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PRÉSIDENCE DU CONSEI L
COMMISSARIAT A
L'ÉNERGIE ATOMIQUE
Méthodes micrographiques originalespour l'examen de différents métaux
et alliages nucléairespa r
H . MONT I
Rapport CEA n° 1170
CENTRE
D'ÉTUDE SNUCLÉAIRES DE SACLA YSERVICE DE DOCUMENTATIO N
Boite postale n° 2 - Gif-sur-Yvette (S .-et-O.)
•••
•
MONTI H .
• Rapport CEA n o 1170 .
Méthodes micr graphiqu s originales pour l ' examen de diff'rents métaux et alliage snucléair s .
Sommaire .
On décrit diverses méthodes de préparation d'échantillons métallographiques• (polissage et attaque) ainsi que les résultats obtenus sur les métaux : Pu, U~ Th, Nb, Ta, V ,• et les alliages : Al-Pu, U-Pu et Th-Nb .••• 1959 12 pages
•
••••
0000000000000000•000 000000000 .0000000000000•00000110000 0•
• l• I
•
•••
MONT' H .
• Report CEA n o 1170 .
New micrographic examination methods for nuclear metals and all ys .
• Summary; . — The re p ort describes several methods of preparation of specimens (polishin g• and picklirjg) and the results obtained on metals : Pu, U, Th Nb, Ta, V and alloys : Al-Pu ,
U-Pu and Th-Nb .
1959
12 pages
Méthodes micrographiques originalespour l'examen de différents métaux et alliage s
nucléaires
par H. MONTIingénieur au Commissariat 6 1'Energie Atomiqu e
Service de Radio-Métallurgie *
SOMMAIR E
On décrit diverses méthodes de préparation d'échantillons métallogra-
phiques (polissage et attaque) ainsi que les résultats obtenus sur le smétaux : Pu,
Th, Nb, Ta, V, et les alliages : Al-Pu, II-Pu et Th-Nb .
— PLUTONIU M
a) Polissage électrolytique préparatoireAprès un polissage mécanique soigné ,
l'échantillon est poli électrolytiquement pou réliminer les raies, dans le bain suivant :
NO3 H (d = 1,33)
= 20 ml .Diéthylèneglycol
= 20 ml.Tension
7 volts .Densité de courant = environ 100 mA/cm 2.
Avec une agitation modérée, on obtient e n2 minutes une surface très brillante, mais l astructure n'est pas révélée en lumière pola-risée. Les échantillons ainsi polis sont pas-sivés, et résistent remarquablement à l'oxy-dation .
b) Polissage électrolytique final :
Après le polissage préparatoire, l'échantil-lon est ensuite poli 1 ou 2 minutes dans l ebain suivant :
PO 4 H 3 (d = 1,71)
50 ml .Diéthylèneglycol
= 50 ml .Tension
= 5 voltsDensité de courant = environ 50 mA/cm 2 .
On obtient une surface brillante à reflet sjaunes, sur laquelle la lumière polarisée ré-vèle le grain (Pua est monoclinique) 1 .
Attaque micrographique oxydante :
Après un ou deux jours d'exposition à l'air,la surface polie dans le bain phosphorique es tcouverte d'un film bleuté d'oxyde qui accroitle contraste en lumière polarisée .
On obtient un tel film plus régulier, et ra-pidement, en déposant sur la surface poliequelques gouttes d'eau oxygénée à 110 volu-mes. Après quelques heures, la couched'oxyde est brune et bleue, et l'échantillo nest apte à l'examen .
Il importe, pour obtenir les meilleurs résul-tats, d'utiliser pour l'examen et la photogra-phie une source de lumière blanche (lampe sà incandescence ou arc au zirconium) . Entrenicols croisés, l'image est en noirs et blancs ,avec des tons nuancés, ce qui donne une ana -lyse très fouillée de la structure (microgra-phies 5 et 6, planche III) .
Extrait de Métaux, Corrosion, Industries, n ° 400 ,décembre 1 .958 .
* Actuellement Ingénieur à la Compagnie de Saint-
En décroisant les polaroïds, les grains s eGobain, Services Nucléaires . différencient par des teintes très vives, bleues ,
jaunes et rouges (micrographies 1 et 2, plan-che I, et 3 planche II) .
