Objectifs du Millénaire pour le Développement (Maroc)

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    Objectifsdu Millnaire

    pourle Dveloppement

    ROYAUME DU MAROC

    Rapport National 2007

    Septembre 2008

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    O b j e c t i f s d u M i l l n a i r e p o u r l e D v e l o p p e m e n t

    1 - SITUATION ACTUELLE ET TENDANCES 20

    2 - DFIS MAJEURS EN MATIRE DE LUTTE CONTRE LA PAUVRET 21

    3 - CONTRAINTES 21

    4 - STRATGIES RENFORCER ET MESURES PRENDRE 21

    Objectif 1Rduction de lextrme

    pauvret et de la faim

    1

    1 - SITUATION ACTUELLE 25

    2 - CONTRAINTES 26

    3 - NOUVELLES INFLEXIONS STRATGIQUES 26

    Objectif 2Assurer lducationprimaire pour tous

    2

    1 - SITUATION ACTUELLE ET TENDANCES 30

    2 - CONTRAINTES 32

    3 - RECOMMANDATIONS 32

    Objectif 3Promouvoir lgalit des

    sexes et lautonomisation

    des femmes

    3

    Table des matires

    4

    UNE NATION OUVERTE SUR LAVENIR 8

    UNE SOCIT COMPLEXE ET DYNAMIQUE 9

    UNE VRITABLE TRANSITION VERS LA MODERNIT 10

    LE SOCIAL, UNE PROCCUPATION CENTRALE 12

    UNE AMLIORATION CERTAINE DES NIVEAUX DE VIE 13

    LDUCATION, PROGRS RELS ET ATTENTES SATISFAIRE 14

    DES CONTRAINTES ET DES PESANTEURS PRENDRE EN COMPTE 15

    LA FEMME, UN ACTEUR INCONTOURNABLE DU DVELOPPEMENT 16

    AU-DEL DES CHIFFRES, UN CHAMP SOCIAL EN MUTATION 17

    Note mthodologique

    Contexte conomique

    et social

    6

    Prface

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    1 - SITUATION ACTUELLE 35

    2 - PROGRS DANS LA RALISATION DE LOBJECTIF 35

    3 - CONTRAINTES 35

    4 - STRATGIES RENFORCER 36

    Objectif 4Rduire la mortalit

    des enfants de moinsde 5 ans

    4

    1 - SITUATION ACTUELLE 392 - CONTRAINTES 40

    3 - AXES STRATGIQUES 40

    Objectif 5Amliorerla sant maternelle

    5

    1 - SITUATION ACTUELLE 42

    2 - PROGRS DANS LA RALISATION DE LOBJECTIF 43

    3 - CONTRAINTES 43

    4 - STRATGIES RENFORCER 43

    Objectif 6Combattre le VIH/SIDA,

    le paludisme et dautresmaladies

    6

    1 - SITUATION ACTUELLE 46

    2 - CONTRAINTES 49

    3 - STRATGIES 49

    Objectif 7Assurer

    un environnementdurable

    7

    1 - SITUATION ACTUELLE 522 - STRATGIES ADOPTER 53

    Objectif 8Mettre en placeun partenariat mondialpour le developpement

    8

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    Prface

    Engag dans un contexte intrieur et extrieur marqu par de profondesmutations, le Maroc en mesure et en assume les implications en termes de rformesconomiques, politiques et institutionnelles et en ralise la vocation impacter,pour longtemps, le projet de socit auquel aspirent ses lites.

    Au plan extrieur, il est la veille de son entre dans la zone de libre change aveclEurope, en plein leadership dans la promotion dun modle de partenariat euromditerranen rnov et lore de la zone de libre change avec les USA. Il active,rsolument, sa traditionnelle solidarit conomique, sociale et politique avec le

    Maghreb, le monde arabe et lAfrique dont il partage avec les peuples de multiplesappartenances, gographique, historique et humaine. Dune faon gnrale, ildveloppe une politique volontariste de coopration Sud-Sud avec lAsie et lAmriqueLatine et dont les pays de ce dernier continent constituent une cible privilgie.

    Au plan intrieur, le Maroc connat,globalement, une dynamique de croissance et dedveloppement humain quil matrise progressivement malgr les contraintesdune triple transition, dmographique, conomique et dmocratique avec sesprocessus complexes de mutations conomiques, sociales, politiques et institution-nelles. Il en assume,avec une constante dtermination, les exigences tout en faisantce quil peut -et souvent ce quil faut- pour faire face aux menaces scuritaires quipsent sur son environnement rgional et international, malgr la ponction que de

    telles responsabilits oprent sur ses ressources nationales au dtriment de sesobjectifs conomiques et sociaux prioritaires.

    Pour exploiter les opportunits dune mondialisation aux exigences de laquelle il at lun des premiers pays en dveloppement se prparer, il en affronte les dfis enassumant les contraintes du passage dune conomie longtemps protge uneconomie librale rsolument ouverte sur la comptition internationale et lesvaleurs ajoutes dun rgionalisme ouvert. Il mobilise, dans ce cadre, la dynamiquedes partenariats entre secteur public et secteur priv pour une insertion active dansles segments les plus profitables des chanes de valeur globales. Il dveloppe, ceteffet, de multiples ples dexcellence dans les domaines des infrastructures et desactivits forte valeur ajoute, notamment lingnierie financire, les nouvellestechnologies, les industries et lagriculture. Le modus operandi privilgie, avec lesoprateurs conomiques, la mthode des contrats programmes sectoriels et desorganismes indpendants de rgulation et, avec les partenaires sociaux, la voie dudialogue rgulier,sans, dans tous les cas,se dpartir dune veille permanente sur lesquilibres fondamentaux du cadre macro-conomique.

    Ambitionnant de faire du dveloppement humain, la fois finalit et facteur dela croissance conomique, le Maroc consacre prs de 55% du budget national auxprogrammes sociaux. En renfort ces derniers, SM Le Roi du Maroc a lanc, sousSa Haute Autorit, un grand projet, sous la dnomination dInitiative Nationalepour le Dveloppement Humain (INDH), qui constitue une expression forte decette ambition et revt la dimension dun vritable chantier du rgne. Ce projet,dot dun cadre spcifique de programmation, de suivi et dvaluation et dun

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    budget pluriannuel consquent, sappuie, dans sa mise en uvre, sur uneapproche participative et contractuelle impliquant les administrations locales, leslus et la socit civile. Mis en uvre depuis 2005, ce projet sinscrit dans ladmarche des Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement (OMD) et vise, enparticulier, lamlioration des conditions de vie de la population par le dvelop-pement des infrastructures sociales et lincitation, au niveau des units gogra-phiques de base, la cration de petits projets gnrateurs de revenu. Il avocation impulser des synergies cumulatives avec les programmes de lutte

    contre l'habitat insalubre, la promotion de l'habitat conomique et les retombesde rformes socitales, audacieuses pour un pays musulman, en particulier cellesdu Code de la famille et de la gestion rigoureuse du champ religieux.

    Certes, le Maroc a hrit dun lourd passif historique tant au plan conomique quauplan du dveloppement humain. Il sest attel le rsorber par louverture deplusieurs chantiers de rformes. Ses efforts sont, aujourdhui, conforts tant entermes de stabilit macroconomique, de croissance, dinvestissement et demploiquen termes damlioration des conditions de vie de sa population. Tous lesindicateurs en donnent, en effet, aujourdhui, limage dun pays en voie damlio-ration de sa croissance potentielle et de la dynamique de son dveloppementhumain.

    Dans ce contexte, le chmage connat une nette tendance la baisse passant de13,8% en 1999 9,8% en 2007 et 9,6 % au premier trimestre 2008. Avec uneinflation moyenne de 1,8% au cours de la priode 1998-2006 et une amlioration durevenu disponible de 4,1%, en monnaie courante, le pouvoir dachat a connu unevolution de 2,3% en moyenne par an.

    A considrer lvolution du taux de pauvret qui constitue, en dfinitive, lindicateursynthtique le plus pertinent en matire de dveloppement humain, la prioritaccorde ce domaine par le Maroc commence donner ses fruits. Ce taux a, eneffet, baiss de 55,7% en 1960 21% en 1985, pour passer 16,3% en 1999, 14,2%en 2004 et 9% tel que cela ressort de lenqute sur les niveaux de vie des mnagesralise en 2007.

    Certes, comme dans tout projet davenir, des alas toujours possibles peuventperturber les conjonctures les plus favorables, surtout dans un monde domin parles conflits gostratgiques, lenvole des prix de lnergie et des produits alimen-taires et la multiplication des foyers de tensions, voire de guerres, plus ou moinslocaliss. Le risque zro n'existe, bien entendu, dans nul domaine. Cependant, leMaroc doit continuer avoir la volont de tirer des incertitudes rgionales etinternationales une motivation supplmentaire pour persvrer dans la consoli-dation des acquis et le renforcement de la dynamique des rformes en chantier,pour quau lieu den subir les effets dmobilisateurs, il en anticipe les volutions eten valorise toutes les opportunits potentielles.

    Ahmed LAHLIMI ALAMIHaut Commissaire au Plan

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    La dclaration du Millnaire adopte par 145 Chefs dEtat en septembre 2000, visela ralisation dun certain nombre dobjectifs regroups sous lappellationObjectifs du Millnaire pour le Dveloppement (OMD).Les OMD en question lisau niveau de dveloppement humain, recouvrent huit axes principaux :

    - Rduire lextrme pauvret et la faim

    - Assurer lducation primaire pour tous

    - Promouvoir lgalit des sexes et lautonomisation des femmes

    - Rduire la mortalit des enfants de moins de 5 ans

    - Amliorer la sant maternelle

    - Combattre le VIH/sida, le paludisme et dautres maladies

    - Assurer un environnement durable

    - Mettre en place un partenariat mondial pour le dveloppement.

    Chacun de ces objectifs est assorti de cibles chiffres atteindre dans un dlai de 25ans, entre 1990 anne de base, et 2015,anne horizon.

    Le Maroc uvre inlassablement pour la ralisation des OMD lhorizon fix. Lesrapports priodiques tablis, cet effet, attestent des progrs accomplis dans ce

    domaine. Le lancement du processus dlaboration du troisime rapport, convenupour lanne 2007, entre dans ce cadre, respectant, ainsi, les engagements pris par leRoyaume lgard de lOrganisation des Nations Unies. En vue dassurer rigueur etobjectivit un rapport qui devrait reflter une image fidle du dveloppementhumain, le Gouvernement marocain, en a confi la charge au Haut Commissariat auPlan.

