Observatoire de La Petite Entreprise n°53

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  • 8/12/2019 Observatoire de La Petite Entreprise n53

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    tude ralise auprs des petites entreprises adhrentesdes Centres de Gestion Agrs, membres de la FCGA

    Fdration des Centres de Gestion Agrs Banque PopulaireJUILLET

    2014

    -N

    53

    lObservatoirede laPetite Entreprise

    Dans son ensemble, le secteur enre-

    gistre un chiffre d'affaires en recul de

    0,7 % au 1er trimestre 2014. Toutefois,

    certains indicateurs semblent annon-cer une reprise de l'activit dans les

    ateliers et les points de vente. Mme s'il

    est encore trop tt pour confirmer cette

    tendance, les professionnels du secteur

    esprent bien retrouver rapidement le

    chemin de la croissance.

    Globalement, selon la dernire note

    de conjoncture du Conseil national

    des professions automobiles (CNPA),

    le chiffre daffaires des entreprises du

    secteur samliore enfin aprs trois

    annes difficiles. Une orientation

    positive qui sexplique principalement

    par le commerce de vhicules sou-

    ligne lorganisation professionnelle.

    " Comme il y a trois mois, le chiffre daf-

    faires des ventes de voitures neuves

    progresse encore sensiblement : + 4,5 %

    durant lhiver. Pour sa part, le march

    de loccasion se redresse significati-

    vement aprs une anne 2013 moins

    bien oriente". Pourtant, daprs les

    professionnels du secteur, les marges

    demeurent assez nettement ngatives.

    Lactivit aprs-vente, quant elle, sedgrade encore lors des trois premiers

    mois de lanne, mais de manire plus

    limite que prcdemment : - 0,5 %.

    Sur une dure plus longue, lanalyse des

    volutions du secteur livre une photo-

    graphie prcise de limportance cono-

    mique et sociale des professions du com-

    merce et de la rparation automobiles.

    Et permet de mieux apprcier le regain

    dactivit que connaissent aujourdhui

    ces entreprises. Une rcente enqute

    de lINSEE dmontre ainsi que les

    ventes au dtail du secteur diminuent

    de 5,8 % en volume en 2012, aprs une

    anne 2011 assez satisfaisante, dyna-

    mise par les derniers effets du dispositif

    de prime la casse. Les seules ventes

    du commerce de vhicules baissent

    quant elles de 7,5 % en volume en 2012

    (- 5,6 % en valeur). Toujours la mme

    anne, les ventes en volume du sec-

    teur de lentretien et de la rparation

    de vhicules automobiles sont en repli

    (- 2,4 %) pour la cinquime anne cons-cutive. Cette tendance sexplique en

    partie par le recul du nombre dacci-

    dents de la route. Les secteurs du

    commerce dquipements automo-

    biles rsistent mieux : les ventes en

    volume sont stables pour les dtaillants

    (- 0,1 %) et progressent lgrement pour

    les grossistes (+ 1,2 %).

    ZOOM

    Essoufflement de la consommation des mnages,

    diminution des investissements des entreprises,

    ralentissement des exportations Rsultat :

    une croissance nulle au premier trimestre 2014.

    0 % contre + 0,2 % au quatrime trimestre 2013.

    Sur les trois premiers mois de lanne, les dpenses

    de consommation des mnages reculent (- 0,5 %

    aprs + 0,2 %). A noter : le retournement des

    dpenses consacres lalimentation (- 0,9 %

    aprs + 0,8 %). Les commerces de dtail alimen-

    taires semblent dailleurs enregistrer les effets de

    ce nouvel arbitrage budgtaire des mnages,

    avec un chiffre daffaires en recul de 1,8 % aupremier trimestre (voir en page 2). Pourtant, selon

    lINSEE, le pouvoir dachat des mnages progresse

    de 1,3 % sur la mme priode.

    1,3 %

    0,2 %

    1ertrimestre 2014/

    1ertrimestre 2013

    avril 2013 - mars 2014/

    avril 2012 - mars 2013

    Tendances

    Bientt la reprise dans l'auto-moto ?

