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4 e trimestre 2005 – 2,50 – www.frm.org RECHERCHE & SANTÉ Soutenir la Fondation Recherche Médicale N°104 Cancer du poumon 15 DOSSIER Cancer du poumon Des vies qui partent en fumée 8 LA RECHERCHE EN DIRECT Maladies nosocomiales : la situation devient critique 31 LA FONDATION ET VOUS Nouveau : un Guide Santé spécial environnement

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RECHERCHE&SANTÉ

S o u t e n i r l a F o n d a t i o n R e c h e r c h e M é d i c a l e

N°104

Cancer du poumon15 DOSSIER

Cancer du poumonDes vies qui partent en fumée

8 LA RECHERCHE EN DIRECT

Maladies nosocomiales : la situation devient critique

31 LA FONDATION ET VOUS

Nouveau : un Guide Santé spécial environnement

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XSOMMAIREX

RECHERCHE & SANTÉ l page 2 l N°104 • 4e trimestre 2005

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4

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OCTOBRE•2005

13 ENTRETIENS CROISÉSLa pollution de l’air est-elle néfaste pour notre santé ?

15 DOSSIER CANCER DU POUMON

Des vies qui partent en fumée17 Recherche : de nouveaux traitements à l’étude19 Point de vue du Pr Jean-Marc Plassart :

stopper le tabagisme féminin

20 BALISESCancer du poumon : des gènes et des cellules

22 Cancers professionnels : l’amiante, coupable à retardement

23 VIE PRATIQUERepérer les signes d’alerte, se passer du tabac, les autresdangers du tabac, vivre avec un cancer du poumon

25 LA FONDATION ET VOUS25 Service administratif et financier : priorité à la transparence

et à l’efficacité26 Invitation : Rencontre Santé « cancer du poumon »28 Partenaire : Réunica prévoyance et la Fondation,

confiance et valeurs communes31 Nouveau : un Guide Santé spécial environnement

32 VOS QUESTIONS/NOS RÉPONSESSyndrome des jambes sans repos : un mystère qui trouble le sommeil

34 Quête-décès : nos outils pour vous aider

35 ON SE DIT TOUT

4 LA RECHERCHE EN DIRECT4 Les ARNi, une nouvelle stratégie

contre les maladies neurodégénératives6 Infarctus et tumeurs : la lactadhérine, agent double 7 Cancer de la prostate : un dépistage plus efficace

8 LE POINT SURLes maladies nosocomiales : la situation devient critiqueDans les hôpitaux, des bactéries résistantes aux traitementsactuels tuent plusieurs milliers de personnes chaque année. La recherche, les personnels soignants, mais aussi l’ensemble de la population doivent se mobiliser !

10 Glioblastome : vers une meilleure survie 12 Maladie de Crohn : une dizaine de molécules prometteuses

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XÉDITORIALX

RECHERCHE & SANTÉ l page 3 l N°104 • 4e trimestre 2005

Comme tous les ans, la Fondation Recherche Médicaleprofite de la rentrée pour dresser un état des lieuxdes premiers mois écoulés, afin d’en tirer les leçons

pour finir l’année dans de bonnes conditions. Aujourd’hui,ce premier bilan est préoccupant. Nous observons, en effet,sur le début de l’année, une baisse sensible du fruit de notrecollecte de l’ordre de 10 %. Cette situation est particuliè-rement inquiétante à l’heure où la Fondation s’engage surtrois vastes programmes de recherche innovants : « ÉquipesFondation Recherche Médicale », « Grands équipements pour la recherchebiomédicale » et « Longévité cognitive et neurosensorielle » tout en mainte-nant ses efforts pour ramener en France les meilleurs chercheurs expatriés(Programme Urgence/FRM/Post-docs, initié en 2004). Si la tendance actuellede la collecte se poursuit à la baisse, l’un de ces trois programmes risque d’être annulé en partie, voire en totalité.Nous nous souvenons tous de la tragédie du tsunami en Asie du Sud-Est qui,fin 2004, a légitimement provoqué un élan de générosité d’une ampleur inégalée. Plus de 340 millions d’euros ont été donnés par les Français pour soulager les victimes et reconstruire les régions dévastées. Cette générosité a été telle que certaines associations ont reçu plus d’argent qu’elles n’en avaientbesoin. De ce fait, les dons pour les autres causes ont diminué. À ce moment-là, la Fondation Recherche Médicale, qui n’avait aucune légitimité à collecterdes dons pour cette cause, s’est naturellement effacée devant l’urgence et l’importance de la tragédie.Mais, la recherche médicale mérite-t-elle d’être maintenant pénalisée ? Pour rattraper ce retard, nous comptons aujourd’hui sur un effort exceptionnelde votre part. De votre générosité dépend le succès des projets de rechercheque nous avons lancés. Ils sont synonymes d’espoir pour des milliers de maladeset leurs proches. Nous vous remercions chaleureusement pour ce soutien urgent.

