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Bullen trimestriel dinformaons de la Mission de lOIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.- Déc. 2017 OIM BURKINA FASO Migrations au Burkina Faso: Le projet pour la protection et la réintégration des migrants est lancé

OIM au urkina Faso N°00 Oct. Déc. 2017 d... · 1 ulletin d’infomations de l’OIM au ukina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017 ulletin trimestriel d’informations de la Mission

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1 Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017

Bulletin trimestriel d’informations de la Mission de l’OIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.- Déc. 2017

OIM BURKINA FASO

Migrations au Burkina Faso:

Le projet pour la protection et la

réintégration des migrants est lancé

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2 Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017

Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso

Lettre aux lecteurs

Chers partenaires, Chers lecteurs, En ce début d’année, c’est un devoir et aussi un réel plaisir pour moi de vous présenter au nom du personnel de l’Organisation Internationale pour les Migrations au Burkina Faso, et en mon nom

propre, les vœux de santé, de paix et de succès en 2018. Le contexte socio-politique, économique et sécuritaire du Burkina Faso et des pays limitrophes, en période de profondes transformations, nécessite plus que jamais un effort de compréhension dans tous les domaines. Nombreux sont les défis auxquels le Gouvernement, les partenaires internationaux, la population et autres acteurs doivent se confronter. 2017 a été une année particulièrement marquée par une crise migratoire sans précédent.

Dans ce contexte, l’année qui s’est écoulée a été très riche en activités pour la Mission de l’OIM au Burkina Faso avec diverses réalisations grâce à l’engagement de tous les acteurs sur le terrain et du soutien de nos partenaires.

Nous sommes très heureux de vous présenter dans ce premier numéro de notre bulletin électronique d’information, quelques actions phares qui se sont déroulées pendant cette période. Ce bulletin qui est le fruit d’un travail collectif de tous les membres de notre équipe, a été conçu avec pour objectif d’informer sur les différentes actions en matière de migration et partager les expériences recueillies sur le terrain des opérations. Nous espérons que vous prendrez plaisir à le lire et à nous contacter pour plus d’informations. Bonne lecture !

Abibatou WANE, Chef de Mission

Migrations au Burkina Faso: le projet pour la

protection et la réintégration des migrants est

lancé…………………………………………………………………….…P.3

La campagne de l’OIM et l’Agence Italienne pour la

Coopération au Développement contre la migration

irrégulière dans la région du Centre-Est………….....….p.4

Dialogue démocratique sur la migration: Abibatou

WANE partage la vision de l’OIM…………………..……...p.5

Retour volontaire de 178 migrants burkinabè de la

Libye…………………………………………..……..………...…...…..p.6

Lilian Thuram et Didier Awadi aux côtés des migrants

burkinabè rentrés de la Libye………………..……….……...p.7

Journée Internationale des Migrants 2017: un film

pour sensibiliser le public…………………….........………...p.8

Le Gouvernement burkinabè lance officiellement le

MIDAS avec l’appui de l’OIM …………………….……...…..p.9

Lutte contre la traite des personnes au Burkina Faso: le

manuel de formation des formateurs sur la protection

des victimes est validé…………………………………………..p.10

Retour volontaire de migrants burkinabè: l’expérience

d’Ali Bancé ………………………………………………………….p. 11

Points de contact presse: - B. Emmanuel KANSIE, Assistant en communication Email: [email protected]; tél: (+226) 74938024 - Judicael G.K. LOMPO, Assistant en Communication Email: [email protected]; Tél: (+226) 57959562

Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso

sommaire

Page 3: OIM au urkina Faso N°00 Oct. Déc. 2017 d... · 1 ulletin d’infomations de l’OIM au ukina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017 ulletin trimestriel d’informations de la Mission

3 Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017

Migrations au Burkina Faso: Le projet pour la protection et la réintégration

des migrants est lancé

D’une durée de trois ans, ce projet financé par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union Européenne pour l’Afrique (FFUE) pour un montant de 8,3 millions d’euros soit 5,5 milliards de FCFA, contribuera à la protection, au retour et à la réintégration durable des migrants retournés ainsi qu’au renforcement de la gouvernance des migrations.

