 5. - Brosset, p. 76.



612 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. 19. (Thr. D.), Thamar . Dawith. - Une croix en chef

de la médaille, le tout dans une guirlande. H. Des points. Cuivre, petit module. Pl. CLXXVI, n° 6. Barataieff, IIIe partie, p. 44 et 45.

Thamar et Georges IV (1).

20. Légende effacée. - Dans un entrelacement de nœuds, la lettre Q> initiale du nom de Thamar.

*. smp1! o» - (p°ur

•rjcKjò ) 0 Dieu ! Exalte le roi - Dans un entrelacement de nœuds *1^*1 (gì). Giorgi.

Cuivre, moy. et pet. mod., 3 variétés. Pl. CLXXVI, n° 7. Barataieff, IIIe partie, pl. IV, n° 1. - Brosset, p. 67. 21. silfi ihm s. - Au centre dans des nœuds entre-

lacés a* ? - Th amar? V- ï> - ■ - Au centre dans des nœuds entrelacés *1/1.

- Giorgi. Fragment de cuivre, grand module. Mus. asiat, de St.-Pét., -

Pl. CLXXVI, n° 8. Journ. asiat., 1836, p. 19. - Brosset, Revue de num. géorg.,

p. 67, 68, pl. n° 2.

Georges IV Lacha (1212-1223).

Giorgi avait été sacré roi du Karthli du vivant même de sa mère. A la mort de Thamar, l'atabek de Gandza se révolta et refusa de payer le kharadj que la reine lui avait imposé. Le jeune Giorgi marcha sur Gandza et fit rentrer l'atabek dans le devoir. Quelques années après, les Tatars sous la conduite de Gengis-Khan s'em- parèrent de Gandza et allèrent camper dans le territoire de Gag (1220) (2). Giorgi leva des troupes et marcha au-devant du conqué-

(t) Georges IV, fils de Thamar, fut associé au trône par sa mère en 1507. (2) Ibn-Alatir, cité par M. Defremery, Journal asiat., t. XIV, 4* série. - SaniU,

Secret, fid . Crue., liy. Ill, p. 8, ch. m, et ch. v, p. 13.



NUMISMATIQUE DE LA. GÉORGIE. 613

rant, qu'il atteignit sur Ia Berdjoúdj, aujourd'hui Sagana (1). Les Géorgiens furent complètement battus. Les Tatars pénétrèrent alors dans le Qiphtchaq et revinrent en tournant la mer de Derbend, à Qaraqouroum où les attendait Gengis-Khan (2). De là les Tatars furent envoyés sous la conduite de ses fils contre Djélal-Eddin , sultan de Khorassan, qui s'enfuit et chercha avec ses troupes un asile en Géorgie, en 1220(3). Trois ans après, Giorgi Lacha mourait léguant ses États entamés à sa sœur Rousoudan (4).

22. TJ*|- De Giorgi, G*ch«J,Ir <J* Fils de la reine Thamar,

L'Cb'C ÍPt Seigneur De Djawaketh.

K. v¿UJLf Le roi magnifique, j LüoJl Splendeur du monde et de l'empire,

jUb (jj Sjy^ Giorgi , fils de Thamar,

g rf tf Glaive du messie.

Cuivre, moyen module, une variété. Pl. CLXXVI , n° 9.

Adler, Coll. nova, p. 174, n° 112. - Mus. cuf. Borg., p. 59 ; 32. - Erdmann , Num. asiat. Mus. Cas., t. II, p. 753. - Comm. soc. Gotting., t. XIV, p. 90, pl. XIX, 3 (Tychsen).- Castiglioni, p. 348, Pl. XVIII, n° 9. - Marsden, p. 34, pl. XVIII, n° 310.- Journ. asiat., 1836, p. 19, 24, 25.- Brosset, 2e rapp. p. 112.- Hist, de la Géorg., addi t., p. 375. - Barataieff, IIIe partie , pl. IV, n° 1, p. 92-94.

Le prince Barataieff avait lu la légende arabe : Splendeur du monde et de la religion , tandis qu'au contraire on lit parfaitement et de l'em-

pire. Ce titre n'est autre chose que la traduction du mot géorgien Lacha, qui signifie *. celui qui éclaire le monde (5). Le même auteur

(1) V ' Ciracos, Hist., p. 94. - Vartan, Hist. d'Àrm., p. 112. V ' _ » . , .ri J. ■« T-V-Í (2) Tchamitch, t. Ill, p. 202.- Journ. astai.,i. Aiv,j»era. ae m. ueneuicrj,

p. 455, 472, 473, et tirage à part, p. 75 et suiy.- Rachid-Eddin, éd. E. Quatremère, p. 65.

