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9 Etude réalisée dans le cadre des opérations tle Service public du BRGM 2001-EAU-513 P. Maget, E. Equilbey juin 2001 BRGM/RP-SlOOl-FR

P. E. Equilbey - BRGM

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Etude réalisée dans le cadre des opérations tle Service public du BRGM 2001-EAU-513

P. Maget, E. Equilbey

juin 2001 BRGM/RP-SlOOl-FR

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Pollution diffuse : autoroute A 13, Maison Brûlée-Bourneville (27)

Mots clés : Aquifère crayeux, Vulnérabilité, Bétoires, Autoroute, Rejet, Rejet routier, Normes, Polltition routièrc, Pollution diffuse, MES, DCO, Chlore, Zinc, Plomb, Hydrocarbttres totaux, Pollution accidentelle, Filtre à sable, Bassin de rétention, AEP, Suivi, Réseau qualité, Centrale automatisée, Roumois, Eure.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

Maget P., Eqtiilbey E. (2001) - Contrôle de la pollution diffuse liée aux rejets des eaux pluviales. Autoroute A- 13, tronçon Maison Brûlée-Bourneville (Eure). Avis liytliagéologique préliminaire. BRGM/RP-5 1001-FR, 4 1 p.. 1 fig., l ann.

O UllGhl. 2001, cc documcnt ne pcut 2.w reproduit çn totnlili ou eii pnriic sans I’nuiorisûtios cxpressc clu BRGM

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a S.A.P.N. procède à l’élargissement de l’autoroute A-13 à 2 x 3 voies, sur le tronçon <<Maison brûlée - Bourneville ». Le projet actuel aboutit à la réduction de

80 9% d’une pollution chronique type, ce qui correspond aux objectifs réglementaires, mais la DDAF souhaiterait un renforcement des mesures destinées à réduire la pollution et des mesures en continu sur tous les paramètres susceptibles d’être apportés par les eaux drainées, en raison du contexte hydrogéologique (craie karstique, bétoires, vitesses de circulation souterraine élevées) et de la proximité de nombreux captages d’eau potable.

Dans le cadre de l’appui à la Police des Eaux souterraines, la DDAF de l’Eure a demandé au BRGM, Service Géologique Régional de Haute-Normandie, de participer à une réunion entre les Services de I’Etat, la S.A.P.N. et son maître d’ceuvre, de rendre un avis technique à l’issue de la réunion sur les propositions envisagées et enfin d’apporter sa contribution sur les techniques de traitement et sur les dispositifs de surveillance en continu des paramètres retenus.

Spécifions que l’avis demandé ne concerne que les risques de pollution G chronique x

(ou diffuse) et non les pollutions accidentelles, que le projet a fait l’objet d’une expertise technique par le Bureau d’étude GAUDRIOT GEOTHERMA de Chartres et que cette expertise a reçu déjà un avis de I’tiydrogéologue agréé - M. Grière- vis-à-vis de la protection des captages d’eau potable.

Lors de la réunion du 24 janvier 2001, il n’a été abordé que le problème de la pollution diffuse liée aux rejets d’eaux pluviales. Les documents préalablement transmis au BRGM ne concernaient que cette partie. En absence de la connaissance des différents documents hydrogéologiques ayant servi à évaluer la vulnérabilité du milieu aquifère patrimonial et à assurer la protection des captages d’eau, le BRGM ne peut que formuler un avis technique de principe et les diverses appréciations, recommandations préconisées sur les points de rejet, restent sujettes en caution, tant qu’elles n’auront pu être réintégrées dans la globalité du présent dossier.

De l’examen des documents et surtout des échanges de discussion sur les aménagements prévoir pour limiter la pollution chronique, un certain nombre de considérations qui

devraient découler naturellement des aménagements de protection contre les pollutions accidentelles semblent absentes et laissent perplexes le Service Géologique Régional de Haute-Normandie.

Les dispositifs de suivi de la pollulion chronique par réalisation de mesures en continus sont en voie d‘émergence technologique mais les rares équipements opérationnels restent limités à un nombre de paramètres très restreints e l ne permettent d’automatiser qu’encore très partiellement le suivi et le contrôle des pollutions chroniques.