-2
II . — ALLIAGES ALUMINIUM-PLUTONIU M
Nous avons étudié des alliages d'aluminiu mcontenant en poids 10, 20, 30, 40, 50 % deplutonium 1 ,
a) Polissage électrolytique :
Tous les bains perchloriques conviennent .Nous utilisons des mélanges d'acides perchlo-rique-acétique à 10 et 20 %, sous les ten-sions respectives de 2,0 et 12,5 volts . Pour le salliages à teneur élevée (à partir de 40 %®), i lest préférable d'utiliser le bain à 10 %, qu i« creuse » moins .
b) Attaque micrographique :
Une oxydation anodique sous 20 volts dan sle bain suivant met très bien la structure e névidence :
PO 4 H 3 (d = 1,71) = 50 ml .Diéthylèneglycol = 5,0 ml .
Les alliages étudiés sont constitués de cris -taux des composés intermétalliques PuAI 3 etPuA1 4 enchâssés dans une matrice eutectiqu e(PuAl 4 + Al) mal révélée par le polissage 3,4 ,
Le composé défini PuAl 4 ' orthorhombique, es toptiquement anisotrope comme le montren tles micrographies 7 et 8, planche IH .
Le composé PuAl 3 a pu être obtenu pa rtrempe d'un alliage à 50 ,% à partir de l'éta tliquide + PuAl 3 . Par oxydation anodique ,PuAl 3 est coloré en vert et PuA1 4 en rose 2(micrographie 4, planche II) .
Comme on le voit sur la micrographie 9 d ela planche III, le contraste entre les deuxcomposés est également très bon en noir e tblanc .
Les mesures de microduretéVickers, sou s8 grammes, ont donné pour PuAI 4 = 380 etpour PuAl 3 = 500 .
III . — URANIUM
Nous avions montré 6, 7 , que l'oxydationconstitue une méthode d'attaque très fidèlede l'uranium . Il importe qu'au préalable le ssurfaces aient été polies électrolytiquemen tdans une solution perchlorique ou oxydéesanodiquement dans un bain phospho-chro-mique .
Nous indiquons ici une autre méthode depolissage avant oxydation qui donne de bon srésultats
a) Polissage électrolytique :
Sous 7 volts, avec agitation modérée, dansle bain utilisé pour le plutonium
NO 3H (d = 1,33) = 20 ml.Diéthylèneglycol = 80 ml .
b) Oxydation chimique :
Dans une solution saturée bouillante de ci-trate de sodium .
Durée : 3 à 5 minutes .
IV . — ALLIAGES URANIUM-PLUTONIU M
Nous avons étudié quatre alliages d'ura-nium contenant en poids 4, 8, 12 et 16 % deplutonium. D'après le diagramme d'équi-libre 3, 4 , les deux premiers devraient êtr emonophasés, et les deux autres biphasés .
Ces quatre alliages se polissent comm el'uranium. Leur structure en lumière polari-sée est celle de Ua, comme on peut le cons-tater sur la micrographie n° 11, planche IV .
Dans l'alliage à 16 %, on voit toutefois unfin précipité dessinant un réseau sans relatio navec le grain a . Pour les trois autres alliages ,ce réseau, non visible sur les échantillon spolis, est mis en évidence par attaque ano-dique dans une solution aqueuse à 30 % d enitrate de sodium, sous 10 volts . Durée del'attaque : 1 à 2 secondes (figure 12, plan-che IV) .
La densité de ce réseau croit avec la teneuren plutonium parallèlement à la dureté .
DURETÉ VICKERS SOUS 10 KG .
% de Pu Densité du réseau Dureté`T ickers
4 Traces 2108 Discontinu 23 0
12 Continu (figure 12) 24516 Très serré
d°
Le précipité mis en évidence est sans doutela phase zêta dure, fragile et pyrophorique .Son abondance dans les alliages à hautesteneurs explique que ceux-ci soient durs e tpyrophoriques . Par exemple, notre échantil-lon à 16 % est tombé en poussière d'oxyd eaprès quelques mois d'exposition à l'air .
-3--
V . — THORIUM
Le polissage s'accompagne d'une attaqu emicrographique qui s'exagère avec le temps .Il importe donc que
l'échantillon soit bienpréparé mécaniquement (diamant 5 ,u,) .
a)
Polissage électrolytique
:
Sous 12,5 volts dans les bains suivants :
1 .
C1O 4 H (d =
1,61)
. . . .
=
20 ml c) Attaque micrographique :CH,CO 2 H cristallisable
=
80 ml
2 .
CIO 4 H (d =
1,61)
. . . .
