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ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006- 2011 Le Bénin émergent République du Bénin

ORIENTATIONS STR ATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN

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  • ORIENTATIONS STR ATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN2 0 0 6 - 2 0 1 1

    Le B n in mergent

    Rpublique du Bnin

  • ORIENTATIONSSTR ATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT

    DU BENIN

    2 0 0 6 - 2 0 1 1

    Le B n in mergent

  • 3

    LISTE DES ABRVIATIONS UTILISES 4INTRODUCTION 6DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DU BENIN 8

    Diagnostic conomique 9Le cadre macroconomique 9Faiblesse de la comptitivit nationale et sectorielle 13Lenteur dans la mise en uvre des rformes 14Des ressources financires disponibles mais mal adaptes aux besoins 15Les difficults de lintgration rgionale 15

    Diagnostic social 16Pauvret et qualit de vie 16Accs aux services sociaux de base 17Environnement et cadre de vie 23Culture et ingnierie nationale 25

    Diagnostic 26institutionnel 26

    Dmocratie 26Etat de droit 27Performances de ladministration publique 27Dcentralisation et dconcentration 28

    DEFIS, VISION ET OBJECTIFS 30Les dfis relever 31Les sources des 32 Orientations stratgiques 32

    Au niveau international 32Au niveau national 32

    Les objectifs 34Dvelopper des ples de croissance 34Rduire la pauvret et amliorer la qualit de vie 35

    ORIENTATIONS STRATEGIQUES 36Reconstruire une Administration au service de lintrt gnral et du dveloppement du secteur priv 38Assainir le cadre macroconomique et maintenir sa stabilit 41Promouvoir le renouveau conomique 44

    Dveloppement de la production et des services forte valeur ajoute 44Mise en place dun environnement des affaires de norme internationale 50

    Dvelopper les infrastructures conomiques et sociales 52Renforcer le capital humain 57

    Sant 58Education 59Protection des groupes vulnrables et promotion de lemploi des jeunes 62

    Assurer le dveloppement quilibr et durable de lespace national travers le dveloppement la base 65

    Attractivit des espaces ruraux et des villes dimportance moyenne 66Consolidation des bases du dveloppement local et rgional 68Dveloppement durable 70Espaces frontaliers, scurit publique et dveloppement 71

    LES CONDITIONS DE MISE EN UVRE 74La promotion de la bonne gouvernance tous les niveaux 75La promotion du dialogue social et du dveloppement participatif 77La promotion du partenariat rgional et international 79Le financement du dveloppement 82

    La promotion des IDE 83La mobilisation de lpargne nationale 83La promotion du partenariat public priv 83La promotion dune microfinance de dveloppement 84

    SOMMAIRE

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    4

    AGOA : American Growth Opportunity Act AOF : Afrique Occidentale Franaise APD : Aide Publique au Dveloppement APE : Agents Permanents de lEtat BAD : Banque Africaine de Dveloppement BEPC : Brevet dEtude du Premier Cycle BRVM : Banque Rgionale des Valeurs Mobilires CBRST : Centre Bninois de Recherche Scientifique et Technique CDMT : Cadre de Dpenses Moyens Termes CEAO : Communaut Economique des Etats de lAfrique de lOuest CENA : Commission Electorale Nationale Autonome CENAREST : Centre National de Recherche Scientifique et Technique CES : Conseil Economique et Social CFA : Communaut Financire Africaine CM : Cours Moyen CMVP : Cellule de Moralisation de la Vie Publique CNRST : Conseil National de la Recherche Scientifique et Technique CNSS : Caisse Nationale de Scurit Sociale CNUCED : Confrence des Nations Unies pour le Commerce, lEconomie et le Dveloppement CRS : Catholic Relief Service DRST : Direction de la Recherche Scientifique et Technique DSO : Document de Stratgies Oprationnelles DSRP : Document de Stratgie de Rduction de la Pauvret EDSB : Enqute Dmographique et de Sant du Bnin EFS : Economie Familiale et Sociale EQF : Ecole de Qualit Fondamentale FCFA : Franc de la Communaut Financire Africaine FMI : Fonds Montaire International FNRB : Fonds National des Retraits du Bnin FONAC : Front des Organisations Nationales de lutte contre la Corruption FUR : Fichier Unique de Rfrence HAAC : Haute Autorit de lAudiovisuel et de la Communication HR : Htellerie et la Restauration IDE : Investissements Directs Etrangers IDH : Indice de Dveloppement Humain IMF : Institution de Micro Finance INSAE : Institut National de la Statistique et de lAnalyse Economique IPF : Indice de participation des femmes

    LISTE DES ABRVIATIONSUTILISES

  • 5

    IPH : Indice de Pauvret Humaine LEPI : Liste Electorale Permanente Informatise MDEF : Ministre du Dveloppement, de lEconomie et des Finances NEPAD : Nouveau Partenariat Africain pour le Dveloppement OLC : Observatoire de Lutte contre la Corruption OMD : Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement OPT : Office des Postes et Tlcommunications OS : Orientations Stratgiques PAB : Plan dActions de Bruxelles PAC : Port Autonome de Cotonou PAN : Programme Alimentaire et Nutritionnel PER : Programme Economique Rgional PIB : Produit Intrieur Brut PIR : Programme Indicatif Rgional PMA : Pays les Moins Avancs PME : Petite et Moyenne Entreprise PNB : Produit National Brut PND : Plan National de Dveloppement PPTE : Pays Pauvres Trs Endetts RGPH : Recensement Gnral de la Population et de lHabitation SBEE : Socit Bninoise dEnergie Electrique SOGEMA : Socit de Gestion des Marchs Autonomes SONAPRA : Socit Nationale pour la Promotion Agricole SONEB : Socit Nationale des Eaux du Bnin SRP : Stratgie de Rduction de la Pauvret SS : Sciences de la Sant STA : Sciences et Techniques Agricoles STAG : Sciences et Techniques Administratives et de Gestion STI : Sciences et Techniques Industrielles TEC : Tarif Extrieur Commun TIC : Technologies de lInformation et de la Communication TVA : Taxe sur la Valeur Ajoute UAC : Universit dAbomey Calavi UEMOA : Union Economique et Montaire Ouest Africaine UNESCO : Organisation des Nations Unies pour lEducation, la Science et la Culture UP : Universit de Parakou VIH/SIDA : Virus de limmunodficience humaine / Syndrome

    dImmunodficience Acquise

    LISTE DES ABRVIATIONSUTILISES

  • INTRODUCTION

    Depuis le 6 avril 2006, un nouveau vent souffle sur le Bnin : celui du changement . Le Chef de lEtat, le Docteur Boni YAYI, a clairement indiqu, dans son discours dinvestiture, sa volont de relever les dfis de la croissance conomique acclre et du dveloppement du capital humain pour faire du Bnin un pays mergent ; ceci, en promouvant une gouvernance concerte, en soutenant le secteur priv, en dveloppant les infrastructures et en appuyant le dveloppement la base.

    Le Prsident de la Rpublique Dr Boni YAYI

  • Pour impulser et conduire efficacement un tel programme, il importe de disposer dun cadre stratgique de rfrence en vue doffrir tous les acteurs les repres ncessaires pour laction. Il importe galement de faire des choix fondamentaux, de nature structurelle et inscrits dans des perspectives de moyen et long termes. Convaincu de cette ncessit, le Gouvernement a dcid dlaborer les Orien-tations stratgiques de dveloppement pour la priode 2006-2011.

    La Vision du Chef de lEtat tant de faire du Bnin un pays mergent, lobjectif global des orientations stratgiques de dveloppement est double :

    crer et dynamiser des ples de croissance et de dveloppement ; rduire de faon significative la pauvret.

    Il sagit dun objectif fort effet dentrane-ment dont la ralisation passe par la prise en compte de toutes les proccupations dgages du diagnostic stratgique. Il permet de conduire harmonieusement la croissance conomique et le dveloppement social.

    Dans le but de relever les dfis de la com-ptitivit de lconomie, de lattractivit de lespace national, de la ralisation des Ob-jectifs du Millnaire pour le Dveloppement (OMD) et surtout de la bonne gouvernance, ces orientations stratgiques portent sur les points suivants :

    reconstruire une Administration moderne et efficace, au service de lintrt gnral et du dveloppement du secteur priv ; assainir le cadre macroconomique et main- tenir sa stabilit ; promouvoir le renouveau conomique par la mise en place dun environnement conomique et institutionnel de norme internationale et par la diversification de lconomie ;

    dvelopper les infrastructures de qualit ncessaires laccroissement des investis-sements privs ; renforcer le capital humain pour amliorer la productivit de lconomie nationale ; assurer un dveloppement quilibr et du- rable de lespace national.

    Ces orientations sont soutenues par des axes stratgiques appropris qui permettent de faire les meilleurs choix pour les actions susceptibles de conduire la ralisation de lobjectif global.

    Par ailleurs, ces orientations stratgiques sont accompagnes par des mesures transversales destines assurer :

    la promotion de la bonne gouvernance, en particulier sur les questions dintgrit, de civisme et de respect du bien public ; la promotion du dialogue social et du d- veloppement participatif ; la promotion du partenariat rgional et international ; la mobilisation et lutilisation efficiente des ressources ncessaires au financement du dveloppement.

    Le prsent document servira de base tous les travaux ultrieurs dlaboration de stratgies et de programmes, notamment la prparation du Document de Stratgie de Rduction de la Pauvret (DSRP) de deuxime gnration et llaboration des budgets-programmes des diffrents ministres.