Catherine Monnier, directrice des ressources de la Fondation Recherche Médicale

RECHERCHE& SANTÉ

EST LA REVUE DE LA FONDATION

RECHERCHE MÉDICALEDirecteur de la publication :

Pierre Joly, PrésidentComité éditorial :

Agnès Lara, Catherine Monnier, Joëlle Finidori

Comité de rédaction : Ghislaine Alajouanine,

Pr Claude Dreux, Isabelle Fleury, Jean-François Pétélaud,

Claude Pouvreau, Valérie Riedinger.Ont participé au dossier : Christian Brambilla, ÉlizabethBrambilla, Jacques Cadranel,

Antoine Flahaut, Thierry Le Chevalier, Jean-Marc Plassard, Isabelle Stucker.

Ont participé à la rédaction : Patricia Chairopulos, Valérie Devillaine,

Émilie Gillet, Anne Lefevre-Balleydier,Victoire N’Sondé, Perrine Vennetier.

Couverture : Photodisc et Marie-Laure Noel.

Conception et réalisation : Citizen Press, 41, rue Greneta,

75002 ParisResponsable d’édition :

Valérie DevillaineDirection artistique et maquette :

Marie-Laure NoelSecrétariat de rédaction :

Aude Rougeaux, VéroniqueBoismartel, Isabelle René

Iconographie : Marion RicardChef de fabrication : Sylvie Esquer

Impression : MauryPériodicité : trimestrielle

Copyright : la reproduction des textes, même partielle, est

soumise à notre autorisation surdemande écrite préalable

Date et dépôt légal à parution : Octobre 2005 • ISSN 0241-0338

Dépôt légal n° 8117

Pour tous renseignements ou pour recevoir

Recherche & Santé, adressez-vous à :

Fondation Recherche Médicale54, rue de Varenne

75335 Paris Cedex 07Service donateurs :

01 44 39 75 76Information scientifique :

01 44 39 75 92Rédaction :

01 44 39 75 68Contribution de soutien pour 4 numéros : 10 €

Chèque à l’ordre de la Fondation pour

la Recherche MédicaleSite Internet : ww.frm.org

La Fondation Recherche Médicale,établissement reconnu d’utilité

publique par décret du 14 mai 1965,est membre fondateur du Comité

de la Charte de déontologie des associations humanitaires.

Baisse de la collecte :nous avons besoin de vous !

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P02-03somédito104 baf 27/09/05 9:53 Page 3

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L’altération d’une protéine appeléeSOD1 avec son accumulation dans

les cellules, constitue l’une des causesde la forme familiale de la scléroselatérale amyotrophique (SLA). Danscette maladie neurodégénérative, dontl’issue est pour l’instant fatale, les mus-cles des patients se paralysent ets’atrophient progressivement. Deuxgroupes de chercheurs indépendantsont obtenu aujourd’hui une victoirecontre la SLA grâce à une nouvellestratégie thérapeutique très promet-teuse : l’interférence par ARN (ouARNi). L’un des groupes rassemble deséquipes suisses et françaises, dont cellede Christopher Henderson soutenue

Une autre maladie neurodégéné-rative pourrait bénéficier des

bienfaits des ARNi : la maladie de Huntington. Elle se déclare géné-ralement après l’âge de 40 ans et se manifeste par des mouvementsincontrôlés et des troubles cognitifs.L’issue est fatale dix à quinze ansaprès l’apparition des premiers symptômes. La maladie est due à une anomalie génétique qui entraîne l’ac-cumulation d’une protéine toxique

pour le cerveau : la huntingtine. Deschercheurs américains ont expéri-menté la technique d’ARNi sur descellules et sur des souris atteintes dela maladie. La quantité de protéine anor-male et les symptômes de la maladieont alors été considérablementréduits. Une preuve de plus de l’inté-rêt de la stratégie des ARNi contre les maladies neurodégénératives. ■

