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Olympic Games...le Ministre des Sciences et des Arts Ad. MAX, bourgmestre de Bruxelles; Ministre d'Etat Lt. Général DRUBBEL, commandant la Ile Division d'Armée le Gouverneur d'Anvers

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J E U X d e l a V l l e m e O L Y M P I A D E

ooooooo

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P R E F A C E

Le Comité Exécutif des Jeux d'Anvers, désireux de faire

une oeuvre analogue à celle des Comités de Londres et de Stock­

holm et d'offrir un souvenir durable à tous ceux qui s'intéressent

au développement de l'éducation physique en général et à la réno­

vation des Jeux olympiques en particulier, a décidé de suivre

la tradition et de publier un rapport officiel. Ce travail n'est

pas aussi minutieusement complet que celui de Stockholm.

Je dirai sans fausse modestie les résultats satisfaisants

qui ont été obtenus, mais signalerai avec une entière franchise

les erreurs qui ont été commises, soit qu'elles puissent être

imputées aux organisateurs, soit qu'elles proviennent des règle­

ments en vigueur.

Perfectionner ces règlements est l'oeuvre de demain. Aussi,

les délégués du Comité Olympique Belge s'efforceront-ils, aux

prochains Congrès, d'indiquer les moyens de remédier aux défauts

que les Jeux d'Anvers ont révélés, en s'inspirant des renseigne­

ments que leur ont fournis les articles spéciaux écrits sur chaque

sport par les spécialistes, membres des diverses commissions.

Ces articles n'ont pu être insérés dans le présent ouvrage

que les circonstances nous ont obligé à abréger, mais ils sont

conservés dans nos archives.

Le Secrétaire général ;

Alfred VERDYCK.

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LISTE DES MEMBRES

DU COMITE INTERNATIONAL OLYMPIQUE

Président : M. le Baron Pierre de COUBERTIN. Afrique du Sud Ml. H. NOURSE Amérique centrale .... J.P. MATHIEU Argentine Australie R. COOMBES Belgique Comte de BAILLiiT—iiATOUR

Baron Ed. de LAVELEYE Brésil R. de RIO BRANCO Canada Major Général I. HANBURY WILLIAMS Chili . C . SI1VA-VILBOSOLA Danemark Colonel HANSES Egypte A. BOLANACHI Equateur DORN y de ALSUA Espagne Marquis de VILLAMEJOR Etats-Unis ........... Prof. V/.M. SLOANE

A.Y. ARMOUR B. WEEKS

Finlande E. LROGIUS France A. GLANDAZ

Marquis de POLIGNAC Comte CLARY

Grande-Bretagne ...... Duc de SOMERSET Ed. de COURCY LAFFAN

Grèce Comte MERCATI Hollande Baron de TUYL DE SEROOSKERKEN Italie Carlo MONTU _

Marquis GUGLIELMI Japon JIGORO KAITO Luxembourg M. PESCATORE Mexique M. de BRISTEGUI Monaco Comte GAUTIER VIGWAL Norvège .............. Commandant SVERRE Nouvelle-Zélande ..... A. MARRYAT Pérou C.F. de CANDAMO Pologne Portugal Comte de PENHii GARCIA Roumanie G. PLAGINO Russie ............... Prince h. 0UR0USS0FF Serbie Col. S . DJOUKITCH Suède Général BALCK

Comte C. de ROSEN Suisse Baron G. de BLONAY Tchécoslovaquie ...... Dr J. GUTH.

N.B. Les mandats pour l'Argentine et la Pologne étaient vacants.

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COMITE OLYiyiPIQUE BELGE

t'M. Baron Ed. de LAVELEYhi Col. adj. d'Etat-Major C. LEFEBURE C. VAN OVERBERGHE Cap. Commandant L. DELPOSSE C. WALCKIERS P. ANSPACH Comte H. de BAILLET-LATOUR L. BARETTE G. BRIDOUX N. CUPERUS

• E. DE BEUKELAER A. de la HAULT A. DUPUICH J. FONTAINE Alb. GRISAR Alph. GRISAR F, HALBART M. KAHN J. LE GRAND P. MAKAR R. OSTERRIETH H. QUERSIN Comte de RIBAUCOURT J. ROSSEELS R.¥. SEELDRAYERS F. VAN DEN CORPUT Comte A, van der BURCH F, VANDER HEYDEN A. VERDYCK AD. WAEFELABR•

COMITE BELGE DES JEUX DE LA Vllème OLYMPIADE

Sous le Haut Patronage de S.M. le Roi et la Présidence d'Honneur de S.A.R. le Prince Leopold.

Président s MM. le Comte Henri de BAILLET-LATOUR Vice-Présidents ; Baron Bd. de LAVELEYE

R. OSTERRIETH Membres d'Honneur î Son Eminence le Cardinal MERCIER

le Ministre des Finances le Ministre de la Guerre le Ministre des Sciences et des Arts Ad. MAX, bourgmestre de Bruxelles;

Ministre d'Etat Lt. Général DRUBBEL, commandant la

Ile Division d'Armée le Gouverneur d'Anvers le Bourgmestre d'Anvers.

Président Vice-Présidents

Secrétaire Trésorier Membres

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3

Membres : -WM. Comte Ed. d'ASSCHE Ch. CÎIOOPS N.J. GUPERUS Em. DE BEUKELAEil Cap. Cdt L. DELEOSSE Ad. DUPUICH A. GEVERS Baron Constant GOEEINET Alph. GRISAR P. HAVENITH A. HOCEPIED 11Echevin Em. JAC QMAIN Lt. Général JOOSTEÎTS M. K-AHN Comte F. de LANOY Alb « LEFEBVRE GIRON P, MAKAR Lt. Colonel 1. OSTERRIETH Comte J. d 1 GULTREi-iONT Edm. PATRIS Baron L. de PELICHY H. QUERSIN A. SARENS R.¥. SEELDRAYERS 11Echevin E. SIEGER Comte A. van der BURCH Baron Ose . 'VAN L00 C. VAN OVERBERGH A. VERDYCK l'Echevin V/EYLER

COMITE EXECUTIF DES JEUX DE LA Vllème OLYMPIADE

Président ; MM. Comte H. de BAILLET—LATOJR Vice-Présidents ï Baron Ed. de LAVELEYE

R. OSTERRIETH Secrétaire général t A. VERDYCK Secr. Rapporteur ; R.W. SEELDRAYERS Membres ° Ch. CNOOPS

A. GRISAR P, HAVENITïï

COMITES SPECIAUX

Commission des Finances

MM. B. HERTOGHE G. NAUWELAERS L. PIERENS H. GEERTS

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4.

Commission de Logements ;

President Secretaire Secrétaire-adjoint Membres

MM. Comte H. de BAILLET-LATOUii p. SCHENCK C. VAN DEN DINGEN Ch. C STOOPS BATENS BOURGEOIS DESPEROUX JANSSENS Ch. PAUMEN C. R0Ï4BAUT ZECK

Commission des Médailles °

M. Comte d'ASSCHE

Comité de la Presse

Président Vice-Présidents

Secrétaires

Membres

MM. Edm. PATRIS VAN MENTEN REYNDERS E. GERMAIN V. BOIN P. BEVING A. COLLIGNON L. FEVRIER F. ERANQUE F. HAGAERTS VAN EEKSLEN

Commission_de_Propagande ;

Président Secrétaire Membres

MM. Alb, GEVERS J, LANGENUS CRAUWELS Ach. DUPLAT M. GAUCHEZ C. JOSET L. LEROY A. MABILLE

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Commission technique^et_du_Programme

Président . Vice-Président Secrétaire Membres

FM. l'Echevin Sm. JACQMAIN R.W. SEELDRAYERS F. VAÏÏDER HEYDEN L. BARETTE Cap. Cdt. L. DELPOSSB J. DEVOS P. HALBART A. ISTACE A. de VALERIOLA A. PAPE

Commission des_Voies_et_Moyens_d^Accès ;

MM. DE HÈEM DE RAÏMAEKER DE WINTER GYSELINCK Colonel JANSEK LEPAIGE SCHOBBENS SUETENS VERHOUSTRAETEN

Commission_de_Réception

Président Vice-Présidents

Secrétaire

M. Lt. Colonel L. OSTERRIETH P. HAVENITH Colonel SETOR M. HENDRICKX.

o G o

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6.

Dans le courant de l'année 1915, un vif désir de voir Anvers désignée conune siege des Jeux de la Vlleme Olympiade se manifesta dans le monde sportif belge.

A la suite d'une assemblée qui eut lieu le 9 août au local du Royal Yacht Club, à Anvers, un comité^provisoire fut formé. Ce dernier adressa une requête au Comité Olympique Belge tendant à faire présenter officiellement la candidature de la Belgique au Comité International Olympique.

Le 13 septembre, M. le Baron de Coubertin se rendit à Anvers et, accompagné des membres du Comité Olympique Belge et du comité provisoire des Jeux de la Vlleme Olympiade, visiua le stade du R. Beerschot A.C, propose comme theatre des Jeux. Il se déclara satisfait des plans des installations et de ceux des agrandissements projetés.

Le G-oiivernement, la Ville et la Province promirent leur aide en vue de transformer le bassin de natation, d'activer l'exécution de la route reliant Bruxelles a Anvers, en passant à proximité du stade, ainsi que du bassin-canal où pourraient avoir lieu les épreuves de rowing.

Une délégation officielle, composée des représentants de la Ville, de la Province ainsi que des Comités sportifs - à la tête de laquelle le Gouvernement avait place le Comte Edouard d'ASSCHE ~ se rendit au Congrès Olympique de 1914, à Paris, pour appuyer la candidature de la Ville d'Anvers.

Le Comité International Olympique, ayant à choisir entre Amsterdam, Rome, Budapest et Anvers, réserva sa décision.^La délégation revint en Belgique, quelque peu deçue par ceb échec relatif.

Quelques semaines plus tard la premiere guerre mondiale éclatait, bouleversant l'Europe entière.

Au cours de l'année 1915, la Ville de Lyon posa sa candi­dature. Dans une lettre adressée au Président du Comité Inter­national Olympique, M. HERRIOT, sénateur et maire de Lyon, spécifia que Lyon s'inscrivait également pour les Jeux de la Vlleme Olympiade (1920) pour le cas ou la Vrille d'Anvers vien­drait à se désister. En d'autres termes, si Anvers maintenait sa candidature pour 1920, Lyon posait la sienne pour 1924. Dans le cas inverse, Lyon demandait 1920, mais Budapest et Amsterdam restaient également sur les rangs.

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7.

Ayant appris cet état de choses par le Bulletin du Comité International Olympique, M. le Comte Edouard d'ASSCILtij adressa le 12 mai, depuis Lausanne, la lettre suivante au Baron Pierre de COUBERTIN :

"Mon cher Baron,

"Je viens de recevoir le Bulletin du Comité International Olympique qui mentionne la candidature de la Ville de Lyon pour la célébration en cette ville des Jeux de la VIIÊme Olympiade de 1924 ou de 1920, "pour_le cas où_la Ville d'Anvers_viendrait_à„ se_désister".

"Ce n'est pas sans une grande satisfaction, j•ajouterai^ même une légitime fierté patriotique, que je constate le maintien par le Comité Olympique de la candidature de la Ville d'Anvers pour la célébration des Jeux de la Vllème Olympiade.

"Lorsque, au mois de juin dernier, j'eus l'honneur d'ôtro chargé par le Gouvernement du Roi d'appuyer auprès du Comité International réuni à Paris, la délégation du^groupe d'Anvers sollicitant le choix de cette ville pour la célébration de la dite Olympiade, nul ne pouvait prévoir la cruelle épreuve dont^ la Belgique, luttant pour son droit et son indépendance, serait quelques mois plus tard l'injuste victime.

"Le maintien de sa candidature pour 1920 atteste que le Comité International n'a pas douté de la valeur morale ni ae la vitalité de la malheureuse, mais héroïque Belgique, et c'est avec fierté que je relève ce précieux témoignage a l'adresse de ma vaillante'Patrie qui a pu être temporairement opprimée, mais ne sera jamais asservie.

"J'ai la conviction, à moins que des circonstances impré­vues ne prolongent cette abominable guerre au—delà de toutes prévisions, que pour l'année 1920 la Belgique, aujourd'hui si éprouvée, aura pu, grâce aux ressources de sa vitalité et de son énergie, suffisamment panser ses blessures pour se trouver a même de célébrer avec éclat ces joutes pacifiques sous le couvert de son indépendance reconquise.

"Ayant passé ces huit dernier mois à Bruxelles, sous l'occupation allemande, je sais quels sont les sentiments^qui animent le pays; ce n'est pas à mon avis le moment d'en référer au Gouvernement du Roi sur la question , mais ayant eu l'honneur d'être au mois de juin le porte-parole de notre Gouvernement, je ne crois pas trop m'avancer en donnant au Comité International Olympique l'assurance qu'il sera particulièrement sensible au maintien de la candidature d'Anvers pour la célebration^des Jeux de la Vllème Olympiade et éventuellement de la VHIème Olympiade, si la date de 1920 se trouvait par la suite des circonstances devoir être trop rapprochée.

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8.

"Je ne mets pas en doute que nos délégués pour la Belgique, avec qui il ne m'a pas été donné de pouvoir correspondre, parta­geront mes sentiments.

"Je saisis l'occasion de vous prier d'agréer, mon cher Baron, les nouvelles assurances de mes sentiments les plus distingués et les meilleurs."

Le Président du Comité International Olympique s'empressa de communiquer au Comte H. de BÂILLET-LATOUR la proposition laite par la Ville de Lyon.

Après communication avec le Gouvernement du Havre, ce dernier répondit le 23 mai en ces termes au Baron de COUBERTIN i

"Mon cher Président,

"Je viens vous prier de bien vouloir être auprès de îionsieur HBRRIOT, sénateur et maire de Lyon, 1'interprète de ma reconnais­sance pour la délicate attention qu'il a eue de ne poser la can­didature de Lyon aux Jeux de la Vlleme Olympiade que pour le cas où Anvers viendrait à se désister.

"J'ai tardé à vous écrire à ce sujet; j^aurais voulu^ ^ associer à ces remerciements le Baron de LAVELETE, il m'a été impossible de communiquer avec lui; je le regrette d'autant plus que je sais combien il aurait ete sensible a ce xemoignage nouveau de sympathie pour la Belgique et de confiance dans la vitalité et l'énergie de notre Patrie.

"Certes, lorsque l'envahisseur aura été rejeté au-delà des frontières par les armées victorieuses, l'oeuvre a^accomplir sera immense; il nous faudra rebâtir nos eglises, nos écoles, nos maisons et nos fermes, faire renaître le commerce eu l'indus­trie, ramener la vie dans les usines et les charbonnages^ Trouvera—t—on dans ce pays si éprouve des ressources suffisantes pour préparer dignement une Olympiade ? J'ai tout lieu de^le croire, car parmi tant de choses que cette guerre a révélées,^ il en est une que nul ne peut nier ; c'est l'utilité des sports. La pratique de ceux-ci, en môme temps qu'elle fortifie et assou­plit le corps, enseigne aux jeunes gens l'esprit de discipline et le mépris du danger.

