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P.09 MIEUX VIVRE ENSEMBLE SUR LES TERRITOIRES P.13 EXPLOITANTS : ARRÊTS MALADIE INDEMNISÉS P.30 ET LE MEILLEUR PAYSAGISTE EST… Trouvez d’autres articles et photos sur www.lebimsa.fr Mensuel / Novembre 2013 138 ACCÉDER À UN EMPLOI DURABLE

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ACCéDER à UNEMPLOI DURABLE

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Le 3 octobre, le conseil d’administration de la caisse centrale de la MSA, en conclusion des travaux engagés par la commission de la stratégie institutionnelle, présidée par le premier vice-président Jean–François Belliard, a adopté une importante résolution qui précise les lignes direc-

trices de son action pour répondre à l’important défi que constitue la baisse tendancielle de son activité liée à la diminution du nombre d’exploitants.

Dans la continuité du plan Ambitions 2015 voté par l’assemblée générale de 2011, cette résolution témoigne d’une volonté de trouver des relais de croissance, dont je me félicite.Je m’en félicite, tout d’abord, parce que cette résolution porte la marque d’un refus du fatalisme et d’une capacité à regarder en face la réalité des évolutions, ce qui nous fait honneur. Je m’en félicite également, parce qu’elle montre une grande confiance dans notre capacité à positionner la MSA auprès de nos parte-naires comme un opérateur de référence, que ce soit dans la gestion de l’assurance obligatoire ou complémentaire, la promotion d’une offre de prévention du vieil-lissement, la conception et la déclinaison d’actions de développement sanitaire et social sur les territoires ruraux ou l’organisation d’un accueil de proximité interrégime. Je m’en félicite enfin, parce qu’elle fait consensus entre toutes les composantes de l’institution et que cette force est le gage des succès à venir.Dans cette perspective, la MSA s’oblige naturellement à un devoir d’excellence et à une obligation de résultat. C’est ainsi que, dans les mois qui viennent, l’accueil et la prise en charge des bénéficiaires Amexa et Atexa précédemment affiliés chez les assureurs, comme la mise en place du nouveau régime d’indemnités journalières maladie pour les exploitants agricoles, sont deux chantiers importants et complexes qui doivent mobiliser toute notre attention et notre savoir-faire. Nul doute, en effet, que notre capacité à les mener à bonne fin sera observée avec la plus grande attention par les pouvoirs publics et que la réussite pourrait ouvrir la porte à d’autres perspectives de développement.

Gérard PelhâtePrésident de la MSA

Un refus du fatalisme et une capacité à regarder en face la réalité des évolutions”

Caisse centrale de la Mutualité sociale agricoleLes Mercuriales - 40, rue Jean-Jaurès - 93547 Bagnolet CedexTél. : 01 41 63 77 77 – www.msa.frLe Bimsa : dépôt légal à parutionCPPAP : 1016 M 05851 – ISSN : 1298-9401Directeur de la publication : Michel BraultComité d’orientation : Gérard Pelhâte ; Claudine Faure ; Robert Caldayroux ; Didier Cuniac ; Anne Gautier ; Rémy Guilleux ; Dominique Marmier ; éric Van Daele ; André RicardRédacteur en chef : Gildas BelletRédacteur en chef adjoint : Franck RozéRédacteurs : ève Dusaussoy ; Christophe Gatschiné ; Jérémy LemièreSecrétaire de rédaction : Anne Pichot de la MarandaisMaquettistes : Stéphane Frit ; Delphine LevasseurConception : agence MeaningsAdministration et abonnements : Marie-Christine Feugueur Tél. : 01 41 63 73 31Imprimé sur du papier recyclé par : Imaye Graphic - 96, boulevard Henri-Becquerel - ZI des Touches - BP 2159 - 53021 Laval cedex 9Couverture : Christophe Gatschiné/Le Bimsaédito : Luc Pérénom/CCMSA Image

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ACTUALITÉS ……………………04-08Du nouveau dans les régions et dans notre environnement social et agricole.

TERRITOIRES …………………09-12Remue-méninges chez les seniors.

ENJEUX………………………………13-14 Exploitants : arrêts maladie indemnisés.

DOSSIER ……………………15-23 ACCÉDER À UN EMPLOI DURABLEL’insertion par l’activité économique offre la possibilité aux personnes les plus en difficulté de reprendre pied dans le monde du travail grâce à un accompagnement social et professionnel. La MSA a créé diverses structures d’insertion par l’activité économique regroupées au sein de Laser emploi. Explications et reportages.

FOCUS ………………………………24-25Une approche différenciée.

RENCONTRES ………………26-33 Élevage : sécuriser les interventions.L’INMA ne retient pas son souffle.Et le meilleur paysagiste est…Un temps fort pour les aidants.

EN IMAGES ………………………34-35Challenge Esat 2013.

UNIQUEMENT SUR NOTRE SITE :reportage dans la Creuse sur le groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification du Limousinwww.lebimsa.fr

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Île-de-France /

Marpa-crèche : une pierre deux coupsPremière pierre posée pour la Maison d’accueil rurale pour personnes âgées (Marpa) Vexin-Val de Seine. Un événement qui s’est déroulé le 25 octobre dernier à Vétheuil et en présence, entre autres, de Jean-Noël Chavanne, secrétaire général de la préfecture du Val-d’Oise, de Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Île-de-France ou encore du président de la MSA Île-de-France, Bruno Bahin. Cette nouvelle Marpa vient s’ajouter aux 178 maisons d’accueil déjà mises en place sur le territoire, avec une

particularité supplémentaire : elle est accolée à une crèche. Un lieu inter-générationnel innovant et couvrant deux problématiques territoriales : répondre à la perte d’autonomie des personnes âgées et leur offrir un lieu de vie de type « familial » proche de leur environnement initial, et rendre attractif le territoire aux jeunes couples, favoriser leur ins-tallation en créant des services de proximité, notamment un service d’accueil petite enfance. La structure proposera une crèche de 16 places et une

Marpa pouvant accueillir jusqu’à 24 résidents. Pour renforcer le « vivre ensemble » des âges, des animations partagées seront orga-nisées et l’utilisation de certains locaux (cuisine, buanderie, etc.) sera commune. Le projet, imaginé en 2006, s’est appuyé sur une étude au près de 175 personnes de plus de 70 ans et de 60 familles ayant au moins un enfant de moins de trois ans. Un travail en amont conséquent qui devrait être récompensé lors de l’ouverture de l’établissement prévue en janvier 2015. —

Pyrénées-Orientales /

50 ans de sOlidarité Gestionnaire d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux, l’association Joseph Sauvy a été créée il y a 50 ans tout ronds par la MSA des Pyrénées-Orientales − actuelle MSA Grand Sud − et la fédération des caisses locales des assurances mutuelles agricoles (Groupama Sud), pour pallier les carences qui existaient, en milieu rural mais pas seulement, en matière de prise en charge des personnes fragilisées et en difficulté. Aujourd’hui, l’association, qui s’est orientée vers le service à la personne et l’aide à domicile, compte 1 100 salariés. En savoir plus : www.association-sauvy.fr

lOire-atlantique – Vendée /

aÎnés : des actiOns cOncertées La MSA Loire-Atlantique – Vendée et le Clic du Pays de Redon s’as-socient pour mettre en œuvre, avec les acteurs du territoire, des actions concertées en direction des personnes âgées, sur les thé-matiques de l’aide aux aidants, la prévention de l’isolement, la pro-motion de la santé et l’adaptation du lieu de vie. La caisse organise une présentation de cette charte territoriale des solidarités avec les aînés, le lundi 9 décembre, à Saint-Nicolas-de-Redon (Loire-Atlantique).

40 000 jeunes enfants concernés par une prestation sociale extra-légale de la MSA en 2012.

De nombreuses personnes étaient présentes pour la pose de la première pierre de la Marpa-crèche de Vétheuil. De gauche à droite : Jean-Noël Chavanne, secrétaire général de la préfecture du Val-d’Oise, Jean-François Renard, président de la communauté de communes Vexin-Val de Seine, Dominique Herpin-Poulenat, maire de Vétheuil et vice-présidente de la communauté de communes, Bruno Bahin, président de la MSA île-de-France, et Arnaud Bazin, président du conseil général du Val-d’Oise.

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© MSA Île-de-France

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auVergne /

concours interscolaire de manipulation

lOrraine /

Présence Verte contre baby blues

Les actions du service prévention de la MSA Auvergne dans le domaine de l’approche et la conduite du troupeau bovin sont diverses. La MSA mise sur une prévention en amont et c’est la raison pour laquelle elle s’adresse particulièrement aux jeunes. Elle a notamment organisé pour eux, le 16 octobre, à Marmilhat (Puy-de-Dôme), la deuxième édition du concours régional interscolaire de manipulation de bovins.Neuf candidats issus de neuf établissements scolaires agricoles (deux de l’Allier, deux du Cantal, un de la Haute-Loire et quatre du Puy-de-Dôme) se sont affrontés au cours des diffé-rentes épreuves : tri des animaux, contention collective dans le couloir, capture au lasso et détache de l’animal. Ils ont été notés par un jury de six personnes composé de conseillers en prévention du Limousin, de formateurs de

Prado maternité est un programme d’accompagnement de retour à domicile des parturientes à J+3. Ce service per-sonnalisé est entièrement pris en charge par l’assurance maladie. Après accord de l’équipe médicale, tout est organisé pour que la maman puisse rentrer chez elle avec son bébé en toute sécurité.Mais, peu de temps après l’accouche-ment, il arrive que ces jeunes mamans connaissent le baby blues, un mal-être qui serait lié à un bouleversement hormonal. Les symptômes disparaissent spontané-ment au bout de quelques jours. À noter, toutefois, que 10 à 20 % des baby blues se transforment en dépression. C’est dans ce cadre qu’une adhésion au service de téléassistance Présence Verte est proposée à titre expérimental par la MSA Lorraine. Cette adhésion est gratuite et provisoire, pour une durée de trois mois. Une partie de son coût est prise en charge par le fonds national de prévention, d’éducation et d’information sanitaires des professions agricoles (FNPEISA), par une subvention de l’action sanitaire et sociale de la MSA Lorraine, entre autres, puisque cette action est menée auprès d’une population agricole.Cette politique de prévention et de soutien de proximité est assurée par la cellule de soutien psychologique mise en place par Présence Verte l’année passée. Elle per-met aux jeunes mamans de déclencher un appel auprès de la centrale d’écoute via leur transmetteur. Après un premier niveau d’écoute, les conseillers les orientent vers l’équipe de soutien psychologique, le tout dans le respect de la confidentialité médicale et de la neutralité. —

La MSA Midi-Pyrénées Nord était présente le premier week-end d’octobre au concours agricole régional de Montauban. La caisse proposait une information et une incitation forte sur le dépistage du cancer du sein autour d’un stand rose aux couleurs de la campagne institutionnelle. Une promotion concernant la MSA en ligne était également faite : possibilité de connaître toutes les informations disponibles sur le site Internet de la MSA ; découverte de l’espace privé qui permet d’avoir des renseignements concernant son dossier personnel ; possibilité d’effectuer en ligne et en toute sécurité de nombreuses démarches.MSA Services était également présente avec la présentation de Présence Verte et une information sur l’insertion par l’activité économique. Avec la visite de Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, et de Jean-Michel Baylet, président du conseil général, ancien ministre, l’occasion était donnée à l’équipe de direction de rappeler l’action de la MSA en matière de prévention et notamment de présenter la démarche de l’offre de services. Un concours agricole qui a permis de démontrer le dynamisme de la MSA Midi-Pyrénées Nord et son implication sur les différents sujets d’actualité. —

cOrse /

C’est le nombre d’engagements inscrits dans le premier plan d’action

sanitaire et sociale signé par la MSA de la Corse. Un événement présenté lors de l’assemblée générale de la caisse, le 11 octobre. Né de l’analyse de la situation sociale et économique de la population agricole, suivie d’un diagnostic mené auprès des partenaires, des délégués et des professionnels de l’action sociale, ce plan devrait s’étendre jusqu’en 2017. Il comporte quatre grands axes : soutien aux familles, accompagnement des personnes âgées, lutte contre la précarité et les difficultés socio-économiques, et animation des territoires ruraux. Un véritable « plan de marche » pour Félix Franchini, président du comité de pilotage de l’action sanitaire et sociale, qui permet à la MSA de la Corse de prioriser ses actions et de répondre aux besoins spécifiques de la population agricole active et retraitée.

tarn-et-garOnne /

sylvia Pinel sur le stand de la Msa

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manipulation de bovins (agréés par l’institut de l’élevage) et d’administrateurs de la MSA Auvergne (François Prulière, président du comité de protection sociale des salariés, et Viviane Chomette). La journée s’est terminée avec la traditionnelle remise des prix. Palmarès : Franck Vidal (1er) du LEGTA de Marmilhat (Puy-de-Dôme), Dimitri Quelin (2e) du LEGTA Tourret Neuvy (Allier) et Romain Vigouroux (3e) de l’ISVT de Vals près Le Puy (Haute-Loire). Article complet sur notre site. —

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Vendéeen rOute Vers la sécuritéle 29/11. Une journée pour rencontrer et échanger sur le risque routier en entreprise et ses déclinaisons. Voilà le thème de l’initiative mise en place par la préfecture de la Vendée, Groupama et la MSA, à destination des ressortissants agricoles et des élèves de l’enseignement technique agricole. Rendez-vous à la salle des fêtes du Bourg-sous-la-Roche, de 9 h à 18 h 30.—Franche-cOMtéJOurnées de PréVentiOn POur les aFFOuagistesles 30/11 et 9/12. La MSA de Franche-Comté organise, en partenariat avec Groupama, des journées de prévention ouvertes aux affouagistes amateurs, débutants ou expérimentés. Une initiative qui se tiendra le 30 novembre à Citers/Franchevelle (Haute-Saône) et le lundi 9 décembre à Velle-le-Châtel/ Baignes. www.msafranchecomte.fr—France entièrecOncOurs « deMain, Je serai Paysan » Jusqu’au 20 déceMbre.

En partenariat notamment avec la MSA, les Jeunes Agriculteurs organisent un jeu-concours vidéo « Demain, je serai paysan ». Une compétition qui s’adresse aux collégiens, lycéens et étudiants dans un établissement agricole. Objectif : réaliser une vidéo de 2 minutes 30 maximum mettant en musique les métiers de l’agriculture, à remettre aux délégations régionales avant le 20 décembre. Plus d’infos : www.demainjeseraipaysan.fr—

Midi-Pyrénées sud /

délégation tunisienne en visiteDans le domaine du développement social local (DSL), la coopération avec la Tunisie se poursuit. La MSA Midi-Pyrénées Sud a reçu, du 8 au 10 octobre, une commission technique tunisienne, afin de lui faire découvrir concrètement le DSL. Au programme, entre autres : une présentation de la MSA et une visite des jardins d’insertion du Vol-vestre, à Salles-sur-Garonne (Haute-Garonne), le premier jour ; le lendemain, départ pour Gimont, à la découverte de Croustad’Oc, site gersois de pro-duction de croustades artisanales, puis accueil dans une ferme-auberge. Des présentations de l’action sociale et d’une activité agricole tournée vers l’agro-tourisme ont été effectuées. Le dernier jour, direction Cintegabelle (Haute-Garonne) pour une visite du jardin solidaire et des rencontres avec les « jardiniers ».