    Le rapport est donc un document dorien-tation. Il procde un diagnostic stratgique du Bnin (partie I), dcline ensuite les dfis, la vision du dveloppement national et les ob-jectifs (partie II), puis les orientations et axes stratgiques (partie III) et, enfin, les conditions de mise en uvre des orientations stratgiques (partie IV).

    7

    INTRODUCTION

  • Vue arienne de Cotonou, la plus grande agglomration du Bnin. En avant plan le march Dantokpa.

    DIAGNOSTIC

    STRATEGIQUE

    DU BENIN

  • 9

    Diagnostic conomique Le cadre macroconomique

    La croissance du PIB Sur la priode 1995-2000, le taux de crois-

    sance conomique du Bnin a t en moyenne de 5%. En 2001 ce taux est pass 6,2 % avant de connatre une tendance baissire pour stablir 3,1% en 2004 et 2,9% en 2005. Ce repli dactivit est tributaire, dune part, de la rgression de la part de la valeur ajoute du secteur tertiaire dans la formation du PIB la suite des restrictions commerciales imposes par le Nigeria sur les rexportations et dautre

    part de la crise de la filire coton, principal produit dexportation, de lapprciation de leuro par rapport au dollar des Etats-Unis ainsi que du renchrissement continu du cours du ptrole.

    Du fait de cette faiblesse de lactivit cono-mique, notamment par rapport la croissance dmographique (3,25%), le Bnin est encore compt en 2005 parmi les pays les moins avancs du monde, se situant au 165me rang sur 179 pays en termes de revenu par habitant.

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    Graphique 1: Evolution du taux de croissance conomique

    Source : INSAE / Ministre du Dveloppement, de lEconomie et des Finances (MDEF)

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    10

    Le revenu par habitant est ainsi le mme en 1981 et en 1999, avec un PIB par habitant de 261 000 FCFA (cf graphique 2).

    Le faible dveloppement de lconomie b-ninoise depuis 1960 sexplique en partie par

    la comptitivit insuffisante de la plupart des secteurs et par la forte vulnrabilit aux chocs extrieurs, notamment la conjoncture cono-mique du Nigeria ainsi que les fluctuations du prix du coton et du ptrole.

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    Graphique 2: Evolution du PIB par habitant 1980-2005

    2000 2001 2002 2003 2004 2005

    Investissement public (en % du PIB) 6,4 6,8 7,4 7,5 8,1 8,0

    Investissement priv (en % du PIB) 11,6 11,5 11,6 12,0 11,3 11,4

    Investissement total (en % du PIB) 18,0 18,2 18,9 19,5 19,4 19,4

    Tableau 1 : Evolution du taux dinvestissement

    Source : INSAE / Comptes Nationaux

    La croissance du PIB a repos sur un taux dinvestissement de lordre de 19,4 % en moyenne entre 2000 et 2005, dont 8,0% pour le secteur

    public et 11,4% pour le secteur priv alors que celui des pays asiatiques tourne autour de 28%.

  • 11

    Le niveau insuffisant du taux dinvestisse-ment sexplique, entre autres, par la faiblesse de lpargne nationale (13% du PIB) et par le niveau modeste des Investissements Directs Etrangers (1,5% du PIB en moyenne).

    Lappareil productif est marqu par la pr-pondrance des secteurs primaire et tertiaire sur la priode 19952005. La part moyenne de ces secteurs dans la formation du PIB bninois de 1995 2005, de mme que la population active voluant dans les diffrents secteurs, sont prsentes dans les graphiques ci-contre.

    Dans le secteur primaire, lagriculture y est prpondrante et conserve elle seule 24,1% du PIB. Elle reste une source importante de devises, malgr la faiblesse de la productivit, la non mcanisation, la non matrise de leau, la mauvaise organisation des filires, linsuffi-sance de lencadrement technique, le manque dinfrastructures, labsence quasi totale de finan-cement des activits de production et la faible diversification des cultures dexportation.

    La production industrielle est domine par lindustrie alimentaire, lindustrie textile et la cimenterie. Les BTP et lEnergie qui constituent une base indispensable pour le dveloppement industriel participent trs peu la formation du PIB avec respectivement 0,9% et 3,9% du PIB, sur la priode 19952005. Linsuffisance des capacits entrepreneuriales et managriales, linsuffisance dinvestisseurs dans le secteur, le faible niveau dexploitation et de valorisation des ressources locales, linadaptation de len-vironnement institutionnel et rglementaire constituent les principaux problmes qui entravent le dveloppement industriel du pays.

    Les activits du tertiaire reposent essentiel-lement sur le commerce qui reste largement tributaire de ltat des relations avec le grand voisin, le Nigeria. Ce secteur reste confront des difficults de relance telles que linadqua-tion et/ou linsuffisance des textes lgislatifs et

    rglementaires, le dveloppement un rythme inquitant de la contrebande, le dficit de coor-dination des actions des diffrentes structures nationales impliques dans le processus de dveloppement des changes.

    Les autres services, notamment les services de transport sont peu performants en raison dun environnement difficile caractris par ltat dfectueux des infrastructures de transports.

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    Graphique 3 : Part moyenne des secteurs dactivit dans la formation du PIB et proportion de la population active occupe

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    Scnario rgressi

    on

    Source : INSAE / Comptes nationaux

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    12

    Linflation Depuis la dvaluation du FCFA en 1994 qui

    avait vu les prix augmenter de 38,5%, linflation a t matrise. Entre 2000 et 2004, lvolution moyenne des prix a t de 2,6% par an ; elle a connu une acclration en 2005 (+5,4%) qui rsultait principalement de la crise alimentaire dans la sous-rgion (Niger en particulier) et de son impact sur le prix des crales. Elle dcoulait aussi du renchrissement des cours du ptrole et de la dsorganisation des circuits de distribution du carburant.

    Les finances publiques Lexcution des oprations financires de lEtat

    sest solde par une dgradation des principaux soldes budgtaires, imputable une hausse des dpenses totales plus importante que celle des recettes fiscales. Alors que la pression fiscale

    (Recettes / PIB) se situe toujours au dessous de 15%, le niveau des dpenses publiques, qui plafonnait 20% du PIB entre 2000 et 2004, est pass 22,2% en 2005, occasionnant ainsi une dtrioration sans prcdent des comptes publics.

    Les quilibres extrieurs De 1992 2005, la balance commerciale a eu

    tendance se dtriorer et le taux de couverture moyen de la priode na t que de 33,7% (voir graphique 4).

    La faiblesse des transferts courants, qui re-prsentent en moyenne moins de 5% du PIB, na pas permis de compenser le dsquilibre des flux commerciaux, entranant ainsi un dficit de la balance courante de 4,5% du PIB en 2005 contre 3,0% en 2001.

    7%

    1995 2005200420032002200120001999199819971996

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    Secteur tertiaire40% Secteur primaire

    47%

    Secteur secondaire

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    PIB

    Services non marchands

    17,78%

    Secteur primaire34,27%

    Secteur secondaire

    13,29%

    Secteurtertiaire34,67%

    0

    2000

    4000

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    Scnario rgressi

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    Graphique 4 : Evolution du solde de la balance commerciale (en % du PIB)

    Source : INSAE / Comptes Nationaux

  • 13

    Situation montaire La situation montaire a t caractrise, au

    cours des cinq dernires annes (2001 2005), par une hausse simultane des avoirs extrieurs nets et du crdit intrieur. La masse montaire sest tablie en 2005 376,6 milliards alors que les avoirs extrieurs nets ont enregistr une hausse de 47,5 milliards par rapport lanne prcdente. Cette volution sexplique par laugmentation de 69,3 milliards de la position extrieure nette de la BCEAO, celle des banques ayant baiss de 21,8 milliards.

    Dette extrieure Lencours de la dette (en % du PIB) se situe

    depuis 2003 sur une tendance la baisse. Elle tait de 40,1% du PIB en 2005 contre 39,5% en 2004 et 40,3% en 2003, niveau comparer celui enregistr entre 1994 et 2003 (64,6% du PIB). Cette baisse rsulte principalement des oprations dallgement de la dette obtenues

    au titre de linitiative PPTE. Actuellement, la plupart des crances (84% des obligations) sont contractes auprs de la Banque Mondiale, du FMI et de la BAD. Cependant, il convient de signaler, quen dpit des diffrents allgements obtenus, le ratio de lencours de la dette sur les recettes dexportation est de 281,3%, niveau largement au-dessus du seuil de 150% retenu dans le cadre de linitiative PPTE.

    Vue densemble Dans lensemble, la situation conomique

    et financire du Bnin a t caractrise par une croissance modre en 2005. Lconomie reste toujours tributaire des changes avec le Nigeria et de la culture du coton, principal produit dexportation. Ainsi les mesures com-merciales restrictives dcides par le Nigeria et la baisse des cours du coton, qui a exacerb les difficults de la filire, limitent lacclration de la croissance conomique du pays.

