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Etat des lieux 2016 Site du Risse OFFICE NATIONAL DES FORÊTS Agence départementale de Haute- Savoie SM3A Elaboration d’un contrat de territoire des sites alluviaux du bassin versant de l’Arve RESULTATS DES INVENTAIRES HABITATS-FAUNE-FLORE

OFFICE NATIONAL DES FORÊTS - riviere-arve.org · 6 2.1. Protocole de la cartographie de la végétation Travail de pré-cartographie Une première phase de pré-cartographie au 1

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Etat des lieux

2016

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OFFICE NATIONAL DES FORÊTS

Agence départementale de Haute-

Savoie

SM3A

Elaboration d’un contrat de territoire des sites

alluviaux du bassin versant de l’Arve

RESULTATS DES INVENTAIRES

HABITATS-FAUNE-FLORE

1

1. Introduction .................................................................................................................... 2

2. Méthodologie des inventaires ......................................................................................... 6

2.1. Protocole de la cartographie de la végétation .......................................................... 6

Travail de pré-cartographie ......................................................................................... 6

Prospections de terrain ............................................................................................... 6

Les données SIG .......................................................................................................... 7

2.2. Protocole de l’inventaire flore .................................................................................. 8

Sur le terrain ................................................................................................................... 8

Méthodologie .................................................................................................................. 8

2.3. Protocole reptiles (application sur les Gorges) ........................................................ 9

2.4. Protocole avifaune (application sur les Gorges) ...................................................... 9

2.5. Protocole odonates (application sur la zone humide de Mégevette) .......................10

Méthodologie générale ..................................................................................................10

Période d'intervention et conditions météorologiques ....................................................11

Difficultés rencontrées ...................................................................................................11

2.6. Protocole lépidoptères (application sur la zone humide de Mégevette) ..................11

Espèces concernées .....................................................................................................11

Prospection de terrain ...................................................................................................12

Dates de passages et conditions météorologiques ........................................................12

3. Etat de référence Habitats-Flore-Faune ........................................................................14

3.1. Etat de référence des habitats du Risse .................................................................14

3.1.1. Présentation générale des milieux naturels .....................................................14

3.1.2. Description des habitats humides et d’intérêt communautaire .........................16

3.2. Etat de référence de la flore patrimoniale ...............................................................20

3.2.1. Présentation générale de la flore du Risse ......................................................20

3.2.2. Description de quelques espèces emblématiques présentes sur le Risse .......21

3.3. Etat de référence des lépidoptères inventoriés sur la zone d’étude ........................26

3.4. Etat de référence de l’avifaune inventoriée sur les gorges du Risse .......................27

3.5. Etat de référence des reptiles inventoriés sur les gorges du Risse .........................28

3.6. Etat de référence des odonates inventoriés sur la zone humide de Mégevette ......28

3.7. Synthèse espèces et milieux d’intérêts ...................................................................29

Sommaire

2

En 2015, le SM3A a engagé une démarche d’élaboration d’un contrat de territoire Espaces

Naturels Sensibles (ENS) pour les espaces alluviaux du bassin versant de l’Arve avec le

Conseil Départemental de Haute-Savoie. Ces deux organismes partagent des objectifs

communs :

- Gestion et restauration des espaces naturels alluviaux

- Valorisation des sites alluviaux

- Amélioration des connaissances de ces sites afin de définir des

actions de restauration et de gestion

- Poursuite des actions d’éducation à l’environnement

Pour établir le diagnostic initial des sites, le SM3A a confié, en juin 2016, une prestation d’un

an à l’Office national des forêts (ONF). Cette étude avait pour objectif d’apporter une

connaissance approfondie des sites grâce à des inventaires préalables sur divers cours d’eau

du bassin versant qui ont été traités de manière séparée. Les résultats et diagnostics en

découlant sont présentés, pour l’Arve, dans le présent rapport. Ils permettront de déterminer

les périmètres des sites à inscrire au contrat de territoire et d’engager la réflexion sur les

mesures de gestion/restauration à engager (étapes ultérieures prévues pour la deuxième

partie de l’année 2017).

Cette étude sera suivie de la rédaction de plans de gestion.

Les inventaires nécessaires à l’élaboration des diagnostics faune / flore / habitats se sont

étalés sur la période de juin 2016 (date de la notification du marché) au mois de mai 2017.

Ce diagnostic traite du Risse.

Le Risse prend sa source au nord du mont d'Hirmentaz, sur la commune de Bellevaux, à

1 380 m d'altitude. Il s’écoule sur environ 18 km et traverse ou longe les territoires de

5 communes du Faucigny, de l'amont vers l'aval : Bellevaux (source), Mégevette, Onnion,

Mieussy et Saint-Jeoire (confluence). Le Risse est alimenté par une douzaine de ruisseau de

1 à 5 km de long. Il conflue en rive droite dans le Giffre au lieu-dit Pont du Giffre, au sud-est

de la commune de Saint-Jeoire, à 508 m d'altitude.

Le périmètre du Risse couvre une partie du territoire de la Communauté de Communes des

Quatre Rivières (CC4R), qui a lancé début 2014 une étude d’opportunité pour l’élaboration

d’un contrat de territoire des ENS sur son territoire qui n’intégrait pas le réseau hydrographique

et les zones humides associées du Risse et de ses affluents. Ainsi fin 2014, afin d’assurer une

cohérence technique et administrative mais également dans un souci d’efficacité des

démarches et d’économie des dépenses, en accord entre le SM3A et la CC4R, un complément

à la démarche de la CC4R a été intégré sur la trame bleue avec les éléments de la fiche action

B-4.1.8 du contrat de rivière Giffre-Risse : «Etudier l’opportunité de mettre en place une

mesure de gestion des milieux sur la Vallée du Risse ».

Les habitats ont été cartographiés sur la totalité de la surface d’étude, soit 247 ha et 58 ha de zones de prospection détaillée ont fait l’objet d’inventaires floristiques et faunistiques.

1. Introduction

3

Carte du périmètre d’étude ENS du Risse et des zones de prospection détaillée (en vert)

4

Les zones de prospection détaillée sont présentées ci-après, en rouge sur les cartes :

-La zone humide liée au Risse à l’amont de la commune de Mégevette (10ha) ;

-Les Gorges du Risse, situées entre Onnion et Saint-Jeoire (48ha).

5

Le présent document est extrait du diagnostic écologique global. Il se déroule de la manière

suivante :

- Tout d’abord, une présentation détaillée des méthodes d’inventaires est faite afin de

comprendre comment les résultats ont été obtenus et les limites associées à ces

méthodes.

- Puis, à partir des résultats des inventaires, l’état de référence des habitats et de la faune

et la flore patrimoniale est décrit.

