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octobre 2010 - copie douze gratuit Nouveaux arrivants en Abitibi-Témiscamingue : laissez-nous vous souhaiter la bienvenue! www.maregiondetre.com le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien AT@MTL Exposition de la joaillière Katia Martel Tournée canadienne pour le Tandem La Folle Odyssée de Bernadette Guillaume Beaulieu en cavale régionale en manchettes 6-7 12 17 17 18

OCTOBRE 2010 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 12

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Journal culturel de l'Abitibi-Témiscamingue

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octobre 2010 - copie douze

g r a t u i t

Nouveaux arrivants en Abitibi-Témiscamingue : laissez-nous vous souhaiter la bienvenue!

w w w. m a re g i o n d e t re . c o m

le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue

ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien

AT@MTL

Exposition de la joaillière Katia Martel

Tournée canadienne pour le Tandem

La Folle Odyssée de Bernadette

Guillaume Beaulieu en cavale régionale

en manchettes

6-7

12

17

17

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2 L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

Exposition5e Biennale d’art performatif de Rouyn-NorandaJusqu’au 2 octobreSoirée de performance1er et 2 octobre - 20 hL’Écart... lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda)

Verts ciel - Guy LavigueurJusqu’au 3 octobreCentre d’exposition d’Amos

Dualité - Jeannot HamelJusqu’au 10 octobreCentre d’art Rotary (La Sarre)

Mandala à fleur de peau - Hélène GagnonJusqu’au 15 octobreHall d’entrée de la salle du conseil (La Sarre)

Témoins du passé (concours de photos)Jusqu’au 15 octobreSalle du conseil municipal (La Sarre)

À ma manière - Aline Côté LamarcheJusqu’au 28 octobreBibliothèque de Malartic

Un regard sur les débuts de La Sarre- Roger PelerinDu 14 octobre au 21 novembreCentre d’art Rotary (La Sarre)

octobre 2010calendrier culturel gracieuseté du Conseil de la culture

de l’Abitibi-Témiscamingue

Cinéma

L’Australie - Les Grands Explorateurs1er octobre - 19h30Théâtre de poche (La Sarre) 2 octobre - 20 hThéâtre des Eskers (Amos)

Trois temps après la mort d’Anna13 octobre - 20 h14 octobre - 13 h 3014 octobre - 20 hThéâtre du rift (Ville-Marie)

Soul Kitchen27 octobre - 20 h28 octobre - 13 h 3028 octobre - 20 hThéâtre du rift (Ville-Marie)

Festival du cinéma international en Abitibi-TémiscamingueDu 30 octobre au 4 novembreThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

ConteGuillaume Beaulieu7 octobre - 20 hThéâtre du Rift (Ville-Marie)

Quatuor à cordes ChorumJeunesses musicales20 octobre - 19 h 30Salle Desjardins (La Sarre)

Quatuor ChorumJeunesses musicales21 octobre - 20 hThéâtre des Eskers (Amos)

Théâtre

Visite libre3 octobre - 20 hThéâtre des Eskers (Amos)

Bascule sur la route des Grunambules6 octobre 19 hThéâtre des Eskers (Amos)10 octobre - 14 hThéâtre du Rift (Ville-Marie)

La folle odyssée de Bernadette15 octobre - 20 h16 octobre - 14 h et 20 hThéâtre des Eskers (Amos)

Autres

EN ATELIER AVEC...William Olaf Berge6 octobre - de 19 h à 21 hCentre d’exposition de Val-d’Or

Pour que votre activité soit affichée dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même dans le calendrier du site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription de votre part. Merci de votre collaboration et de votre compréhension.

Humour

Décoiffe - Cathy Gauthier7 octobre - 20 hThéâtre des Eskers (Amos)

Une touche de variété et de musique- François Léveillé22 octobre - 20 hThéâtre des Eskers (Amos)

MusiqueMichel Louvain1er octobre - 20 hThéâtre des Eskers (Amos) 2 octobre - 14 hSalle Desjardins (La Sarre)

Marie-Mai - Version 3.0 13 octobre - 20 hThéâtre des Eskers (Amos)14 octobre - 20 hSalle Desjardins (La Sarre)

Quatuor Sonora16 octobre - 19 h 30Théâtre du Rift (Ville-Marie)

Nociception Music - Concert16 octobreBillard l’AdHoc (Amos)

Patrick Norman20 octobre - 20 hThéâtre du Rift (Ville-Marie)23 octobre - 20 hSalle Desjardins (La Sarre)

ConCours festival du CinémaL’ IndIce bohémIen vous envoie au Festival du cinéma international en abit ib i -témiscamingue

Répondez correctement à la question suivante et courez la chance de gagner de fabuleux prix.1er prix - 1 passeport complet pour toute la durée du Fciat (valeur approximative de 100 $) 2e prix - 1 paire de billets pour la soirée de clôture du Fciat (valeur approximative de 50 $)

Concours : L’Indice bohémien vous envoie au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue

Question : Quel est le titre du film d’ouverture de l’édition 2010 du Festival du cinéma international en a-t ?

Votre réponse : Votre nom : Votre numéro de téléphone :

Retournez votre coupon-réponse par courriel à : [email protected] ou par la poste à l’adresse suivante : L’Indice bohémien - 150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5

Date limite pour participer au concours : 18 octobre à 16 h. Le tirage aura lieu le 19 octobre. Seuls les coupons dûment remplis seront pris en considération.Seulement les gagnants seront contactés. Aucun échange possible. Une seule participation par personne. Si le gagnant ne peut prendre possession du prix, celui-ci sera remis à un collaborateur bénévole du journal culturel.

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3L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

RÉDACTION ET PRODUCTION

Journalistes : Chloé BP, Louis-Joseph Beauchamp, Francesca Benedict, Martin Blais, Mélanie Boutin-Chartier, Staifany Gonthier, Winä Jacob, Valérie Lemay, Margot Lemire, Vanessa Limage, Philippe Marquis, Paul-Antoine Martel, Marie-Hélène Massy-Émond, Marie-Joe Morin, Ariane Ouellet, Sophie Ouellet, Evelyne Papillon, Psyko, Stéphane Racicot, Daniel Richer, Émélie Rivard-Boudreau, Amélie Roberge, Julie Thibault

réviseurs-correcteurs : Gabrielle Demers, Geneviève Gauthier, Lucette Jacob, Roxane Kelly, Isabelle Legault, Geneviève Luneau, Karine Murphy, Paul-Antoine Martel, Micheline Plante, Amélie Roberge

rédactrice en chef : Winä Jacob [email protected]

coordination : Maurice Duclos [email protected]

Ventes publicitaires : Maurice Duclos [email protected]

Graphisme : Mise en page et publicité : Le Canapé communication visuelle [email protected]é : Jean-Sébastien Roy

L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratui tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamingue fondée en novembre 2006.

Membres du conseil d’administration : Mélissa Drainville, Sophie Ouellet, Martin Villemure, Annie-Pierre Fauteux, Julie Pomerleau, Chloé Beaulé-Poitras, Sonia Cotten, Ariane Gélinas, Julie Goulet, Winä Jacob et Amélie Roberge.

150, avenue du Lac Rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 www.indicebohemien.org

Ce journal est imprimé sur du papier recyclé à 50 %.

C’est le 20 septembre dernier, dans un anonymat certain, du moins sans en faire trop de flaflas, que la ministre de la Culture (et de plein d’autres dossiers) Christine St-Pierre annonçait que le gou-vernement du Québec désirait se doter d’un Agenda 21 de la culture et de le réaliser d’ici l’été 2011.

Comme c’est souvent le cas avec ce qui relève du domaine de la planification, de la concertation et des intentions, la démarche semble on ne peut plus abstraite, et à lire la documentation ren-due publique à ce sujet, on se demande de prime abord où ça va nous mener tout ça. Mais en y regardant bien, on constate que ça a beaucoup de sens et pourrait donner de beaux résultats... Si la participation des citoyens et des communautés est au rendez-vous.

L’environnement d’abord, la culture ensuiteLe concept d’Agenda 21 a été lancé en 1992, au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro. Il s’agis-sait alors de doter la planète d’un plan d’action - réalisable à l’échelle locale - décrivant com-ment le développement durable doit influencer la vie de tous les jours au XXIe siècle. Rapidement, les Agendas 21 sont devenus un instrument de planification com-munautaire très prisé en Europe, en France notamment. Puis, le concept a été importé au Québec, où quelques villes - Sorel-Tracy et Saint-Félicien, entre autres - l’ont adopté comme moyen de rêver à leur avenir et comme façon de susciter la participation des indi-vidus et des organismes à l’éta-blissement de priorités de déve-loppement tenant compte des trois dimensions du développe-ment, durable (environnementale, sociale, économique).

Les Agendas 21 culturels, quant à eux, sont une initiative internatio-nale, principalement européenne, qui a débuté en 2004 lors de l’adoption du tout premier Agenda de la culture à Barcelone dans le cadre du premier Forum universel des cultures. Depuis, plusieurs villes et gouvernements locaux ont fait le choix d’ainsi s’engager

dans différents domaines reliés à la culture, comme les droits de l’homme, la diversité culturelle, le développement durable, la démo-cratie participative et la création de conditions pour la paix.* Tout un engagement, plutôt lourd de sens ! En se dotant d’un tel agenda, le Québec fait suite à l’engagement qu’il avait pris en ratifiant la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions cultu-relles, portant sur l’intégration de la culture dans le développe-ment durable. En clair, ça signifie qu’après avoir affirmé qu’il faut protéger et faire fleurir la culture, le Québec s’engage à préciser comment il compte y arriver.

Se forger une identité bien à nousL’Agenda 21 semble donc un outil de prédilection pour le milieu culturel des prochaines années, mais sera-t-il aussi bien accueilli des autres sphères de la société, principalement du milieu des affaires ? Que se passera-t-il quand les gros portefeuilles se plaindront parce que la préser-vation d’une forme d’expression culturelle freinera le développe-ment économique ? Verrons-nous, encore une fois, un gouvernement qui reviendra sur sa parole, qui reniera ses propres initiatives ?

L’idée est pourtant bonne ! Véhiculer que la culture peut être rentable est tout de même assez nouveau. Prendre le parti que chaque nouvelle initiative devra passer par les voies culturelles devrait faciliter la pratique de plusieurs, et faire d’artistes trop souvent vus comme des margi-naux des personnes-clé dans le développement de leur collectivité.

Selon le gouvernement du Québec,la réussite de l’implantation d’un tel agenda résidera dans l’apport des communautés. Éventuel-lement, chaque ville ou région serait à même de se doter d’une pareille initiative. À quoi res-semblerait un Agenda 21 pour l’Abitibi-Témiscamingue ? Nous sommes de plus en plus aptes à définir notre identité cultu-relle; nous réussissons même à en exporter des petits bouts à

l’occasion d’événements tels AT@MTL. Si ce sont nos artistes et leurs pratiques qui définissent notre identité, un Agenda 21-08 réussirait probablement à ancrer le tout en définissant davantage nos propres balises. C’est lors-que la région décidera que ses ini-tiatives de développement doivent avoir une âme que les pratiques artistiques deviendront néces-saires à notre croissance. C’est aussi à ce moment que tous ces artistes qui s’exilent pour vivre de leur art, quoiqu’il y en ait moins qu’avant, auront réellement le choix de revenir ou pas.

On se plaint souvent que notre société étant encore toute jeune, notre identité collective n’est pas pas encore définie, qu’on se cher-che en tant que région. Voilà enfin notre opportunité de prendre notre destinée en main et ainsi la modeler à même nos aspi-rations communes. Un Agenda 21 pour la région serait tout sim-plement un outil de plus qui nous permettrait de préserver notre unicité tout en l’exportant dans le bouillonnement culturel du Québec.

Et la suite...Espérons seulement que ce ne sont pas que des paroles en l’air et des idées de fonctionnaires qui finiront sur des tablettes quand viendra le moment de réel-

Événements Théâtre de l’horreur ................. 5AT@MTL ............................. 6, 7

Général .............. 4, 9, 10, 19, 21 Musique ....................... 8, 9, 23Arts de la scène ... 10, 16, 17, 18Métier d’arts ....................... 12Arts visuels .......................... 13Diffuseur ........................ 16, 20

ChroniquesL’Indice du lecteur .................. 4 Humeur ................................ 5 Chronique littéraire ............. 10Ma région j’en mange .......... 11 La culture dans mes mots ... 12Une Abitibienne au village ..... 13Vues sur le Nord ................... 15Sociétés d’histoire et de généalogie ......................... 19

Rubrique ludique ................ 21Poste d’écoute ................... 23

som

mair

eéditorial

en couVerture : AT@MTL

PHOTOS : CyCLOPES

À QUAND L’AGENDA 21-08 ? > Winä Jacob - [email protected]

DATES IMPORTANTES À RETENIR Pour l’édition de novembre 2010

limite pour réserver votre espace publicitaire 6 octobre 2010

limite pour fournir votre montage publicitaire 8 octobre 2010

sortie du journal 28 octobre 2010

Pour l’édition de décembre 2010 --- janvier 2011limite pour soumettre des sujets d’articles 14 octobre 2010

limite pour réserver votre espace publicitaire 10 novembre 2010

limite pour fournir votre montage publicitaire 12 novembre 2010

sortie du journal 2 décembre 2010

Pour l’édition de février 2011limite pour soumettre des sujets d’articles 9 décembre 2010

limite pour réserver votre espace publicitaire 5 janvier 2011

limite pour fournir votre montage publicitaire 7 janvier 2011

sortie du journal 27 janvier 2011

lement les mettre en place, ce qui est malheureusement arrivé dans plusieurs cas avec les préoccupations liées à la préser-vation de la biodiversité dans le développement de l’Agenda 21 du Sommet de la Terre de Rio. Et espérons qu’un grand travail de vulgarisation de ce processus sera réalisé afin que le souhait du ministère de susciter la parti-cipation du public et de la société civile soit exaucé. *agenda21culture.net

agenda21c.gouv.qc.ca

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4 L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

l’indice du lecteur

J’aimerais répondre à la critique culinaire rédigée par Marie-Joe Morin dans votre édition de septembre dernier et qui portait sur le Balthazar Café, dont je suis copropriétaire. Ce texte fait montre, à mon avis, d’une tonalité parfois positive, mais réelle-ment inappropriée face à ce que nous représen-tons fondamentalement.

