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Octobre 2015

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Octobre 2015

Source : http://www.rac-f.org/

Source : http://leclimatchange.fr/impact-

adaptation-vulnerabilite/

SOMMAIRE

Le changement climatique et ses impacts sur la société humaine p. 1 Le rôle de l’urbanisme dans l’adaptation au changement climatique p. 3 L’aménagement bioclimatique p. 5 La gestion alternative des eaux pluviales et la limitation de l’imperméabilisation p.14 La maitrise de sa consommation énergétique p.19 Conclusion p.25

1

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ET

SES IMPACTS SUR LA SOCIETE HUMAINE

2

Quels changements climatiques dans le Nord Est ?

Températures :

o augmentation de la température moyenne d’ici 2100

o augmentation de la fréquence, de la longueur et de l’intensité des canicules estivales

Régime hydraulique :

o augmentation des précipitations en hiver et diminution en été

o augmentation des pluies et des orages violents, avec risque de ruissellements excessifs

o diminution de la durée d’enneigement et baisse de la couverture neigeuse

o cours d’eau perturbés, avec des étiages plus sévères et des crues plus importantes

Quels impacts sur la société humaine ?

Impacts sanitaires :

o augmentation de la mortalité à cause du stress thermique

o augmentation des allergies et du risque d’émergence de maladies à vecteurs

o impact de la sécheresse sur la ressource en eau

Impacts sur les constructions et infrastructures :

o impact de la sécheresse sur le bâti (retrait gonflement des argiles)

o impact de la sécheresse sur les infrastructures (baisse de la durée de vie des surfaces

bitumées et besoins d’entretien plus important (surcoût)).

o risque d’inadéquation des référentiels actuels en termes d’inondations (PPRi), avec une

prévention basée sur des niveaux de crues centennales, qui pourraient ne plus suffire.

Pour rappel, une crue centennale est une crue dont le risque de se produire ou d’être

dépassé chaque année est de 1 sur 100. Mais elle peut aussi, sur de courtes périodes

(quelques années, parfois une seule), se répéter plusieurs fois.

Impacts sur la demande et le coût de l’énergie :

o risque d’augmentation de la demande en énergie, du fait notamment du développement de la

climatisation.

Impacts sur la biodiversité et l’agriculture :

o menace de disparition de certaines essences d’arbres : avec 1°C supplémentaire (+0,85°C

en moyenne en France de 1880 à 2012), la faune et la flore remontent de 180 Km vers le

Nord (Jean JOUZEL, climatologue, GIEC).

o perte de rendement agricole

Sources : www.rac-f.org / www.bourgogne.ademe.fr / www.prim.net / www.lagazettedescommunes.com www.developpement-durable.gouv.fr

3

LE ROLE DE L’URBANISME DANS L’ADAPTATION

AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

4

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 fixe une réduction des

émissions de gaz à effet de serre de 40% à l’horizon 2030 et une montée en puissance des énergies

renouvelables, qui seront portées à 32% en 2030.

Le document phare d’adaptation au changement climatique est le Plan Climat-Air-Energie Territorial

(PCAET). Il permet aux collectivités d’établir d’abord un diagnostic sur les causes et conséquences du

changement climatique sur leur territoire, puis un plan d’actions. Il doit être adopté au plus tard fin 2016 pour

les EPCI de plus de 50 000 habitants et au plus tard fin 2018 pour les EPCI de plus de 20 000 habitants.

Sous conditions, il peut être élaboré à l’échelle du SCoT, par transfert de compétence d’élaboration du

PCAET à l’établissement public chargé du SCoT (loi de transition énergétique pour une croissance verte du

17 août 2015).

PCAET et documents de planification (SCoT, PLU, cartes communales) sont complémentaires, ces derniers

permettant d’en traduire certains axes stratégiques.

