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La Pipelette - Journal des enfants des écoles Joliot-Curie, Mozart, Rouget de Lisle, du collège Rouget de Lisle et du quartier de la Houillère Responsable de la publication : M. HERBRETEAU - Collège rue Rouget de Lisle - Dépot légal - Réseau d’Éducation Prioritaire de la Houillère Conception graphique : Kamaï Communication - 06 81 33 66 74 - Imprimé à l’Imprimerie de Nevers. Collège Rouget de Lisle - Charlevillz-Mézières HISTOIRES ENSEMBLE « D’où venons-nous, qui sommes-nous ?» PROJET 2011-2015 Collège Rouget de Lisle - Charlevillz-Mézières NUMÉRO SPÉCIAL ORIGINES Communauté de destins IDENTITÉS CULTURES Mémoires Le mot du Principal « Le projet «D’où venons-nous, qui sommes-nous?» arrive au terme de quatre années scolaires d’existence. Doit-on parler de conclusion? Je ne le pense pas. Des choses sont impulsées et elles se poursuivront. C’est en tout cas l’heure des remerciements. Permettez-moi, Madame Chérifi, de m’adresser directement à vous car je sais que vous aurez l’occasion de lire ce numéro spécial de notre journal de quartier. «Sachez, Madame, que votre venue à Charleville-Mézières, les 24 et 25 octobre 2012, comptera parmi les moments les plus importants de ma carrière de chef d’établissement. Merci pour vos précieux conseils. Merci pour la qualité de vos deux interventions, au Centre Social et Culturel André Dhôtel, qui restent encore aujourd’hui dans la mémoire de nombreux habitants et acteurs du quartier.» Je remercie également Monsieur l’Inspecteur d’Académie ainsi que les Inspec- teurs Pédagogiques Régionaux «d’Histoire-Géographie» et de «Vie scolaire» qui ont toujours montré leur intérêt pour ce projet et nous ont assuré leur soutien. Merci, entre autres partenaires, à Fanny MAUZAT, à Diane REICHART et à Sylvain DESPLANQUES, nos interlocuteurs privilégiés de la communauté d’aggloméra- tion et des services culturels de la ville. Ils n’ont pas été seulement des financeurs! Ils ont été des conseillers et se sont impliqués personnellement dans le projet en participant à plusieurs débats. En nous impliquant dans diverses manifestations culturelles, ils nous ont permis de donner de la visibilité à ce projet. Je ne veux pas oublier Kamel DJAATIT, responsable du secteur « jeunes » du Centre Social et Culturel André Dhôtel, qui est un lien précieux entre le collège et cette structure essentielle du quartier. Merci enfin à Véronique POGGIOLI, à Céline DUPONT et à Mustapha SALHI, tous trois enseignants au collège Rouget de Lisle. Ils ont consacré beaucoup de temps et d’énergie à ce projet (et je sais qu’ils y ont pris plaisir). En ce début d’année scolaire 2015-2016, à l’heure de la mise en place de l’En- seignement Moral et Civique du Parcours Citoyen et du Parcours d’Éducation Artistique et Culturelle, avec la volonté affichée de placer l’Ecole au cœur des valeurs de la République, c’est avec une grande satisfaction et même avec un sentiment de fierté que nous pensons avoir peut-être pris un peu d’avance. Jean-Marcel HERBRETEAU

NUMÉRO PROJET 2011-2015 Le mot du Principal « D’où ...cache.media.education.gouv.fr/file/2016/53/2/160620...du collège Rouget de Lisle à poser les bases du projet «D’où

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La Pipelette - Journal des enfants des écoles Joliot-Curie, Mozart, Rouget de Lisle, du collège Rouget de Lisle et du quartier de la HouillèreResponsable de la publication : M. HERBRETEAU - Collège rue Rouget de Lisle - Dépot légal - Réseau d’Éducation Prioritaire de la Houillère

Conception graphique : Kamaï Communication - 06 81 33 66 74 - Imprimé à l’Imprimerie de Nevers.

Collège Rouget de Lisle - Charlevillz-Mézières

HISTOIRES

ENSEMBLE

« D’où venons-nous, qui sommes-nous ?»

PROJET 2011-2015

Collège Rouget de Lisle - Charlevillz-Mézières

NU

MÉR

O

SPÉC

IAL

ORIGINES

Communauté de destins

IDENTITÉSCULTURES

Mémoires

Le mot du Principal

« Le projet «D’où venons-nous, qui sommes-nous?» arrive au terme de quatre

années scolaires d’existence. Doit-on parler de conclusion? Je ne le pense pas.

Des choses sont impulsées et elles se poursuivront.

C’est en tout cas l’heure des remerciements.

Permettez-moi, Madame Chérifi, de m’adresser directement à vous car je sais

que vous aurez l’occasion de lire ce numéro spécial de notre journal de quartier.

«Sachez, Madame, que votre venue à Charleville-Mézières, les 24 et 25 octobre

2012, comptera parmi les moments les plus importants de ma carrière de chef

d’établissement. Merci pour vos précieux conseils. Merci pour la qualité de vos

deux interventions, au Centre Social et Culturel André Dhôtel, qui restent encore

aujourd’hui dans la mémoire de nombreux habitants et acteurs du quartier.»