    Dans loptique de cerner les huit objectifs du Millnaire pour le dveloppementavec le maximum de cibles qui leur sont associes. Ce rapport englobera, leschapitres suivants :

    - Chapitre 1 : Une introduction portant sur le contexte de dveloppement au Maroc

    avec ses implications conomiques, sociales et culturelles- Chapitre 2 : La rduction de lextrme pauvret et de la faim

    - Chapitre 3 : La gnralisation de lducation primaire

    - Chapitre 4 : La promotion de lgalit des sexes et lautonomisation des femmes

    - Chapitre 5: La rduction de la mortalit des enfants de moins de cinq ans

    - Chapitre 6 : Lamlioration de la sant maternelle

    - Chapitre 7 : La lutte contre les maladies transmissibles

    - Chapitre 8 : Le dveloppement durable et la protection des ressources environne-mentales

    - Chapitre 9 : La mise en place dun partenariat mondial pour le dveloppement.

    Note mthodologique

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    La prparation du prsent rapport a ncessit la mise en place de structures en vuede disposer des conditions dun dbat fructueux entre les diffrents intervenantsinterpells par la ralisation des OMD. En effet, la porte nationale et internationaledu rapport marocain relatif aux OMD, implique demble son laboration dans uncadre de coopration entre le Gouvernement Marocain et le PNUD accompagndautres agences du Systme des Nations Unies au Maroc. Elle appelle aussi laparticipation des dpartements ministriels concerns ainsi que des reprsentantsde la socit civile.

    Aussi un comit dorientation regroupant les organismes susmentionns, a t misen place afin de discuter des orientations stratgiques et dbattre de llaborationdu rapport. Chaque dpartement ministriel a ainsi prpar un rapport sectoriel surltat davancement de ou des Objectifs du Millnaire pour le Dveloppementrelevant de sa comptence.

    La prparation du rapport a t supervise par un comit restreint de suivi, issu ducomit dorientation et regroupant des experts des dpartements du Plan, delducation nationale, de lenvironnement et de lamnagement du territoire, de lasant, du dveloppement social et du PNUD.Un consultant national indpendant at choisi en vue de la rdaction finale du rapport.

    Le comit dorientation sest runi en sances de travail et en ateliers largis (o sontreprsents aussi,dans un esprit douverture,le secteur priv,luniversit et les ONG)avec pour finalit de recueillir les diffrents avis et den tenir compte dans la versionfinale du rapport. noter, dautre part, que trois ateliers rgionaux ont eu lieu (Marrakech, Tanger et Fs), en vue dlargir le dbat aux rgions dont le choix a parailleurs t fix en concertation avec le comit de suivi.

    Le calendrier de mise en uvre du rapport 2007 a t tabli en fonction de lancessaire actualisation de certains chapitres conditionns par les rsultats desenqutes en cours (enqute sur les niveaux de vie des mnages), qui nont tdisponibles quau dbut de lanne 2008.

    la rdaction finale du rapport, celui-ci sera traduit en arabe et en anglais et dit.

    Un atelier de prsentation du rapport 2007 aura lieu en prsence de toutes lesparties concernes. Par la suite le HCP procdera en accord avec le PNUD llabo-ration de 16 rapports rgionaux.

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    Une socit cest une histoire et une culture. Pour celle qui nous importe ici,lconomique intervient dans des aires o il nest pas encore venu bout de culturesrticentes le laisser seul matre bord limage des nations o le capitalisme texclusif. Aussi comprendre ces socits, ne peut se rduire aligner des chiffresisols de leur contexte. Celles-ci appellent certes une analyse objective qui prenneen compte lensemble des instances dans lordre dimportance qui est chaque foisle leur, mais sans oublier que ces organismes voluent dans un contexte difficile.Contexte extrieur de la mondialisation avec les chocs et les troubles qui laccom-pagnent, mais contexte intrieur aussi dont elles doivent grer les dcalages et les

    contraintes. Cest pour cela que lintelligence des donnes chiffres dans la socitmarocaine, quel que soit le domaine dont celles-ci traitent, ncessite toujours unquestionnement de la complexit du social.

    UNE NATION OUVERTE SUR LAVENIRLa gographie a profondment marqu lhistoire du Maroc et la dote dunepersonnalit culturelle spcifique. Pays atlantique et mditerranen, le Marocsinscrit pleinement dans lespace historique de la Mditerrane tout en bnficiantgrce sa faade atlantique dune fentre sur le nouveau monde qui renforce sesaspirations douverture.Pays musulman, de culture arabe et amazighe, il est africainnon seulement par son appartenance au continent mais par les traits culturelsprofonds de sa socit, qui sexpriment, le temps aidant, avec plus de force.

    Longtemps trait dunion entre lAfrique noire de lOuest et lEurope, il en porte lesmarques aujourdhui dans sa population et dans sa culture. Pays ouvert nonseulement grce ses faades maritimes de lordre de 3500 Km, mais aussi lEstvers les pays du Maghreb et lOrient, et plus encore sur son versant sud o le Saharana jamais constitu une barrire la circulation des hommes, des ides et desmarchandises.

    Nation plus que millnaire,familire dune administration centrale,elle offre un espaceparticulirement propice au dveloppement de lEtat moderne. La dcentralisation yest en effet avance avec une politique rgionale fruit des progrs conomiques, desexigences de lamnagement de lespace, tout en tant porteuse dun hritagehistorique intgrant les aspects culturels. Ces considrations sont essentielles lacomprhension de la socit marocaine,de ses contraintes et avantages et notammentdans les aspects relatifs aux rapports entre ladministration centrale et la population etdonc sagissant des questions lies la participation des populations concernes.

    Leffectif de cette population est de 29,8 millions dhabitants en 2004 avec un tauxdurbanisation de 55%. La transition dmographique est en marche, le taux daccrois-sement est en effet pass de 2,1% entre 1982 et 1994 1,3% entre 1994 et 2007. Larpartition de la population porte la marque de lvolution historique du pays et deses donnes naturelles. La faade atlantique accueille ainsi prs du tiers de lapopulation, fruit dune tendance naturelle des migrations du Sud vers le Nord et delEst vers lOuest, aiguise par louverture au commerce atlantique conscutive lexpansion maritime europenne.

    Le Maroc est un pays douverture et le mot nest pas vain. Cette caractristique luiest acquise par sa situation de carrefour entre lEurope dune part, lAfrique et le

    Contexte conomique et social

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    monde musulman de lautre. Carrefour certes, mais ancr lextrme de lancienmonde et aux portes de lEurope, et donc dans une sorte de zone-frontire propicenaturellement lchange et la synthse. De tels atouts crditent la socitmarocaine dune permabilit certaine la modernit tout en prservant des traitspropres lAfrique et aux socits segmentaires touchant aux diffrentes formes desolidarit qui ont un rle majeur dans la protection contre lexclusion. Cest ce quiexplique tant de ressemblances avec lEurope dans les villes et tant de permanenceset de traits spcifiques arabes ou berbres. Cest ce qui explique aussi laisance aveclaquelle la socit marocaine ngocie son entre dans la modernit

    UNE SOCIT COMPLEXE ET DYNAMIQUEAtouts certes mais quil convient de capitaliser. Cest un dfi considrable dans lecontexte actuel de la mondialisation, mais un dfi possible en raison des liens trsprcoces ns des dbordements de lconomie monde capitaliste europenne quia merg vue dil du Maroc. Le dfi consiste alors prserver les quilibres entreles instances, conomique et politique grce au rle majeur de la culture dans lasocit marocaine.

    Sagissant de lorganisation du pouvoir, le Maroc est une monarchie dmocratiqueet sociale rgie par une constitution consacrant les liberts dmocratiques et lesdroits de lhomme " tels quils sont universellement reconnus". Elle attribue lepouvoir lgislatif au parlement compos de deux chambres: la Chambre desReprsentants et la Chambre des Conseillers lues, la premire, au suffrageuniversel, la seconde, par des collges lectoraux composs des reprsentants lusdes collectivits locales, des chambres professionnelles et des salaris. Elle consacrelindpendance de la justice, les carrires des magistrats tant rgies par un ConseilSuprieur de la Magistrature lu par les juges et prsid par Le Roi.

    Le gouvernement est responsable devant Le Roi et le parlement. Il exerce sesfonctions constitutionnelles sous le leadership dun monarque jouissant dunelgitimit historique et populaire avre et de pouvoirs fixs par la consti-tution. Le Roi est, par ailleurs, de par la tradition consacre par la constitution,Amir Al Mouminine (Prince des Croyants). Ceci lui confre un pouvoir spirituelet une autorit religieuse qui constituent au Maroc dont les populations sontprofondment attaches lislam, les fondements dun consensus nationaleffectif et constant autour dune acception de lislam privilgiant le conceptdoctrinal du juste milieu et les valeurs de la tolrance et de louverture sur lamodernit.

    Le Maroc est un des pays arabes et africains dont les avances dmocratiques sontreconnues et salues de par le monde.Le pluralisme politique y est la rgle et la libertdexpression y est une ralit de tous les jours. La monarchie jouit dun grand prestigeet de liens privilgis avec les diffrentes composantes de la socit. Son rlehistorique dans la sauvegarde de lunit nationale la dote dune lgitimitindiscute. Depuis lindpendance du Maroc, les rois successifs ont pos les bases delconomie moderne. Cet tat des choses trouve sa justification dans le contextemme de la gense de la monarchie marocaine,ne en priode de crise profonde et

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    longue face lexpansion europenne.Un tel contexte historique a gnr un rapportde confiance solide avec la socit. Il a fait de cette institution un facteur centraldquilibre et particulirement en matire daction contre les ingalits socialescomme lillustre aujourdhui lInitiative Nationale pour le Dveloppement Humain.

    Par sa lgitimit historique, la monarchie fait lunanimit entre les diffrents acteurspolitiques, et regroupe ces derniers autour delle dans la direction du pays unmoment o les fragilits et les dsquilibres menacent la zone mditerranenne enparticulier. Le champ politique est en effet ouvert toutes les tendances, de lagauche socialiste la droite librale en passant par lislam politique. Cette union

    unanime autour de la monarchie, malgr les divergences doctrinales, est unegarantie contre les drives et par la mme occasion lassurance dun dbat ouvertsur la voie de la modernit.