Dans un contexte de jungle médiatique – ce qui est loin d’être le cas en région – un critique culinaire respecté, expérimenté et crédible qui rapporte une mauvaise appréciation n’a que rare-ment à traîner à nouveau sur les lieux. Travaillant ensemble, de par nos implications parallèles, à la construction du milieu culturel valdorien où il y a tant à faire, je souhaite pouvoir compter sur des alliés complices plutôt que de me mettre des âmes à dos. Je dénonce également le fait que l’occupation même de la critique la place en conflit d’intérêt face à son sujet.

Le Balthazar assure une discipline assidue en ce qui a trait à la fraîcheur et à l’originalité des recettes et des saveurs que nous travaillons avec ardeur. Chaque jour, dès 5 heures du matin, l’équipe bourdonne et fait sauter les culs de poule afin de nourrir les dizaines de clients qui font la file, tous les jours, avec fidélité, pour venir chercher « ce petit je ne sais quoi dans la nourriture » dont parle Madame Morin, chaque midi que le ciel nous amène.

Du pain à la vinaigrette, des chips aux sauces, de la brioche jusqu’aux épices, chaque bouchée que vous vous offrez au Balthazar Café est préparée par une sous-chef, une chef pâtissière d’expérience sous la direction d’un chef cuisinier. Quand la critique affirme que nous servons des « produits du jour, pas tous fait maison », ça évoque un manque de recherche inquiétant.

« Le goût manque parfois d’éclat », prétend Mada-me Morin. L’éclat se trouve dans presque tout ce

qui nous entoure, suffit juste d’avoir le cœur assez illuminé pour le voir. Je crois sincèrement qu’un jeune journal en pleine expansion comme le vôtre, assez audacieux pour présenter des chroniques sur les restos de chez nous, devrait avoir un sens des responsabilités assez poussé pour veiller à ne pas contribuer à ce qu’on s’écrase les uns les autres. L’arrogance de ces lignes n’est assu-rément pas le miroir de la scène gastronomique de l’Abitibi-Témiscamingue. Je préfère prôner l’entraide plutôt que les opinons personnelles d’un palais fané. Le vent dans les voiles, entrepre-neurs ainsi qu’artistes de chez nous ont besoin que l’on s’offre tous une bonne tape dans le dos.

Perfectionniste assumée, je tolère mal le rapport livré sur le Balthazar Café. Notre équipe de jeunes (cuisiniers, propriétaires, chefs et pâtissière), tous âgés de moins de 26 ans, a réussi à obtenir une couverture dans la section des affaires du journal Femme Inc., des mentions dans des émissions de cuisine prisées des Québécois telles Curieux Bégin et dans la chronique culinaire de la défunte Francoise Kayler à la Première Chaîne de Radio-Canada. Ça explique pourquoi nous sommes si désolés de faire si piètre impression dans notre journal régional.

Notre restaurant connaît un succès béni et bien mérité, et c’est notre « petit je ne sais quoi » qui a permis à notre équipe créative d’atteindre plus d’un demi-million de chiffre d’affaires en moins de 11 mois d’existence.

Au nom de toute l’équipe, nous vous souhaitons de continuer longtemps votre bonne semence culturelle, que l’inspiration soit avec vous et que le prochain restaurant à vous accueillir profite d’une plume plus aimable.

Au nom de toute l’équipe,

caroline lefebVreCopropriétaire du Balthazar Café

RÉPLIQUE À LA CHRONIQUE MA RÉGION J’EN MANGE

pour connaître nos points de distribution :www.ccat.qc.ca/nouvelle/n-9.html

LA CULTURE D’ICI ENCHANTE LES NOUVEAUX ARRIVANTS

général

À regarder les dix capsules-vidéos qui ont été tournées dans le cadre de la Semaine des nou-veaux arrivants, à l’initiative de Valorisation Abitibi-Témiscamingue, on découvre tout le pouvoir d’attraction de la culture. De toute évidence, la vitalité culturelle de la région en a séduit plus d’un et les témoignages en ce sens abondent. De la possibilité de développer une pratique artistique ou de s’engager au sein des organismes en passant par la diversité de l’offre cultu-relle, le monde des arts et de la culture joue un rôle majeur dans l’attraction et la rétention des nouveaux arrivants.

> ib

maregiondetre.com/nouveaux-arrivants

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5L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

humeur

> philippe marquis

L’été dernier, j’ai revu trois des films que Pierre Perreault a tournés en Abitibi dans les années ’70*. Je vous invite instamment à les visionner. On y assiste à la chute du rêve du royaume à bâtir offert à nos ancêtres venus ouvrir le territoire algonquin.

Bon gré, mal gré, les colons ou leurs enfants délaissent les terres récemment défrichées. Des agro-nomes découragent les cultivateurs de poursuivre le travail de la terre, la jeune génération se détourne de l’agriculture, les gens sont attirés par des emplois moins durs et mieux payés et des primes sont offertes pour sortir les maisons des rangs. L’argent, le crédit, la vie plus facile du 9 à 5, etc. font le reste. Le mirage de la colonisation disparaît dans la modernité comme une terre en friche est enva-hie par les aulnes... Aujoud’hui, nous sommes presque totalement avalés par la logique région ressource. J’écris presque parce que je garde espoir.

Marcher avec Auris Lalancette à travers les yeux de Perreault nous met donc face aux changements qui frappent cette époque de notre jeune histoire. Inlassablement, sans illusions, le cultivateur de Rochebeaucourt tente de conserver vivant son rêve de pays. Supporté par son épouse, l’ancien candidat du Crédit social aux élections de 1970 se présente sous la bannière du Parti québé-cois, à cette époque pleine d’espoir, à l’automne 1973. Il sème sa vision partout où il le peut en arrosant généreusement ses auditoi-res d’une prose convaincue et imagée. Il dénonce le fait que l’on vende « le boeuf de l’Ouest et les patates du Nouveau-Brunswick » dans nos épiceries. Soumis aux multinationales des mines et de la forêt, soumis aux gouvernements canadiens et québécois, nous n’arriverions même pas à nous nourrir nous-mêmes. Nous n’y arri-vons toujours pas... Lalancette perd ses élections mais c’est lui qui consolera les jeunes militants abattus par l’écrasante victoire des libéraux de Bourrassa.

Les films de Perreault révèlent aussi le fossé entre les élites et des gens décidés à développer le territoire pour nous sortir de notre dépendance. Et c’est toujours ainsi : il y a toujours une fosse entre ces deux réalités.

Le mot agriculture viendrait du latin agrum (le champ) et cultura (la culture). Nourrir le corps et l’esprit, c’est nécessaire pour se tenir ensemble debout. Nos pièces de théâtre, notre poésie, notre artisanat, nos mots prennent lentement leur place dans nos vies. Le journal que vous lisez, qui fête sa première année, travaille, lui aussi, à décoloniser nos esprits. Reste à nourrir le corps.

Il reste à nourrir le corps, il reste l’agri. Je vais revenir là-dessus à ma prochaine chronique, car ce filon est trop important. D’ici là, il y a les voiliers d’outardes et de grues qui nous quittent l’instant d’un hiver : c’est un spectacle plus inspirant que la Commission Bastarache.

*Un royaume vous attend (1975), Le retour à la terre (1976) et Gens d’Abitibi

(1980), tous les trois produits par l’Office national du film.

onf.ca

Tordu ? C’est bien le mot d’or-dre que l’équipe de créateurs a décidé de suivre pour élaborer un concept ou s’entrechoquent horreur et folie. L’idée principale était d’explorer le thème autour de la peau et de la chair avec des maquillages de latex et des pro-thèses. C’est aussi par le jeu des comédiens et leurs costumes, combinés aux jeux de lumières et aux images de synthèse, que le Théâtre de l’horreur percutera. L’événement en pleine mutation risque d’ailleurs d’offrir une bonne dose de créations multimédias qui feront frémir, puisque que les Productions Balbuzard ont parti-cipé à l’élaboration du concept. Pour le reste, un décor minima-liste suffira à créer une ambiance des plus macabres afin de célé-brer l’Halloween comme seules Les Frangines savent le faire.

La folie comme moteur de créationLe Théâtre de l’horreur est d’abord et avant tout un prétexte pour

laisser libre cours à la folie et à la création. Réalisé strictement pour le plaisir et sans visée lucrative, il fait également office de lieu d’ap-prentissage pour les étudiant(e)s en coiffure et en maquillage. Ceux-ci sont invités à participer au projet en échange d’une formation avec Rachel Roy, en maquillage d’effets spéciaux, et avec Jean-Sébastien Lacombe, du studio de coiffure Bob & Pine. D’ailleurs, la réalisation d’un tel projet néces-site près d’une centaine de béné-voles, comédiens, créateurs, coif-feurs et maquilleurs.

La machine infernale ouvrira ses portes le vendredi 29 octobre de 20 h à minuit et le samedi 30 octobre de 18 h à 22 h. Par la suite, comme le carrosse qui se transforme en citrouille, la Scène Paramount se transformera en salle de concert et offrira une prestation de Patrick et les Bru-tes. Le groupe offrira une perfor-mance électrique aux accents de

rock garage et de new wave, avec à sa tête nul autre que le chanteur travesti Plastik Patrik. La soirée sera également agrémentée de l’incontournable concours de cos-tumes, où tout le monde est invité à participer. lesfrangines.com

NOURRIR LE CORPS ET L’ESPRIT, C’EST NÉCESSAIRE POUR SE TENIR ENSEM-BLE DEBOUT

AU PAyS DES COLONSL’esprit ne peut pas toujours nourrir le corps !

événement

> chloé bp

Les Frangines récidivent encore cette année avec la troisième édition du Théâtre de l’horreur. La Scène Paramount, nouvellement acquise par Les Frangines, sera transformée les 29 et 30 octobre prochains en une machine de recyclage d’êtres humains : une sorte d’univers où l’on enlève ou modifie les parties du corps pour améliorer la race et en créer une autre.

Le 3e Théâtre de l’horreur

CADAVRES, SANG ET GRANDES FROUSSES

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6 L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

événement

> Valérie lemay

L’Abitibi-Témiscamingue est la vedette, du 26 septembre au 28 novembre, du réseau Accès culture (un regroupe-ment de 24 diffuseurs montréalais) afin de présenter des artistes de notre région en spectacle, en musique, théâ-tre, films et exposition regroupant une trentaine d’artis-tes. Pour une deuxième année consécutive, Accès culture Montréal met en lumière la vitalité culturelle d’une région et cette fois, c’est la nôtre qui est à l’honneur.

> Winä Jacob

Suite au succès qu’avait connu l’exposition Les cinq plaisirs capiteux, qui regroupait 30 artistes dans les cinq salles d’exposition de la région à l’été 2009, les programmeurs d’Accès culture Montréal ont décidé de récidiver avec une variante sur le même thème pour l’événement AT@MTL.

Si, au départ, les créations multi-disciplinaires des 30 artistes en arts visuels étaient divisées en cinq thématiques, cette fois le commissaire Rock Lamothe les a regroupées sous sept thèmes (Séduire, Dérober, Construire, Exalter, Révéler, Énoncer et Échap-per) afin de créer l’exposition Excès et désinvolture. « J’ai voulu revoir mon classement des artis-tes pour en faire un nouveau pro-jet et lui donner un aspect un peu plus régional, pour représenter la région à Montréal », explique-t-il.

De ce changement résulte un por-trait plus représentatif de la région et de la pratique artistique qu’on y retrouve. Pour Carmelle Adam, présidente de l’Association des centres d’exposition de l’Abitibi-Témiscamingue, cette pratique se démarque par l’excès et l’am-pleur de nos évènements et par la désinvolture de notre façon de faire. « La désinvolture, c’est notre convivialité. Nos artistes sont souvent très préoccupés par leur environnement et l’occupa-

tion qu’on fait de notre territoire, et c’est ce qui se retrouve dans leurs œuvres. »

Générations d’artistesSi les artistes ont été divisés en groupes, une caractéristique demeure : celle du maillage entre les générations. « C’était impor-tant pour nous, dès le départ, que des artistes plus nouveaux dans le métier se retrouvent avec des artistes plus expérimentés. C’était une façon de faire connaî-tre les différentes pratiques en arts visuels de la région », men-tionne Carmelle Adam.

Même si elle peut difficilement quantifier l’impact que cette exposition aura sur sa carrière, la peintre Ariane Ouellette est bien heureuse de faire partie des 30 artistes qui participeront à cet événement. « Pour plusieurs artis-tes, c’est une première vitrine à Montréal; c’est ce qui rend, entre autres, la chose intéressante et c’est agréable d’en faire partie ». Surtout que comme le dit si bien

Rock Lamothe, « on fait ça pour le montrer, pour être vus ». Et vu, ce sera !

Le groupe des 30 L’exposition Excès et désinvolture regroupe les oeuvres de Jacques Baril, Andréanne Boulanger, Luc Boyer, Céline Brochu, Jocelyne Caron, Véronique Doucet, Martine Dupuis, Geneviève et Matthieu, Chantale Girard, Gaétane Godbout, Valery Hamelin, Karine Hébert, Colette Jacques, Carol Kruger, Josie Mongrain, Ariane Ouellet, Armande Ouellet, Michèle Pedneault, Virginia Pésémapéo Bordeleau, Anita Petitclerc, Joanne Poitras, Carole-yvonne Richard, Martine Savard, Anne Théberge, Brigitte Toutant, Donald Trépanier, Chantal Vallière, Carole Wagner et Arnold Zageris.

De plus, il sera possible de revoir le tout, puisqu’un catalogue de l’exposition sera lancé lors du vernissage officiel de l’exposition, le 22 octobre prochain.

« Ce projet est un rayonnement important, une fierté et une occasion d’at-tirer des touristes, de faire parler de nous et de positionner la région ! » affirme avec grand enthousiasme Sonia Demontigny, agente de projet pour le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue et coordonna-trice du projet AT@MTL. Cette dévouée employée de la culture a toutes les raisons du monde de se réjouir de ce projet, puisque AT@MTL est une excellente opportunité d’être visible.

