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UNE CRÉATION COLLECTIVE SUR LE THÈME DE LA FIN DE VIE CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES. LA KAVALERIE ASBL ET LA CIE POST TENEBRAS LUX PRÉSENTENT: LA KAVALERIE ASBL, KORALINE DE BAERE — SIÈGE SOCIAL: 100 RUE GÉNÉRAL LOTZ, BE – 1180 BRUXELLES — [email protected] — +32 (0) 496 101 094 MAMI 4/5/6 OCTOBRE 2018 À LA KAVA LERI E PIÈCE DE THÉATRE MISE EN SCÈNE PAR KORALINE DE BAERE AVEC CLAIRE DEUTSCH CÉDRIC DJEDJE JOSÉPHINE STRUBA CRÉATION LUMIÈRE : KÉVIN VANOPDENBOSCH CRÉATION SONORE : JEAN-NOËL BOISSÉ COSTUMES : LETTICIA PIAZZA TONATO VENDREDI & SAMEDI À 20:30 RÉSERVATION: 049 610 10 94 [email protected] LA KAVALERIE — 39 RUE DES GRANDS-HA, 5032 BOSSIÈRE JEUDI: PRO À 14H30, TOUT PUBLIC À 20H30. INFO ET RÉSERVATION AU CENTRE CULTUREL DE GEMBLOUX, TEL: 081 61 3838 MAMI

OCTOBRE - LA KAVALERIE · 2018. 9. 17. · Gitta Mallasz, La vie et la mort, Éditions Dervy, p. 305. Le propos de Mami ne sépare pas la charge tragique que suppose l’approche

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UNE CRÉATION COLLECTIVE

SUR LE THÈME DE LA FIN DE VIE

CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES.

LA KAVALERIE ASBL

ET LA CIE POST TENEBRAS LUX

PRÉSENTENT:

LA KAVALERIE ASBL, KORALINE DE BAERE — SIÈGE SOCIAL: 100 RUE GÉNÉRAL LOTZ, BE – 1180 BRUXELLES — [email protected] — +32 (0) 496 101 094

MAMI

4/5/6 OCTOBRE

2018

ÀLA

KAVALERI

E PIÈCE DE THÉATRE MISE EN SCÈNE PAR KORALINE DE BAERE

AVEC CLAIRE DEUTSCHCÉDRIC DJEDJE JOSÉPHINE STRUBA

CRÉATION LUMIÈRE :

KÉVIN VANOPDENBOSCH

CRÉATION SONORE : JEAN-NOËL BOISSÉ

COSTUMES : LETTICIA PIAZZA TONATO

VENDREDI & SAMEDI À 20:30

RÉSERVATION: 049 610 10 94 [email protected]

LA KAVALERIE — 39 RUE DES GRANDS-HA, 5032 BOSSIÈRE

JEUDI: PRO À 14H30,

TOUT PUBLIC À 20H30.

INFO ET RÉSERVATION AU CENTRE

CULTUREL DE GEMBLOUX, TEL: 081 61 3838

MAMI

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SOMMAIRESYNOPSIS

GÉNÉRIQUE

NOTE D’INTENTION

LA GENÈSE

L’ENJEU

L’IDÉEUNE APPROCHE SPATIO-COMMUNICATIONNELLE DE L’EXPÉRIENCE THÉÂTRALE

LA DRAMATURGIEA : LE TEXTE

B : SOURCES D’INSPIRATION LES GRANDS-PARENTS LES TÉMOIGNAGES LES LECTURES

C : LE JEU OUTILS DE JEU ET DE DIRECTION D’ACTEUR : L’ÉTHOLOGIE LES PROJECTIONS DANS LE TEMPS ET LE PRINCIPE DU PALIMPSESTE LA MÉTAMORPHOSE

SCÉNOGRAPHIE

LE LIEU: LA KAVALERIE

L’ÉQUIPE

01

02

03

04

05

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07

08

09

10

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SYNOPSIS

Maggy, Lucien et Madame Poisson sont réunis au crépuscule

de leur séjour sur Terre dans l’espace commun d’une maison de

retraite. Dans cette avant-dernière demeure où les relègue la

marche du monde, la vie continue de s’écouler, clopin-clopant

ou en déambulateur, au gré des souvenirs qui remontent ou

s’égarent, au vif de l’oubli qui redevient enfant, du corps qui ne

sait plus son âge. Aujourd’hui, chose rare: c’est poulet au menu.