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Seules les zones aquiferes en relation avec les captages ont fait l'objet d'un avis hydrogéologique sur la pertinence du projet. Pour cles usages moins sensibles, l'impact limité du projet sur I'aquifere crayeux, déterminé par Gaudriot Géotherma, reste 3 confirmer pour garantir une protection suffisante de la ressource patrimoniale aquifère.

Toutes ces considérations amènent le BRGM Zi se limiter 3 ne donner que des éléments partiels de réponses et de pistes de travail 3 explorer, tout en se réservant de formuler un avis tranché hydrogéologique sur la pertinence technique dudit projet d'élargissement de l'A-13.

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Sommaire

1 . Introduction ................................................................................................................ 7

2 . Conditions de I'intervention du BRGM ................................................................... 9

2.1. Documents signalés ................................................................................................... 9

2.2. Bases de travail .......................................................................................................... 9

3 . Réunion du 24 janvier 2001 ..................................................................................... 1 1

3.1. Participants .............................................................................................................. 11

3.2. Déroulement de la réunion ...................................................................................... 11

3.2.1. Paramètres i analyser ................................................................................... 11 3.2.2. Ecltantillons .................................................................................................. 12 3.2.3. Rythme des prelevements ............................................................................. 13 3.2.4. Critères de calcul des charges ....................................................................... 13 3.2.5. Normes de rejet ............................................................................................. 14 3.2.6. Analyse des points de rejet ........................................................................... 16

..

4 . Avis et recommandations du BRGM ...................................................................... 19

4.1. Points de rejet .......................................................................................................... 19

4.2. Paramètres ............................................................................................................... 20

. . . . 4.3. Dispositifs de suivi en continu ................................................................................ 20

5 . Conclusion ................................................................................................................. 23

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Liste des illustrations

Fig. 1 - Autoroute A13 : tronçon Maison Brûlée-Bourneville ......................................... 8

Ann. 1 -Brochures diverses relatives au matériel de suivi in sitrr de la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines ..................................................... 25

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1. Introduction

a S.A.P.N. procède à l’élargissement de l’autoroute A-13 à 2 x 3 voies, sur le tronçon «Maison brûlée - Bourneville >> (fig. 1). Le projet actuel aboutit à la

réduction de 80 % d’une pollution chronique type, ce qui correspond aux objectifs réglementaires.

En raison du contexte hydrogéologique (craie karstique, bétoires, vitesses de circulation souterraine élevées) et de la proximité de nombreux captages d’eau potable, la DDAF de l’Eure souhaiterait un renforcement des mesures destinées à réduire la pollution et des mesures en continu sur tous les paramètres susceptibles d’être apportés par les eaux drainées.

il est important de souligner que ces rejets concernent la pollution <<chronique >> et non accidentelle, par déversement d’un produit lors d’un accident. Ce deuxième type de pollution a déjà été considéré et toutes les mesures d’intervention sont mises au point.

Une réunion fut organisée par la DDAF le 24 janvier 2001 entre tous les partenaires du projet pour l’élaboration des normes de rejet avant infiltration rapide pour les eaux pluviales de ce tronçon d’autoroute, d’une part pour le niveau de base (au rejet brut ou h l’entrée des bassins), d’autre part ?i la sortie des bassins.

Dans le cadre de l’appui à la Police des eaux souterraines, la DDAF, par son courrier du 16 janvier 2001, a demandé au BRGM de participer à cette réunion et apporter sa contribution sur les techniques de traitement et sur les dispositifs de surveillance en continu des paramètres retenus.

Ce rapport présente donc :

- le compte rendu détaillé de la réunion du 24 janvier 2001,

- l’avis de principe du BRGM sur les mesures proposées sur la base des documents fournis.

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Fig. 1 - Arrtoroute AI3 : tronçon Maison Bnîlée-Bourneville : carte à I'éclielle 2 112.50 000.

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2. Conditions d e l’intervention du BRGM

2.1. DOCUMENTS SIGNAL&

- Rapport d’incidence de la S.A.P.N. :

- Première version transmise partiellement au BRGM par télécopie

- Dernière version vue lors de la réunion du 24 janvier.

- Expertise technique Cabinet Gaudriot (document non disponible)

- Avis de I’Hydrogéologue agréé départemental - M. Grière (document non disponible).

