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m osaïque m osaïque Bulletin de liaison d’Indre Nature Association départementale de protection de l’environnement Sommaire Nature - Programme de suivi des reptiles p.2 - Un nouveau mollusque dans l’Indre ! p.2 - Atlas des oiseaux nicheurs : p.3 - Observations ornithologiques p.3 - Apprenons les chants d’oiseaux p.3 Dossier - Hold-up sur le biodiversité p.4 et 5 - Pour une protection plus stricte en hiver des oiseaux d’eau en Brenne p.5 Environnement - Coup de gueule... p.6 Tribune libre - Il l’a dit : «L’environnement, ça commence à suffire» ! p.6 Vie de l’association - Indre Nature a la cote ! p.7 - Deux bénévoles «peloteuses» p.7 - Salon de la rando à Eguzon p.7 - Deux services civiques à Indre Nature p.8 - Création d’un groupe photo p.8 - Plaidoyer pour le «nous» p.8 - Nos rendez-vous p.8 Numéro 59 - Printemps 2011 Printemps nucléaire La catastrophe de Fukushima doit obligatoirement nous interroger sur le niveau de risque de l’industrie nucléaire sur la planète. Cet événement pose des interrogations : - quels types d’incidents graves ou effroyables peuvent survenir sur toute la filière nucléaire civile et militaire ? - quelles sont les probabilités de survenue de ces catastrophes ? - quels sont leurs impacts à plus ou moins long terme ? Les accidents de Tchernobyl et de Fukushima montrent une sous-évaluation criante des risques naturels et humains. Ils montrent également des moyens de gestion de crise qui ressemblent plus à de l’improvisation qu’à des protocoles préétablis. Le bilan réel de ces événements est souvent opaque et l’information reste un exercice de communication aux mains de la technocratie nucléaire et des décideurs politiques, qui en sont par ailleurs les promoteurs et les agents de commerce zélés. A l’heure de la mondialisation, de l’économie de marché et du libéralisme triomphant, les dividendes et la capitalisation boursière sont les objectifs primordiaux des entreprises et des Etats. Les arbitrages se font sur le social et l’environnement où la tentation de baisser la vigilance est récurrente. De plus, les transferts de technologie dans les échanges commerciaux accroissent les risques (l’exemple d’actualité de la Libye devrait nous faire réfléchir). Aussi, il ne nous semble pas indécent de s’interroger sur ces questions, il est même du devoir de nos dirigeants d’organiser ce débat et d’en tirer les perspectives. Mais cela demande une vertu qui s’appelle le courage politique. La question reste sous quel type de consultation sachant que les dernières expériences (référendum européen et présidentielle française) montrent largement la limite de l’exercice. Pour terminer, il est indispensable d’avoir une pensée pour les personnes qui luttent pour endiguer cette catastrophe, au péril de leur vie (en espérant que cela se fasse en toute conscience) ; une pensée également à tous leurs proches. Christian Toussaint Pour agir, contactez les associations suivantes : Sortir du nucléaire http://www.sortirdunucleaire.org L’Observatoire du nucléaire http://observ.nucleaire.free.fr/ La CRIIRAD www.criirad.com L’Association Negawatt et son scénario concret pour sortir du nucléaire http://www.negawatt.org/ Editorial

osaïque m Bulletin de liaison d’Indre Nature¯que... · Les accidents de Tchernobyl et de Fukushima montrent une sous-évaluation criante des risques naturels et humains. Ils montrent

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mosaïquemosaïqueB u l l e t i n d e l i a i s o n d ’ I n d r e N a t u r eA s s o c i a t i o n d é p a r t e m e n t a l e d e p r o t e c t i o n d e l ’ e n v i r o n n e m e n t

SommaireNature- Programme de suivi des reptiles p.2

- Un nouveau mollusque dans l’Indre ! p.2

- Atlas des oiseaux nicheurs : p.3

- Observations ornithologiques p.3

- Apprenons les chants d’oiseaux p.3

Dossier- Hold-up sur le biodiversité p.4 et 5

- Pour une protection plus stricte en hiver des

oiseaux d’eau en Brenne p.5

Environnement- Coup de gueule... p.6

Tribune libre- Il l’a dit : «L’environnement, ça commence

à suffire» ! p.6

Vie de l’association- Indre Nature a la cote ! p.7

- Deux bénévoles «peloteuses» p.7

- Salon de la rando à Eguzon p.7

- Deux services civiques à Indre Nature p.8

- Création d’un groupe photo p.8

- Plaidoyer pour le «nous» p.8

- Nos rendez-vous p.8

Numéro 59 - Printemps 2011

Printemps nucléaireLa catastrophe de Fukushima doit obligatoirement nous interroger sur le niveau de risque de l’industrie nucléaire sur la planète. Cet événement pose des interrogations :

- quels types d’incidents graves ou effroyables peuvent survenir sur toute la filière nucléaire civile et militaire ?- quelles sont les probabilités de survenue de ces catastrophes ?- quels sont leurs impacts à plus ou moins long terme ?