"C'est certainement au grand développement des sports dans ces dernières années que notre jeunesse, élevée sans esprit mili­taire, doit d'avoir été capable de former en peu de mois les soldats qui ont combattu sur 3-'Yser.

"Le sport a acquis droit de cite; le Gouvernement n'oublie­ra pas les grands services qu'il a rendus a l'heure du danger ! Le Ministre des Sciences et des Arts m'en a lui-même donné hier l'assurance. Les embellissements projetés autour du Stade n'auront peut-être pas pu être exécutés, mais les ruines non

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encore rebâties donneront au pays un cachet glorieux; tout le long de la route de la course de Marathon, les tombes échelon­nées rappelleront les héros tombés pour la Patrie, soldats morts au combat ou civils fusillés, et quand le vainqueur entrera dans le Stade, ne croira-t-on pas voir le héros antique arrivant annoncer la victoire du Droit ?

"Y a-t-il un endroit plus qualifié que la Ville d'Anvers régénérée pour célébrer le rétablissement de la paix du monde ? N'est-ce point à la Belgique qui fut la première à la^peine, que revient l'honneur d'offrir la première hospitalité a ceux qui aspirent à no plus voir dans l'avenir que des joutes paci­fiques se disputer parmi les nations ?

"Je saisis cette occasion, mon cher Président, pour vous réitérer les assurances de mes sentiments les plus cordialement dévoués."

l'accord suivant fut ensuite signé à Lyon, le 15 septembre, entre M. HERRIOT, sénateur et maire de Lyon, et le Comte d'ASSCHB ;

"La Ville d'Anvers a posé sa candidature en vue de la célébration des Jeux de la Vllème Olympiade (1920). La Ville de Lyon a également posé sa candidature pour cette date, mais en déclarant se désister d'avance si Anvers libérée maintenait la sienne et reporter en ce cas sa demande aux Jeux de la Vllleme Olympiade (1924)=

"Ces faits ont amené un entretien entre M. HERRIOT, sénateur et maire de Lyon, et M. le Comte d'ASSCHE, ancien maître des cérémonies de S.M. le Roi Léopold II et désigné par le Gouvernement de S.M. Albert 1er pour présider la délé­gation chargée de soutenir les interets d'Anvers auprès du Comité International Olympique, lors de la réunion tenue à Paris en juillet 1914."

AU cours de eut entretien, l'opportunité d'une entente entre les deux villes s'est affirmée; entente dont les bases seraient les suivantes, sous réserve des approbations néces­saires ;

"Anvers et Lyon sont d'accord pour écarter toute concur­rence entre elles et s'engagent à s'appuyer réciproquement devant le Comité International Olympique.

"Anvers et Lyon sont également d'accord pour honorer, en organisant les Olympiades prochaines, les caractères de prépa-^ ration virile et de haute moralité par lesquels s'est distinguée l'action des sports au cours de la tragédie présente.

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10.

"C'est pourquoi, tout on se déclarant prêtes à exécuter les décisions du Comité International concernant la célébration des Jeux, Anvers et Lyon souhaiteraient de voir le Comité Inxor-national écarter du programme olympique les catégories de ̂ compé­titions qui, ne répondant pas directement à ces fins^élevées, cadreraient mal avec les circonstances issues des événements récents."

La guerre devait encore S3 prolonger pendant trois longues années, au cours desquelles d'autres préoccupations plus graves remplirent l'esprit et le coeur de tous les sportsmen.

Mais dès le lendemain de l'Armistice, le Baron de COUBSRTIN priait le Comte Ed. d'ASSCHE, qui dirigeait a Berne la Section Belge des Comités de Secours aux Prisonniers de Guerre, de transmettre au Roi et au Gouvernement Belge le voeu de pouvoir désigner Anvers comme siège des Jeux de la VXIème Olympiade ou de la VUIème Olympiade. Cette entreprise qui, avouons-le, paraissait déjà hardie en 1914? à ceux qui savaient combien jeune encore était l'organisation sportive de la Belgique, devenait en 1918 presque une folie.

Le goût du sport qui s'était largement développé cette ^ année, le désir du peuple belge de prouver au monde sa vixaliué et sa volonté de se relever rapidement, firent que l'idée suscita un grand enthousiasme. Le Premier Ministre, le Gouverneur et le Bourgmestre d'Anvers intervinrent personnellement pour dissiper les craintes et vaincre les hésitations de ceux qui devaient assumer la responsabilité de l'organisation des Jeux. Le Comité Olympique Belge eut en quelque sorte la main forcée et c'est avec un mandat impératif que le Comte H. do BAlLLET-LATOUR partit pour Lausanne, confirmer la candidature posée à Paris cinq ans auparavant.

L'accueil qu'il y reçut fut un brillant hommage rendu à l'héroïsme de la Belgique. Et c'est le 5 avril 1919 que la Ville d'Anvers fut désignée à l'unanimité comme siège des Jeux de la VTIème Olympiade.

Tenant compte des circonstances spéciales resultant de la guerre, il fut décidé que seuls pourraient prendre part aux Jeux d'Anvers les ressortissants des nations représentées au Comité International Olympique ainsi que ceux des pays non^ européens qui n'avaient jamais eu de délégués au dit comité.

Le Comité Belge s'efforcerait d'appliquer les^décisions du Congrès de Paris (1914)> mais toute liberté lui etaiu laissée de déroger à ces règles, en cas de force majeure.

Il a été usé le moins possible de cette latitude.

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11.

PRELIMINAIRES

Le sort en était jeté. A peine seize mais restaient dis­ponibles avant le jour d'ouverture des Jeux et certains concours devaient déjà avoir lieu dès le mois d'avril suivant.

Le rapport officiel des Jeux de Stockholm donnait à réfléchir sur l'immensité de la tâche à accomplir. L'appui des autorités, tant civiles que militaires, et le dévouement des différents comités permirent de la mener à bien. Point n'était besoin de se faire des illusions sur les innombrables difficultés qui surgiraient à une époque caractérisée par la variation journalière des prix, par la hausse progressive des salaires ainsi que par les fluctuations du change ... ; toute pré­vision devenait illusoire.

Le Comité Olympique Belge se réunit le 17 avril et décida de confier le travail d'organisation à un Comité Exécutif, com­posé de quatre membres du C.O.B. et de quatre membres du Comité provisoire. Le rapport présenté par une Commission spéciale servit de base de travail.

Dès qu'il fut installé, le Comité Exécutif nomma une Commission technique chargée de mettre sur pied, d'un commun accord avec les fédérations belges, les multiples épreuves devant ou pouvant constituer le programme des Jeux de la Vllème Olympiade. Le 24 mai suivant, le Comité convoqua une assemblée générale, composée des délégués de fédérations, au cours de laquelle il fut donné lecture des deux rapports. Ces derniers furent approuvés et les délégués acceptèrent d'élire un comité pour chaque sport. La liste de ces comités figure en tête des chapitres consacrés aux relations techniques des épreuves.

S.M. le Roi Albert 1er daigna accorder son Haut Patronage aux Jeux et S.A.R. le Prince Léopold III accepta la Présidence d'Honneur.

Le comte H. de Baillet-Latour fut nommé Président du Comité Exécutif; MM. Robert Osterrieth et le Baron de Laveleye, vice-présidents; M. Alfred Verdyck, secrétaire général; M. R.W. Seeldrayers, secrétaire-rapporteur; M. Francois Van der Heyden, secrétaire de la Commission technique.

Le Comité Exécutif s'adjoignit ensuite les sept commissions spéciales suivantes ; Commission des Finances, Commission du Logement, Commission de la Presse, Commission de Propagande, Commission technique et du Programme, Commission des Voies et Moyens d'Accès et Commission des Fêtes et Réceptions.

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• .

12.

Chaque commission accomplissait un travail considérable. Et, au fur et à mesure, des accords furent conclus entre le Comité Exécutif et les différentes commissions, fixant les principes suivants ;

a) Les comités spéciaux, sous la surveillance de la Commission technique, étaient responsables ; de la préparation de la discipline sportive qui leur était assignée ainsi que des épreuves éliminatoires éventuelles; des arrangements techniques et de l'achat du matériel; de la direction des différents sports pendant les Jeux;

b) les règles générales et les divers règlements devaient être soumis au Comité Exécutif;

c) Les juges et officiels seraient nommés en accord avec les fédérations internationales ou, à leur défaut, avec le Comité Exécutif;

d) La direction générale des Jeux devait rester de la seule compétence du Comité Exécutif, q^ui avait pour mission de veiller au respect du programme, à la fixation des jours et heures des concours, à la libre disposition d'un stade ou autre local nécessaire et au paiement des dépenses qu'il avait approu­vées ;

e) Le Comité Exécutif était seul habilité à encaisser toute somme provenant de la vente des tickets ou d'une source quelconque de revenus.

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15.

ROLE DES DIVERS COMITES

Le premier devoir de tous ceux à qui incomba, à un titre quelconque, l'organisation des Jeux d'Anvers est une expression de reconnaissance pour le Comité de Stockholm. En effet, en^ éditant son rapport officiel, ce comité leur icurnit un guide précieux dont il est impossible de vanter assez^l'utilité et la perfection. Grâce à ce rapport, il était aise de se^rendre compte des difficultés d'organisation qui s'étaient^présentées et pour lesquelles le Comité organisateur des Jeux de^Stockholm avait eii quatre années - au lieu d'une seule restant à Anvers -pour tenter de les résoudre, à une époque ou touu était assez facile et dans un pays où le but de chacun était de ̂ contribuer au succès de ce qui était considéré comme une apothéose natio­nale de cette chose sacrée : les sports. Si, l'élaboration des^ programmes et des règlements fut rendue plus lacile par l'appli­cation des décisions du Congrès de Paris, il est curieux de constater que l'histoire se répète et que l'on se trouva aux prises avec les mêmes problèmes, rendus encore plus ardus par l'incertitude du lendemain, ce qui était la caractéristique des mois qui suivirent immédiatement l'armistice. Le programme était de jour en jour plus chargé, donnant au Comité Exécutif des soucis nouveaux. Les dirigeants, pris dans un engrenage, avaient de plus en plus de peine à faire face aux questions financières, que des charges nouvelles rendaient^chaque jour plus difficile à régler. A peine un budget de prévisions était-il établi, qu'il fallait tout recommencer. La hausse constante des matières premières et des salaires, 1'impérieuse nécessité d'une amélioration indispensable ou d'une consûruc-tion nouvelle bouleversaient les plans si soigneusement éla­borés, Non seulement, il fallait créer un stade - que seuls, parmi les entrepreneurs sollicités, MM. Humphreys & C- de Londres consentirent à construire à forfait - mais d'autres^ emplacements durent être aménagés pour la natation, le cemis, le tir, la boxe et autres concours. Il n'y avait ni chemin d'accès, ni gare, ni tramways, ni logements pourries athletes et les visiteurs. Les fédérations elles-mêmes, désorganisées par la guerre, se trouvaient dans l'impossibilité de fournir les ressources nécessaires pour l'entraînement des athlètes belges. La Commission Technique n'eut d'autre solution que de s'en charger elle-même. Le dévouement et l'énergie donc firent preuve les membres des différents comités, l'aide qui leur fut donnée par les autorités d'Anvers, tant civiles que militaires, permirent cependant de venir à bout de toutes les difficultés. La rédaction des brochures françaises ou anglaises, comprenant le programme général et les règles de chaque sport, fut également menée à bien.

Le travail administratif fut accompli par des employés ̂ recrutés parmi le personnel de l'Union Royale Belge des Sociétés de Football-Association; cet organisme mettant également a la disposition du comité ses bureaux, situés rue Guimard, 14, a Bruxelles.

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14.

Au mois de juillet 1920, les "bureaux furent transférés à Anvers, en partie au stade ou à la "banque Bunge, dont les locaux avaient été gracieusement offerts par la Direction. Les précisions suivantes donneront une idée de ce que fut, pendant quelques mois, le travail du Secrétariat général.

INVITATION 0PPICIB1LB AUX JEUX D'ANVERS 1920

En janvier 1920, MM. le comte H. de BAILLET-LATOUR et le "baron de LAVELEYE, délégués du Comité International Olympique auprès de la Belgique, adressèrent l'invitation à participer aux Jeux olympiques d'Anvers aux représentants du Comité Inter­national en Amérique Centrale, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chili, Danemark, Egypte, Equateur, Espagne, Etats-Unis d'Amérique, Finlande, France, Grande-Bretagne, Grèce, Hollande, Italie, Japon, Luxembourg, Mexique, Monaco, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pérou, Portugal, Roumanie, Russie, Serbie, Suède, Suisse et Tchécoslovaquie; ainsi qu'aux pays suivants qui n'avaient pas de délégués ; Afrique du Sud, Chine, Esthonie, Havane, Islande et Pologne.

Les bulletins d'engagement furent expédiés peu après aux comités nationaux.

Le Ministre des Affaires Etrangères voulut bien inter­venir auprès des agents diplomatiques et consulaires de Belgique afin qu'ils informent officiellement leur gouvernement respec­tif du désir de l'Etat belge de voir ces pays représentés à Anvers. Il les invita également à faire savoir aux Ministres des Affaires Etrangères qu'il n'était pas à souhaiter que des ambassades spéciales fussent envoyées en Belgique à cette occa­sion. En effet, les questions sportives sont traitées directe­ment par les Comités Olympiques Nationaux; les questions inter­nationales par l'intermédiaire des diplomates accrédités dans le pays où se célèbre l'Olympiade. Enfin, les membres du Comité International Olympique, les membres du Comité organisateur, les présidents des fédérations internationales et les présidents des Comités Olympiques Nationaux formèrent le "Sénat Olympique" pendant toute la durée des Jeux. Les premières places, après le Chef d'Etat et son entourage, leur revinrent.

MESURES PRISES POUR LE TRANSPORT ET LE CONFORT DES VISITEURS

Des démarches furent entreprises pour obtenir s la fran­chise des douanes pour les chevaux, le matériel sportif, les bagages des compétiteurs ou officiels. Une réduction de 50/o sur les chemins de fer belges fut même accordée.

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La Commission du Logement recruta des "interprètes-guides" qui accueillirent, à la gare d'Anvers? les dilférentes délégations. Des livres de poche contenant des plans et adres­ses furent édités. La ville mit aimablement des écoles à la disposition des athlètes pour qu'ils puissent y loger; des particuliers offrirent des chambres aux officiels; de nombreuses réceptions et fêtes furent organisées pendant toute la durée des Jeux; des sociétés de musique prêtèrent leur concours et pour la facilité de ceux qui auraient dû aller déjeuner en ville, deux restaurants furent installés dans le Jardin qui entourait le stade.

RESS0UEGE3 FINANCIERES

En mars 1919? les frais avaient été estimés à 5.700.000 P environ. Pour les motifs déjà exposés dans les chapitres précé­dents ? les dépenses dépassèrent les prévisions.