(3) Ibn-Alatir, cité par Defremery, Journ . astai ., t. xiv, p t, (4) Raynaldi, Annales eccies. , t. xni, p. 34U. Leure ue nousouaan au pape

Honorius III, ligne 5. - Ét., Hist, des Orp ch. vi. - Aboulfaradj, p. 459 et suiy. - Tchamitch, t. Ill, p. 179 etsuiv., et 199 et suiv.

(5) Hist, du tiaS'Umpire de Leoeau ; ed. fc. Martin, i Avn,p. *oi, noie z.



61* REVUE ARCHÉOLOGIQUE. avait encore lu la légende géorgienne du droit de la monnaie par le

djawakhethien, mais rien ne justifie un pareil titre. M. Brosset, à l'aide d'un exemplaire très-bien conservé, qu'il acquit à Tiphlis pen- dant son voyage (1) , est parvenu à rétablir d'une manière très-fidèle l'inscription de la monnaie en question , qui doit être lue seigneur de Djawakheth. On sait en effet d'après une histoire manuscrite du cou- vent de Largwis (2), que le roi Giorgi s'empara du Djawakheth sur son neveu Wakhtang, qui s'était révolté contre lui vers l'année 1220.

23. Tb M>Œ +6 BTOin Thb (Pour j]

jjři> JarçWL ¿Soli.) - En l'année

pascale 43. . ? (121 .1) a eu lieu la frappe de cette monnaie. - Au centre dans un entrelacement de nœuds , en deux lignes, la légende : l/T th*P- (Fch(J>Îl)ÏI - Giorgi, fils de Thamar .

ut. iiJ-Ul Le roi des rois, j LoosJt Splendeur du monde et de Tempire,

Giorgi, fils de Thamar, Glaive da messie.

La légende de la marge est entièrement effacée. Cuivre, des rois modules. Pl. CLXXVI, n° 10. Fraëhn, Recensio, p. 540. - Barataieff, IIIe partie, pl. IV,

nOT 1 à 5; pl. V, n°' 6 à 14 , p. 87 et suiv. - Brosset, Revue de num. géorg., p. 68 et suiv.

Parmi les médailles de ce prince rentrant dans la même catégorie , nous trouvons une variété qui a été frappée deux fois sur un morceau de cuivre allongé (pl. CLXXVII , n° 1 ), une autre portant quatre empreintes de chaque côté, frappées avec les matrices du droit et du revers de la monnaie décrite sous le n° 23 (pl.CLXXVII, n° 2). Une médaille semblable est en outre contre-marquée d'une empreinte avec le nom du Rousoudan (Barataieff, IIIe partie, pl. VIII, lettre A).

24. TJï- - Giorgi roi, au centre dans un carré inscrit dans un cercle.

V. ¡s**} Au nom aMJ de Dieu.

(I) Rapports sur un voy. arch, en Géorg. et en Arm.j 2e rapport, p. 112. (2) Brosset, aut. de la ueorgie, ad<m. a.a.1, ve t ortgtne aet enswaws au

Ksan, p. 375.




Billon, modale des deniers. Pl. CLXXVII, n°' 3, 4, 5, 6 et 7. Brosset , Revue de num. géorg., p. 71, 72 ; pl. nos 4, 5, 6, 7, 8. Ces petites pièces conservées ay. Musée asiatique de l'Académie

de Saint-Pétersbourg, ont été trouvées dans les ruines d'une maison deLoré. On lit sur quelques-unes la légende entière, Giorgi roi, et sur d'autres au contraire, il faut presque deviner ( Brosset, noS 6 et 7 ). En publiant ces monnaies dont il existe bon nombre de variétés, M. Brosset avait traduit la légende arabe de toutes ces pièces, par les mots : Dieu est ma suffisance, , il est vrai que sur l'une d'elles , le n° 7 de la pl. IV, dont la légende a été tracée au rebours par le graveur géorgien, on peut lire cette invocation, qui serait une exception fort curieuse ; mais en général les médailles de billon de la trouvaille de Loré, présentent la formule arabe au nom de Dieu , qui se retrouve en géorgien sur les médailles du même genre ap- partenant au règne de Rousoudan (1).

Victor Langlois.

(1) Cf. Routoudan, plus bas, n° 28.

( La fin prochainement. )



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NUMISMATIQUE DE LA GÉORGIE AU MOYEN AGE. DEUXIÈME ARTICLE