Précédemment, le 2 octobre, la MSA Midi-Pyrénées Sud avait reçu une délégation tunisienne de l’Utap (Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche), principale organisation professionnelle agricole du pays.Article complet sur www.lebimsa.fr —

en Haute-Savoie, et rassemblées lors de groupes de parole organisés par la MSA et le Conseil général : « Nous avons été accompagnées par des professionnels compétents, assistants sociaux, infirmière, psy-chologue, qui nous ont soutenues et apporté une aide précieuse », confient-elles. Puis, l’amitié a fini par les réunir plus régulièrement et des questions communes se sont imposées : comment attirer d’autres aidants et leur apporter le même soutien ? Comment briser l’isolement de ces personnes ?

Le collectif Graines d’amis voit alors le jour et organise depuis des initiatives toujours plus ludiques pour inciter les gens à venir s’infor-mer et partager. Cet après-midi récréatif, ponctué d’échanges mais aussi de rires, a également permis de mobiliser les commer-çants alentour, partenaires d’un tirage au sort récompensant les participants avec des cadeaux « bien-être ». Espérons que les nombreux contacts établis lors de cette demi-journée feront pousser rapidement ces Graines d’amis…—

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graines d’amis essaime à seysselLe collectif Graines d’amis a orga-nisé, le 11 octobre, un après-midi de détente à la salle polyvalente de Seyssel, en Haute-Savoie. Plus de 150 personnes sont venues écouter un couple de chanteurs, Rose et Willy, ainsi qu’une conteuse, élisa Demaury. Le public se composait essentiellement d’aidants familiaux et de personnes ayant une personne âgée dans leur entourage à qui elles consacrent leurs temps. Graines d’amis, c’est au départ plusieurs femmes, toutes aidantes familiales sur le territoire des Usses

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Vie de l’institutiOn

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anne-claude créMieux, Médecin cOnseil natiOnalLe conseil d’administration de la caisse centrale de la MSA a nommé Anne-Claude Crémieux au poste de médecin conseil national. Elle a pris ses fonctions le 1er octobre 2013. Anne-Claude Crémieux est professeur des universités et praticien hospitalier à l’Université Versailles Saint-Quentin et dans le service des maladies infectieuses de l’hôpital Raymond Poincaré (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris).

erratuMDans le numéro précédent, quelques erreurs se sont glissées dans l’article « Halte à la fraude » (page 7). Les 20 684 132 euros correspondent au montant total de la fraude détectée pour l’année 2011 par la direction de l’audit et de la maîtrise des risques (DAMR) et non au montant de la fraude sur les prestations. En 2012, ce montant total s’élève à 22,4 millions d’euros, dont le travail dissimulé qui représente 33 %, devant les retraites (23 %) et les cotisations (17 %). La DAMR souligne que c’est la mobilisation de l’ensemble des réseaux MSA et les synergies mises en place avec les différents métiers de caisse ainsi que les partenariats inter-institutions qui ont permis d’obtenir ce résultat.

cOnVentiOn FneMsa/ageFiPh, le dOubléEn matière d’emploi de salariés handicapés dans ses 39 entreprises, la MSA fait preuve, depuis 2009, d’« exemplarité dans sa mobilisation » : 101 embauches en CDI, 319 en CDD à la fin 2012 (31 caisses dépassent le taux d’emploi de 5 % et 13 sont à plus de 6 %). « Un engagement sans faille », supérieur à l’obligation de résultat, qu’a tenu à saluer Odile Menneteau, la présidente de l’Association de

gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph), en renouvelant, le 17 octobre, le partenariat initié en 2010. Deux objectifs principaux sont

fixés pour la période 2013-2015 : expérimenter le recours à l’alternance pour envisager sa généralisation et maintenir dans l’emploi les salariés fragiles dans le cadre d’un véritable parcours de classification.

Quarante-quatre, c’est le nombre d’articles sur la MSA parus sur une semaine dans la presse agricole et sociale, nationale et locale, après la conférence du 10 octobre à laquelle 12 journalistes représentant 14 médias ont participé. Un écho signi-ficatif de la « période offensive » dans laquelle est entrée la MSA, comme l’a souligné, deux jours plus tôt, Gérard Pelhâte, président de la MSA, lors de la rencontre parlementaire avec neuf dé pu-té(e)s et huit sénateurs. Projets de lois garantissant l’avenir et la justice du système de retraites et de financement de la sécurité sociale (PLFSS), la rentrée sociale est synonyme d’avancées pour les salariés et les non salariés agri-coles (revalorisation des petites retraites, prise en compte de la pénibilité), mais également source d’inquiétude quant au financement de ces mesures, susceptible de « déstabiliser » le régime de retraite complémentaire obligatoire (RCO). Aussi l’attention des pouvoirs publics a-t-elle été appelée sur les conséquences ou les conditions de mise en œuvre de certaines dispositions. Des échanges ini-tiés dès le 10 septembre par une série d’auditions du président et du directeur général de la caisse centrale de la MSA, Michel Brault, à l’Assemblée nationale (le 3 octobre)

et au Sénat (les 9 et 24 octobre), sur chacun des deux textes. Cette implication dans les débats marque la volonté de renforcement du guichet unique et de dévelop-pement de l’offre de services de la MSA qui peut désormais compter sur l’unification de la gestion pour les exploitants agricoles du régime d’assurance maladie (Amexa) et accidents du travail (Atexa). Ont assisté à la rencontre par-

lementaire du 8 octobre, les député(e)s : Brigitte Allain, Christophe Bouillon, André Chassaigne, Guillaume Chevrollier, Pascal Deguilhem, Jeanine Dubie, Colette Langlade, Dominique Orliac et Germinal Peiro, ainsi que les sénateurs : Gérard Bailly, Gilbert Barbier, Bernard Cazeau, Yvon Collin, Jean-François Husson, Jean-Pierre Michel, Jean-Claude Requier et Henri Tandonnet. —

230 000 adhérents invités en 2012 par les caisses de MSA aux Instants Santé

rentrée sociale : la Msa sur les rangs

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Rencontre parlementaire du 8 octobre : échanges avec Gilbert Barbier, sénateur, et Brigitte Allain, députée.

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Manger c’est bien, jeter ça craint

aFdi et FnsaFer « aVec les Pays du sud » L’association Agriculteurs français et développement international (Afdi) et la Fédération nationale des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (FNSafer) ont signé, le 23 octobre, un partenariat. L’Afdi s’investit dans le partage de savoir-faire pour favoriser l’autonomie des paysans et encourage les organisations paysannes des pays du Sud et françaises à défendre ensemble les agricultures familiales, pour le respect du droit à l’alimentation. La FNSafer, quant à elle, aide à la mise en œuvre de politiques d’aménagement et de développement rural du territoire. Objectif du partenariat : accompagner les organisations paysannes des pays du Sud sur leurs questions financières, notamment en matière de gouvernance et de sécurisation foncière. Une première mission est programmée en décembre 2013, à la demande des agriculteurs maliens, pour participer à l’élaboration de la politique foncière agricole.

La pre-mière jour-née natio-nale de lutte contre le gaspillage alimentaire a eu lieu mercredi 16 octobre. Tous les acteurs de la chaîne a l i m e n -taire, des particuliers aux profes-sionnels, se sont mobilisés pour organiser des opérations « anti-gaspi » sur tout le territoire. Cette journée est une mesure phare du Pacte « Anti gaspi », lancé en juin 2013 par le ministère délégué à l’Agroalimentaire. Il vise à réduire de moitié le gaspillage de nourriture d’ici à 2025. Car chaque Français jette en moyenne 20 kg de nourriture par an, dont 7 kg d’aliments encore emballés et 13 kg de restes de repas ou de fruits et légumes abîmés (source ADEME). À l’échelle mondiale, 50  % de la production alimentaire serait gaspillée, perdue ou jetée entre le champ et l’assiette (étude menée par Food and agriculture organization). —

Après une journée sur les bancs de l’école, au centre de loisirs ou à crapahuter au parc, rien de mieux qu’un bon goûter pour reprendre des forces. Instant de gourman-dise et de détente, il est une pause nutrition-nelle importante pour les enfants et permet

d’éviter les grignotages avant le dîner. Alors comment leur faire plaisir tout en cochant la case « équilibré » ? La réponse dans le livret interactif « Le meilleur du goûter », proposé par le site mangerbouger.fr. Il rappelle les règles d’or de l’équilibre nutritionnel et propose des jeux, des recettes et des idées simples pour les mettre en pratique. Madeleines, brochettes de fruits, muffins à l’orange, roulés à la confiture… les recettes de la bloggeuse culinaire Pascale Weeks mettent l’eau à la bouche. Succomberez-vous à la tentation ?Pour consulter le livret interactif, rendez-vous sur mangerbouger.fr —

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au chevet des familles

Gérard Pelhâte a voté en faveur du projet d’avis sur «  Les évo-lutions contempo-raines de la famille et leurs conséquences en matière de politiques

publiques » au Conseil économique, social et environnemental (CESE), lors de sa présentation, le 22 octobre. Durant son passage à la tribune, le président de la MSA a affirmé être, « à titre personnel », en accord avec le texte porté par le rapporteur Bernard Capdeville, mais il a précisé que «  les membres du groupe de l’agriculture se prononceront à titre individuel  ». Le projet d’avis a finalement été validé par le CESE après l’adoption de plusieurs amendements. Il soutient notamment le développement de la médiation lors de l’accompagnement de la parentalité ou encore la définition du rôle du beau-parent et dresse un état des lieux des évolutions de la famille, en particulier les différentes configurations familiales. www.lecese.fr —

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8 NOVEMBRE 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

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le bimsabulletin d’abonnementÀ retourner à CCMSA – Le BimsaLes Mercuriales, 40 rue Jean-Jaurès 93547 Bagnolet Cedex

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remue-méninges chez les seniors

À l’occasion de la semaine bleue, la msA Alpes Vaucluse a organisé, le 22 octobre, une journée d’information et d’animations auprès des seniors. un moment convivial, où partenaires et visiteurs ont

assemblé leurs idées et prouvé que « vieillir et agir ensemble dans la communauté », c’est possible.

La MSA Alpes Vaucluse et le centre communal d’action sociale (CCAS) de Monteux, dans le Vaucluse, préparent l’événement de puis le mois

de mai. Tous les retraités du canton sont invités, ainsi que les anciens participants des Ateliers du Bien vieillir et de Pac Eurêka (devenu Peps Eurêka). «  Cette journée est l’occasion, pour les personnes ayant participé aux ateliers, de se retrouver, de créer ou de maintenir du lien social. Elle nous permet de voir si les personnes ont changé leurs comportements suite aux ateliers et d’évaluer l’impact de nos messages. Mais l’objectif est aussi de faire venir d’autres personnes âgées et de recruter des bénévoles »,

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précise Christophe Vaille, directeur adjoint de la MSA Alpes Vaucluse. Au pro­gramme : réflexions sur le vieillissement et la solidarité entre générations le matin, activités détente l’après­midi.Monteux est située à vingt kilomètres d’Avignon. Dans cette commune de 10 000 habitants, la population est majoritairement d’origine rurale et le nombre de retraités est important. « La MSA est venue à nous car le thème de la semaine bleue cette année fait écho au plan d’action de la commune sur le bien vieillir », souligne Valérie Roustang, directrice du CCAS. Logements adaptés, transports, vie sociale, réseaux de solidarité… l’équipe municipale veut permettre aux personnes âgées

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Les élèves de l’Acaf du Vaucluse (association des centres d’accueil et de formation de la MSA) assurent le service pour les invités.

Hélène Cazaban, bénévole pour la MSA, informe les visiteurs sur les Ateliers du Bien vieillir et Peps Eurêka.

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la MSA) accueillent les invités. « Lors de leur formation, les élèves suivent le module “rencontre intergénérationnelle”. Un appren-tissage important car les jeunes sont souvent centrés sur eux-mêmes », explique Verena Munoz, formatrice à l’Acaf du Vaucluse. Ils orientent les aînés dans la salle et leur servent consciencieusement le café. Les gestes sont parfois maladroits, mais l’inten­tion est là et les visiteurs sont ravis. « Pour se préparer à cette journée, ils ont participé à des mises en situation sur l’accueil et le service. » L’occasion pour ces jeunes de mettre un premier pied dans le monde du travail, voire de susciter des vocations. Les élèves en CAP fleuriste de la MFR (maison familiale rurale) de Monteux ont aussi été mis à contribution. Ils ont décoré la salle et prennent en charge l’atelier « compositions florales » de l’après­midi. Mais d’abord, place aux échanges et au débat…

De l’énergie pour agirL’association Tous citoyens anime cette matinée avec la méthode imparable du remue­méninges. Très rapidement, trois groupes d’une quinzaine de volontaires se forment. Une quatrième table est même ouverte, compte tenu de l’affluence. Des problèmes concrets en lien avec le vieil­lissement aux solutions à envisager : c’est

de vivre chez elles et au milieu de la cité, le plus longtemps possible. Dans le Vaucluse, un quart des habitants ont plus de 60 ans et le département connaît un vieillissement de sa population plus fort que la moyenne nationale.

Des bénévoles précieuxLa MSA fait donc de la promotion de la santé des seniors une priorité. Elle les incite à poursuivre des activités physiques, intellectuelles et sociales, et les aide à garder une attitude positive à l’égard de la vie. Et pour animer les Ateliers du Bien vieillir et les Peps Eurêka, elle peut compter sur l’aide de ses quinze bénévoles. Ces derniers suivent la même formation que les agents de développement social local et s’engagent à animer au moins deux ateliers par an. « Ils sont très investis. Nous avons vraiment besoin d’eux car nous ne sommes que trois sur le pôle et, sans leur aide, nous ne pourrions pas assurer tous les ateliers  », explique Annie Vauprès, référente du pôle autonomie à la MSA Alpes Vaucluse. Leur recrutement se fait notamment au cours des Ateliers du Bien vieillir. «  Nous repérons des leaders, des personnes qui auraient envie d’aller plus loin, et nous leur proposons d’être bénévoles. » Dans la salle polyvalente de Monteux, les élèves de l’Acaf du Vaucluse (association des centres d’accueil et de formation de

Sept jourS pour Le DireLa semaine bleue vise à informer l’opinion publique sur la contribution des retraités à la vie économique, sociale et culturelle, à sensibiliser aux difficultés rencontrées par les seniors et à valoriser les actions de solidarité mises en œuvre par les associations. Partout en France, des manifestations sont organisées pour illustrer le thème retenu. Cette année : le vieillissement actif et la solidarité entre les générations. Quand il n’est pas un tabou, le vieillissement est appréhendé en termes négatifs. Les personnes âgées sont fréquem-ment stigmatisées du fait de la charge qu’elles représentent pour le système de protection sociale. Une image dévalorisante qui occulte leur précieuse expérience et leur contri-bution à la vie sociale, souvent en tant que bénévoles au sein d’associations de solidarité.D’autres informations sur le site : www.semaine-bleue.org

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Le groupe de travail numéro deux ou comment échanger ses idées en mêlant professionnalisme et convivialité.

