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MÉMOIRE
PRÉSENTÉ À LA COMMISSION SUR L’AVENIR DE L’AGRICULTURE
ET DE L’AGROALIMENTAIRE QUÉBÉCOIS
PAR SYLVIE BEAUDOIN, DIRECTRICE GÉNÉRALE
FROMAGERIE PERRON
MAI 2007
TABLE DES MATIÈRES PAGE
1. BREF HISTORIQUE DE L’ENTREPRISE 3 2. INTRODUCTION 4-5 3. QUELQUES FAITS 6 RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT 6 4. DES DONNÉES QUI EN DISENT LONG 6 5. LE MARCHÉ CANADIEN 7 6. NORMES À RESPECTER 7 7. LES IMPORTATIONS 7-8 8. LES 4 PLUS GRANDS DÉTAILLANTS 7-8 9. LA TRANSFORMATION EN RÉGION 9 10. OUVERTURE SUR LE MONDE 9 11. LES INTRANTS 10 12. LES SOLUTIONS 10 13. CONCLUSION 10 14. ANNEXE 11
VENTES À L’EXPORTATION AU COURS DE 10 DERNIÈRES ANNÉES 11
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BREF HISTORIQUE DE L’ENTREPRISE Fondée en 1890, La Fromagerie Perron s’avère la plus ancienne entreprise fromagère au
Québec. Fière de ses 117 ans d’histoire, elle se distingue par la production d’un cheddar
de maturation, qu’elle exporte en partie, encore aujourd’hui vers le Royaume-Uni et ce
depuis 1895, un fait unique au Canada.
Notre mission était de fabriquer le meilleur cheddar de maturation au monde et nous
avons réussi. Fort de cette réussite, il nous a été possible d’exporter notre fromage
comme vocation et nous l’avons réussi, même au pays des plus grands amateurs de
cheddar de maturation au monde.
Toutefois, la situation a bien changée et nos exportations de cheddar ne cessent de
décroître année après année en dépit du fait que nous faisons toujours le même cheddar
de grande qualité. De plus, depuis 2003, suite aux mesures imposées au Canada par
l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les exportations au moyen d’une classe
spéciale de lait au prix mondial ne sont plus autorisées.
333 - 3 -1 3
4
Le marché domestique est trop petit pour écouler tous les produits que nous avions
l’habitude de faire et qui ont fait, jusqu'à date, notre force comme entreprise et la fierté du
Québec depuis 1895. Quoique nous aimerions pouvoir continuer dans cette veine, il ne
reste que deux solutions possibles et les deux ne sont pas envisagées. La première serait
de fabriquer du fromage d’exportation avec du lait provenant de fermes qui ne font pas
partie du système de lait domestique, mais cette solution n’est pas envisagée par nos amis
producteurs. La deuxième serait d’importer notre savoir faire dans un autre pays mais on
ne le considère pas à date. On se pose tout de même la question : où se situe la logique
lorsqu’une entreprise se doit de construire une usine outre ses frontières pour avoir la
possibilité de vendre ses produits sur les marchés mondiaux?
On est donc en train de changer tranquillement de vocation parce qu’on n’a pas d’autres
choix.
Dans ce contexte, on aimerait vous parler de deux fléaux qui affectent notre région et
notre avenir et pour lesquels nous aurions avantage à agir dans les plus brefs délais.
Le premier est la vente de produits d’imitation de fromage à base de soya que les
commerces de restauration utilisent pour remplacer une grande partie du fromage sur les
pizzas et dans les poutines. Plusieurs vendeurs de pizzas fraiches et vendeurs de poutines
coupent leurs achats de fromages pour les remplacer par des imitations à base de soya.
444 - 4 -1 4
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Nous savons que la recommandation des vendeurs de soya est de couper jusqu'à 50% du
fromage sur la pizza et au moins 50% dans les poutines. Selon le Conseil des industriels
laitiers du Québec, la fabrication et la mise en marché de ces produits sont illégales selon
le Règlement sur les succédanés sur les produits laitiers. Ces produits, non seulement
baissent nos ventes mais encore davantage les producteurs parce que comme le gras
laitiers est remplacé par du gras végétal, chaque kilo vendu, enlève directement du quota
à la ferme.
L’autre fléau est la fabrication et la vente de fromage à la ferme par l’entremise de
fromageries mobiles. Des fromagers itinérants fabriquent du fromage à la ferme avec du
lait hors quota et ce fromage est souvent vendu illégalement au public. Encore une fois
ces pratiques affectent autant la vente de fromage des transformateurs que le quota du
producteur sans compter qu’il est souvent fabriqué dans des conditions qui rendent le
produit potentiellement dangereux.
555 - 5 -1 5
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QUELQUES FAITS RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT Depuis une restructuration amorcée au début des années 2000, Fromagerie Perron a
beaucoup investit en recherche et développement afin de répondre à la demande d’un
marché devenu de plus en plus concurrentiel. Nous avons comme mission de fabriquer
des fromages d’excellence en favorisant le développement de l’entreprise dans le respect
de notre clientèle tout en maintenant de hauts standards de qualité.
Maintenir des hauts standard de qualité ne doit pas signifier payer plus cher pour les
ingrédients qui entrent dans la fabrication de nos produits s’il est possible de faire
autrement.
DES DONNÉES QUI EN DISENT LONG
Population mondiale
6 milliards et les frontières à l’exportation sont fermées pour combien de temps?