Conformément aux dispositions légales, il fallut créer une société coopérative pour pouvoir toucher les subsides.

C'est à cet organisme que furent versés les s

1.500.000 F alloués par le Gouvernement; 800.000 P alloués par la Ville d'Anvers; 200.000 P alloués par la Province d'Anvers; 10.000 F alloués par la Ville de Bruxelles.

soit 2.510.000 P au total.

A cette somme vinrent s'ajouter ;

Dons privés ; 5.000,00 P Entrées ; 1.144.391>60 P.

Il n'a pas été possible do tenir compte du million promis par le Comité provisoire et au paiement duquel était subordonné le subside de la Ville. C'est une des raisons pour lesquelles les Jeux de la Vllème Olympiade laissèrent finalement un déficit de 626.022,50 P.

Dès sa formation, le Comité Exécutif s'occupa de toucher le million souscrit, dont l'apport avait vaincu la résistance des plus timorés lors de la séance du Comité Olympique Belge, le 29 mars 1919. Toutes les démarches à cet effet aboutirent à un échec et ce ne fut que lorsque le Comité Exécutif menaça de cesser ses travaux qu'il fut décidé de substituer à cet organisme un comité dénommé "Comité des Fêtes d'/invers" qui se chargerait de faire exécuter la première promesse. Quand les pourparlers furent entamés, il apparut clairement que telle n'était pas son intention. Composé de personnalités absolument

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étrangères au sport, ledit comité ne se rendant absolument pas compte de l'entreprise gigantesque des Jeux olympiques, ne rêva que d'organiser une série d'expositions et de fêtes qui n'avaient rien de commun avec le programme des Jeux. Cette manière d'agir découragea de nombreuses bonnes volontés, pourtant si précieuses en la circonstance. En outre, le Comité des Fêtes dépensa d'importantes sommes pour l'exécution de ses projets et ne donna que le moins possible au Comité Olympique.

Pour ne pas prolonger indéfiniment les discussions7 le Comité Olympique Belge signa un contrat par lequel le Comité des Fêtes d'Anvers s'engageait à lui prêter un million, à 4^ d'intérêts, à condition qu'en cas de bénéfice une part propor­tionnelle au million avancé lui serait allouée. Ce fut une erreur de la part du C.O.B.

Etant donné que les conditions arrêtées à l'origine n'avaient pas été respectées, il eût mieux valu renoncer aux Jeux olympiques et en laisser supporter toutes les conséquences par les responsables. Le Comité Olympique Belge n'a pas voulu recourir à cette solution extrême. Finalement, le million emprunté fut versé. Dès le mois de février, le Comité des Fêtes d'Anvers sollicitait en retour une somme de 200.000 F, dont il avait un impérieux besoin. Après les Jeux, alors que tous les comptes avec les fournisseurs devaient encore être liquidés, l'encaisse du C.O.B. fut saisie, afin d'assurer en premier lieu le remboursement de la créance du Comité des Fêtes d'Anvers. Celui-ci, en effet, avait dépensé tout son avoir sans tenir compte de ce qu'une grande partie de ce capital avait été versée, à fonds perdus, par des sportsmen pour per­mettre à la Belgique d'avoir l'honneur d'organiser les Jeux de la Vllème Olympiade accordés à Anvers, avait levé dans les banques d'Anvers les 800.000 F qu'il avait avancés. Il leur donna comme garantie la créance qu'il avait sur le C.O.B. tout en comptant bien toucher une partie du bénéfice. Il n'y en eut pas. La raison en est fort simple. Cela provient de la concur­rence fâcheuse faite aux Jeux par les nombreuses manifestations, qualifiées d'olympiques, qui se déroulaient depuis le 1er mai et qui avaient gâté prématurément le public belge lorsque débu­tèrent, le 15 août, les concours olympiques proprement dits. Les effets de cette concurrence se firent encore sentir dans la question relative à la publicité.

Les maisons de commerce qui avaient consacré leurs res­sources à faire de la réclame dans les locaux de l'exposition, refusèrent d'en faire aux alentours du stade. Le C.O.B. ne se serait jamais pardonné sa faiblesse si la situation créée par l'attitude du Comité des Fêtes d'Anvers n'avait pas été l'occa­sion d'un geste sportif qui fit honneur à ses auteurs. Un grou­pement dénommé "Comité National d'Education Physique et d'Hy­giène Sociale", composé des fédérations sportives belges et do l'Union Royale Belge des Sociétés de Football-Association fai­sant abstraction du fait qu'Anvers eut l'honneur d'avoir les

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Jeux olympiques - sans frais pour les promoteurs - et de^ conserver un stade, un bassin de natation et tous les autres avantages découlant de l'organisation des Jeux, prit à sa charge d'organiser des réunions sportives dont le bénéfice devait servir à amortir la dette.

Les autres ressources financières escomptées par le Comité provisoire anversois étaient ; les droits de cinéma, de photo­graphie, la concession du buffet, sans compter les^recettes aux entrées, à l'Exposition des Beaux-Arts et aux représentations musicales et théâtrales.

Il est cependant malaisé de comprendre pourquoi l'exploi­tation du cinéma et de la photographie, ainsi que la vente des programmes, ne donnèrent pas les résultats escomptés. Quant au buffet, au lieu de faire du bénéfice, il coûta fort cher.^Per­sonne ne se souciant en effet de s'en occuper activement à une époque où l'on ne pouvait pas se procurer le matériel nécessaire.

COMMISSION DE PROPAGANDE

Le Comité Exécutif avait exposé aux délégués de la Com­mission de Propagande sa conception sur la question. Il estimait qu'en raison, d'une part, du temps fort restreint qui restait pour organiser la publicité et, d'autre part, de l'insuffisance du subside consacré à la propagande, soit 200.000 P, il fallait faire des restrictions. Il fallait simplement se borner a l'édi­tion d'affiches, de timbres-réclame, de brochures et de pros­pectus. La répartition de tout ce matériel de propagande devait se faire par l'intermédiaire des consuls belges. Il avait éga­lement été stipulé que le Comité de Propagande ne pouvait faire procéder à un affichage mural ou à de la publicité payante dans les journaux.

La Commission de Propagande se mit immédiatement à l'oeuvre dans ses bureaux situés ; 74, Longue rue d'Herenthals.

LES AFFICHES OFFICIELLES ET LE TIMBRE-RECLAME

En 1914, le Comité Provisoire des Jeux de la Vllème Olym­piade avait édité une brochure attirant l'attention du Comité International Olympique sur les projets de la Ville d'Anvers. Le Comité Exécutif avait déjà décidé que le dessin, oeuvre de l'artiste-dessinateur W. Van der Ven, reproduit sur la couver­ture de ladite brochure serait celui de l'affiche des Jeux de la Vllème Olympiade. Il n'y avait donc plus de problème.

L'exécution de 90.000 affiches, mesurant 85 x 62 cm, fut confiée à quatre firmes. Elles furent éditées en 17 langues différentes. En outre, une série fut bilingue (français-flamand) pour l'intérieur du pays.

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f

1G.

Le nombre d'affiches fut réparti comme suit ;

Bilingues : 10.000 Français : 21.000 Flamand : 15.000 Anglais : 25.000 Italien ; 5.000 Espagnol : 5.000 Suédois : 1.000 Portugais : 1.000 Grec ; 1.000 Norvégien ; 1.000 Danois : 1.000 Japonais : 1.000 Allemand : 1.000 Tchécoslovaque ; 500 Polonais ; 500 Chinois 500 Serbe ; 250 Roumain ; 250

Une réduction de la grande affiche (4x6 cm) ne reprenant que le texte bilingue, fut employée comme timbre-réclame. 2.500.000 de ces vignettes furent prévues et, par tranche de 500.000, étaient coloriées en rouge, bleu, vert, brun et mauve.

En s'inspirant du dessin de l'affiche, mais en remplaçant le panorama de la Ville d'Anvers par une vue de la rade du superbe port dont dispose la métropole belge, il fut imprimé en plusieurs couleurs 40.000 affichettes de 30 x 20 cm.

BROCHURES, CIRCULAIRES ET AUTRE MATERIEL DE PROPAGANDE

Afin d'intéresser le monde entier aux Jeux de la Vllemc Olympiade, la commission, dès qu'elle entama sa besogne, fixa toute son attention à l'édition d'une brochure de propagande donnant des détails intéressants sur la ville et le porc d'Anvers, sur la Belgique ainsi que sur ses principaux champs de bataille.

La Commission se trouva toutefois devant un obstacle insur­montable : la dépense exigée pour l'édition d'une semblable brochure ne pouvait être soustraite du subside alloue.

Il fallut faire appel à l'initiative privée, seule capable de supporter les frais grâce à l'inclusion de publicité commer­ciale et industrielle ainsi que de la vente de la brochure.

Une grande firme américaine fut contactée à cet effet. Mais les pourparlers n'aboutirent pas et ce fut finalement une firme anversoise qui accepta le travail.

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En plus des renseignements mentionnés plus haut, la brochure contenait des détails sur les fêtes d'Anvers et les floralies organisées à l'occasion des Jeux de la Vllème Olym­piade. le texte concernant les Jeux olympiques fut fourni par le secrétaire de la commission.

Elle s'intitula "La Vllème Olympiade et les fêtes d'iinvers et fut éditée en 100.000 exemplaires, répartis comme suit ;

Français ; 60.000 Flamand ; 20.000 Anglais : 20.000

Cette brochure comprenait 192 pages et un plan d'Anvers en couleur, hors texte.

Le Comité Exécutif avait édité le 'Programme général" des Jeux Olympiques d'Anvers 1920. C'était une brochure de 106 pages renfermant tout ce que les fédérations sportives devaient savoir concernant le programme des Jeux de la Vllème Olympiade. Les exemplaires restant, illustrés par les photos des challenges olympiques et du stade, furent distribués par les soins de la. Commission de'Propagande.

Toutefois, pour intéresser le grand public aux Jeux,, il fallait autre chose qu'un programme détaillé, dont le nombre d'exemplaires était d'ailleurs limité.

Il fut donc décidé d'éditer une circulaire reprenant au recto le programme des Jeux olympiques et au verso une carte du monde mentionnant la durée d'un voyage de toutes grandes villes à Anvers.

Un million d'exemplaires furent imprimés et répartis comme suit ;

Anglais i 500.000 Français ; 300.000 Flamand ; 200.000

A la demande du Comité de Propagande, le Ministère des Chemins de Fer, Marine, Postes et Télégraphes créa une nouvelle oblitération appliquée sur tous les envois postaux (lettres, imprimés, papiers d'affaires, colis postaux, etc.) expédiés en Belgique et à l'étranger.

Dans le même ordre d'idées, des timbres-poste spéciaux des Jeux de la Vllème Olympiade furent édités. Ce fut l'Oeuvre des Mutilés de la Guerre qui obtint du Ministère dos Chemins do Fer, Marine, Postes et Télégraphes l'autorisation d'émettre un timbre en trois types, de valeurs différentes. Ils furent vendus à un prix majoré de 5 centimes sur la valeur nominale, au profit de cotte oeuvre de bienfaisance patriotique. Ce fut un grand

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succès. L'Oeuvre des Mutilés de la Guerre a fourni en l'occur­rence un excellent travail. Elle doit en être remerciée.

Pour intensifier la propagande en Belgique, le Comité de Propagande a également fait usage do calicotsj d'une largeur de 5 m x 1 m de hauteur. Ils reprenaient en lettres rouges sur fond blanc (couleurs anversoises) le texte de l'affiche. Le tout était entouré d'une bande aux couleurs belges.

Ils furent placés à la devanture d'hôtels, restaurants, cafés, magasins ainsi qu'aux grands carrefours des principales localités belges.

5.000 collections de 10 cartes-souvenir chacune, représen­tant en couleurs originales les chefs-d'oeuvre de nos maîtres exposés au Musée d'Anvers, furent imprimées et remises aux participants des Jeux de la Vlleme Olympiade.

LES AFFICHES SPECIALES

Par les soins de certaines sous-commissions sportives, il fut prévu des- affiches pour les manifestations ayant lieu dans des endroits autres que le stade.

DISTRIBUTION DBS IMPRIMES DE PROPAGANDE

Le travail de répartition et d'expédition des imprimés de propagande, édités en un nombre très élevé, a été très laborieux Plusieurs employés furent occupés pendant de longues semaines à cette besogne.

Il est impossible de donner, dans le cadre de ce rapport, un aperçu détaillé des régions du monde à qui ces imprimés furent adressés. Mais d'une manière générale, il peut être affirmé qu'il n'y a pas un pays - les puissances centrales et la Russie exceptées - qui n'ait pas reçu de matériel de publicit pour les Jeux de la Vllème Olympiade.

Par suite des frais élevés qu'aurait entraîné un affichage mural, la distribution des affiches à l'étranger fut faite par l'intermédiaire des consulats belges, des Comités Olympiques, des agences de voyages, etc. La plupart répondirent que les affi ches avaient été placées en de bons endroits de leurs villes. Seule Londres fit cependant un affichage mural.

En outre, le Service de presse et de publicité du Minis­tère des Chemins de Fer, dirigé par M. Joset, plaça une affiche dans toutes les gares importantes des pays suivants s

Danemark (100) Norvège ( 50) Suède (100)

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21. Hollande (350) Grand-Duché de Luxembourg (110) Italie (400) Suisse (650) Angleterre (5•000) Prance (700) Espagne (500)

Toujours pour l'étranger, des affiches furent envoyées directement par le Bureau de Propagande Olympique à tous les hôtels importants d'Angleterre, de France, de Suisse et do Hollande; à tous les "bureaux officiels de renseignements; aux fédérations importantes; clubs de sports; etc.

L'expédition de tout cet important matériel ne subit aucun retard, car le département des affaires étrangères apposait sur chaque colis son sceau, ce qui évitait toutes les formalités douanières.

Le Comité Olympique Belge obtint également la collabora­tion de toutes les agences touristiques du monde et il ressor­tit de la correspondance échangée que ces agences reçurent un grand nombre de demandes de renseignements.

A L'INTERIEUR DU PAYS

En Belgique, une circulaire fut adressée à toutes les administrations communales demandant de placer des affiches. Presque toutes répondirent favorablement et environ 15.000 affiches furent ainsi distribuées.

Tous les bureaux officiels de renseignements collaborè­rent à la répartition des affiches. Des exemplaires furent envoyés aux hôtels importants, aux instituts d'enseignement supérieur et moyen, aux clubs de sports, aux chambres de com­merce, aux agences de voyages, aux banques, aux musées, aux sociétés de navigation ou d'attraction, etc.

De plus, dans les grandes villes, telles Anvers, Bruxelles, Liège, G-and, Ostende, Namur, Mens, Tournai, des porteurs spé­ciaux visitèrent la plupart des grands magasins. Le Service de Presse et de Publicité du Ministère plaça des affiches dans les gares, ainsi que dans les bureaux de poste et de télégraphe.

Un mois avant l'ouverture des Jeux, un affichage mural grandiose fut effectué dans les grandes villes.

