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UNE CRÉATION COLLECTIVE
SUR LE THÈME DE LA FIN DE VIE
CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES.
LA KAVALERIE ASBL
ET LA CIE POST TENEBRAS LUX
PRÉSENTENT:
LA KAVALERIE ASBL, KORALINE DE BAERE — SIÈGE SOCIAL: 100 RUE GÉNÉRAL LOTZ, BE – 1180 BRUXELLES — [email protected] — +32 (0) 496 101 094
MAMI
4/5/6 OCTOBRE
2018
ÀLA
KAVALERI
E PIÈCE DE THÉATRE MISE EN SCÈNE PAR KORALINE DE BAERE
AVEC CLAIRE DEUTSCHCÉDRIC DJEDJE JOSÉPHINE STRUBA
CRÉATION LUMIÈRE :
KÉVIN VANOPDENBOSCH
CRÉATION SONORE : JEAN-NOËL BOISSÉ
COSTUMES : LETTICIA PIAZZA TONATO
VENDREDI & SAMEDI À 20:30
RÉSERVATION: 049 610 10 94 [email protected]
LA KAVALERIE — 39 RUE DES GRANDS-HA, 5032 BOSSIÈRE
JEUDI: PRO À 14H30,
TOUT PUBLIC À 20H30.
INFO ET RÉSERVATION AU CENTRE
CULTUREL DE GEMBLOUX, TEL: 081 61 3838
MAMI
SOMMAIRESYNOPSIS
GÉNÉRIQUE
NOTE D’INTENTION
LA GENÈSE
L’ENJEU
L’IDÉEUNE APPROCHE SPATIO-COMMUNICATIONNELLE DE L’EXPÉRIENCE THÉÂTRALE
LA DRAMATURGIEA : LE TEXTE
B : SOURCES D’INSPIRATION LES GRANDS-PARENTS LES TÉMOIGNAGES LES LECTURES
C : LE JEU OUTILS DE JEU ET DE DIRECTION D’ACTEUR : L’ÉTHOLOGIE LES PROJECTIONS DANS LE TEMPS ET LE PRINCIPE DU PALIMPSESTE LA MÉTAMORPHOSE
SCÉNOGRAPHIE
LE LIEU: LA KAVALERIE
L’ÉQUIPE
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
SYNOPSIS
Maggy, Lucien et Madame Poisson sont réunis au crépuscule
de leur séjour sur Terre dans l’espace commun d’une maison de
retraite. Dans cette avant-dernière demeure où les relègue la
marche du monde, la vie continue de s’écouler, clopin-clopant
ou en déambulateur, au gré des souvenirs qui remontent ou
s’égarent, au vif de l’oubli qui redevient enfant, du corps qui ne
sait plus son âge. Aujourd’hui, chose rare: c’est poulet au menu.
Une surprise se prépare…
01
GÉNÉRIQUE
Mise en scène: Koraline de Baere
Jeu: Claire Deutsch, Cédric Djedje, Joséphine Struba
Création sonore: Jean-Noël Boissé
Création lumière: Kevin Vanopdenbosch
Scénographie: Koraline de Baere
Costumes: Koraline de Baere, Letticia Piazza Tonato
Communication: Meriem Steiner
Consultants: Isabelle Visée, Jean-Pierre Ingrand
Photographies / captation: Hubert Amiel
Durée : 80 minutes environ
02
À partir du boom économique des années 50, après la
guerre, notre société a voulu s’émanciper de la tradition, du
rapport au religieux, de toute forme d’autorité, faire un pied-
de-nez au passé. La tendance est dès lors de minimiser voire
de rejeter les rituels marquant le début ou la fin d’un cycle
(mariage, passage de l’adolescence à l’âge adulte…).
Cependant, nous pouvons remarquer que ces fêtes de
passage, matérialisant les temps forts d’une année ou d’une
vie, refont surface. D’autres fêtes sont inventées, à l’échelle
d’un pays ou d’une famille ou d’un groupe d’amis, certaines
soumises à l’économie de marché (St Valentin, Fête des
mères…), d’autres en contrepoint. Cela montre un désir et
un besoin des communautés et des individus composant ces
communautés de vivre ces moments pivots. Mettre en place
un rituel et le traverser permettent en effet d’identifier et
d’accepter le passage d’un état à un autre.