    Faiblesse de la comptitivit nationale et sectorielle

    Lconomie bninoise nest pas comptitive. En effet, le Bnin na pas su btir un environnement attractif pour les investisseurs :

    il se positionne au 114me rang sur 117 pays dans le Global Competitiveness Report 2005-2006 du World Economic Forum (grille de critres relatifs lenvironnement des affaires, lenvironnement conomique, la qualit des institutions publiques, le niveau dinnovation et de technologie, etc.) ;

    il est 129me sur 155 pays en 2005 selon le Rapport de la Banque mondiale sur le climat des affaires (enqute Doing Business de la Banque Mondiale). Les chefs dentreprise

    soulignent notamment comme facteurs blo-quants : le taux dimposition, les lourdeurs administratives, la lgislation fiscale, le cot du crdit ;

    84% des entreprises considrent la corruption comme un problme majeur : des paiements informels semblent ainsi requis pour des oprations au quotidien telles que la demande dune ligne tlphonique, lobtention dun document dimportation ou dune licence commerciale ;

    le systme de passation des marchs souffre de nombreuses faiblesses ;

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    14

    lconomie informelle reprsente 45% de la production nationale en 2000 ;

    la valeur ajoute par travailleur et la pro- ductivit du capital sont des plus faibles au monde ;

    Cotonou est classe 175me sur 215 villes, quant la qualit de vie pour un expatri (classement selon 39 critres tels que len-vironnement politique, social, conomique, la sant publique, les services mdicaux, etc.) ;

    les infrastructures de base (routes, lec- tricit, tlcommunications, coles) sont globalement juges de mauvaise qualit, la plupart tant encore gres par des socits publiques.

    En plus des problmes mentionns ci-dessus, les cots des facteurs de production (lectricit, tlcommunications, etc.) sont gnralement suprieurs ceux des autres pays africains1, lesquels sont plus levs que ceux des autres rgions du monde. De plus, la qualit des services dlectricit et de tlcommunications est souvent mdiocre.

    En consquence, la capacit du Bnin dat-tirer des investissements directs trangers est faible et le montant des flux financiers nest pas encore significatif (1,5% du PIB en 2004 et 1% du PIB en 2005).

    Lenteur dans la mise en uvre des rformes

    Les rformes structurelles engages au cours de ces dernires annes ont essentiellement port sur la privatisation des entreprises publiques, notamment la Socit Nationale de Promotion Agricole (SONAPRA), la Socit Bninoise dEau et dElectricit (SBEE), lOffice des Postes et Tlcommunications (OPT) et le Port Autonome de Cotonou (PAC). Mais la qualit de certaines de ces rformes a t sujette question.

    Les rformes budgtaires, quant elles, visent le renforcement de la situation macro-cono-mique, lefficacit de la dpense publique, la responsabilisation des ministres sectoriels, le renforcement du cadre fiduciaire et la transpa-rence de linformation comptable et financire. Mais le rythme de mise en uvre de ces diff-rentes rformes a t ralenti par la faiblesse des capacits humaines et institutionnelles.

    1 Voir Rapport sur ltude diagnostique sur lintgration commerciale ralise dans le contexte du Cadre Intgr.

    Vues du Port de Cotonou

  • 15

    La problmatique du financement du dve-loppement au Bnin concerne les sources de financement et ladquation entre la nature des ressources et les besoins de financement. Le diagnostic sur le financement de lco-nomie nationale prsente une situation peu reluisante. En effet, lpargne nationale reste insuffisante (en moyenne autour de 13% du PIB entre 2000-2005) pour financer les besoins dinvestissement. Cette insuffisance sexplique, entre autres, par le faible niveau du revenu et sa variabilit, le manque dincitation lpargne, la charge de la dette extrieure, les systmes de scurit sociale et de pensions et la faiblesse du dveloppement financier. Par ailleurs, les banques commerciales, qui reprsentent plus de 90% de lactif total du secteur financier, restent concentres dans les zones urbaines avec une clientle limite. En dpit de lex-cdent de liquidit, le systme financier au Bnin naccompagne pas le dveloppement des petites et moyennes entreprises. La raret des ressources longues constitue ainsi un frein majeur aux financements des investissements des entreprises.

    Le secteur de la microfinance a connu une croissance remarquable pendant la dernire dcennie. Toutefois, lefficacit et la prennit des institutions de microfinance sont han-dicapes, entre autres, par une gouvernance dentreprise de qualit souvent mdiocre, la dgradation de portefeuille par suite dune accumulation des impays et des taux dintrt dbiteurs exorbitants pour soutenir une activit conomique rentable.

    En outre, lattractivit pour lInvestissement Direct Etranger (IDE), principal dterminant de la croissance conomique, est encore trs faible. En 2002, le Bnin na attir que 7% des flux annuels globaux dIDE dans les Etats de lUEMOA contre 12% en 2000.

    De mme, lAide Publique au Dveloppe-ment, fournie au Bnin par ses partenaires au dveloppement, reste en de des attentes. Le problme ne se pose pas seulement par rapport au niveau de la contribution totale des partenaires au dveloppement, mais surtout en termes daffectation des ressources financires et galement dabsorption des fonds mobiliss.

    Des ressources financires disponibles mais mal adaptes aux besoins

    Les difficults de lintgration rgionale

    Lexploitation des conomies dchelle que prne lintgration rgionale requiert le dve-loppement et la diversification de la production nationale dans des conditions de comptitivit ncessaires pour stimuler lacclration de la croissance conomique, afin de faire face aux exigences de la mondialisation et de la globali-sation. Lintgration rgionale, qui consacre la

    libre circulation des personnes et des biens, nest pas ralise dans les faits, dans la mesure o de nombreuses barrires douanires persistent encore malgr lexistence du Tarif Extrieur Commun (TEC) entre les pays de la sous rgion ; ce qui constitue un vritable frein lexpansion des changes commerciaux.

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    16

    Diagnostic social Pauvret et qualit de vie

    Nonobstant le rtablissement des grands quilibres macroconomiques et les progrs au plan social, le phnomne de pauvret persiste et saggrave aussi bien en milieu rural que dans les villes.

    La moyenne de lincidence de la pauvret montaire a t de 30% sur la priode allant de 1996 2002 au Bnin, avant de passer 26,5% en 2003. La variation dune anne une autre hormis lanne 2003, nest pas assez significative pour parler valablement du recul de lincidence de la pauvret montaire dans

    le pays. Quant la profondeur et la svrit de la pauvret, elles nont cess de saggraver entre 1996 et 1999. Cest sur la priode allant de 2001 2003, quune lueur de stabilisation, voire de recul, de ces indicateurs a t obser-ve. Si la profondeur de la pauvret est plus frappante en milieu rural quen milieu urbain, le phnomne inverse est constat au niveau de la svrit de la pauvret. Si les tendances actuelles se maintiennent, les objectifs de r-duction de la pauvret de moiti dici 2015 ne pourraient pas tre atteints.

    Rduire la pauvret rurale et priurbaine est la principale proccupation du Gouvernement du Bnin et de ses partenaires au dveloppement.

  • 17

    Accs aux services sociaux de base

    Les services sociaux de base analyss sont lducation, la sant et laccs leau.

    Education Enseignement maternel

    Leffectif des enfants de lenseignement ma-ternel est pass de 28.051 en 1999 32.022 en 2004, soit un accroissement moyen annuel de 2,8%. Les centres urbains des dpartements de lAtlantique, du Littoral, de lOum et du Plateau rassemblent eux seuls plus de 62% du personnel dencadrement. Lexclusion de fait des enfants ruraux augmente leur vulnrabilit. Cette situation traduit bien les disparits rgionales dans la rpartition gographique des centres de formation de la petite enfance.

    Enseignement primaire

    Les rformes adoptes dans lenseignement primaire ont permis de passer des programmes par objectifs aux programmes par comptence (nouveaux programmes), dont la diffrence fondamentale rside dans la conception des programmes mais aussi dans la mthodologie denseigner. Les secteurs public et priv contri-buent loffre ducative. En 2002, le secteur priv reprsentait 9% du total des tablissements, soit 426 coles primaires contre 4.266 dans le secteur public.

    Malgr laugmentation de leffectif des en-seignants, le ratio lves par matre reste suprieur la norme de lEcole de Qualit Fondamentale (EQF) et celle de lUNESCO, qui sont respectivement de 50 et 40. Dans le domaine de la scolarisation, leffectif de la population scolarise, qui est pass de 624.778 lves en 1994 1.319.648 lves en 2004, soit un accroissement annuel moyen de 7,8%, reste faible. Le Taux Net de Scolarisation est pass

    de 32,1% en 1992 51,3% en 20022. En outre, le systme ducatif souffre de la faiblesse du taux de rendement interne : sur 100 enfants abordant le primaire, seuls 49 accdent au secondaire.

    Les principales conclusions qui se dgagent de lanalyse sont : (i) un nombre encore lev denfants en dehors de lcole, (ii) une forte dperdition caractrise par plus de 50% des enfants scolariss sortant du systme avant le CM2, (iii) un nombre insuffisant denseignants dont la moiti nest pas qualifie. Malgr ces faiblesses, une bonne progression a t en-registre dans la scolarisation des filles. Des progrs ont t galement nots au niveau de la qualit des politiques. En effet, les politiques bases sur le ciblage des interventions donnent des rsultats significatifs. Les dpenses hors masse salariale ont nettement augment et la coordination des partenaires techniques et financiers a t amliore. De nouvelles structures ont t aussi cres pour amliorer la qualit des politiques.

    2 Statistiques issues du 3e Recensement Gnral de la Population et de lHabitation.

    La gratuit de lducation au primaire permet douvrir les portes de lcole tous les enfants du Bnin.

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    18

    Enseignement secondaire

    Lexamen des statistiques rvle que les effec-tifs du 1er et du 2me cycle de lenseignement secondaire ont tripl entre 1994 et 2004, passant de 107.043 312.711. Le pourcentage dlves dans le priv est pass, dans la mme priode, de 8% 15% du total. Le diagnostic du sous-secteur rvle les principaux traits ci-aprs : (i) linsuffisance quantitative et qualitative du personnel enseignant, (ii) le manque de per-formance de ladministration scolaire, (iii) le faible rendement du systme caractris par un fort taux dchec aux examens (BEPC, BAC) et des niveaux de redoublement et dabandon trs levs (particulirement chez les filles), (iv) labsence dun mcanisme de gestion et de rgulation des flux scolaires.