100% régional (ou presque !) Simon Gaivin, responsable de la culture à la Conférence régionale des élus, se souciait de l’importance de faire travailler les artistes d’ici : « On ne voulait pas juste donner de l’argent et voir ce que Montréal allait faire avec. On avait non seulement envie de s’occuper des communications autour de l’initiative, mais aussi de faire travailler du monde de chez nous. » Le projet est presque 100 % coordonné par des gens de la région. Sonia Demontigny confirme que les communications sont élaborées ici, les graphistes embauchés sont de la région : « On va s’occuper du lan-cement, ça nous permet d’avoir une certaine prise sur l’image qu’on va projeter et des messages à passer. On se met en valeur, quoi ! » La vidéo promotionnelle est d’ailleurs réalisée par Dominic Leclerc, gagnant du 7e Festival du DocuMenteur.

Sonia Demontigny affirme que cette « auto-détermination » de la région autour du projet n’est pas étrangère au dynamisme culturel qu’on recon-naît ici : « Montréal nous a appelé et les gens de leur comité ont reconnu que ce qui se passe en région au niveau culturel est réellement dynami-que et intéressant. On s’est impliqués à fond, c’est représentatif de nous, on s’est consacrés avec énergie à la culture. » L’Abitibi-Témiscamingue est la deuxième région du Québec à bénéficier de cette généreuse vitrine, succédant à Bas-St-Laurent/Gaspésie---Îles-de-la-Madeleine.

Cet événement a d’abord été mis sur pied afin d’offrir une vitrine de choix aux artistes de la province pratiquant hors de la Métropole, puisque celle-ci est déjà une plaque tournante de la culture au Québec pour des artistes d’ici et d’ailleurs. Bénéficiant du soutien de divers organismes montréalais, québécois et bien évidement témiscabitibiens, AT@MTL proposera, cet automne, un condensé du bouillonnement culturel de notre région. accesculture.com/contenu/ATMTL

Une vitrine montréalaise pour les artistes témiscabitibiens

Les arts visuels à AT@MTL

LE GRAND DÉBARQUEMENT ARTISTIQUE

BRANCHÉE SUR AT@MTL

À la fin septembre, un carnet virtuel (blogue), a été mis en ligne grâce au soutien des instances politiques régionales. « Avec ce blogue, je veux que les gens de Montréal sachent que cet événement existe et que ceux de l’Abitibi-Témiscamingue voient ce

> Winä Jacob

AT@MTL, c’est bien beau pour les artistes d’ici, mais ça reste tout de même très loin pour leurs admirateurs des premières heures, soit les gens de la région. Qu’à cela ne tienne, l’organisation a pensé à tout pour que la région — et le reste du Québec — soit connecté avec l’événement.

qui s’y passe. C’est important que les gens de la région soient fiers de cet événement », raconte celle à qui la tâche de rapporter ce qui se tramera pendant AT@MTL a été confiée, Marie-Pierre Bouchard. Cette Amossoise d’origine, désormais journaliste culturelle à Montréal, relatera donc les diverses manifestations d’AT@MTL, rencontrera les artistes, rapportera leurs propos, leurs impressions et celles du public, et critiquera ce qu’elle verra par le biais d’articles, de photos et de vidéos.

« L’idée vient d’Eric Parazelli [consultant pour Tourisme Abitibi-Témiscamingue et blogueur émérite de la région], qui s’est dit que j’étais la personne désignée pour ça, probablement parce que j’ai un bon réseau de contacts à Montréal. J’ai aussi un bon réseau culturel qui me suit sur Twitter et sur Facebook. Les blogues, c’est une bonne façon de faire circuler l’information de nos jours », mentionne celle qui tentera d’être de tous les événements de ce marathon que sera AT@MTL. atamtl.tumblr.com

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Paraphrase d’une rencontrede Carole-yvonne Richard

Le désir (détail)de Karine Hébert

La méduse (détail) de Donald Trépanier

Picante pero sabroso d’Ariane Ouellet

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7L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

Le jeune cinéaste rouynorandien avait pour mission de présenter ce que sont les arts et la culture dans notre région. « Je n’ai pas voulu entrer dans l’énumération des événements, car ça aurait plus eu l’air d’une liste que d’autre chose, mais plutôt dans l’essence de la prati-que artistique d’ici. » Les images tournées cet été reprennent l’esthé-tique « bricolage » de la bande-annonce d’AT@MTL, qui a été présentée au printemps, avec des animations en stop-motion.

Ce coup d’oeil sur la vie culturelle en région n’aura pas été de tout repos : « Ç’a été fait dans la souffrance !, blague le réalisateur. J’ai pas arrêté de réfléchir à ce que peut bien être notre particularité culturelle. C’était pas simple ! » Tout ce travail pour en arriver à une conclusion d’une vingtaine de minutes qui s’intitule Entre l’épinette et la licorne. « Finalement, notre différence c’est notre territoire et notre façon de l’habiter. J’ai décidé de tout montrer : on va voir des centre-villes avec de la tôle parce que c’est aussi ça qui fait notre côté brut et honnête. »

Entre l’épinette et la licorne sera lancé en premier lieu à Val-d’Or le 6 octobre, puis sera projeté lors de l’événement de lancement d’AT@MTL le 14 octobre, à la Maison de la culture Maisonneuve à Montréal.

Cinéma de créationsEn plus de l’œuvre de Dominic Leclerc, les rencontres culturelles entre Montréal et l’Abitibi-Témiscamingue proposeront le film Roger Pellerin, là où l’on s’arrête en passant de Patrick Pellegrino et des créations originales réalisées dans le cadre du Festival du Documenteur – Spécial Montréal dans sept maisons de la culture montréalaises, en novembre prochain.

AT@MTL

la culture réGionale à l’écran

> Winä Jacob

Quoi de mieux qu’un film pour promouvoir les rencon-tres culturelles AT@MTL? C’est ce que semble s’être dit l’équipe derrière ce projet en confiant à Dominic Leclerc la réalisation d’une auto-promotion et d’un document visuel présentant la diversité culturelle de la région.

« NOTRE DIFFÉRENCE C’EST NOTRE TERRITOIRE ET NOTRE FAÇON DE L’HABITER »

événement

20 soirées d’AT@MTL mettront de l’avant la richesse des arts de la scène de la région. Les créations théâtrales auront bonne figure puisque les pièces Une maison face au Nord du Théâtre du Tandem et Bascule sur la route des Grunambules du Petit théâtre du vieux Noranda seront jouées cet automne. En musique, les oreilles montréalaises se réchauf-feront au son de trois artistes du FRIMAT, des sonorités hip-hop de Samian et d’Anodajay et de la poésie de Raoul Duguay. Finale-ment, le Festival contes et légen-des offrira des soirées techno-contées-slamées. Afin, de jeter un coup d’oeil sur les artistes qui représenteront la région dans la Métropole, l’Indice bohémien en a rencontré trois. Chantal Archambault : chanteuseAprès son prix remporté au FRIMAT 2008, Chantal Archambault s’est littéralement démarquée : « Mes trucs vont bien, je crois que je suis devenue une candidate inté-ressante. yan Lapointe du FRIMAT m’a donc recommandée pour AT@MTL. » Satisfaite de pouvoir chanter en sol montréalais, elle se réjouit de cette aventure : « Quel bonheur de pouvoir faire partie de ce rassemblement, de rayonner et de fraterniser

entre amis et artistes ! » La belle Chantal nous promet d’ailleurs que sa prestation sera intimiste et à la bonne franquette avec son ami Dany (Placard) comme elle le dit si bien.

Stéphanie Lavoie : comédienneÉglante l’enfant fleur, incarnée par Stéphanie Lavoie, prendra égale-ment la route vers Montréal afin de présenter Bascule sur la route des grunambules. Celle qui repré-sente le théâtre sur le conseil d’administration du Conseil de la culture s’exalte devant la possi-bilité de faire connaître la région en dehors de ses frontières : « Le fameux parc… c’est beau, c’est riche ! On n’est pas si loin et ce n’est pas si long ! » explique Stéphanie avec conviction. Convaincue que les gens doivent savoir que c’est possible d’être artiste en région, elle adore ouvrir

ce cadre et se produire ailleurs : « C’est sain d’aller ailleurs aussi, c’est comme un oiseau qui va chercher de la nourriture à l’ex-térieur et qui revient nourrir son monde après, c’est super grati-fiant ! » conclut la jolie comédien-ne qui vit une excellente année au niveau professionnel.

Justin St-Pierre : guitaristeÉgalement gagnant de prix au FRIMAT, l’ancien propriétaire du défunt Rafiot roule sa bosse avec sa guitare depuis déjà quelques années : « C’est carrément trip-pant que Montréal s’ouvre enfin sur les régions. Montréal a long-temps été le nombril de la culture et je crois qu’on peut maintenant affirmer qu’il se passe des cho-ses incroyables ailleurs que là. » Les artistes ayant constamment besoin de visibilité, ce projet constitue en quelque sorte une rentrée montréalaise dont peu-vent jouir une trentaine d’artistes de la région. Tous les artistes ten-tent de multiplier les occasions de jouer, de se produire à plus de places et scènes possibles, c’est pourquoi Justin St-Pierre conclut avec optimiste : « J’ai un passeport, c’est tout ce dont j’ai besoin ! » a c c e s c u l t u r e . c o m / contenu/ATMTL

Devez-vous vraiment imprimer ce courriel?Si oui, pensez l’imprimer recto-verso!

> Valérie lemay

AT@MTL offre aux artistes de la région une splendide vitrine en sol montréalais. Près de 30 artistes d’ici se produiront du 26 septembre au 28 novembre à Montréal dans le cadre de ce projet mettant en scène l’Abitibi-Témiscamingue.

« C’EST CARRÉMENT

TRIPPANT QUE MONTRÉAL

S’OUVRE ENFIN SUR LES

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DE LA CULTURE ET JE CROIS

QU’ON PEUT MAINTENANT

AFFIRMER QU’IL SE PASSE

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NOS TALENTS SUR SCèNE À MONTRÉAL

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PHOTO : COURTOISIE DOMINIC LECLERC

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musique

« Qu’est-ce qu’ils mettent dans l’eau en Abitibi pour produire tant d’artistes ? » se demande André Péloquin, journaliste pour le magazine Internet BangBang, dans un article qu’il consacre à la chanteuse valdorienne Chantal Archambault. On dirait en effet que les planètes sont alignées pour les musiciens d’ici : après une édition du FRIMAT parti-culièrement relevée (rempor-tée par Le Grand Nord, qui commence déjà à faire parler de lui), le guitariste Justin St-Pierre s’est classé 4e à un concours international de guitare, puis Mlle Archambault et Michèle O. ont lancé un album, puis est venue l’édition 2010 du FME, au cours de laquelle le groupe Le Carabine a fait bonne impression… Tout ça en trois mois ! Val-d’Or donne le la« Le dynamisme musical de l’Abi-tibi-Témiscamingue est un phéno-mène de plus en plus remarqué à Montréal », révèle Félix B. Des-fossés, recherchiste-journaliste pour Bande à Part, la plateforme de musique émergente de Radio-Canada. « C’est une question de quantité d’artistes, de qualité et surtout de timing », analyse celui qui est également musicien au sein des groupes les Revenants et les Prostiputes. Selon lui, le milieu musical tend désormais une oreille attentive à ce qui sort de chez nous. « Le FRIMAT com-mence à faire sa place dans la tête des gens, et à mettre Val-d’Or sur la map », analyse Félix B. Desfossés, qui est originaire d’Évain. Bien qu’il reconnaisse qu’il y a énormément de talent à Rouyn-Noranda, il reste aux musi-ciens de l’endroit, pour obtenir la reconnaissance à l’extérieur, à polir leur mise en marché, ce que réussissent mieux les groupes de Val-d’Or.

Félix B. Desfossés explique que la région est très forte dans cer-tains créneaux, en métal par exemple. Selon lui, cette scène, essentiellement rouynorandienne, est exemplaire : « Ces gens-là ont

leurs groupes locaux, leurs évé-nements, leurs programmateurs de spectacles; ils font venir des artistes de calibre international qui partagent la scène avec les bands locaux, ce qui leur permet d’apprendre beaucoup; ils ont même leur studio et un des ingé-nieurs de son les plus pertinents du milieu en yannick St-Amand ». Pour que les artistes rock-pop-folk émergents qui caractérisent désormais la région puissent jouir

de la même félicité, ils ont besoin eux aussi de lieux de diffusion, de rencontres avec des artistes éta-blis et d’enregistrements comme carte de visite, notamment.

Si les artistes valdoriens ser-vent de locomotive par les temps qui courent, les choses pourraient changer : l’édition de cet été du FRIMAT a fait place à un large contingent d’artistes venant de Rouyn-

Noranda (Louis-Philippe Gingras, Isabelle Rivest, Vincent Tessier), qui laisse croire à une explosion prochaine de ce côté de la 117. Une telle perspective réjouit le journaliste, qui souhaite que le mouvement sera durable : « Les buzz, ça passe vite, et les médias se tannent. Pour que ça dure, il faut que cette première vague d’artistes soit suivie par un tsu-nami ! »

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Parfois surgit, dans le paysage musical québécois, un contingent significatif de créateurs concitoyens qui laisse croire à l’existence d’une vigoureuse scène locale, comme ce fut le cas avec le Saguenay – Lac-St-Jean il y a quelque 5 ou 10 ans, ou avec Sherbrooke depuis deux ans. Assisterait-on à l’émergence d’une scène valdorienne, voire d’une scène témiscabitibienne ?

Val-d’Or, prochain Seattle québécois ?

GISEMENT MUSICAL

« LE DyNAMISME MUSICAL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE EST UN PHÉNOMèNE DE PLUS EN PLUS REMARQUÉ À MONTRÉAL »- FÉLIX B. DESFOSSÉS

Spectacle bénéfice soulignant les 10 ans de l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue

FORET MIXTE

musique

Richard Desjardins sera pour l’occasion entouré du populaire groupe Mes aïeux et du Rouynorandien d’origine Philippe B, en plus de partager la scène avec une belle « talle » d’artistes de la région : Barnabé Pomerleau, Vincent Tessier, Julie-Anne Naud, ainsi que les duos Gilles et Nicole (Pascal Binette et Sylvain Noël) et Sonia Cotten et Marie-Hélène Massy-Émond.

actionboreale.qc.ca

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Les 2 et 3 octobre prochains, au Théâtre du cuivre, un savant mélange d’artistes d’ici et d’ailleurs, de vétérans et de jeunes pousses, prendra racine sur scène afin de souligner la première décennie d’exis-tence de l’Action boréale.

