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1 Outil pédagogique Découverte de la marionnette Photo : Musée de la vie wallonne ASBL Article27-Liège Place Saint-Jacques, 13 4000 Liège Tél : 04/220.58.09

Outil pédagogique Découverte de la marionnette · C’est pourtant la marionnette qui sauvera le répertoire classique ... • Des opéras comiques « la Vie de Bohème ... il boudait

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Outil pédagogiqueDécouverte de la marionnette

Photo : Musée de la vie wallonne

ASBL Article27-LiègePlace Saint-Jacques, 134000 LiègeTél : 04/220.58.09

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Table des matièresPetit historique de la marionnette en Europe ............................................................................. p1Les « Poriginelles » Tournaisiens ..................................................................................................... p2La Marionnette Liégeoise .................................................................................................................. p3

L’importance du rang social ............................................................................ p5La construction d’une marionnette liégeoise ............................................... p3/p4Le répertoire .................................................................................................... p5

Tchantchès.............................................................................................................................................. p6Légende de Tchantchès ...................................................................................................................... p7Le Théâtre Royal de Toone................................................................................................................ p9LexiquePolichinelle............................................................................................................................................... p10

Guignol ............................................................................................................... p12Pinocchio ............................................................................................................ p12Castelet ............................................................................................................. p13

Différents types de Marionnettes ................................................................................................. p 13Marionnette sur eau ........................................................................................ p13Marionnette à gaine ........................................................................................ p14Marionnette à doigt......................................................................................... p 14Marotte.............................................................................................................. p14Marionnette à fils ............................................................................................ p15Marionnette à tringles .................................................................................... p15Ombre ................................................................................................................ p16Marionnette géante ......................................................................................... p16Ventriloque........................................................................................................ p16

Adresses utiles...................................................................................................................................... p17

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Outil pédagogique :

Petit historique de la marionnette en Europe

Tout d’abord, il faut savoir ce qui signifie «marionnette ».Ce terme semble venir du Moyen-âge. A cette époque, il désignait une poupée représentant laVierge Marie.D’où « petite Marie » puis « marionnette » (en ajoutant le suffixe « ette » pour « petit »comme « maisonnette », par exemple). En fait, il est très difficile avant cela de faire ladistinction entre la poupée et la marionnette. Comment ne pas penser que la marionnette n’estautre qu’une poupée à qui on donne la vie. Mais parlons ici de la marionnette comme on l’entend denos jours, c’est-à-dire un personnage utilisé pour une représentation.

L’origine de la marionnette est avant tout une création religieuse.

En effet, ce sont les prêtres chrétiens qui les premiers utilisaient les marionnettes pour illustrerles sermons, expliquer les mythes propres à la religion et rendre plus vivantes les effigies desdieux. La marionnette est présente dans tous les pays depuis les temps reculés. Il est mêmeétonnant de voir l’évolution des marionnettes dans chaque région.

En France, jusqu’à la Renaissance, on retrouve des spectacles présentés dans les couvents parlesmoines. Mais avec l’affaiblissement de la Chrétienté, elle se rapproche du théâtre d’hommes pourdevenir un spectacle comme les autres. Le répertoire devient profane, on retrouve lesmarionnettes dans les chansons de gestes. Notons qu’à cette période, on ne parle que demarionnettes à gaine (comme guignol). En 1610, un italien, Giovanni Briocci, arrive à Lyon avec sesburattinni (marionnettes à gaine) inspiré de la commedia dell’arte. On pense que ces marionnettesdonneront 200 ans plus tard l’idée de Guignol. Il monte à Paris vers le Pont-Neuf et sesmarionnettes servent à distraire les patients d’un arracheur de dents. Plus tard, alors qu’il a prisle nom de Jean Brioché, seul, il présentera ses marionnettes. Il délaisse les burattini pourinventer le personnage de « Polichinelle ». Les marionnettes tirent leur succès populaire de leursmoqueries et de leurs parodies du monde de l’époque. A l’interdiction, comme en Grande-Bretagne, des théâtres humains de foire, le peuple se tourne vers les seuls théâtres autorisés etau prix d’entrée abordable : « les théâtres de marionnettes ». Il devient ensuite « à la mode »d’aimer les marionnettes qui intéressent même les intellectuels.