Les accidents de Tchernobyl et de Fukushima montrent une sous-évaluation criante des risques naturels et humains. Ils montrent également des moyens de gestion de crise qui ressemblent plus à de l’improvisation qu’à des protocoles préétablis. Le bilan réel de ces événements est souvent opaque et l’information reste un exercice de communication aux mains de la technocratie nucléaire et des décideurs politiques, qui en sont par ailleurs les promoteurs et les agents de commerce zélés. A l’heure de la mondialisation, de l’économie de marché et du libéralisme triomphant, les dividendes et la capitalisation boursière sont les objectifs primordiaux des entreprises et des Etats. Les arbitrages se font sur le social et l’environnement où la tentation de baisser la vigilance est récurrente. De plus, les transferts de technologie dans les échanges commerciaux accroissent les risques (l’exemple d’actualité de la Libye devrait nous faire réfléchir). Aussi, il ne nous semble pas indécent de s’interroger sur ces questions, il est même du devoir de nos dirigeants d’organiser ce débat et d’en tirer les perspectives. Mais cela demande une vertu qui s’appelle le courage politique. La question reste sous quel type de consultation sachant que les dernières expériences (référendum européen et présidentielle française) montrent largement la limite de l’exercice.Pour terminer, il est indispensable d’avoir une pensée pour les personnes qui luttent pour endiguer cette catastrophe, au péril de leur vie (en espérant que cela se fasse en toute conscience) ; une pensée également à tous leurs proches.

Christian Toussaint

Pour agir, contactez les associations suivantes :

Sortir du nucléaire http://www.sortirdunucleaire.orgL’Observatoire du nucléaire http://observ.nucleaire.free.fr/La CRIIRAD www.criirad.comL’Association Negawatt et son scénario concret pour sortir du nucléaire http://www.negawatt.org/

Editorial

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Nature

Un principe très simpleNous vous fournissons une plaque en caoutchouc carrée, qu’il faudra déposer dans votre jardin de manière appropriée au début du printemps. Les reptiles adorent s’y cacher. La méthode consiste donc à la soulever au minimum une fois par mois et à déterminer ce qu’il y a dessous. Si vous n’y êtes novice, qu’importe : armez-vous d’un appareil photo et prenez un cliché. Envoyez-le-nous, nous déterminerons les espèces pour vous. Simple et efficace, non ?!?

Quels objectifs ?Cette étude vous permettra de mieux connaître les espèces qui vivent dans votre environnement et d’adapter, si besoin sa gestion pour éviter tout dérangement.Certains adhérents utilisent cette méthode depuis 15 ans et leurs observations sont très instructives.Le but final de cette étude est de disposer un maximum de plaques dans tout le département. Si tout le monde joue le jeu nous aurons à la fin de l’année une carte de répartition des espèces et l’évolution du cortège au cours des mois. Ce travail s’inscrit aussi dans la continuité de l’Atlas des Reptiles & amphibiens du département de l’Indre.

Contact : Yohan [email protected]

09.72.15.87.66

Programme de suivi des reptiles : à vos jardins !En 2011, nous vous proposons de participer à une étude à grande échelle sur les reptiles dans l’Indre. Ce programme se veut accessible à toute personne possédant un bout de jardin (ville ou campagne) et ne demande

aucune connaissance naturaliste !

(Encore) un nouveau mollusque dans l’Indre ! La Moule zébrée, Dreissena polymorpha

Bravo à Micheline et Jacques Boureau à qui nous devons cette découverte le 14 mars 2010 !Une station d’une vingtaine d’individus a été trouvée lors d’exercices de plongée subaquatique, sur un point d’eau de la commune de Cuzion, dans le périmètre du site Natura 2000 de la Vallée de la Creuse.La Moule zébrée mesure en moyenne 2 cm (maximum 5

cm) et est originaire de la Mer Caspienne. Elle s’est répandue, via les activités humaines, dans de nombreux pays d’Europe de l’Ouest, ainsi qu’en Amérique du Nord.