Une surprise se prépare…

01

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GÉNÉRIQUE

Mise en scène: Koraline de Baere

Jeu: Claire Deutsch, Cédric Djedje, Joséphine Struba

Création sonore: Jean-Noël Boissé

Création lumière: Kevin Vanopdenbosch

Scénographie: Koraline de Baere

Costumes: Koraline de Baere, Letticia Piazza Tonato

Communication: Meriem Steiner

Consultants: Isabelle Visée, Jean-Pierre Ingrand

Photographies / captation: Hubert Amiel

Durée : 80 minutes environ

02

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À partir du boom économique des années 50, après la

guerre, notre société a voulu s’émanciper de la tradition, du

rapport au religieux, de toute forme d’autorité, faire un pied-

de-nez au passé. La tendance est dès lors de minimiser voire

de rejeter les rituels marquant le début ou la fin d’un cycle

(mariage, passage de l’adolescence à l’âge adulte…).

Cependant, nous pouvons remarquer que ces fêtes de

passage, matérialisant les temps forts d’une année ou d’une

vie, refont surface. D’autres fêtes sont inventées, à l’échelle

d’un pays ou d’une famille ou d’un groupe d’amis, certaines

soumises à l’économie de marché (St Valentin, Fête des

mères…), d’autres en contrepoint. Cela montre un désir et

un besoin des communautés et des individus composant ces

communautés de vivre ces moments pivots. Mettre en place

un rituel et le traverser permettent en effet d’identifier et

d’accepter le passage d’un état à un autre.

Dans ma recherche, je souhaite questionner, sonder ce qui

caractérise les rites de passage d’un âge à un autre.

Dans le précédent spectacle, PETER, j’ai travaillé sur la

transition de l’enfance à l’âge adulte.

Pour créer MAMI, j’ai voulu me concentrer avec mon équipe

sur le passage de la vieillesse à la mort.

Comment réagir quand cette dernière se rapproche

inéluctablement? Comment partir, passer la porte? Quel est

le bagage, le passé avec lequel chacun affronte la fin? Quel

est le manque autour duquel une vie a tourné et comment

faire avec lui dans l’attente de la mort?

Koraline de Baere

NOTE D’INTENTION03

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LA GENÈSE

L’origine de MAMI remonte à 2008 quand Cédric Djedje,

Joséphine Struba, Claire Deutsch et Koraline de Baere découvrent

et explorent, lors d’un stage de masque avec le pédagogue

Marc Proulx à la Haute École de Théâtre de Suisse Romande –

La Manufacture (Lausanne), le travail masqué à travers le

personnage de Pantalon, le vieux, appelé «Le Magnifique» dans

la tradition vénitienne de la commedia dell’arte. Ils éprouvent et

expérimentent physiquement le rapport au «corps vieux». Leur

enthousiasme pour cette thématique, déjà en éveil chez la plupart,

s’affirme alors.

En 2009, toujours dans le cadre de leur formation, le projet

Une Chambre à soi, réalisé au sein d’une maison de retraite,

leur permet de poursuivre ce travail sur la vieillesse, cette fois

principalement au niveau de la langue et de la transmission

d’une parole.

Sept ans plus tard et après de multiples expériences

professionnelles et personnelles menées individuellement ou

collectivement depuis la fin de leur formation en 2010, l’équipe

se réunit à l’initiative de Koraline de Baere pour concevoir une

forme dramatique interrogeant l’étrangeté du va-et-vient

intergénérationnel qui se joue dans les relations humaines et au

plus intime de soi, entre soi et la personne âgée et, finalement

aussi, l’enfance.

