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Nutrition pour les femmes enceintes séropositives au VIH, les mères
séropositives au VIH allaitantes et leurs
nourrissons (jusqu'à l'âge de 2 ans)
Module 7
But Prodiguer des conseils permettant de contribuer à
des issues favorables pour les mères VIH+ et les enfants séronégatifs exposés (moins de 2 ans)
ObjectifsPour savoir comment aider les FEMA séropositives :
1. à protéger et améliorer leur état nutritionnel2. à protéger leurs bébés tant de la malnutrition
que de la TME du VIH3. à obtenir les informations et le soutien dont elles ont
besoin pour prendre de bonnes décisions relatives à l'alimentation des bébés.
Nutrition, grossesse et VIH : Quels liens entretiennent-ils ?
• Une bonne nutrition est indispensable pour protéger l'état nutritionnel de la mère et de l'enfant
• Sans une prise en charge minutieuse, le VIH va éroder l'état nutritionnel à terme, exposant les FEMA séropositives à un risque plus important de morbidité/mortalité au cours de la grossesse
• Le VIH accroît le risque d'issues défavorables de la grossesse.
Que faut-il donc aux FEMA séropositives pour protéger
leur état nutritionnel ?1. Elles doivent connaître leur statut sérologique
quant au VIH !2. Elles doivent être vigilantes au sujet de la
surveillance de leur poids et respecter les conseils nutritionnels
3. Il leur faut davantage de nourriture : les besoins nutritionnels des FEMA séropositives sont plus importants que celles des FEMA séronégatives (selon les directives de l'OMS).
Outre les besoins spécifiques des PVVIH, les FEMA
séropositives requièrent : Grossesse Allaitement
Energie
285 kcal/jour supplémentaires au-delà des niveaux où la femme n'est pas en état de grossesse
500 kcal/jour supplémentaires au-delà des niveaux où la femme n'est pas en période de lactation
Protéines
71 grammes/jour
71 grammes/jourSource:The National Academies. Dietary Reference Intakes for Energy, Carbohydrate, Fiber, Fat, Fatty Acids, Cholesterol, Protein, and Amino Acids. Washington, D.C. The National Academies, 2002.
Objectifs de la prise en charge nutritionnelle pour les FEMA
séropositives1. Protéger la santé de la mèreen s'assurant
que les objectifs fondamentaux de la prise en charge et du soutien sont atteints : tout ce quiestimportant pour la FEMA séronégative est particulièrement important pour la FEMA vivant avec le VIH
2. Promouvoir et appuyer des pratiques sûres et éclairées d'alimentation du bébé
• Un régime alimentaire diversifié est la meilleure source de micronutriments.
• Utiliser les directives du ministère de la Santé pour la supplémentation en micronutriments des FEMA et, s'il en existe d'autres, plus spécifiquement axées sur les FEMA séropositives, utiliser ces dernières.
• Se conformer aux directives nationales dans la mesure où une supplémentation dépassant les RAR s'est avérée source d'augmentation de la TME.
Les FEMA séropositives doivent-elles prendre une supplémentation en micronutriments ?
Sigles utilisés dans ce secteur de programme :
• PTME ou PTPE ?• AME : Allaitement maternel exclusif• AC : Aliment ou Alimentation complémentaire • AS : Aliment ou alimentation de substitution
(au lait maternel)• AM : Alimentation mixte : le fait de donner tout
aliment ou boisson autre que le lait maternel pendant les 6 premiers mois
Comment se transmet le VIH au cours de l'allaitement ?
• Le VIH est présent dans le lait maternel• Le VIH pénètre le circuit sanguin de
l'enfant à travers les parois buccale et abdominale ou les intestins
• Il est beaucoup plus facile de trouver une porte d'entrée quand les parois de ces parties sont endommagées d'une manière ou d'une autre.
Quel est les risque et à quel moment est-il le plus élevé ?
Données obtenues de Linkages (2006). Allaitement maternel et VIH et sida : Foire aux Questions (FAQ)
100
25
94
Sur 100 femmes d'une communauté enregistrant une prévalence du VIH de 25 % chez les mères à l'accouchement,
25 sont infectées par le virus,
sur les 25 qui sont infectées,
9 transmettront le virus à leurs bébés.
Sur les 9 mères qui transmettent le virus,
4 le feront à travers l'allaitement
Quels sont les facteurs de risque ?
Bien que la plupart des bébés ne contracteront pas le VIH à partir du lait maternel, les facteurs de risque incluent les suivants : – Alimentation mixte – Mauvais statut immunitaire de la mère :
Charge virale élevée et/ou numération CD4 faible
– Problèmes mammaires : mastite abcès, etc.
– Lésions dans la bouche du bébé
Les femmes sous traitement aux ARV
peuvent-elles toujours allaiter ? OUI !• Les femmes enceintes ou mères allaitantes
nécessitant un traitement aux ARV devront le commencer dès que possible, car le colostrum est beaucoup plus dense en nutriments et en antioxydants que le lait maternel
• Les mères allaitantes devront continuer à prendre leurs ARV
• Les mêmes conseils sont prodigués tant aux mères allaitantes sous ARV qu'à celles qui ne le sont pas
Pourquoi alors l'allaitement maternel reste-t-il recommandé ? Plusieurs études ont montré que dans les
environnements aux ressources limitées,
1. Le risque de morbidité/mortalité auquel s'expose un bébé par l'utilisation des substituts au lait maternel est beaucoup plus élevé que celui de la transmission à travers l'allaitement maternel.