(les documents cartographiques sont difficilement lisibles).

2.2. BASES DE TRAVAIL

Les bases de l’avis demandé sont les suivantes :

-les rejets concernent l’élargissement de l’autoroute de 2 x 2 i 2 x 3 voies ; les autorisations accordées antérieurement ne sont pas remises en cause. Ce point a été souligné en réunion ;

- les rejets concernent les risques de pollution <<chronique >> (ou diffuse) et non les pollutions accidentelles qui ont été traitées précédemment, comme cela a été clairement rappelé en réunion ;

- le projet a fait l’objet d’une expertise technique par le Bureüu d’étude Gaudriot de Chartres ;

- cette expertise a reçu déjà un avis de l’hydrogéologue agréé désigné - M. Grière - vis- à-vis de la protection des captages d‘eau potable. Le rapport d’incidence de la S.A.P.N. a été modifié en conséquence.

N’ayant pas eu connaissance de l’ensemble des documents caractérisant le contexte hydrogéologique, notamment vis-à-vis de la vulnérabilité de l’aquifere crayeux, tous les avis formulés par le BRGM restent des recommandations de principe et pourraient être remis en question par une analyse complète de l’ensemble des documents hydrogéologiques existants.

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3. Réunion du 24 janvier 2001

3.1. PARTICIPANTS

I

DDAF : DDASS : DDE : DIREN (SEMA) : S.A.P.N. : SCETAUROUTE : INGEROP : SERSAEP : BRGM :

M. Leconte, T. Grignoux ? D. Bunel M. Lefebvre E. Primaut J. Deroin, S. Marty-le-Ridant S. Pradon G. Gatimei D. Leino, J. Meslin Ph. Maget

3.2. &ROULEMENT DE LA &UNION

Le débat est classé dans ce compte-rendu en plusieurs parties : - paramètres ii analyser, échantillons et prélèvements,

- critères de calcul et normes de rejet, - analyse des points de rejet.

3.2.1. Paramètres a analyser

On SC réferera au décret 89-3 qui définit les normes qualité pour l’eau potable (cf. fiche remise par la DDASS) ; mais tons les paramètres envisagés ne paraissent pas sur cette liste.

O Matières en suspension (MES) : à prendre en considération.

0 Demande en Oxygène (D.C.0) : il donne une image de la teneur en matière organique due à l’instabilité des talus neufs.

0 Chionires : ils sont utilisés pour le salage, uniquement sous forme NaCI.

II n’est pas utilisé d’urée. Les doses appliquées sont de : 25 E/m’ en curatir,

10 g/m2 en préventif.

O Hydrocarbures : oui, pris globalenient, sans distinction (hydrocarbures totaux)

O Hydrocarbures polycycliques (1I.A.P.) : ils sont issus de gaz brûlés.

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On ne connaît pas de valeur d’entrée. Les calculs ne sont pas possibles, mais In S.A.P.N. s’engage à ce qu’ils soient absents des rejets.

* Métaux :

-Cadmium : il est présent dans les pneumatiques et les glissières de sécurité. Ces dernières tendent il disparaître au profit de murs de béton. Mais on ne connaît pas les normes admissibles, ni les valeurs d’entrée générée par un trafic.

- Zinc : il est également présent dans les glissières de sécurité.

- Chrome : il est cité dans l’étude Gaudriot, mais on ne connaît pas de norme d’entrée.

- Plomb : présent dans le carburant N super », il tend à diminuer suite au remplacement

*Azote :

de celui-ci par du << sans plomb ».

sous forme de nitrates.

II ne peut être lié qu’à l’environnement, pas à l’autoroute. Les eaux des sommets de talus sont drainées par des caniveaux distincts qui débouchent dans le milieu naturel. Elles ne sont pas mélangées avec celles de l’autoroute. On peut considérer les nitrates dans un contrôle au départ, et non comme paramètre à suivre.

*Produits phytosanitaires : il n’y a pas de terre-plein central justifiant un traitement : ils ne sont plus utilisés, même au pied des glissières existantes. Les solutions employées sont d’abord le choix des essences (vis-à-vis des chardons, par exemple) et le fauchage.

*Agents de surface : if s’agit de détergents ; ils ne sont pas concernés par les rejets de l’autoroute.