Contrairement à nos moules autochtones, elle est munie d’un « byssus » qui lui permet de s’accrocher sur des pierres (comme des moules de bouchot par exemple).Cette particularité, associée à une reproduction qui peut être parfois très importante, peut localement (comme en Amérique du Nord) être à l’origine d’importants dégâts en obstruant des canalisations ou portions de cours d’eau.Sa présence en grand nombre peut même amener la disparition locale de moules indigènes et elle pourrait permettre la propagation de maladies touchant la faune piscicole locale.

En région Centre, cette espèce est connue depuis 1900 mais reste encore peu présente. Dans le département de l’Indre, l’espèce a pu être présente au cours du XXème siècle mais la première mention dont nous avons connaissance date de 2010.

Romuald Dohogne Micheline & Jacques Boureau

Moule zébrée (photo : Micheline et Jacques Boureau)

Plaque a reptiles

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Nature

Pour la troisième et avant-dernière année, Indre Nature poursuit l’enquête des oiseaux nicheurs de l’Indre. Ce recensement correspond à la déclinaison départementale de l’atlas national initié par la Ligue pour la Protection des Oiseaux et la Société d’Etudes Ornithologiques de France avec la collaboration scientifique du Muséum National d’Histoire Naturelle.

Dès maintenant et jusqu’à la fin de l’été, nous vous invitons à nous transmettre vos observations. Toutes les espèces nous intéressent, y compris celles jugées « communes », facilement observables même pour des novices (Rouge-gorge familier, Moineau domestique, Merle noir, Mésange charbonnière, Pie bavarde…). Si possible, fréquentez plusieurs milieux (ville, villages, bois, étangs, rivières, cultures…) afin d’observer un maximum d’espèces. Il est impératif de préciser un indice de reproduction pour chaque espèce. Une fiche d’observation est jointe à ce numéro avec ces différents indices possibles. N’hésitez pas à l’utiliser et à la photocopier !Un pré-atlas sortira prochainement afin de vous permettre de visualiser l’état d’avancement de l’atlas et orienter les prospections de cet été dans les zones où nous manquons de données. Certaines zones du département sont sous-prospectées comme la Champagne Berrichonne, le Boischaut Nord et le Boischaut Sud de l’ouest. Alors soyez attentifs, sortez vos jumelles et ouvrez vos oreilles ! Nous comptons sur vous !Contacts :Thomas Chatton : [email protected] Carole Bourdiaux : [email protected]

Atlas des oiseaux nicheurs de l’Indre : appel à bénévoles

Si vous souhaitez vous initier aux chants d’oiseaux, 3 demi-journées sont

proposées : Mercredi 27 avril

Rendez-vous à 8h30 place de l’église de Pouligny-Notre-Dame,

Vendredi 27 mai Rendez-vous à 8h30 place de l’église de Pérassay,

Vendredi 17 juin Rendez-vous à 8h30 place de l’église de Sainte-Gemme.

Observations ornithologiques remarquables

Hiver 2010-2011

- 1 Pygargue à queue blanche (4ème année) en Brenne toujours présent depuis l’hiver 2009-2010 !

- Maximum 14 Harles bièvres à l’étang de la Mer Rouge (Rosnay) du 18/12 au 22/01 (TC, JL, FR, FT, FVDL)

- 3 à 4 Mésanges à longue queue sous-espèce nordique caudatus à l’étang de Lys-Saint-Georges (Jeu-les-Bois) le 26/12 (AR)

- 1 mâle Fuligule à bec cerclé en Brenne du 16/12 au 06/03 (JV, TC, JD, JL, JM, VM, FVDL, FT)

- 1 Jaseur boréal à l’Ecoparc de Déols du 03 au 05/01(GB, TC, RD, YM, DA, JMA)

- minimum 9 Hiboux des marais en janvier à l’aéroport de Châteauroux-Déols (JV, TC, CC)

- 1 Tichodrome échelette sur l’église de la Châtre du 23/01 au 18/02 (BNE, JFF, GJ)

BNE : Berry Nature Environnement, JFF : J-F Frange, GJ : Georges Jardin, GB : Gisèle Boulanger TC : Thomas Chatton, RD : Romuald Dohogne, YM : Yohan Morizet, DA : Déborah Auclair, JMA : J-M Auclair, AR : Antoine Rougeron, JV : Julien Vèque, JD : Joël Deberge, JL : Julien Légé, JM : Jérôme Mansons, VM : Vivien Mariez, FVDL : Frederic Van der Lans, FT : François Téléfunko, CC : Christian Cron, FR : François Roche