Depuis la planification jusqu’à l’aménagement opérationnel, les collectivités sont actrices dans l’adaptation au

changement climatique, à travers :

- la réduction de la consommation d’espace,

- l’amélioration des performances énergétiques,

- la diminution des obligations de déplacement et la réduction des émissions de gaz à effet de serre,

- la préservation des continuités écologiques et la protection des espaces naturels et agricoles,

- la prévention des risques naturels et technologiques.

Pour aider à traduire l’adaptation climatique dans les documents de planification, 3 thématiques sont

présentées, fils conducteurs depuis la planification jusqu’à l’aménagement opérationnel. Ces fiches sont

conçues notamment pour les communes rurales ou sous influence urbaine, aux moyens financiers limités.

L’aménagement bioclimatique

La gestion alternative des eaux pluviales et la limitation de l’imperméabilisation

La maitrise de sa consommation énergétique

5

L’AMENAGEMENT BIOCLIMATIQUE

6

Pourquoi ?

Pour une meilleure qualité de vie et une meilleure intégration du projet dans l’environnement et

dans le village, ces éléments étant autant de facteurs d’attractivité.

Pour maitriser les besoins énergétiques (chauffage, climatisation, éclairage…) et lutter contre la

précarité énergétique.

Quelles solutions ?

Si les solutions opérationnelles se conçoivent aisément, la réflexion en matière d’urbanisme durable

doit se traduire dans les documents de planification, dont le rôle est de donner la direction à suivre.

C’est pourquoi, il est primordial de se positionner au moment de la réflexion sur le PLU ou la carte

communale.

A l’échelle du ban communal, choisir les secteurs d’urbanisation les plus intégrables :

o En prenant en compte les risques connus localement ou répertoriés officiellement : secteurs

de glissements de terrains, de coulées de boues, d’inondations, d’affaissements,

d’éboulements, de pollution incompatible avec l’habitat, aléa retrait-gonflement des argiles…

De même, les périmètres de protection rapprochée des aires de captage d’eau potable, les

niveaux des toits des nappes d’eaux souterraines permettent également d’éclairer la décision

des élus.

o En adoptant une approche systémique, le bon fonctionnement du village dépendant de

l’imbrication des diverses parties du territoire les unes dans les autres. Ainsi, cette approche

nécessite la prise en compte de divers facteurs naturels :

l’écoulement des eaux et la présence de zones tampons comme les zones humides ;

la végétation existante et son rôle (trame verte et bleue) : haies brise-vent, haies de

rétention des terres, végétation rivulaire…

le paysage : identification des points de vue et panoramas à préserver, identification

des lignes de crêtes…

l’exposition aux vents et pluies : se protéger des vents et pluies froids, exploiter les

vents dominants pour le petit éolien ou pour favoriser une ventilation naturelle des

constructions (angle d’implantation de 45° par rapport au vent dominant) ;

l’exposition au soleil : permettre aux constructions d’exploiter l’orientation Sud pour

un apport solaire passif et pour optimiser l’installation de panneaux solaires. Le

fonctionnement optimal du solaire thermique est obtenu en orientant les panneaux au

Sud, avec une inclinaison entre 30 et 60° ;

le relief : permettre une bonne intégration des aménagements et des constructions au

relief.

7

Ces objectifs de prise en compte du cadre naturel pourront être traduits dans le PLU au niveau :

des prescriptions du règlement :

préservation/plantation des haies brise-vents aux abords des secteurs à

revitaliser ou à urbaniser. En effet, l’ombrage des arbres et

l’évapotranspiration du végétal permettent d’abaisser la température aux

alentours. Par ailleurs, ces éléments naturels participent au stockage et à

l’épuration des eaux de pluie et de ruissellement ;

intervention mesurée sur le relief naturel, de façon à ce que les constructions

s’adaptent au relief et non l’inverse (exploitation d’une pente pour y intégrer

une construction, encadrement des pentes de garages…) ;