Je remercie également Monsieur l’Inspecteur d’Académie ainsi que les Inspec-

teurs Pédagogiques Régionaux «d’Histoire-Géographie» et de «Vie scolaire» qui

ont toujours montré leur intérêt pour ce projet et nous ont assuré leur soutien.

Merci, entre autres partenaires, à Fanny MAUZAT, à Diane REICHART et à Sylvain

DESPLANQUES, nos interlocuteurs privilégiés de la communauté d’aggloméra-

tion et des services culturels de la ville. Ils n’ont pas été seulement des financeurs!

Ils ont été des conseillers et se sont impliqués personnellement dans le projet en

participant à plusieurs débats. En nous impliquant dans diverses manifestations

culturelles, ils nous ont permis de donner de la visibilité à ce projet. Je ne veux

pas oublier Kamel DJAATIT, responsable du secteur « jeunes » du Centre Social et

Culturel André Dhôtel, qui est un lien précieux entre le collège et cette structure

essentielle du quartier.

Merci enfin à Véronique POGGIOLI, à Céline DUPONT et à Mustapha SALHI, tous

trois enseignants au collège Rouget de Lisle. Ils ont consacré beaucoup de

temps et d’énergie à ce projet (et je sais qu’ils y ont pris plaisir).

En ce début d’année scolaire 2015-2016, à l’heure de la mise en place de l’En-

seignement Moral et Civique du Parcours Citoyen et du Parcours d’Éducation

Artistique et Culturelle, avec la volonté affichée de placer l’Ecole au cœur des

valeurs de la République, c’est avec une grande satisfaction et même avec un

sentiment de fierté que nous pensons avoir peut-être pris un peu d’avance.

Jean-Marcel HERBRETEAU

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Revenons quatre ans en arrière!

En octobre 2011, en cours d’Education Civique, le comportement d’une partie des élèves

d’une classe de troisième est perçu comme une démonstration de repli identitaire.

Comment agir face à une telle situation au sein de l’Ecole ?

La question est devenue criante ces derniers mois.

Modestement, nous tentons d’y répondre, en équipe, en sollicitant des personnes expertes,

et en allant au devant des élèves et de leurs familles.

Quand Madame POGGIOLI, professeure principale de la classe vient m’en parler, c’est une

enseignante préoccupée, et même un peu déstabilisée, que je reçois dans mon bureau.

« Monsieur Le Principal, je n’ai jamais rencontré une telle situation depuis que j’enseigne. »

J’ai aussi face à moi une personne extrêmement déterminée, soucieuse de comprendre

ce comportement d’une partie de ses élèves, soucieuse surtout de débattre, d’expliquer,

d’argumenter…

Attachée au quartier de La Houillère, qu’elle connaît bien, elle souhaite mener une

enquête sur les origines des familles qui y vivent. Cette démarche, et un contact renoué

avec Madame Hanifa CHERIFI , Inspectrice Générale de l’Education Nationale et co-

auteur avec Roger FAUROUX du livre « Nous sommes tous des immigrés », permettent, avec

l’aval des élèves concernés, de lancer le projet « D’où venons-nous, qui sommes-nous ? »

Un projet qui va grandir, fluctuer, parfois même risquer de nous échapper, mais qui va nous

passionner durant quatre années.

Un projet qui va nous balloter au gré de multiples sentiments, parfois contradictoires.

Des moments très forts de partage avec les élèves et leurs familles, des moments

d’émotion, mais aussi des moments de doute et de découragement. Avec toujours des

temps très riches de réflexion et de débat au sein d’une équipe qui s’étoffe peu à peu.

Un projet qui va nous rapprocher de plusieurs partenaires soucieux de nous

accompagner dans notre démarche.

Je vous invite à feuilleter cette « Pipelette spéciale » dont la rédaction nous a replongés

dans des moments qui resteront pour nous des moments d’exception. Vous y verrez le

cheminement d’un projet de longue haleine mené autour d’une question dite « très sensible

». Nous avons tenté d’apporter une réponse qui ne peut être qu’un exemple mais qui a

fédéré l’engagement d’un nombre important de personnes de tous horizons et habitées

par le même souhait : « Mieux vivre ensemble. »

J-M. HERBRETEAU

Principal du Collège Rouget de Lisle

EDIT

O

Un débat sur la fraternité et l’engagement citoyen dans une association à l’origine du questionnement

«D’où venons-nous, qui sommes-nous?»

ANNÉESCOLAIRE

2011-2012La réflexion sur la notion d’identité abordée sous l’angle des apports culturels diversifiés que peuvent connaître les individus.

ANNÉE SCOLAIRE2012-2013

La question de la construc-tion de l’identité est élargie à l’ensemble des élèves du collège (le partage des mémoires)

ANNÉESCOLAIRE2013-2014

Comment explorer la question de l’identité par la rencontre

avec des créations culturelles, des auteurs et des artistes?