En Grande-Bretagne, sous le règne d’Elisabeth 1 ère , les représentations des puppets attirent unpublic nombreux. Elles mettent en scène des histoires bibliques et des thèmes tirés de l’histoirenationale. Il s’agit parfois de figures muettes défilant dans le castelet pendant que le montreur,muni d’un sifflet, explique l’action. Mais le plus souvent, les puppets étaient des marionnettes àtringle avec des articulations. Une concurrence va s’installer entre théâtre humain et théâtre demarionnettes. C’est pourtant la marionnette qui sauvera le répertoire classique.En effet, en 1647, le Parlement anglais décrète la fermeture de tous les théâtres, mais lesmarionnettes restent libres (on considérait dans l’art dramatique comme une invention du diable).On peut penser que des œuvres classiques seraient tombées dans l’oubli si les marionnettesn’avaient joué les textes de dramaturge comme Shakespeare. A la levée de l’interdiction, lespuppets reprendront leur répertoire d’autrefois mais un personnage nouveau fait son apparition :« Punch » (voir illustration page 12) auquel sera attachée l’histoire de la marionnette anglaise.

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En Italie, la marionnette se rapproche de la comedia dell’arte. Aux côtés de la marionnette derue à gaine, on trouve les fantoccini, marionnettes à fils qui disposent de théâtres identiques auxgrands théâtres et qui s’efforcent d’être l’exacte reproduction des acteurs humains. Elles sont sivivantes que la police oblige par pudeur les marionnettes danseuses à porter des culottes.Les fantoccini sont acclamées dans toute l’Europe.

Les « Poriginelles » Tournaisiens

Ceux-ci s’apparentent de très près aux marionnettes françaises, de Flandre (Lille, Douai…), dePicardie (Amiens …) où des théâtres de marionnettes ont existé, et où quelques-uns surviventpéniblement encore à l’heure actuelle . Le sort des « poriginelles » de Tournai n’a guère été plusheureux ; ainsi que, trop souvent, les joueurs terminent leur carrière à l’hospice, les marionnettesdes « Chonq Clotiers » se sont réfugiées au musée du Folklore.De 1850 à 1890, une famille savoyarde les Jorio montra leurs spectacles de marionnettes avecun succès tel qu’il lui fallut installer deux théâtres dans les quartiers populaires de la Cité Royale.Le répertoire comprenait, à coté de drames épiques et chevaleresques, des mélodrames et descomédies.Comme à Liège avec Tchantchès et Nanesse, Jacques et sa femme Nanète sont chargés àTournai des intermèdes et des rôles comiques.Le théâtre Jorio disparut en 1893 ; un folkloriste tournaisien, Auguste Leroy, construisit alorsune scène perfectionnée et composa un drame écrit : « La belle Isabelle ».

Photo du Centre de la Marionnette de Tournai

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La marionnette liégeoise

1) L’importance du rang social

La taille de la marionnette varie selon son rang social. C’est ainsi que les gens du peuplemesurent en dessous de 80 cm, les soldats entre 75 et 80 cm, les princesses et reinesentre 80 et 85 cm, les chevaliers sont autour de 90 cm les rois 95 cm et Charlemagne 1m. Seule exception pour les nains et les géants qui ont leur taille en fonction de leur étatet non de leur représentation social.La finesse des décorations évolue en fonction du rang social, le peuple est entièrementhabillé de tissu. Les soldats ont le torse légèrement sculpté, les princesses et reine ontleur torse finement sculpté, les chevaliers ont non seulement le torse sculpté mais aussiles jambes ; quant aux rois et empereurs, ils non seulement les jambes, le torse sculpté,mais en plus ils sont affublés de bras en bois sculpté.

Photo du Théâtre à Denis

2) La construction d’une marionnette liégeoise

« La création d’un personnage commence souvent par un dessin aux dimensions réelles.Celle-ci est ensuite reportée sur le bois. Cependant, on ne peut pas utiliser n’importe quelbois, car pour construire une marionnette, le bois doit posséder certaines qualités. Toutd’abord ce bois doit pouvoir ce sculpter, ce qui élimine les conifères et les résineuxcomme le sapin. Ensuite, il doit être assez léger. Il ne faut pas oublier que lesmarionnettistes doivent porter ces marionnettes à bout de bras durant tout un spectaclequi dure généralement au alentour d’une heure (un « charlemagne » pèse à lui seul 14kg).Ceci élimine la plupart des bois nobles comme le chêne ou le hêtre. Il doit être aussisuffisamment résistant. Le balsa (un bois très léger qui ce sculpte très bien etqu’utilisent les maquettistes) ne convient pas, il casserait au moindre choc.