mitoyenneté des constructions au moins d’un côté pour réduire les surfaces

exposées aux vents froids ;

des orientations d’aménagement et de programmation (OAP) : elles pourront indiquer

une orientation à privilégier de type Sud/Sud-Est ou Sud/Sud-Ouest pour les

logements ou des conseils d’implantation par rapport au relief ;

des annexes :

une annexe au PLU présentant des conseils de plantations, pour favoriser

les espèces locales, adaptées au sol et au climat (moins d’arrosages et de

mouvement de terre), ainsi que les espèces non allergènes (ex : le bouleau

et le chêne ont un fort pouvoir allergisant).

8

Zoom : l’insertion du bâti dans une pente

Source : « Pour une croissance urbaine durable en Gironde », a’urb ,2009.

9

A l’échelle de la trame bâtie du village, choisir les secteurs d’urbanisation les plus

intégrables :

o En étudiant d’abord le potentiel de renouvellement urbain, pour le traduire sur une carte et

pouvoir ensuite engager une étude de requalification du village, en concertation avec les

propriétaires.

o En cas d’extensions urbaines, en privilégiant la face Sud d’une colline (l’adret), avec une

implantation entre le fond de vallée (ombragée) et le sommet (venteux). Il convient d’éviter

l’urbanisation des secteurs trop proches de la forêt (humidité, risque de chute d’arbres, risque

de feux…).

o En pensant « temps des déplacements piétons/cyclistes » depuis et vers les lieux centraux

de la commune (équipements publics, commerces et services….), pour privilégier

l’urbanisation des secteurs les plus opportuns en la matière. Les déplacements piétons sont

plus importants sur des courtes distances (400m pratiqués en 5 min par les piétons).

o En intégrant le quartier au maillage des rues de la commune, de façon à respecter la

hiérarchisation des voies dans la commune.

Si en matière de transports moins impactant, outre une évolution des moteurs de nos

voitures, la réflexion d’ensemble ne peut se concevoir qu’au niveau intercommunal (Plan de

Déplacements Urbains…), chaque commune peut inciter à des déplacements doux plus

importants, par :

- la mise en place d’emplacements protégés pour vélos (ex : local à vélo fermé),

notamment aux abords des équipements publics ;

- l’identification du maillage des pistes cyclables et voies piétonnes, avec

hiérarchisation de ces voies et identification des ruptures ;

- l’identification pour chaque secteur à aménager, des voies de déplacements doux à

interconnecter au reste du village ;

- l’aménagement d’éléments d’attractivité sur les voies de déplacements doux à enjeux

(ex : parcours de santé ludique, création de sentiers à thèmes, panneaux indiquant les

temps de parcours…).

A l’échelle du quartier, mettre en place un secteur d’urbanisation qualitatif : o En privilégiant une mixité urbaine et sociale du quartier, pour une densité adaptée aux

caractéristiques locales. L’obligation d’implantation de la construction sur une limite du terrain

permet de préserver la capacité d’extensions futures des constructions pour les générations à

venir.

10

o En créant les conditions d’une convivialité de quartier, où l’espace public ne se limite pas à la

voirie :

penser l’espace public autrement : créer des lieux de convivialité

dans le quartier ou en lien avec les quartiers environnants (aires

de jeux, verger collectif, arboretum, aménagement qualitatif des

arrêts de bus…) ;

penser à la perception paysagère et urbaine depuis la voie, en

prévoyant un aménagement cohérent et lisible des clôtures sur rue

(intégrant les éléments techniques), des accès (accès partagés à

deux parcelles…) ;

hiérarchiser les voies en prenant en compte toute la voirie du

village et la façon de circuler dans le quartier : l’aménagement

urbain devra mettre en lumière la voie primaire, les voies

secondaires, voire tertiaires du quartier, aux emprises et

aménagements différents. Ainsi, les voies secondaires et tertiaires

peuvent être des voies partagées où le piéton a autant

d’importance que la voiture ;

repenser la place de la voiture en termes de circulation et d’emplacements : jouer sur

les largeurs de voirie (plus elles sont larges, plus les voitures stationneront sur le

domaine public et rouleront vite), la physionomie des voies (chaussée et espace

piéton traitées sur un même plan altimétrique), la couleur et les matériaux des voies,

la présence d’aires de stationnement collectives, voire créer un quartier à

prédominance piétonne.