Dans ma recherche, je souhaite questionner, sonder ce qui
caractérise les rites de passage d’un âge à un autre.
Dans le précédent spectacle, PETER, j’ai travaillé sur la
transition de l’enfance à l’âge adulte.
Pour créer MAMI, j’ai voulu me concentrer avec mon équipe
sur le passage de la vieillesse à la mort.
Comment réagir quand cette dernière se rapproche
inéluctablement? Comment partir, passer la porte? Quel est
le bagage, le passé avec lequel chacun affronte la fin? Quel
est le manque autour duquel une vie a tourné et comment
faire avec lui dans l’attente de la mort?
Koraline de Baere
NOTE D’INTENTION03
LA GENÈSE
L’origine de MAMI remonte à 2008 quand Cédric Djedje,
Joséphine Struba, Claire Deutsch et Koraline de Baere découvrent
et explorent, lors d’un stage de masque avec le pédagogue
Marc Proulx à la Haute École de Théâtre de Suisse Romande –
La Manufacture (Lausanne), le travail masqué à travers le
personnage de Pantalon, le vieux, appelé «Le Magnifique» dans
la tradition vénitienne de la commedia dell’arte. Ils éprouvent et
expérimentent physiquement le rapport au «corps vieux». Leur
enthousiasme pour cette thématique, déjà en éveil chez la plupart,
s’affirme alors.
En 2009, toujours dans le cadre de leur formation, le projet
Une Chambre à soi, réalisé au sein d’une maison de retraite,
leur permet de poursuivre ce travail sur la vieillesse, cette fois
principalement au niveau de la langue et de la transmission
d’une parole.
Sept ans plus tard et après de multiples expériences
professionnelles et personnelles menées individuellement ou
collectivement depuis la fin de leur formation en 2010, l’équipe
se réunit à l’initiative de Koraline de Baere pour concevoir une
forme dramatique interrogeant l’étrangeté du va-et-vient
intergénérationnel qui se joue dans les relations humaines et au
plus intime de soi, entre soi et la personne âgée et, finalement
aussi, l’enfance.
C’est là que le projet MAMI prend corps, mobilisant l’héritage
propre de chacun de ses membres, celui que leur ont notamment
transmis leurs grands-parents.
04
MAMI, c’est une affaire de manque et de disparition, de douleur
et de petits plaisirs, celle de la mémoire, des autres, des objets,
de soi-même.
MAMI, sans «e», c’est laisser aussi la place à «PAPI»
«QU’EST-CE QUE C’EST UN ROND, PAS TOUT À FAIT CLOS,
FINISSANT PAR UN TRAIT, PAS TOUT À FAIT DROIT?»
Georges Perec, La Disparition, Éd. Les Lettres Nouvelles.
MAMI a été créé en juin 2018 à La Kavalerie – Centre de recherche
et de création artistique, à Gembloux en Belgique.
L’ENJEU
Dans une maison de retraite, les pensionnaires Lucien et Maggy
trompent l’ennui en se racontant des histoires, en exhumant des
éclairs de souvenirs de la brume de leur mémoire.
Maggy, née en Afrique du Sud, pomponnée et boute-en-train, a
cependant encore toute sa tête mais son corps part de travers,
après une vie d’aventures autour de la Terre. Tiré à quatre épingles,
Lucien Bagnon, d’origine ivoirienne, est un amateur éclairé de
bons mots, conteur d’une érudition toujours affleurante mais dont
le récit l’endort parfois lui-même. Il est père d’un garçon qu’il n’a
pas vu depuis bien longtemps.
Ils partagent le huis clos de la maison de retraite avec Juliette
Poisson. L’œil vif et perçant, la voix rauque déchirant parfois tout
à coup son mutisme, elle erre dans l’inexorable progression de
la maladie d’Alzheimer et raffole du poulet. Chacun fait face à
sa propre rétrospection, nostalgie, peur, sensations olfactives,
tactiles… Chacun tente à sa façon de comprendre sa trame de vie
et de lâcher prise.
Précipités dans cette salle d’attente qu’est la maison de retraite,
ils la transforment en un chant à la vie à travers les liens ultimes
qu’ils tissent dans leurs moments d’errance quotidienne, éclats
de rire, colère, passion, regret, amour, abandon. Un lieu et un
espace où chacun se relie à son propre vide, ses gouffres et ses
sensations avant le passage vers l’au-delà. «LA VIE DE CHACUN
D’ENTRE NOUS N’EST PAS UNE TENTATIVE D’AIMER, ELLE EST
L’UNIQUE ESSAI.» Pascal Quignard, Vie secrète, Gallimard.