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Les bois d’arbres fruitiers pourraient convenir, mais ils présentent un inconvénientmajeur et tout comme l’aulne et les bois qui poussent au bord de l’eau, ils sont souventinfestés d’insectes et de vers.Les traitements chimiques existent mais coûtent très cher. C’est pour cette raison quel’on utilise presque exclusivement du tilleul car il regroupe toutes les qualités requises :facile à sculpter, léger, résistant et moins vite attaqué par la vermine ! Vient ensuitel’assemblage. Une marionnette est composée de 8 à 10 pièces.Puis vient la peinture. La finition est prise en charge par une couturière qui confectionneles costumes. Pour faire une marionnette simple comme un tchantchès, près de 30h sontnécessaires. Quand il s’agit d’un Charlemagne ciselé de la couronne à la pointe des pieds, ilfaut près de 300 h.La marionnette au fil du temps a souvent besoin d’une restauration. Il faut donc lesdécaper pour faire ressortir les sculptures. Elles sont ensuite traitées contre les vers etles pourritures. Les trous de vers sont rebouchés et les parties cassées sont réparées àl’aide d’enduits. La marionnette est alors repeinte dans les couleurs d’origine que l’on apris soin de noter au décapage. Elles sont ensuite habillées d’un nouveau costume, répliqueexacte de l’ancien.

Photo du théâtre des Marionnettes du Musée de la Vie Wallonne

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3) Le répertoire

Le répertoire ancien est basé sur les textes de la bibliothèque bleue (la chevalerie quireprend les chansons de gestes et les exploits héroïques écrits en prose au Moyen-âge).Parmi ces histoires, notons des récits populaires (Berthe aux grands pieds, Orson etValentin, etc..) et des sujets surnaturels (Huon de Bordeaux, Les 4 fils Aymon).Bien que le roman chevaleresque soit à la base du répertoire, quelques marionnettistescontemporain ont aussi utilisé d’autres supports :

• Histoire prises de fables populaires (Geneviève de Brabant, Cinderella, Ali-baba).

• Histoires transmises de bouche à oreille « les 600 Franchimontois ».

• Les romans d’aventure comme « Les Trois Mousquetaires ».

• Des pièces empruntées au théâtre habituel, des mélodrames comme « Le Bossu ».

• Des histoires de la Bible « la Naissance ou la Passion du Christ ».

• Des pièces empruntées au théâtre wallon « Tati l’Périqui ».

• Des pièces d’actualité (souvent des satires de la société) « les philosophes au café dessports ».

• Des opéras comiques « la Vie de Bohème », des farces, des théâtres de foire comme « Latentation de Saint-Antoine ».

Photo du Théâtre de l’Empire

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4) Tchantchès

Tchantchès est un personnage de fiction issu du folklore liégeois. C’est le diminutif deFrançois en wallon de Liège.

Tchantchès est habillé d’un pantalon à carreau noir et blanc, d’un sarrau bleu, d’un foulardrouge à pois blancs, d’une casquette bleue. Il aborde également le nez rouge du a uneaffection toute particulière au peket (alcool local à base de genièvre).

Question caractère, il incarne l’esprit frondeur des Liégeois, il n’est pas impressionnépar les titres et les couronnes, il est courageux et déterminé, assoiffé de liberté. Lesspectateurs aiment sa malice, son insolence, la verdeur de son langage, ses satires.