o En travaillant la transition entre l’espace bâti et l’espace naturel ou agricole environnant :

arbres à préserver, plantations à réaliser, emprise publique nécessaire pour l’entretien,

itinéraire de promenade, noues….

Source : http://www.caue-sarthe.com/IMG/pdf/ECOQUARTIER.pdf

Source :

http://www.ademe-

poitou-charentes.fr/

Densité et perception

paysagère

11

o En permettant une orientation bioclimatique des constructions par l’aménagement ou les

prescriptions réglementaires :

réfléchir au recul des maisons disposant du Sud à l’avant de la maison, pour éviter

les ombres portées des maisons voisines et permettre l’installation de capteurs

solaires dans les marges de recul (ex : brise soleil intégré aux façades). Ainsi, il faut

compter une distance entre l’élément d’ombrage permanent et les maisons

supérieure à deux fois la hauteur de l’élément d’ombrage.

Intégrer, au moment de la phase opérationnelle, une étude sur les ombrages, de

façon à préserver un accès au soleil pour les constructions principales (au moins 6H

par jour tout au long de l’année).

Durant l’élaboration du document d’urbanisme et jusqu’à la mise en place du quartier, la concertation avec la

population actuelle et future permettra d’expliquer les choix d’aménagement faits et d’échanger les points de

Quels exemples ?

Ecocité « A la croisée des chemins » à DISTROFF (1 700 habitants - Moselle) :

- Relief : voirie respectant la pente du terrain ; orientation favorable des constructions pour le

solaire ;

- Eaux : gestion des eaux pluviales des espaces publics par des noues ;

- Déplacements : hiérarchisation des voies et traitement différencié des voies (réutilisation de la

terre locale pour le traitement des voies secondaires) ; réflexion en matière de déplacements

doux (venelles) ;

- Forme urbaine : mixité sociale et urbaine ;

Source : http://ecocitedistroff.blogspot.fr/p/quartier-durable-et-bioclimatique.html

12

Ecocité du pré vert à St NOLFF (3 800 habitants - Morbihan) :

- Formes urbaines : différenciation des formes parcellaires selon l’orientation ;

- Déplacements : réflexion sur la place de l’automobile, avec création de parkings périphériques

et accès limité ; hiérarchisation des voies

Pour tous les projets d’écocités ou de lotissements durables, un point commun existe : la

gouvernance de projet. Cette gouvernance se traduit par :

- l’accompagnement des élus et leur sensibilisation au développement durable, pour la

définition d’objectifs à poursuivre et à concrétiser ;

- la mise en place d’un comité de pilotage ;

- la concertation avec les habitants et la participation des futurs habitants du quartier.

ZAC de la cité du Pré Vert à ST NOLFF / source : BRUDED

Source : http://ecocitedistroff.blogspot.fr

13

Etude de requalification du centre-bourg de Salenthal (234 habitants – Bas-Rhin) :

- requalification de l’ancienne école,

- sécurisation des cheminements piétons et de l’accès à l’arrêt de bus

Pour aller plus loin …

- www.bruded.org

- http://ecocitedistroff.blogspot.fr/

- www.polenergie.org

- « Adaptation au changement climatique en Bourgogne et Urbanisme », ADEME Bourgogne et

Alterre Bourgogne, sept.2012

- « Comment assurer la prise en compte de l’environnement dans le cadre d’une ZAC », CETE

Lyon, Septembre 2010

- « Pour une croissance urbaine durable en Gironde, outil d’aide à l’élaboration de projets »,

Agence d’urbanisme Bordeaux métropole Aquitaine, 2009

14

LA GESTION ALTERNATIVE DES EAUX PLUVIALES ET

LA LIMITATION DE L’IMPERMEABILISATION

15

Pourquoi ?