Source : PNAS, avril 2005

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nEN DIRECTLA RECHERCHE

RECHERCHE & SANTÉ l page 4 l N°104 • 4e trimestre 2005

Les ARNi sont de petites molécules capables d’agir sur la machinerie cellulaire et de bloquer spécifiquement la production de telle ou telle protéine. Une stratégie intéressante dans le cas de la SLA ou de la maladie de Huntington, par exemple, où un gène défectueux produit une protéine toxique. Unenouvelle approche thérapeutique dont on attend beaucoup et qui semble bien tenir ses promesses.

Alzheimer, un essaiclinique interrompu

mais positifDans le cerveau des patients

atteints de la maladie d’Alzheimer,on observe une accumulation

de plaques dites « bêta-amyloïdes » qui détruisent les neurones

et perturbent le fonctionnementcognitif. En 2002, l’essai

clinique d’un vaccin dirigé contreces plaques a dû être interrompu en raison de complications chez6 % des patients. Toutefois, lesrésultats du suivi de l’ensemble

des patients, qui avaient reçu uneou plusieurs injections de ce vaccin,

montrent aujourd’hui que letraitement a eu des effets positifs.On note, en effet, une amélioration

des performances cognitives et uneréduction des plaques au niveau du

cerveau. Un encouragement pourcontinuer à travailler dans

cette voie afin de mettre au point un vaccin mieux toléré.

Neurology, mai 2005

LES ARNi, UNE NOUVELLE STRATÉGIE CONTRE LES MALADIES NEURODÉGÉNÉRATIVES

La Fondation Recherche Médicalea financé à deux reprises depuis 2002 le laboratoire de Christopher Henderson pour ses travaux sur la scléroselatérale amyotrophique. Ces aides ont été attribuées à de jeunes chercheurs.

22 600 €LE DON UT ILE

Premières victoires contre la sclérose latérale amyotrophique (SLA)

La maladie de Huntington aussi

Cousins de l’ADN, les ARNi peuventbloquer la fabrication de protéinesdéfectueuses et, ainsi, lutter contre la maladie.

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par la Fondation. Grâce à ce type detraitement, les chercheurs ont réussi àdoubler le délai avant l’apparition despremiers symptômes et à allonger deprès de 80 % la survie de souris attein-tes de la maladie. C’est la plus grandeefficacité thérapeutique observée à cejour pour la SLA ! ■Source : Nature Medicine, avril 2005

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EN DIRECTLA RECHERCHE

RECHERCHE & SANTÉ l page 5 l N°104 • 4e trimestre 2005

Quelles sont les principalesconclusions à tirer de votreétude ?Les expériences que nous avonsmenées montrent que le tPA est capa-ble de passer des vaisseaux sanguinsau tissu cérébral. Et des recherchesantérieures nous ont appris que dansle cerveau, ce tPA augmente la pro-duction de glutamate. Or, si en tempsnormal le glutamate a des effets posi-tifs sur la mémoire et l’apprentissage,il devient toxique en présence de tPAet favorise la dégénérescence desneurones lors du traitement d’un acci-dent vasculaire cérébral.

Vos résultats ouvrent-ils de nouvelles perspectives de traitement ?Nous avons pu comprendre commentle tPA passe du sang au cerveau. Il se lie à un récepteur/transporteur par-

ticulier, le LRP, et traverse ainsi la paroides vaisseaux avant d’être libéré dansle cerveau. On pourrait donc diminuerles effets secondaires du tPA en l’em-pêchant de traverser les vaisseaux (en bloquant sa liaison au récepteurLRP) ou en agissant sur sa cible auniveau des neurones, le récepteur auglutamate.