Les 2.500.000 de timbres-réclame furent distribués par l'intermédiaire de la Chambre de Commerce, des banques, des négociants, des industriels et des détaillants. La Commission, grâce à la presse, fit un appel à la population belge pour qu'elle fasse usage du timbre-réclame dans toute sa correspon­dance avec l'étranger. Des milliers de demandes affluèrent, ce

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qui se traduisit tous les jours par une correspondance volu­mineuse. Dos firmes hollandaises collaborèrent aussi à la pro­pagande en faveur des Jeux de la Vllème Olympiade.

Les affichettes de 30 x 20 cm, réservées uniquement à la Belgique, furent également utilisées.

On en plaça dans les trams, wagons de chemins de fer vicinaux^ bâteaux de plaisance, magasins et sur la voie publique.

L'APPEL AU SPECTATEUR

Quelques semaines avant l'ouverture des Jeux, le secré­tariat général édita un prospectus détaillé comprenant^ ; les dates et les prix des places aux différentes manifestations, un plan de la ville indiquant les moyens de communication à utiliser ainsi que l'endroit où se dérouleraient les concours olympiques, le plan du stade des Jeux de la Vllème Olympiade. Il fut distribué à profusion en ville, par les soins de la Commission de Propagande.

• COMMISSION DE LOGEMENT

Au début de l'automne, la Commission de Logement fut réunie pour régler le problème de l'hébergement, à Anvers, des nombreux étrangers qui étaient attendus pour les Jeux. Les membres furent d'avis qu'ils avaient pour obligation de fournir en priorité des logements aux athlètes et officiels, tandis que pour les spectateurs, ils ne devaient s'efforcer que de faci­liter la recherche des chambres et tenter de faire comprendre aux hôteliers ainsi qu'aux particuliers qu'il était de leur intérêt de ne pas exploiter la situation. Des démarches furent faites dans ce sens. Elles aboutirent après les concours de patinage du mois d'avril lorsqu'un bureau de logement, installé à la gare, se chargea de fournir aux voyageurs des appartements en ville à des prix fixés d'avance.

La Commission ne tarda pas à acquérir la certitude que le nombre des chambres, surtout dans les hôtels de premier ordre, serait très inférieur aux besoins. Elle s'adressa aux particu­liers et obtint un certain nombre d'appartements qui furent mis gratuitement à sa disposition pour y loger les officiels. Les membres des différents comités des pays participants furent, selon leurs désirs respectifs, installés soit dans les hotels soit chez les particuliers.

Pour les athlètes, il fallut recourir à d'autres moyens. L'on espéra pouvoir disposer des camps installés après l'armis­tice par l'armée britannique. Mais cette possibilité ne se^réa­lisa pas. La Commission se résigna alors à tranformer en hôtels provisoires, les écoles de la ville. Elle s'adressa à cet effet à la Ville, à la Croix-Rouge, à l'Armée pour obtenir le matériel

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nécessaire. Hélas, au lendemain de la guerre, toutes les disponibilités avaient été épuisées pour hospitaliser les évacués du Nord de la France et du Sud de la Belgique pondant les derniers mois de 1918. Mais ce qui restait fut accordé. Et il fallut donc acheter le surplus indispensable, ce qui engendra bien des difficultés. En effet, les grands magasins étaient dépourvus de toutes réserves et ils ne pouvaient four­nir ni literie, ni verrerie, ni services de table, ni batteries de cuisine. L'on parvint finalement à fixer un forfait pour la nourriture. Une lettre-circulaire fut donc adressée à toutes les nations leur offrant les services du C.O.B. Etant donné que toutes ne répondirent pas, le résultat pratique dépendit, pour chacune d'elles, de la coopération avec la Commission de Loge­ment. La France, l'Angleterre, l'Amérique et les Pays Scandi­naves envoyèrent sur place des délégués qui prirent toutes dispositions pour que les écoles aient l'aspect de homes. L'Italie s'occupa elle-même de son installation, le team hollan­dais se déplaça par bateau et c'est également un navire, mais de guerre, qui amena une grande partie des athlètes américains. Ceux qui arrivèrent à la dernière minute ne trouvèrent évidem­ment pas le même confort. D'autre part, les tireurs furent logés à Beverloo dans le quartier des officiers; les rameurs dans des hôtels à Bruxelles.

Les dépenses exposées par la Commission furent considé­rables. Il était impossible de les faire supporter par le Comité Exécutif. La repartition des montants disponibles causa bien des soucis. Le mobilier acheté fut revendu à 50r/h de sa valeur, le Comité Exécutif en supportant la perte ainsi que tous les frais de bureau et de correspondance. Par après, on reprocha au C.O.B. la lenteur d'introduction des comptes, mais il faut tenir compte du souci d'équité qui l'animait et de la difficulté de rassembler les factures émanant des nombreux services publics intéressés.

Il convient de mettre l'accent sur les bons rapports qui existèrent avec les différentes nations, qui traitèrent les divers locaux mis à leur disposition comme s'ils leur appar­tenaient .

Dès le mois de mars 1920, des listes d'appartements de la ville furent dressées, afin de pouvoir loger à leur meilleure convenance les voyageurs qui ne trouveraient pas de place dans les hôtels.

Un bureau spécial, installé à la gare céntrale d'Anvers, fonctionna pendant toute la durée des Jeux. Les voyageurs y étaient renseignés sur les appartements disponibles, leur prix, etc.

Cet organisme a rendu de précieux services, surtout aux étrangers.

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COMMISSION DE RECEPTION 24.

De toutes les commissions instituées par les soins du Comité Exécutif des Jeux de la Vllème Olympiade d1Anvers? la Commission de Réception fut installée la dernière, ses attri­butions ne commençant en effet à fonctionner qu'à partir de l'ouverture des Jeux.

Sa tâche consistait à ;

12 S'occuper de la réception des athlètes; 22 S'occuper du logement et de la réception des personna­

lités officielles et des délégués des différents pays; 3- Organiser les différents hanquets donnés à l'occasion

des Jeux de la Vllème Olympiade par le Comité Exécutif ou par d'autres personnalités officielles.

Dès le mois de juin 1920, le Comité Exécutif nomma une commission composée de MM. le Colonel Osterrieth, le Colonel Letor et Paul Havenith, installée dans un des bureaux de la firme BUNGE & C2. Elle nomma M. Hendrickx comme secrétaire. Celui-ci lui rendit d'immenses services par son activité et son urbanité.

Elle commença parmi les jeunes gens étrangers, habitant Anvers, des éléments pouvant utilement s'occuper de la réception à Anvers des athlètes venant des différents pays participants. Leur rôle consistait principalement à les accueillir à la gare et à les installer dans les locaux qui leur étaient assignés.

Afin d'obtenir des résultats tangibles en ce domaine, la Commission s'était adressée à divers consulats et avait convoqué à une assemblée générale toutes personnes susceptibles d'appor­ter une aide pour cette tâche assez ardue. Plusieurs jeunes parlant différentes langues offrirent spontanément leurs ser­vices pour remplir cette mission. Mais leur collaboration ne se manifesta, par la suite, qu'en paroles plutôt qu'en actes.

Quoi qu'il en soit, les athlètes dont l'arrivée était officiellement annoncée, furent accueillis par des délégués.

Il est à remarquer que la plupart des nations négligèrent d'avertir le Comité Exécutif du jour d'arrivée de leur déléga­tion à Anvers.

La Commission de Réception s'occupa ensuite de dresser des listes complètes des personnalités officielles de Belgique et de l'étranger, ainsi que des représentants des nations étrangères participant officiellement aux Jeux de la Vllème Olympiade.

Ces listes servirent pour les invitations aux festivités futures.

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Ces dernières furent, ainsi que le démontre la liste ci-dessous, fort nombreuses. La Commission de Réception s'en occupa et l'organisation fut, selon les étrangers qui y parti­cipèrent , impeccable.

le M. KIRBY, représentant officiel de la délégation amé­ricaine, offrit un banquet de 200 couverts environ dans la salle de Marbre de la Société Royale de Zoologie, la veille de l'ou­verture des Jeux olympiques. Le Comité International Olympique ainsi que les autorités civiles et militaires y furent invités par les soins de la Commission de Réception.

20 un "RPE Deum", suivi d'une allocution de S.JJ. le Car­dinal Mercier, eut lieu le samedi 10 août à la Cathédrale d'Anvers, en vue de l'inauguration des Jeux olympiques. Toutes les invitations se firent par les soins de la Commission suivant les règles protocolaires. Elle s'occupa spécialement de la récep­tion et du placement des autorités.

39 La Commission prit également toutes dispositions utiles pour la réception de la Camille Royale à l'inauguration des Jeux olympiques et-ses délégués s'occupèrent du placement des auto­rités dans les loges et les tribunes officielles.

42 Le dimanche 15 août, le Comité Exécutif des Jeux de la Vllème Olympiade offrit un banquet au Comité International Olym­pique dans les salons du Grand Hôtel. Les détails, ainsi que la décoration de la salle, furent réglés par la Commission.

52 Deux "lunches" furent également offerts par le Comité Exécutif aux délégués étrangers représentant officiellement leur pays respectif aux Jeux. Ces déjeuners eurent lieu à l'Hôtel de Londres et furent organisés par les soins du Comité.

69 Le comte H. de BAILLET-LATOUR, président du Comité Exe­cutif, donna différentes réceptions dans son château de Bonck en l'honneur, d'abord, du Comité International Olympique, ensuite des délégations étrangères. Enfin, une grande "garden-party" y fut organisée par la société anversoise. Les invitations furent élaborées et expédiées par les soins de la Commission.

7S M. Robert OoTERRIETH offrit également une réception dans son hôtel, place de Meir, aux joueurs de Lawn-Tennis et aux athlètes étrangers.

82 M. Paul HAVENITH offrit un dîner aux officiers étrangers et belges venus spécialement pour les Jeux Equestres d1Anvers.

92 La Commission s'occupa tout spécialement du souper offert le 29 août, à 9 heures du soir, à tous les athlètes étrangers dans les vastes "Halls" de la Société des Fêtes d'Anvers au Middelheim. L'organisation laissa cependant à dési­rer par suite du service défectueux de l'établissement qui en

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avait assumé la responsabilité. Un splendide feu d'artifice allégorique, donné dans les jardins des fêtes d'Anvers, clôtura cette manifestation démocratique.

C'est avec fierté qu'il peut être conclu que la Commission géra ses finances avec économie.

En effet, il avait été prévu une somme de 60.000 F au^ budget général pour les fêtes et receptions dont s'occuperait la Commission.

Or, 37,451,25 F seulement furent dépensés pour le s ban­quets et fêtes que le Comité Exécutif offrit aux officiels étrangers et aux athlètes.

Ces frais se décomposent comme suit ;

Dîners officiels ^ ° Banquets et fêtes pour les athlètes s Réception à Ostende s Jeux Equestres • Frais généraux °

11.444,50 F 17.504,45 F

800,00 F 1.055,65 F 6.646,65 F

37.451,25 F

+ -f 4*

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PROGRAMME DES RECEPTIONS

Le 21 avril : déjeuner à bord d'un, bâteau de la Canadian Pacific~Dceân_Sërvices Ltd., offert par cette compagnie mari­time en l'honneur du Comité Exécutif des Jeux de la Vllème Olympiade, de l'équipe canadienne participant au tournoi de hockey sur glace et de la Commission organisatrice olympique de patinage et de hockey.

Le 27 avril : les délégués norvégiens invitèrent le Comité Executif et la Commission de Patinage à un dîner au restaurant du Grand Hôtel.

Le 28_avril ; la délégation norvégienne reçut au Grand Hôtel,-ën~ûnë~reception charmante, la presse belge.

Le 29 avril : sous les auspices de la Canadian Pacific Ocean Sërvïcës~Ltd., la victoire de l'équipe canadienne de hockey fut fêtée en une réunion intime au "Londres", Après la distribution des prix, réception et redoute au cercle artistique.

Le 30_avril ; banquet offert, au Jardin Zoologiquo, par M, HaraId~PETRl7"consul général de Suède, réunissant tous les champions suédois ainsi que les membres du Comité Exécutif des Jeux de la Vllème Olympiade et de la Commission pour le patinage et le hockey sur glace.

Le 5C_avril : M. Robert OSTERRIETH, vice-président du Comité~dës"Jëûx de la Vllème Olympiade, et Madame donnèrent dans les salons do leur hôtel, place de Meir, une réception en l'honneur des participants.

Outre les réceptions officielles, il y eut également dos réceptions intimes. Thé chez M. et Mme Hubert ELSEN, vice-prési­dent de la Commission de Patinage Olympique; dîner'intime au restaurant de "La Concorde" en l'honneur des Suédois, offert par MM. H. ELSEIÎ et F. de MONTIGNY, secrétaire de La Commission de Patinage; déjeuner intime offert par M. de MONTIGNY en l'honneur de la délégation norvégienne au Grand Hôtel.

Le 21 juillet ; lunch offert à 13 h 30 par le Royal Yacht Club, dâni-Iës~sâîôns du Restaurant de la Zoologie.

Le 27 juillet ; Thé offert à 17 heures au Château du Donck par le"Cointë~dë~BÂÏLLET-LATOUR, sénateur, la Comtesse de EAILLET-LATOUR, le Comte H. de BAILLET-LATOUR, président du Comité Exé­cutif des Jeux de la Vllème Olympiade, et la Comtesse Henry de BAILLET-LATOUR, aux concurrents du tir de chasse.

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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28.

Le 29 juillet : dîner offert à 21 h au Restaurant du Kursaaî7~a~Ds:Eendë, par M. Alfred G-RISAR aux concurrents du polo à cheval.

Le 7 août ; à l'Opéra Royal Flamands, à 20 h, Quatorzième Festival annuel du Peter Benoît Ponds.

Le 8 août ; banquet offert à 19 h à l'Hôtel Métropole par M.~CârIô-MOîTTU, président du Comité Olympique Italien, à l'occasion de la fete nationale italienne.

Le 10 août : à l'Hôtel Métropole, à 20 h, banquet offert par la Royale^Ligue Vélocipédique Belge et l'Union Cycliste Internationale en l'honneur des délégués étrangers.

Le 13 août : dans la salle des Marbres du Jardon Zoologique, à 19 h 30, banquet offert par M. G.T. BIRBY, président du Comité Olympique Américain.

Le 14 août : Te Deum célébré on la cathédrale d'Anvers par Moniëîgnëûr~le Cardinal Mercier, à la mémoire des athlètes tombés au Champ d'Honneur.

Le_14_août : à 19 heures, dîner au Palais du Roi, à Anvers.

Le 14 août : à 2L h 30, réception au Palais du Roi, à Anveis.

Le_15 août : au Grand Hôtel, à 17 h 30, banquet offert au Comité Olympique International par le Comité Exécutif des Jeux de la Vllème Olympiade.

Le_17 août : en l'Hôtel de Ville, à 17 h 45? séance inau­gurale dê îâ XVÏIIème Session du Comité International Olympique.