05
Les «sept étapes de la mort» dans La Vie et la mort de Gitta
Mallasz ont inspiré la conception dramaturgique du spectacle. Le
chemin vers la mort – c’est-à-dire vers le monde du dedans – se
dessine en miroir de celui vers la naissance – c’est-à-dire vers le
monde du dehors. Ces passages s’opèrent en sept étapes.
Chemin vers la naissance – chemin vers la mort :
1. La décision de naître – La décision de mourir
2. Le long couloir du ventre – Le long couloir des pertes
fonctionnelles
3. Les points de blocage – Les points de blocage
4. La sortie du ventre – La sortie du « moi »
5. Voir le sans-Amour humain – Voir son propre sans-Amour
6. Voir l’amour conditionnel – Le jugement ou l’Amour
inconditionnel
7. L’installation de l’écran – La levée de l’écran
La dramaturgie du spectacle s’articule autour de ces différentes
phases. Ainsi, le plateau, le moment de la représentation
constituent un couloir physique et temporel vers un ailleurs, un
temps de passage – une salle d’attente de la mort ou un ventre
d’où l’on va sortir.
Chaque personnage traverse ces phases différemment, avec des
durées plus ou moins longues. Chacun lutte à sa façon dans le
couloir des pertes fonctionnelles. Maggy s’éprouve dans le déni.
Lucien se tient debout, agrippé à son mât fier comme Artaban,
et refuse toute aide extérieure. Juliette n’a pas de scrupules à
profiter de son état de dépendance pour se faire servir.
«ILS SONT BALLOTÉS ENTRE ESPOIR ET DÉSESPOIR, ENTRE
VOLONTARISME ET RÉSIGNATION. IL EST IMPRESSIONNANT
DE VOIR L’HÉROÏSME QUE LES GENS DÉPLOIENT POUR
SUPPORTER LES SOUFFRANCES PHYSIQUES ET LES EFFETS
SECONDAIRES. PRATIQUEMENT AUCUN SACRIFICE N’EST
TROP GRAND POUR SAUVER LE CORPS, POUR FAIRE RECULER
LA MORT.» Gitta Mallasz, La vie et la mort, Éditions Dervy, p. 305.
Le propos de Mami ne sépare pas la charge tragique que suppose
l’approche de la disparition de la portée comique qui rend
l’inéluctable supportable, l’inconcevable respirable. Il s’empare
de tout le spectre de l’expérience existentielle pour faire entendre
la puissance du trait d’union qui se joue entre les générations.
«WE LIVE, WE DIE, AND DEATH NOT ENDS IT» Jim Morrison,
Wilderness, Christian Bourgois.
Là où le nourrisson n’a pas encore les mots, les dents, la vue,
les histoires, le «vieux» ne les a plus, est en train de les perdre.
Comment chacun perd, «lâche le morceau», passe l’arme à
gauche, se libère du corps?
Qu’est-ce que chacun va désirer laisser comme trace?
Qui mourra à reculons, le vent en poupe, le sourire aux lèvres?
UNE APPROCHE SPATIO-COMMUNICATIONNELLE
DE L’EXPÉRIENCE THÉÂTRALE
Dans une logique de laboratoire de recherche, MAMI a été
l’opportunité de mettre au point une méthode inédite de direction
de l’acteur, avec un travail de fond sur l’écoute et sur l’espace
faisant appel à des champs disciplinaires rarement sollicités au
L’IDÉE106 UNE APPROCHE SPATIO-COMMUNICATIONNELLE DE L’EXPÉRIENCE THÉÂTRALE
théâtre: l’éthologie animale et la géobiologie, qui s’intéresse
à la qualité vitale d’un lieu par l’analyse des réseaux et ondes
électromagnétiques pouvant influencer le développement des
organismes (végétaux, animaux, humains) y séjournant.
Mobilisée pour mettre à jour les zones froides et chaudes, intimes
ou neutres, fermées ou ouvertes de l’espace concret du plateau,
la géobiologie a constitué un vecteur d’expérience sensorielle
de l’espace, de l’endroit à partir duquel on communique, de la
manière dont il se relie et se compense avec d’autres, pleinement
investi par les comédiens dans le jeu et le travail de plateau.