Jaseur boréal (photo : Thomas Chatton)

Mésange charbonnière (photo : Mélina Henneguele)

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Dossier

Tentative de hold-up sur la biodiversitéUn lobbying des fédérations de chasse très efficaceA la fin de son discours aux « Etats Généraux de la chasse » en février dernier, la ministre de l’Ecologie et du Développement Du-rable, Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, indiquait qu’elle allait signer dans les prochains jours l’arrêté accordant à la Fédération Nationale des Chasseurs l’agrément comme association de protec-tion de l’environnement.Nous sommes bien ici à l’aboutissement d’un long travail de lobbying du monde de la chasse pour s’affirmer comme le prin-cipal acteur du suivi de la biodiversité en France.

Quelques faits et phrases qui marquent ce cheminement ces derniè-res années et cette volonté de faire main basse sur ces suivis biodi-versité à des fins partisanes voire mercantiles :- L’ONCFS, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage est au niveau national l’établissement public missionné pour «réa-liser des études, des recherches et des expérimentations concernant la conservation, la restauration et la gestion de la faune sauvage et ses habitats et la mise en valeur de celle-ci par la chasse ». Or cet établissement public est financé en grande partie par les cotisations cynégétiques, son Président est statutairement un représentant élu des chasseurs et les chasseurs sont majoritaires au Conseil d’Ad-ministration. Par ailleurs, nous avons appris lors d’une réunion

avec un responsable régional de l’ONCFS que le rôle de police de la chasse de l’ONCFS est appelé à diminuer à l’avenir. Curieux !- Les Orientations ré-gionales de gestion et de conservation de la faune sauvage et de ses Habitats ont été éla-borées en 2005 par la DIREN avec l’appui

technique de l’ONCFS et le concours de la Fédération régionale des Chasseurs. Il faut savoir que ces orientations concernent l’en-semble de la faune sauvage, chassable ou non, menacée ou com-mune, autochtone ou introduite.- Depuis quelques années, une association issue du monde de la chasse «Hommes et territoires» réalise en région Centre des dia-gnostics biodiversité d’exploitations agricoles. Cette association a bien sûr le soutien des chambres d’agriculture. Alors qu’elle n’a que quelques années d’existence, elle est aujourd’hui curieusement très bien introduite auprès des pouvoirs publics régionaux (Etat, Con-seil régional). - Ce travail de lobbying ne se situe pas seulement au niveau des ins-titutions mais également en direction des jeunes ainsi qu’en témoi-gne la convention « de partenariat pour l’éducation au développe-

ment durable » signée entre le Ministère de l’Education Nationale et la Fédération nationale des chasseurs pour des interventions en milieu scolaire.

Ne sommes-nous pas ici dans une situation de conflit d’intérêts où la recherche scientifique sur la biodiversité et la sensibilisa-tion du public (on peut parler dans cette situation de prosély-tisme) sont mis au service d’intérêts partisans ?

Des différences fondamentales entre naturalistes et chasseurs

Nous tous à Indre Nature, naturalistes amateurs ou professionnels, connaissons la difficulté à se faire une idée juste de l’état de la biodi-versité sur un secteur donné. Des heures et des heures d’observation sont nécessaires, à différentes époques de l’année, le carnet en main pour formaliser ces observations. Lors des diagnostics biodiversité, les salariés naturalistes professionnels se relaient et sont obligés de travailler chacun dans leur domaine de compétence : ornithologie, botanique, mammalogie, entomologie…A l’inverse, qui dit chasse sous-entend ressources cynégétiques, ce qui résume la biodiversité à quelques espèces chassables ou régula-bles.L’autre grande différence entre naturalistes et chasseurs est que pour les premiers, le plaisir de l’observation de la faune suffit alors que pour les seconds, la finalité est le plaisir de tuer, de faire « une belle pièce ». Si l’on peut admettre une nécessité dans certains cas de régulation d’espèces invasives, n’oublions pas que nombre de déséquilibres, tels les proliférations de sangliers et de cervidés, ont été occasionnés par les chasseurs eux-même. Quant à ce qu’ils appellent les « nuisibles », des études scientifiques sérieuses et non partisanes montrent que les martres, fouines et autres « sauvagines » ont une incidence bénéfique sur les équilibres écologiques (source : DREAL Basse Normandie).