Le 18 août : au Restaurant Critérium, à 13 h, lunch offert par M. Charles CKO0PS, président de la Fédération internationale d'Escrime.

Le 18 août ; Thé-Concert offert à 20 h 30 par la Ville d'Anvers, ën"îes salons de l'Hôtel de Ville, au Comité Inter­national Olympique et aux délégués officiels.

Le 19 août : en la salle Mosdez, à 20 h, banquet offert par la Federation Belge de Lawn-Tennis en l'honneur des parti­cipants aux concours de lawn-tennis.

Le 20 août : on leur hôtel de la place de Heir, réception donnée a 17 h par M. Robert 03TERRIETH, vice-président du Comité Exécutif de la Vllème Olympiade, et Madame à l'occasion des concours de natation.

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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29.

Le 21 août : déjeuner offert à 13 h dans les salons de 1'Hotel'Së'îondres par le Consul de Suisse, le Comité de récep­tion des athlètes suisses et la colonie suisse d'Anvers.

Le 21 août ; de 16 à 20 h, au château du Donck, garden-party donnée par le Comte de BAILLET-LAÏOUR, sénateurj^Mme la Comtesse de BAILLET-LATOUR, le Comte Henry de BAILLBT-LATOUR, président du Comité belge des Jeux de la Vllème 01ympie,de et la Comtesse Henry de BAILLET-LAÏOUR.

Le 21 août s au Café Suisse, place Verte, à 20 h, banquet organise par la Fédération des Sociétés Belges de Natation et do Sauvetage en l'honneur dos délégués au Congrès International.

Le 22 août s dîner offert à 19 h 30 dans les salons de l'HôteI~Tirmînûs par le Consul général de Suède.

Le_23 août ; lunch offert à 12 h aux journalistes étran­gers par îâ_sëction Anvers-Limbourg de l'Association do la Presse Belge.

Le 23 .août ; dîner offert à 20 h au château du Donck par le Comtë~di ËÂÏlLET-LATOUR, sénateur, la Comtesse de BAILLET-LATOUR, le Comte Henry do BAILLBT-LATOUR, président du Comité belge des Jeux de la Vllème Olympiade, et la Comtesse Henry de BAILLET-LATOUR.

Le 24 août ; la délégation italienne et la fédération italienne de gymnastique remettent, à 13 h 45? au Comité Inter­national Olympique un challenge pour le vainqueur du concours individuel de gymnastique européenne.

Le 24 août ; déjeuner offert à 12 h 30 en l'Hôtel de Londres~pir~îë"Gomité Exécutif des Jeux de la Vllème Olympiade.

Le_24_août t a 16 h , au château de Voshol, à Brasschaat, garden-pârty donnée par M. Robert OSTERRIETH, vice-président du Comité Exécutif des Jeux de la Vllème Olympiade, en l'honneur des participants aux concours olympiques de lawn-tennis.

Le_28 août ; lunch offert à 12 h 30 par le Baron Edouard de LAVELEYE7 president du Comité Olympique Belge, et la Baronne de LAVELEYE, à Jette-Saint-Pierre.

Le 28 août s raout offert par la Ville de Bruxelles dans les salons de l'Hôtel de Ville.

Le 30_août ; au Middelheim, salle de l'Exposition Colo­niale, banquet offert à 20 h aux athlètes par le Comité des Jeux de la Vllème Olympiade.

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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30.

Le 2 septembre s soirée organisée à 20 h à la Maison de France~pâr~Ia~Pederâtion Française de Football-Association et le Comité Olympique Français.

Le 6 septembre ; au Grand Hôtel de Londres, déjeuner offert~irîS~E~3Ô par le Comte d'ARNAUD au nom du Comité Olympique Français.

Le 6 septembre ; dîner offert à 20 h par M. Paul HATENITH, membre"dû~Comî:oe"Ëxecutif des Jeux de la Vllème Olympiade, et Mme Paul HAVENITH.

Le 7 septembre : au Grand Hôtel de Londres, dîner offert à 20 h aûs~offïcIers~"t participants de l'Hippisme, par le Comité des Jeux de la Vllème Olympiade et le Comité des Jeux Equestres.

Le 7 septembre : au Restaurant de la Zoologie à 12 h, déjcunir~ôffërt par le Général CABRA.

Le 8 septembre ; au terrain de 1'Antwerp Polo Club à Hoogboom7~a~13~h7-lûnch offert par 1'Antwerp Polo Club aux participants des Jeux équestres.

Le 8 septembre ; à Hoogboom, à 16 h, match de polo à cheval~ôrgânîse~pâr 1*Antwerp Polo Club. Enjeu ; quatre coupes offertes par Mme Ernest GRISAR.

Le 8_septembre : au Restaurant de la Zoologie, à 20 h, dîner ôffêrt~pâr"Te Consul général de Norvège et Mme Leif B0GH.

Le 9 septembre : à 22 h, soirée dansante donnée au château du Donck~pâr~lë Comte de BAILLET-LATOUR, sénateur, Mme la Comtesse de BAILLET-LATOUR, le Comte Henry de BAILLET-LATOUR, président du Comité Belge des Jeux de la Vllème Olympiade, et la Comtesse Henry de BAILLET-LATOUR, en l'honneur des participants aux Jeux Equestres.

Le 11 septembre ; à l'Hôtel de l'Industrie, à 20 h, souper offert~pâr~ITÂssôcîation Professionnelle Belge des Journalistes Sportifs.

Le 11 septembre ; soirée donnée à 20 h par Mme Ernest GRISAR~ët"MT~Sïfrëd~GRISAR, membre du Comité Exécutif des Jeux de la Vllème Olympiade.

Le 12 septembre : soirée donnée à 21 h en l'honneur des participants~âûx~Jëûx équestres par le Lt. Colonel Léon OSTER-RIETH, directeur général dos fêtes d'Anvers.

Le 15 septembre ; dîner offert à 20 h par le Ministre du Japon~êt-Mmô~ÂDATCI.

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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31.

MEDAILLES ET DIPLOMES

Outre les médailles de vermeil, d'argent et de bronze -qui furent remises comme premier, second et troisième prix -le Comité Olympique obtint du C.I.O. la permission d'offrir, aux vainqueurs des épreuves individuelles, une statuette dont le moule fut brisé afin qu'elle ne puisse être imitée.

Le 2 mai 1919, le Comité Belge des Jeux de la Vllème Olympiade chargea le Comte d'ASSCHB do lui soumettre des propo­sitions concernant les médailles et diplômes à décerner à l'occasion des concours. Elles furent définitivement approu­vées en séance du 14 février 1920.

15 Statuette "L'Athlète victorieux" ; oeuvre do l'artiste belge M. GËSlDMÔULl!îT""Ën"brônzê"nâtûrêï~de 0,28 cm de hauteur sur socle en marbre de 0,08 cm. 125 statuettes à décerner, avec médaille en vermeille, aux athlètes remportant les premiers prix dans des concours individuels.

22 La Médaille des prix ; oeuvre de l'artiste belge M. Josué DUPON, d'ÂnvërsT"Iâ"îâcô"rëprésentant l'athlète ayant remporté la palme de la victoire, dans le fond i la Renommée. Au revers s le Monument d'Anvers commémorant la légende do Brabo lançant dans l'Escaut la main coupée du géant qui terrorisait le fleuve, dans le fond ; la Cathédrale et le Port d'Anvers.

450 médailles de 1er prix en vermeil (60 m/m). 400 médailles de 2ème prix en argent (60 m/m). 400 médailles de 3ème prix en bronze (60 m/m).

3- La médaille commémorâtive i oeuvre de l'artiste belge M, THEMIST~Oote~face ; "le "vainqueur de l'Antique course des Chars ; au revers ; la Déesse couronnant les vainqueurs des Jeux olympiques.

Il fut frappé 6.000 exemplaires de ces médailles en bronze de 60 m/m, qui furent distribuées comme souvenir aux membres des Comités, à tous les participants et à tous ceux qui avaient collaboré d'une façon effective à l'organisation des Jeux do la Vllème Olympiade.

Un exemplaire de la statuette et de chacune des médailles fut offert par le Comité à S.M. le Roi Albert 1er et à S.A.R. le Prince Léopold. •

Le modèle de la statuette, dont chaque exemplaire porte un numéro d'ordre, ainsi que les maquettes des médailles sont la propriété exclusive du Comité Belge et ne peuvent être re­produites .

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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32.

49 Le diplôme des prix: oeuvre de l'artiste belge 1\1. PRIVAT=tlvËMÔNT:-j5ësslri-a la sanguine de 0,55 cm de hnuteur sur 0,72 de large , représentant le couronnement de ~'athlètc aux Jeux olympiques; dans 10 fond: le stade ct l a Villo d'P~VOTS.

1.350 diplômes furent remis aux vainqueurs des con­cours ainsi qu'à quelques concurrents non classés, mais dont l es performances particulièrement remarqué~s méritaient cette faveur.

59 Insignes: à l'intention des membres de comités, il fut fro.ppe-lliië-rË3duction de bronze de la ~~édaille des Prix, à laquelle fut jointe une carte donnant accès aux différentes triblmes. Ce travail fut confié à la Naison Coosemans, orfevre, à Bruxelles.

Un crédit de 137.600 F fut affecté à l'exécution des médailles, de la statuette et du diplôme.

LA r.1EDAILLE OLYMPIQUE

j'II . JASPAR, devenu f'Iinistre des Affaires Etrangèref3, s 'étant refusé à ratifier la promotion olympique dans l es ordres nationaux - cependant accordée par son prédécessour sur proposition du Gouverneur de la Province d'Anvers - 10 président du Comité Exécutif so trouva dans uno situation dé~icate, car il avait Eté autorisé à i nformer officieusemont les intéressés de leur nomination.

Il s ' efforça aussitô t d'obtenir du Gouvornement que soit remise à l'étude l a proposition qu' il avait faite on 1919, ten-· dant à ce qu'à l'instar de ce qui avait été fait à Stockholm, une r'ilédaille 01ympiqu8 soit créée pouvant ~tre, comme lo s décorations ordinaires, port ée par l es titulaires.

Grâce à l'appui de M. DESTREE, Ministre des Scionces et des Arts, la proposition fut acceptée.

L'avers de la médaille porte l'effigie du Roi Albert 1er; 10 revers, l'inscription : Jeux olympiques d' Anvors 1920. 110 ruban es t blanc ct rouge pour rappel er les couleurs de la Villo d'Anvers.

La Hédaillo Olympique fut décornée aux Souverains, ambas­sndours , ministrus et consuls des pays participo.nts, aux Princo,," de 12 Famille Royale de Belgique, aux membres du Comitci Inter­national Olympique, aux membres des comités belgos, à de nom­breux officiels étrangers, aux athlètes belges ayant remporté un premLJT prix ct à ccrt::üns collaborateurs s' étc.nt spécic'..lo­ment dévoués à l'organisation des JeLL'C.

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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LE PROGRAM DES JEUX DE LA Vlleme OLYMPIADE

53.

Malgré l'étude approfondie à laquelle s'étaient livres le Comité International Olympique et le Comité Olympique Suédois f l'élaboration du programme de 1912 amena de nombreuse;; objections. Afin de pouvoir établir un programme définitif, avec la collaboration des fédérations sportives internationale:; le Comité International Olympique prit l'initiative de convo­quer au mois de juin 1914 un Congres Extraordinaire a la £or-bonne , Paris, à l'occasion du vingtième anniversaire de la rénovation des Jeux olympiques »

Ce Congrès procéda à une refonte générale du programme. Mais ce travail ne put être, ainsi qu'on le verra ci-après, achevé à cause de la guerre qui se déclara peu après.

suit Les sports figurant au programme furent classés comme

a) Sports athlétiques

b) Sports gymniques

c) Sports de combat

d) Sports nautiques

e) Sports équestres

f) Sports combinés

g) Sport cycliste

h) Jeux

gymnastique poids et haltères

escrime lutte gréco-romaine lutte libre boxe anglaise tir à la cible tir de chasse

aviron natation yacht-racing

pentathlon moderne pentathlon classique décathlon

lawn-tennis football-association.

Le Congrès décida que le pays organisant les Jeux pour­rait également inclure dans le programme, à titre facultatif, les sports suivants' ; football-rugby, hockey sur gazon, hockey sur glace, tir à l'arc, polo à cheval, golf (Messieurs), goli (Dames), patinage et ski.

Il convient de rappeler que le Comité International Olym pique, en confiant à la Belgique l'organisation des Jeux^de la Ylîème Olympiade, se rendit compte des grandes difficultés qui

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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se présenteraient dans un pays meurtri par quatre années de guerre. Il décida par conséquent que le programme fixé par le Congrès de Paris pourrait, à titre exceptionnel, être modifie par le Comité Belge en cas do nécessité absolue.

ETABLISSEMENT DU PROGRAMME

Sports athlétiques : le programme d'Anvers reprit intégralement celui établi par le Congrès de Paris. Il diffère très pou de celui de Stockholm. Ci-dessous les modifications apportées à ce dernier ;

a) Epreuves supprimées : saut en hauteur sans élan; » — . i . — — s a u t e n l o n g u e u r s a n s é l a n ;

lancement du javelot (main droite et gauche); lancement du disque (main droite et gaucho); lancement du poids de 7 kg 257 (main droite et gauche).

b) Epreuves ajoutées : course de haies; 400 metres; course _ d'obstacles; 3.000 mètres;

lancement du poids de 25 kg 400 (meil­leure main); concours de marche; 300 mètres.

le parcours du cross-country fut porté de 8 à 10 kilomètres.

Gymnastique ; cédant à l'insistance des délégués allemands, le Congrès de Paris avait accepté un programme de gymnastique fort compliqué, mais en stipulant qu'il ne serait applique qu'à Berlin. En l'absence de bases fixes, le Comité Belge conserva le programme de Stockholm, ce qui ne donna lieu a aucune obser­vation .

Poids et Haltères : programme fixé par le Congrès de Paris.

Escrime s ce programme fut celui de Stockholm avec, en plus, un concours de fleuret par équipes.

Lutte gréco-romaine : aucune modification.

Lutte libre ; sport nouvellement inscrit au programme des Jeux olympiques. Conformément à la décision du Congres de Paris, les règles furent établies par M. Percy Longhurst, secretaire de la Fédération Internationale de Lutte Libre.

Boxe anglaise % le programme du Congres de Paris fut intégrale­ment appliqué.

Tir à la cible i le Comité Belge usa de la latitude qui lui avait été accordée et modifia légèrement le programme établi par le Congrès de Paris. Le tir de vitesse (pistolet ou revolver) fut supprimé, faute d'installations nécessaires, lies concours de pistolet et de revolver (armes libres) furent réunis en une seule épreuve.

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Tir de Chasse : le Congrès de Paris ajouta au programme de Stockholm une épreuve par équipes (tir au cerf courant, coup double),

Aviron s ici encore, quelques modifications s'imposèrent. La course pour bateaux à quatre rameurs de pointe (sans barreur) fut supprimée et la course pour bateaux à deux.rameurs de pointe (sans barreur) fut disputée avec barreur.