Tchantchès n’est pas marié. Sa compagne Nanesse (signifie en français Agnès) est unefemme du peuple, pleine de bon sens, courageuse, sévère mais aimante et pleine de bonté.Elle est de temps en temps jalouse car Tchantchès aime séduire et secourir les bellesprincesses

Photo du Théâtre de l’Empire

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Photo du Théâtre des marionnettes de Mabotte

La légende de Tchantchès

Tchantchès, d'après une tradition locale émaillée de naïfs anachronismes, est né à Liège,de façon miraculeuse, le 25 août 760 : il vint au monde entre deux pavés du quartierd'Outre-Meuse, actuellement République Libre d'Outre-Meuse. Les braves gens qui letrouvèrent furent merveilleusement étonnés de l'entendre chanter, dès son entrée dansla vie: "Allons, la mère Gaspard, encore un verre !". C'était un bébé joufflu, goulu, riantsans cesse; toutefois, il boudait à la seule vue de l'eau; pour le rendre tout à faitaimable, son père adoptif lui faisait sucer un biscuit trempé dans du pèkèt; il le sevraavec un hareng sour et son pupille en contracta, pour le restant de ses jours, une soifinextinguible. Comme tous ceux qui sont appelés à une grande destinée, Tchantchèsconnut les déboires de l'existence: à la cérémonie du baptême, la sage-femme lui cognasi malencontreusement le nez sur le bord des fonts baptismauxque l'appendice nasal dupauvre enfant se mit à s'allonger démesurément et le faciès de l'innocente victime endevint ridicule au point qu'il servit de modèle pour les masques de carnaval. Plus tard,atteint de la rougeole, le bambin fut obligé de prendre de l'eau ferrugineuse: constantguignard, il avala un morceau de fer à cheval qui lui resta dans le gosier. Dès lors, il nesut plus tourner la tête que de gauche à droite et de droite à gauche, il dut désormaisse mettre à plat ventre pour fixer le sol et sur le dos pour regarder en l'air. A cause deson pif cyranesque, Tchantchès hésita d'abord à sortir de chez lui, mais bientôt, soninstinct de liberté lui fit affronter la foule et il s'offrit à faire Saint-Måcrawe, c'est-à-dire, à être porté tout barbouillé de noir de suie sur une chaise à porteurs soutenue etescortée par tous les gens du quartier . Cet événement mémorable eut lieu la veille del'assomption de l'an 770. Il connut le grand triomphe et s'aperçut bientôt que la laideur,accompagnée de l'esprit et de bonté d'âme, sait se faire aimer. Depuis ce jour, il futsacré "Prince di Dju d'là Mouse" (Prince d'Outre – Meuse).

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Un jour en flânant au bord de la Meuse, il fit la rencontre de l'Evêque Turpin et deRoland, neveu de Charlemagne. Turpin morigénait Roland sur ses déplorables résultats enlatin. Tchantchès, avec son impertinence habituelle, intervint dans la conversation et,pour mettre d'accord maître et élève, prononça cette sentence profonde : "Oui,Seigneur Chevalier Roland, le latin ne sert à rien du tout, mais est très utile quandmême". "Quel est ce manant ?" demande Roland. "Tchantchès, Prince de Dju d'là, pourvous servir Seigneur Chevalier". L'Evêque Turpin regarda notre ami avec complaisance :"Et bien, Tchantchès, je vais te présenter céans au grand Empereur Charlemagne, tuserviras dorénavant de compagnon à son neveu Roland".

Et c'est ainsi que Tchantchès fut introduit à la cour de Charlemagne. Vint la brillanteexpédition d'Espagne. Tchantchès ne quittait Charlemagne et Roland ni la nuit ni le jour:en toutes circonstances, dans les conseils privés et sur le champ de bataille, toujours ilétait là pour les aider de ses avis judicieux ou de ses terribles coups de tête, carTchantchès était le champion des soukeus de Dju d'la. Voici la façon de combattre deTchantchès: sans lance, sans épieu, sans épée, pour gonfanon un mouchoir rouge autourdu cou, pour bouclier, son sarrau bleu, pour heaume, sa casquette de soie noire ajustéeen un tour de main sur son crâne solide comme du roc. Il crache dans ses mains,empoigne l'adversaire par les deux épaules, et pan ! En plein dans le sternum, lui lance uncoup de tête qui lui brise les côtes et l'envoie dans un monde meilleur. Nulle cuirasse, sisolide soit-elle, ne peut résister à ce magistral bélier; tout homme atteint parTchantchès est un homme mort, et lui-même, grâce à son nez béni est invulnérable.