=
20 mlElectrolytique dans le bain précité, pen-
dant 10-15 secondes sous 10 volts
C 2 H5OH à 96 % = 100 ml
b) Attaque micrographique :
Après polissage électrolytique, certainsjoints de grains sont visibles . Dans tous lescas, qu'il s'agisse de thorium fritté ou fondu ,le grain est fidèlement révélé par oxydationanodique sous 5 volts dans une solutionaqueuse à 30 '% de nitrate de sodium . Duréede l'attaque : environ 1/2 seconde .
Il se forme une couche d'oxyde épitaxiquebrillamment colorée et les joints de grain ssont bien marqués, comme on voit sur la mi-crographie n° 10, planche III .
VI . — ALLIAGE EUTECTIQU E
THORIUM-NIOBIU M
Nous avons examiné un alliage de thoriu mà 8 % en poids de niobium. Le polissage élec-trolytique s'est avéré très difficile . Les meil-leurs résultats ont été obtenus par polissagesans agitation sous 5 volts dans le bain sui-vant :
C1O 4 H (d = 1,61) = 20 mlC,H 2OH à 96 % = 100 ml
se forme sur la pièce une couche noiretrès adhérente qui, au bout d'une minute en-viron, se décolle, révélant la surface brillanteet polie (micrographie 13, planche IV) .
Vll . — NIOBIU M
a) Polissage mécaniqu e
classique terminé à l'alumine, suivi d'uneattaque micrographique .
b) Polissage électrolytiqu e
dans le bain suivant, sous 15 à 20 volts, ave cune agitation modérée :
Acide lactique . . = 50 mlSO 4 H 2 (d = 1,83) '= 25 mlHF (d = 1,14) . . = 25 ml
Chimique au trempé, environ 1 seconde ,dans la solution :
HF (d = 1,14) = 20 mlINO 3 H (d = 1,33)
15 ml
La micrographie 14, planche IV, représent eun niobium fritté après polissage mécaniqueet attaque électrolytique .
VI 1 1 . — TANTAL E
a) Polissage électrolytique :
Sous 10 volts dans le même bain que le nio-bium. La densité de courant étant faible, l etemps de polissage est très long on a don cintérêt à faire subir à l'échantillon une pré-paration mécanique très poussée .
'b) Attaque micrographique :
Dans le bain de polissage aux environs d e0,5 volt, le tantale subit une oxydation ano-dique qui colore différemment les grains etrévèle les joints . D'autre part, la surface iso -trope avant polissage devient anisotrope et l egrain est révélé en lumière polarisée (micro-graphie 15, planche IV) .
IX . — VANADIU M
Polissage électrolytique dans le bain :
Cl04H (d = 1,61) . .
20 mlCH 3 CO 2 H cristallisable = 80 mlTension = 17 volt s
Dans les bains moins concentrés, ou acid eperchlorique-éthanol, ou au perchlorate demagnésium, l'échantillon se couvre d'une cou-che d'oxyde jaune qui empêche le polissage .
Les joints de grains sont révélés par l epolissage comme le montre la micrographi e16, planche IV .
PLANCHE I
Echantillon de plutonium ayant subi, lors d'une étud e
dilatométrique, un cycle complet a
7
8
E
Ce traitement produit un grossissement considérable du grainde Pu a (comparer h la micrographie 5, planche III )
— Polissage électrolytique ;
— Oxydation par eau oxygénée
— Examen micrographique en lumière polarisé eentre polarol
décroisés .
MICROGRAPHIE 1 . Grossissement X 1190 .
Remarquer la juxtaposition de gros grains homogènes et de trè spetits grains aux contours irréguliers, reliquats de la structur ed 'élaboration (micrographie 5) . — Cet aspect est typique du
plutonium recuit.
MICROGRAPHIE 2 . Le même échantillon X 375 .
On analyse mieux la structure irrégulière et tourmentée du métal,notamment l'existence de bandes de grains allongés, comm elaminés . On attribue cette structure au grand nombre de trans-formations allotropiques au refroidissement. Sur les échantillon sbruts de coulée, cet aspect est évidemment beaucoup plus marqu é
encore (micrographie 5, planche III) .
-5 -
PLANCHE I
FIG. 1
FIG. 2
PLANCHE I I
MICROGRAPHIE 3. Même échantillon que planche I .
Grossissement X 540 .