C’est là que le projet MAMI prend corps, mobilisant l’héritage

propre de chacun de ses membres, celui que leur ont notamment

transmis leurs grands-parents.

04

MAMI, c’est une affaire de manque et de disparition, de douleur

et de petits plaisirs, celle de la mémoire, des autres, des objets,

de soi-même.

MAMI, sans «e», c’est laisser aussi la place à «PAPI»

«QU’EST-CE QUE C’EST UN ROND, PAS TOUT À FAIT CLOS,

FINISSANT PAR UN TRAIT, PAS TOUT À FAIT DROIT?»

Georges Perec, La Disparition, Éd. Les Lettres Nouvelles.

MAMI a été créé en juin 2018 à La Kavalerie – Centre de recherche

et de création artistique, à Gembloux en Belgique.

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L’ENJEU

Dans une maison de retraite, les pensionnaires Lucien et Maggy

trompent l’ennui en se racontant des histoires, en exhumant des

éclairs de souvenirs de la brume de leur mémoire.

Maggy, née en Afrique du Sud, pomponnée et boute-en-train, a

cependant encore toute sa tête mais son corps part de travers,

après une vie d’aventures autour de la Terre. Tiré à quatre épingles,

Lucien Bagnon, d’origine ivoirienne, est un amateur éclairé de

bons mots, conteur d’une érudition toujours affleurante mais dont

le récit l’endort parfois lui-même. Il est père d’un garçon qu’il n’a

pas vu depuis bien longtemps.

Ils partagent le huis clos de la maison de retraite avec Juliette

Poisson. L’œil vif et perçant, la voix rauque déchirant parfois tout

à coup son mutisme, elle erre dans l’inexorable progression de

la maladie d’Alzheimer et raffole du poulet. Chacun fait face à

sa propre rétrospection, nostalgie, peur, sensations olfactives,

tactiles… Chacun tente à sa façon de comprendre sa trame de vie

et de lâcher prise.

Précipités dans cette salle d’attente qu’est la maison de retraite,

ils la transforment en un chant à la vie à travers les liens ultimes

qu’ils tissent dans leurs moments d’errance quotidienne, éclats

de rire, colère, passion, regret, amour, abandon. Un lieu et un

espace où chacun se relie à son propre vide, ses gouffres et ses

sensations avant le passage vers l’au-delà. «LA VIE DE CHACUN

D’ENTRE NOUS N’EST PAS UNE TENTATIVE D’AIMER, ELLE EST

L’UNIQUE ESSAI.» Pascal Quignard, Vie secrète, Gallimard.

05

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Les «sept étapes de la mort» dans La Vie et la mort de Gitta

Mallasz ont inspiré la conception dramaturgique du spectacle. Le

chemin vers la mort – c’est-à-dire vers le monde du dedans – se

dessine en miroir de celui vers la naissance – c’est-à-dire vers le

monde du dehors. Ces passages s’opèrent en sept étapes.

Chemin vers la naissance – chemin vers la mort :

1. La décision de naître – La décision de mourir

2. Le long couloir du ventre – Le long couloir des pertes

fonctionnelles

3. Les points de blocage – Les points de blocage

4. La sortie du ventre – La sortie du « moi »

5. Voir le sans-Amour humain – Voir son propre sans-Amour

6. Voir l’amour conditionnel – Le jugement ou l’Amour

inconditionnel

7. L’installation de l’écran – La levée de l’écran

La dramaturgie du spectacle s’articule autour de ces différentes

phases. Ainsi, le plateau, le moment de la représentation

constituent un couloir physique et temporel vers un ailleurs, un

temps de passage – une salle d’attente de la mort ou un ventre

d’où l’on va sortir.

Chaque personnage traverse ces phases différemment, avec des

durées plus ou moins longues. Chacun lutte à sa façon dans le

couloir des pertes fonctionnelles. Maggy s’éprouve dans le déni.