Pour les paramètres ii retenir, on différenciera : - ceux qui sont sûrs, produits réclleinent gén6rés par l’autoroute : MES

DCO. cl- Hydrocarbures totaux Mélatrx : Pb, Zn.

- ceux pour lesquels on a un doute, produits pouvant éventuellement être rencontrés : IiAP Métaux : Cd, Cr

NH4’ ~ 0 ~ ’

so4-

3.2.2. Echantilions

Les analyses peuvent &Ire ïitites sur des échantillons d’eau, sur des sédiments.

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Les avis sont contraires :

- pour la DDAF, on doit faire les analyses sur les deux types d’échantillons ;

- pour la DIREN, cela est égaiement nécessaire pour connaître le devenir des boues qui

- pour la DDE, également, au titre d’information auprès des usagers, afin de désamorcer

sont récupérées par curage ;

des critiques éventuelles.

Réponse de ia S.A.P.N. et Scetauroute :

- Cela n’a pas d’intérêt puisque le but est de rechercher des concentrations. Or les sédiments piègent les polluants, les concentrent. Leur analyse ne serait que qualitative ;

- Les produits de curage sont de toutes façons contrôlés avant leur accès aux lieux de stockage ;

- En ce qui concerne I’infonnation, les sociétés seraient d’accord, mais les résultats ne seraient pas mis dans le dossier.

En conclusion, les analyses seront effectuées sur les échantillons d’eau.

3.2.3. Rythme d e s prélèvements

Certains paramètres peuvent être mesurés en continu (comme pour la DCO), les autres à des inonients déterminés, en fonction des périodes sèches et des pluies. La proposition est déjà faite et ne fait pas l’objet d’un débat dans cette réunion. Le mode d’asservissement reste à fixcr.

Chaque sortie de rejet retenu sera équipée d’un préleveur automatique, d’un débitmètre et d’un pluviomètre.

Deux catégories de mesures sont proposées : - rejets 8 et 10 : 6 analyses / an à chaque rejet ;

-rejets 11, 12, 13, 19, 24, 25 : mesures toutes les semaines, en alternance sur chaque bassin.

3.2.4. Critères d e calcul d e s charges

Les charges polluaiitcs (cf. p. 61 et 62 du rapport d‘incidence) sont normalement calculées selon deux critères :

- en fonction du nonibre de voies (ici, passage de 2 x 2 à 2 x 3 voics),

- cn fonction du trafic (passage à 47 000 et 5 1 000 véhicules à l’horizon 2020).

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Le premier n’est pas réaliste (bande d’arrêt d’urgence, bretelles d’échangeur) et le deuxième n’est pas rigoureusement proportionnel. Dans le dossier, l’extrapolation est faite avec le facteur inultiplicatif de 2,55 basé sur le trafic, sans considérer l’augmentation des surfaces, sauf pour la MES.

A partir du flux unitaire (surface, trafic), la S.A.P.N calcule le flux entrant dans les bassins.

En ce qui concerne les normes, les seuils devraient être modifiés en 2002 ; les anciens seuils sont conservés, bien que se soit pénalisant, par exemple par la disparition du carburant avec plomb ou par la suppression des glissières (zinc).

Le rapport d’incidence a pris systématiquement les fourchettes hautes de concentration, par sécurité.

Dans le calcul des concentrations, pour l’occurrence des évènements, il est retenu une pluie de fréquence deux ans, mais après une fréquence de temps sec également de deux ans. Les probabilités des deux évènements se multipliant, la fréquence est donc bien plus faible.

Remarques diverses : - la DDE n’a pu répondrc au BRGM & la question du coefficient d’impeméabiiité du

- pour la S.A.P.N. les surfaces bitumées n’apportent pas, par elles-mêmes, de charge en

- les calculs ont pris en compte les sections où u n seul côté intervient, en divisant le

bitume ;

hydrocarbure ;

trafic par 2.