Aidés par les élèves de la MFR de Monteux, les seniors se lancent dans la conception de compositions florales. Un échange de savoirs entre générations, propice à la discussion.

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parti pour une heure et demie de bouil­lonnement créatif. Les idées fusent et l’animateur s’empresse de les reporter sur un tableau. Certains aimeraient que les structures de type CCAS, mairies, MSA, associations de solidarité envers les seniors… privilégient un contact plus direct avec les personnes, à leur domi­cile. Pour d’autres, c’est aux seniors de participer à la vie sociale et culturelle de leur quartier, de leur commune, ou de s’engager dans des associations, pour rester actifs. Huguette, elle, opte pour la simplicité : « Je vais dans mon jardin et je regarde pousser les arbres. Cela m’aide à vivre. » À 83 ans, sa vie est encore un poème. L’après­midi, des animations détente sont proposées par des bénévoles. À l’atelier « prévention des chutes », par exemple, on donne aux visiteurs des conseils d’amé­nagements de l’intérieur pour éviter les accidents. Cuisine, séjour, salle de bain… chaque pièce est passée au peigne fin. Plus loin, Ronsard, De Nerval et Clément se sont invités dans le cercle. La bibliothèque municipale présente quelques ouvrages et une bénévole partage, à haute voix, la lecture de poésies. Et pendant que cer­tains prêtent l’oreille au Temps des cerises, d’autres montrent le bout de leur nez à l’atelier yoga… — ève Dusaussoy

Sur les territoires isolés, les populations agricoles ont parfois l’impression d’être abandonnées. Les gens ne possèdent pas forcément de moyens de locomotion, parce qu’ils ne conduisent plus ou parce qu’il n’y a pas de moyens de transport. Les Ateliers du Bien vieillir et Peps Eurêka sont une bonne occasion de les sortir de cet isolement.

Si besoin, un agent de développement social local ou un intervenant à domicile vient chercher la personne chez elle et l’amène sur le lieu de l’animation. Nous avons aussi mis en place le dispositif « Bien vivre à domicile », pour les personnes isolées et fragiles qui ne peuvent pas participer aux Ateliers du Bien vieillir ou au Peps Eurêka car elles sont plus âgées, plus lentes et ont un état physique et mental moins adapté. L’objectif est de les écouter, de les stimuler et de les pousser à sortir de chez elles pour préserver leur santé et leur autonomie. Pour cela, nous travaillons en partenariat avec les centres locaux d’information et de coordination (Clic), les CCAS, les caisses de retraite complémentaires et les conseils généraux. —

TémoignageAnnie Vauprès,référente du pôle autonomie,

MSA Alpes­Vaucluse

“ Notre territoire a la particularité de compter de nombreux retraités, anciens salariés agricoles, dans les grandes villes, comme Carpentras, Cavaillon ou Avignon. Nous développons donc des actions un peu partout, pas seulement en zone rurale. ”

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Pendant le repas, un maître à chanter circule d’une table à l’autre avec son orgue de Barbarie. Des Copains d’abord aux Champs-Élysées, les convives ne résistent pas à la tentation de pousser la chansonnette.

Sur l’atelier généalogie, animé par Génération

mouvement­Aînés ruraux, les visiteurs

apprennent comment partir sur les traces de

leurs ancêtres. Réaliser son arbre généalogique demande une certaine

concentration pour les recherches et des

prises de contact avec l’extérieur. Une bonne

manière de stimuler son esprit et de sortir

de l’isolement.

Étirements et relaxation, avec une séance de yoga improvisée.

en l’espace de deux mois, j’ai dû installer trois personnes de mon entourage en maison de retraite.

J’ai été bouleversée par ce milieu et les gens qui y vivent. Ils attendent que les journées passent. Alors, j’ai eu envie de leur apporter quelque chose. J’ai commencé à animer des Pac Eurêka en 1998. Au début, cela m’a demandé une certaine préparation. J’ai suivi une formation de trois jours sur le programme, notamment pour connaître les exercices et savoir les adapter en fonction des groupes. Le principe du Pac Eurêka est de faire travailler

TémoignageHélène Cazaban,

bénévole pour le Peps Eurêka

la mémoire grâce à des exercices qui permettent d’activer les différents circuits cognitifs. Sur quinze séances d’environ deux heures, nous travaillons sur la perception et la verbalisation. Ces ateliers sont ouverts à tous et je dois faire en sorte que chacun y trouve son compte, ce qui peut être compliqué car il y a parfois des différences de niveau culturel à l’intérieur d’un même groupe. Le travail sur le cerveau est passionnant. Depuis que je suis bénévole, je m’intéresse beaucoup aux avancées scientifiques dans ce domaine. On dit souvent qu’en vieillissant, on perd ses neurones. C’est vrai, mais il y a d’autres circuits qui s’activent. Voilà pourquoi il

faut favoriser la discussion et le contact entre les gens. Pendant les ateliers, il y a vraiment un lien social qui se crée. Les personnes se retrouvent souvent après pour prendre un café ensemble. Pour certaines, participer au Pac Eurêka permet de s’échapper du quotidien. Pour une dame, dont le mari était atteint de la maladie d’Alzheimer, la seule fenêtre sur l’extérieur était le jeudi matin, pendant l’atelier. Une fois, un monsieur m’a remerciée de lui avoir fait réaliser des revues de presse : non seulement cet exercice l’avait obligé à s’intéresser à l’actualité et à s’ouvrir au monde, mais il lui avait en plus redonné la joie d’ouvrir un dictionnaire !

Il y a un vrai échange qui se fait entre le groupe et moi. En tant que bénévole, j’en tire un certain bien­être. Et puis, c’est gratifiant de transmettre aux gens des outils pour être mieux ! Ma seule frustration est de savoir que certains ne les mettront pas en application une fois les séances terminées. Cette année, j’ai dû suivre une formation pour le nouveau programme Peps Eurêka. Nous travaillons désormais sur le sommeil, l’activité physique et l’alimentation. Il y a aussi un carnet de bord, à l’intérieur duquel les personnes notent leurs résolutions. Je fonde beaucoup d’espoir sur ce nouvel outil. Il va donner aux gens l’envie d’être acteurs de leur formation. —

D’autres témoignages sur notre site.

www.lebimsa.fr

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Exploitants : arrêtsmaladiE indEmnisés

Depuis de nombreuses années, la MSA se bat pour améliorer la couverture sociale des agriculteurs et étendre leurs droits, pour une plus grande équité sociale.

Ainsi, après l’assurance accident des exploitants agricoles (Atexa) en 2002, la mise en place du régime de retraite complémentaire obligatoire (RCO) en 2003 et l’alignement des durées du congé maternité des agricultrices sur celles du régime des salariées en 2008, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 (1) instaure un dispositif d’indemnités journalières (IJ) pour les personnes non salariées des professions agricoles, en cas d’arrêt de travail pour cause de maladie ou d’accident de la vie privée. Ce dispositif permet d’étendre le champ de la couverture sociale des chefs d’exploitation et d’entreprise agricole qui ne pouvaient, jusqu’à présent, toucher des IJ qu’en cas d’accidents de travail ou de maladies professionnelles.Ce nouveau dispositif répond à une attente forte de la MSA, qui s’est mobilisée pour le faire aboutir, et plus largement de la profession.

À compter du 1er janvier 2014, les exploitants agricoles vont bénéficier d’un nouveau droit. ils vont percevoir des indemnités journalières en cas d’interruption de leur activité pour cause de maladie

ou à la suite d’un accident de la vie privée. la création de ce dispositif constitue une avancée sociale pour la msa qui s’est mobilisée pour le faire aboutir.

Il constitue une avancée sociale importante pour les exploitants agricoles. Le texte, qui entre en vigueur le 1er janvier 2014, est applicable aux arrêts de travail prescrits à compter de cette date en Métropole et dans les départements d’outre-mer. Ce dispositif d’indemnisation a pour objectif de garantir un revenu personnel de base aux non salariés agricoles en arrêt de travail en cas de maladie ou d’accident de la vie privée. Il ne vise

pas à assurer la continuité économique de l’exploitation ou de l’entreprise agricole : la couverture de ce risque, très variable selon l’activité, pouvant relever de produits complémentaires, est ainsi laissée à la libre appréciation du chef d’exploitation ou d’entreprise.Les publics concernés par les IJ maladie sont les chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole à titre exclusif ou principal, ainsi que les collaborateurs d’exploitation ou

d’entreprise agricole et les aides familiaux (ou associés d’exploitation). Pour en bénéficier, le chef d’exploitation ou d’entreprise agricole devra remplir deux conditions : être affilié au régime d’assurance maladie, invalidité, maternité des non salariés agricoles (Amexa) depuis au moins un an (la période d’affiliation à un autre régime d’assurance maladie peut être prise en compte lorsque l’assuré débute une activité agricole) ; être à jour de la cotisation forfaitaire spécifique obligatoire (IJ Amexa) au 1er janvier de l’année civile au cours de laquelle l’incapacité de travail est médicalement constatée.L’indemnité journalière Amexa sera attribuée après l’expiration d’un délai de carence calculé à partir de la constatation médicale de l’incapacité de travail. Ce délai est de sept jours en cas de maladie ou d’accident de la vie privée et de trois jours en cas d’hospitalisation. Ce qui signifie que l’indemnité journalière est versée à partir du 4e jour en cas d’hospitalisation et à partir du 8e jour en cas de maladie ou d’accident de la vie privée. Elle est due pour chaque jour ouvrable ou non d’arrêt de travail médicalement justifié.

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« Ce nouveau dispositif répond à une attente forte de la Msa et Constitue une avanCée soCiale pour les exploitants agriColes. »

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Pour les affections de longue durée (ALD) et en cas d’interruption de travail ou de soins continus supérieurs à six mois, les IJ pourront être servies pendant une durée maximale de trois ans calculée de date à date. La reprise d’une activité continue durant un an permettra toutefois à l’assuré de s’ouvrir un nouveau délai triennal pour cette même affection. Pour les arrêts de travail inférieurs à six mois, l’assuré pourra percevoir au maximum 360 IJ sur une période de trois ans. Sous certaines conditions, l’assuré pourra prétendre à une pension d’invalidité Amexa.Le montant de l’IJ Amexa est identique à celui de l’IJ Atexa (assurance accidents de travail des exploitants agricoles), soit 20,91 euros. Il est perçu pendant les 28 premiers jours d’arrêt de travail indemnisés (c’est-à-dire après le délai de

carence). Il est majoré à compter du 29e jour d’arrêt de travail indemnisé et s’élève alors à 27,88 euros.Le paiement des IJ maladie s’effectuera par quinzaine. Elles ne sont cumulables ni avec celles de l’Atexa ni avec les allocations de remplacement maternité ou paternité. De plus, les arrêts de travail prescrits à l’occasion d’une cure thermale ne donnent pas lieu au versement d’indemnités journalières.La mise en œuvre de ce nouveau dispositif s’appuie sur un mécanisme d’autofinancement, l’État n’apportant pas sa contribution. Le financement des IJ Amexa est basé sur une cotisation forfaitaire annuelle obligatoire à la charge du chef d’exploitation ou d’entreprise agricole, pour lui-même et les autres membres de la famille participant aux

travaux (collaborateurs d’exploitation, aides familiaux et associés d’exploitation).Le montant de cette cotisation spécifique est fixé par arrêté du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt et du ministère des Affaires sociales et de la Santé, sur proposition du conseil central d’administration de la MSA et après avis du Conseil supérieur des prestations sociales agricoles. Son montant

n’excèdera pas 200 euros par chef d’exploitation ou d’entreprise agricole. Elle permettra de financer la totalité des dépenses liées au dispositif des IJ Amexa, à savoir les charges relatives aux prestations, les frais de gestion et le contrôle médical.En 2014, ce dispositif concernerait 495 000 bénéficiaires potentiels, dont 475 000 pour la seule Métropole. —Anne Pichot de la Marandais

(1) Loi n° 2012-1404 du 17 décembre 2012.

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FOCUS► Les obligations des non salariés agricoles

À partir du 1er janvier 2014, les obligations des non salariés agricoles seront identiques à celles des salariés pendant un arrêt de travail.• Le médecin traitant leur remettra un « avis d’arrêt de travail ». Ils devront le remplir et adresser les volets 1 et 2 au service médical de la caisse de MSA dans les deux jours suivant la date d’interruption du travail, et conserver le volet 3. En cas d’hospitalisation, c’est le bulletin de situation qui devra être transmis à la MSA.• Pendant l’arrêt de travail, les non salariés agricoles ne devront pas exercer d’activité professionnelle et ils devront interrompre toutes autres activités non autorisées. De plus, il leur faudra respecter la prescription médicale de repos et les heures de présence à domicile (de 9 h à 11 h et de 14 h à 16 h), sauf en cas de

sorties autorisées sans restriction d’horaire.• Tout arrêt de travail pourra faire l’objet d’une visite de contrôle. Les non salariés pourront également être convoqués à la MSA pour un examen. Ils auront obligation de se présenter aux convocations du service du contrôle médical de la MSA. Le médecin conseil confirmera si l’arrêt est médicalement justifié.• La reprise du travail se fera à la date d’expiration de l’arrêt si l’état de santé du non salarié le lui permet. Dans le cas contraire, le médecin traitant pourra lui prescrire une prolongation d’arrêt de travail. Pour toute reprise de travail avant la fin de l’arrêt, le non salarié agricole devra en informer, par courrier, le contrôle médical de la MSA et ce, sous 48 heures.• En cas de non-respect de ces obligations, le versement des indemnités journalières pourra être réduit ou supprimé.

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Accéder à un emploi durAble Le secteur de l’insertion par l’activité économique offre la possibilité aux personnes les plus en difficulté de reprendre pied dans le monde du travail, grâce à un accompagnement social et pro-fessionnel personnalisé. La MSA, investie de longue date dans la lutte contre la précarité sur les territoires ruraux, a créé diverses structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) – regroupées au sein de la fédération nationale Laser emploi – pour répondre aux besoins de main-d’œuvre des agriculteurs et faciliter l’accès à l’emploi des personnes les plus fragiles. Reportages dans le Cher, le Tarn et l’Allier. Bien d’autres SIAE interviennent dans le milieu agricole, que la MSA doit aussi accompagner en qualité de régime de protection sociale et de partenaire pour un développement des entreprises et des emplois agricoles.

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Accéder à un emploi durAble

ZoomDirigée par Christian Pinsac, la MSA Beauce Cœur de Loire a initié depuis de nombreuses années une offre de services sur les territoires, aujourd’hui regroupée au sein de MSA Services sous la responsabilité de Christiane Audebert, sous-directrice. MSA Services Beauce Cœur de Loire est composée de neuf associations qui œuvrent dans le domaine du maintien à domicile et de l’insertion sociale et professionnelle. Plus d’infos sur : www.msa-beauce-coeurdeloire.fr

16 NovEMBRE 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

DoSSIEr

L’insertion, c’est dans leur nature

Ma fonction de respon­sable de l’associa­

tion m’amène à suivre l’action des trois chantiers d’insertion que gère Aser et, pour ce faire, je me rends sur place tous les dix jours environ », explique Sophie Amichot. Une opportunité de vérifier sur le terrain la raison sociale, ou plutôt la raison d’être, d’un employeur pas comme les autres.La principale vocation de l’Aser est d’accueil-lir des personnes fragilisées en recherche d’emploi pour les mettre à disposition d’entreprises, de collectivités locales, d’asso-ciations ou de particuliers ayant besoin de main-d’œuvre et dispensés alors des forma-lités administratives liées à l’embauche de personnel (recrutement, paie, gestion des congés, remplacement en cas d’absence). Une démarche gagnant/gagnant de déve-loppement local conventionnée par la Direccte, le conseil général du Cher et Pôle emploi, pour laquelle l’association a reçu en 2007 la certification Qualité Cèdre, LA référence professionnelle dans le secteur de l’insertion par l’activité économique (renouvelée en 2011 pour trois ans).