Pendant la bataille de Roncevaux, Roland trop téméraire, envoya dormir Tchantchès, quibâillait durant le combat et qui, pour sa part, avait fracassé les côtes d'au moins troismille Sarrasins. Ce fut la seule cause du fameux désastre. Quelle que ne fut pas ladouleur du héros liégeois en contemplant avec Charlemagne, le corps inerte du preuxRoland .De retour à Aix-la-Chapelle avec la cour impériale, il assista au châtiment dutraître Ganelon. Ce félon devait être écartelé, mais Tchantchès s'y opposa. Il voulut etobtint que le comte infidèle fut noyé dans une cuve d'eau distillée. Tchantchès, malgréles objurgations de l'Empereur, revint dans sa bonne ville de Liège et ne se consolajamais d'avoir dormi pendant la dernière phase de la bataille de Roncevaux.

Après une franche ripaille, il mourut de la grippe espagnole et fut enterré à l'endroitmême où s'élève son monument, place de lYser. Rien n'a pu le terrasser, ni mêmel'amour, car il resta célibataire, ni même la vieillesse, il s'éteignit à l'âge de 40 ans !Regretté par toute la population, il est resté le prototype du vrai liégeois: mauvaisetête, esprit frondeur, grand gosier, ennemi du faste et des grandes cérémonies,farouchement indépendant, mais cœur d'or et prompt à s'enflammer pour toutes lesnobles causes. Jean Bosly

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Le Théâtre Royal de Toone

Le Théâtre Royal de Toone est un théâtre de marionnettes professionnelles de traditionpopulaire bruxelloise actif depuis 1830.

Au début du 18 ème siècle , les théâtres de marionnettes bruxelloises sont l’un des divertissementspour les adultes que l’on peut rencontrer dans les quartiers populaires, qui obtiennent le plus desuccès. Les marionnettes, sont généralement du type à tringle, des fils permettent de fairebouger les bras et les jambes.

Pendant que ses aides se chargent de la manipulation, le montreur interprète les voix tout ensurveillant le public qu’un excès d’enthousiasme amène parfois à lancer toutes sortes deprojectiles sur les personnages qui lui déplaisent.

Le théâtre de marionnettes permet une grande liberté de ton, ne demande pas beaucoup demoyens et peu se déplacer n’ importe où. Souvent les montreurs travaillent comme ouvriers lajournée et se produisent le soir dans une cave, devant les habitants du quartier. Leur répertoiretrès varié est emprunté aux légendes populaires, aux histoires de chevalerie ou encore auxpièces religieuses ou historiques, qu’ils découpent en feuilleton et interprètent très librementselon leur fantaisie.

Photo du Théâtre Royal de Toone Affiche du Théâtre Royal de Toone

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Lexique :

Quelques personnages célèbres

PolichinelleVous le connaissez bien ! Avec sa base de face et sa bosse de dos, son chapeau à deux cornes etson nez en forme de bec.Venu de Naples vers 1610, où il était célèbre sous le nom de Pucinella « le jeune coq », il fut enFrance la vedette des théâtres de marionnettes, jusqu’à l’arrivée de Guignol.Il a un fameux caquet, Polichinelle, et il ne se sépare jamais de son bâton qu’il manie avecdextérité… sur le dos de ses comparses.Il est moqueur, il est farceur ! Ne lui confiez pas vos secrets, ils seraient vite connus de tous :des fameux secrets de Polichinelle…

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Polichinelle a de curieux descendants avec les mêmes caractéristiques de caractères:

Don Cristobal en Espagne

Petrouchka (petit pierre) en Russie

karaghiosi en Grècele Punch d’Angleterre

Hans Wurst en AllemagneKasperl en Autriche

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Photo du Théâtre Guignol

GuignolAvec sa redingote, bicorne aux bords rabattus, son catogan sur la nuque nouant ses cheveux .Il est né à Lyon, il y a 200 ans, vers 1795. Grands yeux étonnés, petit nez sympathique, jouesrebondies, il a la même bouille que son créateur, Laurent Mourguet. Celui –ci, arracheur de dents,eut l’idée de jouer des marionnettes pour attirer la clientèle et faire supporter la douleur à sespatients. Ce fut ainsi que Guignol naquit.Avec son ami Gnafron, sa femme Madelon, sa fille Louison, il raconte les histoires des pauvrescanuts de Lyon qui se battent contre la misère et l’injustice. Guignol devint si célèbre en Franceet au-delà, qu’il perdit sa majuscule et qu’aujourd’hui mener les enfants voir les marionnettes,c’est aller au guignol. Ayant de la bonne humeur « à regonfle », Guignol se moque : il donne de latrique, il fait rire.