PHOTO : FRIMAT-GENEVIèVE LAGROIS

Deux des trois membres du groupe Le Carabine

Michèle O. vient de lancer son premier album Assise dans ma tête

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musique

Ce festival nouveau genre est organisé par Nothingness Pro-ductions, qui ne propose rien de moins qu’un spectacle extrême… de métal extrême. Bref, tous les extrêmes seront réunis. « J’ai appelé ça l’Abitibi Survival en me demandant si les gens allaient y survivre », précise d’entrée de jeu en riant Sébastien Audet.

« J’avais en tête d’organiser un tel événement depuis quelques années, poursuit-il, mais ce n’était pas quelque chose de pla-nifié cette année. Deux tournées canadiennes voulaient s’arrêter à Rouyn-Noranda la même journée. Au lieu d’en choisir une, j’ai déci-dé de combiner les deux. »

En trois partiesQuestion de laisser un répit aux métalleux, Nothingness Produc-

tions a décidé de scinder la pro-grammation en trois parties. Pen-dant les pauses, il sera possible de se restaurer directement sur place.

La première partie débutera à 15 h, avec la présentation de quatre groupes, dont deux de l’Abitibi. Trafalgar (Rouyn-Noranda) ouvrira les hostilités avec son folk métal original, Valfreya (Montréal) pour-suivra dans le même style musi-cal, alors que Talamyus (Montréal) viendra entonner ses hymnes de thrash viking au grand plaisir de ses nombreux admirateurs abiti-biens. Toutefois, le clou de cette séquence sera le groupe local de black métal Cryptik Howling.

En deuxième partie, à compter de 19 h, l’Abitibi Survival entrera dans la troisième dimension du

métal. Manahil (Montréal) propo-sera un métal ambiant, alors que Streams of Passion (Hollande), dont c’est le premier séjour au Canada, initiera la foule à son métal gothique progressif. Les Montréalais Unexpect, avec leur métal progressif déjanté, étourdi-ront ensuite leurs nombreux fans.

Des adieuxÀ 22 h, Decrepity (Val-d’Or) pren-dra la scène d’assaut avec son death métal teinté de hardcore. Ils seront suivis par le groupe américain de deathgrind Misery Index (Baltimore), les fils spiri-tuels de Napalm Death, qui ont toujours offert des prestations mémorables à Rouyn-Noranda.

La tête d’affiche est le groupe de deathcore Despised Icon (Montréal), qui a annoncé plus tôt

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Les murs du Petit Théâtre du Vieux Noranda trembleront jusqu’aux petites heures, le 16 oc-tobre, alors que dix groupes monteront sur scène à compter de 15 h, pour la première édition de l’Abitibi Survival. La tête d’affiche sera Despised Icon, dont c’est la tournée d’adieu.

cette année qu’il mettait un terme à sa brillante carrière internatio-nale avec cette tournée d’adieu. L’Abitibien yannick St-Amand, qui opère le Northern Studio à

Trécesson, a déjà été guitariste au sein de ce groupe.

nothinglessproductions.com

SPECTACLE EXTRêME… DE MÉTAL EXTRêME

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Le groupe Despised Icon

VEDETTE AU PETIT ÉCRAN ET À LA VILLE

général

Le mois dernier, l’équipe de tournage d’une toute nouvelle série de documentaires intitulée Au cœur du Québec est venue en région afin de dresser un portrait de l’artiste multidisciplinaire Véronique Filion. « Les producteurs cherchaient dix jeunes impliqués dans leur milieu un peu partout au Québec. Je leur ai écrit une phrase leur disant que je faisais du théâtre en Abitibi et que trop souvent, le monde de Montréal croyait que ça n’existait pas en région. » Un courriel plutôt payant puisque des dix person-nes retenues pour la série, Véronique est la seule artiste.

Si elle a tout d’abord regretté son geste (« Je me suis dit que c’était narcissique cette histoire-là et que comme je vis dans une petite ville, si je dis des choses négatives, ça se peut que je le regrette »), la jeune artiste a rapidement décidé de s’assumer et de vivre l’expérience à fond quand l’équipe de tournage est débarquée à Amos.

Pendant quatre jours, le groupe dirigé par yanie Dupont-Hébert, la réalisatrice d’Au cœur du Québec, a filmé la première pratique des comédiens de La Folle odysée de Bernadette, dont Véronique joue le rôle-titre, ses diverses activités culturelles, la première rentrée scolaire de son fils et quelques moments de son quotidien. « Je pense que j’ai été généreuse avec eux. Ils m’ont dit qu’ils avait 20 h de stock pour faire un épisode de 24 minutes et que j’étais un beau casse-tête », lance celle qui a, en bout de ligne, beaucoup apprécié son expérience. « C’était super intéressant, mais vraiment fatigant : normalement, moi je suis dans l’action, je passe pas mon temps à réfléchir à pourquoi je suis à Amos et où je me vois dans dix ans. Mais c’était un bel exercice de répondre à toutes leurs questions ».

Au cœur du Québec sera diffusé en 2011 sur les ondes de Radio-Canada.

facebook.com/aucoeurduquebec

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L’été 2011 sera la saison où le quotidien peu banal de l’Amossoise Véronique Filion sera porté à l’écran. ph

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chronique littéraire

L’automne est de retour, les citoyens prévoyants ont calfeutré leurs fenêtres pour l’hiver, il ne s’agit plus de s’asseoir au soleil avec un bon livre, mais plutôt de s’enrouler dans une petite couver-ture… avec une bonne vieille his-toire d’amour peut-être ? Comme lorsque vous étiez jeune et que vous n’aviez pas encore bien saisi tous les contretemps sous- entendus dans le mot « réalité ». Si vous éprouvez des sensibilités linguistiques, ce texte ne s’adresse pas à vous. Si vos penchants vous mènent plus du côté de l’imagi-naire, alors voici un récit fait de rebondissements.

Vous l’aurez sans doute deviné : l’histoire raconte les aléas d’une dame profondément atta-chée à son chapeau vert, ainsi que ses mésaventures avec un petit voisin bien détestable, mais qui finit par devenir attachant. À l’opposé de La Fée carabine de Daniel Pennac, La Dame au chapeau vert sème le bonheur partout où elle passe. Ce serait plutôt l’histoire de Cendrillon

revue et corrigée. Le chapeau constitue une histoire en soi, une belle histoire d’amour comme on n’en fait plus. Il permet de sui-vre le personnage principal dans les nombreux détours qu’il pro-voque tout au long des premiers deux tiers du livre. Mais ne vous inquiétez pas : la vie se rattrape pour les mauvais tours qu’elle nous joue (« Les derniers seront les premiers »). Ce texte aborde de manière sympathique les thèmes de l’amitié, de la solitude, de la générosité.

Les gentils sont toujours blondsLe souffle narratif, le rythme proche du conte parlé, portent les lecteurs jusqu’à la fin en mainte-nant une certaine dose de sus-pense malgré quelques moments où la suite se devine aisément en s’appuyant sur des formules lit-téraires faciles : la pauvre, mais belle jeune femme qui s’éprend du médecin qui, lui, tombe folle-ment amoureux d’elle… Peut-être est-ce parce que les personnages pauvres sont tous blonds ? Même la fille de la meilleure amie du

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« Quant au démon blond, lui, il était retourné chez lui et avait bien pris soin d’aller cacher le chapeau dans une cachette que lui seul connaissait. » (p.65)

LA DAME AU CHAPEAU VERT

personnage principal! En fait, tous ceux qui bénéficient de la générosité de la vie ont les cheveux blonds. Tirez-en vos conclusions !

Pour pouvoir apprécier ce texte, il faut faire fi des nombreuses fautes de frappe… ou de fran-çais, ainsi que de la lourdeur de certains passages.

La lecture de ce livre modeste, publié à Senneterre avec le soutien de nombreux com-manditaires et dont la touche d’humour finale complète bien la boucle de la dimension fantaisiste de l’œuvre, vous procurera sans doute quelques heures divertissantes et vous poussera même peut-être à réfléchir à vos relations avec votre entourage.

Pratte, DanielLa Dame au chapeau vertSenneterre : à compte d’auteur2010, 360 p.

CONTRAT ENIVRANT POUR MATHIEU DUPUIS

L’IMPRO REDÉMARRE

général

arts de la scène

C’est à Mathieu Dupuis, originaire de Rouyn-Noranda, que l’on doit la photo de la page couverture de l’édition 2011 du prestigieux Guide du vin Phaneuf, qui s’avère la 30e édition de ce recueil d’impressions gustatives de l’œnologue Michel Phaneuf. Sur sa page Facebook, le photographe soutient que cette photo où le liquide adopte un mouvement inversé au sens du verre a représenté un joli défi technique. Par ailleurs, on apprend également que Dupuis prépare un ouvrage sur les villes nord-américaines, une sorte de contre-emploi pour celui qui a fait sa marque en tant que spécialiste des paysages naturels.

Si à Rouyn-Noranda ça se déroulait le 18 septembre, ces séances de recrutement et formation sont toujours à venir pour Val-d’Or (LIV) et Amos (la LIBABA). Dans le premier cas, le camp se tiendra le 2 octobre dès 10 h à la polyvalente Le Carrefour; dans le deuxième, ce sera le 9 octobre, à 9 h, dans la grande salle du Cégep.

Il est à noter que la SIR-N quitte le Petit Théâtre du Vieux Noranda au profit de la salle Évolu-Son, située sur l’avenue Principale; la saison s’y amorcera le 7 octobre. Déménagement également pour la LIV, pour qui le nomadisme est la norme, alors qu’on retourne à l’agora du Centre d’études supérieures Lucien-Cliche, là où tout a débuté en 2003 : coup d’envoi prévu à la fin octobre ou au début novembre. Enfin, la LIBABA reprendra possession du billard l’Ad Hoc à partir du 29 octobre.

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C’est une tradition de début d’automne : les ligues d’improvisation de la région redémar-rent leurs activités après leur hiatus estival, et c’est par un grand camp d’entraînement que ça débute.

PHOTO : COURTOISIE DE LA LIGUE

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11L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

ma région j’en mange

Lorsque la journée affiche des couleurs maussades à son horizon, il est toujours un peu difficile de se sortir la tête de ce nuage et de retrouver le chemin. Provoquer l’aventure ou encore faire l’essai de quelque chose de neuf semble toutefois un bon moyen pour contrer le gris du jour. À notre grande surprise, ça peut parfois s’avérer efficace.

À la recherche d’une découverte de ce genre, le chemin me conduit à Évain, à quelques kilomètres du centre-ville de Rouyn-Noranda. C’est le restaurant La Rose des vents qui revêt les allures d’une trouvaille. Petit et discret, ce sympathique bistrot situé au 19, rue Principale Est, offre un accueil chaleureux et personnalisé. Ce magnifique restaurant de trente places vous attend sur réservation en début de semaine avec une attitude des plus courtoises et ce, même si vous êtes les seuls convives de la place. C’est dans un décor feutré que la ravissante serveuse-propriétaire attend notre venue.

À notre arrivée, nous prenons place sur la terrasse afin de déguster notre apéro. Sous le soleil, nous buvons (un dry martini pour moi et une bière pour Rénatha) et discutons sans jamais nous sentir pressées de commander et ce, même si nous sommes les seules clientes pour la soirée. Au moment du repas principal, une immense ardoise nous est présentée à notre table ; quelques minutes plus tard, le chef-propriétaire nous expose le menu qui est constitué en grande partie de produits régionaux et de plats totalement inconnus.

Afin de bien entrer dans le vif du sujet, j’arrête mon choix d’entrée sur le duo de foie gras et Réna-tha sur le duo de saumon. Petite note pour les amateurs de foie gras : jamais je n’en ai mangé un aussi bon en région. Ce duo original, composé d’une crème brûlée et d’une terrine de fruits confits, comble mes papilles qui ne connaissaient pas encore la crème brûlée de foie gras. La présentation est simple, épurée tout en étant élégante. Le duo de saumon est tout aussi bon et beau, et son originalité tout aussi remarquable. Nous sommes donc prêtes et impatientes de recevoir le plat de résistance, soit une cuisse de lapin et un carré de marcassin. Qu’est-ce que le marcassin? Détrom-pez- vous, ce n’est pas un oiseau, mais plutôt le petit du sanglier. La beauté de ces plats principaux est sans aucun doute dans leur goût enivrant, dans la saveur qui explose et qui fait danser les sens mais aussi dans la rareté de ces plats sur les tables d’hôte de la région. Enfin quelqu’un ose faire les choses autrement : je lève mon verre à ce cuisinier audacieux !

Suivez l’étoile de la Rose des vents, osez l’aventure afin de découvrir ce magnifique bijou culinaire. Allez-y, gâtez-vous et surtout, régalez-vous!

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Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Louis-Joseph BeauchampLA JOyEUSE BOUFFE : [email protected] 819 723-2408 poste 119

SE PERDRE JOyEUSEMENT À LA ROSE DES VENTS

Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Marie-Joe MorinLA SANDWICHERIE : 595, 3e Avenue à Val-d’Or • 819 824-5537

Afin de rendre hommage à nos produits régionaux, qui sont tous plus savoureux les uns que les autres, l’Indice bohémien insère un nouveau volet dans sa chronique Ma région j’en mange. Ainsi, tous les deux mois, le chef Louis-Joseph Beauchamp de La joyeuse bouffe concoc-tera une recette à même nos trésors gustatif du terroir régional.

ÎLE PERDUE SUR MER DE CHAMPIGNONS CRABE> louis-Joseph beauchamp

Créée en l’honneur de Raphaël LefebvreDonne 4 bols ou 8 verrines

3 gousses d’ail La Vraie Ferme2 tasses vin Blanc de Duhamel, Domaine Des Ducs2 tasses bouillon de poulet maison ou du commerce50 grammes dermatose des russules déshydraté (champignons crabe), Vers Forêt1 cuillère à soupe Miel, Miel Abitémis2 cuillères à soupe Pesto de tomates séchées, LeGrand 1 tasse Crème 35%, La Vache à Maillotte 4 Œufs, Les Œufs Richard8 à 10 feuilles de basilic hachées, Néoferme d’la Turlute Sel et poivre du moulin

Faire suer l’ail dans l’huile d’olive. Ajouter le vin et le bouillon et por ter à ébullition. Ajouter les champignons et laisser mijoter à feu moyen-doux environ 20 minutes ou jusqu’à ce qu’ils soient tendres. Pendant ce temps, sépa-rer les jaunes des blancs d’œufs. Monter en neige ferme les quatre blancs d’œufs; incorporer le basilic et poivrer. Dépo-ser dans huit moules à muffins en silicone et enfourner à 350oF pendant 5 minutes. Réduire en purée les champignons et le bouillon, puis ajouter la crème, le miel et le pesto. Battre les 4 jaunes d’œufs avec un peu de sel et y ajouter une demi-tasse du potage chaud pour les détendre; ajouter ce mélange au potage et laisser mijoter en remuant jusqu’à ce que la crème épaississe. Assaisonner au goût et servir en bol ou en verrine; déposer l’île sur le dessus.