    1erTrimestre 2014

    NasserNEGROUCHE

    Indices sectoriels1 erT 2014/1erT 2013 12 derniers mois

    COMMERCE ET SERVICES

    - 1,1% - 0,8%

    ALIMENTAIRE - 1,8% 0,8%

    SERVICES

    - 0,3% - 0,6%BTIMENT

    - 1,3% 2,5%EQUIPEMENT DE LA MAISON ET DE LA PERSONNE

    - 3,1% - 2,7%

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    Tendances

    2

    Taux daccroissement du chiffre daffaires1ertrimestre 2014/ 1er trimestre 2013 1ertrimestre 2014/1er trimestre 2013

    AUTOMOBILE - MOTO :AGRICULTURE SYLVICULTURE OSTREICULTURE : CULTURE & LOISIRS :

    QUIPEMENT DE LA MAISON :

    QUIPEMENT DE LA PERSONNE :

    SANT :

    SERVICES :

    TRANSPORTS :

    CAF - HTELLERIE - RESTAURATION :

    BTIMENT :

    BEAUT - ESTHTIQUE :

    COMMERCE DE DTAIL ALIMENTAIRE :

    Parcs et jardins 1,0 %

    Carrosserie automobile 5,3 %Auto, vente et rparation - 1,8 %Moto vente et rparation 7,0 %

    Htel-Restaurant - 2,9 %Htellerie de plein air - 7,8 %Restauration 0,4 %Caf 4,8 %

    Couverture 0,4 %Maonnerie 0,8 %Electricit - 2,7 %Plomberie-Chauffage-Sanitaire - 5,0 %Pltrerie-Staf f-Dcoration - 0,5 %Menuiserie - 4,2 %Carrelage-faence 0,8 %Peinture btiment 1,6 %Terrassements-Travaux publics 7,4 %

    Parfumerie 1,2 %Coiffure - 0,8 %Esthtique 1,3 %

    Charcuterie 0,4 %Boulangerie-Ptisserie - 2,4 %Ptisserie - 16,6 %Alimentation gnrale - 1,9 %Fruits et Lgumes - 2,1 %Boucherie-Charcuterie - 0,4 %Poissonnerie-Primeurs 1,0 %

    Librairie-papeterie-presse - 5,4 %Articles sport, pche et chasse - 5,9 %Tabac-journaux-jeux - 4,1 %Commerce et rparation de cycles 4,9 %Studio photographique - 6,6 %

    Ebnisterie - 23,9 %Meuble 1,7 %

    Vaisselle, verrerie, faence, luminaire - 3,1 %Electromnager - TV - HIFI - 5,6 %

    Fleuriste - 6,3 %Magasins de bricolage 3,1 %

    Mercerie-Lingerie-Laine - 0,8 %Vtements enfants - 3,6 %Prt--porter - 0,4 %Chaussures 6,2 %Maroquinerie et articles de voyage - 1,1 %Horlogerie-Bijouterie - 6,1 %

    Pharmacie - 1,7 %Optique-lunetterie - 4,6 %

    Laverie pressing 1,9 %

    Entreprise de nettoyage 2,4 %Agences immobilires - 11,2 %

    Taxis-Ambulances 2,6 %Transport de marchandises 3,6 %

    1,0 %

    - 0,7 %

    0,3 %

    - 1,3 %

    - 0,4 %

    - 1,8 %

    - 4,2 %

    - 5,3 %

    -0,2 %

    - 1,7 %

    - 1,6 %

    3,4 %

    Qualit des articles, vrais essayages en magasin, conseils per-

    sonnaliss, accueil Les dtaillants en chaussures marquentdes points et se dmarquent des sites de vente en ligne. Avec

    une hausse de chiffre daffaires de 6,2 % au premier trimestre

    2014, cest la seule profession du secteur quipement de la

    personne oriente la hausse. Et cest lune des plus fortes

    progressions dactivit tous secteurs et toutes professionsconfondues. Une bonne nouvelle pour les chausseurs indpen-

    dants qui raffirment avec force les atouts dun achat en point

    de vente.

    Les bons pas de la chaussure

    Simple passage vide ou vraie fin de cycle ? Au dbut de

    lanne 2014, les commerces de dtail alimentaires rompent

    avec une longue priode de croissance. Aprs avoir rsistplusieurs annes la crise et mme tir profit des nouveaux

    comportements dachat des consommateurs, les profession-

    nels de lalimentation sont confronts une baisse des ventes

    indite. A lexception des charcutiers (0,4 %), des cavistes (0,9 %),

    des poissonniers et des primeurs (+ 1 %), tous les mtiers delalimentation affichent un chiffre daffaires en recul (- 1,8 %

    en moyenne).

    Lalimentaire au rgime

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    Lenvironnement commercial des TPE

    En Hausse

    Baisse

    Stable

    ne se prononce pas

    56,7%10,0%

    2,4%27,0%

    33,0%56,4%

    7,8%

    6,6%

    Exigence

    Fidlit

    LE COMPORTEMENT DE LA CLIENTLE

    De mieux en mieux informs, les consommateurs dveloppent

    des stratgies dachat labores, comparables celles des

    acheteurs professionnels dans les entreprises. Internet a beaucoup

    contribu ce renforcement spectaculaire de la culture com-

    merciale des clients : sites dinformation, comparateurs et autres

    forums de consommateurs ont aiguis les pratiques de consom-

    mation. Rsultat : le niveau dexigence de la clientle est en

    hausse pour 56,7 % des commerants et artisans interrogs.