Il permettra aussi d’apporter une assistance aux migrants les plus vulnérables venant de pays tiers, et des accompagnements pour ceux qui sont en transit et bloqués sur le territoire Burkinabè.

Pour la Chef de Mission de l’OIM au Burkina Faso, ce projet vient à point nommé. « A une époque où le nombre de décès, d’exploitations et d’abus enregistrés sur la route migratoire de la Méditerranée

atteignent des records, promouvoir une migration sûre et informée, protéger et assister les migrants en route ou bloqués, et apporter une assistance au retour volontaire et à la réintégration, sont plus importants que jamais », a déclaré Mme Abibatou Wane.

Pour l’année 2017, 992 Burkinabè ont pu rentrer volontairement de la Libye avec l’aide du Gouvernement, de l’OIM et de l'Union Européenne.

Selon le Chef de la Délégation de l’Union Européenne, Jean Lamy, « c’est un projet qui vise aussi à offrir des perspectives d’emploi aux personnes qui sont tentées par l’émigration, qui vise à accompagner les migrations régulières pour le développement ».

Avec le soutien de l’OIM au Burkina Faso, les activités de réintégration

communautaire prévues dans le projet permettront de renforcer les initiatives de développement communautaire déjà existantes en offrant la possibilité aux migrants retournés ainsi qu’aux migrants potentiels et communautés locales de participer au développement de leurs villes et villages.

Le volet « sensibilisation » du projet contribuera à informer et à renforcer le niveau de connaissance des migrants, des migrants potentiels et des communautés locales sur les risques de la migration irrégulière. Le projet devrait également permettre de renforcer la collecte et l’analyse des données migratoires en vue de soutenir une conception de politiques et programmes adaptés au contexte burkinabè.

En marge de la célébration de la Journée internationale des migrants, la Secrétaire d’Etat Chargée de l’Aménage-

ment du Territoire, Pauline Zouré, le chef de la Délégation de l’Union Européenne au Burkina Faso, Jean Lamy et le

Chef de Mission de l’OIM, l’Agence des Nations Unies pour les migrations au Burkina Faso, Abitatou Wane, ont pro-

cédé le lundi 18 décembre 2017 à la signature et au lancement de l’Initiative conjointe Union Européenne – OIM

pour la protection et la réintégration des migrants au Burkina Faso.

Participants à la cérémonie de lancement Présentation du document de projet OIM –FFUE par les signataires

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4 Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017

La campagne de l’OIM et de l’Agence Italienne pour la Coopération au Dévelop-

pement en contre la migration irrégulière dans la région du Centre-Est

Afin de réduire les risques liés à la migration irrégulière, l’Agence Italienne de la Coopération au Développement et l’Organisation internationale pour les Migrations ont mené du 13 novembre au 4 décembre 2017, une vaste campagne de sensibilisation sur cette thématique dans la région du Centre-Est.

L’objectif était de sensibiliser les populations de la région sur les risques liés à la migration irrégulière et stimuler l’intérêt des jeunes pour l’entreprenariat et le développement d’activités génératrices de revenu comme alternative à la migration irrégulière.

Selon Marie Stella NDIAYE, chargée du projet « Jeunes, Emplois et Migration (JEM Centre-Est) à l’OIM, il s’agissait d’insister sur le parcours et le vécu des migrants qui ont tenté l’aventure en mettant en exergue les témoignages et tout ce qui permettra au public de voir le cheminement de ces migrants . « Nous ne sommes pas là pour vous dire de ne pas partir. Mais, nous sommes là pour vous dire que la réussite et le développement n’ont pas d’appartenance géographique ;

nous pouvons tout autant réussir à l’extérieur que dans notre propre pays » précise-t-elle.

La sensibilisation s’est faite à travers une caravane conduite par Cinémarena et qui a parcouru les villages pour des projections de films sur la migration irrégulière. Chaque séance de sensibilisation consistait en une animation musicale suivie de projection de vidéos d’animation. Ensuite vient la présentation du projet JEM Centre-Est et de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement. La dernière partie consistait en la projection de la vidéos « Il est temps d’ouvrir les yeux » et du film documentaire « Le piège » d’Alexandre DEREIMS.