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12 L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

> ariane ouellet

Les métiers d’arts connaissent depuis quelques années une période de renouveau un peu partout au Québec et notre région compte son petit lot d’artisans talentueux et créatifs qui ont choisi de s’établir ici, loin des grands cen-tres. Parmi eux, une jeune artisane d’Obaska se démar-que par ses réalisations et sa fougue. Voici, en quelques lignes, Katia Martel.

métiers d’arts

Le public aura l’occasion de voir cet automne, au Centre d’expo-sition d’Amos, Chapelet; culte hybride de Katia Martel, puis dans d’autres centres d’exposition de la région au cours de l’année qui suivra. L’artiste y propose une série de bijoux d’expression sur le thème du culte qu’elle expli-que en ces termes : « Le bijou en tant qu’œuvre à part entière, portable ou non. Un médium d’expression qui s’éloigne de la parure et de la mode. Le bijou-sculpture, la rencontre entre les techniques traditionnelles de joaillerie et l’art contemporain. » Sorti de ses fonctions premières, il devient œuvre d’art. En effet, inspirée par les objets délavés et douteux, la culture pop, la désué-tude des concepts et le spectacle d’Offenbach à l’Oratoire St-Joseph en 1972, Katia Martel crée des bijoux-sculptures qui s’éloignent de la parure et de la mode pour s’immiscer dans le monde de l’art contemporain.

Alliant métaux précieux et objets

récupérés, elle juxtapose sans vergogne des matériaux hétérocli-tes afin de présenter une appro-che métaphorique des objets de piété, des bijoux qui s’inspirent de l’esthétique surannée de l’icono-graphie religieuse catholique. Ce qui l’intéresse, c’est la rencontre entre l’ordinaire et le sacré.

Rêve de petite fille« À l’enfance, je m’intéressais déjà aux petites choses. Ramasseuse, je m’attaquais aux vieux radios et autres systèmes pour les démon-ter et conserver les petits « bouis-bouis » électriques, minis tran-sistors, etc. Un peu plus vieille, devant le comptoir tournant de la bijouterie Baribeau de Val-d’Or, je salivais, littéralement, devant les

rutilantes bagues chics. » Pour-tant, Katia Martel a bien failli pas-ser à côté de sa vocation artisti-que. Elle quitte finalement son métier de technicienne forestière pour entrer à l’École de joaillerie de Québec en 2001.

De retour en Abitibi quelques années plus tard, elle participe activement à plusieurs projets col-lectifs en métiers d’art et reçoit des honneurs : bourse en recher-che et création du CALQ en 2008, Prix régional du concours québé-cois en entreprenariat en 2006 et le Prix d’excellence en art et culture du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue en 2005.

Quelques mots-clés choisis par Katia Martel pour décrire son métier : technique, expression, transformation, distinction, auto-nomie, entrepreneuriat, rigueur et risque. Autant de mots et de concepts qui ne s’usent pas et qui font la marque de commerce d’une artisane hors de l’ordinaire.

la culture dans mes mots

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> Julie thibault

Nom : Aubert LaroucheÂge : 12 ansLien particulier avec la culture : Il joue du piano depuis sept ans, a écrit un roman à 11 ans et a fait de la danse pendant cinq ans.

Qu’est-ce que c’est, pour toi, la culture ?Pour moi, la culture c’est l’ensemble de tous les arts. Ça sert à expli-quer des choses parce qu’en général, l’artiste cherche à exprimer quelque chose, à faire passer un message. Par exemple, dernière-ment, j’ai vu Au pays de l’or bleu. Cette pièce-là sensibilise les gens à faire attention à l’eau.

À quoi sert la culture dans la société ?Ça sert à plusieurs choses, comme par exemple exprimer des sen-timents, sensibiliser les gens à des causes, faire découvrir des cho-ses. On peut apprendre et comprendre des choses autrement que par l’école ou les livres.

Et si la culture n’existait pas ?Les artistes ne pourraient pas s’exprimer comme ils le veulent. On ne pourrait pas autant profiter de la culture ni autant apprécier le monde.

Qu’est-ce que tu ressens comme émotions quand tu es en contact avec la culture ?Quand je pratique mon piano ou que j’écris, ça me rend toujours heureux, même quand c’est difficile. Ça change mon humeur. Quand je suis en contact avec des œuvres artistiques (pièces de théâtre, musique, livres), je comprends que moi aussi je peux être capable de faire tout cela et ça m’encourage à continuer.

À ton avis, qu’est-ce que ça prend comme qualités pour être un bon artiste ?Il faut aimer son art, parce que si on n’est pas motivé, ça ne don-nera pas un beau résultat. Il faut savoir apprécier sa discipline et les grands artistes qui se distinguent à l’intérieur de celle-ci. Plus on en sait, meilleur on est. Quand je lis beaucoup, ça m’aide à écri-re. Quand j’écoute beaucoup de musique, ça m’aide à en jouer. Il faut aussi être patient et persévérant parce que n’importe quel art demande de la pratique pour réussir.

Peux-tu nommer de grands artistes ?Alain Lefèvre d’abord. Beethoven aussi, pour sa musique, mais aussi pour son histoire personnelle. J.K. Rowling, auteure d’Harry Potter, le premier roman que j’ai lu et qui m’a marqué.

Et toi, aimerais-tu être un artiste ? Si oui, quel genre d’artiste ?Je ne sais pas vraiment. Plusieurs métiers m’intéressent, dont des métiers artistiques, surtout en musique ou en écriture. Mais d’autres métiers m’intéressent aussi, qui n’ont pas de lien avec les arts. Si je choisis l’un d’eux, c’est certain que je garderais une pratique artisti-que comme loisir, pour m’amuser.

LES ŒUVRES QUI EXPLIQUENT

Exposition de l’artiste joaillière Katia Martel

LA FUSION DE L’ORDINAIRE ET DU SACRÉ

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PHOTO : CyCLOPES

Chapelet; culte hybride au Centre d’exposition d’Amos du 8 octobre au 7 novembre 2010

« [ JEUNE ] DEVANT LE COMPTOIR TOURNANT DE LA BIJOUTERIE BARIBEAU DE VAL D’OR, JE SALIVAIS, LITTÉRALE-MENT, DEVANT LES RUTI-LANTES BAGUES CHICS »

Merci à Emploi Québec, partenaire depuis juin 2009Merci à la CRÉ, partenaire de l’Indice bohémien

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arts visuels

Le titre de l’exposition fait référen-ce à la liberté d’interprétation du peintre qui le mène tantôt vers le figuratif par la création de paysa-ges classiques, tantôt vers l’abs-traction. « J’essaie d’apprivoiser et de concilier ces deux pôles », explique l’artiste. Les œuvres pré-sentées montrent bien le grand talent de M. Hamel, qui s’avère être un artiste expérimenté maîtri-sant parfaitement son médium de prédilection, la peinture à l’huile.

Rencontrer la peinture par hasardM. Hamel, artiste originaire de Macamic qui habite désormais La Sarre, a découvert l’art au début des années 1980 par un concours de circonstances. Il avait été invi-té chez une amie qui faisait de la peinture, ce qui a piqué sa curio-sité. Cette rencontre s’est avérée

une véritable révélation. M. Hamel a continué de créer seul chez lui pendant quelques années. Par la suite, il a suivi plusieurs ateliers de création ainsi que des ateliers de peinture dispensés par des

maîtres de l’art en touchant à tous les types de médiums. Tou-tefois, il a reçu la majeure partie de sa formation à l’École Beaux-arts Rosa-Bonheur de Palmarolle, dirigée par l’artiste Louisa Nicol.

Après quelques expositions en solo en Abitibi-Témiscamingue, Jeannot Hamel tente mainte-nant de percer à l’extérieur de la région. Quelques-unes de ses œuvres sont exposées à la galerie d’art À l’amont du temps, située à Montebello. Comme M. Hamel possède une résidence secondai-

une abitibienne au village

> marie-hélène massy-émond

Bien oui, l’automne est revenu ! Les soupes aussi. Les muffins et les pains de viande. Beaucoup de grues cette année. Vous ne l’avez pas vu passer l’été, hein ? On est rendu au numéro spécial Halloween.

Puis quoi de neuf au village ? Des nouveaux bancs publics que Denis a faits. Du grand Art. Révolution dans le monde du banc municipal. Sérieusement ils ont fière allure tout en bois. Confort augmenté, tablette intégrée. Puis, on est tous bien fiers que ce soit un gars de la place qui les ait faits. Ça nous donne une impression d’indé-pendance, d’autonomie, comme de manger le pesto d’la Turlute. C’est le meilleur, toute la région le sait. Mais savez-vous ce que ça fait quand il vient de chez vous? Qu’il a été fait dans les cuisines de la salle des Pionniers? On voit la voiture d’Annie stationnée à l’église et on se dit : Ah! Oui, c’est vrai, Annie fait son pesto. Ça fait comme plaisir. Ça fait comme entrevoir que c’est possible. Tous ces machins d’achat local, d’économie sociale, d’entreprenariat régio-nal, de développement durable. Ça fait rêver à manger du bœuf du champ d’en arrière. De boire le même lait que ces petits veaux. Ça fait réfléchir à la fierté.

Ça fait la même chose de voir la nouvelle construction de France. Wow ! Quelle exper-tise. Ça fait 35 ans que France et Carole travaillent la charpente. Imaginez-vous l’in-térieur de la tête de ces gens-là quand ils voient les plans ou conçoivent les plans d’une maison ? Toutes les étapes de pro-duction doivent défiler comme des diaposi-tives. Ticlic, Ticlic. Les couleurs, les angles, les textures, les odeurs, les délais, le poids du bois, de la colle et du foam. Et ça fait des maisons. Comme le rêve de celui qui l’aura, et le jour de sa corvée. Du concret.

La fierté du coeurEst-ce qu’on essaie de s’approprier la réussite des autres en en étant fière ? Est-ce qu’on devient un imbécile heureux né quelque part, comme le chantait Brassens ? Peut-être que la ligne est mince ou mal tracée entre fierté et vérité.

Être profondément fier des gens de notre communauté. C’est peut-être un sentiment tout simple à cultiver. Suffit de regarder autour un petit brin, d’observer les réalisations des autres. Ce ne sont pas les principes et les valeurs des autres qui rendent fier, mais bien le résultat. Les accomplissements. On peut être heureux de penser au jardin de la saison prochaine et au beau fumier qu’on y ajoutera, mais on en aura l’orgueil quand la voisine passera nous demander comment on a fait pour avoir des plants de tomates aussi prolifi-ques. En fait, peut-être que la fierté, ça ne se cultive pas; peut-être que c’est là, c’est tout. Peut-être aussi que ça s’achète. Comme un banc ou comme un pot de pesto.

QUESTIONNEMENT SUR LA FIERTÉ

CE NE SONT PAS LES PRIN-CIPES ET LES VALEURS DES AUTRES QUI RENDENT FIER, MAIS BIEN LE RÉSULTAT

> sophie ouellet

Du 9 septembre au 10 octobre, le Centre d’art Rotary de La Sarre accueille l’exposition solo Dualité de l’artiste Jeannot Hamel, un voyage entre l’invention brute et la représentation fidèle du réel avec un peintre qui a troqué les chiffres pour les couleurs, les équations pour les émotions.

IL A VOULU êTRE UN ARTISTE…Finie la comptabilité pour le peintre Jeannot Hamel

Dans ma forêt

Ombre et lumière

re dans les Laurentides, il tente aussi de se faire connaître dans cette région du Québec.

Aujourd’hui, M. Hamel est retrai-té, ce qui lui permet de se consa-crer entièrement à sa création. Par contre, il fut une époque où son besoin de créer devenait une véritable source de tiraillement qui l’amenait même à négliger sa profession d’expert-comptable, travail qu’il n’osait pas quitter vu la difficulté de vivre entièrement de son art en région. « Finale-ment, l’art m’a apporté suffi-samment pour compenser pour les questions d’ordre financier », explique l’artiste.

jeannothamel.ca

IL FUT UNE ÉPOQUE Où SON BESOIN DE CRÉER DEVENAIT UNE VÉRITA-BLE SOURCE DE TIRAIL-LEMENT QUI L’AMENAIT MêME À NÉGLIGER SA PROFESSION D’EXPERT-COMPTABLE

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La fascination que suscite le cinéma auprès du public ne date pas d’hier, elle remonte en fait à ses débuts, alors qu’il n’était pas du tout considéré comme une forme d’art, mais comme du pur divertissement.

Les gens au début du siècle étaient en premier lieu sidérés par l’effet de mouvement créé par la suc-cession d’images fixes sur pellicule, et, de films en films, ils finissaient par se reconnaître, se person-nifier en héros. Puis, certains cinéastes osèrent organiser des séances spéciales : ils filmaient le jour une masse de gens et les invitaient à venir se regarder eux-mêmes le soir de la projection. Le résultat était génial, la réaction, incroyable : le spectateur devenu acteur transgressait son état contemplatif et enfin se reconnaissait en lui-même plutôt qu’en un personnage.

La naissance d’une ville sur pelliculeC’est, peut-être sans le savoir, dans l’esprit de ces pionniers audacieux que Paul-Antoine Martel se fit l’instigateur de la soirée historique du Festival de cinéma des gens d’ici. Soirée pendant laquelle furent projetées quatre capsules de vingt minutes chacune, montées à partir de « vieux bouttes de films » portant sur Val-d’Or. Les gens qui se ras-semblèrent ce 10 septembre dans le vieux shaft de mine de la Cité de l’Or eurent la chance de voir défiler devant leurs yeux la vie de Val-d’Or, une ville, aux dires de Paul-Antoine, « si jeune qu’on a même des images de sa naissance » !