Pour faire baisser le coût d’entretien et de renouvellement des réseaux et de la voirie.

Pour faire diminuer les taux de dilution des eaux usées et le coût de fonctionnement des ouvrages de

traitement des eaux (stations d’épuration…).

Pour limiter les inondations et les ruissellements excessifs et lutter contre la baisse des niveaux des

nappes, en favorisant l’infiltration des eaux de pluie à la source.

Pour participer aux fonctions épuratrices du sol et à la dilution des polluants : certains végétaux,

comme les iris faux-acore ou les joncs dégradent les polluants venus des routes.

Pour mettre en valeur le cadre de vie du quartier (l’eau n’est plus un élément caché, mais un élément

du paysage) et favoriser la biodiversité (papillons, amphibiens…).

Quelles solutions ?

Les solutions à l’échelle du quartier :

o Combiner les techniques pour sortir du « tout tuyau » (tuyaux et bassins) : parce que les

techniques alternatives maintiennent l’eau en superficie, les bordures et caniveaux ne sont

plus utiles :

Noues, fossés, tranchées drainantes

Puits d’infiltration

Réservoirs souterrains

Chaussées à structure réservoir : les chaussées réservoir coûtent moins cher qu’une

chaussée classique avec création d’un bassin et d’un réseau, mais doivent être

entretenues pour éviter les colmatages.

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Bassins secs et bassins en eau

Les techniques alternatives sont possibles, même en terrain de faible perméabilité.

Par ailleurs, les espaces peuvent être conçus de façon plurifonctionnelle : par exemple, une

aire de jeux peut stocker des eaux lors de pluies, sans perturber sa vocation première.

o Hiérarchiser les voies pour lutter contre l’imperméabilisation : une voie tertiaire pourra être de

faible emprise contrairement à une voie principale d’un quartier.

o Traiter les voies douces, les voies à faible circulation motorisée et les aires de stationnement

avec des matériaux perméables : ceci permettra également un meilleur assainissement des

eaux de ruissellement. Par ailleurs, le bitume peut atteindre une température de 80°C lors

des journées chaudes.

16

Les solutions à l’échelle des terrains :

o Encourager un traitement différent des aires de stationnement privatives : outre l’utilisation de

matériaux perméables, la surface nécessaire aux aires extérieures de stationnement peut

être conçue comme partie intégrante de la construction (ex : constructions avec aires de

stationnement en rez de chaussée).

o Prescrire des mesures de gestion alternative des eaux à la parcelle :

cuves de récupération des eaux pluviales (en cas d'opération communale, vendre les

terrains avec des cuves, comme par ex. le lotissement communal de TETING-SUR-

NIED, 1 474 habitants – Moselle).

Cuve de rétention ou dispositif d’infiltration des eaux pluviales.

Limiter le pourcentage d’imperméabilisation ou imposer un seuil minimal de surface

en pleine terre par terrain constructible (surface au sol ou par le biais d’un toit

végétalisé), pour favoriser l’infiltration des eaux

Pour ces questions, il est utile de se rapprocher de l’Agence de l’Eau Rhin Meuse qui promeut la

gestion intégrée des eaux pluviales.

Stationnement couvert sous une habitation – © Sankt Arnual

17

Quels coûts ?

Les Noues

Avec l’évolution du climat, replacer l’eau en surface permet de limiter les impacts négatifs de l’urbanisation

sur l’environnement.

De plus, le coût global d’une noue (investissement et entretien) est bien moins élevé que le coût global du

« tout tuyau » (Cf. tableau page suivante).