Les projections sont suivies de débats au cours desquels les

participants donnent leurs opinions et des témoignages de ce qu’ils ont vécu comme expérience de la migration irrégulière.

La projection des vidéos est renforcée par un sketch et un micro-trottoir dont les acteurs sont issus du village concerné.

Dans tous les villages, le public est resté très attentif aux messages. « Je pleurais quand je regardais le film. […] J’étais une jeune femme quand mon mari partait en Italie. Je suis restée seule jusqu’à la ménopause sans avoir un enfant.» témoigne une vieille femme à la fin du film dans le village de Boura.

Vingt-deux (22) villages de la région ont été touchés par la sensibilisation.

Pour Yaser Mohamed qui représentait la Coopération Italienne au Développement, la campagne a atteint ses objectifs. « Je crois que c’est une bonne campagne. Nous avons eu beaucoup de participations, en moyenne 500 à 600 personnes par séance. Aussi, il y a eu beaucoup d’intervenants aux débats. À la fin de chaque soirée, plusieurs personnes viennent nous remercier et nous confirmer que les séquences montrées dans la vidéo sont vraies», confiait-t-il.

Populations mobilisées lors de la séance de projection de Zigla-Koulpélé

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5 Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017

Dans le cadre du festival Ciné Droit Libre qui se déroulait du 9 au 16 décembre 2017, l’association SEM FILMS avec l’appui de l’OIM et d’autres partenaires, a organisé le 10 décembre 2017 à Ouagadougou, un dialogue démocratique sur la migration. Présidé par le Directeur du Centre pour la Gouvernance Démocratique, Thomas Ouédraogo, ce panel, tenu au Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC) a réuni plusieurs personnalités de la société civile, des membres d’associations actives dans le domaine de la migration et des étudiants etc.

Les communications ont porté sur quatre sous thèmes de la migration, notamment les causes et les conséquences de la migration, la stratégie nationale de la migration au Burkina Faso, les violations des droits des migrants et la politique de l’Union Européenne en matière de migration. Au cours du panel, la Chef de mission de l’OIM au Burkina Faso, Abibatou Wane a fait

une communication sur les violations des droits des migrants en mettant en exergue la situation des migrations dans le monde, le cadre normatif et les instruments internationaux relatifs aux droits des migrants, l’état des lieux des violations des droits des migrants , quelques approches et leurs limites avant de suggérer quelques actions permettant de répondre aux problèmes liés à la migration.

Pour Abibatou Wane, l’OIM en tant qu’actrice essentielle dans le domaine de la migration et de la mobilité́ humaine, contribue de manière déterminante à la protection des droits des migrants et aux activités opérationnelles concernant les migrants, les personnes déplacées et les communautés touchées par la migration, y compris la réinstallation et des retours.

Sa vision est que la migration doit être un choix et non une nécessité. « Pour que les migrations soient source de développement

économique et social pour la société, il est impératif qu’elles se fassent de façon sûre et ordonnée » souligne-t-elle dans sa présentation. Les questions des participants au panel lui ont permis de mieux expliquer les domaines d’intervention de l’OIM au Burkina Faso.

Quant à Dr Fernand Ouédraogo, il a rappelé le caractère historique des migrations, leurs causes et leurs conséquences. Sa communication a été renforcée par celle du Directeur Général de l’Economie et de la Planification, Gustave Bambara sur la stratégie nationale de migration 2016-2025 qui a mis en relief les axes stratégiques de cette stratégie et les résultats attendus.

Le représentant de l’Union Européenne, José Sanchez, a souligné les efforts et les actions de l’Union européenne pour soutenir les Gouvernements africains dans la gestion de la crise migratoire dans la méditerranée.

Dialogue démocratique sur la migration: Abibatou Wane partage la vision de l’OIM

Participants au dialogue démocratique tenu au Conseil Burkinabè des Chargeurs

Abibatou Wane, Chef de Mission OIM Burkina Faso, présentant aux participants, la vision de l’OIM en matière de migration

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6 Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017

L’Agence des Nations Unies pour les migrations (OIM) et le Gouvernement burkinabè, avec le soutien de l’Union

Européenne ont accueilli le 13 décembre 2017 à l’Aéroport International de Ouagadougou, 178 migrants

Burkinabè en provenance de la Libye

Retour volontaire de 178 migrants burkinabè de la Libye

A bord de l’avion, se trouvaient 178 migrants y dont 19 femmes et 9 mineurs. Après les formalités policières d’enregistrement à l’aéroport, les migrants de retour volontaire ont été hébergés au centre de transit sis au quartier Somgandé de Ouagadougou, où ils ont pu bénéficier des premiers soins nécessaires.

