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Bon anniversaire Bon anniversaire quand mêmequand même

Le 50e salon du Bourget aura eu une importance particulière cette année pour plusieurs raisons, en dépit d’un manque de nouveautés marquantes. En effet si les conditions météo, des moyens d’acheminement engorgés et indignes d’une telle manifestation sans parler des parkings en herbe où un 4 x 4 était recommandé à la première pluie et Dieu sait qu’elles n’ont pas manqué, ne jouaient guère en faveur d’une grande fréquentation du public, les visiteurs professionnels, eux furent assidus, motivés et satisfaits

en dehors des points précités. Notons que l’organisation du salon elle-même a effec-tué un quasi sans faute, ce sont les infrastructures et les pouvoirs publics qui sont à la traîne. Beaucoup d’acteurs de l’industrie manufacturière aéronautique s’interrogent sur l’opportunité d’exposer à un tel salon : 355 000 visiteurs, beaucoup d’étrangers, les plus grands donneurs d’ordre et une ambiance des plus optimistes sont chose plutôt rare dans les événements professionnels hexagonaux. Certes le coût est élevé mais nul besoin d’un stand ostentatoire, une présence continue au sein d’une CCI ou d’un groupement suffi t pour se faire connaître, nouer des contacts impromptus et recruter si besoin est.

La perte de vitesse de l’aviation d’affaires, les avions US absents ou cloués au sol, ceci ne concerne pas beaucoup les nombreux sous-traitants présents qui rivalisaient de savoir-faire exposé.

Le GIFAS, dont il faut saluer le vrai travail de fond en faveur du secteur et de ses adhé-rents, avait mis l’accent sur l’attractivité des multiples professions de l’aéronautique et mis en place le très apprécié « avion des métiers » qui s’adressait tant aux jeunes qu’à leurs parents. Le vif succès populaire de cet événement français ne se dément pas et n’a pas échappé à nos politiques qui s’y sont pressés aussi nombreux qu’à un salon agricole, les odeurs de kérosène et les cocktails remplaçant celles du fumier et les spé-cialités régionales.

Le salon du Bourget ne serait pas ce qu’il est sans les commentaires pertinents et cha-leureux de l’excellent Bernard Chabbert, capable à lui tout seul de déclencher des voca-tions chez ses auditeurs.

En effet, une des raisons de l’ambiance particulière qui règne sur les stands et chalets du Bourget, c’est que construire et faire voler des avions est une passion.

Passons donc en revue ce salon au travers d’un petit reportage photo puis nous verrons quelques « focus » sur des produits remarquables.

par Dominique Duboisdubois.dominique@gmail.com

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L’A350 XWB a fi nalement effectué un seul passage au-dessus du salon, l’occasion de constater son élégance et l’importance des Winglets en bouts d’ailes. Les deux A380 présents avec des évolutions gracieuses à des vitesses incroyablement basses, restent les chouchous du public.

L’A400 M bien sûr était très attendu en version « livraison ». Ses turbo-fan, pas plus que ceux de l’énorme ANTONOV n’ont convaincu par leur niveau de bruit élevé. En revanche la puissance est bien là.

Le SUKHOI SU 35 était là pour rappeler que l’aéronautique russe est bien vivante, qu’elle sait faire de sacrés avions et que certains pilotes d’essais n’ont vraiment pas froid aux yeux ! Cela étant la cote d’amour et d’effi ca-cité de notre Rafale reste maximale.

N’oublions pas les hélicoptères, très présents aussi avec le record de vitesse à 255 nœuds de l’EUROCOPTER X3, entouré ici de la patrouille de France.

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Le massif de rotor de l’X3 est très profi lé. Ces machines font des progrès importants actuellement.

Exemple d’une technologie qui revient en force, celle du double rotor contrarotatif avec cet machine de combat russe. Notons que les sièges éjectables existent sur certains hélicoptères mais que le ou les rotors sont largués avant...

L’avion des métiers, c’était une suite de stands, un par métier aéronautique justement, avec des professionnels qui expliquaient et démontraient leur métier et ses tâches spécifi ques.

Ce salon des métiers se poursuivait côté Musée de l’Air et de l’Espace dans le hall Concorde. Passées les ondées, l’affl uence ne s’est jamais démentie.

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Autre grande catégorie d’objets volants exposée, celle des drones. Les militaires se taillaient la part du lion mais les versions civiles étaient aussi présentes.