Gestion des ressources humaines Car les grands gagnants sont avant tout les salariés bénéficiaires. Des hommes, pour la plupart en grande difficulté, placés en situation de travail et intégrés dans un véritable parcours d’insertion personnalisé. « Nous leur offrons un encadrement profes­sionnel (fourniture du matériel, apprentis­

sage des gestes et méthodes en lien avec le service prévention de la caisse) adapté à leurs compétences et un accompagnement social auprès de l’une de nos conseillères (résolution de difficultés sociales, aide au remplissage de documents administratifs

et au moment de l’affiliation à la MSA pour l’ouverture de leurs droits CMU et RSA, mise en place de formations, soutien dans la re­cherche d’un logement et d’un emploi). Mais nous travaillons aussi avec eux sur le savoir être, l’estime de soi et la présentation, car c’est aussi important que le savoir­faire. Un déclic que nous suscitons notamment par une sensibilisation à la prévention santé et au recours plus systématique aux soins (dentaires, optique). » Une immersion dans le monde du travail du secteur marchand qui fonctionne comme un tremplin vers l’emploi. Et un retour sur soi afin de se reconstruire et de repartir du bon pied. Avec un agrément départemental renouvelé par la préfecture du Cher, en novembre 2011 pour une durée de cinq ans, l’asso-ciation est présente sur une grande par-tie du département. Et c’est au grand air que nous partons à la rencontre des deux encadrants des chantiers de la vallée du Cher, à Saint-Florent-sur-Cher, et du Val d’Aubois, à Sancoins. 24 salariés (douze

Avec l’ouverture d’une antenne à Vierzon début septembre, l’Association solidarités emplois ruraux (Aser), créée en 1994 par la MSA Beauce Cœur de Loire, élargit son champ d’action. À son actif, trois chantiers d’insertion (deux dans le Cher et un dans le Loiret) pour l’entretien des espaces verts notamment. Visite dans le Cher à l’occasion de ce 20e anniversaire.

«

J’ai arrêté mes études en seconde. J’étais très bagarreur et j’ai fait pas mal de « conneries ». Sans ce chantier trouvé grâce à

la mission locale de Saint-Florent-sur-Cher, je serais sans doute en prison aujourd’hui. L’équipe m’a sorti de la galère en me per-mettant de rompre avec mon passé ; elle m’a remis sur le droit chemin. Ils ont tout fait pour moi. Alors c’est donnant-donnant, je veux leur montrer de quoi je suis capable.

J’habite à quatre kilomètres du site et je viens chaque jour à vélo. Je travaille sur le chantier depuis un peu plus d’un an maintenant et je viens de signer un nouveau CDD de six mois. Le soir, depuis cinq mois, j’enchaîne avec mon emploi de cariste en intérim dans une plate-forme de distribution de fret palettisé, ce qui me permet de boucler les fins de mois.J’espère être bientôt embauché en CDI à temps complet dans cet entrepôt et prendre un appartement même si, à choisir, je préfère le métier de bûcheron et le contact avec la nature.

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Eddy, 21 ans

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sur chaque site), allocataires du RSA et d’autres minima sociaux, y sont employés en Contrat unique d’insertion (CUI) de 24 heures par semaine (trois fois huit heures) d’une durée de six mois renouvelable jusqu’à 24 mois. Sur les berges humides du Cher, au milieu d’une clairière, Nathalie Guilloteau, en bottes et combinaison de travail, aide son équipe à ranger le matériel à l’arrière du camion, avant de rentrer au local pour la pause déjeuner. Technicienne de rivière dans le cadre d’une spécialisation d’initia-tive locale et titulaire d’un brevet d’amé-nagements paysagers, elle a conduit les travaux de débroussaillage, d’abattage et d’élagage du matin tout en y participant. «  Nous entretenons les bords des rivières et du canal du Berry, en privilégiant les zones de pêche, dans le cadre d’un contrat avec la communauté de communes. Mais nous répondons aussi à des appels d’offres d’entretiens privés pour la servitude de mar­chepied qui impose aux propriétaires de laisser un passage libre sur une largeur de 3,25 mètres le long des cours d’eau. Nous sommes connus dans le coin. Les riverains n’hésitent pas à m’appeler pour un arbre tombé. Et puis, nous assurons toute la chaîne

Revue de matériel avant la pause déjeuner, sous le regard de Nathalie Guilloteau.

faire confiance en les embauchant à l’issue de leur passage chez nous me rend heureuse. »Même son de cloche avec Fabrice Desbois, grimpeur élagueur, responsable du chan-tier de Sancoins, que nous rejoignons après la pause casse-croûte, le premier jour de lancement des travaux. Autour de l’abbaye de Noirlac, d’ici à la fin du mois de novembre, il va remplacer avec son personnel les clôtures vétustes des 70 hectares de bocage dont le conseil géné-ral est propriétaire. 250 pieux d’acacia à enfoncer sur plus de 700 mètres. « Nous avons répondu à cette demande en lien avec le Conservatoire d’espace naturel. Grâce à mes rencontres régulières avec les agricul­teurs et les élus locaux, le travail vient à nous. Nous sommes des globe­trotters. Avec la disparition des cantonniers, les maires ont trouvé à qui s’adresser la veille d’une fête de village pour nettoyer la place par exemple. Nous travaillons en partenariat avec les paysagistes de la région, chez lesquels nous plaçons des salariés en immersion ou en mission. » Ce qui compte, pour lui, c’est de rendre chaque salarié opérationnel et autonome le plus rapidement possible. «  Lorsque l’un d’eux quitte l’équipe, c’est qu’il était au top. Alors je veille à ce que les nouveaux le soient au plus vite. Pour cela, je sais pouvoir compter sur l’entraide et la solidarité au sein du groupe. Et puis, je les responsabilise au maximum, chacun avec son matériel et ses attributions. Certains arrivent avant moi au local le matin. Ils savent qu’avec moi, qu’ils soient là ou pas, c’est départ à sept heures ! » Le message est passé et nous laissons illico Fabrice et ses hommes poursuivre leurs travaux. —

Christophe gatschinéFabrice Desbois et Sophie Amichot.

du bûcheronnage puisque le bois des arbres abattus pour dégager un site est récupéré et vendu. » Olivier, Mohamed, Fidèle, elle appelle chacun des salariés par son prénom. Une relation de confiance qui va au-delà du cadre strictement professionnel. « Je suis là pour leur apprendre le métier, mais j’en profite aussi pour leur montrer la flore et la faune locales, les sensibiliser au dévelop­pement durable, au respect de la nature, au ramassage des déchets. » Une leçon de choses qui permet de désamorcer les tensions occasionnelles. «  Je surveille les leaders, les petits caïds, susceptibles de déstabiliser le chantier. Si une hiérarchie s’installe, elle doit être positive. Je suis aussi très vigilante sur les questions de dépendance aux drogues ou à l’alcool. Tout changement brutal de comportement ou mensonge sont des signes. Mais je retiens surtout les belles rencontres car, si je les accompagne, ils m’apportent aussi en retour. Voir les regards sur eux évoluer et des employeurs du milieu leur

JE SuIS Là pour LEur ApprEnDrE LE MéTIEr.

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18 NovEMBRE 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

DoSSIErDoSSIEr

J ’ai été pendant plusieurs années professeur d’anglais à l’étranger. De retour à Moulins, ma région d’ori­ gine, je ne souhaitais pas poursuivre dans l’enseignement, explique Marie-

Laurence Voyer. Je voulais continuer à pratiquer l’anglais, ne pas mettre de côté tout ce que j’avais acquis, afin de pouvoir le renégocier dans un autre secteur d’acti­vité — plutôt dans l’import­export. Mais je n’ai pas trouvé d’opportunités. » Après un bilan de compétences, elle s’est orientée vers l’assistanat de direction. « J’ai suivi une formation et obtenu un BTS. Inscrite à Laser 03 emploi, j’ai commencé sur une mission

Le pied à l’étrierAccompagner les personnes vers un emploi durable est la vocation de Laser 03 emploi. Comme les problèmes auxquels elles sont confrontées ne s’expriment pas seulement dans leur rapport à l’emploi, les solutions imaginées associent un accompagnement – individuel et collectif – en matière de santé, d’accès aux droits, de formation, de mobilité… Pour élargir le champ des possibles, Laser 03 emploi développe la palette de ses activités, en lien avec la montée en charge des clauses sociales dans les marchés publics. Explications.

plus éloignées de l’emploi, «  afin de les remobiliser sur le respect d’horaires et de consignes, sur la réappropriation de réflexes professionnels, sur la valeur du travail », explique Dominique Bernier, directeur de l’offre de services à la MSA Auvergne.La structure fonctionne sur le départe-ment depuis 1995, née pour répondre aux besoins de populations agricoles et rurales en difficulté, satisfaire le besoin de main-d’œuvre dans le monde agricole et participer à la lutte contre le travail au noir. « Nous avons bénéficié d’une croissance rapide grâce à une implication forte des travailleurs sociaux, des services extérieurs

de courte durée dans une association d’aide à domicile où j’ai fait de l’assistanat auprès de la responsable qualité. Ce qui m’a mis le pied à l’étrier. J’ai enchaîné sur un mi­temps à la chambre d’agriculture. Aujourd’hui, depuis début juin, je suis en CDD au service prestations santé de la MSA, contrat qui a été prolongé jusqu’à la fin décembre. »Laser 03 emploi regroupe deux associations qui ont un projet social différent : l’entre-prise de travail temporaire d’insertion (ETTI) pour des personnes rapidement « employables », qui a proposé des missions à Marie-Laurence, et l’association intermé-diaire (AI) qui s’adresse à des personnes

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Elles sont apparues dans les marchés publics, afin de favoriser l’insertion des personnes éloignées de l’emploi ou celle des travailleurs handicapés. Les acteurs de l’insertion par l’activité économique ont leur carte à jouer avec ce levier utilisé par les donneurs d’ordre publics comme dynamique sociale et économique sur un territoire. Explications.

Quel est l’intérêt de ce dispositif pour les ache-teurs publics ?Il s’agit avant tout d’ap-porter des solutions en

matière d’emploi local et d’insertion. L’intérêt pour les collectivités locales intégrant des clauses sociales à leurs appels d’offres est de permettre à leurs administrés de trouver des solutions de proximité à leurs problèmes d’emploi. Ces clauses sont devenues quasi-systématiques dans les marchés publics des communautés d’agglomération, du conseil général de l’Allier et du conseil régional

engageons sur une réactivité pour la mise à disposition de personnel remplaçant et sur la qualité de la réponse proposée. Notre activité ne repose pas principalement sur la commande publique mais, dans plusieurs secteurs d’activité, cette opportunité repré-sente une corde supplémentaire à notre arc et participe à l’équilibre de la structure. La diversification de clientèle permet en effet de limiter les risques.

Quels sont les avantages pour une struc-ture d’insertion par l’activité économique ?Cela peut être une opportunité pour nos salariés d’aller travailler dans de grandes entreprises qui sous-traitent une partie de l’activité prévue par l’appel d’offres qu’elles ont remporté. Nous devenons un fournisseur à part entière. À nous ensuite de faire nos preuves et d’être reconnus comme acteurs d’insertion pour faire perdurer la relation [voir les témoignages d’employeurs et d’un salarié sur www.lebimsa.fr].Les marchés sont conclus sur de plus lon-gues périodes que les affaires sur lesquelles nous nous positionnons habituellement. C’est un plus pour les parcours d’insertion, ainsi que l’assurance d’un chiffre d’affaires.

VouS AVEz DIT CLAuSES SoCIALES ? Didier Martel, responsable de Laser 03 emploi.

d’Auvergne. Leur rédaction peut s’apparenter à une contrainte. Aussi, dans le cadre du plan local d’insertion, ont été nommés des facilitateurs pour les promouvoir, guider les entreprises dans leurs réponses et assurer le suivi et la réalisation d’un marché.

Comment se positionne Laser 03 emploi ?Nous suivons les appels d’offre publics sur chaque bassin d’emploi. Il faut approcher en amont les entreprises susceptibles de répondre à ces marchés intégrant des clauses sociales, en leur indiquant que nous pourrons être à leurs côtés. Ces clauses concernent principalement le secteur de la voirie et du bâtiment. Nous sommes référencés par le groupe Vinci, ce qui nous permet d’être spontanément consultés lors de la passation de ses marchés. Pour citer deux exemples, le conseil général de l’Allier a passé un marché public pour le remplacement du personnel d’entretien dans les collèges et un bailleur pour pallier l’absence du personnel d’entretien des immeubles... En y répondant, nous nous

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le bimsa NovEMBRE 2013 19

et du réseau des élus MSA, ce qui nous a assuré une assise forte sur le territoire. » Laser 03 emploi est présent sur les trois bassins de vie de l’Allier (Moulins, Vichy et Montluçon), avec 18 permanents répartis sur ses trois agences. « Au départ, nous étions quasi exclusivement concentrés sur des activités agricoles et para­agricoles. Puis, nous nous sommes aussi tournés vers d’autres secteurs. Un potentiel de développement existe, notamment dans le bâtiment et les travaux publics, en lien avec le développement des clauses sociales dans les marchés publics », indique Didier Martel, responsable de Laser 03 emploi (voir interview page précédente).Afin de faciliter l’insertion sociale et pro-fessionnelle, un accompagnement indivi-duel et collectif est proposé aux salariés pour gommer les freins à l’emploi et leur permettre de quitter la structure avec un CDI, un CDD, une formation… « Nous amorçons cet accompagnement dès leur inscription  », explique Sophie Boyron, conseillère en insertion professionnelle et responsable de l’agence de Montluçon. Psychologue du travail de formation, elle reçoit chaque candidat. « Nous vérifions s’il est rapidement mobilisable pour travailler, s’il bénéficie des droits auxquels il peut pré­tendre, s’il a une expérience pouvant être capitalisée dans le cadre de la validation des acquis de l’expérience (VAE)... Puis, nous lui cherchons une mission. Les freins potentiels à l’emploi — faible qualification, budget, logement, santé, addictions, mobi­lité, garde d’enfants, illettrisme... — seront abordés pour travailler en fonction de ses besoins, de son parcours, de ses aptitudes et de la réalité du marché du travail... Le conseiller a connaissance de toute une palette d’outils et peut orienter le salarié, lui don­ner le coup de pouce qui lui manque pour qu’il s’intègre durablement dans le monde du travail. » Un coup de pouce, variable selon les profils, qui peut concerner la vie personnelle (santé, logement, budget…) et la sphère professionnelle avec, à la clé notamment, des formations, associant les besoins des salariés et des clients. Comme au sein de l’entreprise Val’Aura, à Cusset, spécialisée dans le tri sélectif des déchets. Jean-Marc Gillot, responsable du site, joue la carte de l’insertion : il emploie actuel-lement huit salariés intérimaires de Laser 03 emploi. « J’ai fait évoluer les profils aux besoins des postes de mon entreprise par le biais de la formation, avec l’appui de Laser 03 emploi. » L’un de ses salariés, Olivier

De gauche à droite : Dominique Bernier, directeur de l’offre de services à la MSA Auvergne, Didier Martel, responsable de Laser 03 emploi, Aurélie Roussat, chargée de développement, Sophie Boyron, responsable de l'agence de Monluçon, et éric Guizon, chargé de placement.

