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Ouverture du nouveau pôle de loisirs et de commerces …sdis69.fr/docs/reportages/2012-08_confluence.pdf · N ous avons rencontré le commandant Patrick CLERC et le lieutenant Pascal

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Mardi 3 avril 2012, la Sous-Commission Départementale de Sécurité (SCDS) délibérait au terme d’une visite

technique du site de Lyon Confluence. Elle était présidée exceptionnellement par le Préfet délégué pour la sécurité et la défense, Monsieur Jean-Pierre CAZENAVE-LACROUTS, en présence de représentants du SDIS dont le colonel Serge DELAIGUE (DDSIS) et le colonel Bertrand KAISER (DDA), de représentants de la police, de la Préfecture (SIDPC), de la mairie de Lyon. Les avis favorables donnés par la SCDS ont permis au nouveau pôle de commerce et de loisirs d’ouvrir ses portes au public dès le mercredi 4 avril à 19h. Cette inauguration marque la fin de 7 ans de collaboration entre la direction de l’établissement et les services du SDIS, avec comme principal interlocuteur le Groupement Prévention des Risques, depuis la pose du 1er permis de construire en juillet 2005 jusqu’à l’inauguration du site.

Ce nouveau complexe vient enrichir le quartier de Confluence en pleine expansion : - au niveau des logements, à terme le secteur comptera 25 000 habitants, - c’est également le siège de nombreuses sociétés ou collectivités : Le Progrès, Le Conseil Régional… Plus de 15000 emplois seront créés à La Confluence- les rénovations du quartier en feront un lieu propice à la promenade et à la distraction avec l’aménagement des berges, le Musée des Confluences…

Au niveau opérationnel, ce secteur constitue un nouveau bassin d’activités. La caserne de Lyon Confluence, récemment créée, apporte une réponse de proximité aux demandes de secours.

-| Ouverture du nouveau pôle de loisirs et de commerces Lyon Confluence |-

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Par définition, les services départementaux d’incendie et de secours ont 6 missions principales :

> Prévenir et lutter contre les incendies

> Prévenir et évaluer les risques technologiques ou naturels

> Préparer les mesures de sauvegarde

> Organiser les moyens de secours

> Protéger les personnes, les biens et l’environnement

> Assurer les secours d’urgence aux victimes d’accidents, de sinistres ou de catastrophes ainsi que leur évacuation

Afin de répondre à ces missions, le SDIS participe, en tant que conseiller technique, à la réalisation de nouveaux bâtiments.

Tous les nouveaux projets immobiliers concernant des établissements recevant du public (ERP) et les immeubles de grande

hauteur (IGH) font l’objet d’un suivi particulier par les sapeurs-pompiers. Au SDIS, le Groupement Prévention des Risques détient cette compétence exclusive. Le groupement tient à jour le fichier départemental des ERP dénombrant plus de 4700 établissements. Pour les établissements de 1ère catégorie (voir encadré sur les ERP), les officiers du groupement prévention gèrent les études préalables, l’ouverture des établissements ainsi que les visites périodiques.

De nombreuses réunions de travail sont programmées avec les architectes, afin de prendre en compte le facteur sécurité des biens et des per-sonnes, dès la conception des projets et avant le début des travaux. L’ouverture des établissements de 1ère catégorie, fait l’objet d’une procédure par-ticulière, avec notamment l’avis du Préfet (avis du maire pour les autres catégories). Les visites périodiques des établissements appartenant aux autres catégories, sont assurées par l’ensemble des officiers préventionnistes du SDIS.

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Nous avons rencontré le commandant Patrick CLERC et le lieutenant Pascal PEYRON, qui ont suivi le dossier du pôle

loisirs et commerces de Lyon Confluence.

Ces deux sapeurs-pompiers ont commencé leur carrière comme sapeur au corps des sapeurs-pompiers de Lyon, en 1982 pour Pascal PEYRON et en 1989 pour Patrick CLERC. Après des années passées sur le terrain, ils deviennent officier, et en 2002, rejoignent le Groupement Prévention des Risques. Leurs motivations à rejoindre ce groupe-ment : « Étant sous-officier, j’avais passé le certificat de prévention et je découvrais dans cette spécialité un réel engouement, de plus, complémentaire avec l’opé-rationnel, aussi en 2002 après avoir été nommé offi-cier, j’ai demandé à passer le brevet et intégrer le grou-pement prévention. Je ne partais pas dans l’inconnu, étant détenteur d’un CAP de Dessinateur et l’étude de dossier m’a toujours plu. J’apprécie également le contact avec des personnes autres que le métier de pompier », nous confie Pascal PEYRON.