    La libert dexpression est garantie par la loi et relle dans les faits. Le Maroc connaten effet une vritable explosion du nombre de publications indpendantes quicouvrent les domaines les plus divers stendant du politique lconomique etsocial. noter le nombre de plus en plus visible de publications consacres lafemme et illustrant larrive en force de celle-ci dans les diverses activits etnotamment en politique, les femmes tant en effet prsentes en nombreremarquable en tant que parlementaires et ministres. Il convient de noter ce sujetque le Maroc devient aujourdhui un exemple davant-garde dans le monde

    musulman par les avances enregistres en matire des droits des femmes .En effet avec le Code de la Famille adopt en 2004, un pas a t franchi qui a rompuavec la frilosit antrieure dans le domaine. Une telle initiative a consacr unenouvelle dmarche o la socit civile est un partenaire essentiel, et permis auxfemmes denvisager leur situation autrement en leur donnant les moyens dedfendre leurs droits. Depuis, la croyance selon laquelle il y aurait des barriresinfranchissables concernant le statut des femmes a fait long feu. Les nouvellesdispositions juridiques ouvrent des perspectives prometteuses au niveau des acquissociaux de la femme et ne peuvent manquer de jouer un rle positif dans lamlio-ration de leur condition matrielle en leur assurant notamment un certain nombrede garanties.

    LIslam est la religion de lEtat et la libert du culte est garantie par la Constitution. Ilny a gure de doute que la situation du Maroc en tant quespace de croisement, enfait une zone de coexistence particulirement apprcie. Ce sont de telles consid-rations qui dotent ce pays dun statut particulier et dune position confortable pourprtendre un statut privilgi vis--vis de lEurope. Le statut du monarque commecommandeur des croyants, renforce laction sociale de ce dernier, du fait desrecommandations galitaires fortement soulignes par lislam et dont il est ledpositaire.

    UNE VRITABLE TRANSITION VERS LA MODERNITCet espace de croisement nest pas une vue de lesprit. On le retrouve dans lesengagements conomiques du Maroc au niveau international et dans les directionsquil prend. Cest ainsi quil faut comprendre lentre prochaine du Maroc dans la

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    zone de libre-change avec lEurope et la recherche de modalits autrement plusfructueuses dun partenariat concert dans le cadre mditerranen, la prospectionde liens plus forts outre-atlantique que prsage laccord de libre-change avec lesUSA, leffort sans cesse renouvel pour renforcer la solidarit au sud de laMditerrane dans lespace culturel o le Maroc est n et a grandi.

    Croisement visible dans la gestion prospective des rapports lextrieur maisnettement perceptible dans les mutations qui traversent lconomique et le social.Une dmographie en pleine transition,une socit de plus en plus familire avec lespratiques dmocratiques et une conomie entrant de plain-pied dans le libralisme

    aprs une longue priode dajustements en vue dune mise niveau qui puisse ladoter datouts comptitifs face aux exigences de la mondialisation.

    Les vises comptitives que les contraintes dune conomie mondialise rendentincontournables, nont mouss en rien le souci du social au Maroc. Depuis 2005lInitiative Nationale pour le Dveloppement Humain porte en elle ce souci et meten uvre sur le terrain les mesures ncessaires en impliquant les acteurs concernsdont les collectivits locales et la socit civile. Dot de souplesse, un tel cadredaction permet dajuster les interventions et dviter les lourdeurs administrativesen vue dune plus grande efficience et dune meilleure reconnaissance despopulations concernes.Dans une socit menace par des drives obscurantistes,la transparence qui se manifeste travers la prsence sur le terrain social des plus

    hautes autorits de lEtat ajoute lefficacit des actions et convainc les populationsde lattention dont leurs problmes font lobjet.

    Il reste nanmoins que la russite moyen et long terme des entreprises dedveloppement social est redevable, en dernire instance, aux performancesconomiques du pays.La situation sur ce plan semble vrai dire prometteuse.Stabledepuis 1998,le taux de croissance conomique est de 4,2% et,depuis 2004,de 4,6%.Les autres indicateurs soulignent ce regain de vigueur qui perdure aprs la priodedifficile des rformes et dassainissement en vue de stabiliser les quilibres macro-conomiques.Le taux dinvestissement a grimp de 23,4% en 1998 31,3% en 2007,linflation a enregistr un taux annuel moyen de 1,8%.

    Loin dtre des produits de la conjoncture, ces taux trouvent leur motif dans lestransformations structurelles opres dans le tissu conomique. La croissance nesemble plus en effet otage dune agriculture dpendante de la pluviomtrie. Lesecteur non agricole qui enregistre des performances non ngligeables, voit saproductivit du travail crotre de 2,3% de 1998 2006, et pse de ce fait de plus enplus lourd dans le PIB, occasionnant, par la mme occasion, un taux de croissanceglobal apprciable. Il sagit l, si cette tendance se confirme et se renforce dans lelong terme, de lentre du Maroc dans une nouvelle re, en un mot de lamorcedune transition. La structure du PIB annonce ainsi les traits dune conomiemergente qui met le pays en mesure de conforter sa position au niveau interna-tional et daccrotre son attractivit des investissements trangers.Le volume de cesderniers est pass dune moyenne annuelle de 474 millions de dollars entre 1990 et1998 1,86 milliards de dollars de 1999 2006.

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    LE SOCIAL, UNE PROCCUPATION CENTRALELes effets sociaux ne se font pas attendre avec cette envole, le taux de chmagepasse de 13,8% en 1999 9,6% au premier trimestre 2008. LIndice deDveloppement Humain qui connaissait un taux daccroissement de 1% entre 1995et 2000 enregistre une croissance de 1,6% entre 2000 et 2006, corroborant ainsi lavitalit de la dynamique en cours et ses retombes sociales. Les bases de calcul delIDH ne permettent pas de rendre compte suffisance de lensemble des amlio-rations enregistres dans les conditions de vie des mnages et encore moins de larichesse des actions entreprises cet effet. Une socit et une conomie complexes

    soumises de nombreuses contraintes, ne disposant pas de revenus de rente sontainsi pnalises du fait quon nintgre pas dans le calcul toutes les facettes desefforts dployes ni lensemble de leurs fruits. Do lintrt dune dmarche plussoucieuse de ces caractristiques.

    Dans cette perspective, il est tout fait utile de souligner de prime abord, que leMaroc consacre prs de 55% de son budget aux programmes sociaux. Aussi il nestpas curieux que la lecture des indicateurs sociaux rvle des progrs substantiels et,plus encore,si on la peroit dans loptique de la dynamique en marche de la socitmarocaine. Une telle lecture suppose que lon prenne en compte un faisceau dedonnes noccultant pas cette dynamique dans sa complexit.

    Ainsi les premires donnes sur la pauvret soulignent un indniable recul de celle-

    ci allant clairement dans le sens des objectifs du millnaire. Mesure en proportionde la population dont le revenu nexcderait pas 1$ par personne et par jour, lapauvret est passe de 3,5% en 1990 0,6% en 2007, lOMD fix pour 2015 tant de1,75%. Si lon prend en compte leffectif de la population disposant dun revenu demoins de 2 $ par jour et par personne, la baisse nen est pas moins significative,leffectif en question tant de 8,2% en 2007 alors que lOMD 2015 slve 15,2%.Une politique sociale plus cohrente a ainsi produit des rsultats visibles tant auniveau des performances chiffres que dans le rythme de recul de la prcarit.

    Les progrs sont vidents comme le corroborent les rsultats de lenqute sur lesniveaux de vie des mnages soulignant le net recul de la fraction de la populationsouffrant de la faim. Il y a bien l une volution qui nest pas sans lien avec la

    stratgie agricole centre sur la grande hydraulique mais accordant avec unelucidit croissante, plus dimportance la petite et moyenne hydraulique, laquellesajoute une politique de protection sociale sensible travers le soutien des produitsde base. La politique sociale en question est aussi module lchelle spatiale selonles niveaux de pauvret accordant en consquence plus dattention aux rgions lesplus touches. Globalement il convient de noter que depuis 2001, 1,7 million deMarocains sont sortis de la pauvret et 1,2 million de la vulnrabilit.

    UNE AMLIORATION CERTAINE DES NIVEAUX DE VIEUne apprciation qualitative des statistiques permet une approche plus exigeanteet plus soucieuse du vcu de la pauvret.Une amlioration gnrale des niveaux devie est perceptible chez les diffrentes catgories sociales et particulirement parmiles mnages en situation prcaire. Il ressort des donnes relatives cette amlio-

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    ration que les diffrences samoindrissent entre habitants des campagnes etcitadins. Mme faible, cette rduction du dcalage entre villes et campagnes estlamorce dune homognisation de lespace social, fruit dune plus grandeintgration de la campagne dans lactivit conomique et sociale.Les changementsintervenant dans le mode de vie sont symboliques dune telle volution.Laccs desmnages vulnrables des biens autres que les biens alimentaires traditionnelsdomins par les produits craliers en est un indice. Cest le cas des transports etcommunications et des biens culturels dont lentre en scne dans le budget de cesmnages est synonyme dune plus grande ouverture et dune exclusion dsormais

    battue en brche pour cette catgorie. noter lamlioration considrable duniveau de vie difficilement quantifiable, rsultant des progrs en matire dqui-pement. Ainsi le taux dlectrification est pass de 50,2% en 1994 83,7% en 2006au niveau national et plus difiant encore de 9,7% 64,8% en milieu rural. Leffectifdes mnages accdant leau potable a grimp pour sa part de 44,1% 72 % durantla mme priode.

    De telles prmisses, car cest bien ainsi quelles devraient tre perues, constituentdes indicateurs prcieux sur la logique dvolution quil conviendrait d'appuyer lavenir. Participative, la logique dintervention des pouvoirs publics et des collec-tivits locales trouverait un soutien et un catalyseur essentiels dans une partici-pation plus active et plus volontaire des catgories prcaires, qui serait envisageable

    grce un meilleur accs linformation en particulier. Une prise de conscience dela part des diffrents partenaires sociaux de cette ventualit en augmenterait lesperspectives de succs.

    Certes les ingalits demeurent pratiquement stables et ne semblent pas entamespar les politiques suivies prsentement. La libralisation de lconomie et sa mise niveau en vue de lavnement du libre-change avec lEurope ne sont pas pourfaciliter laction des pouvoirs publics contre lingalit. moyen et long termecependant, la promotion de la croissance conomique et, travers elle, des investis-sements et de lemploi savrent en dernire instance la cl du dilemme, en faisantaccder les classes dfavorises un emploi digne et suffisamment rmunr.Toutefois, il est possible, dans le court terme mme, dintensifier le rythme damlio-ration du niveau de vie de ces catgories et notamment par un meilleur ciblage dessubventions aux produits de base au profit de celles-ci. Le niveau de revenu et dedpense ntant pas lunique lment dterminant dans lintgration des catgoriessociales vulnrables, il reste encore dapprciables efforts dployer sagissant desautres OMD et en particulier lenseignement.