Parallèlement à cette approche du jeu par la prise de conscience
sensible de l’espace, l’éthologie animale a été sollicitée pour
travailler l’épaisseur de la communication par le comportement,
les attitudes et l’ensemble des canaux non verbaux d’expression,
à partir de la relation être humain / cheval grâce aux trois équidés
de la Kavalerie.
S’ajoutant à la technique dramatique proprement dite, cette
méthode de direction d’acteur suppose l’implication corps et âme
du comédien à travers une forme de parcours initiatique qui finit
par le révéler à lui-même, prenant au passage le public à témoin
de sa propre situation.
Cette mise en danger radicale est au service d’une forme de
transfiguration de l’acte théâtral ébranlant positivement le
monde de chacune de ses parties prenantes – comédiens comme
spectateurs.
Comme dans le travail du masque, l’objectif de chaque comédien a
été de trouver « son vieux ». Il ne s’agissait pas initialement de faire
croire que les comédiens étaient des personnes âgées. Il s’agissait
de créer une distanciation et de jouer avec les transformations
possibles et les changements d’états (de jeune à vieux, de vieux
à enfant…). Derrière un grimage superficiel les identifiant comme
figures, c’est bien leur propre matériau qu’ils explorent et par
lequel voyage le public.
L’IDÉE206 UNE APPROCHE SPATIO-COMMUNICATIONNELLE DE L’EXPÉRIENCE THÉÂTRALE
Dans son préambule, le texte de MAMI s’inspire d’extraits de La
Vie et la mort de Gitta Mallasz dans l’intention d’établir un prologue
entre deux mondes : non seulement entre l’ici et l’au-delà, mais
aussi entre l’acte théâtral et le public témoin. Il constitue le seuil
par lequel on entre dans la traversée de MAMI.
Le corps du texte a entièrement été élaboré à partir du travail
de direction d’acteur, à travers les improvisations et le matériau
issu des comédiens lors du travail d’écriture réalisé en résidence
artistique.
Le spectacle a été structuré en dix scènes ou «mouvements»,
intitulés:
I. Les vagues
II. L’aile ou la cuisse ?
III. Soirée ciné
IV. Sépultures au Ghana
V. Joyeux anniversaire, Lucien
VI. Tout fout le camp
VII. Love Story
VIII. Le long couloir des pertes
IX. Scène de la dent
X. Le Flamboyant
La chanson de Serge Gainsbourg « L’Herbe tendre » clôture cette
traversée.
A : LE TEXTE
LA DRAMATURGIE107
Pour créer la fiction de MAMI, les comédiens se sont appuyés sur
leur relation à leurs grands-parents, les récits et objets issus de
ces derniers, ainsi que sur les témoignages d’autres personnes
âgées et sur différentes lectures.
LES GRANDS-PARENTS
Il s’est agi pour chacun de jouer à l’archéologue, c’est-à-dire
d’entreprendre des fouilles dans son héritage. Qu’est-ce qui a
voyagé de mes grands-parents jusqu’à moi? Quels objets, quelles
photos, quels gestes, quelles habitudes, quelles marques de
langage…? Comment regarder cela, s’en imprégner pour en faire
matière à jeu? Les témoignages de vie de nos grands-parents ont
ainsi constitué la base pour élaborer la trame du spectacle et les
différentes facettes des personnages.
Les objets récoltés (bijoux, photos, diapositives…), traces d’un
vécu, ont été, à la manière de talismans, des appuis de jeu pour
les comédiens, éléments déclencheurs de parole qui éclaire
sur les failles, les peurs, les désirs, les manques et les joies des
personnages.
LES TÉMOIGNAGES
Durant ses résidences artistiques, l’équipe a réalisé des interviews
de personnes âgées dans différentes maisons de retraite en
Suisse et en Belgique. Ces rencontres ont apporté la matière de
plusieurs vies, interrogeant leur parcours comme leur rapport à la
mort, aux cauchemars et à ce qui les attend après. Les questions
posées étaient de cet ordre :
– Pourriez-vous nous décrire votre plus beau souvenir ?
– Comment imaginez-vous votre mort idéale? Si vous pouviez la
peindre, comment nous le feriez- vous ?
– Qu’auriez-vous envie de laisser ou de dire avant de partir?
– Quelle est votre plus grande peur ?