Divers types de noues :

Il existe divers types de noues, allant de la noue engazonnée tondue jusqu’à la noue avec arbres, en passant

par la noue avec plantes couvre-sol. Si les aménagements enherbés présentent des coûts d’investissement

limités, ils sont parmi les plus coûteux en coût global. Leur entretien courant est plus onéreux que des

aménagements plantés qui ne demanderont à terme qu’un minimum d’entretien par la collectivité.

Dimensionner une noue :

La longueur, la largeur et la hauteur de la noue doivent être calculées de façon que le volume total de la noue

(L x l x h/2) permette le stockage de la quantité de pluie engendrée par un orage décennal.

Quels exemples ?

Source : guide « Intégrer la gestion des eaux pluviales dans les aménagements », CAHC

Source : http://www.leraquet.fr/

Places de stationnement enherbées qui

favorisent l'infiltration pluviale. © / MAIRIE DE PECQUENCOURT - espaces verts et noues (techniques

alternatives de gestion des eaux pluviales). Source : http://www.anru.fr/

18

Eléme

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19

MAITRISER SA CONSOMMATION ENERGETIQUE

20

Pourquoi ?

Pour augmenter la part des énergies renouvelables et lutter contre les émissions de gaz à effet de

serre.

Pour valoriser économiquement son territoire par l’installation d’entreprises et par la création

d’emplois locaux (outil de développement local).

Pour combattre l’augmentation du nombre de ménages en situation de précarité énergétique.

Parce que le PADD d’un PLU prescrit après la date de promulgation de la loi de transition énergétique

pour une croissance verte du 17 août 2015 devra arrêter les orientations générales concernant les

réseaux d’énergie.

Parce qu’en 2016, toute action ou opération d'aménagement faisant l'objet d'une étude d'impact doit

faire l'objet d'une étude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables de

la zone, en particulier sur l'opportunité de la création ou du raccordement à un réseau de chaleur ou

de froid ayant recours aux énergies renouvelables et de récupération.

Répartitions des émissions de gaz à effet de serre

par secteur économique.

Source : http://leclimatchange.fr/attenuations-

des-changements/ Source : www.enr.fr

21

Quelles solutions ?

L’éclairage public :

o acheter des candélabres éclairant vers le bas, privilégier les lampes fluo compactes ou leds,

o éteindre tout ou partie de l’éclairage public la nuit,

o équiper les candélabres de panneaux solaires…

Pour ces questions, il est utile de se rapprocher d’une délégation ADEME et d’un syndicat d’énergie.

Les énergies renouvelables :

o encourager le recours à l’énergie solaire,

o aux réseaux de chaleur bois,

o à la biométhanisation,

o aux éoliennes :

grand éolien : H mât > 50m et distance par rapport aux zones habitées et

urbanisables > 500m

petit éolien : H mât comprise entre 12 et 50 mètres

éolien de proximité : H mât < 12 mètres

Les déchets : valoriser les déchets pour alimenter le territoire en chaleur et en électricité. Les

déchets peuvent produire de la chaleur et/ou de l’électricité. Selon les ratios généralement annoncés

par les professionnels du secteur, les déchets de sept familles permettent de chauffer une famille et

les déchets de dix familles permettent de fournir de l’électricité à une famille (hors chauffage

électrique).

Source : www.metolafleche.com - © Cyril D.

22

Pour traduire ces objectifs au niveau du PLU, il est possible :

- Dans les OAP (Orientations d’Aménagement et de Programmation) : inclure des orientations pour

favoriser les apports solaires, pour limiter les consommations d’énergie des candélabres...

- Dans le règlement écrit :

o ne pas interdire l’éolien de proximité au sein de la trame urbaine et encadrer la hauteur

maximale en connaissance de cause ;

o ne pas interdire les grandes éoliennes dans la zone agricole ;

o ne pas soumettre les panneaux solaires aux règles de hauteurs maximales des

constructions.