Avec la permission de parler pendant la projection (chose rarement tolérée), les spectateurs ont pu voir les premières images filmées de Val-d’Or, soit pour le film En pays neuf, gréées de l’enthousiaste narrateur aux « r » impeccablement roulés, qui, devant la vitesse du développement, s’exclame :

« Pourquoi ne pas creuser tout de suite un tunnel pour le métro ? » L’histoire plus récente de Val-d’Or contenait également de quoi surprendre la mémoi-re. Entre autres, des têtes d’orignaux attachées sur des hoods défilant sur la 3e Avenue pendant le Festival de l’Orignal, ou plus troublant encore, des jeunes de l’extrême droite livrant sans gêne leur idéologie ultra-raciste à un reporter au début des années 90.

Des images qui font souvenanceEntre chaque bloc, Paul-Antoine Martel récoltait les impressions en lançant : « Pis, qu’est-ce qui vous a le plus frappé ? » Et en avant le public, par-fois fier, parfois perplexe, mais surtout amusé par le passé de sa ville en images. Ce qui frappait le spectateur aussi, c’était de reconnaître Suzanne, Dany ou Robert. Parfois, un débat dans la salle s’ouvrait : « C’était où le bar avec des troncs d’arbres sur les murs ? » ou encore « C’était pas Fernand Trahan qui donnait un bec sur la bouche à la p’tite hôtesse ? » Bref, les spectateurs ont vite compris leur rôle.

Défiant le travail du temps qui passe, grand égrai-neur des souvenirs des Valdoriens, Paul-Antoine Martel a donc su rapailler toutes ces images issues de la mémoire du lieu et les partager généreusement et efficacement au grand bonheur de chacun. Et en plus de raviver les souvenances pendant une soirée, ces images serviront égale-ment à alimenter de façon permanente la collection de la Société d’histoire et de généalogie de Val-d’Or.

vues sur le nord

> martin blais

« VAL-D’OR EST UNE VILLE SI JEUNE QU’ON A MêME DES IMAGES DE SA NAISSANCE »

LES FONDATIONS D’UNE VILLE PROJETÉES SUR GRAND ÉCRAN

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arts de la scène

L’appétit des gens d’ici pour cette forme d’art se faisant grandis-sant, de plus en plus d’amateurs d’opéra se rendaient à North-Bay et Sudbury pour assister à ce type de retransmission en direct. Il faut dire que c’est à Sainte-Adèle que se trouve l’endroit au Québec le plus près d’ici à retransmettre les opéras du MET. Le Théâtre du cuivre souhaite ainsi développer de nouveaux créneaux en ciblant le public de l’Abitibi-Témiscamingue et du nord-est ontarien, et au premier chef les amateurs de musique classique.

Robert Lepage au Théâtre du cuivre !Quatre opéras seront retransmis à l’automne, et six autres à l’hiver 2011. Le projet a vu le jour grâce à un partenariat avec Cinéplex Divertissement; le Théâtre du cuivre est la première salle de spectacle au Québec à offrir ce genre d’événement, générale-ment présenté dans des salles de cinéma. La première représenta-tion, un hors-série en rediffusion, a été celle du Barbier de Séville, le 25 septembre dernier. Encore

aujourd’hui, Le Barbier de Séville demeure un des opéras les plus populaires et les plus joués à travers le monde. Le samedi 9 octobre, il sera possible d’as-sister, en direct, à la nouvelle production de Robert Lepage, Le Ring de Wagner. Le samedi 27 octobre, les gens pourront assister à Boris Godunov de Mussorgsky, puis à Don Pasquale, de Donizetti, samedi le 4 décembre.

Malgré ce que l’on pourrait en penser, l’opéra est un art très actuel. Il n’y a qu’à penser à ce qu’en font les Québécois Robert Lepage (metteur en scène) et yannick Nézet-Séguin (chef d’or-chestre), que l’on pourra juste-ment voir dans le cadre de cette saison du MET. L’Opéra permet

de rendre réel le gigantesque et le fantastique des auteurs. Ironi- quement, l’opéra apporte un vent de nouveauté, de découverte et de curiosité, qui permet de contempler notre culture et notre histoire d’un oeil différent, et de les conserver dans la mémoire collective.

metoperafamily.org/ metopera/broadcast/hd_events_template.aspx?id=11964

> DANIEL RICHER

Amateur d’opéra ? Il est trop souvent ardu d’aller assister à des représentations sans passer trop de temps sur la route. Qu’à cela ne tienne, l’opéra débarque en région cet automne . Le Théâtre du cuivre offre aux amateurs d’art lyrique la chance d’assister aux plus récentes productions du Metropolitan Opera de New york (MET). Rossini, Wagner et Mussorgsky promettent des après-midis inoubliables au parfum d’évasion avec des scènes interprétés par certains des plus célèbres chanteurs lyriques actuels, dirigés par des chefs d’orchestre de renommée tel James Levine.

LE METROPOLITAN OPERA DE NEW yORK COMME SI VOUS y ÉTIEz

LE SAMEDI 9 OCTOBRE, IL SERA POSSIBLE D’ASSISTER, EN DIRECT, À LA NOUVELLE PRODUCTION DE ROBERT LEPAGE, LE RING DE WAGNER

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Peu de changement en ce qui a trait à la place de la région sur les ondes du diffuseur public québécois : on peut s’attendre à ce que quelques topos de différentes émissions de services soient tournés ici, comme ce sera le cas avec un segment de Curieux Bégin qui sera filmé à la Sandwicherie de Val-d’Or. Par contre, nous avons appris que les reportages créés en région pour l’émission Kilomètre zéro seraient dorénavant plus longs, ce qui permettrait d’explorer plus avant les sujets explorés par l’équipe régionale de Télé-Québec. D’ailleurs, ces reportages sont tous disponibles sur le site Internet de l’émission.

> paul-antoine martel

Le 27 août dernier se tenait le lancement régional de la nouvelle saison de Télé-Québec. À cette occasion, les animatrices Claire Lamarche et Karina Marceau, de même que le directeur général des programmes et des nouveaux médias, Martin Roy, se sont adressés aux médias régionaux par webcam.

Lancement de la saison 2010-2011 de Télé-Québec

LA RÉGION FAIT PLUS DE MILLAGE À KILOMèTRE zÉRO

IGA extra Marché Bérubé est heureux d'avoir colla-boré au succès de la rencontre du 17 septem-bre dernier marquant le 1er anniversaire du journal L'Indice bohémien

MERCI À TOUS NOS COLLABORATEURS

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> marGot lemire

C’est la première fois dans l’histoire du théâtre régional qu’une troupe réalise une tournée québécoise et canadienne. Le Théâtre du Tandem présente Une maison face au nord d’ici à Vancouver, en passant par Edmonton, Saskatoon, Sudbury, Moncton, Caraquet ainsi que par une trentaine de villes au Québec, entre 2009 et mai 2011. Cet exploit vient du maillage de production entre le Tandem, le Théâtre La Rubrique de Saguenay et le Théâtre français de Toronto.

arts de la scène

> Vanessa limaGe

Les 15 et 16 octobre prochains, les Productions du Raccourci présenteront au Théâtre des Eskers d’Amos la pièce La Folle odyssée de Bernadette, le spectacle d’une aventure abitibienne légendaire. Cette création cherche à souligner le centième anniversaire, jour pour jour, de l’arrivée des premières familles venues s’établir sur les rives de l’Harricana.

Pour construire la trame narrative de cette pièce de théâtre, l’équipe de production s’est entre autres inspirée du voyage de Joseph et Bernadette Turcotte, qui a débuté le 22 septembre 1910 au Témiscamingue pour se terminer le 15 octobre de la même année en Abitibi. La famille Turcotte fut ainsi une des premières familles à venir s’établir en Abitibi. Leur aventure, une traversée de 21 jours en canot sur une distance de plus de 300 km à lutter contre le froid, la neige, la fatigue, le poids des bagages (4 000 livres de pro-visions) et de nombreux portages, était tout indiquée pour inspirer les créateurs de cette pièce de théâtre. L’auteure de la pièce, l’Amossoise Véronique Filion, signe un texte original qui s’appuie sur l’ouvrage l’Abitibi d’autrefois, d’hier et d’aujourd’hui, de Pierre Trudelle. Ce dernier reprenait quant à lui les textes originaux du journal de bord de Bernadette Turcotte. Pour le bien de la pièce, des person-nages ont été modifiés ou suppri-més, distinguant ainsi l’histoire des vrais protagonistes. Il sera donc possible de suivre l’odyssée périlleuse et palpitante interpré-

tée par huit comédiens, hommes, femmes et enfants qui feront vibrer les spectateurs au rythme de ce récit exaltant.

La technologie au service du récitPour ponctuer la trame narrative, les Productions du Raccourci ont fait appel aux services des Pro-ductions Balbuzard, spécialisées en vidéos et en images 2D et 3D, pour créer en arrière-plan un pay-sage qui défilera tout le long de la pièce. Finalement, pour accen-tuer la trame dramatique du récit, le compositeur Michel Lord jouera ses mélodies en direct sur scène. Pour mener à bien ce projet, la scénographe professionnelle Emmanuelle Tanguay s’est jointe à cette grande équipe. À souligner également : l’apport important de la Société d’histoire d’Amos dans la mise sur pied de ce spectacle théâtral à connotation historique. Un legs, notre histoireSelon le metteur et scène et directeur des Productions du

Raccourci, M. Bruno Turcotte, il serait important que les gens de la région aillent voir la pièce La Folle odyssée de Bernadette : « Vraiment, on a quelque chose de super bien entre les mains, puis on a très hâte de partager ça. » Toujours selon le metteur en scène, la pièce pourrait s’avé-rer être un bon complément au spectacle à grand déploiement qu’est Le Paradis du nord. Bruno Turcotte souhaite que le specta-cle théâtral devienne « une belle carte explicative de nos origines dans les années futures ». La pièce La Folle odyssée de Bernadette, le spectacle d’une aventure abitibienne légendaire, est présentée les 15 et 16 octo-bre prochains au Théâtre des Eskers d’Amos.

« UNE BELLE CARTE EXPLICATIVE DE NOS ORIGINES DANS LES ANNÉES FUTURES »- BRUNO TURCOTTE

Jean-Guy Côté, codirecteur artisti-que avec Odette Caron du Théâtre le Tandem, se dit très fier de cette collaboration exceptionnelle. Il étale sur la table du resto une pile de différentes brochures annonçant la tournée ; le nom du Tandem en bonne place partout, sous les photos de Louisette Dussault et de Guy Mignault dans les rôles principaux.

Un sujet régional à portée nationaleLes thèmes de la pièce touchent au cœur les gens des régions. L’auteur, Jean-Rock Gaudreault, originaire de Saguenay, traite de l’exode rural, de l’accueil aux immigrants, de la quête du pays perdu, du conflit des générations. Une maison face au nord est déjà considérée comme un classique de la dramaturgie canadienne.

Jean-Guy Côté a eu un coup de passion quand il a entendu d’abord Une maison face au nord en lecture publique. Il a voulu absolument que sa compagnie produise cette pièce. À l’été 2009, plus de 2 200 spectateurs l’ont applaudie à l’Agora des arts de Rouyn-Noranda et au Théâtre du Rift à Ville-Marie. À l’automne dernier, le spectacle avait déjà été présenté pendant 16 semai-nes à l’extérieur de la région. À l’hiver, elle jouait à Jonquière et à Toronto, où elle a été choisie « pièce canadienne de l’année » par le Eye Magazine de Toronto.

Théâtre d’équipeDepuis sa création il y a quinze ans, le Tandem tisse avec patien-ce ses collaborations à l’extérieur de la région afin de faire reconnaî-tre la qualité des arts de la scène de l’Abitibi-Témiscamingue. Pas de coups de baguette magi-que, mais beaucoup de travail en amont des productions pour répondre à la mission double du Tandem : présenter des pièces de qualité ici et ailleurs.

Pour Monsieur Côté, la région a lieu de se réjouir, comme elle se réjouit du rayonnement de Richard Desjardins, l’un de nos meilleurs ambassadeurs. Il sou-haite ardemment que cette pro-duction fasse naître d’autres projets d’importance pour que les auteurs, les comédiens, les tech-niciens, les créateurs de l’Abitibi- Témiscamingue soient à l’honneur. theatretandem.com

Points de venteVal-d’Or : La Sandwicherie, Musique Cité, Musique Laflamme, Jean Coutu, PolysonRouyn-Noranda : Le Canapé communication visuelle Amos : Magmusic

découvrez Justin st-Pierre Un talentUeUx gUitariste de la région

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LA FOLLE ODySSÉE DE GENS PASSIONNÉS

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Une maison face au nord en tournée canadienne

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PHOTOS : COURTOISIE PRODUCTIONS DU RACCOURCI

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arts de la scène

Basé notamment sur les histoires que Guillaume a cueillies à travers les villages de la région, le spec-tacle comporte une quinzaine de contes « qui sont de type comique, touchant ou dramatique, révèle le conteur. Je souhaite que les gens sortent du spectacle avec un p’tit poids de moins sur les épaules. Le but n’est pas de trop réfléchir, ça reste un spectacle ! » En solo… mais pas seulPour la première fois, Guillaume a travaillé avec un metteur en scène, le comédien Alexandre Castonguay, pour qui il s’agissait d’une première expérience de la sorte. Cette collaboration a sti-mulé la créativité du conteur et a contribué à habiller les contes et à solidifier les enchaînements entre les histoires, notamment par l’uti-lisation de projections vidéo. Mais ces effets spéciaux n’empêchent pas le chevaucheur d’orignal de visiter les plus petites salles : la mise en scène s’adapte à la taille de la salle, des dispositifs ayant été prévus pour les petites et pour les grandes. Si son nouveau spectacle s’in-titule Une chaise pour tout le monde, on a l’impression qu’il y a aussi un Guillaume pour chaque chaise tant le conteur est appelé à se multiplier pour réaliser tous ses projets et mener sa carrière à bien. Ateliers dans les écoles d’ici et d’ailleurs au Québec, spec-tacles corporatifs, participation à des festivals, et maintenant cette tournée de spectacles… Il se dit plus discipliné et plus indulgent envers lui-même qu’il y a quel-

ques années; aussi, quand on lui demande ce qu’il se souhaite à moyen terme, professionnelle-ment parlant, il répond sans hési-ter : « Le spectacle a été monté avec comme intention d’être exporté dans d’autres régions. On va même se doter d’une ban-de-annonce pour aider à vendre le spectacle. » Mais il a aussi des ambitions plus pratico-pratiques : « J’aimerais

que mes affaires soient prises en charge par quelqu’un! Ça me donnerait plus de temps pour la création, pour remodeler mes his-toires au besoin… Je ne manque pas d’idées, mais bien de temps et d’énergie! » Dieu merci, il lui reste la scène pour se reposer en laissant libre cours à sa passion pour la parole… guillaumeconteur.com

> PAUL-ANTOINE MARTEL

Le conteur Guillaume Beaulieu amorce en octobre une double tournée qui le mènera aux cinq coins de l’Abitibi-Témiscamingue, des plus grandes salles des villes aux sous-sol d’église de villages. C’est qu’avec son cœur grand comme le lac Abitibi, riche comme la faille de Cadillac et fertile comme le Témis, il souhaite toucher tout le monde, apprendre de chaque patelin et faire vivre au grand jour l’imaginaire de l’Abitibi-Témiscamingue.