– Avez-vous des cauchemars ou des rêves récurrents en ce moment?
LES LECTURES
Les lectures qui ont principalement nourri la conception de MAMI
sont, entre autres, La Vie et la mort de Gitta Mallasz, La fin de
vie, une aventure de Lydia Muller, ainsi que des bandes dessinées
comme Les vieux fourneaux de Paul Cauuet et Wilfrid Lupano,
Sorties de secours de Joyce Farmer.
B : SOURCES D’INSPIRATION
LA DRAMATURGIE207
Le travail s’est particulièrement concentré sur le jeu d’acteur.
Considérer un corps dans un espace, qui s’anime en relation
avec les autres et son environnement, est fondamental dans
l’approche de Koraline de Baere. Le plaisir de jouer et la liberté
d’un acteur lui apparaissent être les conditions essentielles pour
communiquer avec le public et créer de la vie.
OUTILS DE JEU ET DE DIRECTION D’ACTEUR : L’ÉTHOLOGIE
Ce qui intéresse Koraline de Baere sur un plateau, c’est ce que
raconte un corps dans un espace. Sa position, sa façon de se
déplacer et de bouger sont les révélateurs d’une pensée, d’un
rapport aux autres, à soi-même et aux choses.
Pour MAMI, il s’agissait de comprendre le langage non verbal,
de le maîtriser afin de pouvoir communiquer des signes précis
à ses partenaires et aux spectateurs. Le comédien doit pouvoir
construire sa partition physique de manière consciente, savoir
quel message corporel il fait passer au public.
Pour identifier et entraîner ce vocabulaire physique, l’éthologie
animale a été convoquée sous l’angle des codes de communication
à travers, entre autres, les théories et les techniques de Monty
Roberts, spécialiste de la question. Le travail pratique s’est
effectué avec les trois chevaux de La Kavalerie, en piste et en
liberté.
LES PROJECTIONS DANS LE TEMPS ET LE PRINCIPE DU
PALIMPSESTE
Un palimpseste (du grec ancien palímpsêstos, «gratté de nouveau»)
est un manuscrit constitué d’un parchemin déjà utilisé, dont on a
fait disparaître les inscriptions pour pouvoir y écrire de nouveau
(Wikipédia). Dans le spectacle, à l’image du palimpseste,
différents temps se superposent, alternent, se conjuguent. Il y
a le présent de la maison de retraite, la vie quotidienne. Il y a le
temps de la mort qui approche et inquiète par intermittence les
personnages. Et, entre ces deux strates, il y a le temps du passé,
des histoires, des souvenirs, de l’enfance.
L’intention a été de travailler et d’exprimer la façon dont ces
temps s’influencent, s’altèrent et, parfois, coïncident. Les acteurs
jouent à passer d’un temps à un autre, chacun n’étant pas
nécessairement dans le même au même moment. Cela implique
des changements, des transformations dans les situations, dans
les corps, dans les visages.
LA MÉTAMORPHOSE
Un entraînement physique a été spécifiquement mené pour
appréhender le va-et-vient entre un état de jeunesse et de
vieillesse. L’équipe s’est exercée aux différentes dynamiques de
la métamorphose, de l’extrême lenteur à la soudaineté, de la
crispation à la détente, incluant les passages de seuils. Le jeu est
donc empreint de ce va-et-vient entre les différents âges contenus
en une même personne.
C : LE JEU
LA DRAMATURGIE307
Le plateau de MAMI est un no man’s land défini comme l’espace
commun de la maison de retraite. C’est un lieu fonctionnel,
composé de différentes zones. Ces zones ont été délimitées par
les réseaux telluriques, deux négatifs et un positif en fond de
scène, qui traversent la salle de la Kavalerie, représentés au sol
par des lignes de couleurs.
Les comédiens ont été initiés à la géobiologie afin de pouvoir
ressentir les réseaux et les utiliser comme appui physique dans
le jeu. Ainsi, le croisement des réseaux négatifs en avant-scène
constitue un lieu propice à l’introspection et à la parole profonde –
celle-là même qui cherche à s’exprimer dans la fin de vie.
L’ensemble des accessoires de jeu – triangles avec costumes,
chaise roulante, déambulateur, trois chaises, une table, des
assiettes et des couverts, un poulet rôti, etc. – sont à disposition
côtés cour et jardin. Tout est à vue.