    A ces dficiences, il faut aussi associer, dune part, linadquation entre la progression des ef-fectifs scolaires et lvolution des infrastructures (salles de classe, laboratoires, bibliothques, infirmeries, cantines et ateliers), et dautre part,

    la non pertinence des formes et des contenus des enseignements par rapport aux besoins de dveloppement.

    Enseignement suprieur

    En 2004, pour un effectif de 30.267 tudiants dans les facults sur le campus dAbomey-Calavi, il ny avait quenviron 5.000 places disponibles. LUniversit de Parakou, initialement prvue pour accueillir 400 tudiants en premire an-ne, en a reu 2.063 en 2002-2003 dont 1.581 en premire anne. Le ratio tudiant par enseignant est de 48, au lieu de 15 selon les normes internationales.

    Par ailleurs, il est not une disparit entre les facults classiques et les coles et instituts. En effet, les tablissements de formation pro-fessionnelle accueillent 20% de leffectif total des tudiants inscrits dans les universits na-tionales tandis que les facults dites classiques en accueillent 80%.

    Le rectorat de lUniversit dAbomey-Calavi

  • 19

    En outre, la recherche scientifique et tech-nique, conue pour tre un outil essentiel de dveloppement, na pas pu se hisser la hauteur de sa tche.

    Enseignement technique et formation professionnelle

    Ltat des lieux dans le domaine de lensei-gnement technique et de la formation profes-sionnelle prsente les faiblesses suivantes :

    offre de formation insuffisante au regard des besoins du march ;

    rigidit du systme par rapport la demande de formation ;

    inefficacit externe du systme (un nombre

    important de rejets) ;

    inadquation des formations avec les besoins du march ;

    dsquilibre visible entre la structure de lconomie nationale et lappareil ducatif (5% de leffectif des lves de lenseignement technique et de la formation professionnelle voluent dans les tablissements agricoles alors que les activits agricoles et connexes occupent plus de 70% de la population active ;

    dsquilibre dans la rpartition gographique des diffrents tablissements denseigne-ment technique et de formation profes-sionnelle.

    Cours dconomie lEcole Nationale dEconomie Applique de Management.

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    20

    Alphabtisation

    Le taux national danalphabtisme reste toujours lev malgr les efforts dploys par lEtat, les partenaires au dveloppement et les rformes successives du systme ducatif bninois en vue de gnraliser lenseignement primaire en langue franaise et pour promouvoir lalphabtisation en langues nationales. En effet, ce taux est pass de 67,4% en 2002 66,4% en 2004 (78,1% pour les femmes contre 55% pour les hommes).

    Lindice de parit du genre lalphabtisme qui tait de 0,49 en 1992 ne sest amlior que lgrement en passant 0,56 pour les jeunes de 15-24 ans en 2002.

    Sant La situation pidmiologique est caractrise

    par une pathologie tropicale varie avec une prdominance des affections endmo-pid-miques (40%). Ces affections sont domines par :

    le paludisme, qui se situe au premier rang des affections infectieuses et parasitaires notifies au Bnin. En 2004, il reprsentait 37% des causes de recours aux soins dans les formations sanitaires. Sa ltalit a diminu de 316 en 1995 135 en 2004 ;

    la prvalence moyenne de linfection au VIH au niveau des sept anciens sites sentinelles est de 2,2% en 2003 contre 2% en 2004 dans lensemble de ces sites sentinelles. On constate une lgre diminution de cet indicateur en raison des diffrentes mesures prises par le Gouvernement ;

    les diarrhes et les gastro-entrites, lies au pril hydro-fcal et aux mauvaises condi-tions dhygine, qui constituent lune des principales causes de dcs au Bnin, surtout chez les enfants de 0 4 ans ;

    les infections respiratoires aigus (IRA), avec 16% de la pathologie notifie en 2004.

    La situation sanitaire sexplique globalement par :

    une offre inadquate de services sanitaires : la proportion des arrondissements disposant en 2004 de Centres de Sant conformes nest que de 65%. Ainsi, de nombreux Centres de Sant existants restent rhabiliter, en plus des constructions raliser dans les arrondissements dpourvus dinfrastruc-tures sanitaires. Par ailleurs, malgr les efforts fournis, plusieurs zones sanitaires sont sans hpital de zone et leffectif du personnel est insuffisant, surtout celui des mdecins spcialistes appels servir dans les hpitaux de zone. De plus, le systme de communication demeure encore inexistant en 2004 dans la plupart des Zones Sani-taires qui ne peuvent donc pas mettre en place un systme de rfrence et de contre rfrence adquat ;

    des capacits humaines limites : au niveau des ressources humaines, on note une insuf-fisance lie un dpart massif la retraite des personnes dexpriences qui ne sont que partiellement remplaces. A cela sajoute le manque de personnel form, notamment en milieu rural et au niveau de certaines

    Sance de vaccination contre la poliomylite

  • 21

    spcialits. Linsuffisance de motivation du personnel est galement relever ;

    une faible utilisation des services sanitaires offerts : en 2004, le taux de frquentation des services de sant tait encore faible (39%) contre 38% en 2003.

    Accs leau potable Au Bnin, les modalits de fourniture des

    services deau potable sont mises en uvre de manire diffrencie suivant les zones. En milieu rural, le Gouvernement dispose dune stratgie claire en matire daccs leau potable (AEP). Cette stratgie, fonde sur la demande de services, intgrant les besoins lis latteinte des OMD dici 2015, est soutenue par les partenaires au dveloppement dans le cadre des budgets - programmes. En milieu urbain et pri-urbain, la fourniture deau potable est de la responsabilit de la Socit Nationale des Eaux du Bnin (SONEB) qui ne dispose pas encore dune stratgie oprationnelle, de mcanismes de gestion efficiente et dun cadre de financement viable de ses activits.

    Le Bnin dispose dimportantes ressources en eau dont les potentialits sont values environ 1,87 milliard de mtres cubes pour les eaux souterraines et 13 milliards pour les eaux de surface. Malgr lexistence de ce potentiel fort apprciable, laccs leau potable continue de constituer un problme majeur. En effet, malgr les efforts raliss depuis 1990, prs de la moiti de la population bninoise na pas encore accs leau potable. La ralisation des OMD dans ce secteur ncessitera de fournir de leau potable plus de 4 millions de personnes. Ce qui ncessite la multiplication respective-ment, par 4 et par 2 des investissements dans le secteur de leau et de celui de lassainissement dici 2015.

    Protection sociale et genre Dans le domaine de la protection sociale, le

    systme traditionnel mis en place par lEtat, travers la Caisse Nationale de Scurit Sociale (CNSS) et le Fonds National des Retraits du Bnin (FNRB), ne prend en compte que les agents de lEtat et ceux du secteur formel priv. Les problmes ce niveau concernent la gestion des cotisations sociales du travailleur et lexclusion de tout le secteur informel du systme de scurit sociale.

    Au Bnin, les femmes reprsentent plus de la moiti de la population (51,49%) et 22,72% des mnages recenss en 2002 sont dirigs par des femmes. Depuis la cration du ministre en charge de la famille, les actions en faveur de la femme se sont intensifies. Ainsi, le ministre a labor et mis en uvre depuis 2002 la Po-litique Nationale de Promotion de la Femme. Lvaluation mi-parcours du Plan dactions rvle ce qui suit:

    les rsultats obtenus sur le plan des violences sont encore mitigs en dpit de lintensifi-cation des actions de communication pour

    Plus de la moiti de la population bninoise na pas encore accs leau potable

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    22

    le changement de comportement (CCC) et de linformation, ducation et commu-nication (IEC) ;

    des progrs notables ont t enregistrs en matire de scolarisation malgr lcart entre les sexes encore important ;

    les politiques et programmes sectoriels nintgrent pas suffisamment la dimension Genre & Dveloppement ;

    les soins de Sant de la Reproduction ne sont pas disponibles dans tous les centres de sant conformment aux normes et standards du ministre en charge de la sant ;

    des formations et les actions de CCC/IEC doivent se poursuivre pour un meilleur ci-blage des interventions en vue de meilleurs rsultats.

    Jeunesse et emploi Face une croissance conomique dont la

    moyenne (+3% par an) depuis 2003 est infrieure laccroissement de la population, les multiples chantiers gnrateurs demplois et de services sociaux mis en place par lEtat se sont rvls insuffisants pour satisfaire les nombreuses demandes exprimes par les jeunes en matire dducation, demplois, de sant, de culture, de communication, de loisirs, de sport, etc.

    Le secteur de lemploi et de la main duvre est caractris par une demande en croissance rapide (18.277 primo-demandeurs demploi en 2005), une forte prcocit de la demande dem-ploi, trs varie selon les secteurs et les milieux de rsidence, des actifs peu qualifis, une offre demploi peu diversifie et insuffisante.

    Plusieurs milliers de jeunes sans emploi convertis en conducteurs de taxi moto assurent la mobilit urbaine dans les principales villes du Bnin.

  • 23

    Environnement et cadre de vie

    Environnement Laccroissement de la population nationale

    a entran une plus grande pression sur les ressources naturelles. De ce fait, satisfaire les besoins en puisant les ressources dans la nature et en y rejetant les dchets dune part, et lutter contre la dgradation de lenvironnement et la pollution dautre part, constituent deux exigences difficiles concilier.