    LDUCATION, PROGRS RELS ET ATTENTES SATISFAIRELe secteur de lenseignement en particulier est rvlateur des progrs et en mmetemps des difficults que connat le Maroc en matire sociale.Secteur pionnier dansle sens o il est une condition essentielle des avances des autres secteurs, par laprise de conscience quil inculque aux populations concernes, par la mise en placedes conditions dune participation saine et non pas tlcommande,par louverturedes perspectives de la modernit et notamment par loctroi des individus dundroit la dignit. Ces considrations sont essentielles si lon veut aller au-del des

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    chiffres et rendre compte en profondeur de limpact des changements en cours. Leschangements de fond intervenus dans les comportements dmographiquescomme dans les structures de sociabilit et que seul le long terme a pu engendreren Occident,sont intervenus au Maroc et dans dautres pays du Sud de faon relati-vement rapide grce la scolarisation massive, particulirement celle des filles.Lducation se rvle de nos jours comme la ressource par excellence du progrsdans des pays dont les ressources naturelles ne sont pas toujours suffisantes etappellent une mise en valeur dont le capital humain est la cl.

    Au Maroc, elle draine elle seule 26% du budget annuel de lEtat. Une Charte

    Nationale de lEducation a t adopte en vue de donner un souffle nouveau cesecteur vital en mettant en exergue le droit de tous les citoyens lducation ainsique la ncessaire et combien salutaire galit entre hommes et femmes dans laccs lcole. En plus des moyens mis en uvre par les pouvoirs publics, lentrepriseprive, sollicite et encourage par loctroi de facilits par lEtat, saffirme de plus enplus comme un partenaire part entire dans le dveloppement du secteur.

    Les rsultats de ces efforts conjugus ne se sont pas faits attendre. Non seulementles effectifs scolariss se sont accrus, mais les amliorations qualitatives sontsubstantielles. Ainsi le taux net de scolarisation malgr quelques flottements estpass de 79,1% en 1999 93,5% en 2007. La parit entre filles et garons apparat porte de main dans les villes mais enregistre encore un retard en milieu rural.Dans

    lenseignement primaire, le taux daccroissement de leffectif fminin se rvle pluslev que le masculin. Dans lenseignement collgial, la prsence fminine estassurment plus nette avec une augmentation annuelle de prs de 15% en milieurural ayant dbouch sur un doublement des effectifs entre 2000 et 2007. Certesdautres indicateurs illustrent bien des freinages auxquels fait toujours face ledploiement du systme ducatif tant au niveau quantitatif que qualitatif.Lenseignement prscolaire est encore loin de disposer dun rseau digne de cenom dans les campagnes. La gnralisation dun enseignement de qualit resteencore penser tant dans la priphrie urbaine que dans les campagnes.

    Un tel constat, quoique globalement positif et sinscrivant dans la ligne OMD 2015,nen met pas moins en valeur le chemin restant parcourir et les pesanteurs lourdesencore vaincre. Certes le Maroc consacre une partie considrable de son PIB lducation, certes des quipements ont t mis en place ayant notamment permisun meilleur accs des filles lcole.Certes leau potable et llectrification crent uncadre plus propice la densification du rseau scolaire, mais il reste encore desmesures structurelles entreprendre dans un cadre plus global.LInitiative Nationalepour le Dveloppement Humain permet de corriger des dsquilibres,de rpondre des besoins auxquels la politique de lEtat peine faire face dans des dlaisconvenables.Et les rsultats obtenus sont les fruits de toutes ces entreprises croises.

    DES CONTRAINTES ET DES PESANTEURS PRENDRE EN COMPTEAgir en milieu rural nest cependant pas une affaire aise et la fixation dobjectifschiffrs ne doit pas masquer la complexit du processus de prise de dcision dansun tel milieu.Les structures dominantes y opposent en effet de srieuses rsistancesau changement quand il nest pas envisag sous langle appropri, cest--dire

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    quand il ne prend pas en considration les donnes propres au milieu physique ethumain. La majorit de la paysannerie marocaine rside dans des espaces dagri-culture pluviale ne disposant pas des quipements de base dont lirrigation permetde disposer ailleurs. La microproprit et la parcellisation qui en sont des traitsmarquants fragilisent le statut de la paysannerie dont les sans terre constituent unefraction importante. Un tel statut trs prcaire dans le cadre dune agriculturealatoire,contraint ces ruraux multiplier leurs activits et les diversifier. La scolari-sation des enfants pose alors problme pour ces mnages quand elle na pas deretombes sensibles sur le revenu dune famille mobilise sur plusieurs fronts en

    vue damliorer ses ressources.Du coup dautres priorits sont alors envisages quisont plus rentables court terme face lavenir incertain que garantirait la scolari-sation.

    Ce sont l des problmes de fond qui nont pas de solution en dehors de la stratgiedun dveloppement rural global. Certes la dotation des coles rurales enquipements y accrot lafflux de jeunes ruraux, mais cet indispensable quipementauquel saffairent aujourdhui Etat, collectivits locales et socit civile est unecondition ncessaire mais non suffisante pour assurer une scolarisation 100% etune rtention scolaire sans faille. Ces aspects, comme par ailleurs celui de lensei-gnement prscolaire qui tarde prendre racine en milieu rural, sinscrivent dans unelarge perspective de lamnagement du territoire et de la rduction de dsquilibres

    hrits de lhistoire, comme dune bonne gouvernance des modalits de lacroissance conomique et de la rpartition de ses fruits.La structuration de lespace,les modes doccupation du sol, le semi-nomadisme antrieurement dominant dansune large part du territoire,d en partie aux conditions cologiques et aux structuressociales, rendent vrai dire le traitement de ces problmes assez difficile. Cest lamatrise de cet espace et une stratgie de dveloppement rural approprie quimettraient dfinitivement un terme aux carts entre villes et campagnes concernantles aspects lis lducation. Concernant la ralisation des OMD dautres niveaux,cet aspect saute aux yeux lorsquon se penche titre dexemple sur la mortalitinfantile qui reste, malgr les progrs raliss, sujette stagnation comme parailleurs lvolution de la sant maternelle.Les diffrents programmes du Ministre dela Sant mme revus ne peuvent venir bout, eux seuls, dune mortalit quidemeure un sujet dinquitude et dont llimination dpend troitement de lamlio-ration des conditions de vie, de la densit des quipements hospitaliers et autres, durseau routier, dun travail de fond au niveau culturel travers lcole notamment.Autant dlments qui confirment le rle central de la matrise de lespace enquestion travers un amnagement rflchi.Les OMD,quelles que soient les mesuresparticulires quils appellent, ne sont, en dernire analyse, que le reflet du niveau dedveloppement dun pays.

    Cette matrise doit sinscrire dans le cadre dun dveloppement durable et intgrerdans sa mise en uvre la protection des ressources environnementales.Relativement rcente au Maroc, la prise de conscience de la fragilit du milieu, de lararet des terres fertiles et de leau, a fait sonner lalarme aux autorits et a inflchila stratgie dapproche de la valorisation des terres. Le Maroc a longtemps souffert

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    de cette raret des ressources qui sest rvle historiquement dterminantecomme handicap majeur dans le dmarrage conomique. Un soin particulier estapport aujourdhui la protection de ces richesses naturelles. Protection mise enuvre dans la concertation et la participation et quon retrouve depuis 1997 dans lePlan dAction National pour lEnvironnement couvrant lensemble des aspects lis la protection de lenvironnement dont la salubrit de lhabitat urbain, la mise niveau environnementale des coles rurales et lalimentation en eau potable.

    LA FEMME, UN ACTEUR INCONTOURNABLE DU DVELOPPEMENTDe telles considrations sont essentielles pour prendre conscience des difficults lies

    la question de la scolarisation et dautres dans le monde rural et en mme tempspour mesurer combien sont considrables les ralisations avres jusqu aujourdhuiet notamment concernant laccroissement des effectifs scolariss et les progrs de lascolarisation des filles. Les chiffres perdent de leur consistance, de leur porte et deleur sens lorsquils ne sont pas lus et dcortiqus dans leur contexte propre.Cest pourtoutes ces raisons, quau-del des mesures trs importantes moyen et court terme,acclrant la ralisation des objectifs du Millnaire et se traduisant par dapprciablesrsultats, la concrtisation des stratgies agricole et rurale accordant un rle depremier plan la petite et moyenne hydraulique,repensant la place des zones dagri-culture pluviale notamment dans les espaces arides et semi-arides, reconsidrant ledveloppement rural en liaison troite avec lagriculture et les autres secteurs, a une

    importance cruciale pour asseoir sans retour le succs de ces objectifs.Cette approche par le contexte et par les aspects structurels, nous la retrouvonsaussi lorsquil est question de lgalit des sexes et de la promotion des femmes.Ainsi, les progrs sont nets quant au rapport filles/garons dans les diffrentsniveaux scolaires, dpassant partout les 80% et allant jusqu 94% au lyce pourlanne 2007. Certes dans lactivit conomique il reste encore des retards rattraper, un tel constat est li toutefois non seulement aux effets de lingalitmais aussi aux fluctuations de la croissance conomique. Lanalphabtisme restelev, il est vrai, au sein des femmes avec 52,6% en 2007, et nettement plus enmilieu rural. Pour saisir cependant la spcificit dune telle situation il faut prendrefait de la prsence croissante des femmes au Parlement (0,7% en 1997 et 10,5% en

    2007) et du nombre de femmes ministres dans les derniers gouvernements.En prenant en compte le fait que les structures sociales et les mentalits sonthistoriquement les plus lentes se mouvoir, on prend conscience deschangements intervenus dans une dure normalement si peu propice auxchangements denvergure. La force de ces changements apparat plusieursniveaux et doit son importance aux interventions croises de plusieurs facteurs.Ainsi un indice synthtique de fcondit de 2,5% enfants par femme, ainsi un gede mariage de plus en plus tardif tous fruits en grande partie dune scolarisationdj ancienne et de structures de sociabilit nouvelles, sont des signes qui netrompent pas quant laffirmation de la prsence fminine sur les diffrentesscnes de la vie sociale. La superstructure produit, notamment travers desconvictions modernistes de plus en plus fortes, des effets puissants sur un cadrematriel tardant encore spanouir totalement. Lcole, le mouvement associatif,

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    la circulation intensive des ides et des hommes avec la mondialisation etlmigration, la communication ont impos au politique mme dans sescomposantes traditionnelles un rythme soutenu de changement. LEtat a mis enplace un cadre juridique favorable de telles actions. Le Code la Famille de 2004 aouvert une voie qui ne cessera sans doute pas de slargir et de se consolider. Uneforte demande de modernit mane ainsi dune socit de plus en plus soucieusede dignit pour ses membres. La libration de la parole responsable a pass outreles tabous et fait en sorte que lavant-garde moderniste dont beaucoup de femmestalentueuses et dtermines, constitue une locomotive puissante de dfense des

    droits des femmes. Une telle dynamique explique comment dans une socit o lalutte contre lanalphabtisme est toujours luvre, un mouvement vigoureux est luvre pour lgalit des sexes et se traduit dj par des perces trs signifi-catives et en tout cas par une remarquable lucidit face lavenir.