3.2.5. Normes de rejet

Pour déterminer les nornics aux points de rejet, deux critères ont été considérés dans le rapport d’incidence :

- une valeur << patrimoniale n liée & la ressource actuelle et future. Dans la dernière version du rapport d’incidence, cette valeur a été auginentée partout, par principe de précaution ;

- une valeur <<vulnérabilité x qui tient compte du linéaire entre le point de rejet et le point d’infiltration.

a) Débat

La S.A.P.N. peut garantir un nltattenzerrt sur le flux sortant, mais pas une teneur 6 la sortie. Or il est demandé d’aller plus loin dans les aménagements des rejets afin de réduire les coiiceiitratioris dans dcs cas particuliers ct eii fonction cies futures iiortnes

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(européennes) qui seront probablement plus contraignantes. Des mesures compensatoires (augmentation du volume de bassin, bassin supplémentaire, filtre à sable, ...) réduiraient le flux sortant ; mais pour la S.A.P.N, l’efficacité n’est pas mesurable et l’on ne peut être sûr d’atteindre le seuil fixé en sortie.

a Sur quelle période fixer la norme ? Sur la moyenne de l’année ou sur l’évènement (averse après temps sec) ? La S.A.P.N. ne peut s’engager que pour les moyennes annuelles. Pour certains participants, les événements seraient assimilables il des accidents ; ils seraient traités comme pour une pollution accidentelle où les dispositions sont déjà prévues.

0 A la demande de la DDE de considérer les valeurs de pointe des entrants, la Société répond que cela est impossible, car cela impliquerait des mesures fréquentes, ce qui est trop lourd financièrement. En accord avec la DDAF, on se fixe seulement les normes de rejet.

O La DDE demande un protocole pour l’obtention d’informations entre la S.A.P.N. et les gestionnaires des captages d’eau potable (SERSAEP), afin de mieux maîtriser les contrôles et les effets des dispositifs mis en place. Cette demande semble très lourde pour la S.A.P.N. qui craint en plus une absence d’utilisation des informations. De toutes façons, toutes les données de mesures sont conservées par la Société et inises à disposition pour un usage donné. Mais attention aux mauvaises interprétations : pour les observations faites aux captages, il faudrait tenir compte des autres facteurs intervenant (routes normales, habitations, ...) afin de faire ia part de l’autoroute.

b) Normes retenues

Chaque paramètre a été repris pour voir le décalage entre les normes w atteignables D en pratique et celles législatives.

O MES : norme légale = 25 mdl. norme acceptée par ia Société = 40 mg/i sur la moyenne / an, il 90% ,

pas pour les évènements de pointe.

e DCO : viilcur guide = 30 mdi . norme acceptée = 40 indi. (une mesure compensatoire par oxygénation n’est pas réalisable).

O Chlore : norme = 200 nig/i. Mais ce produit est «accidentel n, dans la mesure où il n’est épandu que dans ilne période de quatre mois ; on ne peut donc considérer une moyenne sur l’année. Connaissant la dose par m2, on peut calculer la concentration moyenne avec la pluviométrie sur les quatre mois d’hiver, et que l’on comparera à In nornic de 200 mg/i.

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Remarques :

-Un des captages d’eau potable a déji enregistré un dépasseinent en chlore.

-La Société peut-elle prévenir les gestionnaires des captages d’eau potable de ses interventions de salage ? Pour elle, l’utilité de cette inforination est douteuse et cela a un coût.

-II n’est pas possible de confiner des rejets de salage, car s’il y a superposition d’évènements accidentels (salages et pluies abondantes), les bassins seraient pleins et ne joueraient pius leur rôle de tampon.

O Hydrocarbures totaux : nonne 1 mg/l (norme de potabilité = 10 pgll). Accord pour 1 mgll en moyenne, avec des pointes i 3 ou 4 mdi . Deux remarques : - les séparateurs industriels ne descendent pas en deçà de 5 mg/l ; il est donc difficile de

faire mieux.

- le seuil de potabilité est déj% dépassé sur deux captages d’eau potable ; l’autoroute n’est donc plus à mettre en cause mais la SA.P.N devra d’autant plus être vigilante sur ce point.

O Métaux lourds : -Plomb : nonne du décret = 50 pg/i (ce seuil devrait être relevé prochainement).

- Zinc : nornie = 5 mg/i. Valeur acceptée = 3 mg/i.

O Pour les autrcs paramètres classés dans les doutes, on ne fixera pas de seuil (cf. tableaux p. 24 i 26 du rapport d’incidence).