Laquelle de ces deux voies a votre préférence ?La seconde. Car en bloquant le trans-fert du tPA vers le cerveau, on aug-menterait sa concentration dans lesang, d’où un risque d’hémorragie.Nous avons, en revanche, des résul-tats qui montrent que la seconde voieaméliorerait considérablement les défi-cits neurologiques consécutifs à uneattaque cérébrale. Il y a donc bienl’espoir de nouveaux traitements. ■

Source : Circulation, mai 2005

ATTAQUES CÉRÉBRALES

Un traitement moins nocif en perspective

VOSDONS

en action

Chaque année, en France, 40 000personnes adultes décèdent demort subite suite à des troubles du

rythme cardiaque insoupçonnés. Maisgrâce à une étude menée sur 5 713 em-ployés de la Ville de Paris et publiée enmai dernier par une équipe franco-italienne, on sait désormais ce qui peutprédisposer à un tel accident. Le risques’avère d’autant plus important que la dif-

férence entre la fréquence cardiaque aurepos et à l’effort est faible : il est multi-plié par 4 quand l’écart est inférieur à 89 battements par minute. L’utilisationd’un test d’effort pourrait donc permettrede déceler les personnes à risque. La pra-tique d’une activité physique régulièrenormalisant la régulation de leur rythmecardiaque réduirait alors le risque. ■

Source : NEJM, mai 2005

Anticoagulants : vers une prescription sur mesurePourquoi, avec une même dose d’anticoagulant oral pourtraiter des problèmes artériels ou veineux, certains risquentl’hémorragie, quand aucun effetn’est décelé chez d’autres ? Selon des chercheurs français,cette différence serait liée, dans la moitié des cas, aux variationsgénétiques de deux enzymes :l’une contrôlant la dégradation du médicament dans le foie,l’autre sa cible, la vitamine Knécessaire à la coagulation. Des tests précisant le profilgénétique des patients pour ces deux gènes pourraient donc rendre les prescriptions plus adaptées… Blood, juillet 2005

MORT SUBITE CHEZ L’ADULTE

Les facteurs de risqueidentifiés

tPA (Tissue-Type Plasminogen Activator) : anticoagulant naturel produit par les cellules de la paroi des vaisseaux.Glutamate : neuromédiateur, autrement dit molécule qui permet aux neurones de communiquer chimiquement entre eux.

Quand un caillot de sang prive le cerveau de son oxygène, il faut à tout prix le détruire pour éviter le décès.Mais la molécule utilisée à cette fin, le tPA, n’est pas sans risques, si l’on en croit les travaux récents d’une équipe de l’Inserm qui ouvrent de nouvelles pistes. Explications de Denis Vivien, directeur de l’équipe.

L’unité Inserm 490 de Philippe Beaune, qui a dirigécette étude, a reçu plusieursaides de la Fondation ces dernières années, dont une en 2003 pour ses travaux sur le lien entre gènes etrisque cardiovasculaire.

8 400 €LE DON UT ILE

Le laboratoire dans lequel Denis Vivien a mené ces études a bénéficié de trois aides en 2002pour ses travaux sur les accidentsvasculaires cérébraux.

49 200 €LE DON UT ILE

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Des chercheurs de l’hôpital Lariboi-sière (unité Inserm 689 dirigée

par Bernard Lévy) et de l’Institut Curie,font naître un grand espoir pour lesdeux types de pathologies les plusmeurtrières de nos sociétés : les ma-ladies cardiovasculaires et les cancers.Ils viennent en effet de découvrir unenouvelle protéine, la lactadhérine, etde révéler le rôle clé qu’elle joue dansla formation des vaisseaux sanguins,phénomène appelé angiogénèse. Cettedécouverte présente un double intérêtthérapeutique.Tout d’abord dans les maladies cardiovasculaires. Le fait de stimulerl’activité de cette protéine permettraitde favoriser la réparation des dégâtscausés par l’obstruction d’un vaisseausanguin lors d’un infarctus du myo-carde, d’une attaque cérébrale oud’une thrombo-artérite des membres.En effet, après un accident cardiovas-

culaire, les régions des organes nerecevant plus de sang meurent. Leurrégénération dépend alors essentiel-lement de la formation de nouveauxvaisseaux sanguins qui vont réali-menter ces tissus en nutriments et enoxygène et leur permettre de survivre.La lactadhérine pourrait également êtreutilisée en cancérologie, car, de même,les tumeurs ont besoin de cette néo-vascularisation pour se développer. Eninhibant cette fois la lactadhérine, onpourrait donc empêcher les tumeursde former les nouveaux vaisseaux san-guins nécessaires à leur croissance.C’est en analysant le fonctionnementd’un facteur de croissance, le VEGF(Vascular Endothelial Growth Factor),bien connu pour être l’un des princi-paux régulateurs de la croissance des vaisseaux sanguins, que les cher-cheurs ont mis en lumière l’action dela lactadhérine. Ils ont constaté qu’en

la neutralisant chez la souris, le VEGFse montrait incapable de stimuler la vascularisation. Mieux encore, les chercheurs ont montré que la lacta-dhérine suffisait à provoquer l’angio-genèse, même sans VEGF. Une cible de choix, donc, pour stimuler ouinhiber la néovascularisation dans deuxgrands domaines de la médecine. ■Source : Nature medicine, mai 2005