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Chermeux, a « débuté sa première mission comme manutentionnaire au sol puis, dans une logique de parcours professionnel, Laser 03 emploi l’a accompagné dans son projet et a financé des formations Caces — certificat d’aptitude à la conduite en sécurité  — et il est aujourd’hui conducteur d’engin. C’est une belle réussite commune par laquelle nous avons su concilier utilité sociale et élé­vation en compétences du salarié, en vue de le pérenniser dans un emploi durable ».

Une réactivité appréciée«  Pour les problématiques sociales, nous nous appuyons sur un ensemble de parte­naires, ce qui est une force pour la réussite », souligne Didier Martel. Accompagnement individuel et réunions d’information col-lectives sur divers sujets (santé, addictions, droit du travail, budget…) sont proposés. Pour les soucis de mobilité, prégnants en milieu rural, Laser 03 emploi adhère à une association qui permet de bénéficier de location de vélomoteurs à faible coût. Elle peut également proposer le recours à un garage social. Autre levier : l’aide pour le retour à l’emploi mise en place par le conseil général de l’Allier à l’intention des bénéficiaires du RSA (aide au financement du permis de conduire, participation aux frais de déplacement…). Laser 03 emploi met en outre à disposition deux véhicules de neuf places, par exemple pour des travaux liés au ramassage des volailles, qui se déroulent en soirée et en équipe. Le placement des salariés en entreprise, c’est le travail notamment d'Aurélie Roussat, chargée de développement, qui a rejoint l’ETTI en avril 2012. Avec son expérience commerciale antérieure, elle dispose d’une très bonne connaissance du bassin d’emploi. « Ce que les entreprises viennent chercher avant tout, rappelle-t-elle, c’est une réponse à leur besoin de main­d’œuvre. Et vu le nombre de demandeurs d’emploi, les clients sont d’autant plus exigeants. Pour les

satisfaire, notre point de départ est le fichier des candidats et des salariés. » Près de 85 % d’entre eux ont une formation inférieure ou égale au CAP. « Tous les membres de l’équipe connaissent les salariés. Nous les rencontrons et les avons au téléphone régulièrement. C’est cette notion de suivi qui donne de la valeur ajoutée à Laser 03 emploi. » « Nous n’avions pas, à l’origine, une culture pour aller chercher les affaires, en raison de notre vocation sociale et d’un marché initialement porteur, précise Didier Martel. Avec la crise, la diminution des opportunités, l’arrivée de la concurrence sur le créneau de l’insertion (dans l’Allier, il y a 7 AI et 2 ETTI) ou encore la surreprésentation du travail temporaire dans le département, il nous a fallu mettre en œuvre une stratégie commer­ciale. Aujourd’hui, nous allons au­devant du client et misons sur une dynamique de complémentarité dans l’équipe. »Reste que le secteur de l’insertion par l’activité économique n’est pas un long fleuve tranquille  : «  Nous sommes posi­tionnés sur un champ d’activité mouvant et devons en permanence nous adapter à des évolutions réglementaires et législatives. » Malgré les incertitudes, les résultats sont là : « Le conseil d’administration accorde sa confiance à la structure. » Son président, lui-même client, apprécie particulière-ment la réactivité de l’équipe lorsqu’il a besoin de main-d’œuvre. « Nous avons enregistré une hausse de l’activité de 10 % pour l’association intermédiaire et avons maintenu celle de l’ETTI alors que le marché de l’emploi continue d’être tendu. » —

gildas Bellet

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www.laser-emploi.fr/laseremploi03/

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20 NovEMBRE 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

DoSSIEr

Réponses pluriellesLe secteur regroupe un ensemble d'associations ou d'entreprises appe-lées structures d'insertion par l'activité économique (SIAE). Conventionnées par l'état, elles s'engagent à accueillir et embaucher, pour une durée limitée, des personnes sans emploi dans le cadre d'un parcours d'insertion. Elles pro-posent une mise en situation de travail, assortie d'un accompagnement social et professionnel. Les MSA se sont, elles aussi, investies dans la création de SIAE, regroupées depuis 2002 au sein d'une fédération nationale – Laser emploi – présidée par Jean-gilles Chocheyras. Il existe plusieurs formes de SIAE.

Atelier chantier d'insertion. Il assure un accompagnement social et profes-sionnel, et propose des formations. Son activité répond à des besoins collectifs non satisfaits ou faiblement satisfaits par le secteur marchand ou les collectivités.Association intermédiaire. Elle em-bauche des personnes pour les mettre à disposition de particuliers, d’associations, de collectivités territoriales et d’entreprises, et assure leur accompagnement.Entreprise d’insertion. Elle emploie des personnes en difficulté auxquelles elle pro-pose un accompagnement socioprofes-sionnel, pour leur permettre de retrouver une plus grande autonomie pour l’accès à une formation qualifiante et/ou un emploi. Entreprise de travail temporaire d’insertion. Elle propose des offres d’emploi du secteur du travail temporaire à des per-sonnes en fin de parcours d’insertion. Elle fonctionne comme une agence d’intérim, mais assure en outre un accompagnement ainsi que des actions de formation.Groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification. Piloté par des employeurs, il recrute des salariés, principalement en contrat de professionnalisation, et met en place des parcours d’insertion et de qualifi cation avec un tutorat et un accompagnement au sein des entreprises adhérentes. Voir sur www.lebimsa.fr le reportage sur le groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification du Limousin. —

Laser emploi, c'est

21 SIAE

dont 9 entreprises de travail temporaire d'insertion,

8 associations intermédiaires, 3 ateliers et chantiers d'insertion,

1 groupement d'employeurs pour l'insertion

et la qualification.

Plus de

1,3million d'heures

facturées en 2012, pour un chiffre d'affaires de 20,4 millions d'euros.

4 800 salariés en insertion

et plus de 5 000 clients, principalement dans

les services à la personne, l'agriculture

et l'agroalimentaire, le BTP.

30 % c’est le taux de sortie vers l’emploi durable (CDI, CDD

et intérim de plus de 6 mois). Il atteint 63 % pour les sorties

dites « dynamiques » (emploi durable, CDD et intérim de moins

de 6 mois, autres SIAE, formation…)

repères

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www.laser-emploi.fr et www.msa.fr @

le bimsa NovEMBRE 2013 21

main dans la mainReprésentant plus de 500 structures,

le secteur de l’insertion par l’activité économique (IAE) est important, tant par son poids économique que par ses activi-tés qui se situent dans le prolongement de l’action sanitaire et sociale de la MSA. Une offre institutionnelle de services à ces entreprises doit permettre à la MSA de jouer son rôle social auprès des publics précaires, pour lutter contre la pauvreté et favoriser l’inclusion sociale. C'est tout le sens de la stratégie d’accompagnement global à destination des SIAE que viennent de mettre en place le réseau Laser emploi, la CCMSA, des MSA et MSA Services.

Un GUidE poUR REnfoR­cER LA coopéRAtion  :

cette brochure, « Quelle offre de services pour les publics et entreprises du secteur de l’insertion par l’activité économique ? », s'adresse aux MSA et, par leur intermédiaire, aux SIAE affiliées au régime agricole. Elle présente non seulement l'offre institution-nelle mais aussi des initiatives de terrain et donne des pistes pour renforcer les collaborations entre MSA et SIAE.

LA mSA, pARtEnAiRE cLé : elle connaît bien les entreprises

adhérentes et a une vision globale des personnes affiliées grâce à son guichet unique. Elle a en outre le savoir-faire et l'expérience pour proposer des solutions d'accompagnement global adapté. D'où le rôle primordial qu'elle doit jouer pour apporter sa pierre aux actions que les SIAE mettent en œuvre, afin de favoriser le retour à l'emploi des personnes en situa-tion de précarité qu'elles accueillent. Une opportunité pour apporter une relation de service privilégiée et ciblée, développer

et renforcer la politique d’affiliation, se positionner comme un opérateur de ser-vices sur les territoires, dans le cadre de partenariats avec les acteurs des champs de l’emploi et de l’activité économique.

dES pRobLémAtiqUES idEntifiéES : parmi les obs-

tacles à l'insertion, les difficultés récur-rentes pour les personnes en situation de précarité concernent les droits sociaux ; les problématiques sociales (logement, gestion du budget, isolement…) ; la san-té ; les aptitudes à occuper un emploi ou la capacité à comprendre et respecter l'environnement de travail ; la difficulté à construire un projet professionnel, à acquérir des qualifications et des com-pétences... Nombre de ces obstacles font l'objet de réponses de la part de la MSA dans le cadre de son offre institutionnelle, d'où l'intérêt de la mise en place d'une stratégie d'accompagnement global afin de coordonner au mieux ces réponses.

ExEmpLES dE coopé­RAtion : dans les Charentes, la

MSA propose systématiquement le « rendez-vous prestations » aux nouveaux embauchés

des structures d’insertion ; en Alsace, elle réunit toutes les SIAE assujetties au régime agricole pour des échanges et un partage d’expériences ; en Lorraine, elle a proposé la formation « parcours confiance », une action collective basée sur le principe de la médiation cognitive ; dans le Nord-Pas- de-Calais, elle a créé un module « devenir acteur de son logement » à destination des salariés des chantiers d'insertion ; en Pro-vence Azur, elle propose un « bilan santé précarité en structure d'insertion »  ; en Marne Ardennes Meuse, elle a mis en œuvre un « atelier Laser'tion : préserver sa santé pour pouvoir travailler », dans l'optique d'aborder les questions liées à l'image de soi et aux addictions ; en Midi-Pyrénées Sud, un contrat de prévention a été signé avec un Jardin de Cocagne, notamment pour aménager des postes afin d'améliorer les conditions de travail... La MSA Dordogne, Lot et Garonne a introduit une clause sociale pour l’insertion dans l’un de ses marchés publics (ces clauses peuvent être incluses dans des marchés de ménage, d'entretien d'espaces verts, de restauration, de gestion du courrier, d'impression, de BTP…). Autant d'illustrations des possibilités de coopération pour agir en faveur de l'insertion. —

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22 NovEMBRE 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

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Le geste est précis, sans fiori-tures, le compas, dans l’œil. Les palettes s’empilent au fur et à mesure de leur fabrica-tion. Autour d’elles, l’ouvrier

s’active : il dispose les planches, les ajuste et les assemble à l’aide d’un pistolet à clous.Si Julien Saura a abandonné son appren-tissage en menuiserie, pour la filière bois, il garde la fibre. Début septembre, il signe un CDD de neuf mois dans une scierie, les établissements Vieu, de Massaguel. Son boulot, il ne l’a pas gagné dans une pochette surprise, mais grâce à l’accom-pagnement d’un acteur incontournable de l’insertion par l’activité économique (IAE) sur ce territoire, Laser emploi 81 (Tarn). Si l’on dévide le fil de son parcours, on emprunte un chemin aux ornières désormais bien tracées. Avant tout, peut s’inscrire dans une démarche d’IAE « toute personne sans emploi qui rencontre des difficultés sociales et professionnelles », précise Audrey Le Scodan, responsable de Laser emploi 81 (Tarn) et Laser 82 (Tarn-et-Garonne).

dans le tarn, ça envoie du boisDans les secteurs forestier et espaces verts, notamment, Laser emploi 81 et 82 se montrent très efficaces. La certification Qualité Cèdre, obtenue en juin, valide un travail d’accompagnement et une dynamique continue de l’activité de services. Vérification sur le terrain.

Bref, on le voit : des compétences, certes, mais qui ne sont pas ou plus forcément adaptées au marché de l’emploi local.Laser emploi 81 se compose de deux asso-ciations au profit des demandeurs d’emploi : Agriservices, association intermédiaire (AI) créée en 1995, et Agriservices Laser, entreprise de travail temporaire d’inser-tion (ETTI), créée en 2000 dans le pro-longement d’Agriservices pour répondre à une logique de parcours d’insertion et de professionnalisation des demandeurs d’emploi au-delà des 480 heures autori-sées pour l’AI.

Accompagnement ad hocDepuis 15 ans, Josiane Marty, élue de la MSA Midi-Pyrénées Nord, fait appel à Laser emploi 81. Avec son mari, ils sont tous les deux à la tête de la SARL Eco.va.na, à Castres : taille douce, soins aux arbres, débroussaillage, transplantations, rognage de souches… « Des métiers spécifiques pour des chantiers difficiles », garantit-elle. Des certificats de spécialisation (CS) d’élagage, des permis poids lourds avec nacelle… Toutes choses qu’on ne trouve pas sous le sabot d’un cheval.En décrochant son combiné pour obtenir Laser emploi 81, Josiane Marty est mise en relation avec l’une des conseillères en insertion professionnelle. Sur le Tarn, Amélie Delmas et Sylvanie Imbert œuvrent pour mettre en adéquation la demande de l’entreprise utilisatrice et du salarié. Elles mettent en place un accompagnement socioprofessionnel. La gérante dit y revenir pour « le relation­nel » et, bien sûr, sans se voiler la face, « pour un coût moindre par rapport à une agence de travail temporaire traditionnelle ». Puis elle ajoute : « Les salariés sont bien encadrés. Ils sont satisfaits du suivi assuré par Laser emploi 81. Ils n’ont pas l’impres­sion d’être exploités et, de notre côté, on

Julien, lui, est sous le coup d’une mesure de suivi judiciaire. Mais le spectre est large. Les demandeurs d’emploi qui s’inscrivent chez Laser emploi ont le même profil que ceux qui s’inscrivent en intérim. « On assimile souvent insertion et SDF, à tort. Il faut expliquer qu’il peut s’agir d’un jeune qui sort de formation sans expé­rience professionnelle ; d’une mère de famille qui a pris un ou plusieurs congés parentaux et qui doit se réadapter ; d’un ancien salarié de l’industrie textile qui pendant 25 ans a cousu le troisième bouton de la veste ; ou d’un détenteur d’un DESS d’urbanisme ! »

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on ASSIMILE SouVEnT InSErTIon ET SDf, à TorT.

Audrey Le Scodan, responsable de Laser emploi 81 et Laser 82, sur le site des établissements Vieu, de Massaguel, en compagnie de Pascal Diener, le directeur.