Les drones peuvent aussi être lancés comme un modèle réduit depuis le sol, ceci étant valable aussi pour les drones civils plus petits et moins coûteux que leurs grands frères stratégiques.

S’il est un domaine dans lequel l’imagination des ingénieurs trouve à s’exprimer, c’est bien celui des drones ! Ici un concept civil capable de se coller à une paroi ou se déplacer silencieusement.

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Le spatial est aussi présent au Bourget avec des moteurs, des systèmes de vision et de traitement de données et d’images, des sous-traitants (coiffes, réservoirs, etc). Les missiliers sont aussi très représentés avec des engins de plus en plus tributaires de boules optroniques ou de radars à très haute performance.

La fabrication directe de pièces aéronautiques est de plus en plus présente avec des fabricants de machines de prototypage léger comme cette machine de table mais aussi et surtout par des prestataires de services équipés de plusieurs machines de technologies diverses et qui produisent à l’unité ou en petite série. D’autres entreprises sont en amont des fonderies pour les moules à sable ou des noyaux en résine.

Il y a bien deux mondes dans la mécanique aéronautique, celui des moteurs et celui des cellules. Dans celui des moteurs, les forgerons tiennent une grande place car on recherche des bruts au plus près des cotes fi nales. Il n’est pas question d’usiner dans la masse ces grandes pièces de révolution qui fi nissent souvent avec des épaisseurs très fi nes et une grande précision. Ici l’offre d’un spécialiste ATI.

Les pales de ce moteur GE ont des profi ls de plus en plus super-critiques. Certaines sont monoblocs, d’autres peuvent être creuses, percées de petits trous ou assemblées par rapprochement/friction.

Sur cette autre souffl ante, remarquer que les aubes sont en composites avec un bord d’attaque en métal, exactement comme certaines hélices, il y a 80 ans.

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Ce grand sous-traitant français de premier rang à la particularité de travailler aussi les pièces moteur que des poutres ou des longerons de cellule.

Ce moteur Rolls Royce assemblé permet d’en juger la complexité. Les secteurs de la tuyauterie, des connecteurs et de l’électronique de commande ont aussi de beaux jours devant eux.

AD Industrie expose les composants du CFM 56 qu’il produit. Incontestablement les nouvelles grandes machines 5 axes à table tournante sont les bienvenues pour réaliser ces pièces délicates demandant aussi de nombreux perçages et petites opérations de fraisage.

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Autre morceau de bravoure chez ASCO avec cet ensemble de manœuvre de volet d’aile en titane. De plus en plus, les sous-ensembles doivent être livrés assemblés, ce qui oblige les usineurs à maîtriser d’autres métiers.

Chez AEROLIA, les ensembles comme ce nez d’avion ou ce tronçon doivent aussi être livrés complets avec les ferrures de portes, les trappons ou les tuyauteries installées.

Des spécialistes partenaires comme Corse Composites Aéronautique fournissent eux aussi des ensembles de plus en plus élaborés comme ces trappes de train d’atterrissage entièrement montées et peintes.

18 Juillet-Août 2013 TRAMETAL

– Le Bourget– Melun-Villaroche– …

– Essais et Instrumentations – Emploi, Formation et Recherche

20 Juillet-Août 2013 TRAMETAL

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WToujours chez Aerolia, un changement important chez ce spécialiste de l’usinage et du montage de la peau des avions sur des tronçons de fuselage. Des machines supplémentaires de chez DUFIEUX INDUSTRIES sont en cours d’installation mais surtout, l’usinage électrochimique des tôles mises en forme a été remplacé par du fraisage en appui mobile : c’est plus écolo-gique, plus rapide, plus précis, les variations d’épaisseurs et les renforts sont faciles à respecter et il est facile aussi d’usiner les trous et les découpes.

Des constructeurs de machines étaient aussi présents, de façon plus discrète qu’à l’ordinaire mais avec des contacts excellents de l’avis unanime : citons parmi d’autres HANDTMANN, DMG-MORI, LGB Alliance, JOBS avec sa nouvelle tête adaptée aux titanes ou encore CMN.

Les fabricants d’outils sont de plus en plus nombreux au Bourget, comme le spécialiste MASNADA ou STELLRAM qui réapparaît.

ISCAR était bien entendu présent avec sa nouvelle gamme IQ mise en situation.