    AU-DEL DES CHIFFRES, UN CHAMP SOCIAL EN MUTATIONRappelons encore ici combien les chiffres peuvent manquer dobjectivit, combienle taux danalphabtisme qui participe du calcul de lIDH dans une approchequelque peu statique, dtourne celui-ci de la saisie dune socit complexe quiapparat ds lors stagnante lorsquelle nest pas apprhende en mouvement, alorsquelle est en ralit trs vivante et positivement dynamique malgr le degrencore lev de lanalphabtisme des femmes. Cest que lanalphabtisme nest

    pas toujours exactement lignorance. Loin sen faut, les femmes, aujourdhui auMaroc, mme dans des rgions recules, prennent lentement mais solidementconscience de leurs droits et trouvent des soutiens dans leurs homologues degenre pour les clairer dans leur lutte. Sans rellement forcer le trait, lanalpha-btisme actif appartient dj dune certaine faon lhistoire, dans un pays oles jeunes sont la force motrice de demain. Ce qui nempche nullement quelradication dun tel flau ne fasse pas lobjet dune particulire attention despouvoirs publics qui mobilisent les moyens ncessaires cette fin avec un appui deplus en plus vigoureux de la socit civile. Il est par contre essentiel que laccs desfemmes lactivit conomique rmunre soit assur, ce qui est loin dtre le casde nos jours,et que la scolarit des filles fasse encore lobjet de plus dattention.Les

    deux volets en question sont en ralit troitement lis et constituent lefondement solide et durable de dfense des droits des femmes.

    Les pouvoirs publics, dire vrai,ne tarissent pas defforts en vue de la ralisation desobjectifs du Millnaire.De faon gnrale par ailleurs, ainsi que cela se dgage de laprsentation plus dtaille par objectif, les tendances releves pour les diffrentescibles, confirment bien, le plus souvent, que ces objectifs seront atteints en 2015.Cest le cas notamment pour les diffrentes formes de la pauvret, pour la gnrali-sation de lenseignement de base, la rduction de la mortalit infantile, laccou-chement en milieu surveill, lradication des maladies contagieuses et llargis-sement de laccs leau potable.Dans dautres domaines comme lalphabtisationet notamment des jeunes en milieu rural, lgalit des chances de scolarisation entreles sexes, une rpartition plus galitaire, les tendances sont plus lentes et leffortdevrait tre renforc en vue de la ralisation des objectifs prvus.

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    Certes sont en cause des raisons lies linefficacit des actions entreprises, aumanque de coordination des partenaires concerns, lutilisation peu efficiente desmoyens mis en uvre ainsi qu une faible connaissance du milieu.Mais les raisonsstructurelles ne sont pas ngliger comme nous lavons soulign plusieursreprises dont lenclavement des rgions pauvres et un amnagement du territoirequi reste approfondir, et cest prcisment cet aspect qui peut ralentir la ralisationdes objectifs du Millnaire.Les OMD ne sont pas de simples objectifs chiffrs quunemobilisation mcanique de moyens peut elle seule atteindre, ils sont desindicateurs de lefficacit des politiques en cours, des indicateurs de structure

    pourrait-on dire. Et dans ce sens, ils sont de la plus grande utilit et doivent fairelobjet dune grande vigilance.

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    INDICATEURS ECONOMIQUES

    Indicateurs ValeursAnne

    de rfrence

    PIB par habitant en $ US10992497

    19902007

    Taux de croissance annuel du PIBpar habitant (en volume) 1,13,5 1990-19992000-2007Taux de croissance annuel de laconsommation finale (en volume)

    2,44,1

    1990-19992000-2007

    Taux de croissance annuel de laconsommation par habitant (en volume)

    0,72,9

    1990-19992000-2007

    Taux de croissance annuel du RevenuNational Brut Disponible ( prix courant)

    6,56,0

    1990-19992000-2007

    Variation annuelle de lindicedu cot de la vie (en %)

    4,51,8

    1990-19992000-2007

    Taux dinvestissement (en % du PIB)22,128,1

    1990-19992000-2007

    Entres dIDE (en % du PIB)2,74,6

    1990-19992000-2007

    Dpenses publiques denseignement(en % du PIB)

    5,35,7

    19902007

    Dpenses publiques de sant (en % du PIB)0,91,2

    19902007

    Encours de la dette publique extrieure(en % du PIB)

    7920,3

    19902007

    Service de la dette publique extrieure(en % du PIB)

    14,88,9

    19902007

    Solde global du trsor (en % du PIB)-3,50,3

    19902007

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    INDICATEURS DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES

    Indicateurs Valeurs Anne de rfrence

    Population (en millions)26,130,8

    19942007

    Part de la population ge de moinsde 15 ans (en %)

    37,329,1

    19942007

    Taux daccroissement annuel moyende la population (en %)

    2,11,3

    1982-19941994-2007

    Taux durbanisation (en %)51,556,4

    19942007

    Esprance de vie la naissance(annes)

    67,972,5

    19942007

    Taux dactivit (15 ans et plus) (en %)51,351,0

    20012007

    Taux de chmage (en %)12,59,8

    20012007

    Taux dalphabtisation de la popula-tion ge de plus de 10 ans (en %)

    45,658,8

    19942007

    Taux net de scolarisation des enfantsde 6-11ans

    60,293,5

    19942007

    % des mnages branchs au rseaudeau potable

    - national- urbain- rural

    71,994,336,2

    2006

    Accs lassainissement liquide(urbain) (en %)

    85,6 2006

    Accs llectricit (en % desmnages)

    - national- urbain- rural

    83,795,764,8

    2006

    Taux de mortalit infantile(pour 1000 naissances vivantes)

    5740

    1987-19911999-2003

    Taux de mortalit maternelle(pour 100 000 naissances)

    - national- urbain- rural

    227187267

    1995-2003

    Nombre dhabitants par mdecin29331688

    1994Juin 2007

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    Rduction de lextrme pauvret et de la faim

    Cible 1 : Rduire de moiti, entre 1990 et 2015, laproportion de la population dont le revenu estinfrieur 1$ US par jour en PPA.

    Cible 2 : Rduire de moiti, entre 1990 et 2015, la pro-portion de la population qui souffre de la faim.

    Cible 3 : Rduire de moiti, entre 1990 et 2015, laproportion de la population dont le revenu estinfrieur 2 $ US par jour en PPA.

    Cible 4 : Rduire de moiti, entre 1990 et 2015, laproportion de la population se trouvant dansla pauvret absolue,relative et dans la vulnra-bilit.

    Cible 5 : Rduire de moiti, entre 1990 et 2015, lesingalits dans les dpenses.

    Cible 6 : Rduire de trois quarts dici 2015 lexclusionsociale.

    1. SITUATION ACTUELLE ET TENDANCES

    a- Pauvret mesure aux seuils des Nations Unies

    En milieu urbain comme en rural, la tendance des indi-cateurs de la pauvret est nettement la baisse.Mesure 1 $ US PPA par jour et par personne, la pau-vret est absente. De 3,5% en 1990 2% en 2001 lchelle nationale, elle passe 0,6% en 2007 avec unobjectif 1,75% pour 2015.Mesure 2 $ US par jour etpar personne en PPA, elle perd considrablement duterrain en passant de 30,4% en 1990 8,2% en 2007face un objectif fix 15,2% en 2015.

    Quant la pauvret alimentaire, les donnes de len-qute sur les niveaux de vie des mnages de 2007 cor-roborent la ralisation de lobjectif ds le dbut desannes 2000. La proportion dindividus souffrant de lafaim est en 2007 de 1%. Mme en milieu rural lvolu-tion est trs positive avec 2,0% contre un objectif 2015de 2,3 %.

    b- Pauvret mesure aux seuils nationaux

    Grce aux donnes de lenqute sur les niveaux de viedes mnages, le Haut Commissariat au Plan (HCP) amis jour les diffrentes mesures de la pauvret. Unetelle dmarche permet de mettre en uvre une dyna-

    mique daction diffrencie dans lespace selon leniveau de pauvret,ce qui en accroit lefficacit du faitdun ciblage plus prcis.Les rsultats de lenqute surles niveaux de vie des mnages de 2007 montrent quela croissance des niveaux de consommation et la stag-nation des ingalits ont rduit la pauvret et la vul-nrabilit de manire significative entre 2001 et 2007 :

    De 2001 2007, la pauvret relative est passe de :

    15,3% 9% au niveau national ;

    7,6% 4,8% en milieu urbain ;

    25,1% 14,5% en milieu rural.

    De 2001 2007, la vulnrabilit est passe de:

    22,8% 17,5% au niveau national ;

    16,6% 12,7% en milieu urbain ;

    30,5% 23,6% en milieu rural.

    2,8 millions dindividus vivent encore au-dessous duseuil de pauvret en 2007 mais 1,7 million en sont sor-tis et 1,2 million ont chapp la vulnrabilt.

    c- Evolution des disparits spatiales et sociales desniveaux de vie

    Entre 2001 et 2007, la dpense annuelle moyenne parpersonne a enregistr une augmentation en termesrels de 2,3% avec une baisse de lcart entre milieurural et urbain. Lensemble des mnages auront profit

    OBJECTIF 1

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    de cette amlioration du niveau de vie et

    particulirement les mnages pauvres et vulnrables.Lvolution de la structure de la dpense est un indicede cette volution ; les dpenses alimentaires, toujoursau premier rang, connaissent une baisse relative alorsquaugmente la part des transports et communicationsainsi que celle de la culture,indice prcieux douvertureet de mobilit des catgories pauvres et donc dunmoindre isolement. quoi sajoute un changementtout aussi intressant touchant lamlioration duniveau de vie et que traduit la composition du menuquotidien o augmente la part des viandes et produits

    laitiers aux dpens des crales et produits sucrs rpu-ts aliments dexcellence des familles dmunies.

    De tels progrs notables certes dans la lutte contre lapauvret, peuvent tre renforcs par une rductiondes ingalits qui sont encore au mme niveau quen2001. Il est indiscutable quune meilleure allocationdes subventions aux produits de base rduirait unetelle ingalit et afficherait de meilleurs rsultats dansla lutte contre la pauvret.