Lucien se tient debout, agrippé à son mât fier comme Artaban,

et refuse toute aide extérieure. Juliette n’a pas de scrupules à

profiter de son état de dépendance pour se faire servir.

«ILS SONT BALLOTÉS ENTRE ESPOIR ET DÉSESPOIR, ENTRE

VOLONTARISME ET RÉSIGNATION. IL EST IMPRESSIONNANT

DE VOIR L’HÉROÏSME QUE LES GENS DÉPLOIENT POUR

SUPPORTER LES SOUFFRANCES PHYSIQUES ET LES EFFETS

SECONDAIRES. PRATIQUEMENT AUCUN SACRIFICE N’EST

TROP GRAND POUR SAUVER LE CORPS, POUR FAIRE RECULER

LA MORT.» Gitta Mallasz, La vie et la mort, Éditions Dervy, p. 305.

Le propos de Mami ne sépare pas la charge tragique que suppose

l’approche de la disparition de la portée comique qui rend

l’inéluctable supportable, l’inconcevable respirable. Il s’empare

de tout le spectre de l’expérience existentielle pour faire entendre

la puissance du trait d’union qui se joue entre les générations.

«WE LIVE, WE DIE, AND DEATH NOT ENDS IT» Jim Morrison,

Wilderness, Christian Bourgois.

Là où le nourrisson n’a pas encore les mots, les dents, la vue,

les histoires, le «vieux» ne les a plus, est en train de les perdre.

Comment chacun perd, «lâche le morceau», passe l’arme à

gauche, se libère du corps?

Qu’est-ce que chacun va désirer laisser comme trace?

Qui mourra à reculons, le vent en poupe, le sourire aux lèvres?

UNE APPROCHE SPATIO-COMMUNICATIONNELLE

DE L’EXPÉRIENCE THÉÂTRALE

Dans une logique de laboratoire de recherche, MAMI a été

l’opportunité de mettre au point une méthode inédite de direction

de l’acteur, avec un travail de fond sur l’écoute et sur l’espace

faisant appel à des champs disciplinaires rarement sollicités au

L’IDÉE106 UNE APPROCHE SPATIO-COMMUNICATIONNELLE DE L’EXPÉRIENCE THÉÂTRALE

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théâtre: l’éthologie animale et la géobiologie, qui s’intéresse

à la qualité vitale d’un lieu par l’analyse des réseaux et ondes

électromagnétiques pouvant influencer le développement des

organismes (végétaux, animaux, humains) y séjournant.

Mobilisée pour mettre à jour les zones froides et chaudes, intimes

ou neutres, fermées ou ouvertes de l’espace concret du plateau,

la géobiologie a constitué un vecteur d’expérience sensorielle

de l’espace, de l’endroit à partir duquel on communique, de la

manière dont il se relie et se compense avec d’autres, pleinement

investi par les comédiens dans le jeu et le travail de plateau.

Parallèlement à cette approche du jeu par la prise de conscience

sensible de l’espace, l’éthologie animale a été sollicitée pour

travailler l’épaisseur de la communication par le comportement,

les attitudes et l’ensemble des canaux non verbaux d’expression,

à partir de la relation être humain / cheval grâce aux trois équidés

de la Kavalerie.

S’ajoutant à la technique dramatique proprement dite, cette

méthode de direction d’acteur suppose l’implication corps et âme

du comédien à travers une forme de parcours initiatique qui finit

par le révéler à lui-même, prenant au passage le public à témoin

de sa propre situation.

Cette mise en danger radicale est au service d’une forme de

transfiguration de l’acte théâtral ébranlant positivement le

monde de chacune de ses parties prenantes – comédiens comme

spectateurs.

Comme dans le travail du masque, l’objectif de chaque comédien a

été de trouver « son vieux ». Il ne s’agissait pas initialement de faire

croire que les comédiens étaient des personnes âgées. Il s’agissait

de créer une distanciation et de jouer avec les transformations

possibles et les changements d’états (de jeune à vieux, de vieux

à enfant…). Derrière un grimage superficiel les identifiant comme

figures, c’est bien leur propre matériau qu’ils explorent et par

lequel voyage le public.