Accord pour les événements de pointe.

3.2.6. Analyse d e s points d e rejet

Les rejets sont traités pour tous les points où Ia valeur patrimoniale est de 10 (cj. tableau de la dernière version du rapport d’incidcnce). La section d’autoroute comporte 27 points de rejets.

Sur la dernière version du rapport d’incidence du projet qui tient compte des remarques de l’expertise et de I’liydrogEoiogue agréé :

- les points 1, 2, 4, 6, 9 et 14 sont supprimés ; (les eaux sont renvoyées sur d’autres

- pour les points 17, 23, 26 et 27, les eaux ne sont pas traitées, ces points n’étant pas

- pour tous les points restanls, la S.A.P.N. respectera les noriiies fixées précédeinnient.

Note : I’hydrogEologue agréé -M. Grière- :I déjà donné son avis pour tous les points.

points) ;

situés sur des axes de circulation vers les captages d’cau potable ;

16 BRGM/RP-5 1 O0 1 -FR

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a) Points non traités

Pour tous ces points, il n’y a pas de fossés le long des sections drainées, afin d’éviter des concentrations en sortie d’autoroute en ces points seuls.

- rejet 17 : dans le thalweg,

- rejet 23 : dans une mare, mais qui n’est pas un point d’absorption.

L‘liydrogéologue agréé a demandé un traçage pour s’assurer que ce n’est pas une perte. Ce procédé est incertain, car il suppose que l’on connaît l’exutoire. Le BRGM propose plutôt un remplissage avec suivi de l’évolution du niveau de l’eau, pour évaluer l’imperméabilité du sol ; ceci est possible, étant donné le faible volume de la mare.

La S.A.P.N. envisage un surcreusement pour augmenter la capacité de ce <<tampon ». La mare parait imperméable et il serait dangereux de modifier le substratum au cas où un karst se révèlerait au dessous.

- rejet 26 : le rejet est à caractère diffus. - rejet 27 : il correspond à un très grand linéaire, jusqu’à la Risle.

La DDE signale qu’il existe déjà des problèmes quantitatifs d’évacuation de l’eau et demande un écrêtement. La S.A.P.N. indique la présence d’une mare qui fait office de tampon. L‘apport concentré de la moitié amont de l’autoroute n’apporte qu’un surplus de 4 % (p. 49 du rapport). En mestire compensatoire, la Société propose un élargissement du fossé amont afin d’augmenter l’effet tampon.

b) Points traités

Le principe est de provoquer des temps de séjour suffisants dans les bassins pour obtenir les concentrations fixées. Le moyen est d’augmenter la capacité des bassins existants. Un sépnrateur d’hydrocarbures sera placé &la sorîie de chaque bassin.

Cas particuliers :

-rejet 3 : il n’y a pas de traitement de pollution chronique, mais seulement un écrêtement en cas de pollution accidentelle ;

- rejets 20 et 21 : il n’y a pas de bassins, mais des <(banquettes semi-perméables D, procédé employé couramment lorsque le terrain est assez plat. Cette solution conserve le caractère diffus d’une pollution chronique, mais permet un confinement suffisant pour une intervention rapide en cas de pollution accidentelle, ce dont répond la S.A.P.N.

Pour la DDE, cela est insuffisant, car il y ades bétoires en aval.

- Rcjcts 8 et 10 : ils sont en limite du périmètre de protection rapproctiée des puits des Varras.

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Pollution diffuse : autoroute A 13, Maison Brûlée-Bourneville (27)

L’étanchéité des fossés est assurée par une géomernbrane recouverte de 10 à 15 cm de terre, et localement par du béton. Cette protection est jugée insuffisante, et il est demandé d’augmenter l’épaisseur de terre, afin de diminuer le risque de percement par le renversement d’un poids lourd. L’épaisseur est difficile h fixer, faute d’expérience ; elle sera supérieure à 30 cm.

La Société ne recommande pas de glissières qui seraient plutôt des facteurs de percement.

La DDAF juge intéressant d‘installer un iïltre à sable pour améliorer le traitement des rejets, h titre de repère. Mais il ne faut pas oublier qu’un filtre s’entretient, d’où une légère charge supplémentaire.