Une équipe multidisciplinaire, composée de volontaires de la Croix-Rouge, de l'OIM, de représentants de la société civile et du Conseil National pour le Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR), leur ont fourni des conseils, une assistance psychosociale et des soins médicaux d'urgence. Par la suite, ils ont reçu un kit contenant des articles de toilette et de l’argent de poche pour couvrir les frais de transport jusqu’à leur

domicile respectif.

Dans les mois qui suivent, les migrants de retour recevront, pour ceux qui en ont besoin, une assistance psychosociale, une intermédiation communautaire, un soutien pour l’auto-emploi via des activités génératrices de revenus et des formations ainsi que la réintégration adaptée à leurs besoins, leurs compétences professionnelles, leurs motivations, à leur zone d’installation.

L’OIM, avec le CONASUR, procédera à un suivi rapproché avec son équipe mobile d’assistants à la réintégration et les partenaires techniques, dans des zones enregistrant un taux important de départs et de retours.

A travers ces initiatives, l’OIM veut

accompagner le Gouvernement du Burkina Faso dans ses efforts d’offrir des alternatives et des solutions durables aux migrants revenus dans leur pays d'origine.

Depuis le début de l’année 2017, le Burkina Faso a enregistré 992 retours volontaires de la Libye avec l’aide de l’OIM et de l'Union Européenne.

Ce retour s’inscrit dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

Officiels à l’aéroport international de Ouagadougou pour l’accueil

des migrants Les migrants sont arrivés à bord d’un vol spécial affrété par l’OIM

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7 Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017

Au cours de leur visite, les deux stars ont apporté un soutien moral aux migrants et les ont sensibilisés sur la migration irrégulière.

D’abord Thuram et Awadi à leur arrivée au centre de transit des migrants sis dans le quartier Somgandé à Ouagadougou, ont échangé avec les migrants sur leurs parcours et leurs ambitions.

Ensuite, ils les ont exhortés à garder espoir et à cultiver le goût pour le travail local comme alternative à la migratoire irrégulière, qui comporte beaucoup de risques.

« Nous avons pu discuter avec quelques frères qui nous ont expliqué un peu leur parcours. Pour moi, c’est ce qui est important, parce que si nous devons faire un plaidoyer et parler en leur nom,

nous devons savoir de quoi nous parlons », a lancé Didier Awadi à l’issue de la visite.

Pour Lilian Thuram, ces migrants sont des héros pour avoir survécu à des conditions très difficiles. Maintenant, ils devraient utiliser cette énergie pour bâtir un avenir dans leur propre pays. « Les jeunes générations doivent être fortes et utiliser leurs compétences et leur savoir-faire pour le futur de leur pays d’origine », renchérit-il.

Ses propos sont corroborés par ceux de Bertrand Traoré, un jeune migrant. « On a vraiment besoin de leur soutien. S’ils nous soutiennent, on ne va pas aller se tuer dans la Méditerranée. Il y a des gens très bien instruits parmi nous. Mais ils manquent de moyens et se trouvent contraints d’aller se faire maltraiter

ailleurs », lançait-il.

Touché par le récit des jeunes Burkinabè et de leur expérience en Libye, Lilian Thuram les a encouragés à partager leurs histoires avec leurs amis et communautés afin de lutter contre les messages véhiculés présentant l’Europe comme un Eldorado.

Lilian Thuram et Didier Awadi aux côtés des migrants burkinabè rentrés de la Libye

Le mercredi 13 décembre 2017, 178 migrants sont rentrés de la Libye grâce aux efforts conjugués de l’OIM, du

Gouvernement burkinabé et de l'Union Européenne. Afin de leur apporter un soutien moral, l’ancien footballeur

international français Lilian Thuram et le rappeur activiste Sénégalais Didier Awadi, invités au Burkina Faso dans

le cadre du festival Ciné Droit Libre organisé par l’association SEM FILMS, leur ont rendu visite au centre de transit

à Ouagadougou.