L’IDÉE206 UNE APPROCHE SPATIO-COMMUNICATIONNELLE DE L’EXPÉRIENCE THÉÂTRALE

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Dans son préambule, le texte de MAMI s’inspire d’extraits de La

Vie et la mort de Gitta Mallasz dans l’intention d’établir un prologue

entre deux mondes : non seulement entre l’ici et l’au-delà, mais

aussi entre l’acte théâtral et le public témoin. Il constitue le seuil

par lequel on entre dans la traversée de MAMI.

Le corps du texte a entièrement été élaboré à partir du travail

de direction d’acteur, à travers les improvisations et le matériau

issu des comédiens lors du travail d’écriture réalisé en résidence

artistique.

Le spectacle a été structuré en dix scènes ou «mouvements»,

intitulés:

I. Les vagues

II. L’aile ou la cuisse ?

III. Soirée ciné

IV. Sépultures au Ghana

V. Joyeux anniversaire, Lucien

VI. Tout fout le camp

VII. Love Story

VIII. Le long couloir des pertes

IX. Scène de la dent

X. Le Flamboyant

La chanson de Serge Gainsbourg « L’Herbe tendre » clôture cette

traversée.

A : LE TEXTE

LA DRAMATURGIE107

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Pour créer la fiction de MAMI, les comédiens se sont appuyés sur

leur relation à leurs grands-parents, les récits et objets issus de

ces derniers, ainsi que sur les témoignages d’autres personnes

âgées et sur différentes lectures.

LES GRANDS-PARENTS

Il s’est agi pour chacun de jouer à l’archéologue, c’est-à-dire

d’entreprendre des fouilles dans son héritage. Qu’est-ce qui a

voyagé de mes grands-parents jusqu’à moi? Quels objets, quelles

photos, quels gestes, quelles habitudes, quelles marques de

langage…? Comment regarder cela, s’en imprégner pour en faire

matière à jeu? Les témoignages de vie de nos grands-parents ont

ainsi constitué la base pour élaborer la trame du spectacle et les

différentes facettes des personnages.

Les objets récoltés (bijoux, photos, diapositives…), traces d’un

vécu, ont été, à la manière de talismans, des appuis de jeu pour

les comédiens, éléments déclencheurs de parole qui éclaire

sur les failles, les peurs, les désirs, les manques et les joies des

personnages.

LES TÉMOIGNAGES

Durant ses résidences artistiques, l’équipe a réalisé des interviews

de personnes âgées dans différentes maisons de retraite en

Suisse et en Belgique. Ces rencontres ont apporté la matière de

plusieurs vies, interrogeant leur parcours comme leur rapport à la

mort, aux cauchemars et à ce qui les attend après. Les questions

posées étaient de cet ordre :

– Pourriez-vous nous décrire votre plus beau souvenir ?

– Comment imaginez-vous votre mort idéale? Si vous pouviez la

peindre, comment nous le feriez- vous ?

– Qu’auriez-vous envie de laisser ou de dire avant de partir?

– Quelle est votre plus grande peur ?

– Avez-vous des cauchemars ou des rêves récurrents en ce moment?

LES LECTURES

Les lectures qui ont principalement nourri la conception de MAMI

sont, entre autres, La Vie et la mort de Gitta Mallasz, La fin de

vie, une aventure de Lydia Muller, ainsi que des bandes dessinées

comme Les vieux fourneaux de Paul Cauuet et Wilfrid Lupano,

Sorties de secours de Joyce Farmer.

B : SOURCES D’INSPIRATION

LA DRAMATURGIE207

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Le travail s’est particulièrement concentré sur le jeu d’acteur.

Considérer un corps dans un espace, qui s’anime en relation

avec les autres et son environnement, est fondamental dans

l’approche de Koraline de Baere. Le plaisir de jouer et la liberté

d’un acteur lui apparaissent être les conditions essentielles pour

communiquer avec le public et créer de la vie.