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Poflution diffuse : autoroute A13, Maison Erûlée-Bournevi//e (27)

4. Avis et recommandations du BRGM

Le dossier analysé lors de la réunion du 24 janvier comprend deux parties :

- les paramètres i analyser,

- les points de rejet.

4.1. POINTS DE REJET

L‘absence de fossé pour les points a non traités n est acceptable pour la pollution diffuse mais peut poser des problèmes en cas de pollution accidentelle, car on ne voit pas comment contenir un épandage même par une intervention rapide.

Pour le point 23, le BRGM propose un contrôle d’absorption de la mare citée. En cas de résultat positif, ce point devra entrer dans la catégorie des points traités. Le BRGM n’est pas favorable au sur-creusement de cette mare.

Pour les points 20 et 21, les <(banquettes semi-pennéables n sont un procédé employé couramment lorsque le terrain est assez plat pour conserver le caractère diffus d’une pollution chronique. Le BRGM donnerait son accord pour ce procédé si l’on est sûr d’une intervention rapide en cas de pollution accidentelle, mais ii condition que l’on ait pas de bétoires en aval (ce qui ne semble pas le cas, selon la DDE).

- Rejets 8 et 10 situés en limite du périmètre de protection rapprocliée des puits des Varras.

L’étanchéité des fossés par une géomeinbrane recouverte de 10 i 15 cm de tcrre et localement par du béton n’est pas jugée suffisante ; il est demandé d’augmenter l’épaisseur de terre pour palier au risque de percement par le renversement d‘un poids lourd. Le filtre à sable prbconisé par la DDAF, destiné ?I améliorer le traitement des rejets, est bien sûr une solution prudente. La S.A.P.N. doute de son efficacité qui n’est pas chiffrabible, ce i quoi le BRGM ne peut précisément répondre; mais ce serait l’occasion de tester ce procédé par un <<pilote ». La filtration sur sable reste une des techniques de base de traitement des eaux de rejets routiers en milieu naturel, en association avec un bassin de rétention et un déstiuilcur.

Un groupe de travail <( filtres à sables D mène actueilemcnt des études sur ce sujet, pour notamment le compte de l’Agence de l’Eau Seine-Nonnandie.

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4.2. PARAMÈTRES

Le BRGM n’a pas de remarques h formuler sur ce domaine, puisque la liste des paramètres et les teneurs limites sont normalisées. L’accord a été obtenu h l’issue de la réunion avec la Société d’autoroute et son Maître d’oeuvre.

Deux aspects sont cependant à préciser : qui fait les prélèvements et qui fait les analyses ?

L’objectif final des mesures préconisées est la protection des captages d’eau potable que contrôle la DDASS. 11 paraît alors logique que le Laboratoire départemental de l’Eure soit chargé des prélèvements et des analyses afin que les résultats soient homogènes avec ceux acquis sur les captages d’eau potable et afin d’éviter tout doute sur la représentativité des résultats relatifs aux échantillons prélevés sur les rejets.

Les modalités de prélèvement (fréquence, périodes) restent il fixer avec la S.A.P.N.

4.3. DISPOSITIFS DE SUIVI EN CONTINU

Des dispositifs de suivi de la qualité chimique des eaux in situ sont iictuellement en phase d‘émergence sur le marché commercial grâce à la mise au point technologique de nouveaux capteurs. Ces dispositifs d’acquisition numérique par centrale automatisée pluri-paramètres ne concernent pour l’instant qu’un nombre de paramètres pliysiques et chimiques réduits.

Si un certain nombre de capteur de mesure in situ, mis au point il y a quelques années déjh (température, conductivité...), co~nmencent h montrer une fiabilité certaine avérée, les capteurs plus récents (turbidité, nitrates) sortent tout juste des pliases expérimentales de Reclierclie et Développement et leur fiabilité pourrait encore présenter des ajustements après analyse en retour d’applications concrètes sur le terrain.

Les capteurs opérationnels concernent (liste non exhaustive) :

- la température,

- la conductivité,

- le pH,

- le potentiel Redox,

- la turbidité,

- l’oxygène dissous,

- les nitrates,

- les ions ammoniuin.

Un certain nombre de brochure commerciale sur ces produits ont été ,joints en annexe 1.