    2. DFIS MAJEURS EN MATIRE DE LUTTE CONTRE LA

    PAUVRET

    Dans ce domaine,deux dfis majeurs sont relever

    Le premier dfi est celui relatif la prennisationdes acquis dans la ralisation des OMD dans lesdomaines de :

    - la lutte contre la pauvret et la faim. Dj,en 2007, leMaroc a atteint les valeurs cibles des OMD relatives lhorizon 2015.De la fin des annes 1980 2007, lapauvret 1 $ US PPA a t pratiquement radique(0,6 % en 2007), la pauvret alimentaire rduite de

    plus de 5,1 fois (0,9% en 2007), la pauvret absoluede 3,4 fois (3,9% en 2007) et la pauvret relative deplus de 2 fois (9,0% en 2007) ;

    - la gnralisation de lenseignement de base, larduction de la mortalit infantile, laccouchementen milieu surveill, lradication des maladies conta-gieuses et llargissement de laccs leau potable.Dans ces domaines, la vitesse des avances ralisesentre 1990 et 2006 annonce la ralisation desvaleurs cibles avant lhorizon 2015.

    Le second dfi est celui de faire face la lenteur destendances affiches dans dautres domaines :

    - lalphabtisation des jeunes et lgalit des chances

    de scolarisation entre les sexes ;- la mortalit maternelle ;

    - lquit de la rpartition sociale des niveaux de vie.

    Dans ces domaines, la vitesse des avances entre 1990et 2006 est infrieure celle requise par la ralisationdes valeurs cibles que se sont fixes les OMD lhorizon 2015. La raison en est la persistancedimportants dficits dans ces domaines dans leslocalits rurales enclaves, o les normes sociales sesont longtemps conjugues la pauvret humaine et

    montaire. Ces normes ont dfavoris linvestis-sement dans le capital humain de la femme enparticulier et ont fini par handicaper, aujourdhui, descommunauts toutes entires.Lissue rside, ct durenforcement de lINDH, dans le sort du chantierquouvre le Maroc,aujourdhui,avec le ciblage gogra-phique des ressources publiques au profit deslocalits pauvres et,dans ces localits,des populationsles plus ncessiteuses. Tel est lun des moyensfondamentaux de la ralisation de lensemble desOMD au Maroc dici 2015.

    3. CONTRAINTES

    Il est souhaitable en vue de la ralisation des objectifsdici 2015 en plus du maintien de la croissanceconomique bienfaitrice en place depuis le dbut dumillnaire, que certains aspects lis la gouvernancesoient pris en considration. Ainsi il convient, pouroptimiser,de veiller une meilleure coordination entreles diffrents intervenants, une valuation et unsuivi des actions entreprises. Dautre part, lintgrationdes donnes lies au genre dans la phase dlaboration

    des budgets et une utilisation efficiente des montantsallous agiront dans ce sens.Enfin il saute aux yeux,quesans une connaissance fine du milieu on ne peutesprer obtenir de rsultats la hauteur des objectifsviss.

    4. STRATGIES RENFORCER ET MESURES PRENDRE

    Si les diffrentes stratgies de lutte contre la pauvretadoptes au Maroc depuis les annes 1980 ont indis-cutablement permis damliorer de nombreux indica-teurs sociaux,des dficits persistent dont limportancenest pas dmentie.

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    Cest la raison de la mise niveau sociale pense et

    mise en oeuvre par lInitiative Nationale pour leDveloppement Humain qui a t annonce le 18mai 2005 par sa Majest le Roi. Cette Initiative estune stratgie de lutte contre la pauvret fondesur le concept de dveloppement humain et basesur une approche participative. On peut affirmerquelle sinscrit pleinement dans le cadre des enga-gements pris par le Maroc lors du Sommet duMillnaire en 2000.

    Trois recommandations sont essentielles pour rendrecette importante stratgie plus oprationnelle :

    - Les plans daction et les programmes de lutte contre

    la pauvret doivent tre adapts aux OMD : ils doi-vent dans cette perspective tre chiffrs avec des

    cibles et indicateurs prcis ;

    - La prise en considration du genre dans les plans

    daction ;

    - Le renforcement des outils statistiques pour llabo-

    ration de rapports rgionaux sur les OMD. La finalit

    est dclairer les dcideurs sur lvolution diffren-

    cie des indicateurs au niveau spatial.

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    Evolution des indicateurs

    Cibles

    Cible 1 :Rduire de moiti,entre1990 et 2015, la proportionde la population dont lerevenu est infrieur 1 $ USpar jour en PPA

    Cible 1bis : Accs un

    emploi productif et untravail dcent pour tous ycompris les femmes et lesjeunes

    Cible 2 :

    Rduire de moiti, entre1990 et 2015, la proportionde la population qui souffrede la faim

    Cible 3 :Rduire de moiti, entre1990 et 2015, la proportionde la population dont lerevenu est infrieur 2 $ USpar jour en PPA

    Cible 4 :

    Rduire de moiti, entre1990 et 2015,la proportionde la population se trouvantdans la pauvret absolue,relative et dans la vulnra-bilit

    Indicateurs

    - Proportion de la populationdisposant de moins de 1 $ USpar jour en PPA (en %)

    - Indice dcart de la pauvret

    - Part du cinquime le plus pauvrede la population dans laconsommation finale

    -Taux de croissance moyen

    annuel du PIB par personneemploye (en %)

    - Taux dactivit de la population(15 ans et plus) (en %)

    -Proportion de salaris vivant avecmoins de 1$ (PPA) par jour (en %)

    - Proportion des indpendantsdans la population active occupe(en %)

    - Proportion des aides familialesdans la population active occupe

    (en %)

    - Proportion denfants de moinsde 5 ans prsentant uneinsuffisance pondrale (en %)

    -Proportion de la populationnatteignant pas le niveauminimal dapport calorique(en %)

    - Proportion de la populationdisposant de moins de 2 $ USpar jour en PPA (en %)

    -Taux de pauvret absolue (en %)

    -Taux de pauvret relative (en %)

    2007

    0,60,50,60,11,2

    0,0192

    6,5

    (2000-

    2007)3,72

    51,027,176,1

    0,2

    28,313,433,9

    25,451,5

    15,6

    0,90,81,00,12,0

    8,23,6

    14,3

    3,91,37,2

    9,04,8

    14,5

    2015

    1,75

    4,5

    2,3

    15,2

    6,2

    10,5

    2001

    222

    0,34,0

    0,0346

    6,5

    (2000-

    2004)4,3

    51,325,577,9

    (2001)0,3

    25,812,130,5

    30,453,5

    22,4(2003)

    10,210,410,06,5

    14,0(2003)

    1,81,81,80,33,7

    (2001)20,28,7

    34,2

    (2004)7,73,5

    12,8

    (2004)14,2

    7,922,0

    1990

    3,53,53,51,25,7

    0,0271

    6,6

    (1992)9,09,58,43,3

    12,0(1985)

    4,64,64,62,46,2

    30,413,354,5

    (1985)12,56,8

    18,8

    (1985)21,013,326,8

    Dsagrgation

    EnsembleMasculinFmininUrbainRural

    Ensemble

    Ensemble

    EnsembleFmininMasculin

    EnsembleFmininMasculin

    EnsembleFminin

    Masculin

    EnsembleMasculinFmininUrbainRural

    EnsembleMasculinFmininUrbainRural

    EnsembleUrbainRural

    EnsembleUrbainRural

    EnsembleUrbainRural

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    Fort Moyen Faible

    Capacit de collecter les donnes x

    Qualit de linformation rcente x

    Capacit suivre linformation xstatistique

    Capacits lanalyse statistique x

    Capacits incorporer lanalyse xstatistique dans les mcanismesdlaboration des politiquesde planification et dallocationdes ressources

    Mcanismes de suivi x

    et dvaluation

    Lobjectif sera-t-il atteint lhorizon 2015 ?

    Probablement Potentiellement Invraisemblablement

    Etat de lenvironnement favorable

    Fort Moyen Faible mais samliorant Faible

    Aperu de la situationCapacit de suivi et dvaluation

    Evolution des indicateurs

    Cibles

    Cible 5 :Rduire de moiti,entre 1990 et 2015, lesingalits dans lesdpenses deconsommation.

    Cible 6 :

    Rduire de trois quartsdici 2015 lexclusionsociale

    Indicateurs

    - Part, dans les dpensestotales, des 50% les moinsaiss de la population (en %)

    - Part, dans les dpensestotales, des 10% les plus aissde la population (en %)

    - Part, dans les dpensestotales, des 10% les moinsaiss de la population (en %)

    - % population urbaine logedans les bidonvilles ou dansun habitat sommaire

    -Taux de chmage en milieuurbain

    - Taux daccs lassurancemaladie

    - Part des personnes handica-pes dans la population (en %)

    2007

    23,627,723,7

    33,133,725,9

    2,62,73,2

    6,5

    15,4

    33,0

    2015

    ---

    ---

    ---

    2001

    23,424,228,7

    32,130,925,9

    2,62,83,4

    (2004)8,2

    19,5

    (2000)16,2

    (2004)5

    1990

    (1985)24,223,528,8

    (1985)31,731,825,3

    (1985)2,62,43,2

    (1994)9,2

    15,8

    Dsagrgation

    EnsembleUrbainRural

    EnsembleUrbainRural

    EnsembleUrbainRural

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    Cible 7 : Gnraliser la scolarisation des filles et des gar-ons dans le prscolaire.

    Cible 8 : Donner tous les enfants, garons et filles lesmoyens dachever un cycle complet dtudesprimaires.

    Cible 9 : Donner tous les enfants, garons et filles lesmoyens dachever un cycle complet dtudescollgiales.

    Cible 10 : radiquer lanalphabtisme des hommes etdes femmes gs de 10 ans et plus.

    Les objectifs poursuivis dans le secteur de lEducationNationale visent la gnralisation de lenseignementprimaire et collgial et lamlioration de sa qualit, lapromotion du secteur priv et une meilleure gouver-nance.

    La ralisation de ces objectifs ncessite lextension delinfrastructure scolaire existante et le renforcementdes mesures dappui la scolarisation et au soutien

    social et pdagogique des lves ncessiteux.En vue dassurer une ducation de qualit pour tous,les efforts ont port sur lamlioration des apprentis-sages tous les niveaux denseignement, la rductiondes taux dabandon scolaire et de redoublement. Lesrformes entreprises seront poursuivies dans ledomaine pdagogique, le systme dvaluation, la for-mation initiale et continue des enseignants, le renfor-cement de lintroduction des technologies de linfor-mation et de la communication. Une attention parti-culire sera accorde la promotion de la qualit de

    lenseignement au niveau des tablissements sco-laires.

    Concernant lamlioration des modes de gouvernan-ce du systme ducatif, les efforts ont port sur lam-lioration de la capacit de gestion des ressourceshumaines, administratives, et financires tous lesniveaux du systme ducatif, conformment la nou-velle distribution des responsabilits entre les struc-tures centrales du Dpartement de l'enseignementscolaire, les Acadmies Rgionales dEducation et deFormation, les dlgations et les tablissements sco-laires.