Les non-chasseurs ont aussi des droits

Nous sommes donc avec la chasse-loisir en présence d’un passe-temps où connaissance et protection de la nature ne sont guère plus que des faux-semblants. Cette situation a été dénoncée en décembre dernier dans un cour-rier diffusé sur le Net par trois personnalités, naturalistes recon-nus, Alain Tamisier, ancien chercheur au CNRS, Guy Jarry, ancien

Non aux chasseurs dans les écolesUn partenariat signé entre Luc Chatel, Jean-Louis Borloo et la Fédération nationale de la chasse permet aux chasseurs d’entrer dans les écoles pour donner des leçons de « développement durable » aux enfants. L’ASPAS et de nombreux enseignants réclament l’arrêt immédiat de ces opérations illégales, immorales et inutiles. Pour signer la pétition « Non aux chasseurs dans les écoles » http://www.aspas-nature.org/content/view/388/61/lang,fr/

Chevreuil(photo : Mélina Henneguele)

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Dossieringénieur au CNRS, Hubert Tournier, Maître de Conférences à l’Université de Savoie. Ce courrier résultait d’un article écrit par l’ONCFS paru dans la revue Ornithos publiée par la LPO et où les conclusions paraissaient orientées en faveur du milieu cynégé-tique.Enfin, si le nombre de chasseurs diminue depuis plusieurs décen-nies, pour ne représenter aujourd’hui que 2% de la population, le nombre des utilisateurs non armés de la nature (randonneurs, na-turalistes, etc..) ne cesse de croître. Or, même si de très nécessaires efforts de sécurité ont été accomplis, chaque saison de chasse amène son dramatique lot d’accidents mortels ou de blessures par balles et dont les victimes humaines sont aussi de simples promeneurs ou automobilistes. Et à la différence fondamentale d’autres loisirs qui génèrent aussi des accidents mortels, seule la chasse met en oeuvre

des armes à feu en pleine nature.Une reconnaissance des droits des non-chasseurs, notamment en matière de sécurité, est ainsi d’autant plus néces-saire qu’il s’agit de répondre aux attentes des 98% de la population française à qui s’imposent les plus longues périodes de chasse et le plus grand nombre d’espèces « chassables » ou « nuisibles » d’Europe.

C’est donc avant tout d’une question de démocratie dont il s’agit, car si la Révolution a accordé à tous le droit de chasse, elle ne l’a pas imposé à tous !

Indre Nature

Indre Nature pour une protection plus stricte en hiver des oiseaux d’eau en Brenne

Depuis près de trente ans, les ornithologues passionnés d’Indre Na-ture dénombrent chaque mois, d’octobre à mars, des milliers de ca-nards, d’oies, de grèbes, de hérons qui trouvent refuge dans le Parc Naturel de la Brenne, zone humide d’importance nationale et inter-nationale pour l’accueil des oiseaux d’eau en hiver. Les chiffres sont stables d’année en année : au moins dix mille oiseaux en moyenne. Pourtant, l’association est en colère.

La chasse aux oiseaux d’eau s’intensifie et emprunte des pratiques à l’éthique scandaleuseUn exemple récent parmi d’autres : en décembre dernier, alors que le gel de la nuit a eu raison des étangs, quelques rares trous d’eau libre (« chaudières ») servent de dernier refuge aux canards migrateurs, concentrés autour par centaines et souvent épuisés à cause du froid. C’est alors que nous avons observé quatre chasseurs, postés debout en pleine « chaudière », au milieu d’un étang (le plus grand de Brenne). Des canards « plongeurs » (fuligules milouin, morillon…) cherchaient à accéder à cet unique lieu de nourrissage. Ce trou d’eau est alors une aubaine pour ces quatre « chasseurs-protecteurs » à l’éthique plutôt douteuse : il suffit de lever le fusil !

Quelles chances pour l’oiseau?Indre Nature a expédié deux courriers à Monsieur le Préfet afin que des suspensions de chasse temporaires aux oiseaux d’eau soient prises en raison du mauvais temps. Nous demandions également que soit appliquée la nouvelle circulaire datant du 1er décembre 2010. Elle prévoit la mise en place de protocoles locaux de suivi des oiseaux en cas de gel prolongé, une réunion de consultation as-

sociant ONCFS, associations de protection de la nature et fédérations départementales des chasseurs et la possibilité pour le Préfet de suspendre temporairement la chasse en cas de gel prolongé.Prétextant des redoux la se-maine suivante, le Préfet a par deux fois éludé le pro-blème et refusé de prendre la décision de suspension. Indre Nature a porté à la connaissance de Madame le ministre de l’Ecologie et de l’Environnement cet état de fait et ce refus d’une prise en

compte de nos observations, comme prévue dans la circulaire et de plus dans un département reconnu pour sa richesse ornitholo-gique. Devrons- nous attendre la prochaine période de gel pour nous entendre dire qu’après le gel, il y a le redoux ? Une réunion de concertation, pour définir des protocoles locaux de suivi des oiseaux et l’organisation à mettre en place en cas de gel prolongé, est-elle possible avant l’hiver prochain ? La question va être posée…