ANNÉE SCOLAIRE2014-2015

Sommaire

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ANNÉESCOLAIRE

2011-2012A partir du questionnement posé en classe de troisième

par Madame Poggioli, professeur d’Histoire, de Géogra-phie et d’Education Civique, Madame Chérifi aide l’équipe

du collège Rouget de Lisle à poser les bases du projet «D’où venons-nous, qui sommes-nous?»

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En mai 2012, des élèves volontaires et les professeurs se retrouvent sur la Place Ducale pour les « Fêtes de Gonzague », grand moment de rencontre et de partage entre personnes de diverses origines et associations.

Les rencontres avec le public permettent d’évoquer les origines des uns et des autres et également l’histoire de l’immigration dans les Ardennes.

Les élèves volontaires réalisent des panneaux présentant des itinéraires d’immigration avec des photos des lieux d’origine et des témoignages.

Les fêtes de GonzagueUn grand moment de rencontre et de partage

La Pipelette - Numéro Spécial Projet « D’où venons-nous, qui sommes-nous ? » 2011-2015La Pipelette - Numéro Spécial Projet « D’où venons-nous, qui sommes-nous ? » 2011-20154

A l’origine du projet Au collège Rouget de Lisle à Charleville-Mézières, en octobre 2011, un cours d’éducation civique en 3e sur la nationalité et les valeurs de la Répu-blique donne l’occasion aux élèves de débattre sur la fraternité et sur l’engagement citoyen dans une association. Un dialogue s’engage alors entre un groupe d’élèves et leur professeure :- « On voudrait créer une association « Arabes et partage ». »- « Pourquoi partager seulement entre Arabes ? »- « Parce que nous sommes Arabes. »La professeure questionne les élèves sur le pays et la région d’origine de leurs parents, sur eux-mêmes et leur naissance sur le territoire fran-çais. La professeur évoque les pos-sibles origines kabyles… Silence, échanges de regards… Les familles viennent de Kabylie pour la plupart. On conclut que ce n’est pas facile de définir son identité.Le questionnement sur l’identité est amorcé. Les élèves s’interrogent : sommes-nous Arabes ? Français ? Algériens ? Fran-co- algériens?La professeure vient surtout de réaliser que ces jeunes pour la première fois se sont regrou-pés à part, autour d’une identité de rattachement, fondée ni sur les origines et l’histoire familiales, ni sur leur nationalité actuelle liée à leur naissance sur le sol français ou à la na-tionali!té française de leur(s) parent(s). Il existe même une ségrégation spatiale dans la classe. Quelques-uns sont en train de décrocher sur le plan scolaire. Elle leur propose donc de travailler sur les origines et l’identité. Ils sont partants.Le projet « D’où venons-nous, qui sommes-nous ? » est né...

Les bases du projet Les élèves constatent qu’ils connaissent mal l’histoire de l’immigration et de leur famille, les difficultés rencontrées par les parents et les grands-parents et les raisons qui ont motivé l’émigration, entre autres le projet de réussite scolaire et professionnelle des enfants. La Kaby-lie, d’où vient la majorité des familles d’origine

algérienne de la Houillère et de la vallée de la Meuse, est mal connue des élèves : son histoire, sa culture…Les objectifs du projet sont posés :- Faire découvrir la région d’origine et l’histoire des familles aux élèves concernés et aux autres. - Développer le contact avec les familles.- Permettre aux élèves de mieux se connaître et mener à bien leur projet d’orientation en se fixant un objectif de réussite, en limitant ainsi les problèmes de comportement au sein et en de-hors de l’établissement.Un partenariat est mis en place avec le Centre Social et Culturel André Dhôtel, la ville de Charle-

ville-Mézières, la Communauté d’Agglomé-ration « Cœur d’Ardenne » et l’ACSE.

Madame Chérifi, d’origine ka-byle, ancien membre du Haut

Conseil à l’Intégration et de la Commission Stasi (ré-

flexion sur l’application du principe de laïcité), est contactée. Intéressée par le projet, elle vient à Charleville-Mézières, fin juin, pour rencontrer

l’équipe du projet. Elle apporte des pistes de tra-

vail : découvrir les cultures d’origine des familles, amener

les élèves à réfléchir sur ce qui permet de construire une « commu-

nauté de destin »…

Les premières actions du projet Au printemps 2012, les élèves apportent et par-tagent au collège des éléments de leur histoire personnelle et familiale : origines géographiques (Ardennes, autre département, autre pays), ain-si que la date et les raisons de leur arrivée dans le quartier.

Légende photo : Mme Chérifi, ancienne ensei-gnante, Inspectrice Générale, ex-membre du Haut Conseil à l’Intégration, médiatrice chargée de résoudre les conflits liés au port du voile isla-mique au sein de l’Education Nationale, membre de la commission Stasi, et auteur avec Roger Fauroux du livre «Nous sommes tous des immi-grés» (paru aux éditions Robert Lafont en 2003), a immédiatement soutenu le projet.

Les débuts du projet

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Revenons quatre ans en arrière!