    1. SITUATION ACTUELLE

    Des progrs substantiels ont t enregistrs dans ledomaine de lenseignement tous ses niveaux.

    a- Lenseignement prscolaire

    Lvolution des effectifs des enfants prscolarissentre 1999-00 et 2006-07 est caractrise par deuxpriodes distinctes. En effet, de 1999-00 2003-04, les

    effectifs des enfants bnficiaires ont connu une lg-re rgression due essentiellement :- la baisse de leffectif des enfants gs de 4-5 ans en

    raison de lamorce de la transition dmographique ;

    - la dcision initie en 1998 fixant linscription deslves l'ge de 5 ans et demi au primaire;

    - la lenteur dimplantation dtablissements de lensei-gnement prscolaire dans les milieux rural et priur-bain.

    La priode allant de 2003-04 2006-07 est marque

    par une timide augmentation. En termes de prscola-risation nette, la situation reste cependant quasi-stag-nante pour la priode tudie. Cette situation sex-plique par lincapacit du secteur priv couvrir tousles besoins dans ce secteur et fondamentalement parles changements que prsuppose la prscolarisationdans des conditions convenables en milieu rural.

    b- Lenseignement primaire

    Globalement, lenseignement au niveau primaire aconnu une extension importante en matire deffec-

    tif dlves. Cet effectif est pass de 3,7 millionsdlves en 1999-2000 plus de 3,9 millions dlvesen 2006-07, soit un taux annuel moyen de progres-sion de 1,02%.Pour les filles, leur effectif est pass de1,6 million 1,8 million, soit un taux annuel moyende progression de lordre de 1,76%. En milieu rural,les effectifs scolariss ont connu une augmentationannuelle de 1,66%. Pour les filles de ce milieu, laug-mentation a t la plus forte soit 2,76%.

    Le taux net de scolarisation dans le primaire est valu 93,5 % en 2006-07, contre 87% en 2003-04 et 79,1%en 1999-2000.

    Assurer lducation primaire pour tous OBJECTIF 2

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    Cette volution croissante traduit leffort de scolarisa-tion dploy au cours de cette priode, notamment auprofit des filles. En effet, en milieu urbain, le taux descolarisation de celles-ci a pratiquement rattrap celuides garons. Il en est de mme en milieu rural olcart de scolarisation entre les deux sexes a t att-nu, le taux pour les filles tant de 87,7 % contre 94.6%pour les garons.

    Ces rsultats remarquables sont dus une combinai-son de diffrentes mesures : cantines scolaires, fourni-tures scolaires et manuels gratuits, transport scolaire,inclusion des handicaps lgers dans les classes nor-males etc Lappui de la socit civile et de la coop-ration internationale sest rvl trs prcieux.

    Un effort considrable a permis le renforcement etllargissement du rseau scolaire public ainsi que larhabilitation des espaces scolaires et la rnovation deleurs quipements. Cependant, les dperditions sco-laires restent encore leves, puisquelles se situententre 5% et 7% des effectifs des inscrits.

    c- Lenseignement secondaire collgial

    Lvolution des effectifs dlves ruraux dans lensei-gnement collgial, durant la priode 2000-07, a connuune trs forte augmentation. Les effectifs des lvesont plus que doubl au cours de la priode, puisquilsont atteint 308.737 lves en 2006-2007 contre147.243 lves en 1999-2000.Le taux daccroissementannuel dpasse 11%. Cette amlioration a concerndavantage les filles dont les effectifs sont passs res-pectivement de 42.608 109.213 lves avec un

    accroissement annuel moyen de prs de 15 %. Auniveau national le taux annuel moyen de progression

    est de 4,8%.Pour les filles, leffectif est pass de 0,4 mil-

    lion 0,6 million, soit un taux annuel moyen de lordrede 5,6%. La densification du rseau dtablissementsscolaires ainsi que lextension des structures dappui la scolarisation ont t dterminantes dans cetaccroissement (internats, cantines scolaires, bourses,transport scolaire,services de sant scolaire).

    2. CONTRAINTESMalgr le progrs que connat le secteur de lduca-tion et ainsi que le confirment les statistiques, ildemeure confront plusieurs obstacles qui entra-vent son plein dveloppement :

    Conditions socio-conomiques des mnagesruraux;

    Pnurie dtablissements scolaires et de structuresdappui malgr les ralisations et notamment en rai-son de lenclavement des rgions les plus touches. titre dillustration, les cantines scolaires ne concer-nent que 51% des lves ;

    Insuffisance des bourses octroyes aux lves ducollge dans le milieu rural, en particulier aux filles ;

    Insuffisance des crdits ncessaires la rhabilita-tion des infrastructures scolaires ;

    Retard dans la ralisation des projets dinvestisse-ment cause de la lourdeur des procdures admi-nistratives

    Insuffisance de lencadrement administratif et pda-gogique

    Faible participation du secteur priv dans les villeset sa quasi-absence en milieu rural (si lon exceptecertaines classes animes par les ONG).

    3. NOUVELLES INFLEXIONS STRATGIQUESFace un tel constat, un plan durgence est laborpour lacclration de la mise en uvre de la rformede lEducation et de la formation. Ce plan durgencesinspire du discours de SM le Roi loccasion de lou-verture du parlement (vendredi 12 octobre 2007). Ilsarticule autour de quatre principaux axes :

    La consolidation de la gnralisation de lenseigne-ment ;

    Lamlioration continue de la qualit de lenseigne-ment ;

    2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 2005-06 2006-07

    %

    annes

    parit

    87

    86

    85

    84

    83

    82

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    R a p p o r t na t i o n a l 2 0 0 7

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    Laffermissement de la modernisation de la gouver-

    nance tous les niveaux ; Le dveloppement dune gestion stratgique des

    ressources humaines performantes.

    Ce plan durgence porte sur un ensemble cohrentdactions cibles, prioritaires et fondamentales. Il viseessentiellement rattraper les retards constats dansla mise en uvre de la Charte Nationale delEducation et de la Formation. Il a aussi pour objectifde contribuer harmoniser le dveloppement dessous-systmes ducatifs, ainsi que la couverture despriorits dans les secteurs vitaux. Ce plan durgence

    constitue la vritable feuille de route des principalesactions et oprations du Dpartement de l'enseigne-ment scolaire au cours des prochaines annes. Parailleurs, Les investissements exceptionnels quil meten jeu, vont au-del des disponibilits offertes par lacroissance tendancielle de lvolution des budgets dusecteur. Il va en consquence solliciter des contribu-tions exceptionnelles tant du budget de lEtat quedautres ressources nationales et de nouvelles contri-

    butions des bailleurs de fonds qui ont toujours accom-

    pagn le dveloppement du secteur ducatif.Un nouveau systme renforc de pilotage, de coordi-nation, de suivi et dvaluation, permettra de mesurer chaque instant ltat davancement, les rsultats etles performances de ce programme et dintroduirechemin faisant les correctifs ncessaires au dbut dechaque anne de son excution.

    Pour conclure, le Maroc, tout en dployant les effortsmatriels requis pour la ralisation des objectifs duMillnaire pour le Dveloppement, a renforc las-pect qualitatif essentiel lacquisition duneconscience citoyenne et la sensibilisation lgalitentre les sexes. Il a ainsi introduit dans les pro-grammes scolaires, lenseignement des droits del'Homme, de la citoyennet et la promotion du statutfamilial.

    Lobjectif ultime est de dispenser une ducationhumaniste indispensable ldification d'une socitouverte, moderne, dmocratique.

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    Evolution des indicateurs

    Cibles

    Cible 7 :Dici 2015, gnraliser lascolarisation des filles et desgarons dans le prscolaire

    Cible 8 :

    Dici 2015, donner tous lesenfants, garons et filles lesmoyens dachever un cyclecomplet dtudes primaires

    Cible 9 :

    Dici 2015,donner tous lesenfants, garons et filles lesmoyens dachever un cyclecomplet dtudes collgiales

    Cible 10 :

    Dici 2015,radiquer lanal-phabtisme des hommes et desfemmes gs de 10 25 ans etrduire de moiti, par rapport 1990, le taux global danalpha-btisme (10 ans et plus)

    Indicateurs

    - Taux nets de scolarisation au prscolaire 4-5ans

    EnsembleMasculinFminin

    - Taux nets de scolarisation dans le primaire(6-11 ans)

    EnsembleMasculin-urbainFminin-urbainMasculin-ruralFminin-rural

    - Proportion dcoliers commenant la 1reanne dtude dans lenseignementprimaire et achevant la 5me anne

    EnsembleMasculinFminin

    - Taux nets de scolarisation dans lensei-

    gnement secondaire collgial (12-14 ans)EnsembleMasculin-urbainFminin-urbainMasculin-ruralFminin-rural

    - Proportion dcoliers commenant la 1reanne dtude dans lenseignementcollgial et achevant la 3me anne

    EnsembleMasculinFminin

    - Taux dalphabtisation de la populationge de 10 ans et plus

    EnsembleMasculinFmininUrbainRural

    - Taux dalphabtisation de la populationge de 15-24 ans

    EnsembleMasculinFminin

    2004

    50,160,239,6

    87,091,289,888,578,5

    (2005)

    68,668,868,1

    31,951,452,314,38,9

    (2005)79,775,884,2

    5769,245,370,639,5

    70,580,860,5

    2007

    59,768,251,0

    93,595,092,194,687,7

    (2006)

    70,870,470,9

    43,465,465,621,215,6

    (2006)78,674,982,9

    58,870,647,471,041,9

    76,084,467,5

    2015

    100100100

    100100100100100

    100100100

    100100100100100

    100100100

    80,2----

    100100100

    1994

    39,454,523,6

    60,284,279,855,730,1

    20,243,137,54,61,6

    4559336325

    587146

    1990

    (1991)

    40,555,225,1

    (1991)

    52,477,571,748,822,5

    (1991)

    17,539,531,93,41,1

    (1982)

    45,360,531,763,328,2

    (1982)62,478,048,5

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    R a p p o r t na t i o n a l 2 0 0 7

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    Fort Moyen Faible

    Capacit de collecter les donnes x

    Qualit de linformation rcente x

    Capacit suivre linformation xstatistique

    Capacits lanalyse statistique x

    Capacits incorporer lanalyse x

    statistique dans les mcanismesdlaboration des politiquesde planification et dallocationdes ressources

    Mcanismes de suivi xet dvaluation

    Lobjectif sera-t-il atteint lhorizon 2015 ?

    Probablement Potentiellement Invraisemblablement

    Etat de lenvironnement

    Fort Moyen Faible mais samliorant Faible

    Aperu de la situationCapacit de suivi et dvaluation

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    Cible 11 : Eliminer les disparits entre les sexes dans lesenseignements primaire et secondaire dici 2005 si possible et tous les niveaux de lensei-gnement en 2015 au plus tard.