Le conteur et Chevaucheur d’orignal amorce sa tournée Une chaise pour tout le monde

GUILLAUME ENTRE DEUX CHAISES

« LE SPECTACLE A ÉTÉ MONTÉ AVEC COMME INTENTION D’êTRE EXPORTÉ DANS D’AUTRES RÉGIONS. ON VA MêME SE DOTER D’UNE BANDE-ANNONCE POUR AIDER À VENDRE LE SPECTACLE. »

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19L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010

visitez notre site Internet

www.indicebohemien.org

L’automne dernier, une possible pandémie de grippe a occupé presque tout l’espace médiati-que; on a alors évoqué le souvenir de la grippe espagnole, qui avait touché une grande partie de la planète en 1918.

À l’époque, l’Espagne est la première à sonner l’alarme,

d’où le nom donné à cette épidémie qui fera entre 20 et

30 millions de victimes. Au Québec, on dénombre environ

11 000 décès. La grippe fait son apparition dans la ville de

Québec en septembre 1918 et ce n’est qu’en juin 1919

qu’on pourra parler de la fin de l’épidémie. Notre région

n’échappe pas au fléau : la maladie y suit d’ailleurs la

même progression que dans le reste de la province, avec

une pointe en octobre et en novembre 1918.

Fauchés dans la fleur de l’âgeLa ville d’Amos compte environ 1700 habitants en 1918 et

dispose de deux médecins, les docteurs Georges et André

Bigué. Nous avons recensé dix-neuf morts attribuables de

façon certaine à l’épidémie. Le premier défunt mentionné

par le curé Dudemaine remonte au 26 octobre 1918 et

le dernier, le 7 décembre 1918. Même si les annotations

du curé prennent fin à cette date, il y a fort à parier que

certains décès survenus entre le 10 décembre 1918 et le

20 mai 1919 (23 ou 24 personnes) soient dus à la grippe;

par ailleurs, quatre morts avaient été enregistrées dans la

paroisse entre le 14 et le 22 octobre 1918. Une estima-

tion raisonnable pourrait situer le nombre de victimes à

une trentaine. La moyenne d’âge au décès se situe autour

de 30 ans.

Les autorités amossoises réagissent rapidement à l’épi-

démie. Dès le 29 octobre, le conseil municipal crée un

Bureau d’hygiène local. Depuis la fin du 19e siècle, la pro-

vince de Québec dispose d’un Conseil supérieur d’hygiène

qui supervise le travail de 10 inspecteurs sanitaires régio-

naux; notre région relève alors de l’inspecteur de Hull, en

Outaouais. Les autorités municipales ouvrent un hôpital

temporaire dans l’Hôtel Beaudreau, ce qui entraîne des

coûts d’environ 6 000 $.

D’autres mesures sont décrétées pour éviter la propaga-

tion de la maladie. C’est ainsi que le curé annonce la fin du

mois du Rosaire dès le 20 octobre, et qu’il recommande

à ceux qui sont malades de rester chez eux. Les écoles

ferment, probablement le ou autour du 14 octobre 1918.

Il semble que plusieurs inhumations se font sans véritable

service funèbre : on se contente d’une bénédiction et de

prières à l’église en présence de deux témoins. Les morts

sont ensevelis sans tarder, le plus souvent la journée

même ou le lendemain du décès.

Le bilan est fort lourd pour la petite ville compte tenu du

nombre et de l’âge des personnes décédées. Par ailleurs,

la rapidité de propagation de la grippe a certes contribué

à frapper les esprits. Il est bien malheureux qu’aucun jour-

nal local n’ait existé à cette époque car nous aurions pu

connaître l’état d’esprit qui régnait : panique, entraide,

ferveur religieuse renouvelée, critique contre les auto-

rités ? On pourrait même parier que certaines réactions

des gens de 1918-1919 n’étaient pas tellement éloignées

des nôtres.

chronique des sociétés d’histoire et de généalogie de l’a-t

> carmen rousseau, Société d’histoire d’Amos

LA GRIPPE ESPAGNOLE À AMOS

LES AUTORITÉS MU-

NICIPALES OUVRENT

UN HôPITAL TEMPO-

RAIRE DANS L’HôTEL

BEAUDREAU, CE QUI

ENTRAÎNE DES COûTS

D’ENVIRON 6 000 $

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Amos Hôtel, aussi appelé Hôtel Beaudreau, qui servit d’hôpital d’urgence.

PRIMÉ À ROUyN-NORANDA

général

Ce prix vise à souligner les réalisations d’un événement ou d’un organisme, sa durabilité et sa capacité à surmonter les embûches. Bien que l’Indice bohémien ne paraisse que depuis un an, il importe de préciser que sa gestation a duré cinq ans, et que peu de gens croyaient en ce projet à l’origine. Nous en profitons donc pour remercier publiquement tous nos collaborateurs bénévoles ainsi que les membres de notre conseil d’administration, véritables moteurs de notre action et gens d’une valeur inestimable pour un projet collectif comme l’Indice bohémien !

> ib

L’Indice bohémien s’est mérité le prix de la persé-vérance remis par la Ville de Rouyn-Noranda dans le cadre de la distribution annuelle des Prix de la Culture, le 25 septembre dernier.

indicebohemien.org

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20 L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

« Nous avions réalisé qu’il y avait un manque de salles haut de gamme où nous étions com-plètement libres pour la réalisa-tion de nos projets », témoigne Danielle Roy, copropriétaire de Les Frangines, une entreprise fon-dée à Rouyn-Noranda qui œuvre dans la gestion d’événements « clé en main ». En apercevant la mise en vente de la Salle Paramount dans un journal,

l’affaire fut effectivement une occasion en or pour cette entrepri-se qui avait l’ambition d’offrir un « plus » parmi les services qu’elle offrait déjà conjointement avec Klaxon et Maskarade en matière de communication et de costu-mes et décors.

Créée en 1950 pour y abriter une salle de cinéma, la Salle Para-mount a aussi servi de salle de

Cet appui des citoyens est très porteur de sens pour Chloé Beaulé-Poitras, chargée de projet à la Corporation Augustin-Chénier, puisqu’il est révélateur du succès qu’a remporté la « Ruée vers l’art ». Cette campagne de finan-cement a été une réussite, car elle a permis non seulement d’atteindre l’objectif financier, mais également de créer un sen-timent d’appartenance au sein de la collectivité.

Un succès populaireC’est en octobre 2009 que le coup d’envoi officiel de la campagne de financement la « Ruée vers l’art » est donné. Pour que le projet soit à la portée de la collectivité, la Corporation se donne pour objec-tif de trouver 1 000 personnes pour faire un don de 100 dollars. Grâce à un appui exceptionnel des résidents et des entreprises, l’ob-jectif a pu être atteint et même dépassé rapidement. Selon Jean-Jacques Lachapelle, directeur général, cette campagne a égale-ment permis de fortifier la Corpo-ration puisque l’on a constaté que

la population tenait réellement à maintenir en vie ce monument.

Un apprentissage continuAvec un soutien considérable des anciens propriétaires, les Produc-tions de la Rive, Chloé Beaulé- Poitras s’est chargée de la tran-sition dans ses moindres détails. Elle signale toutefois que la pério-de d’apprentissage et d’analyse des besoins n’est pas terminée. Or, on peut affirmer que la mission est accomplie : l’offre de service est définitivement plus variée et un terme a été mis aux conflits d’horaire qui étaient auparavant nombreux.

En effet, le Cinéma du Rift est maintenant devenu un lieu de pré-dilection dans toute la région du Témiscamingue pour le cinéma d’auteur. Dans le cadre d’« Écran libre », on projette maintenant deux films de répertoire par mois, et ce, trois fois par semaine. De plus, le Rift peut se targuer d’être l’un des rares à planifier sa pro-grammation deux mois à l’avance, ce qui lui permet de présenter les

films les plus récents. Par ailleurs, la diversification devait avoir une portée globale : elle touche aux projections de films en général et à la présentation de spectacles.

Quant à l’avenir, ce ne sont pas les projets qui manquent. On sou-haite poursuivre les partenariats pour la présentation d’événe-ments au Rift, notamment avec la Biennale d’art miniature, le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue et le Festival international de cinéma jeunesse de Rimouski. Les res-ponsables se montrent également ouverts à toutes les idées de la population, que ce soit pour la diffusion de matches du Canadien ou de tournois de jeux vidéo. La population doit continuer de s’ap-proprier le Théâtre du Rift et en être fière, car il est maintenant « nôtre ». rift.augustinchenier.net

diffuseur

Achat du Théâtre du Rift à Ville-Marie

« ON L’A EU NOTRE CINÉMA ! »

> AMÉLIE ROBERGE

C’est en juin 2010 que la Corporation Augustin-Chénier est officiellement devenue l’unique et heureuse proprié-taire du Théâtre du Rift à Ville-Marie. Un projet de longue haleine qui s’est concrétisé grâce à un appui exception-nel de la population.

> ÉMÉLIE RIVARD-BOUDREAU

L’entreprise rouynorandienne Les Frangines achète la Salle Paramount, qui était fermée depuis un an. Après avoir investi près de 300 000 $ pour l’acquisition du bâtiment et la rénovation intérieure, Les Frangines a transformé la Salle pour y accueillir tout type d’événement : du chic gala au Théâtre de l’horreur.

UNE TROISIèME VIE POUR LA SALLE PARAMOUNT

danse et de spectacle au cours de son histoire. Les Frangines en a fait l’acquisition après qu’elle ait été fermée pendant environ un an et depuis, plusieurs réfections intérieures ont été apportées, notamment à la plomberie, à l’électricité et au chauffage. Aucu-ne rénovation extérieure n’a été entamée pour le moment, mais une restauration de la façade est prévue ultérieurement. « Ce qui est important pour nous, c’est de garder le cachet du bâtiment et de conserver la marquise actuelle », témoigne Danielle Roy.

ProgrammationAprès avoir été le lieu d’une pro-jection du projet PULSIONS réalisé par des étudiants en multimédia

de l’UQAT, la Salle Paramount accueillera son propriétaire, Les Frangines, qui y tiendra son fameux Théâtre de l’horreur à la fin du mois. Bien que plusieurs projets soient en cours de dis-cussion, aucun autre événement n’a été dévoilé pour le moment. Danielle Roy ne s’en cache pas, l’atmosphère « chic » vise en premier lieu les événements cor-poratifs, mais les spectacles et

événements auront toujours leur place dans la programmation. « Nous avons acheté la Salle jus-tement pour maintenir sa mission culturelle et éviter qu’un autre entrepreneur en fasse l’acquisi-tion et qu’il en fasse des bureaux par exemple », explique-t-elle. La Salle Paramount sera prête à louer dès les premières semaines d’octobre. lesfrangines.com

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PHOTO : COURTOISIE LES FRANGINES

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21L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

rubrique ludique

Si vous cherchez des jeux pouvant attirer jeunes et ados, je vous propose des titres ayant la particularité d’utiliser des blocs LEGO pour créer tout leur visuel.

La première fois que j’ai vu un jeu vidéo adapté à la sauce LEGO, c’était en 2004. Le jeu Grand Theft Auto: Vice City était rebaptisé pour l’occasion Grand Theft Auto: LEGO City. Cette vidéo, réali-sée par un fan de la série, recréait la bande-annonce du jeu avec les propres blocs LEGO du garçon. L’idée fut excellente. C’est pourquoi la compagnie Traveller’s Tales s’associa à LucasArts en 2005 pour développer LEGO Star Wars: The Video Game dans lequel tout le visuel graphique serait fait de ces petits blocs colorés. Une franchise était née. À l’instar de LEGO Batman et LEGO Indiana Jones, il y en a vraiment pour tout le monde. Voici un résumé de ceux que j’ai eu le privilège d’essayer :

LEGO Star Wars: The Complete Saga (multiplateforme) est le jeu préféré de mon neveu de 5 ans parce qu’il couvre les six films de cette saga et que selon ses dires, « on ne meurt jamais ! »

LEGO Battles (DS) est un jeu de stratégie dans lequel on gère ressources et armée. On tente de défendre notre roi et son Àchâteau contre les soldats ennemis. C’est un bon jeu pour la Nintendo DS qui ressemble à Age of Empire dans sa jouabilité.

LEGO Rock Band (PS3, Xbox 360, Wii) est un jeu musical tout en LEGO. Il possède les mêmes niveaux de difficulté que les autres

éditions de la série Rock Band, mais il y a un mode de jeu très facile pour les débutants. Les chansons s’adressent à un public familial. Elles vont de Queen, Brian Adams, Sum-41 et P!nk aux chansons-thèmes des films Ghostbusters et Shrek 2.

LEGO Harry Potter: Years 1-4 (multiplateforme) suit les quatre premières années à Poudlard du sorcier le plus populaire des jeunes. Pouvant incarner Harry, Ron ou Hermione, le joueur se baladera dans cet univers fantastique en compagnie des person-nages faisant le succès de cette franchise.

Le dernier jeu en développement s’intitule LEGO Universe. Présentement à l’étape du béta test, ce jeu massivement multi-joueurs en ligne sur PC sera lancé le 26 octobre prochain. Les curieux peuvent déjà visiter son site officiel pour de plus amples détails.

universe.lego.com

Environ 200 joueuses et joueurs des qua-tre coins du Québec se sont rassemblés la fin de semaine du 11 et 12 septembre derniers pour partager leur passion com-mune pour les jeux de société. Des cen-taines de jeux, plusieurs nouveautés, quelques prototypes et surtout un invité de marque : Bruno Chatala.