Lilian Thuram particulièrement attentif à la

situation des migrants enfants

Au Centre de transit, Lilian Thuram et Didier Awadi ont réconforté les

migrants par leur visite

Lilian Thuram accueilli par le Chargé de Projet à l’OIM, Andreas De

Boer à son arrivée au Centre de transit des migrants

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8 Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017

Ce 18 décembre , l’OIM au Burkina Faso a marqué la célébration de la Journée Internationale des Migrants (JIM) sous le thème: « Ensemble, respect, sécurité et dignité pour tous ».

Selon les statistiques de l’OIM, une personne sur sept dans le monde est un migrant. En 2017, plus de 3,086 migrants ont trouvé la mort ou ont disparu en voulant traverser la Méditerranée pour rejoindre l'Europe. La crise migratoire touche presque tous les pays du monde.

Ces derniers temps, de nombreux migrants burkinabè rentrés de la Libye. Nombre d’entre eux sont vulnérables et ont besoin d’un accompagnement pour leur réintégration. « Nous devons offrir un espoir à ceux qui vivent dans la misère économique, proposer des voies légales à davantage de migrants ou des possibilités de migration circulaire à ceux qui souhaitent travailler et rentrer chez

eux, car si nous ne trouvons pas de solutions, les passeurs le feront pour nous, au détriment de la vie humaine et du tissu social » interpelle, Abibatou Wane, Chef de Mission de l’OIM au Burkina Faso.

De ce fait, la commémoration de la journée internationale des migrants constitue une belle opportunité pour sensibiliser l’opinion publique sur la situation. Plus de 120 personnalités dont des membres du Gouvernement, des représentants des organisations internationales, des membres du corps diplomatique et des représentants de la société civile étaient présentes à la cérémonie qui coïncide avec la deuxième édition du Festival International du Film sur la Migration dont l’objectif est d’informer et de sensibiliser sur les thèmes relatifs à la migration.

Après les discours, elles ont suivi avec attention le film documentaire « Wallah, je te jure » de Marcello.

Toutes ces communications visaient à mieux transmettre le message essentiel sur la migration. « Cela nous permet de sensibiliser encore plus les populations afin qu’elles se rendent compte qu’emprunter ces voies risquées peut les mettre aux mains des passeurs et les amener vers la mort », précise Abibatou Wane.

Selon le Ministre délégué, auprès du Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, Rita Solange Agneketom, le Gouvernement a pris des mesures pour une meilleure gestion des flux migratoires au Burkina Faso. « Nous avons adopté une stratégie nationale de la migration afin de mieux gérer nos migrations et d’éviter que cela ne soit entaché de drame comme nous le voyons ailleurs » explique-t-elle.

Journée Internationale des Migrants 2017: un film pour sensibiliser le public

Dans le cadre de la journée internationale des migrants et du festival international de film sur la migration, le Bureau de l’OIM au Burkina Faso a organisé le lundi 18 décembre 2017 à Ouagadougou, une projection de film documentaire sur la migration. L’objectif visé était de sensibiliser le public sur les risques de la migration irrégulière dans le pays.

Le Ministre délégué, Chargé de la Coopération régionale et des

Burkinabè de l’Extérieur, Rita Solange Agneketom

Environ, une centaine de personnes ont assisté à la projection de film suivi

de théâtre et de slam à l’Institut Français

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9 Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017

Ce lancement de MIDAS s’inscrit dans le cadre du projet « Renforcement de la sécurité des frontières au Burkina Faso » mis en œuvre par la police des frontières et l'OIM. Le projet vise à renforcer les capacités opérationnelles et techniques des structures et des acteurs de la gestion des frontières, en particulier la police des frontières, et à soutenir la collaboration entre les forces de sécurité et les communautés frontalières.

Il fait suite au projet « Gestion coordonnée des frontières au Mali, au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie », également financé par le Gouvernement du Japon, qui a favorisé l'installation du MIDAS dans trois postes frontaliers en 2016.