Quant au commandant CLERC, ce qui l’a attiré : « Le service est technique, il prend en compte la vision pompier et nous travaillons avec de multiples partenaires ».

Au quotidien, leurs missions sont diverses : études de dossiers, rendez-vous techniques, visites de prévention mais aussi, formation auprès du GFOR, de l’IUT HSE, de l’ENSOSP, du Conseil Géné-ral, … Et évidemment, ajoute Patrick CLERC, « des gardes opérationnelles ». Concernant les dossiers de prévention, « le dossier est porté par l’officier du secteur désigné et s’il s’agit d’un dossier complexe, deux collègues viennent en aide » nous explique Pascal PEYRON, Patrick CLERC précise : « le travail s’effectue toujours en bi-nôme : l’officier qui gère le secteur, du grade de lieute-nant ou capitaine, et un officier supérieur ».

Le lieutenant Pascal PEYRON (3ème en partant de la gauche) et le commandant Patrick CLERC (5ème en partant de la gauche), lors de la visite du site avec Jean-Pierre CAZENAVE-LACROUTS, Préfet délégué pour la défense et la sécurité (2ème en partant de la droite)

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Le dossier de la création du pôle de Loisirs et de commerces Lyon Confluence leur a été confié.

Ce travail a débuté en 2005, avec quelques réunions avant la pose du premier permis de construire. Le travail a commencé sur le dossier en 2006 avec 3 études de permis modificatifs. Puis une dizaine de réunions a été organisée jusqu’en mars 2012, date à laquelle le travail s’est encore intensifié. Les 15 derniers jours avant la réception de l’établissement, le dossier Confluence prenait « plus de la moitié de mon temps de travail », nous explique Patrick CLERC. Pendant cette période, ils ont effectué toutes les visites préalables à l’ouverture de la centaine de magasins et restaurants présents.

Le travail du GPREV dans ces dossiers est multiple : « Nous avons un rôle d’étude, de conseil pour trouver des solutions quand il faut concilier création de l’architecte et règles de sécurité. Nous organisons également la préparation de la réception des travaux. Tous les groupements de la DPOS sont impliqués dans l’ouverture d’un nouvel ERP ».

[ GPREV ] > Étude > Avis

[ GACR ] > Plans ETARE

[ GOCS ] > Répertoriation

ETARE> Envoi des secours

[ GDECI ] > Étude hydraulique

> Référencementpoints d’eau

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Cet établissement a eu deux particularités majeures : la taille importante du centre commercial, comprenant lui-même de gros établissements (Carrefour, cinéma UGC, …) et le fait que le centre soit traversé par une voie SNCF.

Vu l’importance stratégique de l’ouverture du centre commercial, les délais devaient être respectés malgré les retards dans les travaux dûs aux conditions climatiques extrêmes du mois de février. Nos deux officiers sont unanimes sur les bons côtés apportés par le suivi d’un dossier comme celui-là : les apports techniques (avec les essais techniques effectués avant l’ouverture), les apports sur le plan humain (de nombreux contacts avec différents partenaires ont été pris tout au long des travaux). La gestion de la pression des quinze derniers jours a été également une bonne expérience.

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+ Le GPREV en chiffres +

24 : nombre de personnes composant le groupement

14 : SPP de catégorie A et B, tous préventionnistes

792 : nombre de visites effectuées par les officiers du GPREV (contre 878 effectuées par les 100 autres officiers préventionnistes présents au SDIS)

5020 : nombre d’ERP classés en 2010, dont 18 IGH

230 : nombre d’établissements de 1ère catégorie

Ce dossier à peine terminé, ils travaillent déjà sur d’autres projets importants : ensemble, ils suivent le dossier du Musée des Confluences, l’Université Catholique, dans le quartier de Confluence également, la restructuration de l’Hôtel Dieu. Pour Patrick CLERC s’ajoutent le Stade des Lumières à Décines, la Tour Incity, la Tour Skyline, la restructuration du quartier de la Part-Dieu, le prolongement du métro B jusqu’à Oullins, … Pour le lieutenant PEYRON, on peut citer la mise en sécurité de l’hôpital cardiologique, établissement présentant la particularité d’être un immeuble de grande hauteur (IGH).

Les dossiers suivis restent donc très nombreux et présentent des caractéristiques différentes. Bonne continuation dans leurs fonctions.