    Nanmoins, ces derniers bnficient, pour la plupart dentre eux

    (56,4 %) dune stabilit de la fidlit de leurs clients.

    Le comportement de la clientle

    Les indicateurs commerciaux

    Stabilit des carnets de commandes et du nombre de devis collects,

    mais baisse du panier moyen. Les indicateurs de performance

    commerciale dans les petites entreprises du commerce, de larti-sanat et des services sont limage de la conjoncture : atones et

    sans relief. Concrtement, les entrepreneurs questionns tmoi-

    gnent dune absence de reprise des ventes et dune diminution

    sensible du ticket moyen. Dans la plupart des professions, lamoin-

    drissement des dpenses des consommateurs se conjugue un

    espacement des visites dans les points de vente. Couple cette

    diminution de la frquence et du niveau des achats, la relative

    stabilit du taux de conversion des devis affaiblit mcaniquement

    la performance globale des TPE.LES INDICATEURS COMMERCIAUX

    En Hausse

    Baisse

    Stable

    ne se prononce pas

    15,3%31,8%

    31,2%7,8%

    23,1%36,6%

    50,2%38,6%

    26,5%

    3,4%6,5%

    29,1%

    Carnet de commande

    Nombre de devis

    Panier moyen

    Les concurrents des TPE

    Dans le commerce et lartisanat, la concurrence est multiforme.

    Dans lartisanat, elle est dabord endogne : prs dun tiers des

    professionnels interrogs citent dabord "les autres artisans"

    comme leurs principaux concurrents. Mme tendance dans le

    commerce, mme si la proportion est moindre : pour 27,3 % des

    dirigeants de points de vente, la concurrence quils subissent est

    dabord le fait des "autres commerants ou prestataires". Avant

    Internet (24,1 %), les autres circuits de distribution (25,1 %) et les

    fameux magasins dusine (23,1 %). Cependant, les "autres entre-

    prises de taille plus importante" sont les premiers concurrents cits

    par les entrepreneurs (34,5 %) avec les grandes surfaces (30,1 %).LES CONCURRENTS DES TPE

    Autres artisans

    Autres commerantsou prestataires

    Grandes surfaces

    VPC, Internet

    32,7%

    27,3%

    30,1%

    34,5%

    24,1%

    23,1%

    25,1%

    Autres entreprises detaille plus importante

    Autres circuits de distribution

    Magasins dusine

    Modif gamme

    Produits

    Modif Politique

    des prix

    Fidlisation et

    Communication

    Prestations

    nouvelles

    Priorit N 1

    Priorit N 2

    Priorit N 3

    Priorit N 4

    5,0%

    0,0%

    15,0%

    10,0%

    25,0%

    20,0%

    30,0%

    LES ACTIONS MARKETING ENGAGES

    Quelles actions marketing faut-il engager en priorit pour relancer

    les ventes ? A cette question, les entrepreneurs apportent plusieurs

    rponses distinctes dtailles dans le graphique ci-contre. Deux

    grandes tendances retenir : la diversification de loffre ( travers

    la cration de prestations nouvelles ou complmentaires) et le

    lancement doprations de fidlisation et de communication

    apparaissent comme les deux leviers prioritaires de redynami-

    sation commerciale aux yeux dune majorit de dirigeants de TPE(un peu moins de 25 %). Laction sur les prix de vente ou la modi-

    fication de la gamme des produits sont galement cits comme

    des mesures privilgier par 20,1 % et 17,9 % des artisans et

    commerants questionns.

    Les actions marketing engages

    Pratiques d'achat, comportement des clients, typologie de la concurrence, actions marketing engages ... :l'tude de la FCGA passe en revue les caractristiques commerciales des petites entreprises.

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    Olivier FOURCADET

    Co-diteurs :FCGA - 2, rue Meissonier 75017 PARIS - www.fcga.fr / BPCE- 50, avenue Pierre Mends France - 75201 PARIS Cedex 13 - RCS Paris N 493 455 042www.banquepopulaire.fr Directrice de la publication : Christiane COMPANY Directeur de rdaction : Michel ROUX Rdaction en chef : NasserNEGROUCHE Maquette :VE design Impression :Vincent Imprimeries Crdit photos : Nasser NEGROUCHE - ESSECTirage 28 599 exemplaires Priodicittrimestrielle Cible: acteurs conomiques, organisations professionnelles et consulaires, collectivits territoriales, presse professionnelle, conomique etfinancire, nationale et rgionale N ISSN : 1632.1014

    Les indices dactivit sont calculs chaque trimestre, partir des chiffresdaffaires dun chantillon de 15 000 petites entreprises de lartisanat,

    du commerce et des services.Pour toute demande d'information sur les indicateurs, contactez la FCGA :01.42.67.80.62 - E-mail : [email protected]

    La FCGA et les Banques Populaires sassocient pour publier chaque trimestrelvolution des chiffres daffaires des principaux mtiers de lartisanat, du

    commerce et des services. Les chiffres publis proviennent de lexploitation,par la FCGA, de donnes communiques volontairement par les adhrentsdes CGA rpartis sur lensemble du territoire.