Il est à noter que ce document est une version de travail du diagnostic écologique, qui

sera intégré au futur CTENS.

6

2.1. Protocole de la cartographie de la végétation

Travail de pré-cartographie

Une première phase de pré-cartographie au 1 : 10 000 a été réalisée afin d’optimiser les

phases de terrain.

Certains milieux étant parfois difficiles à

repérer par orthophotographie (exemple de

milieux herbacés pouvant régulièrement

apparaitre sur de nouveaux bancs de

graviers), plusieurs fonds aériens ont été

utilisés (système de stratification) :

Orthophotographies

Fonds aériens : google-earth, bing-map

Cartographies IGN

L’illustration ci-contre est un extrait de pré-

cartographie réalisé sur l’un des périmètres

de l’étude globale.

Prospections de terrain

Périodes de prospection :

Les passages ont été effectués fin juin 2016, puis l’essentiel des terrains ont été réalisés en

juillet-août et octobre 2016 par Alexandre Maccaud.

Méthodologie

Les habitats sont identifiés grâce à des relevés phytosociologiques compatibles avec

l’approche sigmatiste (approche synusiale de la réflexion in situ, et traduction des relevés

suivant les protocoles sigmatistes). Des listes floristiques (carrés de végétation de taille

variable, avec coefficients d’abondance-dominance) ont été réalisées sur des zones

écologiquement homogènes, puis ces listes ont permis d’analyser les types de communautés

végétales. Les relevés ont été localisés par GPS et ont été transcrits sous forme de points sur

une couche SIG.

2. Méthodologie des inventaires

7

Une fois ces habitats déterminés et

caractérisés, ceux-ci ont été cartographiés,

avec différentes échelles de cartographie

suivant les secteurs :

1 : 10 000e hors zones de

prospection détaillée

1 : 5 000e dans les zones de

prospection détaillée, avec

ponctuellement des zooms au 1 :

1 000ème (zone humide de

Mégevette) afin de garantir une

qualité d’analyse optimale lors des

relevés de terrain.

Le Risse a bénéficié d’un passage sur le

terrain sur sa totalité. En annexe, figure les

emplacements des zones qui ont bénéficié de

relevés phytosociologiques seulement sur les zones de prospection détaillée définis par le

SM3A.

Le dernier référentiel du CBNA (catalogue de la végétation de Rhône-Alpes, 2016) a été

utilisé comme référence nomenclaturale, notamment pour les correspondances

phytosociologiques et les codes utilisés (EUNIS et Natura 2000 notamment).

Notons cependant que les noms français utilisés dans les rendus cartographiques sont

inspirés du référentiel mais ont été adaptés pour répondre au mieux aux enjeux et au niveau

de précision de l’étude.

Limites du protocole d’inventaire des habitats

Ces inventaires ont démarré de façon tardive, avec des délais courts (1ers rendus

cartographiques prévus en automne 2016) et des surfaces très importantes. Cela a fortement

influencé la qualité des rendus cartographiques, avec notamment des difficultés à réaliser des

relevés de végétation complets (niveau de précision restant le plus souvent à l’alliance

phytosociologique, sans descendre au niveau de l’association végétale, très précises mais

nécessitant des relevés optimaux).

Une cartographie parfois réalisée par photo-interprétation sur certaines parcelles interprétation

(essentiellement en dehors des zones de prospection détaillée), par extrapolation des habitats

contigus cartographiés sur le terrain. L’échelle de cartographie sur ces secteurs est restée au

1 :10 000ème.

Les données SIG

Pour respecter les délais, la table attributaire n’est pas complétée de manière exhaustive.

Seules les champs déterminant pour l’étude sont remplis (code corine 1, code eunis 1, code

N2000 1, atteintes). Un niveau de précision du remplissage des champs (atteintes, remarques,

etc.) est plus important pour les habitats d’intérêt communautaire.

L’utilisation de cartes papiers avec photographies

aériennes et d’un GPS (Logiciel IGis) a permis de

réduire les erreurs de repérage

8

2.2. Protocole de l’inventaire flore

Sur le terrain

Les zones accessibles ont été parcourues, afin d'échantillonner tous les milieux potentiels. Par

exemple, lorsqu'il y avait une plantation d'épicéa avec une végétation uniforme, un ou deux

passages ont suffi.

Les relevés ont concernés toutes les espèces végétales (et certaines espèces animales, pour

transmission aux autres naturalistes) sur toute la zone. Les espèces n'ont été notées qu'une

seule fois. La localisation précise n’est donc pas disponible, entrainant une certaine une perte

d'information (le temps manquait pour faire des relevés complets par secteurs de faible

superficie).

Méthodologie

Toutes les zones de prospection détaillée ont bénéficié d’un passage en juillet 2017.

Tous les sites sont très bien connus de Denis Jordan, botaniste, sauf pour la zone humide de

Mégevette. Il a donc recherché directement les emplacements des espèces patrimoniales sur

les sites connus.

A l’aide de la bibliographie interne à l’ONF, il a été recherché des espèces protégées ou

patrimoniales (référence à la base de données naturalistes BDN).

Sur le terrain, le relevé des espèces patrimoniales (y compris faune et arbres remarquables)

ont été réalisé par des points, lignes ou éventuellement des surfaces (lorsque aucun des deux

n'était déterminable) avec le nombre de pieds et des commentaires (évolution de la population

si D. Jordan l'avait suivie, état de conservation...).

Le pointage de l'emplacement de plantes patrimoniales déjà relevées par Denis Jordan1 mais

non retrouvées (disparues ou à revoir au printemps), ainsi que des habitats où des espèces

rares ont été à nouveau recherchées au printemps sont mentionnées si besoin.

Des espèces non patrimoniales mais d'intérêt (flore et faune) ont été notées, sans relevé GPS,

par exemple des plantes en situation abyssale. Des commentaires généraux sur les sites en

fonction des observations sont également précisés.

Le traitement des données SIG (correction des fautes de frappes, ajout du statut patrimonial et du nom français) et la saisie des relevés d'espèces ont été réalisés par l’ONF.

1 Botaniste Haut Savoyard ayant une très grande connaissance du territoire depuis plusieurs dizaines

d’années et faisant partie du groupement de l’étude.

Le cahier des charges du maitre d’ouvrage recommandait des recherches de flore protégée

« à l’opportunité » des campagnes de terrain menées pour la cartographie des habitats. La

méthodologie finalement suivie par le bureau d’étude est présentée ci-après.

9

2.3. Protocole reptiles (application sur les Gorges)

Le site des Gorges du Risse a été parcouru de jour, par

une marche lente, entre les mois de juin et août, par temps

couvert ou ensoleillé. Le premier passage a permis de

repérer les sites les plus favorables pour installer des

plaques servant d'abris pour les reptiles (cachette et

chaleur). Chaque reptile, ou sites potentiellement propices

à leurs zones de chasses ou d'exposition, ont été

répertoriés lors de ce passage, à l'aide d'un GPS etrex 10.