ANNÉESCOLAIRE

2012-2013Dans son édition du samedi 20 octobre 2012,

le journal local titre «Les collégiens de Rouget de Lisle invitent à La Houillère Hanifa Chérifi, ex-

membre du Haut Conseil à l’intégration.»Dans la continuité du travail d’enquête et de ré-

fléxion impulsé par les professeurs Mme Dupont et Mme Poggioli, elle propose deux conférences-dé-

bats dans la salle de spectacle du Centre Social et Culturel André Dhôtel. La première sur le thème «L’exil

dans la chanson kabyle», la deuxième sur le thème de «La mémoire perdue de l’immigration algérienne». M.

Salhi, professeur des écoles spécialisé rejoint l’équipe.En mai 2013, «Akel», ex «Gavroche», est invité à présenter

son parcours d’artiste construit autour d’une double culture kabyle et française.

En juin 2012, un voyage à Paris est organisé pour les élèves qui ont réalisé les panneaux d’exposition. Au programme, une visite de la Cité de l’Histoire de l’Immigration, et une visite guidée de l’Institut du Monde Arabe sur le thème « Cultures en partage. Juifs, Chrétiens et Musulmans dans le monde arabe ».

Voyage à ParisCultures en partage

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Au sein de l’établissement, la réflexion se pour-suit. Le projet «D’où venons-nous, qui sommes-nous ? « se poursuit, il évolue.

Les objectifs restent forts:• Tisser du lien entre les élèves, entre le collège et les familles• Partager les mémoires et les culturesRappeler et partager l’histoire, le rôle et les va-leurs de l’école de la République• Aider les élèves en difficulté (REP) à réussir leur scolarité et leur projet d’orientation• Associer au projet des acteurs locaux (CSC An-dré Dhôtel, médiathèque «Voyelles», «Les enfants de Gonzague»...)

« Nous sommes dans une communauté de destin.«... aborder la question de l’intégration de la po-pulation immigrée et la question de l’identité...C’est bien que l’Ecole s’attelle à ce sujet. Ce n’est pas évident ce que fait le collège Rouget de Lisle. C’est un enjeu, une gageure sur l’avenir qu’ils sont en train de construire. Quand Mme Poggioli a rencontré des pro-blèmes en classe, elle s’est interrogée. Faut-il sanctionner? Elle aurait pu le faire. Et finalement

non, elle a décidé de chercher à comprendre ce qui se passait. On ne réglera jamais rien en refusant de regarder les personnes en face. Je crois que nous sommes dans une communauté de destin.Quand on veut revendiquer sa culture, il faut se donner la peine de la connaître. Plus vous la connaissez, plus vous êtes mesuré.Aller à la découverte de sa culture permet de devenir un citoyen éclairé.»

Mme Cherifi lors de la conférence du mercredi 24 octobre 2012

En parlant de communauté de destin, Mme Cherifi a mis le projet sur les rails

Extrait du journal l’Ardennais

AFFICHEConférences de Mme CHERIFI

Le Centre SoCiaL et CuLtureL andré dhôteL et Le CoLLège rouget de LiSLe

vous invitent aux deux conférences-débats

MERCREDI 24 OCTOBRE 2012Salle de spectacle du Centre Social et Culturel André Dhôtel

88 rue Albert Poulain 08000 CHARLEVILLE-MEZIERES

20H30

Données par

Mme HANIFA CHERIFI

Ancien membre du haut conseil à l’intégration

et co-auteur avec M. Roger FAUROUX

du livre «Nous sommes tous des immigrés» (2003)

« L’EXIL DANS LA CHANSON KABYLE»14H00

Cheikh EL HASNAOUI, Slimane AZEM, IDIR, Rachid TAHA

   

« LA MÉMOIRE PERDUE DE L’IMMIGRATION ALGÉRIENNE »

Réservation conseillée au 03.24.33.13.85. (CSC André Dhôtel)

Affiche de la conférence du mercredi 24 octobre 2012

Le Centre SoCiaL et CuLtureL andré dhôteL et Le CoLLège rouget de LiSLe

vous invitent aux deux conférences-débats

MERCREDI 24 OCTOBRE 2012Salle de spectacle du Centre Social et Culturel André Dhôtel

88 rue Albert Poulain 08000 CHARLEVILLE-MEZIERES

20H30

Données par

Mme HANIFA CHERIFI

Ancien membre du haut conseil à l’intégration

et co-auteur avec M. Roger FAUROUX

du livre «Nous sommes tous des immigrés» (2003)

« L’EXIL DANS LA CHANSON KABYLE»14H00

Cheikh EL HASNAOUI, Slimane AZEM, IDIR, Rachid TAHA

   

« LA MÉMOIRE PERDUE DE L’IMMIGRATION ALGÉRIENNE »

Réservation conseillée au 03.24.33.13.85. (CSC André Dhôtel)

Affiche de la conférence du mercredi 24 octobre 2012

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11La Pipelette - Numéro Spécial Projet « D’où venons-nous, qui sommes-nous ? » 2011-2015

Concert AkelAprès avoir fait plus de 10 ans de scène sous le nom de Gavroche, l’artiste, né à Givet d’une famille ka-byle, revient sous le pseudonyme d’Akel ( « Terre » en kabyle ). Il se produit Place Ducale.

