No 122 • 27 août 2012 Supplément de Tout l’Immobilier No 643

La maison vit au rythme des saisons et, puisque le calendrier officiel n’a fixé la fin de l’été qu’à la troisième se-

maine de septembre, la maison vit encore bel et bien dans cette période magique où tout est léger et sympathique, insouciant et facile. Seul objectif: la joie de vivre! Et seul objectif (annexe): la recherche de la vérité des choses, l’abandon au délice de l’instant présent, le sentiment du temps qui passe doucement et tendrement…

L’art de la légèreté, l’art du peuEtablie au Japon depuis des décennies, la Française Dominique Loreau a trouvé au Pays du Soleil levant une source de philosophie et de sérénité qui l’accompagne désormais dans toute sa vie et dans les moindres instants de son existence. Après avoir expliqué dans son premier livre, «L’art de l’essentiel», qu’il fal-lait s’alléger pour retrouver le sens des vraies sensations et des vrais bonheurs, elle ex-plique dans un nouveau livre, une espèce de bréviaire de poche intitulé «L’infiniment peu» (Editions J’ai lu, 12 fr. 30), qu’il s’agit de se

concentrer sur «le peu» - le peu de richesses, le peu d’obligations, le peu de possessions - pour accéder à une liberté et une tranquillité d’âme absolues.

Pour repenser la vie à la maisonUne démarche qui ne concerne pas unique-ment la vie mentale et intellectuelle, explique-t-elle, mais l’ensemble la vie quotidienne, à commencer par ce qu’elle peut avoir de plus simple et de plus répétitif: l’aménage-ment de la maison, l’atmosphère de la mai-son, la décoration de la maison. Car c’est en repensant ce monde immédiat qui nous entoure qu’une certaine prise de conscience va émerger peu à peu. Faut-il vraiment vivre parmi un amoncellement de meubles? Faut-il vraiment vivre dans une cacophonie de couleurs plus ou moins vives et parfois peu harmonieuses? Faut-il vraiment vivre dans un espace qui se réduit sans cesse, sous la pression constante et implacable des objets que l’on est paraît-il obligé de conserver ou d’acquérir?Pour Dominique Loreau, il n’y a aucun doute!

Il faut tout jeter, ou du moins le plus pos-sible! Puis il faut défendre à tout prix l’es-pace reconquis et éviter de retourner sous la tyrannie des décors compliqués et chargés. Si l’été qui se prolonge a un véritable mé-rite, explique-t-elle, c’est bien de faire sentir à nouveau le charme du strict nécessaire et de l’indispensable. Et s’il a une valeur qui ne demande qu’à s’affirmer et à prospérer, c’est bien d’inspirer des envies de dépouille-ment et de minimalisme.

Richesse de la pauvreté et de la sobriété«Eh oui! Le monde évolue ainsi, s’exclame Dominique Loreau. Vivre de peu était autre-fois une vertu, aujourd’hui c’est un rêve de riches. Une sorte de diamant qui, poli tou-jours et encore, révèle au fur et à mesure sa pureté, son brillant et sa rareté. Une ré-duction menant à l’élégance, à l’intelligence, à une paix joyeuse et à un esprit de plus en plus en alerte. Vivre avec très peu, libre, sans excès ni lourdeurs, de façon authen-tique, est l’un des rêves les plus réalisables. Et pourtant, combien y parviennent?».

La maison veut rester en mode vacances!A quoi sert l’été? A renouer avec la légèreté, avec les joies simples et les plaisirs existentiels. Pour Dominique Loreau, Française établie au Japon et convertie à l’esthétisme et au minimalisme nippons, c’est en été que la maison peut retrouver plus que jamais ses vraies valeurs. Car plus la maison se dépouille, explique-t-elle, plus elle s’enrichit! Plus elle baigne dans la détente et le lâcher-prise, plus elle se densifie et plus elle retrouve du sens.

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L’été est toujours là, mais l’envie de transpo-ser chez soi le message de l’été commence à peine. La maison qu’on a retrouvée après des semaines de légèreté et d’allégresse est-elle toujours la sienne? N’est-elle pas engoncée dans les lourdeurs et les strates

du passé? N’est-elle pas devenue un obs-tacle aux plaisirs de la découverte et de la vie simple? Dominique Loreau admet tout à fait que chacun est maître de sa vie, de son ti-ming, et de son planning, mais elle invite à ne pas se résigner et à agir. Car il suffit au fond

d’ouvrir les yeux et de jeter un regard neuf sur sa maison: s’alléger c’est s’enrichir, et se débarrasser de tout ce qui alourdit, c’est redonner vigueur et intensité à sa vie! n

Jaques Rasmoulado

No 122 • Supplément de Tout l’Immobiler no 643 • 27 août 2012

• Plus la maison baigne dans la détente, plus elle se densifie.

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