    Dans les zones rurales, le problme se pose en terme de dgradation des sols rsultant de lutilisation abusive dintrants chimiques, de lrosion des terres, de baisse de niveau et densablement des plans deau ainsi que de la destruction du couvert vgtal. Selon la FAO,

    la couverture vgtale du Bnin comporte 45 forts classes, occupant 12,49% de la superficie nationale. La dforestation sest accentue au cours de ces dernires annes. Environ 100.000 ha de fort seraient dtruits chaque anne du fait de lexploitation incontrle pour satisfaire la demande en bois duvre et en bois-nergie, des agressions de lagriculture et de llevage (prsence de troupeaux transhumants de plus en plus nombreux dans les espaces forestiers).

    Lrosion ctire constitue un problme important rsoudre. Depuis quarante ans, la cte a recul de plus de quatre cents mtres dans certains endroits, soit prs de dix mtres tous les ans. Les deux villes les plus concernes

    Lrosion ctire, un problme important rsoudre.

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    24

    par ce phnomne sont Cotonou et Grand Popo, dont deux villages ont d tre dserts par leurs habitants.

    Lurbanisation mal matrise a fait de la question de la gestion des dchets solides et mnagers un problme environnemental impor-tant dans les principales villes. La production nationale de dchets solides en 1998 tait de 342.000 tonnes dont 60% pour la seule ville de Cotonou. Selon les rsultats de lEnqute Dmographique et de Sant, ralise en 2001 (EDS-II), le taux dvacuation des ordures reste faible : 17% pour lensemble du pays, 39% en milieu urbain. Les projections ralises mon-trent que dans le cas dun scnario o il ny a aucune modification des habitudes et du parc de matriels roulants, la situation saggraverait pour devenir inacceptable en 2010.

    Urbanisation et cadre de vie La part de la population citadine ne cesse de

    crotre depuis quarante ans, passant de 10% dans les annes 1960 39% en 20023. Malgr cette urbanisation diffuse, avec une multitude de petites et moyennes villes dissmines sur tout le territoire national, larmature urbaine est dsarticule par la prsence de trois grands ples (Cotonou, Parakou et Porto-Novo) qui concentrent 1.038.471 habitants, soit 39,5%

    de la population urbaine. De plus, Cotonou et Porto Novo sont situes dans le sud-est et distantes de seulement 30 km. Lattractivit de ces deux villes a entran une rapide priurba-nisation, avec lextension des espaces ruraux proches. Ce dveloppement du priurbain pose des problmes en termes dquipements et doffre de services collectifs tels que la sant, lducation, le logement, le transport et llec-tricit, ainsi quen terme de dgradation de lenvironnement.

    Le cadre de vie joue un rle essentiel pour le bien-tre de la population. En effet, de bonnes conditions dhabitation contribuent au plein panouissement de ltre. Lors du recensement de la population de 1992, il avait t dnombr 832.256 units dhabitation sur le plan national. En 2002, ce nombre est pass 1.210.463 units dhabitation.

    Le statut doccupation des logements est vari. Les mnages bninois sont en majorit logs dans des proprits familiales (51,9%). Ils sont plus propritaires sans titre foncier (26,7%) quavec titre foncier (1,9%). Ils sont locataires dans 16% des cas. Plus de la moiti des mnages dune, deux et trois personnes occupent des units 2 pices. Au regard de la taille moyenne des mnages (5,53 personnes), la concentration dans les logements, notamment dans les centres urbains, est trs forte.

    Au titre des commodits dhabitation, lclai-rage par le ptrole est de tradition (77,0% des mnages). Selon le recensement de 2002, cette tendance est assez importante dans le milieu rural (94,9%) contre 52,8% en zone urbaine. Llectricit est utilise 46,8% en milieu urbain. Globalement, les sources dnergie les plus utilises sont le bois (75,0% au niveau national et 94,8% en milieu rural), le charbon de bois (17,0% au niveau national et 38,4% au niveau urbain) et le ptrole (5,6% au niveau national).

    3 Donnes des RGPH 1, 2 et 3.

    Vue arienne et partielle de la ville de Cotonou.

  • 25

    Culture et ingnierie nationale

    Le Bnin, pays de tradition ancestrale, ca-ractris par la diversit des populations et de lhabitat ainsi que par sa position de carrefour de grands courants historiques et de grands mouvements humains, dispose dune importante richesse culturelle. Celle-ci se manifeste dans le domaine des langues, des coutumes, des arts, de la musique, de la cuisine, des habitudes ves-timentaires, des distractions, des cultes, etc.

    Par contre, lingnierie nationale est pra-tiquement touffe car il nexiste rellement

    pas une institution vritable de promotion des inventeurs. Les activits de recherche ne sont pas suffisamment vulgarises. Les artisans sont abandonns eux-mmes et les initiatives gouvernementales visant la cration de villages artisanaux dans tous les dpartements nont pas t couronnes de succs.

    Par ailleurs, les artistes bninois sont peu encourags et peu protgs, ce qui ne favorise pas leur mergence, lexpression de leur gnie et la promotion de leurs uvres.

    Un bniste dans son atelier au Centre de promotion de lartisanat.

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    26

    Diagnostic institutionnel Dmocratie

    Le systme dmocratique instaur depuis 1990 na cess de senraciner et de se consoli-der. En effet, le pays a organis bonne date plusieurs lections, dont quatre prsidentielles, quatre lgislatives et une communale. Au fil des annes, le processus lectoral sest amlior avec (i) lintroduction des urnes transparentes ; (ii) ladoption du bulletin unique ; (iii) le durcis-

    sement des peines en cas de fraude lectorale et de ngligence et (iv) la cration, en 1994, de la Commission Electorale Nationale Auto-nome (CENA). Malgr les progrs raliss, la transparence, la crdibilit et lefficience des lections restent parfaire.

    Le Palais des Gouverneurs Porto-Novo.

  • 27

    Etat de droit La Constitution de 1990 a raffirm la vo-

    lont du peuple bninois de crer un Etat de droit dans lequel les droits fondamentaux de lhomme, les liberts publiques, la dignit de la personne humaine et la justice sont garan-tis, protgs et promus comme conditions ncessaires au dveloppement vritable et harmonieux du pays.

    Cependant, malgr les dispositions constitu-tionnelles, des dysfonctionnements subsistent au niveau de toutes les institutions et mritent dtre corrigs pour consolider les acquis de la dmocratie. A cet effet, des rformes juridiques et judiciaires sont inscrites dans lchelle des proccupations nationales pour crer de nouvelles conditions de dveloppement du pays.

    Performances de ladministration publique

    Toutes les institutions de la Rpublique prescrites par la Constitution sont mises en place. Elles doivent nanmoins amliorer leur collaboration pour renforcer la gouvernance des affaires politiques et conomiques.

    Les rformes opres au niveau de ladmi-nistration quelque niveau quelle se trouve, pour lui faire jouer un rle important dans le dveloppement conomique, social et culturel, ne sont pas encore pleinement oprationnelles.

    Ladministration reste gangrene par la politi-sation, la corruption et la concussion, rsultats de labsence dthique et de lappropriation personnelle de la chose publique.

    Le systme judiciaire ne fait pas suffisamment la preuve de son indpendance vis--vis des groupes de pression. Par ailleurs, la gestion des ressources humaines de lEtat reste peu optimale.

    File dattente au guichet dun des centres dimpt.

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    28

    Dcentralisation et dconcentration

    Les limites de la rforme de ladministration territoriale

    La rforme de lAdministration territoriale a connu un tournant dcisif grce lorgani-sation des lections locales de dcembre 2002 et janvier 2003 ainsi quau dmarrage effectif des 77 communes de plein exercice, cres en lieu et place des anciennes sous-prfectures et circonscriptions urbaines.

    Plusieurs considrations dordre institution-nel handicapent encore la promotion dun vritable dveloppement rgional et local. Les plus importantes sont : (i) linadaptation des chelles de dveloppement, (ii) la ncessit de disposer de nouveaux instruments de planifi-cation spatiale, (iii) la faiblesse des ressources humaines et financires.

    La difficile gestion de lespace national

    Depuis quelques dcennies, le Bnin a opt pour la recherche dun quilibre de dvelop-pement qui prenne en compte ltendue du territoire national, les potentialits humaines, les ressources naturelles et les ralisations infrastructurelles.

    Ainsi, par la dfinition dune politique dam-nagement du territoire et la rforme institu-tionnelle qui la sous-tend (dcentralisation, cration de la Dlgation lAmnagement du Territoire, etc.), lEtat bninois sest engag dans un processus de valorisation des rgions. Toutefois, les effets de cette rforme sont trs peu perceptibles sur le terrain et les dfis que pose la gestion de lespace dans son ensemble apparaissent encore plus importants et varis. Les difficults rencontres se rapportent no-tamment :

    la mconnaissance des limites exactes des frontires et le manque de viabilisation des espaces frontaliers ;

    linsuffisance de lappui de ladministration centrale au dveloppement local ;

    labsence didentification et de promotion des ples de dveloppement rgionaux, locaux et communautaires ;

    la viabilisation inadquate du cadre de vie des citoyens ;

    linscurit foncire tant en milieu rural quurbain ;

    la dgradation de lenvironnement ;

    labsence de politique de gestion cohrente et synergique des espaces singuliers ;

    la faiblesse de la scurit publique.

  • 29

    Carte administrative de la Rpublique du Bnin.