A raison d’une heure par semaine, les élèves d’une classe de 5ème travaillent sur le thème des étran-gers en France avant le XIXème siècle. Ils réalisent des panneaux qui sont présentés sur la place Du-cale à l’occasion des « Fêtes de Gonzague », orga-nisées par la ville Charleville-Mézières dans le cadre des actions interculturelles. C’est en pensant à ces « Fêtes de Gonzague », que Mustapha Salhi prend contact avec le chanteur et romancier « Akel », ex « Gavroche ». Le parcours

de l’artiste oriente le projet vers la question de la double culture dans la construction de l’identité d’un individu. Une nouvelle conférence-débat «De Gavroche à Akel: culture(s) et identité(s)» est organisée le mardi 7 mai au CSC André Dhôtel. Elle réunit Akel et Lyès MENACER, journaliste au quotidien algérien «La Tri-bune», en résidence à Charleville-Mézières.Akel est «tête d’affiche» aux « Fêtes de Gonzague », le 11 mai 2013, sur la place Ducale.

Les Fêtes de Gonzague 2013

La Pipelette - #75 - Avril 20158

DE GAVROCHE A AKEL :Culture(s) et identité(s)

LE CENTRE SOCIAL ET CULTUREL ANDRE DHÔTEL ET LE COLLÈGE ROUGET DE LISLEvous invitent à la conférence-débat

Saïd BOUAMAMA Lyes MENACER

donnée par Akelavec la participation de

Saïd BOUAMAMA, sociologue et chargé de recherche à l’IFAR

et Lyes MENACER, journaliste au quotidien algérien «La Tribune»

Salle de spectacle du Centre Social et Culturel André Dhôtel,88 rue Albert Poulain 08000 CHARLEVILLE-MÉZIÈRES

MARDI 7 MAI 2013 à 20h00

Affiche de la conférence du mardi 7 mai 2013

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13La Pipelette - Numéro Spécial Projet « D’où venons-nous, qui sommes-nous ? » 2011-2015

«Couleur de peau: miel» et «Comme un lion» (films pro-grammés au festival des En-fants du Cinéma)

autour du thème «La guerre d’Algérie»

Visionnage et critique de films

Rencontre avec la troupe de marionnettistes Arnica

12 La Pipelette - Numéro Spécial Projet « D’où venons-nous, qui sommes-nous ? » 2011-2015

Les honneurs de la Pipelette(journal du REP et du quartier tiré à 2000 exemplaires)

Une double page de La Pipelette n°68, de juin 2013, relate diverses actions menées dans le cadre du projet:

dans le cadre de la semaine de la presse

Rencontreavec Lyes Menacer

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ANNÉESCOLAIRE

2013-2014L’interrogation de l’équipe sur la no-

tion d’identité évolue. Il y a tout d’abord la volonté de ne pas

focaliser sur l’identité et la culture kabyles. Il y a ensuite le souhait d’étendre le projet

à tous les élèves car chacun est face à son avenir et à la nécessité de déterminer quel

adulte il souhaite devenir. Cela semble plus compliqué pour les élèves

ayant des parents originaires d’un autre pays car s’ajoute la question de la double culture.

En tout cas, la question se pose pour tous, et c’est probablement de façon plus globale qu’il faut l’en-

visager.Selon Amin Maalouf, dans son livre « Les identités meur-

trières » paru aux éditions Grasset, tout individu se trouve face à la nécessité de déterminer son identité person-

nelle, en faisant la synthèse de deux sources d’éléments constitutifs de l’identité : l’une verticale (mes parents, mes

ancêtres) et l’autre horizontale (mes relations sociales, mes amis, mes rencontres, l’Ecole...)

Il apparaît donc important de permettre à tous les élèves de mener une réflexion sur leur identité au regard de leur histoire per-

sonnelle et familiale. On favorise ainsi un échange et un partage des mémoires qui permet la connaissance et la reconnaissance

de chacun. On donne pleinement au projet la dimension de « communauté de

destin » dont parle Madame Chérifi.

Danses ChaouiesSur scène, Théo et Dounia présentent des danses Chaouies, dé-couvertes et travaillées avec Lyes MENACER.

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Sur le stand du collège Rouget de Lisle, animé par les acteurs du projet, des panneaux consacrés à la famille AMROUCHE, Jean, sa sœur Taos, leur mère Fadhma Aït Mansour. C’est le fruit d'un travail réalisé au collège et déjà présenté lors de la journée "portes ouvertes" de l’établissement le samedi 6 avril.

Jean Amrouche est sans conteste le pionnier de la littérature algérienne de langue française. Sa personnalité et son œuvre suscitent un intérêt toujours grandissant. Son Journal, témoi-gnage capital, et ses correspondances sont en voie de publi-cation. Les jeunes écrivains et poètes maghrébins qui ont « tâté les blessures de la différence », vécu « déchirés sur le tranchant qui césure le nous des autres » font intensément écho à ses idées, à sa longueur de vue et à sa pensée très tôt sollicitée par l’universalisme.

Jean AmrouchePionnier de la littérature algérienne

Les cartes «proverbe» conçues par Lyès MENACER et un groupe d’élèves sont offertes et font de nom-breux heureux.