L’espace est blanc, le sol est un tapis de danse qui délimite la
zone de passage, la zone de jeu. Le mur du fond est utilisé pour la
projection, la lumière. C’est un espace onirique qui évolue au fur
et à mesure du spectacle : espace entre deux mondes au départ, il
se mue tour à tour en salle d’attente, réfectoire, cinéma, dancehall,
espace mental enfin.
«C’EST LORSQUE L’ON PARVIENT À TRANSFORMER
LE REGARD EN UNE BÉNÉDICTION CONSTANTE QUE L’ON
ATTEINT LE REGARD MAGIQUE». Alejandro Jodorowsky, La Danse
de la réalité, Albin Michel.
SCÉNOGRAPHIE08
La Kavalerie Asbl est un centre de recherche et de création
artistique situé dans la commune de Gembloux, en Belgique.
Ce lieu est composé d’une salle de spectacle, avec l’accueil et
un bar, d’un appartement loge-costumerie et d’un atelier de
scénographie. Il a été inauguré en mai 2016 par la présentation de
sa première création, PETER.
La situation privilégiée de la Kavalerie, en pleine nature, permet
aux comédiens de se centrer et de travailler parallèlement avec
les trois chevaux qui y demeurent. Le lien étroit avec l’équidé
développe notre sensibilité, notre présence et notre écoute.
Cela constitue la base de la méthode de direction d’acteur de la
Kavalerie. Celle-ci est dirigée par Koraline de Baere, administratrice
du lieu et metteuse en scène.
LE LIEU: LA KAVALERIE09
Comédienne, Metteuse en scène.
Administratrice déléguée de la Kavalerie Asbl
Née en 1985, de nationalité Belge, Koraline de Baere sort
diplômée de la Haute École de Théâtre de Suisse Romande, La
Manufacture, à Lausanne, en 2010. Dès sa sortie, elle travaille en
tant que comédienne dans différentes créations théâtrales ;
Restons Ensemble Vraiment Ensemble de V. Brayer, Un après-
midi au zoo de Cedric Djedje, Un cailloux dans la cité de Vincent
Coppey, Les menhirs... de Marielle Pinsard au théâtre de Vidy à
Lausanne. En parallèle, Koraline joue dans divers courts et longs
métrages tels que Puppy-love de Delphine Lehericey, et Faut
pas lui dire de Solange Cicuriel.
Depuis 2016, Koraline a ouvert un centre de recherche de création
transdisciplinaire, La Kavalerie asbl. Elle a crée sa première mise
en scène, Peter, dans le cadre de son inauguration. Elle prépare
maintenant sa deuxième création, MAMI, pour novembre 2017.
Passionnée d’éthologie, Koraline travaille en relation avec le
cheval. Elle développe ainsi sa méthode de direction d’acteur à
la Kavalerie.
Comédienne
Claire est née en 1982 à Strasbourg. Après avoir suivi des études
de lettres modernes, elle exerce durant deux ans le métier
d’enseignante en école primaire. En 2007, elle commence une
formation de comédienne à la Manufacture de Lausanne. Dès sa
sortie de l’école, elle joue dans REVE, de Vincent Brayer ; puis
dans Erwan et les oiseaux de Jean-Yves Ruf. En 2011-2012 elle joue
dans Salle d’attente, mise en scène de Krystian Lupa, puis dans
Baptiste et Angèle de Francine Wohnlich.
En 2012-13, elle joue dans trois créations : Un après-midi au zoo de
la Cie Post Tenebras Lux ; Dîtes-moi qui je suis (que je me perde)
de Vincent Brayer ; Hey, it’s cold here de Julia Perrazini. En 2013-
14, Claire travaille en tant que dramaturge pour la Distillerie Cie,
puis en tant que comédienne dans Sauna d’Adrien Barazzone, et
dans On a promis de ne pas vous toucher d’Aurélien Patouillard.
En 2014/15, elle joue dans Will’s will de Vincent Brayer, dans A
Côté de Catherine Delmar, dans Abymes d’Audrey Cavélius, dans
Hamlet dans les écoles de Magali Tosato.
En 2014, elle fonde avec cinq camarades de La Manufacture Le
Collectif Sur Un Malentendu. En 2015, Le Collectif créé la pièce
d’Anja Hilling, Tristesse animal noir (Arsenic, Lausanne ; TLH,
Sierre ; Théâtre du Loup, Genève). En 2016, Claire Deutsch, Emilie
Blaser et Adrien Barazzone (Distillerie Cie) jouent et créént Tu
nous entends ? à l’Arsenic de Lausanne et Claire reprend une
tournée d’Hamlet dans les écoles.