Les photos ont été prises à chaque fois qu'un individu était

rencontré. Une attention particulière a été portée sur les

lisières ou zones rocheuses exposées au sud-est ainsi que

les zones humides typiques (bord de cours d'eau). Par la

suite, douze plaques en différentes matières (bâches

noires EPDM et taules ondulées) ont été posées sur les

sites identifiés comme les plus favorables. Elles ont été

réparties de manière homogène sur l'ensemble du

périmètre d'étude, amont, aval et au centre du périmètre

d'étude. La méthode est standardisée selon le livre des

Réserves naturelles de France (RNF). Elle consiste à

poser 4 plaques chacune espacée d'environ 50 mètres sur

trois sites différents, ce qui représente trois tronçons de

150 mètres. Il convient ensuite de passer régulièrement

pour soulever les plaques et de photographier les reptiles

qui s'y lovent.

2.4. Protocole avifaune (application sur les Gorges)

L’inventaire avifaune ne concerne que le recensement d’espèces patrimoniales.

Pour ce secteur, la méthodologie de l’IPA (Indice ponctuel d’abondance) a été adoptée. Les

milieux d’intérêts (grèves, vieilles futaies, affluents…) ont systématiquement été prospectés

(voir cartographie des IPA).

L’Indice Ponctuel d’Abondance consiste pour un observateur à rester immobile pendant une

durée déterminée pendant plusieurs minutes (5 à 20 minutes) et à noter tous les contacts avec

les oiseaux patrimoniaux (sonores et visuels).

Les points d’écoutes sont disposés de manière à ce que les surfaces suivies ne se

superposent pas. Par conséquent, il est nécessaire de maintenir une distance minimum de

300m entre les points d’écoutes. En effet, la distance de détectabilité du chant des espèces

varie en fonction des espèces : elle peut être de 300 mètres et plus pour des espèces comme

les pics, et d’environ une centaine de mètres pour la plupart des passereaux.

La méthode permet de déterminer les espèces présentes dans une zone donnée et leur

densité dans cette zone. Les IPA peuvent être convertis en densité « D» (nombre d’individus

Photo Pose de bâches EPDM pour attirer les reptiles

10

par unité de surface, conventionnellement fixée à 10 ha) selon l’équation : D = I.P.A. x C. «C»

est un coefficient de conversion spécifique à chaque espèce.

Après un premier passage à pieds, un second passage à vtt a été effectué pour approfondir

la prospection sur les grèves alluviales, permettant un déplacement plus rapide entre chaque

zone d’observation.

Les inventaires ont eu lieu les le 14 mars 2017, le 04 mai 2017 et le 31 mai 2017.

2.5. Protocole odonates (application sur la zone humide de Mégevette)

Méthodologie générale

L'inventaire des odonates est basé sur le protocole RhoMéO.

L'objectif de ce protocole est de réaliser un inventaire le plus complet possible en appliquant

une pression d'observation calibrée et reproductible.

La pression d'échantillonnage est répartie au niveau des différents habitats odonatologiques

recensés sur le terrain.

Au préalable des inventaires, l'analyse du site est effectuée au regard des habitats

odonatologiques, afin de définir le plan d'échantillonnage. Au sein de chacun des habitats

recensés, au minimum trois points d'observation sont mis en œuvre.

En fonction de la configuration du site, l'observation se fait selon :

des transects de 25 m de long et 5 m de large (2,5 m de part et d’autre de l’interface

terre/eau). Cette option est à retenir dans tous les cas où l’interface terre/eau est bien

marquée et où le déplacement à pied le long du transect est aisé. Les observations

sont effectuées le long des transects à marche lente et constante ;

des points d’un rayon de 5-10 mètres, permettant la détermination à vue

(éventuellement à l’aide de jumelles) des libellules. Les points doivent être distants de

25 m au moins, pour éviter le chevauchement. Pour chacun des points, l'observation

se déroule par tranche de 2 minutes, avec un minimum de 6 minutes. Si au cours d'une

nouvelle tranche de 2 min, une nouvelle espèce est observée, l'observation se poursuit

pour 2 min supplémentaires. Lorsqu'aucune nouvelle espèce n'est observée, la phase

d'observation est terminée.

Il est important que l’habitat soit homogène au sein de chaque point de suivi.

Les points de suivis sont localisés géographiquement avec précision afin de réaliser les

relevés au même endroit au cours d’une saison ainsi que les années suivantes (si le milieu

est stable).

11

Période d'intervention et conditions météorologiques

Les relevés sont effectués principalement entre 10h et 16h, par temps suffisamment chaud.

Conditions météorologiques permettant la réalisation des relevés (Source : Boîte à outils

RhoMéO)

Trois campagnes d'observation sont nécessaires pour obtenir des résultats les plus complets

comprenant les espèces précoces et les espèces tardives :

juillet 2016 (27/07/2016);

fin août/début septembre 2016 (8/09/2016);

Mi-mai 2017 (17/05/2017).

Difficultés rencontrées

Période d’intervention, concernant la troisième campagne trop précoce compte tenu de

l’altitude du site (plus de 943 m d’altitude).

2.6. Protocole lépidoptères (application sur la zone humide de Mégevette)

Espèces concernées

- Rhopalocères (Hesperidae, Lycaenidae, Nymphalidae, Papilionidae, Pieridae)

- Zygènes (Zygaenidae)

Pour des raisons pratiques, les Ascalaphes (ordre des Planipennes - anciennement «

Névroptères » - famille des Ascalaphidae) sont également inclus dans ce groupe

d’espèces.

12

Prospection de terrain

D’après la littérature et les protocoles définis, les principaux milieux propices aux Lépidoptères diurnes sont les suivants :

- Milieux herbacés (prairies humides, prés mésophiles et prés séchards) - Milieux buissonnants et lisières - Forêts

Méthode : Recherche et détermination à vue des imagos

La méthode consiste à effectuer un cheminement couvrant autant que possible

l'ensemble des unités écologiques d'intérêt du site. La fixation précise d’un transect

permet de faire des relevés hebdomadaires standardisés en utilisant diverses

méthodes (transect Pollard classique, relevé BDM, distance sampling, etc.). En

fonction des périodes de vol des espèces recherchées, les observations se

concentrent dans certains habitats. Dans le cas de la zone humide de Mégevette, les

transects ont couvert les différents milieux et ont permis un quadrillage de la totalité

du site.

Stades recherchés et méthodes d’observation :

- Recherche imagos

- Chasse à vue parfois aussi chenilles ou œufs,

Capture d'individus si besoin est (filet) pour détermination sur le terrain, puis relâche.