Indre Nature

Chasseurs dans la chaudière de l’étang de la Mer Rouge 11 décembre 2010 (photo : Stephane Bureau)

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Tribune libre

Environnement

Coup de gueule …Destructions d’habitats et d’espèces protégées sur les bords de route...Le Conseil général de l’Indre vante au travers de différents supports d’informations son souci de préserver la biodiversité et particulièrement celle des bords de routes. Intérêt justifié puisque les bords de routes et en particulier les bords de route de Brenne servent effectivement de refuge à une flore, qui peut être tout à fait exceptionnelle (comme l’Orchis de Brenne). Il semble ainsi très logique que l’on attache un soin particulier à l’entretien de ces milieux. L’opération expérimentale de fauchage tardif lancée par le Conseil général de l’Indre va dans le sens de cette préservation. Vous avez d’ailleurs sans doute vu ces panneaux fleurir le long de plusieurs routes départementales. Mais vous avez certainement vu ces couches de graviers qui recouvrent de plus en plus souvent ces mêmes bas-côtés !Car le Conseil général s’est aussi lancé dans un vaste chantier de réfection des routes recouvrant les bas-côtés d’un « bitume » blanc ou grisâtre. Les exemples sont nombreux : la D21 entre Mézières et Neuillay-les-bois, la D17 entre la Gabrière et le carrefour de l’étang de l’Ardouine, la D58 entre Saulnay et le hameau de la Ronde, pourtant fief de la fameuse

Orchis de Brenne !, etc. Chaque fois, les bas-côtés sont recouverts d’une couche de grave blanche ou grisâtre ensevelissant complètement la végétation sur environ 80 cm à 1m de largeur, dans un mépris total de la préservation de la biodiversité, détruisant aussi des espèces protégées !

... et destruction des fossés !Ces mêmes travaux ont été l’occasion de buser d’importantes portions de fossés (D27 entre Méobecq et Neuillay, D27 entre Rosnay et Migné, etc.). Les fossés constituent pourtant en Brenne des habitats importants pour les amphibiens et certains reptiles :

sites de reproduction, d’alimentation, zones de dispersion. Rappelons que la Brenne est un site Natura 2000 et qu’il s’agit dans ce cas de destruction d’habitat d’espèces inscrites à l’annexe II de la directive Habitat (ici Cistude et Triton crêté)…Le Conseil général affiche et proclame son engagement dans la préservation de la biodiversité des bords de routes et détruit pourtant des habitats et espèces protégées. Il est temps maintenant qu’il concrétise ses paroles en actes ! Affaire à suivre !

Marie-Hélène Froger & Blandine Grillon

Les lobby reprennent leurs activités, pour preuve ce récent décret concernant les élevages de porcs et de poulets et qui porte le joli nom de «Regroupement et modernisation des élevages». Il ins-taure un régime simplifié qui exonère d’étude d’impact, d’enquête publique et… est sensé conduire à une diminution«significative» des émissions polluantes au profit de la préservation de la res-source en eau !Comment peut-on diminuer significativement les émissions pol-luantes en concentrant les élevages ? Que veut dire «significative» alors que les nitrates sont toujours aussi présents dans les nappes ? Quels seront les moyens humains mis en œuvre pour contrôler la réalité des faits ?Depuis dix ans, nous attendons le renouvellement de la conces-sion d’exploitation du barrage d’Eguzon. Après moult réunions le dossier dort au ministère de l’Environnement. En attendant, la production d’électricité est toujours basée sur une réglementation datant du siècle dernier qui avantage le producteur : faible débit réservé, éclusées et marnages quotidiens.Tout près de nous, certains élus recommencent à croire que

tout leur est permis. On prend la rivière pour un caniveau, on rejette, on élimine, même des boues de station d’épuration directement dans l’Indre !Le classement des rivières à grands migrateurs est en cours de révi-sion et dans notre département, la Creuse est concernée. Pourtant classée depuis 1905, certains opportunistes verraient ce classement supprimé, bien que nous relevions la présence d’aloses, de lam-proies marines et depuis peu, de saumons. Il serait temps pour les acteurs concernés, notamment les élus locaux, de s’engager dans l’intérêt de tous. Le rôle régalien de l’Etat devient peau de chagrin et pour cause,on vide les administrations de leur personnel et pour pallier à ce manque de moyens, on remplace l’autorisation par la simple dé-claration : « mesure de simplification » dit-on. Mais sous couvert de cette formule, on soustrait à la vue des représentants de la Société bon nombre de mesures, mettant en péril la nature, l’eau et les êtres humains.