    Cible 12 : Rduire les disparits hommesfemmes enmatire daccs lemploi, en matire dgalitde salaires et en matire daccs aux ressources :biens,terre,crdits.

    Cible 13 : Atteindre le tiers dans les instances dirigeantesdes pouvoirs lgislatif, excutif et judiciaire etdans toutes les instances de prise de dcision.

    Cible 14 : Eliminer toutes les dispositions juridiques discri-minatoires et rduire de moiti la violence lgard des femmes.

    De la pauvret lducation, de la sant de lenfant lasant maternelle, et de faon gnrale de lconomiqueau politique en passant par le culturel, lOMD 3 participede lensemble de ces secteurs. La promotion de lgalitdes sexes et laccs des femmes lautonomie,

    supposent en effet des transformations socialesprofondes, dans de nombreuses directions et dans demultiples secteurs, inscrites dans un moule culturel quipuise ses fondements dans la modernit.

    1. SITUATION ACTUELLE ET TENDANCES

    Lvolution des indicateurs disponibles, relatifs aux ciblesretenues, montre que la situation des femmes au Maroca connu une amlioration nette partir des annes 1990.Le rle des femmes, dans tous les espaces, est devenuplus visible et plus valoris. Cette visibilit apparat auniveau de lducation, de laccs au march de lemploi

    et aux diffrentes ressources, dans le cadre des champspolitique et religieux et enfin au niveau des sphres dedcision. En ralit la situation de nos jours est tout faitnouvelle et, sur bien des plans, radicalement diffrentedes priodes prcdentes, si ce nest par les acquisquantifiables, du moins par ltat desprit concernant lerapport homme-femme et les perspectives quisannoncent.

    a- Au niveau de lducation (cible 11)

    Le systme ducatif s'est rapproch de l'objectif de

    gnralisation de la scolarisation au primaire puisque letaux correspondant a t valu 93,5 % en 2007.

    L'enseignement suprieur connat actuellement unequasi-parit entre les sexes,puisque les filles reprsentent47% des effectifs et 52% des diplms en 2007.

    Mais malgr les progrs accomplis, les filles restenttoutefois dsavantages. Ainsi le taux de scolarisationdes filles rurales de 12-14 ans ne dpasse pas 43% en2007, contre 75% comme moyenne nationale pour cettetranche d'ge tous milieux et sexes confondus.

    Si le taux danalphabtisme, en 2007, est estim 41,2 %pour la population ge de 10 ans et plus avec 29,4%chez les hommes, il atteint par contre 52,6% chez lesfemmes. Par ailleurs, les taux danalphabtisme parmilieu sont de 29 % en milieu urbain, dont 38,5 % pourles femmes contre 19% pour les hommes. En milieu ruralce taux est plus alarmant encore tant de 58,1 %, soit72,2% pour les femmes contre 43,5% pour les hommes.

    Pour favoriser la scolarisation des filles en milieu rural etalphabtiser les femmes adultes, il reste un travailconsidrable entreprendre sur le plan qualitatif et

    particulirement concernant les rapports de genre :rvision des manuels scolaires, lutte contre lesstrotypes, intgration de la dimension genre dansllaboration des rapports dvaluation,diagnostics,plandaction et stratgie Lcole constitue, en effet, un deshauts lieux de production et de reproduction desrapports sociaux. Elle est le lieu o la socialisation desfilles et des garons prend forme dans la diffrenciationdes rles et des identits. Elle est lespace privilgi derupture avec celles parmi les pratiques socialesanciennes qui se rvlent rtrogrades. Linstanceculturelle est en effet un relais essentiel pour acclrer le

    dveloppement conomique par un travail de fond desmentalits qui permet de mobiliser les populations lesplus larges dont les femmes. La mobilisation du capitalhumain doit emprunter obligatoirement cette voie.

    b- Au niveau de lespace conomique (cible 12)

    Compte tenu du fait que les activits domestiques desfemmes demeurent invisibles du fait quelles relvent dusecteur non-marchand et donc non comptabilis, le tauxdactivit salariale des femmes par rapport celui deshommes reste modeste : 27,9% en 2000, 28,3% en 2004

    et 27,1 % en 2007. Le taux de participation des femmes la population active au Maroc est lun des cinq les plus

    Promouvoir lgalit des sexeset lautonomisation des femmes

    OBJECTIF 3

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    R a p p o r t na t i o n a l 2 0 0 7

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    bas de la rgion du Moyen-Orient et de lAfrique du Nord

    (MENA) ; il reprsente la moiti de la moyenne mondiale(57,8 %) et moins de la moiti de la moyenne des pays revenu intermdiaire, de tranche infrieure (65,2 %).

    Le taux demploi au Maroc est pass de 45,9% en 2005 46% en 2007. En milieu urbain, le taux demploi est valu 36,6% en 2005 contre 38% en 2007, soit 61,6% pour leshommes contre seulement 15,6% pour les femmes.Cependant, en milieu rural, durant la priode 2005-2007,ces taux sont respectivement de 38% en 2005 et 37,1% en2007 pour les femmes,et 79,7% et 78,6% pour les hommes.Par ailleurs, au niveau national, la ventilation du tauxdemploi selon le sexe, montre quil y a un accs ingal dela femme lactivit conomique. Le taux de fminisationde lemploi au niveau national est de 27,6%.

    Les diffrences lies au genre sont particulirementmarques pour ce qui est du statut professionneloccup. En 2007, le statut de salari ne concerne que20,7% des femmes actives occupes contre 79,3% pourles hommes actifs occups. Par contre, le statut daidefamilial concerne 54,6% pour les femmes contre 45,4%seulement pour les hommes.Pour le travail indpendant,13,8% pour les femmes contre 86,2% pour les hommes.Cet cart sexplique, non seulement par le poids des

    normes culturelles, par labsence de formation etdducation, mais aussi et surtout par le fait que lesfemmes accdent plus difficilement que les hommes aucrdit, la terre et aux biens de production de faongnrale. Ainsi, 4,4% seulement dentre elles, dans lemilieu rural, sont exploitantes agricoles ; dans le milieuurbain 0,6 % sont chefs dentreprises contre 2,7% pourles hommes. De ce fait, les femmes se retrouvent plusdans les petites activits informelles qui ne ncessitentpas un grand capital.

    41% des femmes salaries gagnent le salaire minimum,

    contre 31% des hommes. Le secteur public offre dessalaires gaux, les femmes occupent cependant moinsde postes levs. Les salaires moyens des femmes,quoique en volution, demeurent nettement plus basque ceux des hommes. En 2004, les salaires moyens desemployes de la fonction publique reprsentaient 80 %de ceux des hommes, soit une hausse de 66 % parrapport 1990.

    En vue de faire face cette situation et redresserlingalit qui en rsulte, la croissance conomique et lacration demplois ainsi quune bonne gouvernancesont les lments essentiels moyen et long terme.

    Dans le cadre des actions entreprises dans ce sens, le

    dveloppement des Activits Gnratrices de Revenu

    (AGR) a donn de trs bons rsultats en matire decration d'emploi. Dune part, les AGR ont permis dedclencher un dynamisme et un processus de dvelop-pement local. Elles ont t un moyen de stimulation etdintgration de la population dans les projets dedveloppement. Les acteurs associatifs, intervenantnotamment dans les micro-crdits, ont fortementcontribu la concrtisation dun grand nombre deprojets travers lassistance technique, administrative etfinancire. En 2005, les efforts dploys pour la crationdopportunits daccs lemploi et au revenu ontpermis 631.068 personnes, dont 65% de femmes, de

    bnficier dun financement de micro crdits de lordrede 1,5 milliard de dirhams.

    Il est signaler que dans le cadre de lamlioration dusystme de financement pour assurer la dmocratisationde laccs au logement et aussi conformment lanouvelle approche du gouvernement en matire depromotion de lhabitat social, des fonds ont t crspour garantir les crdits accords par les tablissementsde crdits pour le financement de logements sociaux parles bnficiaires. Les personnes revenus irrguliers enont bnfici dont une part importante de femmes.

    Compte tenu des grands carts en matire de tauxdactivit et dcart salarial,la cible 12 risque parconsquent de ne pas tre atteinte dici 2015 si lint-gration de la dimension genre nest pas faite de faonsystmatique dans lensemble des programmes etstratgies de lemploi avec la dfinition de mesuresaffirmatives spcifiques chaque indicateur syrattachant.

    c- Au niveau de lespace public (Cible 13)

    Quelle place revient aux femmes dans les instances diri-geantes des pouvoirs lgislatif, excutif et judiciaire et

    dans les instances de dcision ? Quatre femmes ont acc-d au pouvoir excutif en 1993, en 2007 elles sont septau gouvernement, soit 20,59% de lensemble desministres.Les femmes sont aussi prsentes au Parlemento elles reprsentent 10,5% du total.Une telle perce estimportante et annonce une re nouvelle car les femmesau Maroc,malgr leur forte prsence luniversit, occu-pent trs peu de fonctions de direction et de dcision auniveau des instances tatiques. Elles sont toutefoisdsormais prsentes dans des fonctions dautorit

    jusque-l masculines 100%. Leur entre est remarque

    aussi dans des postes de responsabilits appartenant auchamp religieux. Une telle perce, en elle-mme, est

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    O b j e c t i f s d u M i l l n a i r e p o u r l e D v e l o p p e m e n t

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    charge de sens dans la mesure o elle constitue un

    message fort face aux reprsentations traditionnelles et la pratique culturelle dominante.

    d- Au niveau de larsenal juridique (cible 14)

    Les rformes lgislatives, entames depuis 1990, onttouch le code de commerce (art.35), le Dahir desobligations et contrats (art.729), le code de procdurecivile,le code du travail, le code pnal (Art 418) (adultre),le code de procdure pnale, ltat civil (2002),. Ellesvisent la suppression des dispositions discriminatoires ettraduisent la volont de lutter contre les violences lgard des femmes. Dans la mme vision, sinscrit la

    rforme du code de la famille en 2004 et le code denationalit en 2006.Lentre en vigueur de lensemble deces rformes, a induit un changement en faveur desprincipes dquit et dgalit et une nette amliorationdes indicateurs sy rattachant notamment lge aumariage,le taux de divorce,le partage des biens,au coursde la priode 2005-2007.

    Ladhsion la Convention dlimination de toutes lesformes de violence lgard des femmes est en cours. Ilfaut noter aussi quune dmarche de mobilisation contrela violence envers les femmes est entreprise au niveau

    national en partenariat avec la socit civile. Notonsaussi la mise en place dun s