PinocchioOn vous a raconté l’histoire de ce pantin de bois dont le nezs’allonge chaque fois qu’il ment.Après maintes aventures, la Fée bleue le transforme en garçonespiègle, au grand bonheur de son papa, le menuisier Geppetto.Pinocchio est né en 1881, du célèbre roman de l’écrivain italienCarlo Collodi.Photo de cyberecho

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Définition castelet :

Le castelet :

Le castelet (petit château) est un lieu scénique propre aux marionnettes dans lequel ellesévoluent généralement. C’est ce qu’il est convenu d’appeler « le théâtre de marionnettes ». Ilpeut prendre les formes les plus diverses (l’imagination est toujours au pouvoir)… jusqu’à ne plusexister du tout, dans le cas de la manipulation à vue.Le castelet a 2 missions :

• Servir de scène aux marionnettes.

• Cacher le ou les marionnettistes.

Les différents types de marionnette :Marionnette sur eau :

Marionnette originaire du Viêt-Nam.Dans le théâtre de marionnettes sureau, les marionnettes sont présentéessur le plan d'eau d'une mare ou d'unétang. La marionnette, sculptée dans lebois, est fixée à une base de bois quitient lieu de flotteur. Elle est actionnéeà l'aide d'une longue perche de bambouhorizontale qui peut mesurer jusqu'à

dix mètres. Certaines marionnettes possèdent un système de fils permettant unearticulation plus complexe. Les manipulateurs sont dans l'eau jusqu'à mi-corps, cachéspar un rideau de bambou, dans une sorte de petit bâtiment de pierre ou de bambouconstruit sur le plan d'eau.

Marionnette à gaine :

Catégorie de marionnettes dont la manipulation sefait par le bas. Cette marionnette est constituéed'une tête creuse montée sur un costume de tissufixé à la base du cou. On la manipule en plaçant lamain à l'intérieur du costume; on passe un ou deuxdoigts dans le cou et les autres doigts dans chacundes bras, ce qui permet d'exercer un contrôledirect sur les mouvements.

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La tête et les mains de la marionnette à gaine peuvent être fabriquées de matériauxsolides (bois, futée, papier mâché) ou flexibles (tissu, caoutchouc mousse, latex). Lamarionnette à gaine n'a habituellement pas de jambes; lorsqu'elle en a, elles pendentsans être manipulées.

Marionnette à doigt :

La marionnette à doigt est semblable à lamarionnette à gaine, mais elle est beaucoupplus petite et s'enfile sur un doigt, ce quilimite le mouvement au corps seulement. Ilexiste une autre version pour laquelle onplace deux doigts à la base de lamarionnette afin d'en former les jambes,les jointures des doigts pouvant suggérerles genoux du personnage.

Marotte :

La marotte est la forme la plus élémentaire desmarionnettes à tige. À l'origine, le mot « marotte »désignait le bâton de bouffon, un sceptre surmonté d'unetête garnie de rubans bigarrés et de grelots. De nos jours,le terme marotte désigne une marionnette manipulée par lebas à l'aide d'une seule tige centrale. En français, on peututiliser le terme marotte même lorsque d'autres tigess'ajoutent pour contrôler les bras, du moment que la têteet les membres de la marotte sont fixés à la tige centraleet bougent dans l'axe du bâton.

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Marionnette à fils :

Catégorie de marionnettes dont la manipulation sefait par le haut à l'aide de fils. La marionnette à filsest habituellement entièrement articulée, c'est-à-dire que des fils relient les différentes parties ducorps - tête, torse, bras, jambes - à un« contrôle » (aussi appelé « attelle »). Il existedifférents types de contrôles plus ou moinscomplexes (verticaux, horizontaux, semi-verticaux).La marionnette à fils peut être fabriquée dansdifférents matériaux : bois, papier, tissu, caoutchoucmousse, etc.