Proverbes Kabyles « Pose la main sur ton cœur: il te dira et tu compren-dras» « Mieux vaut une vérité qui fait mal qu’un mensonge qui fait plaisir» « Celui qui est debout, tout le monde l’entoure; celui qui est tombé, personne ne le connait»Dicton Kabyle« Le bien et le mal sont frères»

Cartes «proverbe»

Extrait d’un panneau réalisé par les élèves

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17La Pipelette - Numéro Spécial Projet « D’où venons-nous, qui sommes-nous ? » 2011-2015

Les chants et comptines collectés dans les familles font l’objet de séances de répétitions avec Ma-dame Husson, professeur d’éducation musicale du collège. Après quelques représentations dans les écoles maternelles du quartier, les titres sont prêts à être enregistrés. Pour cela, on bénéficie des moyens très professionnels de l’association «Animation Mu-sique Enseignement» (AME). Morgan Malicet, technicien son, assure les prises

de son et le mixage. Valentin Toussaint accompagne les élèves à la guitare.

Les illustrations du CD sont réalisées par les élèves lors d’ateliers organisés au sein du CDI. Le livret permet d’avoir le texte écrit au plus près de la langue d’origine mais en alphabet latin afin de per-mettre l’exploitation du CD en chant. La réalisation informatique et graphique est assurée par Mme Binet, professeur d’arts plastiques au collège.

La réalisation du CD«Chansons et comptines de nos mémoires»

Français, éducation musicale, arts plastiques... Le projet a une dimension pluridisciplinaire.

L’édition 2014 des « Fêtes de Gonzague » permet à nouveau de réunir, sur la place Ducale, des associations et des personnes issues d’origines diverses pour d’enrichissants échanges d’expé-riences, et des moments de partage des mémoires.

Des élèves de cinquième et les ensei-gnants du collège Rouget de Lisle in-terprètent sur scène quelques chants et comptines tirés d’un CD en prépa-ration.

Sur le village associatif, élèves et ensei-gnants présentent au public le projet « D’où venons-nous, qui sommes-nous ?». Le public découvre, sur des panneaux réalisés au collège, les textes des chan-sons et comptines collectées par les élèves au sein de leur famille. Ils sont accompagnés des illustrations du futur CD, de photos d’objets liés à l’histoire personnelle et familiale des élèves

Les Fêtes de Gonzague 2014

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La Pipelette - Numéro Spécial Projet « D’où venons-nous, qui sommes-nous ? » 2011-2015

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La programmation du «Festival des Enfants du Cinéma»

sert de support au projet.

En Arabie Saoudite, Wadj-da, douze ans, se bat contre les traditions pour avoir un vélo, activité in-terdite aux filles. Elle tente d’affirmer une personnali-té qui va à l’encontre des règles et des valeurs trans-mises.

Tal, une jeune israélienne noue une relation vir-tuelle via internet avec un jeune palestinien. En dépit des interdits impo-sés, ils poursuivent leurs relations. Ils placent leur choix personnel au-des-sus des pressions sociales et familiales.

La culture, levier pour s’épanouir et réussir

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Bien plus que tout support trai-tant des origines, ce film permet d’engager avec les élèves dé-crocheurs une discussion sur la difficulté des adolescents à définir leur personnalité et leur identité. A travers l’exemple du personnage principal, il est possible de dé-battre de la tendance de nom-breux jeunes à adopter et afficher une identité qui ne correspond pas vraiment à leur personnalité

Blackbird

Wadjda

Une bouteilleà la mer

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http://stains-beaupays.nouvelles-ecritures.francetv.fr/

STAINSBEAUPAYS.FR permet de visionner une vi-déo "autoportrait" réalisée par des jeunes de la ville de Stains en banlieue parisienne. Ce projet a permis aux jeunes de Stains de se recentrer sur eux-mêmes et sur leur histoire per-sonnelle et d’échapper aux influences liées aux phénomènes de bande. Les jeunes du collège Rouget de Lisle expriment l’idée de faire de même. Malheureusement, ils ne se donnent pas les moyens d’y parvenir, ce qui remet en cause le projet. L’équipe s’interroge sur le lien entre l’identité personnelle en construction chez un adolescent et sa capacité à s’affranchir de toute influence de groupe. Il s’agit d’aider l’adolescent à s’autodéterminer dans une iden-tité et une personnalité propres, et à définir un projet de vie et un projet professionnel.

Stainsbeaupays

Une émission télévisée du magazine "Thalassa", consacrée au littoral algérien, permet d'aborder la question de la double culture. Lors de cette séance, les élèves se montrent at-tentifs et intéressés pendant 15 minutes. Ensuite, ils adoptent des comportements moqueurs, avec regards et propos provocateurs entre eux. Certains enseignants expriment une certaine las-situde. D’autres réaffirment la nécessité d’aider les élèves à se recentrer sur leur histoire personnelle et familiale pour éviter la recherche d’une re-connaissance dans un groupe ou une bande.

ThalassaLa question de la double culture

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Face aux problèmes comportementaux et aux difficultés sco-laires rencontrées par plusieurs élèves de quatrième, un dispo-sitif d'accompagnement et de suivi des élèves en situation de décrochage est mis en place dans le cadre du projet. Une série de rencontres et d'entretiens permet de recentrer ces élèves sur leur histoire et leurs intérêts personnels, sur leur culture d'origine et la notion d'identité personnelle, sur leur capacité à s'autodéterminer sur un projet de vie, sur un projet professionnel.