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En chiffres :

> 53 000 m² de commerces et de loisirs répartis sur 2 bâtiments de 3 niveaux> 21635 : effectif théorique maximum pouvant être accueilli simultanément sur le site> 106 structures, commerciales ou de loisirs, dont 12 restaurants, 1 cinéma avec 14 salles, 1 ludopôle, …> 1500 places de parking sur 6 niveaux

Des particularités sur le plan technique :

> Établissement de 1ère catégorie, comprenant des établissements de type : M, N, R, L, X et PS (voir encadré sur la prévention des établissements recevant du public)> Une unité architecturale sur 3 hectares, composée de 2 parties séparées par une voie SNCF> Ouvrage non fermé, protégé de la pluie par une toiture ciel> Des parois coupe-feu 3h pour protéger le centre du risque ferroviaire et des vitrages coupe feu 1h30 sur les espaces extérieurs.

Des aménagements pour la sécurité du site :

> Un PC de sécurité (contre le risque incendie et le risque de malveillance) avec 8 agents de sécurité> Une voie échelle sur toute la périphérie du site> 19 colonnes sèches> 9 poteaux incendie> 1 tour incendie avec une colonne sèche permet de desservir les 3 niveaux principaux> 4 accès sapeurs-pompiers pour accéder aux voies SNCF

-| Le pôle de loisirs et de commerces Lyon Confluence |-

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-| La règlementation des établissements recevant du public (ERP) |-

Afin d’assurer la sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans ce type d’établissement, et suite à d’importants sinistres, une règlementation a été mise en place. Les principes généraux sont dictés dans le Code de la Construction et de l’Habitation. Sont considérés comme ERP « tous bâtiments, locaux, ou enceintes dans lesquels des personnes sont admises soit librement, soit moyennant une rétribution, ou une participation ou dans lesquels sont tenues des réunions ouvertes à tout venant ou sur invitation, payantes ou non » Article R-123-2 du Code de la Construction et de l’Habitation.

Afin de dimensionner les mesures à mettre en œuvre, les ERP sont classés selon leur activité et leur capacité d’accueil :

> En fonction des activités organisées :

Les établissements installés dans un bâtiment :J : Structures d’accueil pour personnes âgées et personnes handicapées L : Salles d’audition, de conférences, de réunions, de spectacles ou à usages multiples M : Magasins de vente, centres commerciaux N : Restaurants et débits de boissons O : Hôtels et pensions de famille P : Salles de danse et salles de jeux R : Établissements d’éveil, d’enseignement, de formation, centres de vacances, centresde loisirs sans hébergement S : Bibliothèques, centres de documentation T : Salles d’expositions U : Etablissements sanitaires V : Etablissements de culteW : Administration, banques, bureauxX : Etablissements sportifs couvertsY : Musées

Les établissements spéciaux :PA : Établissements de plein airCTS : Chapiteaux, tentes et structuresSG : Structures gonflablesPS : Parcs de stationnement couvertsGA : GaresOA : Hôtels-restaurants d’altitude EF : Établissements flottantsREF : Refuges de montagne

> En fonction des effectifs accueillis :

1ère catégorie : si plus de 1 500 personnes2ème catégorie : entre 701 et 1 500 personnes3ème catégorie : entre 301 et 700 personnes4ème catégorie : entre un seuil bas (2) et 300 personnes5ème catégorie : de 1 personne jusqu’au seuil bas

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-| Les différentes étapes lors de la création d’un ERP |-

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Crédit photos : SDIS 69 - Cdt Christophe SERRE & Mélanie SABATIERTextes : Mélanie SABATIER - Conception graphique : Caroline TABACCHI

Demande d’autorisation de l’exploitant au maire de réaliser des travaux et/ou aménagementsen vue d’accueillir du public. La demande est accompagnée d’un dossier de sécurité(comprenant une notice de sécurité, des plans de situation, de masse, des façades,

des différents niveaux, de coupe)

Le maire consulte alors la commission de sécurité compétente. Cet organe, composé de techniciens, d’experts et d’officiers sapeurs-pompiers,

issus des municipalités, de la préfecture, de la sécurité publique, est chargé de vérifier que les règles de sécurité sont correctement appliquées

dans les ERP et les immeubles de grande hauteur (IGH)

La commission transmet son avis au maire

Le maire délivre alors l’autorisation de réaliser les travaux

L’exploitant avise la mairie de la fin des travaux

Le maire demande la visite de la commission de sécurité

Visite de réception des travaux puis avis de la commission de sécurité relatif à la délivrancede l’autorisation d’ouverture

Le maire prend un arrêté portant autorisation d’ouverture de l’établissement

Contrôle de la légalité de l’acte par le Préfet