EN DIRECTLA RECHERCHEVO

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RECHERCHE & SANTÉ l page 6 l N°104 • 4e trimestre 2005

Le laboratoire de Bernard Lévy, à l’hôpital Lariboisière à Paris, a reçu plusieurs aides de laFondation Recherche Médicale,dont une pour le soutien d’unjeune chercheur travaillant sur le rôle de la lactadhérine dans l’athérosclérose.

16 800 €LE DON UT ILE

INFARCTUS ET TUMEURS

La lactadhérine, agent double

VIEILLISSEMENT

Des souris qui vivent plus longtemps

Radicaux libres : dérivéshyper-réactifs de l’oxygènesusceptibles de causer des dommages au sein des cellules.

Peroxyded’oxygène :communémentappelé eau oxygénée.

Athérosclérose : formation de plaques d’athérome (amas fibreux et graisseux) le long de la paroi des artères. Ces lésions rigidifient la paroi des vaisseaux et réduisent leur diamètre, augmentant le risque d’obstruction à l’origine des accidents vasculaires (infarctus, accidents vasculaires cérébraux).

Bien que cette théorie date de1956, aucune étude sérieusen’était encore parvenue à démon-

trer que les radicaux libres pouvaientêtre responsables du vieillissement.Aujourd’hui, une étude américaine meten évidence le rôle des radicaux libressur la durée de vie de mammifères. Leschercheurs ont conçu des souris trans-géniques qui produisent en excès uneprotéine enzymatique appelée catalase.Celle-ci a pour rôle de convertir le per-oxyde d’oxygène en eau et oxygène.On savait déjà que ce « déchet » nor-mal du métabolisme cellulaire pouvaitproduire des radicaux libres dont l’ac-

cumulation est destructrice pour la cel-lule. Restait à prouver qu’à long termeces radicaux libres avaient un effet surle vieillissement. C’est ce qu’ont fait ceschercheurs.En favorisant leur élimination grâce àla présence de catalase en excès, ilssont en effet parvenus à rallongerconsidérablement (de 20 %) la duréede vie des souris ! Ils ont aussi montréque l’apparition de plusieurs patholo-gies liées au vieillissement comme lesmaladies cardiaques ou la cataracteétait également retardée. ■

Source : Science, juin 2005

Anti-radicaux libres, la vitamine E joue notamment un rôle protecteur pour les membranes de nos cellules.

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EN DIRECTLA RECHERCHE

RECHERCHE & SANTÉ l page 7 l N°104 • 4e trimestre 2005

CANCERS DU SEIN ET DE L’OVAIRE

Un traitement qui exploite le défaut de réparation des cellules tumorales

Des chercheurs viennent de décou-vrir que le dosage d’une moléculeappelée EPCA pourrait permettre

d’éviter les biopsies pour confirmer ouinfirmer un cancer de la prostate.Actuellement, le dépistage de ce cancerrepose sur la mesure du taux de PSA(Prostate specific antigen) dans le sang, une protéine sécrétée par la prostate. Mais, un taux de PSA élevé n’estpas forcément synonyme de cancer. Lediagnostic doit être confirmé par unebiopsie, souvent source d’anxiété pourles patients. Des chercheurs américainsont récemment mis en évidence que larecherche d’un autre antigène, l’EPCA(pour Early Prostate Cancer Antigen,antigène précoce du cancer de la pros-tate), pouvait s’y substituer avantageu-sement. Les taux d’EPCA de 46 hommesont été mesurés. Le test a fait la preuvedes deux qualités recherchées : unegrande sensibilité et une grande spécifi-cité. Un taux anormal d’EPCA a étéretrouvé chez 92 % des hommes atteintsde cancer de la prostate, et 94 % des

hommes ayant un taux anormal d’EPCAétaient effectivement atteints d’uncancer de la prostate. De plus, cet anti-gène a pu être détecté dans des biopsiesjugées a priori négatives pour des hom-mes chez qui l’on a diagnostiqué un can-cer de la prostate jusqu’à cinq ans plustard. Un test utilisant l’EPCA devraitdonc réduire, d’une part, le nombre debiopsies inutiles et, d’autre part, le nom-bre de tumeurs prostatiques non détec-tées ou trop tardivement. ■

Source : Cancer Research, mai 2005

Biopsie : prélèvement d’un fragment de tissu en vue de son examen au microscope.