2. L'allaitement maternelexclusif est associé à des niveaux très faibles de TME
Par conséquent, l'allaitement maternel exclusif est préconisé sauf si l'alimentation de substitution satisfait aux critères AFADS.
Graphique de FHI/Impact
Que sont les critères AFADS?
A pour AcceptableF pour FaisableA pour Abordable économiquementD pour DurableS pour Sûr
Source : Adapté de OMS (2003). "VIH et alimentation des nourrissons : Guide destiné aux gestionnaires et superviseurs de soins de santé”.
Exercice N° 1
Derrière le sigle : Comprendre l'AFADS
Les mères séropositives doivent-elles allaiter ?
• L’allaitement maternel exclusif est recommandé pour les 6 premiers mois sauf si une alimentation de substitution est AFADS
• A 6 mois, si une alimentation de substitution n'est toujours pas AFADS, il est recommandé de poursuivre l'allaitement maternel et d'y adjoindre des aliments complémentaires
• Il faudra arrêter l’allaitement maternel dès qu’un régime exempt de lait maternel, sûr et approprié sur le plan nutritionnel peut être mis en œuvre.
Comment rendre l'allaitement maternel plus sûr pour les mères
séropositives et leurs bébés ?• Appuyer l'accès des femmes aux
programmes PTME-Plus et au dépistage du VIH
• Leur garantir une bonne nutrition tout au long de la grossesse et de l'allaitement
• Appuyer l'allaitement maternel exclusif, un sevrage en toute sécurité et la prévention/la prise en charge précoce des problèmes mammaires
Quelles autres méthodes permettraient de rendre
l'allaitement maternel plus sûr pour les mères séropositives et
leurs bébés ?• Introduire un schéma posologique TARHA le plus tôt possible là où de besoin
• Traiter le lait maternel exprimé sous source de chaleur, solaire ou autre, pour aider au sevrage
• Introduire une banque de lait maternel provenant de donneuses ou de nourrices au sein séronégatives au VIH
Comment un praticien peut-il aider à rendre la transition de
l'allaitement maternel vers d'autres formes d'alimentation
plus sûre ?• En aidant les familles à appliquer les critères AFADS à leur propre situation
• En fournissant des micronutriments et suppléments alimentaires pour enfants appropriés à l'arrêt de l'allaitement maternel
• En prodiguant des conseils et en apportant du soutien pour un sevrage en toute sécurité et dans le choix d'aliments de sevrage appropriés
Graphique de FHI/Impact
En l'absence de lait maternel, comment nourrir les bébés ?
• Très peu d'informations existent sur la manière de nourrir des bébés de 6 à 9 mois sans lait maternel
• Le lait maternel fournit en général :– 60 à 80 % d'énergie et de protéines– 50 à 90 % de micronutriments– 60 à 100 % de liquides
A quoi ressemble le régime alimentaire
adéquat d'un bébé ?
Dans un milieu traditionnel, ceci constituait l'alimentation d'une
journée pour un bébé âgé de 6 à 9 mois
* Nous remercions Jean Humphrey de nous avoir permis d'utiliser ces photos prises au Zimbabwe.
Davantage d'aliments mais on est loin du compte…
On y est presque – mais plusieurs suppléments
restent nécessaires
Tout prêt du but...quelques suppléments en fer seraient quand
même bienvenus !
C'est parfait, grâce à la complicité des ATPE !
Comment les praticiens peuvent-ils rendre
l'alimentation de substitution plus sûre ?• En dispensant l'éducation requise et, là où de besoin, en
apportant un soutien tangible (argent en espèces, suppléments, denrées gratuites)
• En fournissant de l'eau salubre et des conditions environnementales favorables
• En obtenant le soutien de la famille et la compréhension de la communauté
• En assurant la prise en charge et le suivi postnatals• En dépistant les mères et en ciblant celles qui sont le plus
exposées au risque • En prenant les mesures idoines pour éviter l'utilisation inutile
de produits d'alimentation de substitution (propagation).
Comment les praticiens peuvent-ils s'assurer que les
bébés exposés au VIH grandissent ?• En utilisant les connaissances
disponibles sur la nutrition infantile et sa programmation
• Ces systèmes peuvent être adaptés--et le personnel/les volontaires formés-- pour garantir aux bébés exposés au VIH et à leurs mères une orientation et un suivi adéquats
Comment un praticien peut-il utiliser ceci pour
améliorer la programmation ?1. En mettant l'éducation à la nutrition, l'évaluation et les
conseils nutritionnels à la portée de toutes les FEMA séropositives et de leurs bébés
2. La prise en charge et le soutien nutritionnels des mères séropositives et de leurs bébés peuvent être autonomes ou s'intégrer dans les programmes de santé génésique, d'aide alimentaire, de SAD, de TARV, etc.
3. L'aide alimentaire est une ressource très utile pour les programmes axés sur les FEMA séropositives ; toutefois, il serait judicieux de s'attacher les services de conseillers techniques expérimentés pour la phase de conception et la mise en oeuvre.