• Entretiens en groupe, puis de façon individuelle sur l'histoire personnelle et l'histoire familiale, sur le rapport à l'Ecole et aux enseignants, sur le projet de vie (projection dans la vie

d'adulte à travers le projet professionnel)• Discussions autour de reportages et d'œuvres qui donnent aux élèves l'occasion de s'interroger sur les questions de double culture et d'identité personnelle.

Lors des ces échanges, les enseignants constatent à quel point le phénomène de bande entre ces élèves décrocheurs est pré-gnant. Rapidement, ils en viennent à des entretiens individuels. A la fin de l’un de ces entretiens, un des élèves les plus perturba-teurs leur dit : « C’est bien de pouvoir parler avec des profs sans se prendre la tête avec eux ». Par la suite, cet élève change de comportement et détermine un projet professionnel.

Autres actionsmenées avec des élèves de quatrième

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ANNÉESCOLAIRE

2014-2015Le collège Rouget de Lisle, le Centre Social

et Culturel André Dhôtel, la médiathèque «Voyelles»... le projet investit différents es-

paces de diffusion de la culture.

Le Théâtre de Charleville-Mézièresdevient un partenaire précieux du projet

Des spectacles et des rencontres avec des artistes

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Nicolas Bonneau rencontre les élèves du collège.

Muhammad Ali, ils connaissent.

Dans « Ali 74 », Nicolas Bonneau, conteur et metteur du spectacle, nous fait revivre et partager un mo-ment historique du sport mondial. La rencontre avec les élèves démontre que le sport et son histoire constitue un patrimoine commun toutes ori-gines et toutes générations confon-dues. Lors de cette rencontre, Nico-las Bonneau explique comment « le combat du siècle » devient pour Muhammad Ali un moyen de reven-dication identitaire.

Ali 74Dans « Yo Gee Ti », le chorégraphe Mourad Merzouki réunit sa troupe de danse Hip-Hop et une troupe de danseurs contemporains de Taïwan. La rencontre sur scène entre des musiques et des danses d’univers culturels divers permet à Mourad Merzouki de démontrer qu’on peut s’affranchir des fron-tières qui réduisent trop souvent les individus à leur culture d’origine.

Yo Gee Ti

A travers différents rôles, Nouara Naghouche pratique un humour qui lui permet d'évoquer son par-cours de jeune femme d'origine maghrébine ayant grandi en Al-sace. Elle rend compte ainsi de la complexité et de la richesse des différentes identités cultu-relles telles qu'elles sont vécues au quotidien dans les quartiers.

SacrificesRencontre avec Kamel, danseur professionnel

de la compagnie

«Kamel, un danseur de la troupe «Käfig», est venu au collège nous parler du spectacle «Yo Gee Ti» et de sa propre histoire de danseur.Il a commencé la danse à 15 ans. Il essayait de faire des figures avec des copains. Il rêvait d’arriver à tour-ner sur la tête. Il est entré dans une troupe de hip-hop à Lyon et est de-venu danseur professionnel. Il a ra-conté qu’il avait beaucoup travaillé et qu’il était fier de son parcours. Il a beaucoup voyagé grâce à son métier de danseur professionnel.»

Naomi (élève de 6A)

Pour Kamel, un mot martelé: le travail...

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Parution de “Houille, Houille : 16 autoportraits qui font du bien”

En décembre 2014, les travaux réalisés par les élèves dans les deux centres sociaux et culturels de la ville sont exposés à la médiathèque “Voyelles”. Quelques mois après, le travail mené avec Lénon a donné naissance à …

“Houille, Houille!” est à lire sur : http://flblb.com/ rencontre-charleville-mezieres/

Après la remise des livres… séance « dédicaces » pour Lénon

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Pendant 4 demi-journées pendant les va-cances de la Toussaint, des élèves de sixième et de cinquième se retrouvent au Centre Social et Culturel André Dhôtel pour travailler avec Lénon, auteur de BD au sein des éditions FLBLB. L’objectif est de réaliser un recueil de fan-zines et de textes courts illustrés par des dessins. Des recherches préalables, orga-nisées durant le temps scolaire, ont per-mis de préparer la rencontre avec Lénon : objets, histoires, recettes et chansons en lien avec l'histoire personnelle et familiale. Le projet s’inscrit dans un partenariat qui réunit des jeunes de deux quartiers : la Houillère et la Ronde-Couture.

Le groupe est accueilli au Centre Social et Culturel André Dhôtel par M. Kamel DJAATIT, responsable du secteur « jeunes ». Lénon invite chacun à produire textes, dessins, et fanzines pour évoquer sa personnalité, son identité. Un exercice qui s’avère plus compli-qué que prévu !Il n’est pas toujours aisé de parler de soi et de se

livrer. Pour certains, l’histoire personnelle et familiale est faite d’évènements dont ils n’ont pas forcé-ment envie de parler. Lénon est d’ailleurs obligée de redéfinir la demande sous la forme : « Racontez une fois où, dans votre vie, vous vous êtes sentis différents des autres ». Rendez-vous est pris pour une exposition qui sera organisée au mois de dé-cembre à la Médiathèque « Voyelles ».