Tantôt co-auteur ou simple auteur, c’est grâce à Chatala si nous pouvons avoir autant de plai-sir autour d’une table à jouer à Jamaïca, MOW, Les chevaliers de la table ronde, Dice Town et Mr. Jack duquel on a parlé dernièrement dans une chronique dans l’Indice bohémien. Bruno Crépeault de Val-d’Or était aussi présent pour faire essayer son jeu GAÏA, version améliorée suite aux commentaires reçus lors de sa courte escapade européenne.

Événements à venir !La plus grosse convention mondiale de jeux, ESSEN en Allemagne : du 21 au 24 octobre 2010. Sinon, pour ceux qui veulent rester au Québec, Ludoutaouais : du 26 au 28 novembre 2010 à Hull.

> staifany Gonthier

DES JEUX VIDÉO EN LEGO> mélanie boutin-chartier

Keltis est un jeu de cartes où l’on doit faire des suites de différentes couleurs croissantes ou décroissantes pour faire avancer nos pions sur l’échelle cor-respondant à la couleur de la suite entamée pour faire des points. Facile, vous direz… Détrompez-vous ! Une fois la carte 7 posée sur un 9 par exemple, on ne peut revenir en arrière pour y déposer un 8. Il faut donc planifier ses cartes longtemps à l’avance, même si parfois les items magiques présents sur le tra-jet nous poussent à jouer rapidement pour en bénéficier avant un autre joueur.

La nouvelle extension l’Oracle, contrairement au jeu de base, possède un seul tracé. On joue les cartes toujours en suites et on avance nos pions sur la cou-leur de la case correspondant à la carte jouée. Des items magiques nous rap-portant des points supplémentaires ou la chance de rejouer immédiatement sont toujours présents sur le tracé. Par contre, un jeton Oracle est ajouté au jeu. Un chiffre correspondant au déplacement possible de l’Oracle est indiqué sur chaque carte qu’on place dans nos suites. On peut donc choisir d’avancer le jeton Oracle au lieu d’avancer notre jeton. Si l’Oracle se pose sur une case où l’un de nos pions est présent, des points bonis s’offrent à nous. Difficile encore de déterminer quand nous pourrons nous procurer cette 2e extension. Mais en attendant, le jeu de base saura vous amuser tranquillement avec des joueurs débutants ou encore avec les fanatiques de cartes. Un jeu idéal pour les « filles »; personne ne peut intervenir ou encore détruire notre stratégie puis-que chacun joue pour soi

> staifany Gonthier

UN GÉMEAU

Au dernier gala des prix Gémeaux, l’Abitibien Éric Morin et sa complice Myriam Berthelet sont repartis avec la statuette de la Meilleure réalisation magazine pour l’épisode « Fiction non-fiction » de Mange ta ville.

FME : 2 EN 2

Pour une deuxième année consécu-tive, le FME se retrouve en nomina-tion dans la catégorie Événement de l’année au gala de l’ADISQ. C’est le 1er novembre, lors du Gala de l’indus-trie, que nous saurons qui d’entre le FME, le Festival de Jazz de Montréal, les Francofolies, les Francouvertes et Osheaga repartira avec le précieux prix Félix.

25 000 $ POUR LA MUSIQUE

C’est à la fin septembre que l’orga-nisme youth Music Movement, dont fait partie le cinéaste valdorien Pierre- Etienne Bordeleau, remportait l’une des deux bourses de 25 000 $ remi-ses par Pepsi. Suite à une longue campagne de charme, principale-ment via les médias sociaux, leur projet d’offrir aux jeunes artisans de la musique la possibilité d’enregis-trer leurs créations à même le studio mobile de youth Music Mouvement a été récompensé par la multinationale des bulles.

facebook.com/youthmusicmovement

6 COUPS D’ÉCLAT

Le 17 septembre dernier, des évé-nements de la région étaient mis en nomination dans le cadre des Prix coups d’éclat des Festivals et événe-ments Québec. C’est le 9 novembre prochain qu’on saura si Osisko en lumière sera récompensé pour son affiche promotionnelle et son site Inter-net. Deux publicités télévisuelles de la région s’affronteront afin de savoir qui entre le Festival du DocuMenteur et Toursime Témiscamingue gagnera la bourse de 1000 $. Le DocuMenteur pourrait aussi recevoir le prix pour la brochure ou dépliant promotionnel dans la catégorie Budget de moins de 500 000 $, tandis que dans la catégorie Budget de plus de 500 000 $, c’est le FME qui pourrait se voir octroyer le même prix.

Achat du Théâtre du Rift à Ville-Marie

« ON L’A EU NOTRE CINÉMA ! »

e n r a f a l eUNE RAFLE DE PRIX POUR LA RÉGION

> Winä Jacob

LES 7e RENCONTRES LUDIQUES DE GRANBy

KELTIS : UN JEU DE CARTES À COMPLEXITÉ VARIABLE

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Couture

Coopérer pour Créer l’avenirFortes de leur mission et de leurs valeurs coopératives, les caisses Desjardins de l’abitibi-Témiscamingue offrent à leurs membres et clients un modèle financier actuel et pertinent et contribue à la création d’une prospérité durable.

desjardins.com

« 111 000 membres créateurs d’une prospérité durable en 

Abitibi-Témiscamingue »

Semaine de la coopération – du 17 au 23 octobre 2010 À l’occasion de la Semaine de la coopération, Desjardins lance une consultation en ligne sous le thème « Mieux comprendre ses finances ». En donnant votre opinion du 15 au 26 octobre, vous permettrez à Desjardins de mieux accompagner les gens dans la prise en charge de leurs finances. Votre opinion est importante ; nous comptons sur vous !

201009-02134_Ann_Cooperer.indd 1 10-09-16 14:19

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poste d’écoute

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> STÉPHANE RACICOT

Pour débuter, As-tu peur de la mort ? est destiné principale-ment aux nouveaux auditeurs français (il sera disponible en France sous licence Pop Law/SONy à l’automne). Ce disque revisite les succès du réper-

toire de Papillon issus des albums précédents, Mal élevé (2003) et Pop Rop (2007), et présente également deux chansons inédites : C’est ça j’ai dit et Powême. Deux chansons qui, je crois, nous réservent un avenir solide pour ce Papillon. Disons-le, Papillon, auteur- compositeur-interprète, de son vrai nom Stéphane Papillon, n’a jamais eu le succès mérité ici au Québec. Je ne sais pas si ses paroles de chansons font peur ou si c’est ce que le mec dégage, mais « mausus », il y a du monde qui dort au gaz ! Alors d’un côté, Papillon volera à la conquête de la France et de l’autre côté, il bottera le c.. des Québécois. Réveillez-vous : avant les Ariel, Xavier Caféïne et Sunny Duval, il y avait Papillon ! Amateurs de musique, connaissez-vous la compagnie Big Fat Truck (Sunny Duval, Bran Van 3000, WD-40) ? C’est lui. Futurs admirateurs québécois et admirateurs de toujours, vous avez maintenant le privi-lège d’approfondir le sujet ou de réécouter les chansons qu’il avait plébiscitées par le passé, car As-tu peur d’la mort ? est disponible en numérique au Canada depuis le 24 août en téléchargement sur diverses plates-formes de distribution en ligne.

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Papillon – As-tu peur de la mort ?

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> EVELyNE PAPILLON

Faire jouer un disque de La patère rose, c’est passer par plusieurs univers musicaux d’une grande sensibilité. Le premier album, éponyme, avait révélé toute la fougue, l’originalité et la douce folie du

trio. Quant à Waikiki, leur dernière œuvre, elle comporte seulement quatre pièces, et plonge l’auditeur dans un tout autre décor. Les palmiers sur un fond de coucher de soleil qui se trouvent sur la pochette donnent le ton, tout comme le titre. En effet, l’instrumentation bien particulière des pièces évoque une journée à la plage. Des ballades enjolivées de banjo, une voix douce mais accompagnée de textes toujours aussi percutants, voilà ce qui caractérise ce maxi. La patère, c’est un drôle d’objet dont on ne se lasse pas. Fanny Bloom est fameuse en spectacle et ses comparses Roboto et KiloJules, provenant de la formation Misteur Valaire, ne sont pas piqués des vers non plus. De l’humour et un sens théâtral certain viennent compléter une performance bien sentie. Plus électro et parfois même criarde sur le premier opus, La patère rose nous livre cette fois un rendu beaucoup plus tranquille, qui agace-ra peut-être les puristes et conquerra un public amateur de Cœur de Pirate. Des pièces mélodieuses, naïves en apparence seulement, vous attendent. À écouter pour prolonger l’été encore un peu et se laisser aller à une heureuse nostalgie. 3 / 5

La patère rose – Waikiki

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> STÉPHANE RACICOT

Tirons cela au clair en partant : lors de votre première écoute, vous devrez accepter la joie de vivre débordante de cette artiste de chez nous ainsi que sa « tite » voix (qui parfois sonne comme Shilvie (chanteuse pour enfant)). Après cette phase d’acceptation, vous serez bien assis dans la tête de Michèle O. Chassons immé-diatement les comparaisons : oui, elle a un style qui nous rappelle les débuts de Mara Tremblay, mais sa musique est beaucoup moins minimaliste que celle de Miss Tremblay à l’époque. Je ne crois pas que vous allez aimer ce disque à sa première écoute, mais ne le mettez pas de côté tout de suite. Assise dans ma tête est comme la première fois où l’on fait l’amour :chansons 1 à 3 = timidité; chansons 4 à 6 = appri-voisement et pour terminer, chansons 7 à 9 = folie et même euphorie. Et quand la chose est bien faite com-me l’est cet opus de Mlle O., bien on en veut encore et on recommence. Un disque folk-country-pop bien rempli, entre autres, grâce à la guitare dégourdie et le banjo communicatif de Pierre-Louis Lavoie. Maintenant, une question se pose : est-ce que ce disque sera celui de la consécration ? Je ne crois pas. Et ce, sans raison valable. Oui, elle se fera de nouveaux fans (dont moi), mais il faudra un deuxième disque pour vraiment voir ce qui se cache dans la tête de Michèle O.3,9/5

Michèle O. – Assise dans ma tête

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> PSyKO

Si la musique de Descend into Nothingness ne vous est pas étrangère, alors vous serez plutôt en terrain connu avec ce premier album de Massive Slavery. Il s’agit en effet du nouveau projet de Joël St-Amant, qui a su très bien s’entourer avec le bassiste Marc-André Barrette (ex-Paroxysm), le batteur Pierre-Alexandre Mercier (Decrepity) et le vocaliste Jonathan St-Pierre. Ce premier album propose un death mélodique très bien maîtrisé, avec quelques breakdowns bien placés empruntés au hardcore. Il s’agit possiblement, avec la première livraison d’Archons l’an dernier, du meilleur album de métal extrême à sortir de l’Abitibi. Les riffs sont accrocheurs, les solos sont étourdissants, la section rythmique est impeccable et le vocal est parfaitement dans le ton. J’ai souvent différentes chansons de l’album en tête, c’est dire à quel point il sait s’incruster. La pro-duction est d’une redoutable précision, grâce au travail de yannick St-Amand (Despised Icon, Beneath the Massacre) et au mastering de Pierre Rémillard (Cryptopsy, Krisiun). D’abord sorti de façon indépendan-te, l’album est ensuite paru sous l’étiquette canadienne Maple Metal Records, ce qui soumettra encore plus de gens à l’esclavage de Massive Slavery. Fortement recom-mandé à tout amateur de métal lourd mais mélodique. 4 / 5

Massive Slavery – Global Enslavement

> PSyKO

Né Traumatic Landscape, Obsek roule sa bosse depuis déjà quatre ans. Le groupe a troqué depuis son death mélodique pour un deathcore beaucoup plus lourd et mordant (les breakdowns ne mentent pas !) Ce premier album complet représente très fidèlement le son que le groupe s’est forgé au fil des ans. Il propose neuf pièces qui « fessent », dont l’ineffable et marrante Jean Coutu en bonus. Dans le ton du deathcore moderne, Obsek offre un tandem vocal. La trame lyrique du gars en train de s’autodétruire à la drogue proposée par le leader Simon Turcotte est une piste intéressante. Le batteur Benoît Breton surprend avec ses chants clairs très réussis (voir Missing Element et Toadstool). La musique est l’œuvre du guitariste Simon Côté-Massicotte, qui sait pondre des riffs accrocheurs. Le groupe a aussi parsemé l’album d’échantillons de films bien choisis (Trainspot-ting, notamment). Bien qu’il s’agisse d’une sortie in-dépendante, les gars ont mis le paquet. La production est signée Chris Donaldson (Cryptopsy, The Agonist), et le mastering, Pierre Rémillard (Cryptopsy, Martyr). L’em-ballage surprend, étant de format boîtier DVD, ce qui met hautement en valeur le travail de l’artiste Félix Laflamme (Job for a Cowboy). Vraiment, un premier album rempli de promesses.

3,3 / 5

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Anodajay – Et7era

> STÉPHANE RACICOT

Voici le 7e disque à sortir sur l’étiquette 7e ciel en 7 ans. Steve Jolin, alias Anodajay, présentait le 7 septembre dernier son album cuivré (comme l’est sa ville) qui a pour titre Et7era. Je m’attendais à du bon Anodajay et j’en ai eu pour mon argent, mais surtout pour mes oreilles. Ce rappeur de 33 ans ne fait pas les choses à moitié : plus de 7 musiciens (guitare, violon, piano...) ont participé aux 13 succès de ce disque. Un album qui reste très hip-hop, mais qui explore de nouvelles avenues. Toujours en collaboration avec son producteur DJ Horg (Félix-Antoine Leroux), il a conçu le tout dans le chalet de ce dernier en 10 jours seulement. N’oublions pas la participation des Samian, Koriass, Dramatik, Soke et Annick Michel sur ce troisième album d’Anodajay. Mes coups de cœur : Ma chaire, mon sang, un hymne à ses enfants qui est ma foi extrêmement émouvant; Face à face, où Anodajay parle pour la première fois à son cousin qui est mort dans un accident d’auto en 2006; puis Adulte avant mon temps, qui nous fait entrer dans la tête d’un enfant gravement malade (une histoire qui est arrivée à un ami du chanteur). Le disque est, selon moi, le plus accom-pli des sept, tant au niveau de la réalisation que de la production. Le plus bel exemple : la chanson Pensais-tu ? qui est combinée avec Longtemps, souvent, énormé-ment de Diane Tell. Ce disque, je le qualifie d’un des cinq meilleurs CD de 2010 et même 2011.

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