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SANDVIK COROMANT est un habitué du salon et sa gamme d’outils spéciaux est importante, avec PreCorp bien sûr mais aussi avec des spécialités conçues pour les pieds d’aubes, les alésages profonds avec des patins et la queue Silent Tool ou encore la Haute Pression avec ces outils où la buse centrale de sécurité est bien visible.

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22 Juillet-Août 2013 TRAMETAL

Le Bourget est aussi l’occasion de nombreuses conférences, annonces à la presse et présentations de nouveaux produits. C’était le cas chez SYLOB où Mme Salvan et M. Vigroux présentaient leur dernier né, Sylob Aéro au sein du stand Aerospace Valley et de la plate-forme d’achat AEROTRADE. Cette solution ERP sur laquelle nous reviendrons semble parfaitement dimensionnée pour le tissu industriel aéronautique français.

Même scénario chez ALTRAN avec une présentation qui fourmillait de projets et des démonstrations alléchantes : les domaines de la maintenance aéronautique, des documents de vol, de gestion de trafi c aérien, de mise en place d’un centre géant de maintenance d’aviation d’affaires à Dubaï, de gestion des fl ux de passagers dans les aéroports du futur, etc.

CLIP était présent aussi, à la rencontre des clients utilisa-teurs de sa solution GPAO/ERP et annonçait notamment avoir amélioré son Management des Ressources de Production. CG Tech de son côté démontrait aux visiteurs les qualités de ses modules de simulations dédiés aux composites, rivetages et autres travaux d’usinages délicats avec une optimisation bienvenue des parcours d’outils.

Il en est question depuis des années mais des projets de dirigeables semblent se concrétiser, justement avec des applications de types drones militaires, scientifi ques ou civils. Les der-nières technologies alliant le solaire, les batteries Li polymères et des nouveaux concepts sont bien avancés aussi bien chez EADS que dans des entreprises bien plus modestes. Ce modèle à double enveloppe avec une ou deux ailes de liaison et des ballasts élaborés est destinés aux longues missions au-dessus de l’articque.

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Le secteur de l’outillage à main est très présent au Bourget avec des matériels dédiés, des rangements anti-oublis et des matériels de contrôle comme des clés dynamométriques. Des spécialistes comme STAHLWILLE, FACOM ou BAHCO rivali-saient de solutions pour l’assemblage et la maintenance des moteurs notamment.

Les pôles, regroupements, plate-formes, pavillons nationaux et régionaux consti-tuent désormais une large part des stands professionnels dans les halls. Outre les avantages pécuniaires à exposer groupés, il semblerait que bien des sous-traitants s’habituent à mutualiser leurs offres, leurs achats et sans doute leurs moyens de production et de contrôle. Les donneurs d’ordres les y poussent, les nécessités économiques mais aussi les problèmes de recrutement et les besoins dans des sous-ensembles à livrer avec des com-pétences en tôlerie, peinture, hydraulique qu’ils ne possèdent pas forcément. Au dernier Bourget, les pôles NORMANDIE AEROSPACE, ASTECH, AEROSPACE VALLEY étaient notamment bien garnis en exposants et en visitorat. Bien entendu, nos voisins allemands, italiens, améri-cains voire turcs se déplacent en groupe et pour les Allemands occupaient quasi-ment un hall à eux tous seuls.

Les projets futuristes ou annonceurs de sauts technologiques sont toujours présents dans ce type de salon. Il ne faut pas rêver : les avions de 2030/2040 sont déjà connus et ressem-bleront beaucoup à ceux qui sortent actuellement et pour cause. Les énergies alternatives à base d’algues de bio-méthane resteront sans doute anecdotiques pendant un moment à la différence du gaz qui va sûrement se tailler une place dans nos avions. La technique actuelle des souffl antes géantes sous les ailes est en butée et les avionneurs vont devoir trouver d’autres architectures. Les Russes remontent leurs réacteurs pour pouvoir atterrir dans de la neige profonde mais certains voient plus loin tels Rolls Royce avec des partenaires comme EADS : passer à la propulsion électrique avec plusieurs réacteurs en position haute arrière

alimentés par un seul turbo-générateur. Il y aurait récupé-ration d’énergie en phase de descente et un impact environ-nemental très réduit. Ce projet E Thrust serait celui d’un avion à propulsion hybride dont le turbo générateur conçu pour la puis-sance réduite en mode croisière serait épaulé par les réacteurs d’appoint en mode électrique en phase de décollage et montée. Les rotors électriques seraient à supra-conducteurs. Voici encore des technologies à développer et surtout à industrialiser.