Même plage que sur la micrographie n° 1 . On distingue très biendes sous-grains dus à la polygonisation (dans le grain jaune àgauche de la photographie) . Remarquer également la netteté des,
très petits grains insulaires .
MICROGRAPHIE 4 . Alliage Pu-Al à 50 % en poids .
Grossissement X 540 . Lumière normale.
Echantillon maintenu dix minutes à 1 000 0 C, c'est-à-dire dans l edomaine PuAl 2 + liquide, puis trempé à l'huile . — L'attaqu e
anodique met en évidence l'hétérogénéité des cristaux :
-- Au centre, color en vert et de formes géométriques nettes ,un coeur de PuAl2 hors d'équilibre résultant de la trempe .
— A la. périphérie, coloré en rose, un liseré déchiqueté de PuAi 4provenant de la réaction péritectiqu e
PuAl 3 + liquide
PuAl4
qui, du fait de la trempe, s'est limitée au pourtour descristaux primaire de PuAl 3.
-7 -
PLANCHE I I
FIG . 3
FIG. 4
PLANCHE II I
MICROGRAPHIE 5. Plutonium brut d'élaboration .Grossissement X 520 . Lumière polarisée.
Même préparation micrographique que planches I et II . — Graintrès petit et déchiqueté caractéristique de tous les échanillons d e
plutonium bruts d'élaboration que nous avons examinés .
MICROGRAPHIE 6 . Plutonium ayant subi 3 cycles complets .a
8
7 —' 8 —' 8 '
e.
Grossisseemnt X 360 . Lumière polarisée.
Même préparation que précédemment . — On remarque le grossisse -ment considérable de certains grains . Les contours sont plusréguliers que sur les micrographies 1 à 3, cet échantillon ayantsubi 3 cycles au lieu de 1 . — Remarquer la persistance, entre lesgros grains, de zones à grains très fins . Après 15 cycles, cet aspect
subsiste toujours .
MICROGRAPHIE 7 . Alliage Al-Pu à 26 % en poids de Pu .Etat brut de coulée . — Grossissement X 520 . Lumièrepolarisée. — Cristaux de PuAl 4 orientés à 90°, à
constrastes opposés .
MICROGRAPHIE 8 . Même plage après rotation de 90° d ela platine. Inversion du contraste.
MICROGRAPHIE 9. Alliage Al-Pu à 50 % en poids . - Mêmeéchantillon que micrographie 4, planche II, même pré -
paration. Grossissement X 520 . Lumière normale .
MICROGRAPHIE 10 . Thorium « Van Arkel » (dû à l'obli-geance de M. Petit, chef du groupe de pyrométallurgieau D.M.C .A .) . — Grossissement X 300 . Lumière normale.Les très gros grains sont partagés en nombreux sou sgrains . Remarquer l'absence de toute inclusion de thorine .
- 9
PLANCHE II I
F*. 5
FIG. 6
FIG. 7
FIG . 8
FIG. 9 Fla. 10
PLANCHE I V
MICROGRAPHIE 11 . Alliage U-Pu
% en poids d e
plutonium. — Grossissement X 250 . Lumière polarisé e
Structure de Ua.
MICROGRAPHIE 12 . Alliage U-Pu à 12 % en poids d e
plutonium. — Grossissement X 250 . Lumière normale .
Attaque anodique mettant en évidence un réseau continu ,
dû sans doute à la phase zêta .
MICROGRAPHIE 13 . Eutectique thorium-niobium élabor é
au four à arc . — Grossissement X 500 . Lumière normale .
On remarque les dentrites de thorine provenant du
rium fritté ayant servi à la préparation de l'échantillon.
MICROGRAPHIE 14 . Niobium fritté . — Grossissement X 300 .
Lumière normale . Polissage mécanique sur alumine suiv i
d'une attaque anodique .
MICROGRAPHIE 15 . Tantale fondu à l'arc . — Grossissement
X 150 . Lumière polarisée . Après attaque anodique, l a
surface de tantale est optiquement anisotrope, et le s
grains sont révélés par examen en lumière polarisée .
MICROGRAPHIE 16 . Vanadium fondu à l'arc . — Grossisse -
ment X 250 . Lumière normale . Joints de grains mis e n
évidence par polissage électrolytique .
PLANCHE I V
FIG . 11 FIG . 12
FIG . 13 FIG. 14
Fm. 15 FIG . 16
BIBLIOGRAPHI E
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H . MONTI. - Thèse C .N .A.M . (1956) . Rappor tC .E .A ., n0 730 .