Comparativement au programme de Stockholm, celui de Bruxelles comporta donc en plus :

a) Une course pour bateaux à 2 rameurs de pointe sans barreur; b) Une course pour bateaux à 2 rameurs de pointe avec barreur,

La course pour 4 inriggers fut également supprimée.

Natation t programme fixé par le Congrès de Paris. C'est le memo que celui de Stockholm avec, en plus, deux épreuves pour Dames :

a) Course de 300 mètres, nage libre; b) Concours de plongeons du tremplin.

Yacht-racing s le Congrès de Paris, après avoir admis ce sport, avait décidé qu'une sous-commission se réunirait sous la pré­sidence de M. de COUECY-LAÎTAÎÎ, pour établir im projette règle­ment. Ce travail fut complété par le Congrès de la Fédération Internationale de Yacht-Racing (Londres 1919).

Le programme final comprit, en plus de celui do Stockholm, les épreuves suivantes ;

Jauge nouvelle 1919 °

a) Catégories internationales des 6, 8, 10 et 12 m do course; b) Catégories internationales de 6,50 m et 8,50 m;^ c) Catégories internationales des 30 et 40 m, carrés de voilure; d) Catégorie internationale des 18 pieds; e) Catégorie internationale des dinghies de 12 pieds.

Jauge^ancienne :

Catégorie des anciens sept et neuf mètres de course.

Jeux équestres : programme fixé par le Congrès de Paris. Il fut semblable à celui de Stockholm et comprit, en plus, un concours de voltige.

Sports combinés ; les règles du pentathlon moderne, du pentathlon classique et du décathlon ne furent pas modifiées.

Cyclisme : à Stockholm, il n'y eut qu'une course sur route. Le Congrès de Paris y ajouta les épreuves suivantes, a disputer sur piste ;

a) Course de 1.000 m; b) Course de tandems, 2.000 m; c) Course de 50 km (sans entraîneur); d) Course de 4.000 m (poursuite) par équipes de 4 coureurs.

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36.

Lawn-Tennis : les concours sur courts couverts furent supprimés. Ceux sur terre battue furent complétés par le double Dames.

Football-Association : pas de modification. Le Comité Exécutif des Jeux de la Vllème Olympiade décida d'ajouter au programme les sports facultatifs suivants ;

Football-rugby ; Hockey sur gazon; Hockey sur glace ; étant donné l'impossibilité de dispo­

ser d'un champ de glace artificielle en plein été, ce concours eut lieu au Palais de Glace d'Anvers à la fin du mois d'avril.

Tir à l'arc s étant donné que le procès-verbal du Congrès de Paris ne portait aucune indication ail sujet de ce concours, le Comité Exécutif décida de le faire disputer selon les doux modes en usage en Belgique. Il confia l'élaboration du programme et des règles aux fédérations belges compétentes.

a) Tir à la perche ; tir aux petits oiseaux; tir aux oiseaux supérieurs.

Ces épreuves furent disputées individuellement et-par équipes.

b) Tir au berceau (_en l02iB£Hrl ; désireux de se confor-mêr~âûx"ûiâges~en cours dans les pays où ce sport est pratiqué, le Comité spécial décida de mettre au pro­gramme trois épreuves ; tir à 28 m, à 33 m et à 50 m, qui furent disputées individuellement et par équipes.

Polo à cheval ;

Golf Messieurs ;

Patinage ; le Congrès de Paris s'étant borné à classer le pati­nage parmi les sports facultatifs, sans entrer dans d'autres détails, le Comité spécial élabora le programme suivant, en accord avec la Fédération Internationale de Patinage i

a) Concours de figures pour Messieurs; b) Concours de figures pour Dames; c) Concours de figures pour couples (mixte).

Le Comité Exécutif des Jeux de la Vllème Olympiade décida de ne pas inclure dans le programme ;

a) Le golf (dames), ce sport ne semblant pas suffisamment répandu;

b) Le ski, dont la pratique était impossible en Belgique,

Le programme général, imprimé en langues française et anglaise, fut envoyé aux différentes nations on janvier 1920.

+ + +

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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REGLES ET REGLEMENTS DES JEUX

L'élaboration des règlements pour les compétitions fut confiée aux sous-commissions sportives. Ce travail fut contrôlé par la Commission technique.

Il comprend trois parties distinctes i

a) Les sports dont les règlements ont_été_établis_]aar la fédératîon~ïntërnâtionâïë. Le travail y afferent së réduisit a~piû"di~chôsësT"Cê~fû^""n(Dtâmment le cas pour l'athlétisme, l'escrime, la "boxe anglaise, l'aviron, la natation, le yachting le polo à cheval, le cyclisme, le lawn-tennis, le football-association, le football-rugby, le hockey sur gazon, le hockey sur glace et le patinage.

b) Les sports_ne possédant pas de fédération internatio-nale^ Les~soûs-commîssIons s'inspirèrent in 1'occurrence des règlements qui furent en vigueur à Stockholm.

c) Les sports ajoutés au programme des_Jeux^ol^piques par le Congrei"dë Paris 119147^ soui-commissions si char-gerint~ilIii-mSmis de rediger les règlements, en s'inspirant des usages en cours dans les pays où ces sports sont pratiqués.

Les règles d'organisation et d'administration commune à toutes les disciplines sportives et dénommées "Règles générales furent rédigées par la Commission technique, qui reprit le travail analogue fait à Stockholm en les modifiant, compte tenu des décisions du Congrès de Paris (1914).

REGLES GENERALES POUR LES JEUX OLYMPIQUES

Conformément à la décision prise par le Comité Internatio nal Olympique à Lausanne, en 1919, les Jeux de la Vllème Olym­piade seront célébrés en 1920 à Anvers,

12 Nations pouvant y participer : seuls pourront y prendre part les ressortissants des nations représentées au Comité Interna­tional Olympique, Exception sera faite pour les pays situés on dehors de l'Europe et qui n'ont pas, jusqu'à cette date, eu de délégués audit comité.

2- Participation ; seuls les athlètes amateurs sont admis aux Jeux olympiques.

Définition de 1'amateur : la qualité d'amateur est déter­minée ;

a) Pour les sports qui possèdent_des_associations_intor-nationales t d'après la définition de l'amateur qui est prévue par cês~organismes;

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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38.

b) Pour les sports ne possédant pas de fédération inter­nationale : ïei~federatîons dës-pâys~înterësies. se réuniront ëî'decîdëront pour chaque sport do la définition à donner.

La qualification d!amateur est donnée par le pouvoir sportif compétent de chaque nation. Cette qualification est garantie par les Comités Olympiques Nationaux.

4- Conditions requises pour pouvoir représenter un pays s xoeut seul être admis à représenter une nation aux Jeux olympiques celui qui possède la nationalité d'origine ou la nationalité acquise de ladite nation ou de l'Etat souverain dont cette nation est partie constituante.

Quiconque a déjà pris part une fois aux Jeux olympiques ne peut concourir dans les Olympiades suivantes pour une autre nation, même s'il en avait acquis la nationalité par voie de naturalisation, sauf le cas de conquête ou de création d'un nouvel Etat ratifiée par traité.

Dans le cas de naturalisation, l'intéressé donnera la preuve qu'il est amateur dans son pays d'origine au moment du changement de nationalité.

5- Limite d'âge ; il n'y a pas de limite d'âge pour les concur­rents aux Jeux olympiques.

62 Participation des femmes ; les femmes sont admises aux Jeux olympiques. Le programme fixera les épreuves qu'elles pourront disputer.

75 Programme : le programme officiel des Jeux olympiques est établi comme suit (voir brochures spéciales éditées pour chaque sport).

89 Epreuves facultatives : outre le programme officiel des Jeux les comités organisateurs auront la faculté d'organiser des épreuves pour les sports suivants ; 15 le football-rugby; 22 le hockey sur gazon; le hockey sur glace; 4- le tir à l'arc; 5- le polo à cheval; 62 le golf (Messieurs); 7- le golf (Dames) 82 le patinage; 92 le ski.

9Q Organisation ; le Comité Olympique Belge est responsable des Jeux de 1920 et a pris les dispositions nécessaires pour leur organisation.

La direction même des différents sports a été confiée à des sous-commissions composées de membres désignés par les fédérations belges qui les dirigent respectivement.

Des sous-commissions spéciales ont été choisies pour l'hippisme, le yachting et les concours d'art.

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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39.

102 Engagements t les ungagcments pour toutes les éprouves dos Jeux do la Vllèrae Olympiade seront reçus par le Comité National Olympique de chaque pays et transmis exclusivement par lui au Comité organisateur de l'Olympiade, 14, rue Guimard, à Bru­xelles .

Si, dans un pays, il n'existe pas de Comité Olympique National, les engagements doivent être transmis par l'intermé­diaire du Comité International Olympique.

Les engagements numériques devront être transmis au moins un mois avant la date à laquelle se disputeront les épreuves. La désignation nominative des athlètes devra parvenir au plus tard 15 jours avant l'épreuve ou la série des épreuves du sport inscrit au programme des Jeux olympiques.

Les engagements, en double exemplaire, devront être transmis sur une formule unique arrêtée par le Comité Inter­national Olympique. Les noms des athlètes engagés devront être inscrits en caractères d'imprimerie.

Les engagements ne seront valables que s'ils sont reçus par le Comité Olympique Belge au plus tard le jour stipulé au programme pour les engagements dos différentes épreuves.

Une formule séparée pour chaque concours doit ôtre remplie par chaque concurrent. Cette règle s'applique à toute personne, joueur effectif ou de réserve, qui s'engage dans une équipe.

Les engagements par télégramme seront admis à condition d'être confirmés par une lettre en date du môme jour.

Aucune entrée payante ne pourra être exigée pour les enga­gements .

112 Nombre d'engagements ; les entrées pour chaque nation dans les différents concours seront limitées selon les décisions prises au Congrès de Paris en 1914.

122 Engagements refusés : le Comité Olympique Belge se réserve le droit de refuser tout engagement sons être obligé de faire connaître les raisons qui motivent sa décision. Néanmoins, le motif sera communiqué confidentiellement au comité intéressé.

13- Reclamation contre la qualification d'un concurrent i ces réclamations devront être, sans retard, adressées par écrit au Comité Olympique Belge. Il ne sera donné suite à aucune récla­mation qui ne serait pas accompagnée dû dépôt d'une somme do 100 PB et reçue par le Comité Olympique Belge dans un délai de 30 jours après la distribution des prix. Le Comité Olympique Belge décidera après enquête. Sa décision sera sans appel. La somme déposée ne sera pas remboursée si la réclamation no se trouvait pas être basée sur des motifs sérieux.

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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40.

142 Organisation sportive et .jugement dos éprouves s

11 sera nommé pour chaque sport :

a) Un jury d'appel international qui sera désigné par^la fédération internationale régissant ce sport. Dans le cas où il n'y aurait pas de fédération internationale, le Comité organi­sateur de l'Olympiade nommera le jury international.

Td) Un jury de terrain (jury d'épreuves) dont la formation est laissée au pays organisateur, sous la réserve d'accord des fédérations internationales, pour le composer aussi internatio­nal que possible. Il est entendu que la formation des séries, poules ou éliminatoires est réservée au jury de terrain, qui devra ôtre réuni en conséquence en temps utile. D'autre part, le nombre de membres de ce jury do terrain, qui opérera au point de vue sportif, sera conforme au chiffre prévu par les règle­ments des fédérations internationales. Les membres des jurys et les officiels des Jeux devront tous ôtre amateurs.

15- Réclamations : les décisions des juges de terrain en matière de faits seront sans appel.

Les appels des décisions des juges en toutes autres matiè­res, seront adressés au président du jury compétent par un membre désigné par le Comité Olympique du pays réclamant, ou par une personne déléguée pour le remplacer.

Ces réclamations devront être faites dans un délai d'une heure après la décision du juge qui serait visé par lesdites réclamations. Le jury d'appel décidera après enquete. Sa déci­sion est définitive.

l'rix ; les prix aux Jeux olympiques consisteront en médail­les et diplômes. Chaque médaille sera accompagnée d'un diplôme. Il sera également décerné "m diplôme à l'équipe victorieuse dans les concours par équipes. Dans les épreuves individuelles, une statuette sera offerte aux gagnants.

Les concurrents dont la performance aura été particulière­ment brillante, mais n'ayant pas gagné de prix, recevront un diplôme de mérite.

Dans les courses olympiques de yachting, les médailles olympiques seront décernées aux timoniers et aux hommes d'équi­page des yachts ayant remporté un prix.

Tous les participants aux Jeux recevront une médaille commémorâtive. En résumé, il sera attribué, pour chaque épreuve, trois prix ;

a) Pour les épreuves individuelles s

12 Au vainqueur ; un diplôme, une médaille en vermeil et une statuette en bronze;

22 Au deuxième ; une médaille en argent et un diplôme;

32 Au troisième ; une médaille en bronze et un diplôme.

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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41.

b) Pour les épreuves par équipes ;

12 A l'équipe victorieuse : un diplôme et une médaille en vermeil à chaque équipier;

2- À la deuxième ; une médaille en argent pour chaque équipier;

39 a la troisième t une médaille en bronze pour chaque équipier.

170 Challenges olympiques s le Comité International Olympique a décidé que les challenges olympiques - trop précieux, fra­giles ou pesants pour voyager - resteraient dorénavant au Musée olympique de Lausanne et que les noms des gagnants seraient inscrits à chaque Olympiade sur les tablettes de marbre qui les surmontent.

Il se réserve en outre le droit de choisir les épreuves auxquelles seront attribués les challenges qui lui seraient offerts à l'avenir.

182 Sanctions en cas de fraude î elles sont établies comme suit ;

a) L'athlète qui aura été convaincu d'avoir pris frau­duleusement la qualité d'amateur sera disqualifié. Tous les points qu'il aura obtenus seront supprimés;

b) Si la fédération de l'athlète est convaincue de compli­cité dans cette fraude, la Nation à laquelle il appartient sera déclassée dans le ou les sports pratiqués par cet athlète, c'est-à-dire que tous les points obtenus par ses ̂représentants pour le ou les sports intéressés seront supprimés.

19° Frais de déplacement,; le Comité Olympique Belge n'inter­viendra en rien dans les frais de déplacement des concurrents et des membres des divers jurys. Il s'efforcera cependanc de conclure tous les arrangements possibles pour les réduire ru minimum. Il se tient à la disposition des concurrents pour leur fournir tous renseignements utiles.

202 Brochures 0 une brochure spéciale avec les programmes, règles et règlements sera éditée pour chaque sport en particu­lier .

212 Classements ; dans les Olympiades, il n'existe pas ae clas­sement général; il est seulement fait un classement par sport. Le Comité International Olympique avait été chargé d'en établir les modalités, mais ce travail n'ayant pu être fait, les bases du classement par sport seront celles adoptees aux Jeux olym­piques de Stockholm pour le classement général.

222 Modifications ; le Comité Olympique Belge se réserve le droit, en cas de force majeure, d'apporter des changements aux programmes, aux règles et aux règlements.