Dans de rares cas où la détermination nécessite un examen approfondi (dissection

des genitalias), les individus sont conservés puis déterminés ultérieurement en

laboratoire (Pyrgus, Plebejus, Leptidea, Zygaena, Adscita, …).

Dates de passages et conditions météorologiques

3 passages sont réalisés. Les dates sont :

- Le 18 juillet 2016 ;

- Le 19 juillet 2016 ;

- Le 22 août 2016.

Les conditions météorologiques étaient optimales, avec des journées ensoleillées et

peu de vent. Seul le 22 août, avec la présence d’un vent un peu plus conséquent, a

fait chuter l’abondance spécifique.

13

Photo inventaire lépidoptères

14

Le chapitre « Etat de référence » présente les résultats bruts obtenus lors des inventaires,

sans interprétation. Ce chapitre liste les espèces et les habitats présents sur le site.

3.1. Etat de référence des habitats du Risse

3.1.1. Présentation générale des milieux naturels

Sur le Risse, le périmètre d’études est de 248 ha. 82 % de la surface de ces milieux ne sont

pas humides (voir graphique 2). Les habitats humides sont, quant à eux, présents sur

seulement 18% de la surface d’études (voir l’annexe cartographique générale sur les habitats

humides ou alluviaux). Ceci s’explique par le fait que cette rivière, pour sa partie amont, est

très encaissée et donc les habitats ne sont pas connectés au cours d’eau.

La surface concernée par les habitats d’intérêt communautaire (Natura 2000) est quant à elle

bien représentée avec 76.2 % de la surface totale (voir le graphique suivant et l’annexe

cartographique pour plus de détail). Ce caractère « d’intérêt communautaire » renseigne sur

la valeur patrimoniale de l’habitat. Les « habitats d’intérêt communautaire » sont en effet ceux

retenus par la Directive Habitats comme nécessitant une préservation car rare ou en déclin à

l’échelle européenne.

En revanche, seuls 8 habitats d’intérêt communautaire sont humides (voir tableau 1), dont

l’habitat « bancs d'alluvions à végétation pionnière éparse » et la « forêt alluviale à Frênes,

Aulnes et Saules des rivières à débit rapide », qui sont assez rares et ont un rôle important

dans la fixation des berges.

Graphique 1 en secteur illustrant la proportion de surface d’habitats d’intérêt communautaire

76%

24%

Habitat N2000 Autres

3. Etat de référence Habitats-Flore-Faune

15

Tableau 1 : Liste des habitats d’intérêt communautaire

Graphique 2 en secteur illustrant la proportion de surface d’habitats humides

Habitat Natura 2000 Somme de surface_ha

Aulnaie glutineuse - Frênaie alluviale à Reine des prés et grandes Laîches 3,8932

Cours d'eau 1,292

Cours deau avec ripisylve de Saules et daulnes 0,4567

Cours d'eau et bancs d'alluvions a végétation pionniÞre éparse 5,9251

Cours d'eau, bancs d'alluvions a végétation pionniÞre éparse et Saulaies buissonnantes 5,7814

Foret alluviale a Frênes, Aulnes et Saules, des riviÞres a débit rapide 3,3697

Forêt mixte des ravins à Tilleuls et FougÞres 3,0078

Hetraie Sapiniere hygrophile 6,8604

Hêtraies - Chênaies thermophiles des vires rocheuses calcaires 6,7498

Hêtraies - PessiÞres mésophiles 133,9635

Hêtraie-sapiniÞre montagnarde semi-sÞche à If 10,9074

Mégaphorbiaie minérotrophe montagnarde à Pétasite officinal et Cerfeuil hérissé 0,8765

Mégaphorbiaie montagnarde neutrocline eutrophisée à Chérophylle hirsute 0,9428

Ourlet mésophile à Brachypode et Molinie 0,989

Pelouse xérophile calcicole montagnarde des corniches et vires à Anthyllide des montagnes 0,318

Pelouse xérophile calcicole montagnarde des corniches et vires à Anthyllide des montagnes 0,2865

Pelouses mi-seches 2,5689

Pelouses mi-seches marneuses à Molinie 0,617

Prairies de fauche eutrophes 0,9621

Végétation des parois rocheuses calcaires thermophiles collinéo-montagnardes 0,1274

Total général 189,8952

18%

82%

Habitat humides ou alluviaux Autres

16

Tableau 2 Liste des habitats humides ou alluviaux du Risse

3.1.2. Description des habitats humides et d’intérêt communautaire

Afin de ne pas décrire tous les habitats humides, il n’est présenté dans cette partie que

les habitats humides ou alluviaux protégés dans le cadre de la Directive Habitats-faune-

flore.

Habitats humides ou alluviaux Somme de surface_ha

Aulnaie glutineuse - Frênaie alluviale à Reine des prés et grandes Laîches 3,8932

Cours d'eau 10,3717

Cours deau avec ripisylve caducifoliée mixte 0,5345

Cours d'eau avec ripisylve caducifoliée mixte 3,6869

Cours deau avec ripisylve de Saules et daulnes 0,4567

Cours d'eau et bancs d'alluvions a végétation pionniÞre éparse 5,9251

Cours d'eau, bancs d'alluvions a végétation pionniÞre éparse et Saulaies buissonnantes 5,7814

Eau douce 0,7746

Foret alluviale a Frênes, Aulnes et Saules, des riviÞres a débit rapide 3,3697

Fourré arbustif des alluvions torrentielles basophiles à Saule drapé et Argousier 0,4639

Magnocariþaie 0,0554

Mégaphorbiaie minérotrophe montagnarde à Pétasite officinal et Cerfeuil hérissé 0,8765

Mégaphorbiaie montagnarde neutrocline eutrophisée à Chérophylle hirsute 0,9428

Mégaphorbiaies marécageuses 1,9311

Prairie humide basophile pÔturée à Menthe à longues et Jonc glauque 2,6961

Prairie humide indiférenciée 0,2627

Prairie humide montagnarde à Renouée bistorte et Jonc épars 0,502

Prairie humide paratourbeuse à Scirpes des bois et Renouée bistorte 0,4222

Roseliere, peuplement de grands hélophytes à Roseau commun et espÞces nitrophiles 0,9524

RoseliÞres terrestres 0,7597

Saulaie arbustive marécageuse montagnarde 1,0126

Saulaie arbustive ripicole pionniÞre à Saule drapé et Saule pourpre sur alluvions 0,0822

Saulaies buissonnantes marecageuses 0,1256

Total général 45,879

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Habitats pionniers présents sur le lit vif du cours d’eau (propres aux rivières alpines)

Bancs d'alluvions à végétation pionnière éparse (Salicion incanae)

Ces bancs d’alluvions sont formés par des sédiments sableux ou limoneux formant un substrat

filtrant exondé en restant peu humide et saison estivale. Sa conservation est donc liée aux

crues et à la capacité du cours d’eau à mobiliser des sédiments de différentes granulométries.