OUTILS DE JEU ET DE DIRECTION D’ACTEUR : L’ÉTHOLOGIE

Ce qui intéresse Koraline de Baere sur un plateau, c’est ce que

raconte un corps dans un espace. Sa position, sa façon de se

déplacer et de bouger sont les révélateurs d’une pensée, d’un

rapport aux autres, à soi-même et aux choses.

Pour MAMI, il s’agissait de comprendre le langage non verbal,

de le maîtriser afin de pouvoir communiquer des signes précis

à ses partenaires et aux spectateurs. Le comédien doit pouvoir

construire sa partition physique de manière consciente, savoir

quel message corporel il fait passer au public.

Pour identifier et entraîner ce vocabulaire physique, l’éthologie

animale a été convoquée sous l’angle des codes de communication

à travers, entre autres, les théories et les techniques de Monty

Roberts, spécialiste de la question. Le travail pratique s’est

effectué avec les trois chevaux de La Kavalerie, en piste et en

liberté.

LES PROJECTIONS DANS LE TEMPS ET LE PRINCIPE DU

PALIMPSESTE

Un palimpseste (du grec ancien palímpsêstos, «gratté de nouveau»)

est un manuscrit constitué d’un parchemin déjà utilisé, dont on a

fait disparaître les inscriptions pour pouvoir y écrire de nouveau

(Wikipédia). Dans le spectacle, à l’image du palimpseste,

différents temps se superposent, alternent, se conjuguent. Il y

a le présent de la maison de retraite, la vie quotidienne. Il y a le

temps de la mort qui approche et inquiète par intermittence les

personnages. Et, entre ces deux strates, il y a le temps du passé,

des histoires, des souvenirs, de l’enfance.

L’intention a été de travailler et d’exprimer la façon dont ces

temps s’influencent, s’altèrent et, parfois, coïncident. Les acteurs

jouent à passer d’un temps à un autre, chacun n’étant pas

nécessairement dans le même au même moment. Cela implique

des changements, des transformations dans les situations, dans

les corps, dans les visages.

LA MÉTAMORPHOSE

Un entraînement physique a été spécifiquement mené pour

appréhender le va-et-vient entre un état de jeunesse et de

vieillesse. L’équipe s’est exercée aux différentes dynamiques de

la métamorphose, de l’extrême lenteur à la soudaineté, de la

crispation à la détente, incluant les passages de seuils. Le jeu est

donc empreint de ce va-et-vient entre les différents âges contenus

en une même personne.

C : LE JEU

LA DRAMATURGIE307

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Le plateau de MAMI est un no man’s land défini comme l’espace

commun de la maison de retraite. C’est un lieu fonctionnel,

composé de différentes zones. Ces zones ont été délimitées par

les réseaux telluriques, deux négatifs et un positif en fond de

scène, qui traversent la salle de la Kavalerie, représentés au sol

par des lignes de couleurs.

Les comédiens ont été initiés à la géobiologie afin de pouvoir

ressentir les réseaux et les utiliser comme appui physique dans

le jeu. Ainsi, le croisement des réseaux négatifs en avant-scène

constitue un lieu propice à l’introspection et à la parole profonde –

celle-là même qui cherche à s’exprimer dans la fin de vie.

L’ensemble des accessoires de jeu – triangles avec costumes,

chaise roulante, déambulateur, trois chaises, une table, des

assiettes et des couverts, un poulet rôti, etc. – sont à disposition

côtés cour et jardin. Tout est à vue.

L’espace est blanc, le sol est un tapis de danse qui délimite la

zone de passage, la zone de jeu. Le mur du fond est utilisé pour la

projection, la lumière. C’est un espace onirique qui évolue au fur

et à mesure du spectacle : espace entre deux mondes au départ, il

se mue tour à tour en salle d’attente, réfectoire, cinéma, dancehall,

espace mental enfin.