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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42.

23- Texte officiel : en cas de désaccord sur l'interprétation des règlements ou du programme, le texte français est seul considéré comme officiel.

24- Fédérations internationales ; ci-dessous la liste des fédérations internationales dont les règlements seront appli­qués ;

Fédération Internationale Athlétique,

Fédération Internationale des Sociétés d'Aviron,

Fédération Internationale de Boxe Amateur,

Union Cycliste Internationale,

Fédération Internationale d'Escrime,

Fédération Internationale de Football-Association,

Fédération Européenne de Gymnastique,

Ligue Internationale de Hockey sur Glace,

Fédération Suédoise de Gymnastique,

Fédération Internationale de Lawn-Tennis,

Fédération Internationale de Lutte Gréco-Romaine,

Fédération Internationale de Lutte Libre,

Fédération Internationale de Natation,

Fédération Internationale de Patinage,

Fédération Internationale de Poids et He,Itères,

Union Internationale des Fédérations et Associations Nationales de Tir,

Union Internationale de Yachting de Course.

Au printemps 1920, les règlements, édités pour chaque sport en français et en anglais, furent envoyés aux Comités Olympiques étrangers, lesquels avaient été consultés au préa­lable au sujet du nombre de brochures qu'ils désiraient rece­voir .

+ + +

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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LE SYSTEME BERG-WALL D'ELIMINATION

43.

Au Congrès Olympique de Paris de 1914? un système d'éli­mination fut présenté par M. E. BERGWALL, éditeur du "Nordiskt Idrottslif" de Stockholm et président du Comité Olympique Suédois de Natation de 1912.

Ce système a pour "but de palier aux imperfections du procédé d'élimination universellement connu sous le nom de "Système de la Coupe d'Angleterre".

Il est évident que ce dernier donne des résultats souvent erronés, sauf quand il n'y a qu'un seul prix à distribuer. S'il y en a plusieurs, le hasard peut parfaitement amener, dès le premier tour, les deux meilleures individualités du tournoi à se rencontrer. Le club battu en finale n'est donc pas nécessaire» ment la deuxième meilleure équipe du tournoi.

Le système Bergwall en revanche est plus équitable. En voici les principes ;

15 Toutes les équipes (ou les individus) jouent d'abord d'après le système des matches de coupe. Le gagnant de la finale remporte le premier prix du tournoi.

25 Toutes les équipes (ou les individus) qui ont été éliminées directement par le vainqueur du tournoi jouent une nouvelle compétition d'après le système des matches de coupe, le vainqueur de cette seconde compétition remportera le second prix du tournoi.

3- Les équipes (ou les individus) qui dans les deux com­pétitions précédentes - premier et deuxième prix - ont été battues directement par le gagnant du second prix, joueront une troisième compétition toujours d'après le système de la coupe. Le gagnant sera le troisième du tournoi.

Ce procédé nécessite évidemment plus de matches que le système de coupe, mais il en demande en revanche beaucoup moins que la poule américaine qui devait être d'application si l'on voulait trouver un classement juste.

Prenons un exemple : supposons qu'il y ait trois équipes en compétition.

Avec le système de coupe, il faudra sept matches pour dési­gner le premier et le deuxième et un match supplémentaire pour désigner le troisième, soit huit matches au total.

Avec le système de poule américaine, sans matches retour, il faudrait 28 matches.

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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44.

Avec le système Bergwall, il faut ;

1ère compétition, au maximum ; 7 matches,

2ème compétition, au maximum ; 2 matches,

3ème compétition, au maximum : 2 matches,

soit au total ; 11 matches.

Des calculs minutieux auxquels l'auteur de la méthode s'est livré, il résulte que plus il y a de concurrents, plus les avantages de la méthode deviennent évidents.

Ainsi, pour un nombre de 128 compétiteurs, requérant avec le système de la coupe 127 matches, le système Bergwall n'en­traîne que 13 matches supplémentaires, 6 pour la deuxième place et 7 pour la troisième.

Il était souhaitable que ce système soit appliqué pendant les Olympiades de 1920 à toutes les competitions, telles celles du lawn-tennis, du football, du hockey sur gazon et sur glace, de l'escrime, de la boxe, de la lutte, du water-polo et du golf, partout où le nombre des concurrents rendrait impossible l'utilisation du système de la poule américaine ou du syscème des points.

Exemple de la méthode Bergwall :

Compétition pour la__lère_place s

A) B)

A) C)

D) E)

F) G)

H) K)

A) )

D)

F)

H) )

A (1er prix)

Compétition_pour la 2ème__place

B) C)

D) F)

B)

D) B) (2ème prix)

)

Compétition pour la 3ème_place

C)

+

G) D)

(3ème prix)

-H

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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45.

JURYS ET OFFICIELS

Lors des Jeux précédents, les juges et officiels appar­tenaient presque exclusivement à la nation organisatrice. Ce système suscita de nombreuses réclamations et la question, fort épineuse, fut longuement débattue au Congrès de Paris de 1914? qui finit par se prononcer à une grande majorité pour l'inter­nationalisation de tous les jurys. Il vota les principes suivants

Seraient nommés pour chaque sport ;

a) Un jury d'appel international désigné par la fédération internationale régissant le sport. Dans le cas où il n'y aurait pas de fédération internationale, le Comité organisateur des Jeux olympiques le nommerait.

b) Un jury de terrain (jury d'épreuves), dont la formation est laissée au pays organisateur sous réserve que ce dernier se soit mis d'accord avec les fédérations internationales pour le composer aussi international que possible.

La formation des séries, poules ou éliminatoires était réservée au' jury de terrain, qui devait être réuni en temps utile. D'autre part, le nombre de membres de ce jury de terrain, opérant au point de vue sportif, serait conforme aux chiffres prévus par les règlements des fédérations internationales.

Les membres des jurys et les officiels des Jeux devaient tous être amateurs.

Conformément à ces principes, le Comité Exécutif des Jeux de la Vllème Olympiade invita les sous-commissions sportives à lui communiquer le nom et l'adresse du secrétaire de leur fédération internationale. Ces renseignements ne furent pas toujours faciles à obtenir, par suite de la désorganisation générale résultant de la guerre.

Une circulaire fut envoyée aux fédérations internationales leur demandant de désigner les jurys d'appel. Certaines répon­dirent qu'il leur était impossible de procéder à cette désigna­tion; d'autres ne donnèrent même pas signe de vie. En fait, la plupart des jurys internationaux furent constitués sur place, immédiatement avant le commencement des épreuves.

Pour le jury d'épreuves, il fut procédé comme suit s

Les différentes nations participant aux Jeux avaient été invitées à signaler au Comité Exécutif quels seraient les offi­ciels, dans les différents sports, qui se déplaceraient en même temps que les athlètes. Les renseignements fournis permirent aux sous-commissions de dresser des listes d'officiels parmi lesquels elles constituèrent des jurys d'épreuves.

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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46.

Dans bien des cas, le nombre d'officiels désignés dans un sport dépassait celui des fonctions à attribuer. Les sous-commissions procédèrent alors? dans la mesure du possible, par voie de roulement.

Dans l'esprit des congressistes de Paris (1914)? le système de nomination des jurys, strictement appliqué à Anvers? devait mettre un frein à tous les abus possibles. Malheureuse­ment ? cette méthode, parfaite en théorie, n'a pas donné en pra­tique les résultats que l'on était en droit d'attendre. Les protestations contre les décisions de certains jurys furent assez nombreuses. Mais il faut souligner le fait que les comités belges ne pouvaient en aucune façon être rendus responsables de ces incidents.

•f 4-

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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CROIX-ROUGE

47.

Au mois de février 1920, le Comité Exécutif de la Vllème Olympiade demanda officiellement le concours du Comité de la Croix-Rouge de Belgique (Section d'Anvers) pour assurer le service de secours pendant toute la durée des Jeux olj^mpiques.

A cette occasion, le Comité de la Croix-Rouge invita les délégués du-Comité Exécutif à une réunion qui eut lieu le 18 mars 1920. M. A. Verdyck, secrétaire général, y exposa les desiderata de son comité. Ce dernier se chargeant de prendre à sa charge la fourniture du petit matériel et le transport journalier du personnel médical.

Le Comité de la Croix-Rouge accepta de collaborer. Plu­sieurs postes de secours devant être installés, la Croix-Rouge effectua les dépenses nécessaires pour l'achat d'instruments de chirurgie, de produits pharmaceutiques et pansements.

Le concours des comités locaux de Berchem et Borgerhout étant assuré, il fut fait appel à tout le corps médical d5Anvers et des faubourgs pour organiser un roulement régulier de méde­cins. Des réunions eurent lieu au local, chaussée de Malines, 111, au cours desquelles les ordres de service furent dressés.

Avant l'ouverture des Fêtes olympiques, les médecins visi­tèrent deux fois le stade olympique et le stade nautique, afin de fixer l'endroit des postes de secours.

47 médecins et environ 200 infirmières et ambulanciers assurèrent le service journalier pendant toute la durée des Jeux olympiques, sous la direction de M. le Docteur G, DURLET.

Dès le début des Jeux, le service fonctionna régulièrement les équipes de secours se présentèrent journellement selon le tour de rôle établi et le Comité de la Croix-Rouge enregistra avec satisfaction que dès la première semaine, malgré les postes multiples à établir, les médecins, infirmières et ambulanciers furent d'une grande ponctualité à leur service.

Si les accidents graves, exigeant une intervention chirur­gicale, ne furent pas nombreux, en revanche les soins médicaux donnés dans les cas bénins furent multiples.

Accidents graves enregistrés :

Thraumatismes testiculaires ; 3

Fracture de la clavicule ; 1

Fracture de l'humérus droit ; 1

Commotion cérébrale (chute) ; 1

Plaie par transfixion du bras ; 1 (par javelot).

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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48.

Soins donnés, aux participants des Jeux ;

Belges 16, Suédois 7, Finlandais 5> Américains 3, Egypcien 1, Français 8, Danois 2, Anglais 10, Hollandais 2, Australien 1, Yougoslaves 3, Italiens 3, Espagnol 1, Grec 1, nationalité inconnue 26.

Marathon : 1'auto-ambulance recueillit en pleine campagne 7 coureurs épuisés et souffrants.

En dehors de ces interventions pour las participants étrangers et belges, des soins multiples en toutes circonstances ont été donnés aux spectateurs (indispositions causées par la chaleur ...)

Par sa lettre du 11 novembre 1920, le Comité Exécutif des Jeux de la Vllème Olympiade a marque sa satisfaction pour l'organisation de ce service. Les remerciements contenus dans cette lettre ont été transmis au corps médical et infirmier, qui déclara que la Croix-Rouge d'Anvers serait toujours heu­reuse de prêter son concours.

PRESSE

Il est impossible de louer assez le concours dévoué et^ désintéressé de la presse étrangère qui, sans marchander, prêta pendant de longs mois l'hospitalité de ses colonnes aux Jeux olympiques d'Anvers.

Il en fut tout autre pour la presse belge, qui par suite d'une rivalité entre les rédacteurs politiques et les rédacteurs sportifs, ne donna pas aux Jeux d'.Anvers l'ampleur qu'ils méritaient, alors que la presse américaine^anglaise, française ou Scandinave en faisaient mention en première page.

L'importance de la question elle-même ne fut pas seulement méconnue : en proie, en outre, à un sentiment de jalousie, la presse de la capitale prétendit longtemps ignorer ce qui se passait dans la métropole commerciale. Et alors qu'elle donnait très exactement les résultats des concours, elle se montrait particulièrement avare de renseignements sur le programme du lendemain, l'horaire des trains spéciaux. Le Comité Exécutif ne put rien contre cette conspiration du silence.

Plus de 200 correspondants de journaux suivirent régu­lièrement les épreuves. Les arrangements pris répondirent aux nécessités les plus urgentes.

Source : Bibliothèque du CIO / IOC Library

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TELEGRAPHES ET TELEPHONES

49.

Un pavillon spécial avait été construit dans le jardin, à proximité de la tribune de la presse. Un personnel intelli­gent y assura avec dévouement le service télégraphique et téléphonique.

CEREMONIES ET EMPLACEMENTS

Le Comité s'efforça de concentrer les Jeux autant que les circonstances le permettaient t, le hockey sur glace et les concours de patinage eurent lieu au Palais de Glace d'Anvers; un bassin de natation fut créé à proximité du stade; les polygones de Erasschaet-Beverloo furent mis à notre disposi­tion par le Ministère de la Défense Nationale pour le tir de guerre et pour le tir de chasse; la grande salle de la Zoologie convint tout spécialement pour la boxe et la lutte; le parcours du steeple-chase du Country Club d'Hoogboom fut employé pour certaines épreuves équestres; l'installation du tir aux pigeons d'argile put y être faite en temps utile; la piste du polo prit place à Ostende en même temps que le yachting; le bassin canal projeté en 1913 n'ayant pu être exécuté, l'Aviron fut transféré à Bruxelles.

Le stade fut le théâtre des épreuves d'athlétisme. Achevé dès fin avril, il fut inauguré le 1er mai. La piste, dont l'exécution avait été confiée à M. PERRY, demeura en excellent état malgré le temps extrêmement pluvieux qui caractérisa le mois d'août. Les athlètes y avaient accès par un tunnel qui reliait directement les vestiaires au terrain de football. Deux grandes tribunes couvertes, reliées par une colonnade abritaient le public. La Loge Royale formait le centre, Elle était attenante à celle du C.I.O. A leur droite se trouvait celle des ambassadeurs et des ministres étrangers, à gauche se trouvait celle des autorités civiles et militaires.

De grandes loges furent imses à la disposition des membres des fédérations internationales, des divers comités, du Corps diplomatique et consulaire, du Sénat, de la Chambre des Repré­sentants, du Conseil municipal et du Conseil provincial. Des loges plus petites étaient occupées par certains comités olym­piques nationaux; les autres avaient été louées. La presse occu­pait tout l'espace entre la Loge Royale et la piste. Chaque journaliste avait son pupitre et toute facilité pour téléphoner et télégraphier.

Afin de pouvoir terminer les Jeux dans le délai le plus court, des épreuves furent disputées matin et soir.

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50.

Ce fut à l'Hôtel de Ville d'Anvers que le C.I.O. tint ses séances; le Koi fit au Comité l'honneur d'ouvrir la session» Les membres du Corps diplomatique et consulaire, les autorités civiles et militaires ainsi que de nombreux invités se pressè­rent ce jour-là dans la grande salle pour entendre le magni­fique discours prononcé par le Baron Pierre de Coubertin,

Le patinage servit de rideau aux Jeux de la Vllème Olym­piade, qui ne commencèrent cependant officiellement que le 14 août.

Le matin, à 11 heures, un service religieux à la mémoire des athlètes morts pour la Patrie fut célébré dans la cathédraleo Il fut suivi d'un Te Deum et d'une allocution de Son Eminence le Cardinal Mercier.