Ces milieux ont un rôle paysager et écologique important, où l’on retrouve des espèces (flore,

insectes) diversifiées et parfois rares. Le développement d’une végétation ligneuse arbustive

(évolution naturelle de l’habitat en l’absence de crues) joue également un rôle dans

l’écrêtement des petites crues.

La principale menace pour ces milieux est l’endiguement, la canalisation du cours d’eau qui

provoque l’assèchement des forêts alluviales.

Photo Bancs d’alluvions à végétation pionnière éparse

Habitats post-pionniers

L’Aulnaie glutineuse (Alnion glutinosae) est un habitat humide forestier constituée d’un

peuplement pur d’Aulne glutineux, avec une strate buissonnante composée de Saule cendré

et de Bourdaine. La strate herbacée est composée exclusivement de plantes hygrophiles

comme les prêles, les fougères et les grandes laîches. Cet habitat est souvent en lien avec

des habitats tel que le Magnocaricion et le Salicion cinereae.

Le sol est riche en matière organique et parfois para-tourbeux et gorgé d’eau. Cet habitat est

souvent menacé par le drainage.

18

Photo d’une Aulnaie glutineuse

Forêts de bois dur

Forêt alluviale a Frênes, Aulnes et Saules, des rivières à débit rapide (Alnion incanae, rattaché

l’Aceri pseudoplatani-Fraxinetum excelsioris)

Ces minces cordons de forêts riveraines sont dominés par les essences à bois dur (notamment

des Frênes, souvent accompagnés d’Erables, d’Aulnes et de Saules). Elles se retrouvent en

situations collinéo-montagnardes, formant des milieux linéaires en bordure des rivières à eaux

vives sur sols calcaire, carbonatés alluviaux, bien drainés en dehors des périodes de crues.

Les matériaux des sols sont riches en cailloux, plus ou moins colmatés par des alluvions fines

(Catalogue de la flore vasculaire de Rhône-Alpes, 2014).

Au sol, les tapis d’Ail des ours et d’Aegopode podagraire (ou Herbe aux goutteux), sont

caractéristiques lorsque l’habitat est suffisamment développé. On y retrouve également des

espèces de mégaphorbiaies (Angélique des bois, Reine des Prés…) et d’autres forêts

alluviales (Ormes, Circée de Lutèce, Prêle d’Hiver, etc.)

Ces groupements sont souvent de faible étendue et sont souvent des reliquats formant une

mince ripisylve en mauvais état de conservation. Ils sont rares en basse altitude, et peuvent

héberger des espèces plus ou moins rares (oiseaux, amphibiens, insectes…). Ils ont

également un rôle important dans la fixation des berges, et participent au patrimoine paysager

des abords de rivières.

Cours d’eau avec ripisylve de saules et d'aulnes (Populetalia albae)

Cet habitat forestier humide composé de saules et d’aulnes glutineux est un milieu alluvial

assez commun sur le département.

Cet habitat se situe sur la partie aval du côté de Saint-Jeoire.

19

Photo Cours d’eau avec ripisylve de Saules et d'aulnes

Mégaphorbiaie minérotrophe montagnarde à Pétasite officinal et Cerfeuil hérissé

(Chaerophyllo hirsuti-Petasitetum hybridi)

La mégaphorbiaie minérotrophe de l'étage montagnard à Pétasite officinal (Petasites hybridus)

et Cerfeuil hérissé (Chaerophyllum hirsutum) se développe sur les berges et les lits majeurs

de cours d'eau. Cette association très dense pouvant atteindre 1,5 à 2m de haut se développe

en situation de mi-ombre dans le lit majeur des petits cours d'eau plus ou moins torrentueux

sur des sols à éléments grossiers abondants. La circulation de l'eau est quasi permanente et

le sol est bien aéré et toujours humide, il est donc riche en éléments nutritifs (Catalogue de la

flore vasculaire de Rhône-Alpes, 2014). Cette mégaphorbiaie se retrouve au-dessus du niveau

estivale des eaux, et est occasionnellement soumise à des phases brutales de régénération

(crues avec érosion alluvionnement) (Delarze R., 2008).

Ce milieu très productif permet une intense activité biologique et offre des ressources

importantes pour certains micromammifères (musaraignes) (Delarze R., 2008). Cet habitat

assez rare en Rhône-Alpes est encore fréquemment rencontré sur les abords des petits cours

d’eau comme le Risse, mais sa disparition progressive (aménagement des abords de cours

d’eau, endiguement, etc.) lui vaut un statut quasiment menacé (NT).

Photo Mégaphorbiaie minérotrophe montagnarde à Pétasite officinal et Cerfeuil hérissé

20

Mégaphorbiaie montagnarde neutrocline eutrophisée à Chaérophylle hirsute (Filipendulo

ulmariae-Petasition)

Cette mégaphorbiaie exubérante fait partie d’une unité écologique qui regroupe également

celle précédemment décrite (le Chaerophyllo hirsuti-Petasitetum hybridi). Celle-ci a cependant

été différenciée par son cortège floristique dominée par la Grande prêle (Equisetum telmateia)

avec l'Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum) et l'Epilobe hirsute (Epilobium hirsutum).

Elle se développe sur des substrats calcaires en situation mésohygrophile et thermophile

(relativement chaudes et moyennement humides) (Catalogue flore vasculaire de Rhône-

Alpes, 2014).

Ce milieu très productif permet une intense activité biologique et offre des ressources

importantes pour certains micromammifères (musaraignes) (Delarze R., 2008). Cet habitat

assez rare en Rhône-Alpes est encore fréquemment rencontré sur les abords des petits cours

d’eau comme le Risse, mais sa disparition progressive (aménagement des abords de cours

d’eau, endiguement, etc) lui vaut un statut quasiment menacé (NT).

Photo Mégaphorbiaie montagnarde neutrocline eutrophisée à Chaérophylle hirsute menacée par le solidage

3.2. Etat de référence de la flore patrimoniale

3.2.1. Présentation générale de la flore du Risse

Au total, 7 espèces patrimoniales ont été inventoriées. 1 espèce possède un intérêt majeur

(Epipactis microphylla) mais elle se situe en dehors du site d’études. Le choix a été faite de la

prendre en compte dans ce rapport et dans du choix du périmètre ENS.

Une seule espèce est d’intérêt national (Polemonium caeruleum). 2 espèces sont d’intérêt

régional (Epipactis microphylla, Polemonium caeruleum).