KORALINE DE BAERE - MISE EN SCÈNE CLAIRE DEUTSCH
L’ÉQUIPE110
Comédien
Diplômé de l’HETSR – La Manufacture à Lausanne, il a travaillé, dans
le cadre de sa formation, entre autre avec Jean-Yves Ruf, Denis
Maillefer, Claudia Bosse, Lilo Baur, Christian Geoffroy-Schittler,
Christian Colin, André Steiger, Philippe Macasdar et Alain Gautré.
Depuis sa sortie de la Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande en
2010, il a joué avec Jean-Louis Hourdin dans Coups de Foudre [lc1]
de Michel Deutsch et Franz Fanon au Théâtre Saint-Gervais, avec
Erika vonRosen dans Interroger l’habituel au Théâtre de l’Usine à
Genève, avec Massimo Furlan dans Schiller Thriller au Festival de la
Bâtie, avec Arpad Schilling dans Neoplanet au Théâtre de Chaillot,
Comédie de Reims et au Granit de Belfort, avec Aurélien Patouillard
dans On a promis de ne pas vous toucher d’après Georges Bataille
au THL de Sierre et à l’Arsenic à Lausane, avec Lena Paugam dans Et
dans le regard d’après les Yeux bleus cheveux noirs de Marguerite
Duras au Festival Arthandé au Théâtre de Vanves et en Italie, avec
Ludovic Chazaud dansImaginer les lézards heureux à la Grange de
Dorigny, avec Koraline de Baere dans Peter, à la Kavalerie.
Il est chef de projet pour la création collective Un après-midi au zoo
joué au Théâtre Saint-Gervais, au 2.21/Arsenic et au Petit Théâtre
de Sion. Parallèlement, il co-fonde avec cinq autres comédiens issus
de la Manufacture, Le Collectif Sur Un Malentendu. Après leur mise
en scène collective Les Trublions de Marion Aubert, et Tristesse
animal noir d’Anja Hilling à L’Arsenic à Lausanne, aux Halles de Sierre
et au Loup à Genève, ils créeront leurs troisième spectacle Dans le
blanc des dents au TPR à L’Arsenic et au Poche à Genève.
Comédienne
Joséphine Struba est née à Bâle en 1982. Elle est Suisse et Australienne.
Elle entre à la Manufacture en 2010. En sortant de l’école, elle créé un
solo clownesque « It is like a river » et une performance atour de la
solitude « Es-tu là ? » qu’elle joue à l’Espace Décal’Quai à Montreux et
à l’Espace St Martin à Lausanne.
Elle travaille également avec les metteurs en scène Alain Carré et
Daniel Wolf au théâtre National d’Annecy et au théâtre du Poche
à Genève. En 2012 elle joue sous la direction de Vincent Brayer au
festival du Far de Nyon dans une recherche autour des personnages
de Shakespeare. En 2013, elle joue dans une création collective de la
Cie Post Tenebras Lux « Un après-midi au Zoo » qui fait une tournée
en Suisse Romande.
Elle a collaboré avec Patrick Mohr comme assistante à mise en scène
sur la pièce Eldorado au théâtre du Loup, elle a également crée un
solo « Runway » s’inspirant du jeu clownesque au festival Tac Tac Tac
à l’espace St Martin à Lausanne en 2015.
Elle a récemment joué dans «Nouveau monde», une création
collective au théâtre de l’Usine à Genève et au théâtre 2.21 à
Lausanne. Elle donne également des cours de langues en
utilisant des outils du théâtre (jeux de rôles, improvisations) à
des réfugiés politiques depuis 2011 à Lausanne et pendant un an
2014 en Australie.
CÉDRIC DJEDJE JOSÉPHINE STRUBA
L’ÉQUIPE210
Centre de recherche et de création artistique
LA KAVALERIE ASBL 39 rue des Grands-Ha, BE – 5032 Bossière, Gembloux
SIÈGE SOCIAL 100 rue Général Lotz, BE – 1180 Bruxelles
ADMINISTRATRICE DÉLÉGUÉE Koraline de Baere +32 496 10 10 94 [email protected]