Marionnette à tringles :

Catégorie de marionnettes dont lamanipulation se fait par le haut à l'aided'une tringle (tige de fer) fixée au centrede la tête de la marionnette. Les membrespeuvent être actionnés par de plus petitestiges ou par des fils, ou encore par unecombinaison des deux. Parfois, il y aseulement une tringle centrale. Lamarionnette à tringle serait l'ancêtre dela marionnette à fils.

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Ombre :

Catégorie de marionnettes qui se manipulent derrièreun écran illuminé par une source lumineuse. Lorsquel'ombre - une figure habituellement bidimensionnelle -glisse parallèlement à l'écran, elle bloque la lumière etcrée ainsi une ombre de l'autre côté de l'écran (ducôté des spectateurs). Les ombres peuvent être

articulées ou non. Elles peuvent être soit manipulées à l'aide de tiges verticales ouhorizontales, combinées ou non à des fils, soit, quoique plus rarement, tenues à la maincontre l'écran. Les ombres peuvent être opaques et donner un effet de silhouette, outranslucides et colorées. Les matériaux utilisés vont du cuir, du métal et du carton auplastique et au filtre d'éclairage de théâtre. Le théâtre d'ombres est très populaire en

Asie.

Marionnette géante :

Marionnette de très grande taille,habituellement manipulée par plusieursmarionnettistes. Les manipulateurspeuvent être visibles ou dissimulés sous lecostume de la marionnette, ou derrièrecelle-ci. Les différentes parties du corpsde la marionnette sont habituellementactionnées par des tiges. La tête peut être

déposée sur les épaules d'un manipulateur à l'aide d'un harnais.

Ventriloque

Ce sont les cordes vocales qui sont la source des sons produitspar le ventriloque. Pendant longtemps on a cru à une originesurnaturelle de la ventriloquerie. On le considérait comme unmoyen spécial, employé par les oracles, pour transmettre desmessages divins.Les premiers documents écrits sur le phénomène desventriloques sont ceux des écrivains grecs Hippocrate etAristote.

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Adresses utiles

Centre de la Marionnette de Communauté française de BelgiqueRue Saint-Martin, 477500 TournaiTél : 069/88.91.40www.maisondelamarionnette.be

Théâtre Royal Ancien Impérial du Musée TchantchèsRue surlet, 564020 LiègeTél : 04/342.75.75www.tchantchès.be

Théâtre et Musée de Marionnette à DenisRue Sainte-Marguerite, 3024000 LiègeTél : 04/234.94.95www.tchantchès.com

Théâtre Al BotrouleRue Hocheporte,34000 LiègeTél : 04/223.05.76

Théâtre de Marionnettes du Musée de la Vie WallonneCour des mineurs4000 LiègeRenseignements : 04/237.90.45www.culture.provincedeliege.be

Centre Européen de la Marionnette de Saint-NicolasRue Buraufosse, 1114420 Saint-NicolasTél : 014/383.65.42

« Compagnie du Rat Cont’art »Rue pierreuse, 1664000 LiègeTél : 04/223.78.57

UNIMA section francophone (Union Internationale de la marionnette)Baty Marcel, 175380 FernelmontTél : 081/83.43.35

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Bibliographie

Neven, Claude, La marionnette liégeoise, éd. du Céfal, Liège, 2001Elsdorf, Michel, Li Vrê Lîve d’a Tchantchès (légende, folklore et marionnettes), éd. NoirDessin Production, Liège, 1997Marescot, Claudie, Marionnettes et compagnie, éd. Le Temps Apprivoisé, Paris, 1995Maquet, José, La fabrication de la marionnette traditionnelle Liégeoise, éd. Joker-club, 1982Legros, Elisée, Les marionnettes liégeoises et Tchantchès, éd. du Musée de la Vie Wallonne,Liège, 1965De Warsage, Rodolphe, Au royaume des marionnettes, éd. Définitive, Liège, 1903Coran, Irène, Au guignol : comment donner vie aux marionnettes, Casterman, Paris, 1996Guignol, Tchantchès et les autres : plaisir d’apprendre avec les marionnettes, Centretechnique et pédagogique de l’enseignement de la communauté française, Bruxelles, 2001.

Site du théâtre royal de Toone : www.toone.beSite du Musée Tchantchès : www.tchantchès.beSite du Centre de la marionnette : www.maisondelamarionnette.beSite du théâtre des marionnettes de Mabotte : www.theatre-mabotte.be