Population canadienne
30 millions et marché mature
666 - 6 -1 6
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LE MARCHÉ CANADIEN
Il ne faut pas croire que nous négligions le marché canadien, bien au contraire le but
premier de notre entreprise est d’accéder à ce marché. Mais il est tout aussi difficile
d’accès qu’il est possible d’exporter.
Même si nos produits sont disponibles dans certaines provinces nous devons composer
avec la concurrence de certains transformateurs des autres provinces qui eux sont régis
par des lois provinciales qui les avantagent.
NORMES À RESPECTER
Nous avons mené de front plusieurs dossiers pour la mise en marché de nos produits. En
recherche et développement, nous avons à cœur depuis toujours, le dossier qui traite des
normes de salubrité et de sécurité alimentaire. C’est pourquoi depuis 3 ans nous avons
pris le tournant HACCP afin d’atteindre les normes de qualité et de salubrité contrôlées
exigées par l’Agence Canadienne des Aliments et le Ministère de l’Agriculture des
Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.
LES IMPORTATIONS
En regard des importations qui sont en constante croissance au Canada, est-ce que les
normes canadiennes et québécoises en matière d’étiquetage, de salubrité et de sécurité
alimentaire sont toujours respectées? La réponse est non. Nous sommes obligés
777 - 7 -1 7
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constamment de concurrencer sur notre propre territoire avec des produits qui ne
rencontrent pas nos normes. Il faudrait s’assurer qu’on respecte nos lois, parce qu’à date,
on ne vit pas dans une mise en marché ordonnée.
(Voir ci-dessous les données émises par le MAECI) Ministère des Affaires Étrangères et
Commerce International Canada contrôle à l’exportation et l’importation
Le contingent tarifaire pour le fromage est fixé à 20 411 866 kg par année. Aux termes de
l’accord conclu entre le Canada et l’Union européenne (UE) en décembre 1995, 66% du
contingent peut être importé de l’UE (Union Européenne) et 34% d’autres sources. Des
licences d’importation ont été délivrées à l’égard de 29 411 866 kg de fromage. Des
licences supplémentaires d’importation à d’autres fins visaient 1 038 579.
Référence : Document gouvernemental (Mise à jour le 3 août 2006)
www.international.gc.ca
LES 4 PLUS GRANDS DÉTAILLANTS Il est difficile pour un transformateur québécois d’accéder au marché des grandes
surfaces mais surtout de conserver et de développer l’accès aux tablettes de notre marque
nationale.
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Perron souscrit entièrement à la demande de l’Alliance des transformateurs en
agroalimentaire (ALTA) de transférer TRANSAQ au Ministère du Développement
économique, de l’Innovation et de l’Exportation. Ce serait tellement plus logique et plus
approprié de participer aux politiques économiques plutôt qu’à l’intérieur d’un cadre de
politiques agricoles où la transformation y figurerait par extension seulement.
LA TRANSFORMATION EN RÉGION Quels avantages retirons-nous de la transformation centralisée près des marchés mais loin
de la matière première? Dans le passé les entreprises se sont rapprochées des marchés
urbains pour être plus près des consommateurs au détriment de la transformation en
région. Aujourd’hui nos régions se meurent. Nous devons reprendre en mains notre
équilibre. De plus, la transformation en région favorisera l’émergence du terroir.
Nous devons absolument trouver et mettre en place une politique incitative qui favorise le
développement en région.
OUVERTURE SUR LE MONDE Puisque nous devons composer maintenant avec la mondialisation des marchés, il faudra
dans le futur penser croissance et développement en s’ouvrant aux pays émergents et
reconnaître pour ce qu’ils sont, des concepts qui ont du sens pour eux et non pour nous
comme la question de commerce équitable qui n’a pas vraiment de sens si on l’applique
dans un pays membre du G7.
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LES INTRANTS Avec la mondialisation des marchés les pays importateurs bénéficient de prix avantageux
lorsqu’ils utilisent des intrants pour la fabrication de leur produit. Contrairement au
marché québécois désavantagé parce que les opportunités d’approvisionnement à
moindres coût sont difficiles d’accès. La force du dollar canadien, la législation
québécoise, le manque d’accès à un marché des intrants à des prix moins élevés et les
coûts de la matière première défavorisent nos entreprises.
LES SOLUTIONS Nous n’avons pas de solutions miracles à proposer. Il faudra une volonté politique de
changer les choses. Cependant, nous croyons qu’un support financier en matière de
promotion ainsi qu’une révision de la législation déjà existante (voir intrants) pourraient
faire en sorte que chacun puisse y trouver son compte.
CONCLUSION Il va de soi que les énoncés de ce document concernent le produit que nous connaissons
le mieux « le fromage » même si la problématique demeure la même à peu de choses près
pour l’ensemble de l’agriculture et de l’agroalimentaire. De plus, nous tenons à préciser
que notre intervention n’a pas pour but de changer les lois existantes au détriment des
producteurs ou des transformateurs mais de mettre en lumière certaines iniquités et de
sensibiliser nos gouvernements pour qu’ils fassent en sorte que la situation s’améliore et
que chacun producteurs et ou transformateurs agroalimentaire y trouvent son compte.
101010 - 10 -1 10
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ANNEXE
VENTES À L’EXPORTATION AU COURS DES 10 DERNIÈRES ANNÉES
(EXPLICATIONS)
Exportations Royaume-Uni
0
200400
600
800
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Années
Qua
ntité
en to
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étriq
ues
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