Pour l’Ambassadeur du Japon au Burkina Faso, SEM. Tamotsu IKEZAKI, « les trafics d’armes et de

stupéfiants, la criminalité transfrontalière et les récentes actes de terrorisme ont, une fois de plus, souligné la nécessité et l’urgence de la gestion intégrée des frontières à travers la promotion d’une approche régionale, en matière de gestion de la migration».

Le MIDAS est un système d'information de gestion des frontières conforme aux normes internationales et permettant la collecte, le traitement, le stockage et l'analyse des données des voyageurs en temps réel à travers un vaste réseau aux frontières d'un pays. Cela permet une gestion plus efficace des personnes entrant et quittant le territoire, tout en fournissant une base statistique solide pour les politiques et stratégies migratoires. Pour le Burkina Faso, le MIDAS permet une interconnexion et un échange de données sur les flux migratoires

entre tous les postes dotés du système et le siège de la police des frontières.

Le Ministre de la sécurité, Simon COMPAORE a salué l’initiative en ces termes: «le MIDAS est incontestablement un outil technologique de pointe, dont l’exploitation judicieuse conduira à l’amélioration du contrôle aux frontières dans le cadre de la lutte contre la criminalité transfrontalière, la traite des personnes, le trafic des migrants, avec l’existence de groupes terroristes dans la sous-région qui se sont investis dans ces domaines ». A l’issue de la cérémonie, les autorités ont visité le poste de police frontière de Dakola où elles ont assisté à une démonstration du fonctionnement du système MIDAS.

Le Gouvernement burkinabè lance officiellement le MIDAS avec l’appui de l’OIM

Le gouvernement burkinabè a lancé (29/09), le Système d'analyse des données et des informations migratoires (MIDAS) au poste de police frontière de Dakola, à la frontière entre le Burkina et le Ghana. Installé avec le soutien financier du Japon, MIDAS permettra au Burkina Faso de mieux gérer les mouvements de personnes et de biens à travers ses frontières.

Officiels à la cérémonie de lancement du MIDAS à Dakola Commissaire Sibiri Nikièma démontrant le fonctionnement du

MIDAS aux autorités

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10 Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017

19 personnes de différents départements ministériels, des agences du Système des Nations Unies au Burkina Faso et des Organisations de la société civile intervenant dans le domaine de la protection ont pris part à cette rencontre présidée par Lamoussa Jean Pierre Koudougou, Directeur des Etudes et des Statistiques Sectorielles du Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille. Ces modules de formation de formateurs sur la traite de personnes avaient été élaborés afin de renforcer les capacités des juges, procureurs, responsables de l’application de lois, des travailleurs sociaux et les fonctionnaires burkinabés à l'étranger pour une meilleure

protection des victimes de la traite des personnes. Au cours de l’atelier, la consultante principale a d’abord présenté le document du manuel aux participants qui ont examiné les différents modules. La présentation a été suivie d’échanges qui ont permis aux acteurs d’apporter des amendements, de faire des recommandations et de valider le manuel. il comporte quatre (04) modules généraux et de trois (03) modules spécifiques. Les flux migratoires cachent souvent des situations d’exploitation, de trafic illicite ou de traite des personnes. Plusieurs migrants deviennent victimes de trafic dans leur périple. C’est pour

répondre aux besoins de renforcement de capacités des acteurs de la protection que ce manuel a été conçu. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet «Lutte contre la traite des êtres humains au Burkina Faso à travers le renforcement du cadre national et des capacités en identification des victimes et l’amélioration de la collecte des données» financé par le Département d’Etat Américain. L’objectif global visé à travers ce projet est de renforcer le cadre de gestion de la lutte contre la traite des personnes au Burkina Faso. Il permettra également d’entreprendre des actions en vue d’améliorer la collecte et le partage d’information en collaboration avec l'Institut national de statistique ainsi que des formations ciblées sur l'identification des victimes. Pour l’ensemble des acteurs, ce manuel apporte déjà une grande satisfaction parce qu’il constitue un document de référence pour tous ceux qui interviennent dans la protection des victimes de la traite des personnes au Burkina Faso. La suite du projet prévoie la mise en place d’un pool de formateurs qui organiseront des sessions de formation des formateurs sur le terrain.