«C’EST LORSQUE L’ON PARVIENT À TRANSFORMER

LE REGARD EN UNE BÉNÉDICTION CONSTANTE QUE L’ON

ATTEINT LE REGARD MAGIQUE». Alejandro Jodorowsky, La Danse

de la réalité, Albin Michel.

SCÉNOGRAPHIE08

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La Kavalerie Asbl est un centre de recherche et de création

artistique situé dans la commune de Gembloux, en Belgique.

Ce lieu est composé d’une salle de spectacle, avec l’accueil et

un bar, d’un appartement loge-costumerie et d’un atelier de

scénographie. Il a été inauguré en mai 2016 par la présentation de

sa première création, PETER.

La situation privilégiée de la Kavalerie, en pleine nature, permet

aux comédiens de se centrer et de travailler parallèlement avec

les trois chevaux qui y demeurent. Le lien étroit avec l’équidé

développe notre sensibilité, notre présence et notre écoute.

Cela constitue la base de la méthode de direction d’acteur de la

Kavalerie. Celle-ci est dirigée par Koraline de Baere, administratrice

du lieu et metteuse en scène.

LE LIEU: LA KAVALERIE09

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Comédienne, Metteuse en scène.

Administratrice déléguée de la Kavalerie Asbl

Née en 1985, de nationalité Belge, Koraline de Baere sort

diplômée de la Haute École de Théâtre de Suisse Romande, La

Manufacture, à Lausanne, en 2010. Dès sa sortie, elle travaille en

tant que comédienne dans différentes créations théâtrales ;

Restons Ensemble Vraiment Ensemble de V. Brayer, Un après-

midi au zoo de Cedric Djedje, Un cailloux dans la cité de Vincent

Coppey, Les menhirs... de Marielle Pinsard au théâtre de Vidy à

Lausanne. En parallèle, Koraline joue dans divers courts et longs

métrages tels que Puppy-love de Delphine Lehericey, et Faut

pas lui dire de Solange Cicuriel.

Depuis 2016, Koraline a ouvert un centre de recherche de création

transdisciplinaire, La Kavalerie asbl. Elle a crée sa première mise

en scène, Peter, dans le cadre de son inauguration. Elle prépare

maintenant sa deuxième création, MAMI, pour novembre 2017.

Passionnée d’éthologie, Koraline travaille en relation avec le

cheval. Elle développe ainsi sa méthode de direction d’acteur à

la Kavalerie.

Comédienne

Claire est née en 1982 à Strasbourg. Après avoir suivi des études

de lettres modernes, elle exerce durant deux ans le métier

d’enseignante en école primaire. En 2007, elle commence une

formation de comédienne à la Manufacture de Lausanne. Dès sa

sortie de l’école, elle joue dans REVE, de Vincent Brayer ; puis

dans Erwan et les oiseaux de Jean-Yves Ruf. En 2011-2012 elle joue

dans Salle d’attente, mise en scène de Krystian Lupa, puis dans

Baptiste et Angèle de Francine Wohnlich.

En 2012-13, elle joue dans trois créations : Un après-midi au zoo de

la Cie Post Tenebras Lux ; Dîtes-moi qui je suis (que je me perde)

de Vincent Brayer ; Hey, it’s cold here de Julia Perrazini. En 2013-

14, Claire travaille en tant que dramaturge pour la Distillerie Cie,

puis en tant que comédienne dans Sauna d’Adrien Barazzone, et

dans On a promis de ne pas vous toucher d’Aurélien Patouillard.

En 2014/15, elle joue dans Will’s will de Vincent Brayer, dans A

Côté de Catherine Delmar, dans Abymes d’Audrey Cavélius, dans

Hamlet dans les écoles de Magali Tosato.

En 2014, elle fonde avec cinq camarades de La Manufacture Le

Collectif Sur Un Malentendu. En 2015, Le Collectif créé la pièce

d’Anja Hilling, Tristesse animal noir (Arsenic, Lausanne ; TLH,

Sierre ; Théâtre du Loup, Genève). En 2016, Claire Deutsch, Emilie

Blaser et Adrien Barazzone (Distillerie Cie) jouent et créént Tu

nous entends ? à l’Arsenic de Lausanne et Claire reprend une

tournée d’Hamlet dans les écoles.