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Zoom• Au 31 juillet, près de 60 % des salariés au titre d’Agriservices sont employés dans le milieu agricole : 38 % de tra-vailleurs occasionnels (TO) et 21 % hors TO (caves coopératives, espaces verts, filière forestière). Sur Agriservices Laser, les chiffres sont respectivement de 22 et de 76 %. • Accompagnés par le réseau Coo-race (fédération nationale de l’écono-mie sociale et solidaire, www.coorace.org), Laser emploi 81 et Laser emploi 82 ont obtenu, en juin, la certification Qualité Cèdre, preuve de la fiabilité de leur accompagnement.• Laser emploi 81 tient deux permanences mensuelles, à Gaillac et à Castres, en plus de son lieu d’accueil permanent à Albi, son siège social. • Laser 82 assure une permanence bimensuelle à Moissac et son siège est à Montauban. Au plus près des territoires. Au plus près de l’emploi.

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le bimsa NovEMBRE 2013 23

est sûr de tomber sur des personnes qui ont les bonnes aptitudes. » Laser emploi honore un plan de formation adapté aux besoins des demandeurs d’emploi et des entreprises du territoire (fonds Fafsea ou FAF.TT) : taille de vigne, taille arboricole, Caces 1/3/5, permis C, Caces Nacelle… À la demande des entreprises utilisatrices ou des demandeurs d’emploi. Une politique de pérennisation des postes qui a fait ses preuves : Josiane Marty a déjà embauché une dizaine de salariés via Laser emploi 81. Principalement des CDI.

de la souplesseUn point de vue partagé par Pascal Diener, le directeur des établissements Vieu, un site « polyvalent et réactif » qui assure deux activités, l’exploitation forestière et la scierie, pour une production de 30 000 m3 par an issue à 95 % des résineux de la Montagne noire, du sud de l’Aveyron, des Pyrénées et des secteurs d’Albi et de Gaillac (Douglas, sapin, épicéa, pin). « Avec Laser emploi 81, il y a de la souplesse. L’équipe connaît nos

Josiane et Daniel Marty, à la tête d'Eco.va.na, entreprise utilisatrice de Laser emploi 81.

ICI, on nE TrAVAILLE Qu'AVEC LASEr EMpLoI 81.

besoins et les particularités de notre activité. D’une part, on manque de gens qui ont les compétences que l’on recherche, indique le directeur. D’autre part, on a des besoins ponctuels. On exerce un métier difficile  : certains salariés viennent et repartent au bout de trois jours. Les phases intermédiaires proposées par Laser emploi 81 (Agriservices et Agriservices Laser) permettent de juger si une personne s’adapte bien aux exigences de tel ou tel poste. C’est bien simple, ici, on ne travaille qu’avec Laser emploi 81. » Et de citer l’exemple d’Amdilali Bacar, affecté pour l’instant au tri du bois, passage obligé, et inscrit dans le dispositif  : «  C’est une personne bien insérée. Il travaille bien et il est ponctuel… Il a de l’avenir chez nous. » Mais on pourrait parler de Morgane Fichard également. Son conjoint muté dans la région, cette mère de famille décide de reprendre des études, un Bac pro compta-bilité à distance. Pour son stage, elle frappe

à la porte de la scierie. Aujourd’hui, son diplôme en poche, elle y travaille encore, via Agriservices. « Nous les professionnels, nous nous devons de transmettre notre sa­voir aux jeunes, complète Pascal Diener. L’insertion par l’activité économique est un très bon moyen de le faire. » —

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24 NOvembre 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

FOCUS

Q uand des dirigeants de régimes de sécurité sociale différents se rencontrent, que se racontent- ils  ? Des histoires d’inter- régime. De gré bien souvent,

de force aussi. C’est l’un des aspects de la coopération abordé − de gré − par les trois intervenants de la table ronde des 47e journées de l’Union mutualiste sociale agricole de l’Ouest (Umsao), Gérard Pelhâte, président de la MSA, Bernard Pivette, pré-sident de la Carsat Bretagne, et Jean-Yves Auffret, directeur du RSI Aquitaine. Un débat animé par Jean Le Quémener, directeur adjoint de la MSA d’Armorique.Tous s’accordent à penser qu’il est naturel-lement bon pour l’assuré de lui apporter

des réponses cohérentes en développant l’interrégime. Mais le challenge réside dans les modalités de sa mise en œuvre. Sur ce point, deux logiques sont complémentaires, l’une descendante, l’autre montante. La première émane des tutelles. Elle demande aux régimes de protection sociale de se conformer à la réglementation, via les COG (conventions d’objectifs et de gestion) notamment. La seconde résulte de la volonté politique des partenaires, administrateurs et personnel administratif des caisses. « Il est évident que l’interrégime qui s’élabore dans la négociation, l’échange et le partenariat plutôt que sous la contrainte est le meilleur. Et nous n’avons d’ailleurs aucun complexe à reconnaître la supériorité des uns et des

L’interrégime était au cœur des réflexions qui ont émaillé les 47e journées de l’Umsao, à bagnoles-de-l’Orne. La question posée était la suivante : « En quoi la coopération interrégime peut-elle

être un facteur de progrès au service des assurés sociaux ? » Éléments de réponse où l’on parle franchement, entre autres, de cohérence sans pour autant renier les spécificités de chacun.

UNe apprOche diffÉreNciÉe

autres dans certains domaines », déclare Gérard Pelhâte. Cependant il pointe les différences d’interprétation de ces par-tenariats entre les grandes institutions nationales.

Ne pas perdre son âmeIl renvoie aux propos de Franck Duclos qui est intervenu quelques minutes plus tôt. Dans son allocution, le directeur délé-gué aux politiques sociales de la CCMSA soutient que le partenariat n’a de sens que s’il apporte une réponse opération-nelle à un objectif du régime. Selon lui, il « doit permettre à chacun de trouver des solutions pour ses propres besoins, ce qui justifie en particulier que des opérations multi-

InterrégIme

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Les 47e journées de l’Umsao, entité présidée par Marie-Louise Hellequin, ont été marquées par une table ronde qui a réuni (de gauche à droite) Bernard Pivette, président de la Carsat Bretagne, Jean Le Quémener, directeur adjoint de la MSA d’Armorique et animateur, Jean-Yves Auffret, directeur du RSI Aquitaine, et Gérard Pelhâte, président de la MSA.

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le bimsa NOvembre 2013 25

De la COhérenCe

maiS DanS le reSpeCt DeS SpéCiFiCitéS De ChaCUn, vOilà Un prinCipe qUi Fait l’Unanimité.

partenaires puissent être à géométrie variable, en fonction des attentes respectives ». C’est dans cet esprit qu’ont été conçues, par exemple, les différentes déclinaisons locales du partenariat avec les Asept (associations de santé, d’éducation et de prévention sur les territoires). De la cohérence mais dans le respect des spécificités de chacun, voilà bien un prin-cipe qui fait l’unanimité. Car il ne faudrait pas que les seuls enjeux économiques prévalent. Pour Bernard Pivette, il est important de «  ne pas avancer en ordre dispersé  » quand la moitié des quelque 600 000 retraités que gère la Carsat de Bretagne sont des polypensionnés, dont 60 % d’anciens ressortissants MSA ! Pour sa part, Jean-Yves Auffret témoigne de la longue tradition de la coopération inter-régime en Aquitaine : « Nous n’avons plus les moyens de créer des actions chacun de notre côté. Il faut s’appuyer sur l’opérateur qui sait le mieux faire. » Soit. Mais ils n’oublient pas leurs différences. « Le travailleur indépendant n’a pas les mêmes préoccupations que le salarié », poursuit le directeur du RSI Aquitaine. Et de donner l’exemple de la création d’une assurance

AT/MP (accident du travail/maladie profes-sionnelle) pour ses propres usagers. « Les indemnités journalières ne leur profiteraient pas, indique-t-il. Un commerçant qui a une grippe, il va quand même bosser sinon la clientèle ne vient pas. » Lui qui reconnaît volontiers son « admiration » pour la MSA et ses délégués utilise aussi une formule : « Dans le partenariat, il ne faut pas qu’on y perde notre âme ».Point de vue partagé par Bernard Pivette. « Interrégime ne veut pas dire régime tota-litaire… On ne tient pas à se retrouver seul à liquider sur l’ensemble des retraites des cas pointus qu’on ne saurait pas gérer. »Pour Gérard Pelhâte, l’enjeu majeur est celui de la visibilité sur les territoires, particulièrement en milieu rural. «  Les moyens manquent et ils vont manquer de plus en plus. Mais on doit aider nos res-sortissants, qui ont une vue générale de la

protection sociale, à s’y retrouver. Il nous faut cibler nos actions. Pour gagner en visibilité auprès de nos adhérents, mais également des pouvoirs publics. » Là, Franck Duclos explique que «  face à la contrainte, c’est l’intelligence, l’habileté et la créativité qui permettent de sortir par le haut ». Il en faudra pour s’imposer. « Si l’on passe derrière pour certains sujets, comme la poly-médication, conclut Gérard Pelhâte, nous avons aujourd’hui un défi à relever quant à l’autonomie des personnes âgées et à la prévention du vieillissement. Les caisses de retraite sont de bons instruments de pré-vention du “bien vieillir”. En y associant les conseils généraux, nous avons la possibilité d’être forts. » Contrainte mais intelligence, habileté et créativité : voilà le cap à tenir pour assurer la force de l’interrégime dans les années à venir. —

Franck rozé

La prévention tous azimuts constitue 40 % des actions mises en place dans le cadre de l’interrégime sur le périmètre des six caisses de l’Umsao. Citons les modules d’orientation approfondie pour les bénéficiaires d’indemnités journalières (Moaij) ou la promotion de la vaccination chez les ados et les jeunes adultes. Cependant, une majeure partie d’entre elles sont dévolues à la prévention du vieillissement. C’est l’une des grandes tendances relevées dans l’état des lieux des coopérations présenté par Patrick Morvan, médecin coordonnateur de l’Association régio-nale des organismes de Mutualité sociale agricole (Aromsa) des Pays de la Loire. Soixante-cinq actions ont été recensées de manière non exhaus-tive mais illustrative. Elles ont été classées par nature : ainsi, 30 % concernent l’information et l’accès aux droits et aux

services (parcours maternité, coordination des interventions sociales en faveur des patients atteints du cancer…) ; 20 %, la maîtrise des risques et la lutte contre la fraude (contrôle des transports sanitaires, contrôle des professionnels de santé…) ; 10 %, la simplification des formalités adminis-tratives, l’évaluation sanitaire et sociale, l’aide aux aidants, l’organisation des soins… Cette étude précise par ailleurs le profil des publics visés, que ce soit sur les territoires de proximité, sur les départements ou sur les régions, ou au niveau national : les assurés sociaux (55 %) ; les chefs d’entreprise, employeurs de main-d’œuvre et leurs représentants (15 %) ; les professionnels de santé (10 %) ; des publics très ciblés, comme les ados, les bénéficiaires du RSA, les aidants familiaux, entre autres (20 %).

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Photos : ève Dusaussoy/Le Bimsa

La cage de contention avec barre anti-recul à crémaillère.

26 NovemBre 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

rencontres

éLevage : sécuriser Les iNterveNtioNs

La msa de maine-et-Loire et ses partenaires organisaient, le 8 octobre, une journée d’information sur les moyens de contention permettant de sécuriser et d’améliorer la qualité des interventions sur les bovins. Pour l’occasion, le Gaec

de Villepatour, à Jallais (Maine-et-Loire), ouvrait ses portes aux éleveurs laitiers du département.

J e souhaite construire un nouveau bâtiment d’élevage car je vais doubler mon cheptel. J’aimerais que la personne qui y intervient puisse assurer seule toutes les tâches. Alors,

je viens me renseigner sur les possibilités de matériel de contention.  » Comme cet éleveur, ils sont 55 à s’être déplacés sur l’exploitation des frères Cassin pour en savoir plus sur les moyens existants pour sécuriser les interventions en élevage. Et pour cause.Dans le Maine-et-Loire, le travail en élevage représente le premier poste accidentogène. Le contact avec les animaux expose les éleveurs et les intervenants extérieurs, tels que les inséminateurs ou les vétéri-naires, à des risques pour leur santé. Des troubles musculo-squelettiques, du stress et des accidents qui trouvent souvent leur origine dans des installations mal adaptées à la situation de travail, voire totalement

exemptes d’équipements de sécurisation. « Dans le département, il y a beaucoup de petites exploitations, dans lesquelles les éle-veurs ne sont pas très outillés et où le travail reste encore très manuel, explique Michel Guillier, médecin du travail à la MSA de Maine-et-Loire. Il y a aussi de nombreux exploitants âgés, en fin de carrière, d’où des problèmes de dos, d’épaules et d’usure. » Véronique Le Gall, conseillère en pré vention

des risques professionnels à la MSA de Maine-et-Loire, anime depuis 2004 un groupe de travail « contention », composé d’éleveurs, d’inséminateurs et de vétéri-naires. Ils ont missionné des étudiants de l’école supérieure d’agriculture d’Angers (ESA) pour réaliser un état des lieux du matériel en place dans les exploitations et faire le point sur les attentes des éle-veurs du département. « Ils ont relevé des carences d’équipements, un matériel vétuste, souvent mal adapté aux cheptels, ce qui favorise les risques d’accidents », observe-t-elle. Les étudiants ont aussi mis le doigt sur un autre problème : la peur vis-à-vis de l’animal. « Il y a de moins en moins de transmission intergénérationnelle du métier et des savoir-faire. Les éleveurs ne viennent plus forcément du milieu agricole et mécon-naissent le comportement des bovins. » En réponse, la MSA de Maine-et-Loire a formé, à l’institut de l’élevage d’Angers, un de

«

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ses collaborateurs à la manipulation des bovins. Il sensibilise les éleveurs au com-portement des animaux et leur apporte des conseils sur les aménagements à réaliser pour sécuriser les interventions.