  • DEFIS,

    VISION

    ET OBJECTIFS

  • 31

    Les dfis relever

    Cette situation pourrait remettre en cause, si elle persiste, la ralisation en 2015 des principaux Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement (OMD), en particulier dans les domaines de lducation, de la sant, de laccs leau potable et de la rduction de la pauvret. Elle rvle par ailleurs lurgence apporter une rponse la demande sociale, lment indispensable pour le renforcement du cadre dmocratique. Cette rponse passe par la mise en place dun cadre de dveloppement favorable la cration demplois dcents et durables aussi bien en milieu urbain quen zone rurale.

    A cet gard, pour amorcer une croissance4 forte, durable et partage, il est ncessaire de mettre lconomie dans un cercle vertueux de croissance afin de crer un nombre important demplois. Mais compte tenu de la faible taille du march

    national (environ 7,6 millions dhabitants), la gnration dune croissance moyenne annuelle de plus de 7%5 ncessite une plus grande insertion au march mondial afin de relancer et de diversifier les exportations de biens et de services.

    La pierre angulaire de cette stratgie de rupture, premier dfi relever, demeure lamlioration de la comptitivit globale et sectorielle de lconomie. Ce qui suppose la mise en place dun environnement conomique et institu-tionnel de norme internationale.

    Par ailleurs, lradication de la pauvret constitue le second dfi que le Gouvernement aura relever rapidement. Il sagit en effet de rpondre aux proccupations des Bninois qui ont exprim, en mars 2006, le besoin davoir une classe politique au service du peuple.

    4 En effet, daprs le consensus de la plupart des praticiens du dveloppement, une croissance durable de plus de 7% et son partage quitable constituent des pr-requis pour renverser les tendances actuelles en matire de pauvret et atteindre les O MD en 2015.

    5 Croissance quil serait souhaitable de porter deux chiffres ds 2010 et de maintenir ce niveau dans la dure pour combler le retard enregistr depuis lindpendance.

    Lconomie reste toujours domine par lexploitation des ressources agricoles, notamment le coton et les services dcoulant des activits du Port de Cotonou. La croissance induite par ces secteurs demeure encore insuffisante pour retourner les tendances ngatives en matire de pauvret qui affecte encore plus de 30% des Bninois.

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    32

    Les sources des Orientations stratgiques

    Au niveau international

    La dfinition des orientations stratgiques 2006-2011 tient compte, dune part, des initiatives de dveloppement auxquelles le pays prend part sur le plan mondial et rgional et, dautre part, des grandes ambitions que la Nation sest fixes travers llaboration de Bnin - Alafia 2025 et ladoption de la vision nouvelle propose par le Prsident de la Rpublique.

    Les orientations stratgiques sont en cohrence avec les engagements rgionaux, continentaux et internationaux pris par le Bnin dans le cadre de lUEMOA, de la CEDEAO, du NEPAD, du Plan Stratgique de lUnion Africaine, du Plan dActions de Bruxelles en faveur des Pays les Moins Avancs et des OMD. Le pays volue par ailleurs dans un contexte international de plus en plus marqu par la mondialisation, en particulier la rduction des obstacles tarifaires et non tarifaires aux changes commerciaux.

    Au niveau national

    Dans son discours dinvestiture, le Prsident de la Rpublique a exprim son ambition de faire du Bnin une socit o hommes, femmes et enfants vivent heureux et en paix, dans une Nation vritablement dmocratique, unie et solidaire, partenaire visible et reconnu dans luvre de progrs des Nations du monde . Cette ambition sinscrit dans la perspective de la vision exprime dans Bnin - Alafia 2025 qui postulait en 2000 : le Bnin est, en 2025, un pays-phare, un pays bien gouvern, uni et de paix, conomie prospre et comptitive, de rayon-nement culturel et de bien-tre social . Bnin Alafia 2025 est une profession de foi de tous les Bninois: leur foi en un avenir meilleur pour le pays. Bnin Alafia 2025 projetait que le Bnin aurait mis en uvre avant la fin

    de lanne 2005 des rformes centres sur la gouvernance qui auraient permis de :

    consolider les bases institutionnelles de la dmocratie ;

    rationaliser la gestion des ressources humai- nes, financires et institutionnelles ;

    procder la formulation et la mise en uvre de politiques conomiques et sociales pertinentes ;

    assurer la responsabilisation des collectivits locales dans le cadre dune dcentralisation effective.

  • 33

    Le postulat tait que les progrs obtenus au cours des cinq premires annes (2000-2005) se manifesteraient par une bonne gouvernance, un changement positif de comportement des Bninois vis--vis de la chose publique et la gnralisation de la culture dentreprise. En cette anne 2006, bien que des progrs aient t effectivement accomplis pour la consolidation des bases institutionnelles de la dmocratie, force est de constater que la gouvernance, lconomie et la situation sociale ne se sont pas retrouves sur la trajectoire qui conduirait Bnin - Alafia 2025 .

    Tout en maintenant le cap vers cette trajec-toire, le Chef de lEtat, le Docteur Boni YAYI, a propos au peuple, comme projet conomi-que, de faire du Bnin un pays mergent. Il sagit plus concrtement de faire du Bnin un pays qui attire les investissements, acclre sa croissance conomique et en redistribue quitablement les effets induits, un pays qui sintgre avec succs dans lconomie mondiale grce ses capacits dexportation. Cette vision a t renouvele lors du discours la Nation du Prsident de la Rpublique, le 31 juillet 2006.

    Pour concrtiser cette vision et difier au B-nin une conomie mergente, il est important dengager, ds maintenant, les bonnes stratgies qui permettront datteindre les objectifs, en se fondant sur les nombreux atouts du Bnin :

    la volont politique ;

    le respect des rgles de la dmocratie et des droits de lhomme ainsi que la stabilit sociopolitique ;

    le large potentiel agricole (4,8 millions dhectares de terres arables dont peine 1 million dhectares sont cultivs), minier et touristique insuffisamment exploit ;

    sa position gographique : faade maritime de

    125 km quipe dun port en eau profonde, frontire commune denviron 700 km avec le Nigeria qui reprsente un march de plus de 150 millions de consommateurs poten-tiels, et frontires avec des pays enclavs de lHinterland (Niger, Burkina) ;

    la jeunesse et le dynamisme de la population, de mme que la comptence de la main-duvre locale ;

    lappartenance des ensembles conomiques et montaires rgionaux.

    Ces orientations stratgiques tiennent compte galement des contraintes majeures qui conti-nuent de peser sur lconomie bninoise. Il sagit notamment :

    des problmes de gouvernance dans ladmi- nistration et dans le secteur conomique ;

    de la faible diversification du secteur agri- cole ;

    du caractre embryonnaire du secteur in- dustriel ;

    de la vulnrabilit de lconomie aux chocs exognes, en particulier celle du secteur tertiaire (environ 50% du Produit Intrieur Brut) aux mesures prises par le Nigeria contre la rexportation de produits non originaires du Bnin ;

    de la disponibilit irrgulire des facteurs de production ;

    de linsuffisance des infrastructures de d- veloppement conomique ;

    de la faiblesse du taux dinvestissement.

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    34

    Les objectifs Les orientations stratgiques de dveloppement pour le quinquennat 2006-2011 ont pour objectifs de : crer et dynamiser des ples de croissance et de dveloppement ; rduire de faon significative la pauvret.

    Au vu du diagnostic, trois scenarii de crois-sance peuvent tre envisags pour le Bnin dici 2025 (cf graphique 5) :

    le Scnario Rgression : la croissance est faible et irrgulire, comme dans les annes 1980, et le PIB/habitant ne crot gure (de 314 US $ /habitant en 2005 365 US $ /habitant en 2025) ;

    le Scnario Tendanciel : la croissance est stable entre 3 et 6 % comme depuis 1990, et permet de doubler le PIB/habitant en 2025 (626 US $ /habitant) ;

    le Scnario du Bnin mergent : le chan-gement de cap dans la politique conomique permet de quadrupler le PIB/habitant en 2025 : 1114 US $ /habitant.

    Dvelopper des ples de croissance

    7%

    1995 2005200420032002200120001999199819971996

    6%

    5%

    4%

    3%

    2%

    1%

    0%

    262

    245241

    228

    216

    230237

    242253

    261

    275

    275

    278

    TAUX

    DE

    CROI

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    0%1995 2005200420032002200120001999199819971996

    -2%

    -4%

    -6%

    -8%

    -10%

    -12%BAL

    ANCE

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    1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005

    PIB/

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    Secteur tertiaire40% Secteur primaire

    47%

    Secteur secondaire

    13%

    Par d

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    PIB

    Services non marchands

    17,78%

    Secteur primaire34,27%

    Secteur secondaire

    13,29%

    Secteurtertiaire34,67%

    0

    2000

    4000

    6000

    8000

    10000

    12000

    14000

    18000

    PROJ

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    Graphique 5 : Projections sur lvolution du PIB

  • 35

    Le Gouvernement opte pour le scnario volontariste de lmergence et tient se donner les moyens de favoriser sa ralisation. A cet effet, le pr-requis est de russir porter le rythme de croissance un taux durable de 8 9% par an, voire deux chiffres, bien suprieur

    aux taux atteints jusquici. Cela ne pourra se faire que si le taux dinvestissement avoisine 25 30% et si la structure de lconomie est profondment transforme, faisant apparatre de nouveaux ples de croissance dans des sec-teurs diversifis.

    Rduire la pauvret et amliorer la qualit de vie

    Le dynamisme conomique est un moyen pour atteindre le but ultime, le bien-tre des populations bninoises. Cest la raison pour laquelle, le Gouvernement a retenu comme deuxime objectif, lhorizon 2011, la rduction de la pauvret et le relvement de la qualit de vie dans la socit.