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Une sonde in situ des mesures en chlorures est au moins en phase expérimentale avancée et pourrait sortir prochainement (si pas déjà commercialisé).

Ces paramètres pouvant être suivis en continu ne correspondent pas aux besoins les sensibles du projet, tout au plus aux paramètres plus secondaires (oxygène, conductivité).

L’installation de ces équipements sur ie terrain demande une période de calage sur le terrain (quelques semaines ?i quelques mois en général) avant que la courbe de restitution puisse être validée.

Dans le cadre des aménagements pour les pollutions diffuses, il existe aussi des dispositifs de monitoring pour les bassins de rétention, bassins d’orages, gestion des volumes, de flux d’entrée, sortie, etc.

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5. Conclusion

ans le cadre de l’appui i la Police des eaux souterraines, la DDAF de l’Eure a demandé au BRGM, Service géologique régional de Haute-Normandie, son appui

technique pour l’instruction du dossier d’impact relative i l’élargissement de l’autoroute A-13 à 2 x 3 voies, sur le tronçon <<Maison Brûlée-Bourneviile ».

L‘intervention souiiaitée concerne uniquement l’aspect de la définition des aménagements i prévoir relativement aux rejets dans le milieu naturel sur la thématique pollution diffuse, l’aspect pollution accidentelle ayant déjà été traité. Le contexte fiydrogéologique sensible (craie karstique, bétoires, vitesses de circulation souterraine élevées) et de la proximité de plusieurs captages d’eau potable en aval impose en effet que soit étudié minutieusement les conditions de rejets dans le milieu naturel.

L‘intervention du BRGM a constitué à participer ii une réunion entre les Services de l’État, la S.A.P.N. el son Maître d’oruvre, de rendre un avis technique à l’issue de la réunion sur les propositions envisagées et enfin d’apporter sa contribution sur les techniques de traitement et sur les dispositifs de surveillance en continu des paramètres retenus.

En absence de la connaissance des différents documents hydrogéologiques ayant servi à évaluer la vulnérabilité di1 milieu aquifere patrimonial et à assurer la protection des captages d’eau, le BRGM ne peut que formuler un avis technique de principe et les diverses appréciations, recommandations préconisées sur les points de rejet, restent sujettes i caution, tant qu’elles n’auront pu être réintégrées dans la globalité du présent dossier.

Par contre, l’examen des documents et surtout des échanges de discussion sur les aménagements i prévoir pour limiier la poliution chronique, un certain nombre de considérations qui devraient découler naturellement des ainénagements de protection contre les pollutions accidentelles semblent absentes et laissent perplexe le Service géologique régional de Ilaute-Normandie.

Les dispositifs de suivi de la pollution chronique par réalisation de niesures en continus sont en voie d’émergence technologique mais les rares équipements opérationnels restent limités i un nombre de paramètres très restreints et ne permetient d‘automatiser qu’encore très partiellement le suivi et le contrôle des pollutions chroniques. Pour I’cssentkl des paramètres 2I suivre (MES, DCO, Hydrocarbures Totaux, Clilorures, Plomb, Zinc), il n’existe pas de capteur in situ de mesures en continu permettant de renforcer le suivi ; les mesures de suivi resteront pour l’essentiel ponctuelles.

Seules les zones aquifères en relation avec les captages ont fait l’objet d’un avis Iiydrogéologique sur la pertinence du projet. Pour des usages moins sensibles, l’impact limité du projct sur l’aquifère crayeux, déterminé par Gaudriot Géothenna, reste 2I confirmer pour garantir une protection suîîisante de In ressource patriinoninle aquiîère.

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Toutes ces considérations amènent le BRGM à se limiter à ne donner que dcs éléments pnrtiels de réponses et de pistes de travail A explorer, tout en se réservant de forniuler un avis tranclié hydrogéologique sur la pertinence technique dudit projet d‘élargissement de I’A13.

Les dispositifs envisagés dans te rapport d’incidence intégrant les remarques, suggestions émises en réunion semblent dans l’ensemble satisfaisantes et n’amènent h ne formuler que quelques remarques techniques près sur certains points de rejets, traités en détail dans le chapitre 4.1

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ANNEXE 1

Brochures diverses relatives au matériel de suivi in situ

de la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines

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