Patrick LÉGER, Président de la Fédération de Pêche de l’Indre

Il l’a dit : « l’environnement ça commence à bien faire » ! Depuis, certains se croient tout permis.

Bord de la D925 dégradés par les travaux de réfection (photo : Blandine Grillon)

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Vie de l’association

Les associations telles qu’Indre Nature ont la cote !

Et le plan local s’inscrit complètement dans cette lignée, ainsi qu’en attestent sans ambiguïté les chiffres suivants - et ce malgré la crise financière :- au 31 décembre 2010, Indre Nature comptait 633 adhérents, soit une augmentation de près de 10 % par rapport à 2009, ce qui en fait la seconde association départementale en nombre total d’adhérents du réseau de Nature Centre (après la LPO 37),- 31 communes du département (soit 1 sur 8) ont financière-ment soutenu Indre Nature, via une subvention de fonction-

nement contre 21 en 2006, meilleure précédente année, soit un bond de 48 % !Preuve, s’il en était encore besoin, que la préservation de l’envi-ronnement et la biodiversité en particulier sont bien des enjeux majeurs pour nos concitoyens et que le rôle joué en la matière par Indre Nature est de plus en plus clairement reconnu par les berrichons.Merci à tous pour cette belle cote d’amour !

Jean Eldin

Une enquête TNS SOFRES, réalisée auprès de la population française et publiée en mai 2010, montre que 83 % des personnes interrogées, toutes catégories de la population confondues, font d’abord confiance aux associations de pro-tection de la nature et de l’environnement pour la préservation de la biodiversité. Voilà qui est en soi réconfortant !

Nouvelles adhérentes à Indre Nature nos objectifs communs sont : approfondir nos connaissances naturalistes à travers les formations et les sorties proposées ; apporter notre modeste contribution à l’association. Notre première formation a porté sur la dissection et l’étude des pelotes de réjection des chouettes effraies : identification et recensement des micros mammifères à partir des ossements retrouvés. Nous identifions : musaraignes, campagnols, mulots…Mets favoris de l’effraie ! Les pelotes ont révélé des surprises extraordinaires : ailes de coléoptères, crânes et pattes d’oiseaux très bien conservés.Nous continuons à disséquer nos pelotes régulièrement avec un réel enthousiasme ! Anne, Carole, Damien et Mathieu nous ont rejoints. Venez nous retrouver pour des moments sympathiques, enrichissants et étonnants autour de la Chouette effraie et participez activement au recensement des rongeurs et insectivores.

Annie Laporte et Brigitte Monestier

Notre association a participé pour la pre-mière fois au Salon de la Randonnée, qui se tient début novembre à Eguzon.

Les visiteurs furent nombreux et à certaines heures, il était même difficile de s’approcher du stand ! Ce fut l’occasion pour nous d’es-sayer de sensibiliser à l’observation de la na-ture, celle-ci étant souvent considérée com-me un terrain de jeu sportif uniquement.

Sur le stand, était également présenté un guide de balades sur la vallée de la Creuse autour du lac d’Eguzon. Il s’agit d’une pochette contenant 23 descriptifs d’iti-néraires sur 7 communes. Aux cartes des parcours sont associés des commentaires sur le patrimoine bâti et sur la faune et la flore remarquables que l’on peut trouver

le long des chemins. Ce guide est produit par le Syndicat Mixte du lac d’Eguzon et Indre Nature a participé à la réalisation des descriptifs sur la faune et la flore. C’est un bel exemple de partenariat à développer. Le Comité Départemental du Tourisme, l’Office du Tourisme d’Eguzon et le Comi-té départemental de randonnées pédestres ont participé également à cette opération.

Merci aux bénévoles qui ont participé à la tenue du stand. Nous renouvellerons l’opération en 2011. Pour les adhérents, c’est une bonne occasion de se rencontrer et d’échanger.