Le Circe intermédiaire, le Cyclamen d’Europe et le Peucédan d’Autriche ne sont reconnus que

d’intérêt départemental. Il est cependant important de les prendre en considération sur le site

et de suivre leur évolution.

Sur la zone humide de Mégevette, 4 saules remarquables ont été géo référencés. Il s’agit 3

Salix daphnoides et 1 Salix caprea. Tous font plus de 2 mètres de circonférence.

21

Tableau 3 : Liste des espèces rares sur les zones de prospection détaillée du Risse

Dénomination des statuts de protection : PRA = Protégé en Rhône-Alpes, LD = protégé en Haute-Savoie, LRRA-EN = Inscrite sur liste rouge Rhône-Alpes en danger d’extinction, LRRA-NT = Inscrite sur liste rouge Rhône-Alpes quasiment menacée ; LRRA-VU = Inscrite comme vulnérable sur liste la rouge Rhône-Alpes ; PN = Protection nationale.

3.2.2. Description de quelques espèces emblématiques présentes sur le Risse

Espèces liées aux milieux humides

Polémoine bleue (Polemoine caeruleum) – Protection nationale, régionale et départementale

La Polémoine bleue est une espèce vivace haute de 30 à 60 cm, à tige glabre, velue-

glanduleuse au sommet, formant des touffes. La tige est simple, rameuse dans le haut, portant

des feuilles alternes, composées de 6 à 12 paires de folioles ovales-lancéolées. Elle possède

de grandes fleurs bleues ou blanches à 5 pétales de 2 à 3 cm de diamètre formant une

panicule.

Elle est hygrophile, à tendance nitrophile et affectionne les prairies tourbeuses, les prairies

marécageuses et les bordures à hautes herbes des marais (Filipendulion).

Nullement spontanée en Haute-Savoie, cette espèce a d'abord été cultivée comme espèce

ornementale. Elle s'est ensuite échappée des jardins ou a été introduite dans des milieux

marécageux généralement situés au voisinage des habitations. La polémoine est connue dans

le Chablais (tourbière des Mouilles à Bellevaux (1970-2000, Jordan)), connue à Habère-Poche

au col de Terramont (Vautier, G). Elle persiste malgré la destruction des 4/5 de la plus belle

station départementale par l'aménagement urbain. L’espèce est également notée parfois loin

des habitations à Abondance, Bernex, Peillonex, Villard-sur-Boëge au bord de la Ménoge

(1999, Jordan).

Photo Polémoine bleue à la zone humide de Mégevette

Nom latin Nom français nb_pieds Commentaire Statut

Epipactis microphylla Epipactis à petites feuilles 1 Hors de la zone PRA+LDJ

Circaea x-intermedia Circe intermédiaire - Répartie sur toute la zone LC

Arctium tomentosum Bardane tomenteuse 25 Abroutis (pâturage) mais plante nitrophile LDJ

Polemonium caeruleum Polémoine bleue 1-10 PN+LRRA-NT+LDJ

Cyclamen purpurascens Cyclamen d'Europe 100 LDJ

Pteroselinum austriacum Peucédan d'Autriche 16 Envahi par Solidago gigantea LDJ

22

Espèces liées aux milieux secs

Bardane tomenteuse (Arctium tomentosum)-Protection départementale

Cette plante bisannuelle est haute de 60 à 120 cm. Ses feuilles grandes sont généralement

cordées, tomenteuses dessous, vert foncé dessus. Ses capitules sont généralement en

panicule ombelliforme. L’involucre est couvert d'un duvet aranéeux blanc, les bractées sont

ciliées, et l’intérieur est purpurin. Les fleurs sont purpurines et glanduleuses à l'extérieur.

Elle est nitrophile. On la trouve sur les bords des chemins, les pâturages, les abords des

fermes et des chalets d'alpage et les reposoirs (Arction lappae, Rumicion alpini).

L’espèce est fréquente et localement abondante dans le Chablais. Elle est rare en Bornes-

Aravis mais fréquente sur la commune du Reposoir, où cette espèce atteint sa plus haute

altitude. Dans le secteur granitique Mont-Blanc/Aiguilles-Rouges, cette espèce a été

découverte récemment dans la ville de Chamonix en 2004 (D. Jordan) puis observée

régulièrement jusqu'en 2010.

Photo Bardane tomenteuse à la zone humide de Mégevette

Cyclamen pourpre (Cyclamen purpurascens) - Protection départementale

Le Cyclamen d’Europe est une plante vivace et glabre, haute de 5 à 15 cm à souche formée

par un gros tubercule arrondi, brunâtre et muni de radicules. Toutes ses feuilles sont basilaires,

longuement pétiolées, réniformes ou arrondies en cœur, crénelées, vertes et marbrées de

blanchâtre dessus, pourpre en dessous. La fleur a 5 pétales oblongs et dressés, d’un beau

rose foncé et très odorante, portée par un pédoncule dressé, plus long que la feuille.

L’espèce est thermophile et calcicole. Son habitat est constitué des forêts plus ou moins

rocailleuses, notamment de hêtre (Lonicero-Fagenion, Cephalanthero-Fagenion), les pierriers

et parfois les rochers.

L’espèce est fréquente, localement abondante dans le Chablais, le nord et le sud de Bornes-

Aravis et des Bauges. Elle est rare et seulement localisée sur la bordure ouest du secteur

Haut-Giffre. L’espèce a été récoltée dans le secteur granitique Mont-Blanc-Aiguilles-Rouges à

Chamonix (1894, s-coll. G), cependant l'origine de la récolte est douteuse.

23

Le cyclamen pourpre se retrouve dans les

chaînons jurassiens (grand et petit Salève,

Vuache, montagne des Princes) et au pied

des reliefs des régions basses notamment

dans le bassin lémanique à Thonon-les-

Bains (forêt de Thonon et Saint-Disdille, la

vallée de l'Arve sur la plaine des Rocailles).

Photo Cyclamen pourpre dans les gorges du Risse

Peucédan d’Autriche (Peucedanum austriacum) - Protection départementale

Le Peucédan d’Autriche est une plante vivace glabre, haute de 50 à 120 cm. Sa tige est pleine

et cannelée. Ses feuilles sont vertes sur les deux faces, 3 à 4 fois divisées découpées en

lanières linéaires lancéolées. L’inflorescence est en ombelles de 10 à 20 rayons entourées de

bractées et bractéoles réfléchies à bord membraneux. Les fruits sont de forme comprimée

elliptique, à côtes marginales ailées.

L’espèce est xérothermophile, à tendance calcicole. On la trouve sur les pelouses rocheuses

(Seslerion), les prairies rocailleuses, les rochers, rocailles et pierriers stabilisés.