Rencontreavec l’auteur de bandes dessinées, Lénon (octobre 2014)

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De nouveaux spectaclesau théâtre de Charleville-Mézières

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Pavement (décembre 2014)

La rencontre avec des danseurs américains, noirs et blancs, de la troupe de Kyle Abraham, a permis aux élèves de constater que l’identité est multiple. Elle est composée de multiples influences: ce que l’on reçoit de notre histoire familiale, ce que l’on construit par nos relations avec les autres...

Ateliers de danse en EPS, en 4ème

En bande-dessinéela rencontre avec Lénon vue par les enfants

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Quel point commun entre un juif allemand de 84 ans et un jeune palestinien de 14 ans? Bien peu semble-t-il... et pourtant, Ali et Zamskoy finissent par découvrir, dans leur vécu, un point commun, qui va sceller une amitié très forte…Les élèves de 3ème ont réfléchi à « ce qui nous rapproche », au-delà des apparences.

Les collègiens ont découvert le film primé de la

25ème édition du Festival des

Enfants du Cinéma“KADDISCH POUR UN AMI”

(février 2015)

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Epilogue

« Le débat à l’origine du projet portait sur l’engagement du citoyen dans un projet associatif

où s’exerce la solidarité. De la proposition suivante faite par un groupe d’élèves: « On n’aide

que ceux qui sont comme nous, qui ont la même identité » et de l’interrogation sur l’identité

du « nous » a émergé le projet « D’où venons-nous, qui sommes-nous ? ».

Quatre ans plus tard, ces enjeux sont toujours d’actualité au sein de l’école, modèle réduit

de la société et lieu d’apprentissage. Un lieu de construction et de transmission des règles et

des valeurs de la République et de la société de demain. L’Ecole doit développer la solida-

rité et la fraternité, l’égalité, au-delà des différences et dans le respect des autres, dans le

projet commun de vivre ensemble. Les élèves doivent se projeter dans une « communauté

de destin », selon l’expression d’Hanifa Chérifi, dans laquelle, futurs adultes et citoyens, ils

vont habiter et faire des choix ensemble. Le collège doit aussi permettre aux élèves adoles-

cents d’apprendre à réfléchir et à construire par eux-mêmes leur identité, entre ce qui vient

de leur famille et ce qui vient de l’extérieur (collège, associations fréquentées, medias et

réseaux sociaux).

Or en quatre ans, les réseaux sociaux ont pris de plus en plus d’importance. Tous les ados

sont connectés en permanence via leur mobile, à leurs « amis », aux « groupes » dont ils

sont devenus membres. L’actualité nationale et internationale, le climat d’inquiétude, ali-

mentent les radicalisations de tous ordres. Tout cela renforce les tentations de se replier sur

une identité, une personnalité ou une appartenance à une « communauté de substitution ».

On ne peut pas laisser à l’extérieur du collège (notamment réseaux sociaux) le soin de tra-

vailler sur la personnalité et l’identité de l’élève, en sachant que très souvent l’adolescent se

place sur cette question en opposition avec des parents démunis. Il est donc fondamental

que nos collégiens, à la sortie de l’enfance et en pleine quête de leur identité et de leur

projet d’adulte, trouvent au collège une écoute, un lieu où ils peuvent s’interroger sur eux-

mêmes : d’où ils viennent, ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent devenir. Nous avons le sentiment

qu’il nous faut apprendre à considérer la personne en construction au-delà de l’élève et du

travail scolaire. La plupart des élèves en ont besoin à des degrés différents, et notamment

lorsqu’on constate des propos, des comportements ou des changements d’attitudes inquié-

tants. Avec les familles et en collaboration avec les partenaires locaux, nous tentons d’aider

chaque élève à se recentrer sur lui-même et son histoire personnelle. L’objectif est de déter-

miner ses propres choix et réaliser un projet vraiment personnel d’orientation et de vie pour

l’adulte qu’il souhaite devenir.

Bien se connaître et connaître la société dans laquelle on grandit... Deux conditions qui nous

semblent essentielles à l’adhésion aux valeurs de la République et au projet commun de

faire société. »

Véronique POGGIOLI, Céline DUPONT, Mustapha SALHI.

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«Ce que le jour doit à la nuit» (février 2015)

Pour Hervé Koubi, le chorégraphe, la danse est pa-reil à la dentelle. faite d’enchevêtrement, de tissage complexe.«La dentelle est avant tout une manière de créer le jour, le jour dans un tissu, le jour dans la matière... le jour dans mon histoire...». Koubi

(Site : www.cie-koubi.com)

En plus de la réflexion menée en classe, les élèves de 6ème ont rencontré les danseurs dans des ateliers

Les élèves du projet ont lu des extraits du roman de Yasmina Khadra, « Ce que le jour doit à la nuit », dont le titre a inspiré Koubi. Ils ont dessiné des planches de BD en sélectionnant des passages.