Lutte contre la traite des personnes au Burkina Faso: le manuel de formation

des formateurs sur la protection des victimes est validé

Le manuel de formation des formateurs sur la protection des victimes de la traite au Burkina Faso a été validé. C’était au cours d’une rencontre entre les principaux acteurs de la lutte contre la traite des personnes , tenue le vendredi 17 Novembre 2017 à Ouagadougou.,

Participants à l’atelier de validation du manuel de formation des formateurs sur la

protection des victimes de la traite au Burkina Faso

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11 Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017

Je m’appelle Ali Bancé. Je viens de

la région du Centre-Est du Burkina

Faso. Mes parents sont tous des

cultivateurs. Dans ma famille, je

suis l’ainé.

Je suis allé en Lybie le 18 juin 2015

parce que mes parents sont

pauvres. Ils n’ont rien. J’ai décidé

d’y aller afin de chercher de

l’argent pour continuer en Europe

parce que je pensais qu’en Europe,

la vie serait meilleure qu’au

Burkina Faso.

Lorsque j’ai quitté mon village, je

suis aller à Ouagadougou où j’ai

pris un car pour me rendre au

Niger. J’ai passé 5 jours au Niger

avant de prendre la route pour

l’Algérie et j’ai mis 5 jours pour

traverser l’Algérie et aller en Lybie.

Arrivé en Libye, j’y ai passé 2 ans

au cours desquels je passais mon

temps à faire toutes sortes de

besogne; même pour vider les WC,

j’étais prêt à le faire.

La vie est très dure en Libye.

Quand tu finis, le travail, on ne te

paie pas. Et quand tu réclames ton

argent, on te menace avec un

pistolet et on te dit de partir si tu

tiens à ta vie. J’ai beaucoup

souffert là- bas. J’ai fait 2 mois en

prison. Je ne peux pas vous

raconter tout ce que j’ai vécu en

prison. Il n’y avait pas de

nourriture ni d’eau à boire. Le

matin, on nous donnait un

morceau de pain avec un peu

d’eau à boire. Et c’est tout pour la

journée jusqu’au lendemain matin.

Pour te libérer de la prison, on te

demande de payer de l’argent.

Quelqu’un qui est en prison et qui

ne travaille pas, comment peut-il

gagner de l’argent ? On nous

donnait un téléphone, puis on

nous demandait d’appeler un

parent pour qu’il envoie de

l’argent pour notre libération. Ce

qui se passe en Libye, c’est la

traite des humains. De la manière

dont nous chassons les animaux

sauvages au village, c’est de cette

même manière qu’on chasse les

migrants là-bas.

C’est grâce à l’OIM que nous

sommes revenus au Burkina Faso.

Je veux remercier l’OIM, parce

qu’elle nous a sauvé la vie.

Maintenant que je suis de retour

dans mon pays, je suis prêt à

travailler. Avant, j’étais un vendeur

de bétail. Je payais des moutons

que je revendais. Si je gagne de

l’argent aujourd’hui, je compte

reprendre mon activité de

commerce.

Retour volontaire de migrants burkinabè : l’expérience d’Ali Bancé

Originaire de la région du Centre-Est du Burkina Faso, Ali Bancé, est un jeune qui a fait l’expérience de la migration irrégulière.. Rentré de la Libye n septembre 2017 , il raconte dans ce témoignage son parcours, ce qu’il a vécu et ses perspectives après le retour au bercail.

Ali Bancé, jeune migrant rentré volontairement de la Libye en septembre 2017

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12 Bulletin d’informations de l’OIM au Burkina Faso - N°00 - Oct.– Déc. 2017

Bureau de l’OIM au Burkina Faso 01 BP 6067 Ouagadougou 01,

Quartier Ouaga 2000 Arrondissement 12, Secteur 52

Tél : +226 25374038 Email : [email protected]

Site web: www.iom.int

Nous exprimons nos sincères remerciements et notre gratitude

à tous nos partenaires pour leur soutien et collaboration

« La migration n’est pas un problème

à résoudre, mais une réalité à gérer »

William Lacy Swing,

Directeur Général de l’OIM