Quand sécurité rime avec productivitéLa MSA de Maine-et-Loire et ses parte-naires investissent le Gaec de Villepatour pour proposer aux éleveurs des ateliers de sensibilisation et des démonstrations de matériel de contention. Et en guise de leitmotiv : améliorer la sécurité au travail tout en garantissant des économies de temps et des gains de productivité, c’est possible.« Nous cherchons à impliquer les exploitants : il faut qu’ils se sentent concernés et qu’ils aient envie d’investir dans des installations car ils ont à y gagner », confie Véronique Le Gall. Principe de la contention : canaliser le bétail et pratiquer les soins en limitant les risques de chutes, de coups de patte, de fuite de l’animal au moment d’une insémination, d’une échographie, d’une

vaccination… « Beaucoup d’interventions se font dans les muqueuses, des zones fragiles sujettes aux infections. Avec la contention, les interventions sont bien faites et on n’abîme pas l’animal. » Si la contention permet de diminuer les risques d’accidents et d’améliorer le confort de travail, elle peut aussi faire gagner du temps à l’éleveur et réduire son besoin de main-d’œuvre. Les frères Cassin pos-sèdent une centaine de vaches laitières, en bâtiment 90 % de l’année. Récemment, ils ont repensé leur système de traite, ont agrandi leur bâtiment et se sont équipés de systèmes de contention. « Le matériel était vieillissant. Il fallait toujours être à deux ou trois pour la traite. Maintenant, nous avons deux robots. Tout est automatisé. Nous avons aussi une cage pour le soin des vaches et un box pour le vêlage. Désormais, une seule personne suffit par intervention », se réjouit Ludovic Cassin. Autre avantage : les troupeaux évoluant en exploitation équipée de matériel de contention seraient plus « performants ». Moins stressés, ils présenteraient un meilleur taux de ferti-lité, seraient plus résistants aux maladies et fourniraient un lait ou une viande de qualité supérieure. Passages d’homme, parcs de contention, cornadis, escabeaux, cages de parage… les équipements ne manquent pas. Du côté des visiteurs, la barre anti-recul à crémaillère remporte un franc succès. Pratique, elle se fixe à l’intérieur de la

cage de contention et permet d’immobi-liser l’animal en s’adaptant à sa taille. La clôture électrifiée permanente semble, quant à elle, être une bonne réponse aux risques de divagation d’animaux. « Tous ces dispositifs permettent à l’éleveur de gagner du temps et lui évitent des accidents qui peuvent coûter cher en cas d’arrêt de travail et de mobilisation d’un remplaçant », souligne Véronique Le Gall. —

ève Dusaussoy

Zoom sur… Le chieN De trouPeauLe chien de troupeau peut être un allié efficace pour travailler en élevage. Bien dressé, il permet de diriger le troupeau dans le calme et apporte à l’éleveur une sécurité supplémentaire. « Au contact du troupeau, c’est lui qui prend les risques à la place de l’homme », explique Odile Chancerelle, technicienne à la chambre d’agriculture de Maine-et-Loire et organi-satrice de formations sur les bosserons et les borders. « Le chien est dévoué à son maître. Il cherche à le protéger et peut même aller jusqu’à s’imposer devant une bête qui charge, au péril de sa vie. »Craignant le chien, les génisses se rap-prochent de l’éleveur et sont donc plus vite domestiquées. « Mais comment faire si le chien n’obéit pas aux ordres ? » Odile Chancerelle ne

Avec lA contention,

les interventions sont bien fAites et on n’Abîme pAs l’AnimAl”

6 000accidents du travail

causés par des bovins, dont 10 accidents

mortels.

En France, on recense

en moyenne par an

le répètera jamais assez : « Le chien de troupeau est un excellent investissement mais il exige d’avoir une méthode d’édu-cation et de dressage : un gros travail en amont avec le chiot − d’où la nécessité d’être accompagné par un spécialiste − puis un travail régulier avec le chien, quinze minutes par jour environ. » Un investissement certes, mais le jeu en vaut la chandelle. Meilleures conditions de travail, autonomie, tranquillité d’esprit… « Avec le chien de troupeau, l’éleveur peut intervenir seul. Il n’a pas besoin d’attendre qu’une personne vienne l’aider pour faire son travail. » Et les économies de temps sont manifestes. Le calcul est simple : quarante minutes pour les traites, plus vingt minutes pour les autres activités, c’est une heure par jour de gagnée, soit un mois sur l’année. —

Odile Chancerelle et Chica, chienne de cinq ans qui travaille sur des troupeaux de vaches allaitantes et des volailles. Border ou bosseron, lignée de chiens de troupeaux ou non, il faut d’abord bien choisir son chiot au moment de l’adoption.

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L’iNma Ne retieNt Pas soN souffLe

chaque année, le symposium de l’institut national de médecine agricole (iNma) accueille les meilleurs spécialistes hexagonaux, le temps d’une journée consacrée à une maladie du travail spécifique.

Pas d’exception pour cette édition, avec la venue de pneumologues de pointe pour traiter du risque respiratoire au travail. état des lieux d’un mal toujours plus présent dans l’activité agricole.

I nfirmières et médecins du travail, administrateurs ou encore pneumo-logues, le public est certes hétérogène mais il est surtout « complémentaire », relève Patrick Choutet, président de

l’INMA, à Tours. Et lors de ce symposium, les spécialistes ont d’ailleurs tenu à rappeler l’importance du personnel médical le plus proche des agriculteurs. Non seulement pour recenser d’éventuels cas à surveiller mais aussi pour insister toujours plus sur la prévention. Une introduction encourageante avant d’entamer le premier « cours » de la journée sur la physiopathologie respira-toire. Au programme : explications de la courbe débit-volume, de la loi de Poiseuille ou d’un syndrome restrictif. Et, malgré une présentation pédagogique de Bruno Degano, professeur de pneumologie au CHU de Besançon, difficile pour les non-initiés de retenir la leçon sans plisser les yeux et griffonner plusieurs pages. Mais, une fois ces bases posées, le reste « devrait être plus simple et riche en enseignements », rassure le professeur.

Une étude originale mais des retombées décevantesSelon l’OMS, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) se classe au quatrième rang des maladies les plus mortelles au monde et devrait, dans les prochaines années, progresser d’une place. Pour prévenir cette maladie, très présente en milieu agricole, quatre MSA — Franche-Comté, Gironde, Armorique et Portes de Bretagne — mettent en place une détection de la BPCO lors des « Instants santé ». Ces consultations réservées aux affiliés MSA leur permettent de faire un bilan de leur état de forme. Parmi les différents exa-mens effectués lors de la consultation, la santé pulmonaire des patients est testée à l’aide d’un spirométre qui trace une boucle débit volume (BDV) sous forme

l’importAnt, c’est De

fAire évoluer les mentAlités, Avec Des gestes De sécurité à répéter Au quotiDien”

d’un graphe. Il correspond aux débits ventilatoires, c’est-à-dire au volume d’air inspiré et expiré par les poumons. Ce résul-tat passe ensuite devant les yeux experts d’un pneumologue. « Les spécialistes par-tenaires se voyaient confier l’analyse de 20 à 50 courbes par jour, en plus de leur travail quotidien, confie Bruno Degano. Sans leur diligence, rien n’aurait pu se concrétiser. » L’opérateur de l’examen s’appuie égale-ment sur un questionnaire portant sur l’activité du patient, son tabagisme passé ou présent, ses antécédents ou encore la totalité de son parcours professionnel, tous ces facteurs pouvant entraîner une BPCO. En moins de 48 heures, le spécialiste donne son avis sur la courbe et propose aux médecins généralistes des patients, une interprétation qui permet une prise en charge adaptée au besoin. Malgré tous leurs efforts, les acteurs mobi-lisés pour cette étude originale restent frus-trés par les résultats pour deux raisons : la faible mobilisation des adhérents agricoles dans le cadre des «Instants santé» et une prise en charge secondaire insuffisante des BPCO détectées. « Il reste difficile de sensibiliser les agriculteurs à cette maladie, déplore le professeur Degano. Et comme c’est une maladie qui s’installe lentement, les concernés ne s’estiment pas malades avant que le diagnostic tombe. » Et quand bien même. Six mois après la détection

La broncho-pneumopathie chronique obstructive

Selon la Haute autorité de santé, la BPCO est une maladie respiratoire chronique, définie par une obstruction permanente des voies respiratoires. Elle est souvent due à une exposition à des substances nocives, comme le tabac, ou à d’autres particules pouvant être inhalées, comme le ciment. En étant diagnostiquée rapi-dement, la gravité de la BPCO peut être limitée. La spirométrie est la manière la plus facile pour détecter cette maladie pulmonaire. Le patient souffle une pre-mière fois dans un appareil mesurant le volume d’air dans ses poumons puis une seconde fois, après avoir inhalé un médi-cament bronchodilatateur. Le but est de voir si avec une aide médicamenteuse, le patient respire mieux. Cependant, la qualité de la spirométrie reste limitée par plusieurs facteurs. D’une part, la capacité du patient à souffler correctement et, d’autre part, la personne qui réalise le test doit bénéficier d’une formation adéquate. La BPCO est une maladie pernicieuse. Pas de symptôme souvent ou essoufflement à l’effort, toux, fatigue ou encore diffi-culté à respirer : les symptômes peuvent s’apparenter à un simple rhume. Surtout, ils s’installent lentement et s’aggravent sans que le malade ne s’en aperçoive. C’est pourquoi il est important d’effec-tuer un dépistage, surtout après 40 ans, puisque la durée d’exposition augmente le risque de maladie. Au sein de la population agricole, les secteurs sont indifféremment touchés par les affections respiratoires. On constate notamment de nombreux cas au sein de la production laitière, de l’élevage de porc ou de volailles ou encore dans le secteur du bois.

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Jean-Charles Dalphin, médiateur du symposium, et les nombreux intervenants se sont félicités de l’hétérogénéité du public. L’occasion notamment de faire partager les méthodes de prévention au plus grand nombre.

Bruno Degano, professeur de pneumologie, a présenté les résultats de l’étude sur les maladies respiratoires au sein de la population agricole.

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d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive, la MSA appelle les personnes dépistées positives pour connaître l’évo-lution de leur état et la prise ou non d’un traitement. Résultat, elles ne sont que 2 à 3 % à déclarer avoir bénéficié d’une orien-tation adaptée. « Des résultats qui semblent de prime abord décevants », constatent les responsables de l’étude, mais attendus compte tenu de la difficulté de l’enquête.

Réduire l’exposition aux particules nocivesEt pourtant, il est nécessaire de continuer les efforts. « L’important, c’est de faire évoluer les mentalités, avec des gestes de sécurité à répéter au quotidien  », rappelle Jessie Aldana, technicienne hygiène, sécurité et environnement. L’utilisation d’un appa-reil filtrant ou isolant, l’amélioration de certaines machines permettent de réduire de manière significative l’exposition aux particules nocives et, par extension, de

diminuer les risques de développer une maladie pulmonaire professionnelle. Mais la prévention ne peut suffire à corriger toutes les mauvaises habitudes et le dépistage de la BPCO chez les agriculteurs doit être plus automatique. Et c’est en effectuant des contrôles plus systématiques, directe-ment sur le terrain, comme la spirométrie, qu’une diminution significative des cas de cette maladie pourrait être constatée. Après près de sept heures d’échanges, le médiateur Jean-Charles Dalphin, chef du

service pneumologie de Besançon, s’est félicité de la qualité des différentes inter-ventions avec, pour seul regret, de ne pas avoir « entendu dire que les agriculteurs ont un meilleur état de santé que la population générale en France, ce qui est une très bonne nouvelle ». Une bonne nouvelle en guise de mot de la fin avant de se donner rendez-vous l’année prochaine pour une édition ayant pour thème la santé et la sécurité dans la filière hippique. —

Jérémy lemière

D’autres infos sur le risque respiratoire sur notre site.

www.lebimsa.fr

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30 NovemBre 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

et Le meiLLeur Paysagiste est…

Pour la première fois, les msa Beauce cœur de Loire et Berry-touraine ont organisé, le 16 octobre, un challenge prévention paysage à Bellegarde, dans le Loiret. un concours mettant aux prises les élèves des établissements

agricoles des deux territoires lors d’épreuves en lien avec leur formation. Que le meilleur gagne !

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De gauche à droite : Jean-Philippe, Kévin et Pierre-Étienne, du CFAAD de Blois, ont remporté le challenge.

À peu de choses près, on se serait cru au centre d’une épreuve d’une célèbre émission culinaire. Sur la table, 25 types de végétaux

différents à identifier. Les concurrents sentent, touchent, se creusent les méninges pour reconnaître l’andromède du Japon, le tulipier de Virginie ou encore le faux cyprès de Lawson. Cette première épreuve théorique, accompagnée d’un question-naire « difficile » pour certains, mais qu’une poignée d’autres juge « faisable », lance les hostilités de la journée du challenge prévention paysage.

Pas de compétition sans pression Il est neuf heures et demie. Pause sand-wich et changement de tenue pour les participants. Rien de moins pour affronter une température automnale, une légère bruine et le début des épreuves pratiques.Et même si les élèves savent exactement ce qu’ils doivent faire, la pression de la compétition peut en désarçonner plus d’un, comme le confirme Thierry Mahon de Monaghan, conseiller en prévention à l’origine de l’action : « Les gestes que les jeunes doivent effectuer aujourd’hui, ils les ont déjà réalisés plusieurs fois lors de leur formation, mais c’est certain que l’aspect challenge ajoute quelque chose. »Dernière réunion entre les onze trios pour s’encourager et se donner quelques conseils : précision dans les gestes, sécu-rité en priorité, etc. Fin prêt, chacun se dirige vers son épreuve. Tour à tour, les équipes affrontent les jurés dans l’exercice de chargement et de déchargement de matériel sur une chaussée, de secourisme, avec une mise en scène au plus proche du réel, de débroussaillage et de mini-pelle. Et c’est sur cette épreuve que les difficultés se ressentent le plus. L’objectif pour les candidats est de creuser une tranchée régulière sur une longueur de deux mètres,

éric rolland,paysagiste professionnel.

c’est DommAge De

s’Abîmer lA sAnté Au trAvAil”Éric Rolland arbore le gilet de jury aujourd’hui. Concentré sur l’épreuve débroussaillage, son œil d’expert scrute l’erreur de chaque concurrent pour être le plus juste dans sa notation. Et les équipes peuvent avoir confiance en sa partialité car, en profes-sionnel avisé, Éric connaît (presque) toutes les ficelles du métier. « On voit certains jeunes faire de bonnes évaluations et c’est une bonne nouvelle pour notre corps de métier. C’est aussi pour cela qu’à la fin des prestations de qualité, je vais voir l’élève pour l’encourager, le motiver. C’est important quand on débute. » Chef de deux entre-prises paysagistes à Montereau, dans le Loiret, Éric Rolland avoue que les principes

de sécurité sont parfois oubliés par ses employés et que, lui aussi, n’adopte pas toujours les bons réflexes. « D’où l’impor-tance de sensibiliser les plus jeunes pour que cela devienne des automatismes. C’est tout de même dommage de s’abîmer la santé au travail », ajoute t-il. Des contacts noués lors de la journée, Éric Rolland confie avoir peut-être trouvé un apprenti pour les années à venir, à qui il n’aura pas à rappeler les conseils de sécurité. —

à une profondeur de 50 centimètres, avec un godet de 40 centimètres. Rien que ça. Sans oublier qu’une erreur de port des équipements de protection individuelle ou de vérification lors de la prise de poste peut vous coûter une poignée de points. Pas étonnant donc, de voir les mains ado-lescentes un peu hésitantes au moment de prendre place dans la cabine de l’engin. Et, sous l’œil acerbe des gilets oranges (le jury), les coups de klaxons involontaires, les erreurs de manipulation de la pelle et les excavations trop profondes viennent enterrer hélas, les précieux points des candidats à la victoire finale. Pourtant, les élèves gardent toute leur confiance, comme Nicolas, du lycée agricole de Châteauroux, au sortir de l’épreuve mini-pelle : « C’est pas forcément compliqué

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L’épreuve chargement et déchargement de matériel permet au jury d’apprécier le respect des règles de sécurité des participants.

Première épreuve : identifier 25 types de végétaux différents. Un test délicat, surtout pour les élèves en formation paysagiste depuis peu de temps.

Manier une mini-pelle se révèle un exercice plus difficile que prévu pour la plupart des élèves. D’autant plus que la précision de la manipulation compte dans la note du jury.

mais il y a encore la technique à améliorer. Je pense quand même que je m’en suis sorti. » Alors que les derniers concurrents terminent leurs épreuves, d’autres attendent patiem-ment la délibération des jurés. L’occasion pour la MSA de proposer à tous un ral-lye de prévention. D’un stand à l’autre, les élèves écoutent et questionnent les préventeurs de la MSA sur les différents maux auxquels ils sont, ou seront, quoti-diennement confrontés : sécurité routière, dangers du soleil, nuisances sonores et produits phytosanitaires.