    Plus spcifiquement, il sagira de porter lincidence de la pauvret de 27% en 2005 19% en 2011, puis 15% en 2015.

    Vue partielle du 3me Pont de Cotonou baptis Pont Konrad Adenauer.avec, en arrire plan, lancien cimetire de Cotonou.

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES

  • 37

    Pour relever les dfis et atteindre ces objectifs daccl-ration de croissance et de rduction de la pauvret, le Gou-vernement entend mettre en uvre les orientations strat-giques ci-aprs :

    Reconstruire une administration au service de lintrt gnral et du dveloppement du secteur priv ;

    Assainir le cadre macroconomique et main- tenir sa stabilit ;

    Promouvoir le renouveau conomique par la mise en place dun environnement conomi-que et institutionnel de norme internationale et la diversification de la production, en particulier dans le monde rural ;

    Dvelopper les infrastructures de qualit, ncessaires lamlioration de la comptiti-vit et laccroissement des investissements privs ;

    Renforcer le capital humain pour amliorer la productivit de lconomie nationale ;

    Assurer un dveloppement quilibr et durable de lespace national, notamment le dveloppement la base.

    Un train de lOrganisation Commune Bnin Niger peu avant son dpart pour Parakou

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    38

    Pendant plus dune dcennie, le Bnin sest hiss comme un pays dmocratique et de paix grce au caractre privilgi du dialogue social et de la recherche du compromis dans la r-solution des problmes dordre institutionnel et social. Il est donc capital de prserver cette pratique et dassainir celle qui porte atteinte au fonctionnement harmonieux de ladministration, afin den faire une administration de dvelop-pement. En effet, au-del de cet attribut de

    pays dmocratique et de paix, le Bnin dispose dune administration peu performante. Il est urgent dendiguer ces maux pour profiter au maximum de ce rayonnement international et pour orienter la gestion de ladministration et de la dmocratie la base vers un dveloppement de lconomie et du bien-tre social.

    La gouvernance concerte, cest--dire le consensus autour des questions majeures,

    Reconstruire une Administration au service de lintrt gnral et du dveloppement du secteur priv

    La bonne gouvernance est au centre de toute gestion efficace des affaires publiques. Elle traduit la capacit des gouver-nants diffuser les bonnes pratiques de fonctionnement, laborer les bonnes politiques, les mettre en uvre et les valuer. Elle fait rfrence la transparence, lobligation de rendre compte, lobligation de rsultats, la responsabilit au triple plan politique, administratif et conomique.

  • 39

    tous les niveaux et dans tous les secteurs de la vie nationale conforte une administration performante. A cet effet, le Gouvernement veillera :

    la restauration de lautorit de lEtat ;

    lacclration des rformes administratives et institutionnelles ;

    lassainissement du systme juridique et judiciaire ;

    lacclration de la rforme de ladminis- tration territoriale ;

    la promotion dune culture de transparence dans la gestion des affaires.

    Restauration de lautorit de lEtat

    Lautorit de lEtat doit tre rtablie car un Etat de droit fort inspire confiance aux populations, aux agents conomiques et aux investisseurs. En effet, la promotion du secteur priv sera renforce par la capacit de lEtat instaurer les rgles et les procdures et les faire respecter. Il sagira de promouvoir les rgles de civisme et de discipline ainsi que les valeurs thiques, travers lducation civique lcole et la sensibilisation par les mdia et les canaux confessionnels, en vue dimpulser le dveloppement.

    Acclration des rformes administratives et institutionnelles

    Lacclration des rformes administratives et institutionnelles tire sa lgitimit du fait que la russite de la bonne gouvernance rside en grande partie dans le bon fonctionnement des ministres et institutions de lEtat.

    Assainissement du systme juridique et judiciaire

    Le socle dune dmocratie apaise et dun Etat de droit reste et demeure une justice libre, quitable, crdible et performante. Le Gouver-nement poursuivra et acclrera les rformes en cours en vue de moderniser le cadre juridique et judiciaire, de rendre la justice plus quitable et plus accessible par la rhabilitation/construction de tribunaux. Il procdera par ailleurs :

    au recrutement de personnel judiciaire ;

    au renforcement de lindpendance et de la responsabilit des magistrats ;

    la promotion de la performance de lap- pareil judiciaire ;

    lamlioration des conditions de dtention et de rinsertion des dtenus.

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    40

    Acclration de la rforme de ladministration territoriale

    Linefficacit du mode de gestion des affaires locales a conduit une rforme du secteur. Trois annes aprs la mise en uvre du processus, une revue effectue par les acteurs rvle encore des insuffisances notamment au niveau du transfert des comptences. Ces insuffisances seront corriges par :

    le renforcement des capacits de gestion des acteurs locaux et des services dcon-centrs ;

    une meilleure vulgarisation des textes ;

    le transfert graduel et soutenable aux commu- nes des comptences et des ressources ;

    le renforcement de la dconcentration.

    Promotion dune culture de transparence dans la gestion

    des affaires Le peuple bninois aspire la consolidation

    et lenracinement de la dmocratie dans un climat de paix et dunit nationale. Mais certaines pratiques peu vertueuses, telles que la corrup-tion, lopacit dans la passation des marchs, le vol, le ranonnement, les malversations, la mauvaise gestion, limpunit, contribuent la dtrioration de limage du pays et la perte de crdibilit. Mieux, elles hypothquent lexpansion des investissements privs, le dveloppement conomique et le recouvrement des recettes fiscales. Pour y remdier, les actions ci-aprs sont envisages :

    llaboration, la simplification et la diffusion des manuels de procdures des services publics ;

    le renforcement des dispositifs de contrle et de sanction ;

    la promotion des valeurs cardinales que sont, entre autres, lthique, lintgrit, le patriotisme, le sens de lintrt gnral, le sens des responsabilits.

  • 41

    Assainir le cadre macroconomique et maintenir sa stabilit Lexigence de comptitivit de lconomie bninoise, dans un march plantaire trs concurrentiel, passe non seulement par laccroissement de la productivit et la rduction des cots des facteurs de produc-tion, mais aussi par la cration dun environnement macroconomique stable.

    Il sagit de ramener les indicateurs des niveaux qui permettent au Bnin de respecter les critres de convergence conomique de lUEMOA.

    A cet effet, le Gouvernement entend se servir de la fiscalit et dune meilleure allocation des dpenses publiques pour atteindre les objectifs ci-aprs :

    Pascal I. Koupaki, Ministre dEtat, charg de lEconomie, de la Prospective, du Dveloppement et de lEvaluation de laction publique

  • ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DU BENIN 2006 - 2011

    42

    renforcer la stabilit macroconomique ;

    surveiller lenvironnement macroconomique interne et externe ;

    raliser la transition fiscale et instaurer une fiscalit de dveloppement.

    Renforcement de la stabilit macroconomique

    Le renforcement de la stabilit macroco-nomique se traduira par la gestion saine des finances publiques, la matrise de linflation et de loffre de la monnaie, ainsi que par lam-lioration des comptes extrieurs. Il sagit de prendre des mesures dont les effets combins auront un impact positif sur la comptitivit et la croissance conomique, contribuant ainsi la croissance et la rduction de la pauvret. Ces mesures sarticulent autour des points ci-aprs :

    lamlioration du cadre macroconomique travers notamment lassainissement des finances publiques (rduction des dficits, apurement des arrirs, respect des proc-dures dengagement, contrle de la qualit des dpenses publiques) ;

    lvaluation dimpact ex-ante de toute action publique sur le cadre macroconomique (cadrage macroconomique) en vue dune prise de dcisions efficientes ;

    la rduction des distorsions sur les mar- chs.

    Surveillance de lenvironnement macroconomique interne

    et externe Pour enrayer les ractions tardives de lconomie

    bninoise face aux chocs exognes, il importe de mettre en place un mcanisme appropri dont le rle sera danticiper, de suivre et dalerter sur les lments de lenvironnement interne et externe qui peuvent influer sur lconomie court et moyen terme. A cet effet, les actions suivantes sont prvues :

    la cration et lanimation dune unit na- tionale de veille stratgique ;

    la communication et la sensibilisation des acteurs du dveloppement sur les questions mergentes et sur les risques de perturbation ou de choc.

    Immeuble abritant la Direction gnrale du Trsor et de la Comptabilit Publique.

  • 43

    Ralisation de la transition fiscale et instauration dune fiscalit de dveloppement

    Compte tenu de la rduction attendue des recettes de porte, notamment avec lentre en vigueur des accords de partenariat conomique avec lUnion Europenne, et dans le souci de se protger contre leur instabilit, il importe de raliser une transition fiscale, travers lam-lioration des recettes intrieures.

    La transition fiscale doit donc sappuyer sur la poursuite des rformes en matire de taxes indirectes. Mais, le plus grand effort doit soprer au niveau des taxes directes qui prsentent encore des rendements loigns de ceux des impts indirects. De manire spcifique, il sagira de mettre en application les actions suivantes :

    la simplification du systme fiscal et le renforcement de ladministration douanire et fiscale ;

    lamlioration du rendement des impts directs tels que limpt gnral sur le revenu et les impts sur le foncier ;

    la poursuite des actions dlargissement de la base taxable de la Taxe sur Valeur Ajoute ;

    la ralisation dune meilleure gestion des exonrations.

    Imposant immeuble abritant la Direction Gnrale des Impts et des Domaines.

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    Promouvoir le renouveau conomique Aujourdhui, le Bnin est lun des pays les moins industrialiss de la zone UEMOA et lindustrie bninoise est peu comptitive. Le secteur agricole, malgr ses fortes potentialits, reste peu productif.