- Dans le règlement graphique et écrit :

o définir des secteurs où les constructions, les aménagements respecteront des

performances énergétiques et environnementales renforcées que le PLU définit

(possibilité d’imposer une production minimale d'énergie renouvelable).

o Favoriser le développement de fermes photovoltaïques au droit des friches économiques

ou militaires difficilement mobilisables par ailleurs et dépourvues de valeur écologique.

Les SCIC : au titre de leurs compétences respectives, les collectivités territoriales peuvent participer

jusqu’à 50% au capital des Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (loi ESS du 31 juillet 2014). Ces

sociétés ont pour objectif la production ou la fourniture de biens et de services d’intérêt collectif

(caractère d’utilité sociale).

Quels coûts ?

Eclairage public :

Au titre du pouvoir de police du Maire, il lui appartient de signaler les dangers, l’éclairage public étant un

des outils qui répondent à cette obligation. Ainsi, l’éclairage public ne saurait être supprimé sur l’ensemble

du territoire de la commune. Il appartient au maire de rechercher un juste équilibre entre les objectifs

d’économie d’énergie et de sécurité afin de déterminer les secteurs de la commune prioritaires en matière

d’éclairage public au regard des circonstances locales.

Selon une étude disponible sur le site de BRUDED (Cf « pour aller plus loin »), l’extinction partielle de

l’éclairage public ou son extinction pendant la nuit demandent peu d’investissements financiers mais

permettent des économies non négligeables (rapport coût/économie intéressant). Pour mettre en place

l’extinction une partie de la nuit, il sera nécessaire d’installer des horloges astronomiques programmables

(450 € TTC par armoire ou point de départ, selon le PETR du Doubs central).

En parallèle, comme souvent, il est important de communiquer avec les habitants sur ce type d’action,

pour expliquer et éviter les conflits.

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Quels exemples ?

Enercoop Ardennes : création d’une SCIC ayant pour objectif de développer des alternatives

énergétiques et de fournir une électricité 100% renouvelable dans les Ardennes. Les sociétaires

investisseurs sont des particuliers, des associations, des collectivités et des entreprises. Enercoop

Ardennes développe par ailleurs une activité de vente d’électricité au niveau local, les citoyens

pouvant être à la fois propriétaire et consommateur de l’énergie produite proprement et localement.

Le réseau Enercoop compte 9 coopératives locales régionales (Champagne-Ardenne, Languedoc-

Roussillon, Nord-Pas de Calais - Picardie, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Bretagne,

Midi-Pyrénées, Aquitaine et Normandie).

Communauté de Communes du District Urbain de FAULQUEMONT, en partenariat avec le Groupe

Suez Environnement (25 000 habitants – Moselle) : mise en place d’un centre de valorisation

organique et de méthanisation qui produit du biogaz alimentant un générateur, ce dernier produisant

électricité et chaleur. Jusqu’à 19 000 tonnes de déchets seront ainsi valorisés par an, pour une

production correspondant à la consommation électrique de 1000 foyers. La chaleur produite alimente

le centre de valorisation et une entreprise voisine. La production électrique est redistribuée sur le

réseau électrique de la ville de Metz.

PETR de l’Albigeois et des Bastides (58 000 habitants – 5 Communautés de Communes – Tarn):

réalisation d’un schéma de développement de la méthanisation rurale. La cartographie des

gisements, croisée avec la cartographie des consommateurs a permis de définir des zones plus ou

moins favorables à la méthanisation.

Source : IRPA, tableau issu du document« réduire l’éclairage public », retour d’expériences / www.bruded.org

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Danemark - île de Samsø : cette île a atteint en 2005 l’autosuffisance énergétique grâce à un mix

d’énergies éolienne, solaire et issue de la biomasse.

Elle travaille aujourd’hui à décarboner totalement les transports, y compris les ferries.