Cette apiacée spécifique à la Haute-Savoie est fréquente dans les hautes montagnes. Elle est

rare dans le secteur granitique Mont-Blanc-Aiguilles-Rouges où elle est présente sur une zone

restreinte dans le centre portant sur les Houches-Servoz-Chamonix et Saint-Gervais.

Photo Peucédan d’Autriche sur le secteur des gorges du Risse

24

Autres espèces

Epipactis à petites feuilles (Epipactis microphylla) - Protection régionale et départementale

L’Epipactis à petites feuilles est une orchidée grêle et très discrète, haute de 20 à 40 cm à tige

pubescente dans la partie supérieure. Ces feuilles lavées de pourpre sont peu nombreuses et

petites, de 2 à 4 cm de long et ne dépassant pas la longueur d’un entrenœud. 5 à 12 fleurs

sont disposées en une grappe unilatérale très lâche. Elles sont petites et violacées, faiblement

ouvertes et pendantes.

Cette espèce est thermophile et calcicole. Elle affectionne les milieux boisés frais à secs d'une

manière presque exclusive (en Haute-Savoie) en hêtraies thermophiles (Cephalanthero-

Fagenion) ou mésophiles (hêtraies-sapinières).

Elle est rare dans le Haut-Giffre, à Sixt, Passy et Magland ; assez rare dans le Chablais (sur

6 communes) et en Bornes-Aravis, à Sallanches (notée dès 1909 par Beauverd (G)), le

Bouchet, le Reposoir, Manigod, Thônes, et Marlens.

Historiquement, entre la fin du 19ème siècle et 1946, cet Epipactis a été collecté et indiqué dans

5 stations. Actuellement (depuis 1987), l'espèce a été observée sur 22 communes totalisant

36 stations. Deux seulement sont situées en réserve naturelle. Cette progression spectaculaire

est-elle due à une meilleure prospection ou est-ce le résultat du climat qui se réchauffe et qui

permet à cette orchidée thermophile de conquérir de nouveaux territoires ?

Photo Epipactis à petites feuilles

Circée intermédiaire (Circaea x intermedia) – Préoccupation mineur sur le plan régional et à surveiller

sur le plan départemental

Cette espèce est répandue et présente dans la plupart des secteurs géographiques du

département : elle est assez rare dans les hautes montagnes calcaires, exceptionnelle dans

le secteur granitique Mont-Blanc-Aiguilles-Rouges (présente aux Houches, dans les gorges

de la Diosaz (1993, Jordan)), rare dans les autres secteurs mais bien présente dans la ripisylve

des Usses sur Bassy, Desingy et Frangy (2006, Jordan) dans le bassin rhodanien.

La Circée intermédiaire est à l'origine un hybride des Circaea alpina et Circaea lutetiana mais

fixé qui se développe en toute indépendance de ses parents.

25

Il vit dans les bois frais humides : hêtraies (Galio-Fagenion), ripisylves (Fraxinion), ravins

boisés.

Photo de Circée intermédiaire sur une planche provenant du site internet luirig.altervista.org

26

3.3. Etat de référence des lépidoptères inventoriés sur la zone d’étude

28 espèces ont pu être inventoriées sur la zone d’études (tableau ci-dessous).

Nom binomial Nom vernaculaire Directive habitats

LR Europe LR France LR Rhône-

Alpes Observateur

Date d'observation

Abondance

Anthocharis cardamines

Aurore - LC LC LC GALLICE Emeric 18/07/2016 +

Polyommatus icarus Azuré de la bugrane - LC LC LC GALLICE Emeric 22/08/2016 3

Gonepteryx rhamni Citron - LC LC LC GALLICE Emeric 22/08/2016 +

Lycaena virgaureae Cuivré de la verge-d'or - LC LC LC GALLICE Emeric 22/08/2016 1

Melanargia galathea

Demi-deuil - LC LC LC GALLICE Emeric 18/07/2016 1

Coenonympha pamphilus

Fadet commun - LC LC LC GALLICE Emeric 18/07/2016 5

Aporia crataegi Gazé - LC LC LC GALLICE Emeric 18/07/2016 2

Apatura sp. GALLICE Emeric 19/07/2016 +

Argynnis aglaja Grand Nacré - LC LC LC GALLICE Emeric 18/07/2016 1

Thymelicus sylvestris

Hespérie de la houlque

- LC LC LC GALLICE Emeric 18/07/2016 5

Thymelicus lineola Hespérie du dactyle - LC LC LC GALLICE Emeric 18/07/2016 5

Mellicta athalia Mélitée du mélampyre - LC LC LC GALLICE Emeric 18/07/2016 1

Melitaea diamina Mélitée noirâtre - NT LC LC GALLICE Emeric 19/07/2016 +

Erebia aethiops Moiré sylvicole - LC LC LC GALLICE Emeric 22/08/2016 1

Argynnis adippe Moyen Nacré - LC LC LC GALLICE Emeric 22/08/2016 1

Maniola jurtina Myrtil - LC LC LC GALLICE Emeric 18/07/2016 4

Brenthis daphne Nacré de la ronce - LC LC LC GALLICE Emeric 19/07/2016 3

Brenthis ino Nacré de la sanguisorbe

- LC LC LC GALLICE Emeric 22/08/2016 1

Clossiana titania Nacré porphyrin - NT LC LC GALLICE Emeric 22/08/2016 2

Inachis io Paon-du-jour - LC LC LC GALLICE Emeric 22/08/2016 +

Limenitis camilla Petit Sylvain - LC LC LC GALLICE Emeric 19/07/2016 1

Pieris napi/bryoniae GALLICE Emeric 18/07/2016 3

Polygonia c-album Robert-le-Diable - LC LC LC GALLICE Emeric 19/07/2016 +

Argynnis paphia Tabac d'Espagne - LC LC LC GALLICE Emeric 18/07/2016 2

Pararge aegeria Tircis - LC LC LC GALLICE Emeric 22/08/2016 2

Aphantopus hyperantus

Tristan - LC LC LC GALLICE Emeric 18/07/2016 5

Vanessa atalanta Vulcain - LC LC LC GALLICE Emeric 19/07/2016 1

Papilio machaon Machaon - LC LC LC GALLICE Emeric 22/08/2016 +

Tableau 3 : Liste des espèces inventoriées sur le site Statut de protection : NT : Potentiellement menacée ; LC : Non menacée. Abondance : + : 1 individu ; 1 : 2 à 5 individus ; 2 : 5 à 15 individus ; 3 : 15 à 30 individus ; 4 : 30 à 50 individus ; 5 : plus de 50 individus

Aucune espèce d’intérêt, protégée ou communautaire n’a pu être relevée.

27

3.4. Etat de référence de l’avifaune inventoriée sur les gorges du Risse

La liste des espèces d’intérêt patrimonial relevée dans les gorge du Risse est présentée dans

le tableau ci-dessous, avec le statut de protection.