Yves-Michel Butin

APPEL AUX BENEVOLESLa présence de notre association à cette manifestation en Boischaut Sud semble incontournable, tant d’une part la na-ture est riche dans ce secteur du dépar-tement et tant le lien entre randonnée et observation de la nature paraît évident.

Expérience de deux bénévoles « peloteuses »

Les peloteuses la main dans le sac !

Salon de la rando à Eguzon

Page 8: osaïque m Bulletin de liaison d’Indre Nature¯que... · Les accidents de Tchernobyl et de Fukushima montrent une sous-évaluation criante des risques naturels et humains. Ils montrent

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Carole Bourdiaux et Damien Deschamps ont rejoint l’équipe d’Indre Nature, en début d’année, dans le cadre d’un Service civique volontaire d’une durée d’un an. Ils viennent pour se former et soutenir le travail des salariés et des bénévoles (notamment dans le cadre des atlas oiseaux hivernants et oiseaux nicheurs). Ils auront l’occasion de se perfectionner dans les diverses disciplines développées par l’association (entomologie, mammalogie, ornithologie, sans oublier la botanique …). Si vous passez au local d’Indre Nature (Parc Balsan), vous aurez sans doute l’occasion de les rencontrer.

Carole est originaire d’Avignon, a suivi ses études à l’Université de Grenoble (Master 2) et souhaite plus particulièrement se former à l’ornithologie et à l’étude de chiroptères (chauves-souris). Signe particulier : n’aime pas le ciel gris et s’illumine les jours de beau temps.

Damien est originaire de Poitiers (indifférent à la météo), où il a aussi suivi des études universitaires (Master 2). L’entomologie l’intéresse tout particulièrement mais il souhaite développer ses connaissances dans un maximum de domaines. Signe particulier : c’est notre « carabe-man » (il a beaucoup à nous apprendre sur ces petites bestioles…)

Numéro 59 - Printemps 2011

M é m oProchains rendez-vous

Week-end naturaliste en Boischaut Nord14 et 15 MaiHébergement au Gîte communal de Lye Inscrivez- vous !

Chapitre Nature Le Blanc du 2 au 5 juinProgramme sur : http://chapitrenature.fol36.org/ Indre Nature a besoin de bénévoles pour tenir son stand. Pour cela contacter Edith [email protected]

Rando Nature07/05/2011, Méobecq et forêt de LancosmeGeorges Jardin - [email protected] Tél : 06 07 73 43 30

15/05/2011, au Bois du RoiGisèle Boulanger - [email protected] Tél : 02 54 22 96 83

22/05/2011, à la BoudinièreJacques et Micheline Boureau [email protected] Tél : 02 54 37 10 32

26/06/2011, en vallée du BrionSophie Winandy - [email protected] Tél : 02 54 34 58 25

30/07/2011, Val du BouzantinYves-Michel Butin - [email protected] Tél : 06 82 72 76 60

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Deux services civiques à Indre Nature

Indre NatureMaison de l’environnement

Parc Balsan44 avenue F. Mitterrand36000 CHATEAUROUX

Tél: [email protected]

Notre site : www.indrenature.net

Directeur de publication : Jean Pierre FombaustierComité de rédaction : Agnès Auclair, Jean Eldin, Jean-Pierre Fombaustier,

Marie-Hélène Froger, Sophie Winandy.ISSN : 1638-332X

Dépôt légal : 2009-03Les avis exprimés n’engagent que leurs auteurs

La standardiste que je suis est souvent étonnée d’entendre des adhérents, parfois même des bénévoles très impliqués dire « vous » en parlant en général de l’association (vous faites ci, vous avez besoin….)Moi j’aimerais bien que nous nous sentions tous membres d’Indre Nature,

et que nous parlions de notre association quelque soit notre niveau d’implication.Si vous appelez au local, ne me dites plus « est-ce que vous avez besoin des informations sur les grues » mais « est-ce que nous avons besoin de… »

Edith Armange

Création d’une section photo «Faune et Flore»La photographie s’avère être un moyen de fixer et de partager nos observations naturalistes. Quelques passionnés ont exprimé le souhait de créer une section photo dont voici les premiers objectifs : - découvrir réciproquement nos photos pour enrichir nos connaissances sur les espèces de la région,- établir une banque de photo pour Indre Nature,- concevoir des diaporamas pour animer des soirées,- améliorer notre technique.Si vous êtes intéressés contactez nous au 02 54 37 10 32 ou par courriel: [email protected]

Jacques et Micheline Boureau

Plaidoyer pour le nous