KORALINE DE BAERE - MISE EN SCÈNE CLAIRE DEUTSCH

L’ÉQUIPE110

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Comédien

Diplômé de l’HETSR – La Manufacture à Lausanne, il a travaillé, dans

le cadre de sa formation, entre autre avec Jean-Yves Ruf, Denis

Maillefer, Claudia Bosse, Lilo Baur, Christian Geoffroy-Schittler,

Christian Colin, André Steiger, Philippe Macasdar et Alain Gautré.

Depuis sa sortie de la Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande en

2010, il a joué avec Jean-Louis Hourdin dans Coups de Foudre [lc1]

de Michel Deutsch et Franz Fanon au Théâtre Saint-Gervais, avec

Erika vonRosen dans Interroger l’habituel au Théâtre de l’Usine à

Genève, avec Massimo Furlan dans Schiller Thriller au Festival de la

Bâtie, avec Arpad Schilling dans Neoplanet au Théâtre de Chaillot,

Comédie de Reims et au Granit de Belfort, avec Aurélien Patouillard

dans On a promis de ne pas vous toucher d’après Georges Bataille

au THL de Sierre et à l’Arsenic à Lausane, avec Lena Paugam dans Et

dans le regard d’après les Yeux bleus cheveux noirs de Marguerite

Duras au Festival Arthandé au Théâtre de Vanves et en Italie, avec

Ludovic Chazaud dansImaginer les lézards heureux à la Grange de

Dorigny, avec Koraline de Baere dans Peter, à la Kavalerie.

Il est chef de projet pour la création collective Un après-midi au zoo

joué au Théâtre Saint-Gervais, au 2.21/Arsenic et au Petit Théâtre

de Sion. Parallèlement, il co-fonde avec cinq autres comédiens issus

de la Manufacture, Le Collectif Sur Un Malentendu. Après leur mise

en scène collective Les Trublions de Marion Aubert, et Tristesse

animal noir d’Anja Hilling à L’Arsenic à Lausanne, aux Halles de Sierre

et au Loup à Genève, ils créeront leurs troisième spectacle Dans le

blanc des dents au TPR à L’Arsenic et au Poche à Genève.

Comédienne

Joséphine Struba est née à Bâle en 1982. Elle est Suisse et Australienne.

Elle entre à la Manufacture en 2010. En sortant de l’école, elle créé un

solo clownesque « It is like a river » et une performance atour de la

solitude « Es-tu là ? » qu’elle joue à l’Espace Décal’Quai à Montreux et

à l’Espace St Martin à Lausanne.

Elle travaille également avec les metteurs en scène Alain Carré et

Daniel Wolf au théâtre National d’Annecy et au théâtre du Poche

à Genève. En 2012 elle joue sous la direction de Vincent Brayer au

festival du Far de Nyon dans une recherche autour des personnages

de Shakespeare. En 2013, elle joue dans une création collective de la

Cie Post Tenebras Lux « Un après-midi au Zoo » qui fait une tournée

en Suisse Romande.

Elle a collaboré avec Patrick Mohr comme assistante à mise en scène

sur la pièce Eldorado au théâtre du Loup, elle a également crée un

solo « Runway » s’inspirant du jeu clownesque au festival Tac Tac Tac

à l’espace St Martin à Lausanne en 2015.

Elle a récemment joué dans «Nouveau monde», une création

collective au théâtre de l’Usine à Genève et au théâtre 2.21 à

Lausanne. Elle donne également des cours de langues en

utilisant des outils du théâtre (jeux de rôles, improvisations) à

des réfugiés politiques depuis 2011 à Lausanne et pendant un an

2014 en Australie.

CÉDRIC DJEDJE JOSÉPHINE STRUBA

L’ÉQUIPE210

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