Tableau 4 Liste d’espèces d’oiseaux patrimoniaux 2017

Une seule espèce d’intérêt communautaire et classée comme Vulnérable en Haute-Savoie a

été inventoriée : le Faucon Pèlerin (cartographie du nid en annexe). Les autres espèces

observées n’ont pas un statut préoccupant mais sont considérées comme patrimoniales car

elles sont inféodées aux milieux rupestres.

Photo de Faucon pèlerin Photo d’Hirondelle des rochers

Photo de Tichodrome échelette Photo de Grand corbeau

Tableau 5 de l’état reproductible des espèces patrimoniales

Nom binomial Nom vernaculaire Directive oiseaux Protection France LR Monde LR Europe LR France LR Rhône-Alpes

Nom binomial Nom vernaculaire Directive oiseaux Protection France LR Monde LR Europe LR France LR Rhône-Alpes

Ptyonoprogne rupestris Hirondelle de rochers - Art. 3 LC LC LC LC

Falco peregrinus Faucon pèlerin Ann. 1 Art. 3 LC LC LC VU

Tichodroma muraria Tichodrome échelette - Art. 3 LC LC LC LC

Corvus corax Grand Corbeau - Art. 3 LC LC LC LC

Nombre de repro Étiquettes de colonnes

Étiquettes de lignes certaine possible probable Total général

Faucon pélerin 1 1

Grand corbeau 1 1

Hirondelle des rochers 1 1

Tichodrome échelette 1 1

Total général 1 2 1 4

28

La reproduction couple de Faucon pèlerin a été avérée en 2017. Un couple de Grand corbeau

a été observé plusieurs fois, mais nous n’avons pas trouvé le nid. Pour les deux espèces, il

est possible qu’elles nichent, mais l’arrêt des inventaires début mai nous n’a pas permis de le

certifier.

3.5. Etat de référence des reptiles inventoriés sur les gorges du Risse

Seules deux espèces ont été relevées : le Lézard des murailles et la Couleuvre à collier. Les

dates d’inventaire pourraient expliquer ce manque de données : l’inventaire a débuté en juillet

2016 (dépôt des plaques) et s’est arrêté en mai 2017, date précoce pour l’arrêt de ce type

d’inventaire.

Les données obtenues ne peuvent malheureusement pas être exploitées car le manque de

données fiables ne permet pas d’établir un état de référence de qualité de l’état de population

des reptiles dans les gorges du Risse.

Tableau 6 liste des reptiles inventoriés dans les gorges du Risse

Le tableau ci-dessous présente les résultats par plaque à reptiles. Toutes les plaques ont

permis au moins une fois d’abriter un animal pendant notre relevé. La méthode et le choix des

milieux échantillonnés semblent donc être corrects.

Tableau 7 des données obtenues par plaque à reptiles

3.6. Etat de référence des odonates inventoriés sur la zone humide de Mégevette

Aucune espèce n’a été contactée sur la zone humide de Mégevette.

L’absence d’espèces au niveau de la zone humide de Mégevette peut s’expliquer par la très

faible présence de milieux favorables et l’altitude (900 m) qui peut constituer un frein au

développement d’un certain nombre d’espèces.

Nom binomial Nom vernaculaire Directive habitats Protection France LR Monde LR Europe LR France LR Rhône-Alpes

Podarcis muralis Lézard murailles Ann. 4 Art. 2 LC LC LC LC

Natrix natrix Couleuve à collier - Art. 2 LC LC LC LC

Nombre de Remarques Numéros des plaques

Résultats PA1 PA2 PA3 PA4 PB1PB2PB3PB4PC1PC2PC3PC4Total général

rien le 22.08.16 et le 19.03 et 17.05.17 1 1

rien le 22.08.16 et le 19.03 et 10.04 et 17.05.17 1 1 1 1 1 1 6

un Lézard en fuite et Mulot sylvestre 1 1

un Lézard des murailles 1 1

un Lézard des murailles le 10.04 et 17.05.17 et et un Mulot sylvestre le 17.05 1 1

un Mulot sylvestre 1 1

une Couleuvre à collier, jeune taille d'environ 30 cm 1 1

Total général 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 12

29

3.7. Synthèse espèces et milieux d’intérêts

Tableau 8 de synthèse de l’état de référence

Zones de prospection détaillée

Faune Flore Habitat

Zone humide de Mégevette

Aucune espèce remarquable n’a été contactée

Arctium tomentosum, Circaea x-intermedia, Epipactis microphylla,

Epipactis microphylla, Polemonium caeruleum

Mégaphorbiaie minérotrophe montagnarde à Pétasite officinal et Cerfeuil hérissé, Cours d'eau avec ripisylve caducifoliée mixte

Les gorges du Risse Couleuvre à collier, Faucon pelèrin, Hirondelle des rochers, Tichodrome échelette, Grand corbeau

Arctium tomentosum, Cyclamen purpurascens, Pteroselinum austriacum

Cours d'eau et bancs d'alluvions à végétation pionnière éparse

Le Risse aval Non prospecté Non prospecté Aulnaie glutineuse - Frênaie alluviale à Reine des prés et grandes Laîches, Cours d’eau avec ripisylve de Saules et d’aulnes, Magnocariçaie, Foret alluviale a Frênes, Aulnes et Saules, des rivières a débit rapide, Cours d'eau, bancs d'alluvions a végétation pionnière éparse et Saulaies buissonnantes

Bibliographie pour le site du Risse

Nom de la donnée Type (SIG/Etudes) Année de production Description sommaire

Contrat de rivière Giffre et Risse-SM3A Etudes 2012

Etude préalable au contrat de rivière Giffre (cf.onglet Risse) Etudes

Fiches actions du contrat de rivière Giffre Etudes Fiches : B.4.1.7; B.4.1.14; B.1.1.3

Données ZNIEFF Etudes Fiches des différentes ZNIEFF

Données naturalistes des études citées ci-dessous SIG

Données invasives SIG

LIDAR SM3A SIG 2015

Périmètre d'étude SIG 2015

Données PIFH SIG divers

Etude ENS préalable CC4R Etudes 2015

Etudes préalables aux contrats verts et bleus Bargy Glières Môle Etudes 2014

Concerne uniquement (CC4R : Cf données Arve pour lien téléchargement) Ensemble des enjeux corridors connus

Fiches actions des contrats Salève Voirons et BGM Etudes 2016

Etude hydraulique et géomorphologique du bassin versant du Fillian - RTM74/ONF Etudes 2013

Plan de gestion Marais des Tattes établi par l'ONF Etudes 2014

Plan de gestion Marais d'Entreverges établi par l'ONF Etudes 2014