A deux heures, le Roi, la Reine et la Famille Royale arrivèrent à la gare du stade; les autorités civiles et mili­taires Los suivirent en cortège à pied, par le nouveau boule­vard, jusqu'à la porte du stade où Ils furent accueillis par le Président du Comité Exécutif.

Le Comte H. de Baillet-Latour s'avança vers la tribune royale et s'adressa au Roi en ces termes ; "Des quatre coins du Monde, répondant à notre invitation, les athlètes se sont assemblés à Anvers pour fêter avec nous le retour de la Paix, Puissent ces joutes se disputer d'une façon courtoise et loyale, puisse le meilleur emporter la victoire ! C'est le voeu que je forme. Daigne Votre Majesté, déclarer ouverts les Jeux Olympi­ques d'Anvers".

Le Roi ayant répondu en prononçant les paroles d'ouverture des Jeux, le Cardinal Mercier se leva, et bénit les athlètes; aussitôt les trompettes thébaines retentirent et tandis que le drapeau olympique était hissé au grand mât du stade, des pigeons symboliques, parés des couleurs des nations participantes, s'envolaient.

M. Victor Boin, porte-drapeau belge, prêta ensuite, au nom de tous les athlètes présents, le serment olympique ; "Nous jurons de prendre part aux Jeux olympiques en compétiteurs loyaux, d'observer scrupuleusement les règlements et de faire preuve d'un esprit chevaleresque pour l'honneur de nos pays et pour la gloire du Sport" .

Les prix furent remis en plusieurs fois, mais la distri­bution solennelle eut lieu en présence du Roi qui avait exprimé le désir de féliciter le vainqueur avant Son départ pour le Brésil.

Les jeux équestres terminés, le C.O.B. offrit au C.I.O., en souvenir des Jeux d'Anvers, un drapeau olympique brodé sur soie, dont le Baron de Coubertin confia la garde à la

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51.

Municipalité d'Anvers, qui avait pour mission de le faire remettre en 1924, à la Municipalité de Paris.

Enfin, au milieu d'un silence impressionnant, le Prési­dent prononça la formule de clôture : "Puissent la joie et la bonne camaraderie régner et, ainsi le Flambeau Olympique pour' suivre sa course à travers les siècles pour le bien d'une humanité toujours plus enthousiaste, plus courageuse et plus pure. Qu'il en soit ainsi ! Amen !"

Comme le 14 août, les trompettes thébaines retentirent, le canon tonna et, tandis qu'était amené du grand mât le Drapeau Olympique, l'on entendit les premiers échos d'une cantate de Pierre Benoist chantée par 1200 exécutants. Ainsi finirent les Jeux de 1920 où rien n'avait été négligé pour associer d'une façon intime les arts et les sports.

+ +

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t>2.

DISCOURS PRONONCE PAR LE BARON PIERRE DE COUBERTIN, PRESIDENT, A LA SEANCE D'OUVERTURE DE LA XVIIIème SESSION PLENIERE DU COMITE INTERNATIONAL OLYMPIQUE, TENUE A L'HOTEL DE VILLE D'ANVERS EN PRESENCE DE S.M. LE ROI DBS BELGES ALBERT 1er,

LE MARDI 17 AOUT 1920.

Sire, Monsieur le Bourgmestre, Messieurs,

Le sport est roi.

Pouvons-nous douter de sa royauté alors que des témoi­gnages nombreux et éclatants nous en sont apportés chaque jour ; celui-ci principalement, qu'après une tourmente d'une violence et d'une ampleur incroyable, le cours des Olympiades modernes reprend aussitôt avec une sûreté dont l'antiquité ne fournit point d'exemple plus frappant. Dans ce fait, la Belgique a, sans doute, une part essentielle. Au record de l'honneur natio­nal qu'elle s'était attribué en 1914, elle a voulu joindre en 1920 celui de l'organisation intelligente et rapide ou - s'il m'est permis d'user d'un terme moins académique qu'expressif -celui de la Débrouillardise. Ce record, elle l'a aussi conquis. Mais en la circonstance,, son mérite sert, loin de la diminuer, la puissance sportive dont les Jeux olympiques sont à la fois l'emblème et la démonstration.

Or, toute royauté côtoie des périls et l'avenir du sport, si couronné qu'il soit par la faveur des peuples et l'enthou­siasme de la jeunesse, n'en est point exempt. Pour nous qui formons en quelque sorte sa chancellerie universelle, il nous importe d'assurer, autant que faire se peut, la pérennité de son pouvoir en travaillant à rendre ce pouvoir de plus en plus efficace et prestigieux. Quels sont les éléments qui constituent la véritable solidité d'un trône ? C'est en ce pays, précisé­ment, qu'il convient de se le demander. Car la recette est à portée. Pour la recueillir, il suffit de jeter un regard autour de soi.

Trois éléments rendent la souveraineté sûre du lendemain ; le travail progressif conduit avec une prudente audace - le culte sans défaillance de l'idéal et du désintéressement - enfin l'adaptation quotidienne au bien collectif, au service do tous. Munis de ces données précieuses, nous pouvons utilement établir le plan d'une sage politique sportive.

I

Les progrès du sport furent ininterrompus depuis qu'il a repris son rang dans le domaine de la pédagogie ; progrès tech­nique surtout. Prenons garde seulement que le point de vue tech­nique ne fasse tort au point de vue pédagogique. Ce dernier exige toujours que les choses se passent avec une certaine

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53. discrétion; il s'accommode mal des façades et des fanfares. Ce ne serait pas un progrès (bien loin de là) si, confondant l'éducation physique préparatoire avec la pédagogie sportive ~ pleine elle, de ressources encore inexploitées - on allait verser dans des organisations d'Etat, avec une bureaucratie de plus, un mandarinat, des promotions et des inspecteurs perma­nents. Ce n'en serait pas un davantage si, sous prétexte de propagande, la réclame intensive de la presse travaillait à préparer pour demain cette vague de défaveur qui suit infail­liblement les pensées toujours artificielles de la mode sur l'opinion. Ce n'en serait pas un enfin si une certaine pédan­terie scientifique envahissait ce domaine et que, préoccupés de la recherche de la méthode modèle propre à l'entraînement des muscles, les instructeurs sportifs devinssent les adeptes exclusifs d'un jacobinisme physiologique aussi épris de dis­cipline et d'uniformité que peut l'être le jacobinisme poli­tique .

Il faut au sport la liberté; il faut le respect des indi­vidualités, la possibilité pour chacun d'adapter à l'exercice les particularités bonnes ou mauvaises de sa nature, celles qui l'avantagent comme celles qui le handicapent... Que sera dès lors le progrès sportif ? Dans quelle voie devons-nous nous enga ger pour le rencontrer ? C'est bien simple. Travaillons à faciliter la pratique quotidienne des sports, à multiplier les occasions favorables qui sollicitent l'individu, à détruire les barrières inutiles, à simplifier les règlements compliqués. Plaçons partout l'engin sportif à portée, poursuivons son per­fectionnement en même temps que sa fabrication à bon marché, chercons à rapprocher encore davantage les différents sports les uns des autres, à les combiner, à les exalter par le plaisir de leurs contrastes ou l'harmonie de leurs similitudes.. Voilà l'horizon d'activité qui doit nous solliciter et vers lequel nous pourrons nous diriger en toute confiance.

II

Toutefois, rien ne serait acquis si ces améliorations matérielles ne s'accompagnaient d'une amélioration morale devenue singulièrement nécessaire.

Le mercantilisme n'a pas attendu l'effrayant renfort que lui ont apporté les événements récents pour menacer le sport Les grands mouvements sportifs qui jalonnent l'histoire, celui de l'athlétisme grec et celui de la chevalerie du moyen-âge avaient eu à subir ses assauts. S'ils ont fini par y périr, ce n'est qu'après une longue et vaillante résistance. Quant au mouvement moderne, à peine s'esquissait-il que déjà la corrup­tion s'efforçait à le pénétrer. Et par corruption, on ne doit pas seulement entendre le profit, le gain d'argent qui, direc­tement ou indirectement sollicitent l'athlète, le champion, de mille manières ingénieuses, mais aussi 1'émiettement et bientôt l'anéantissement de l'esprit chevaleresque. Du jour où le sportif cesse de placer au-dessus de tout la joie de son

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propre effort et la griserie de puissance et d'équilibre corporels qui en résultent, du Jour où il se laisse dominer par des considérations de vanité ou d'intérêt, de ce jour-là son idéal est entamé et sa valeur pédagogique, si l'on peut employer cette expression, irrémédiablement diminuée.

Ces pourquoi, en ces temps où la soif de l'or accumule tant de maux et, après avoir provoqué l'infâme holocauste, risque de compromettre les émancipations qu'ont réalisées la vaillance et l'héroïsme de ceux qui en furent victimes, en cos temps où la conscience semble parfois perdre ses droits, où la dévotion à la parole donnée paraît faiblir, il est de toute urgence qu'une école de chevalerie pratique soit ouverte à la jeunesse, école où celle-ci apprendra que le succès ne s'obtient que par la volonté et la persévérance et ne se consacre que par la droiture et la loyauté. Et cette école, ce sera le sport.

Sans nier d'autre part la valeur des règlements, on doit avouer qu'ils seront toujours d'insuffisants instruments d'épu­ration sportive. Une loi ne vaut que par les hommes qui l'appli­quent. Ici aussi ce sont les hommes qu'il convient d'envisager. La direction des groupements sportifs est trop souvent aux mains de professionnels de l'administration ou de la politique, en tout cas de gens personnellement étrangers à toute activité sportive. Le danger a été maintes fois dénoncé. Un minitre aus­tralien déclarait naguère qu'il conviendrait de voter la défense à quiconque n'a jamais joué au football d'assister à un grand match : simple boutade bien entendu, mais qui souligne avec à-propos la tendance que les sportifs devraient suivre. Combien la boxe, ce beau sport viril, gagnerait à être débarrassée et préservée du public qui a pris l'habitude de se grouper autour d'elle et la compromet o n conduisant à une scandaleuse exploi­tation des muscles de ses meilleurs champions.

D'autres remèdes agiront peut-être ; celui-ci est à coup sûr le plus pratique et le plus à portée ; que les groupements sportifs tiennent résolument écarté l'arriviste qui s'offre à les diriger et ne songe, en réalité, qu'à utiliser les muscles d'autrui pour échafauder sa propre fortune politique ou faire prospérer ses affaires personnelles»

III

Nous voici devant le troisième des éléments qui assure­ront la solidité de la souveraineté sportive ; je veux dire la conquête de ces masses profondes que jusqu'ici l'organisation sportive, telle qu'elle existe, n'a pu atteindre. Et comment l'eût-elle pu ? Il s'agit de celui qui s'est baptisé lui-même ; le prolétaire, attachant à ce terme le sens péjoratif de déshérité social. L'heure de sa revanche a sonné car, on doit le reconnaître, rien maintenant ne se fera plus sans lui; il est le nombre et le nombre submerge une élite qui n'a pas toujours su rester digne de ses privilèges. Or, ce prolétariat n'est point préparé à sa tâche; on ne l'a pas instruit; on n'a

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jamais pris soin de lui montrer l'inventaire des richesses con­tenues dans le temple intellectuel dont la conservation va en partie dépendre de lui. On n'a rien fait surtout pour dissiper l'aigreur - non, soyons francs, disons les mots qui conviennent-pour calmer les colères concentrées, les haines accumulées qui composent l'inquiétant "substratum" du nouveau sol en formation.

Or, le sport possède une puissance d'apaisement immense. L'homme exaspéré qui brise une chaise se calme aussitôt? mais au dépens du meuble détruit et de sa dignité diminuée. Qu'il recoure à l'exercice intensif : l'effet sera le merne, mais rien ne sera détruit; au contraire, une force précieuse aura été produite et emmagasinée. Mon illustre ami Théodore Roose­velt savait cela lorsqu'au début do sa carrière politique, ayant sous sa juridiction la police de New-York, il osa ouvrir des salles gratuites de boxe dans les quartiers mal famés, ce qui amena une diminution immédiate et considérable des rixes sanglantes dont cette portion de l'énorme cité était journel­lement le théâtre. Conservons le souvenir de cet incident; il nous découvre tout un monde de possibilités inattendues.

Et, sans doute, il faudrait ici pouvoir développer un sujet encore inhabituel, auquel je ne crois pas vous faire l'injure. Messieurs, en pensant que vous n'avez pas eu jusqu'ici l'occasion do beaucoup réfléchir. Toute la portée philosophique de la question tient dans ce fait que les sports reposent sur une curieuse et féconde combinaison d'égalité et d'inégalité. Un record sportif est une limite à laquelle l'homme atteint par la collaboration des forces dont la nature l'a doté et de celles que l'énergie de son caractère a développées en lui-môme. Sa situation sociale, le nom de la fortune qu'il tient do ses parents n'y entrent pour rien. Qu'il soit prince ou artisan, cela ne lui fera pas gagner une coudée comme sauteur, cola n'augmentera pas de 50 centimètres la longueur du parcours que, coureur à pied, nageur, rameur , il est susceptible d'accomplir en un temps donné. Mais ces forces, la nature les a très inéga­lement réparties entre les hommes, et les hasards de l'existence se chargent d'en accroître encore l'inégalité de répartition. Ainsi sont en présence la nullification des distinctions socia­les établies par l'humanité et l'affirmation des caprices aristocratiques de la nature. Ainsi, sont en germes, dans la pratique des sports, les principes qui servent de base et de point de départ à tout démocratisme raisonnable.

Que faut-il pour tirer parti de particularités si favo­rables à l'éducation de la démocratie, si propres d'autre po^rt à servir d'amortisseurs aux poussées sociales trop brutales ? Simplement ceci : que l'apprentissage et l'entretien sportifs soient mis gratuitement ou presque gratuitement à la disposi­tion de la jeunesse prolétarienne.

Et qui assurera cela ? L'Etat, les municipalités, les syndicats ?... sans doute, ils y auront chacun un rôle à jouer, rôle d'organisation, de propagande, de soutien pécuniaire.

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Mais les fédérations, les sociétés existantes ne pourraient-elles se dévouer à cette grande oeuvre sociale et, mettant un peu de côté leurs règlements d'un autre âge, se dégageant de l'étroit syndicalisme qui commence à les envahir, ne pourraient-elles ouvrir des cours gratuits de tous les sports ? Faute d'agir ainsi, elles ne sont encore que d'utilité restreinte; le jour où elles entreraient dans une pareille voie, elles deviendraient vraiment d'utilité publique.

Le m'excuse, Sire et Messieurs, d'avoir été à la fois trop long et trop bref. C'est une vue prise en avion que j'ai voulu donner d'une vaste région. Votre Majesté qui a l'habi­tude de cette locomotion rapide et hardie me le pardonnera. La Vllème Olympiade se célèbre sur la crête des monts qui séparent des mondes dissemblables; elle se réclame du passé qu'elle prétend continuer, mais les regards de ceux qui y participent se dirigent vers un avenir que remplissent à la fois de grands périls et de larges espoirs.

Travaillons à écarter les uns et à réaliser les autres.

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