Une journée enrichissantepour les élèvesÀ chaque étape, ils font tamponner un livret pour pouvoir participer à un tirage au sort en fin de journée. Une approche pour inciter les jeunes à se renseigner et les sensibiliser à la prévention au travail : « Ils viennent sur le stand avec beaucoup

d’interrogations et repartent avec des réponses. Et c’est bien ça le plus important », affirme Christophe Cosme, conseiller en préven-tion de la MSA Beauce Cœur de Loire. Une nécessité puisque la filière jardins et espaces verts est la plus accidentogène. Entre 2006 et 2010, 10,17 % des salariés du secteur ont été victimes d’un accident du travail (chiffres MSA), contre 2,87 % pour tous les salariés affiliés à la MSA.Enfin, la remise solennelle des récom-penses. Pas de tambour, ni de trompette, mais une symphonie de rires dans une salle bien garnie : le maire de Bellegarde, les directeurs adjoints des MSA Beauce Cœur de Loire et Berry-Touraine, ainsi que leurs élus. Et si les encouragements restent légers pour féliciter les moins bien classés, vivas et applaudissements accompagnent la montée sur l’estrade des trois premiers. Le CFA de Subdray a reçu 500 euros pour la troisième place, celui de Bellegarde,

1 000 euros pour la deuxième position et le CFAAD de Blois a ravi la première place et les 1 500 euros de dotation. Des récompenses financières pour permettre aux vainqueurs de porter un projet de pré-vention au sein de leur établissement. Ce challenge prévention a permis aux élèves de passer «  une journée enrichissante  », comme l’évoquent les gagnants, et à la MSA de lancer une opération amenée à perdurer et pourquoi pas à se développer dans d’autres régions. —

Jérémy lemière

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Plus d’infos et une vidéo sur notre site.

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uN temPs fort Pour Les aiDaNts

Le 10 octobre, à Baugé-en-anjou, dans le maine-et-Loire, la msa et ses partenaires ont organisé une journée pour les aidants familiaux du secteur. afin de répertorier les

moyens mis en place pour les épauler et de décrypter les réticences de certains à être soutenus. Le tout dans une ambiance conviviale.

La majorité des aidants fami-liaux ont besoin de soutien. C’est pourquoi, depuis trois ans, la MSA de Maine-et-Loire est engagée dans une action

auprès d’eux sur plusieurs territoires du département. Sur celui du Baugeois, les coordinations gérontologiques locales — le centre local d’information et de coordina-tion (Clic) nord-est Anjou, le Clic de Loir à Loire et celui de Loire-Authion — y sont associées depuis le début. Ce partenariat vise à répondre aux besoins des aidants, qu’il s’agisse d’écoute et de soutien, de formation et d’information, ou d’accès au répit.Sur ce territoire, les partenaires ont sou-haité marquer ces trois années de travail en commun, en organisant un temps fort avec d’autres organismes (1). C’est ainsi qu’est née l’idée d’une journée consacrée aux aidants familiaux, intitulée « Aider, se faire aider… Pas si facile ! », afin de rassembler le maximum de personnes sur ce thème, dans un esprit de convivialité. Comme l’a rappelé Roselyne Besnard, la présidente de la MSA, « le sujet de l’aidé et de l’aidant n’est plus tabou. Il y a vingt ans, c’était difficile d’en parler. Maintenant, on échange ».Étaient invités non seulement les personnes accompagnant au quotidien un proche malade ou en perte d’autonomie, mais aussi les élus locaux des communes et des communautés de communes de la zone, les délégués cantonaux, les profession-nels du médical, du social, du maintien à domicile et des structures d’héberge-ment, et des bénévoles d’associations. Plus de 150 personnes étaient présentes le 10 octobre, à Baugé-en-Anjou, localité de 4 000 habitants située à 35 kilomètres à l’est d’Angers.Au programme, trois tables rondes. Elles ont toutes débuté par des témoignages d’aidants qui ont expliqué leurs diffi cultés

au quotidien pour s’occuper d’un proche malade et dépendant (voir page 33). « De l’hôpital au domicile, un travail multi-pro-fessionnel » : pour la première table ronde, des professionnels des quatre établissements de santé Baugeois-Vallée (deux hôpitaux et deux Ehpad) ont présenté l’équipe soignante qui intervient autour de la personne hos-pitalisée (médecin gériatre, aides-soignants, ergothérapeute, psychologue, cadre de santé…). Elle mesure les capacités et le degré d’autonomie de la personne, écoute ses besoins et ses souhaits, mais aussi ses plaintes et son anxiété qui rejaillissent sur la famille. Elle établit un projet de vie et un plan d’action pour son retour à domicile et fait le lien avec la famille, le médecin traitant et des intervenants extérieurs (Clic, assistant social, ergothérapeute, auxiliaire de vie, infirmier…), afin de préparer sa sortie d’hôpital et faciliter son retour à domicile. Le tout permet d’éviter toute rupture dans la prise en charge du malade.

S'appuyer sur les professionnelsPuis vient le temps de « construire avec les aidants la relation d’aide au domicile », thème de la deuxième table ronde. Pour cela, ils peuvent contacter le Clic, qui va les informer sur les aides possibles et le financement qui va avec, les aider à mettre en place des services (aide ménagère, portage des repas, téléassistance...), les accompagner dans leurs démarches et coordonner les différents intervenants. Les aidants peuvent aussi s’appuyer sur des professionnels du maintien à domi-cile : l’infirmière pour les soins et la prise des médicaments, l’aide-soignante pour la toilette, l’auxiliaire de vie sociale pour les actes de la vie quotidienne, l’ergothérapeute pour adapter le logement au handicap, le kinésithérapeute… Mais accepter de se faire aider n’est pas évident pour tout le

LeS moyenS miS en œUvRe

La MSA de Maine-et-Loire a signé, en 2010, trois contrats d’action « Soutien aux aidants familiaux » avec la caisse centrale, présente Martine Souvestre, responsable territoriale de l’antenne du Baugeois-Vallée et organisatrice de la journée. Ce qui a permis de réaliser une quinzaine d’actions sur le secteur. Un cycle de sept conférences a été proposé sur des thèmes choisis par eux. Des rencontres entre aidants ont eu lieu un après-midi par mois dans un bar, à Seiches-sur-le-Loir. Cinq temps d’information et d’échanges se sont déroulés. Deux ateliers du Bien vieillir ont été suivis. Un guide de l’aidant a été édité donnant des solutions de répit.La rencontre mensuelle des aidants va se poursuivre sous la forme d’un café des proches, toujours à Seiches-sur-le-Loir, mais porté par Accord’Ages, une plate-forme proposant des activités aux patients et de l’information et du répit à leurs proches. Un calendrier des actions et des manifestations a été mis en ligne sur le site Internet « Parole de familles » (www.aidants49.fr), créé par l’Udaf 49, et qui donne des informations sur le handicap, la maladie, les aides. Du lundi au vendredi, de 13 h 30 à 17 h 30, les aidants peuvent appeler le 02 41 360 444.Pour l’avenir, des pistes sont envisa-gées, telles que le « baluchonnage » (solution de répit pour l’aidant qui se fait remplacer par un intervenant extérieur auprès de l’aidé), l’accueil temporaire, la garde de nuit à domicile et les séjours vacances.

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monde. Alors, certains aidants s’épuisent, psychiquement et physiquement, à assu-mer seuls un proche malade : en France, un sur trois meurt avant l’aidé. « Com-prendre les résistances des aidants à se faire aider » était le thème de la troisième table ronde. Un psychologue a décrypté leurs réticences : ils pensent pouvoir y par-venir seuls et ne veulent rien demander ; ils ont honte et s’isolent ; ils refusent que quelqu’un entre dans leur intimité, parce que la venue d’une tierce personne est vécue comme une intrusion ; ils peuvent se sentir dépossédés de leur rôle et se sentir inutiles ; ils se méfient et n’ont pas confiance ; l’aidé peut refuser de l’aide ; le coût peut également être un frein, ainsi que les démarches à accomplir…Pourtant, des solutions existent, qu’une assistante sociale présente : s’adresser à une association de malades pour s’informer et rencontrer des personnes (Alzheimer, Parkinson…) ; consulter un psychologue pour parler de ses soucis ; intégrer un groupe de parole pour échanger avec d’autres

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Soutenir les aidants, parce que aider, se faire aider, ce n’est pas facile : un temps fort organisé, le 10 octobre, à Baugé-en-Anjou, dans le Maine-et-Loire.

• Monique Michot :Il faut faire le deuil de la personne qu’on a connue et que l’on aime encore.À l’époque, il n’y avait pas d’aide, pas de groupe de parole.J’ai vécu la brutalité du diagnostic, la honte, l’angoisse, la solitude, les priva-tions, le manque de temps pour moi, l’absence de vacances, l’épuisement.Je négligeais ma santé.Il ne faut pas rester seul.

• Monique Moricot :Du jour au lendemain, tout est cassé. Le premier réflexe est l’isolement, parce qu’on a honte.Il faut faire des renoncements. Tout s’écroule. Il y a des deuils à faire en permanence.

Entendre parler d’évaluation du conjoint avec des capacités qui diminuent, c’est dur à avaler.J’ai eu du mal à demander de l’aide parce que mon mari ne voulait pas. Il avait du mal à comprendre que j’avais besoin d’être soulagée.Je me disais : sois forte, ne te plains pas, ne demande rien aux autres. Je voulais assumer. Je voulais aider seule mon mari. On est marié pour le meilleur et pour le pire.Il faut parler. Oser dire qu’on a besoin d’aide. Sortir de chez soi. Affronter le regard des autres.L’infirmier a été une grande aide.Quand l’auxiliaire de vie est là, ça me rassure. Pendant ce temps-là, je peux aller faire les courses l’esprit tranquille.

à faire, l’assistante sociale de la MSA ou de l’hôpital peut être l’interlocutrice qui facilite cette démarche. L'après-midi, a été donné un spectacle, Griottes et coccinelles, sur la maladie d'Alzheimer et les aidants en milieu rural (voir notre site www.lebimsa.fr). —

Anne pichot de la marandais

(1) L’union départementale des associations familiales (Udaf 49), la plate-forme de répit Accord’Ages, France

Alzheimer, le groupement des parkinsoniens de Maine-et-Loire, l’Aide à domicile en milieu rural, les

services des soins infirmiers à domicile…

le suJet De l'AiDé et De

l'AiDAnt n'est plus tAbou. il y A vingt Ans, c'étAit Difficile D'en pArler. mAintenAnt, on échAnge.”

aidants  ; participer à des activités, des ateliers ou des journées de détente…  ; assister à des réunions d’information et de sensibilisation ; prendre des moments de répit en faisant appel à l’accueil de jour ou à l’hébergement temporaire de l’aidé  ; se former pour apprendre à mieux communiquer avec un malade et à mieux se comporter avec lui ; prendre du temps pour soi pour se ressourcer et se détendre, rencontrer des amis… Pour résumer, prendre soin de soi. Surtout, ne pas attendre d’être épuisé pour demander de l’aide. Le premier pas n’étant pas facile

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34 novembre 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

La 2e édition du challenge sécurité des établissements et services d’aide par le travail (Esat), organisée par Gildas Griveau et Sylvain Heder, conseillers en prévention à la MSA d’Armorique, s’est déroulée le 10 octobre à Ploufragan, dans les Côtes-d’Armor, quinze jours après le challenge de Châteaulin, dans le Finistère. Imaginée il y a une vingtaine d’années par Robert Dantec, cette manifestation triennale est relancée avec succès. Au programme : des épreuves de validation des acquis professionnels sur la sécurité routière, le secourisme, la sécurité en espaces verts et le port de charges… et des ateliers. Les usagers des Esat adorent. Nous aussi.

Il y a quelques années maintenant, Robert Dantec, conseiller en prévention à la MSA d’Armorique (à gauche), avait été frappé par l’intérêt appuyé des travailleurs handicapés des Esat (CAT à l’époque) pour la sécurité en milieu professionnel. Aujourd’hui encore, ce constat se vérifie : les usagers se sentent valorisés. Ils apportent une conscience toute particulière à respecter les consignes de prévention. La MSA d’Armorique organise régulièrement des journées de sensibilisation aux risques professionnels dans les établissements. Cette année, par ailleurs, des référents Prap ont été formés, pour un bon suivi au sein même des Esat tout au long de l’année.

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Autre épreuve, autre challenge : la sécurité en espaces verts. Là, Gilbert Le Guen (à droite) et Robert Dantec, conseillers en prévention, font réviser le balisage du chantier, la descente du matériel depuis la plate-forme du camion, les

équipements de protection individuelle (EPI) et l’exécution des travaux à la tondeuse ou à la

débroussailleuse.

Tomber dans les bras d’un conseiller en prévention de la MSA d’Armorique…

Ne rêvons pas ! Cette épreuve permet aux travailleurs handicapés des Esat de revoir

les rudiments du secourisme.

Le simulateur de conduite était conjointement animé par des membres

de l’association Objectif autonomie et un intervenant de sécurité routière

(IDSR) de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM).

Parmi les épreuves, la prévention des risques liées à l’activité physique (Prap), animée par Nicolas Regnacq, conseiller en prévention (à droite, en bleu), ou comment soulever une charge sans risquer le tour de rein, d’une part…

…et par Morgane Lesven, conseillère en prévention, et Gwenaëlle Bachet, infirmière (sur la photo), d’autre part, ou comment soulever une brouette et partir du bon pied sans risquer la chute.

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Céline Le Hégarat (sur la photo) et Marjorie Lavaud, diététiciennes, animaient l’atelier de l’association Défi santé nutrition, sur le thème « Comment équilibrer ses repas ? ». Les usagers ont pu se faire confirmer qu’on peut toujours se faire plaisir à condition d’éviter les excès.

La voiture tonneau emporte toujours un vif succès, avec des sensations

garanties. Bien évidemment, pas de pirouette sans ceinture de sécurité et

c’est un IDSR de la DDTM qui se charge de la conduite des opérations.

Ils étaient quelque 80 usagers des Côtes-d’Armor à participer au challenge, en provenance des Esat Les Ateliers de la baie d’Yffiniac, de Glomel, 4 Vaulx de Corseul et de l’Esatco sites des pays de Dinan, de Guingamp et de Saint-Brieuc. Les dix-sept équipes constituées étaient accompagnées d’un moniteur ou d’un référent de la MSA et devaient participer à deux épreuves. Entre les deux, des animations étaient proposées.

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esat 2013Retrouvez l’intégralité du reportage sur

www.lebimsa.fr@

Un atelier qui met le feu mais qui sait aussi comment l’éteindre. Avec Emmanuel Troude

(à droite), gérant et formateur de la société Proforse, les usagers apprennent à choisir et à manipuler l’extincteur approprié en fonction de

la situation, et à réagir efficacement.

Animée par David Guimard (assis) et Mathieu Bourdet, conseillers en prévention,

ainsi que par Aurélie Pérard, infirmière, la chasse aux risques invite les usagers à

repérer les situations dangereuses dans leur environnement de travail.

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