    A cet effet, la stratgie du Gouvernement est de promouvoir un renouveau conomique capable dimpulser lacclration de la croissance. Pour y parvenir, les axes stratgiques ci-aprs sont dfinis travers deux volets :

    le dveloppement de la production et des services forte valeur ajoute ;

    la mise en place dun environnement des affaires de norme internationale.

    Pour donner corps la volont du Prsident de la Rpublique dasseoir, dici 2011, les bases dune conomie mergente, le Gouvernement a initi une srie dtudes sur la slection des grappes sectorielles permettant, dune part, dacclrer

    la croissance, et dautre part, den diversifier les sources afin de la scuriser et de la prenniser. Il sagit particulirement de dvelopper des ac-tivits de services et de production autour de la plate-forme portuaire de Cotonou, rorganise

    Dveloppement de la production et des services forte valeur ajoute

    La mcanisation de lagriculture est l une des cls pour lamlioration de la productivit.

  • 45

    pour renforcer le partenariat stratgique avec le Nigeria et mieux capter le trafic des pays de lhinterland. Il sagit galement de rorganiser la filire coton et de faciliter lmergence de nouvelles filires agricoles intgres par la mise en place dun cadre favorable lagro business. A cet effet, les secteurs prioritaires ci-aprs ont t identifis :

    le ple coton, textile ;

    le ple agro-alimentaire, avec la pche, les fruits et lgumes, les produits vivriers, les produits non ligneux ;

    le ple tourisme, culture et artisanat ;

    le ple BTP et matriaux de construction, incluant le bois ;

    le ple Transport, Logistique et Commer- ce , avec cinq composantes : le transport de marchandises, le transport de personnes, les services logistiques, le commerce rgional et le ngoce international. Ce ple fort potentiel reprsente le domaine dans lequel le pays dispose aujourdhui du maximum datouts. Par ailleurs, il aura un effet den-tranement important sur le dveloppement des autres ples mentionns ci-dessus et permettra daccompagner la stratgie de diversification des exportations.

    Cette stratgie permet de fixer une vison davenir forte de lconomie Bninoise, qui dun pays de transit aujourdhui, voluerait lhorizon 2011 vers une plateforme de services logistiques et dexportation, et lhorizon 2025 vers une plateforme rgionale de ngoce et de services forte valeur ajoute. La concrtisation de ces initiatives se fera en confrant au secteur priv un rle dterminant. Il sagit dun processus de long terme dont les bases seront poses dici 2011.

    Amlioration du systme de production agricole

    Lacclration de la croissance conomique du Bnin repose en priorit sur la promotion du secteur agricole qui occupe environ 70% de la population active, contribue pour prs de 36% au PIB, fournit environ 88% des recettes dex-portation. Mais ce secteur se caractrise par une faible productivit lie lutilisation des outils archaques et des semences non amliores, la non matrise de leau, la mauvaise organisation des filires, linsuffisance de lencadrement technique, le manque dinfrastructures et lab-sence quasi totale de financement des activits de production. Lobjectif du Gouvernement est de faire du Bnin une puissance agricole rgionale, moderne, dynamique, comptitive et cratrice de richesses. Pour ce faire, il mettra en uvre les actions suivantes :

    la mcanisation adapte aux diffrentes conditions agro cologiques ;

    la matrise de leau ;

    la promotion de la recherche et des semences amliores ;

    la capitalisation des informations dispo- nibles sur les technologies amliores de stockage/conservation et transformation des produits (vgtaux, animaux, halieutiques et forestiers, etc.) ;

    lexonration des intrants et matriels agri- coles des droits de douane ;

    le dveloppement des technologies de stoc- kage/conservation et transformation ;

    la cration de marchs rgionaux de produits agricoles ;

    le renforcement des capacits des producteurs et des structures dencadrement ;

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    la mobilisation de ressources pour le finan- cement de lagriculture travers notamment la cration dun Fonds National de Dve-loppement Agricole (FNDA), llaboration dun code des investissements agricoles et la cration dune banque agricole.

    Amlioration et intensification de la production cotonnire

    Depuis les annes 2000, la situation de la filire coton devient de plus en plus inquitante et se caractrise par la persistance dun prix mondial en baisse continue. A cette situa-tion dfavorable, sajoutent les crises internes lies lorganisation de la production et de la commercialisation du coton. Pour amliorer sa contribution dans la cration de richesse, une attention particulire sera accorde tous les segments de la filire, lobjectif tant de porter la production 600.000 tonnes dici 2011. A cet effet, la stratgie cible porte sur :

    la mcanisation de sa production en vue dune croissance soutenue ;

    linstauration dun mcanisme de stabilisation qui protge le producteur ;

    llargissement de la chane de transforma- tion, en particulier le positionnement sur des niches telles que les produits artisanaux tisss ;

    laffinement du processus de la libralisation de la filire dans le cadre de la stratgie de dsengagement de lEtat ;

    la redfinition du rle des acteurs et la mise

    en place des actions permettant de renforcer la gouvernance dans le secteur (sanction des comportements opportunistes) ;

    la mise niveau des producteurs ;

    lamlioration des conditions ncessaires laccroissement de la transformation sur place du coton ;

    la poursuite des actions au plan multila- tral dans le cadre de la suppression des subventions lexportation du coton et des soutiens internes.

    Promotion de nouvelles filires agricoles porteuses

    En matire de filires porteuses au Bnin, le coton demeure encore la filire la mieux organise. Afin de rduire la forte dpendance de lconomie du pays vis--vis de cette filire,

    Le coton et le palmier huile pourraient tirer vers le haut les autres filires agricoles porteuses.

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    il est ncessaire de promouvoir de nouvelles filires porteuses ayant un effet dentranement sur les diffrents secteurs de lconomie. Il sagit des filires par rapport auxquels le pays dispose dun avantage comptitif. A cet effet un accent particulier sera mis sur :

    la production vgtale : ananas, anacarde, mas, manioc, riz, palmier huile, cultures marachres ;

    la production animale : volaille, aulacode, lait, uf ;

    la production halieutique : crevette, poisson ;

    la production forestire et faunique : bois de service, bois duvre, bois de chauffe.

    Promotion du tourisme et de lartisanat

    Le tourisme, travers sa triple dimension (tourisme daffaires, tourisme de congrs et tourisme dagrment) constitue une source potentielle importante dacclration de la croissance conomique avec des effets den-tranement sur les ples BTP, agroalimentaire et artisanat. Dans le cadre de la promotion du tourisme, laccent sera mis sur :

    lincitation la rnovation de lensemble de lhtellerie nationale ;

    lamnagement des voies daccs aux prin- cipaux htels actuellement existants et lassainissement de leur environnement ;

    Village lacustre de Ganvi. Une grande attraction touristique

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    la cration de zones damnagement tou- ristique dans les localits disposant dim-portantes potentialits naturelles et socio-culturelles ;

    la promotion et le dveloppement du tou- risme intrieur, facteur de brassage entre les peuples, de tolrance et de paix ;

    la promotion de la destination Bnin sur les principaux marchs metteurs de touristes en vue de renforcer la notorit et de soigner limage de marque du pays ;

    la cration dvnements culturels forts.

    Par ailleurs, les potentialits du secteur de lartisanat seront mieux exploites travers la mise en uvre de la politique nationale de dveloppement de lartisanat. Son opration-nalisation passe par :

    la mise en uvre de mesures incitatives et attractives concourant au dveloppement des activits artisanales ;

    lamlioration du systme de lapprentissage traditionnel par le systme de type dual ;

    la promotion et lappui la commerciali- sation des produits artisanaux.

    Accroissement de la productivit et de la comptitivit

    dans les autres secteurs Lvaluation de la mise en uvre des po-

    litiques dindustrialisation, contenues dans les diffrents plans de dveloppement des priodes de 1960 1972, de 1972 1990 et de 1990 ce jour, a rvl leurs faiblesses, bien quelles aient des forces qui auraient pu tre des atouts pour la promotion de la production industrielle au Bnin. Aujourdhui, les rsultats sont largement insuffisants puisque le Bnin reste lun des pays les moins industrialiss de la zone UEMOA.

    Pour marquer une rupture et prendre un nouveau dpart, le Gouvernement mettra en uvre des stratgies visant une vritable indus-trialisation et le renforcement des activits du secteur secondaire qui sappuieront sur :

    la promotion des industries de transformation des matires premires locales (promotion des PME/PMI) ;

    la promotion des industries de BTP et de matriaux de construction afin de faciliter la participation des entreprises nationales la ralisation des grands travaux aussi bien

    Travaux communautaires en milieu Peulh.

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    au Bnin que dans les pays de lAfrique de lOuest et du Centre ;

    lamlioration des facteurs de production (rduction des tarifs dlectricit, accrois-sement de la couverture nationale en t-lcommunications, rduction des cots de tlcommunication, rduction du cot de leau usage industriel, mise en uvre dun mcanisme de scurisation foncire en milieu rural et urbain, rvision du code de travail) ;

    la lutte contre la fraude pour enrayer les distorsions de concurrence sur le march intrieur.

    Mise en place de services de transport, de logistique

    et de commerce La perspective tant de faire du Bnin dici

    2025 une plateforme rgionale de ngoce et de services forte valeur ajoute, le Gouvernement compte poser, dici 2011, les bases permettant de faire des infrastructures portuaires et aro-portuaires une plateforme de services logistiques et dexportation.

    A cet effet, les actions suivantes seront mises en oeuvre :

    Embarquement bord dun petit porteur laroport de Cotonou.

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    la poursuite de la restructuration des services du Port de Cotonou (amlioratio