    Mthodologie Partenariat

    4

    Parole

    ESSEC

    LObservatoire de la Petite Entreprise (OPE) : Selon vous quest

    ce qui caractrise la relation client dans un commerce tradi-

    tionnel de proximit ?

    Olivier FOURCADET : La proximit, cest avant tout tre

    proche de ses clients. Parlons donc client ! Aujourdhui ce

    que lon constate cest la multiplicit des clients avec ses

    corollaires, demandes diffrentes, attitudes diffrentes,degrs de connaissance des produits diffrents, etc.

    Le client nest aujourdhui plus homogne, il est pluriel. La clef

    du succs rside, en partie au moins, dans le degr dadap-

    tation ces diffrentes clientles. La premire adaptation

    consiste parfois adapter les horaires douverture au rythme

    de vie des shoppers. titre personnel, je mbahis souvent

    devant les vitrines attrayantes de magasins quil me sera

    impossible de visiter en raison dune incompatibilit

    horaire. Le magasin doit vivre au rythme de la vie de son

    quartier. Le temps intervient dune seconde manire : le client

    est souvent devenu impatient. Par ailleurs, sil est attach

    quelques produits, il aime aussi la nouveaut. Sans les best-sellers il ny a aucune raison de frquenter un commerce

    de proximit, mais on attire le client par de la nouveaut,

    des vnements. Il ne sagit pas de brader la marchandise,

    de faire une promotion au sens conomique, mais, le temps

    dune semaine, de mettre en avant quelques produits, pro-

    poser une dgustation. Il faut animer le lieu.

    OPE : A lheure du e-commerce et des "drive", comment les

    commerants et les artisans peuvent-ils se diffrencier et

    valoriser leurs atouts ?

    Olivier FOURCADET :Les commerces de proximit qui russis-sent bien sont souvent au service de leur clientle et pas

    uniquement des points de vente. Dans mon quartier, il y avait

    autrefois deux libraires. Le premier sintresse ses visiteurs,

    leur parle. Il les guide dans le choix dun ouvrage, prend

    les commandes et tlphone pour dire que louvrage

    command est disponible. La seconde est une librairie

    sans un vrai libraire. Elle est aujourdhui morte. Le e- ou le

    m-commerce offre des avantages, mais la proximit a

    quelques grands atouts. Son principal est...la proximit !

    Il nest plus suffisant. Le moins bien mis en valeur est le conseil.

    Il y a une mine dor largement inexploite dans le potentiel

    de conseil des commerants. Un poissonnier qui propose des

    conseils et des fiches recettes ses clients est un concurrentredoutable pour les enseignes de produits surgels qui pro-

    posent des livraisons domicile et des recettes sur leur site

    internet. Les sites internet manquent dhumanit. Le com-

    merce de proximit doit cultiver cet avantage.

    OPE : Quelles sont les grandes tendances marketing actuelles

    que les commerants indpendants doivent prendre en

    compte pour adapter leurs points de vente/leurs concepts ?

    Olivier FOURCADET : Il faut garder en tte les incontournables :

    produits et services, prix, promotion, prsentation, etc. La

    tendance est laugmentation du marketing digital. Il nesuffit pas davoir un site internet ou denvoyer des emails aux

    clients ou dintgrer son commerce sur une carte, comme

    google map, ou dans la ralit virtuelle pour russir. Il faut

    que lensemble soit en grande cohrence avec les attentes

    des consommateurs, le type de commerce et la configu-

    ration locale du terrain. Les cartes de fidlit semblent

    toujours tre dune grande actualit. Jobserve avec un

    grand intrt lapparition en France dautomates de distri-

    butions qui permettent dtendre les heures douverture

    un moindre cot. De la mme manire, la mutualisation de

    services de livraison entre les commerants et la mise en

    rseaux (par exemple des librairies de quartier) semblentdes phnomnes mergents, mais prometteurs. Mais le plus

    important nest pas de sadonner aux tendances de manire

    aveugle : il sagit avant tout de former un diagnostic strat-

    gique, puis de compenser les faiblesses et rehausser les

    atouts de son commerce.

    Professeur de management l'ESSEC