Un élément clé de cette évolution rapide est que les installations de production sont totalement

détenues par les acteurs locaux, réunis au sein de coopératives dans lesquelles la commune détient

des parts, tout en se portant, par ailleurs, garante des emprunts (source : la Gazette des Communes).

Pour aller plus loin …

- Convention des Maires pour une énergie durable

- « Réduire l’éclairage public », retour d’expériences : à télécharger sur www.bruded.org

- www.cler.org

- www.rtes.fr

- www.savecom-commercy.fr

- www.enercoop.fr

- ADEME Lorraine

Loi de transition énergétique pour la croissance verte du 17/08/2015 :

o création d’un fonds de 1,5 milliard d’euros pour soutenir les initiatives locales en matière de

transition énergétique et d’économie circulaire ;

o nouveau "prêt transition énergétique et croissance verte" : les collectivités locales et les

entreprises pourront bénéficier de ce prêt versé par la Caisse des dépôts et consignations ;

o agences locales de l'énergie et du climat : ces agences peuvent être créées par les

collectivités territoriales et leurs groupements, pour conduire en commun des activités

favorisant la mise en œuvre de la transition énergétique et la réduction des émissions de gaz

à effet de serre.

Ordonnance du 23/09/2015 relative à la partie législative du livre 1er

du Code de l’urbanisme (entrée

en vigueur le 01/01/2016) :

o Toute action ou opération d'aménagement

faisant l'objet d'une étude d'impact doit faire

l'objet d'une étude de faisabilité sur le potentiel

de développement en énergies renouvelables de

la zone, en particulier sur l'opportunité de la

création ou du raccordement à un réseau de

chaleur ou de froid ayant recours aux énergies

renouvelables et de récupération.

Source : http://www.rac-f.org/

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CONCLUSION L’adaptation de l’urbanisme au changement climatique est une réflexion qui peut être traduite par les SCoT,

les PLU et les cartes communales. Si ces documents de planification donnent le cadre en termes

d’orientations d’aménagement, la traduction de ces orientations se fera au niveau opérationnel. C’est

pourquoi, après l’approbation du PLU ou de la carte communale, il est important de réfléchir à la traduction

concrète des orientations et de poursuivre la concertation avec les futurs habitants, pour expliquer les choix et

les faire partager.

L’outil post-PLU de traduction concrète des orientations communales est le cahier des charges de cession de

terrains, qui peut comporter un cahier de charges de prescriptions techniques, urbaines, architecturales et

environnementales.

Ce document pourra compléter les règles du PLU sur le secteur concerné et préciser les objectifs et

prescriptions que la commune souhaite faire appliquer sur le secteur. Afin d’être opposable aux permis de

construire et d’avoir une portée réglementaire, il devra faire l’objet d’un arrêté municipal et de mesures de

publicité. Il pourra ainsi prévoir des prescriptions en matière de :

conception bioclimatique (orientation des constructions…),

lutte contre l’imperméabilisation (matériaux drainants…),

orientation énergétique (énergies renouvelables…),

gestion des eaux pluviales sur la parcelle (rétention, infiltration, récupération…),

économie d’eau potable,

gestion des déchets (points d’apports, compostage…),

insertion paysagère (traitement des limites de parcelles, adaptation au relief

naturel, insertion des éléments techniques…),

gestion du chantier ….

C’est ainsi que la ville de BITCHE encourage une démarche environnementale dans son éco lotissement, en

octroyant des aides financières aux futurs constructeurs, en fonction des solutions techniques qu’ils choisiront

de mettre en œuvre (ex : maison à ossature bois, citerne de récupération des eaux pluviales, toiture

végétalisée, production d’électricité renouvelable… 1 point = 100 €).

Par ailleurs, dans le cadre de la concertation avec la population, et afin de sensibiliser et conseiller les futurs

constructeurs en amont du dépôt du permis de construire, une cellule spécifique peut être mise en place au

niveau du service instructeur.