Recombinaison : échange de brins d’ADN entre deux parties du génome.

L’étude d’une maladierare explique uncancer de la peauL’épidermolyse bulleusedystrophique est une maladiegénétique rare de la peau qui affecte une protéinechargée d’assurer sonélasticité : le collagène VII.Certains enfants atteints de cette maladie risquent de développer ensuite un cancer de la peau. Cette observation a amené les chercheurs à fairel’hypothèse qu’un fragment du collagène qui reste présent chez certains enfants atteintsd’épidermolyse bulleuse, était responsable du développement descancers. Une hypothèseconfirmée par des étudesgénétiques chez la souris et qui permet d’envisager untraitement basé sur l’utilisationd’anticorps contre cetteprotéine afin de stopper ledéveloppement des cancers…Science, mars 2005

L es gènes BRCA-1 et 2 jouent unrôle protecteur contre le cancerdu sein. Ils permettent la répara-

tion des cassures de l’ADN, cette molécule porteuse des informationsnécessaires à la vie de chaque cellule.Certaines femmes sont malheureuse-ment porteuses de formes altérées deces gènes et voient leur risque de déve-lopper un cancer du sein augmenté de80 %. Deux équipes anglaises viennentde faire naître un espoir de traitementtrès efficace contre ces tumeurs.En effet, les cellules normales disposent

d’un double système de réparation deséventuelles cassures de l’ADN : larecombinaison homologue, qui impliqueles gènes BRCA et la protéine PARP. Leschercheurs ont eu l’idée de bloquer cesecond système pour détruire les cellu-les tumorales. Un concept totalementinédit ! Explication : dans les cellulescancéreuses, dont les gènes BRCA sonttotalement inactifs, PARP est seul àpouvoir réparer les cassures de l’ADN.Si ce second système est bloqué, les cellules meurent, faute de pouvoir répa-rer leur ADN. En revanche, dans une

cellule normale, le dysfonctionnementde PARP est sans conséquence, puisqueles gènes BRCA (même partiellementaltérés chez les femmes prédisposéesau cancer) peuvent toujours prendre lerelais. Le traitement est donc inoffensifpour ces cellules saines. Des expérien-ces préliminaires sur des cellules enculture et chez la souris montrent quecette approche thérapeutique seraitbeaucoup plus efficace que celles donton dispose actuellement. À suivre... ■

Source : Nature, avril 2005

CANCER DE LA PROSTATE

Un dépistage plus efficace

Une simple prise de sang pourraitremplacer une biopsie pourdiagnostiquer le cancer de la prostate.

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Leur danger ? Elles s’attaquent à des personnes hospitaliséeset donc par définition déjà fragilisées. Elles, ce sont lesmaladies ou plus précisément

les infections nosocomiales. Selon leministère de la Santé, chaque année, 5 à7 % des patients hospitalisés sont tou-chés et 4 000 à 6 000 en décèdent.« C’est le contexte qui veut que les infec-

tions nosocomiales soient probléma-

tiques, précise Didier Mazel, de l’InstitutPasteur, qui coordonne des projets derecherche pour lutter contre ces infections. Tout d’abord, à l’hôpital,

beaucoup de gens sont malades ; on

augmente donc la concentration

de bactéries pathogènes. De plus, du

fait des traitements antibiotiques

prodigués sur la durée, on concentre

les bactéries résistantes à un ou

plusieurs antibiotiques. Enfin, même

si de gros efforts ont été faits, il y a clai-

rement un problème d’hygiène. » Cesont les sujets les plus fragiles comme les personnes immunodéprimées ou âgées, les nouveau-nés ou encore les grands brûlés, qui courent le plus grand risque.

Par ailleurs, tous les actes médicaux ne présentent pas la même dangerosité.Les actes invasifs (opérations chirurgi-cales, pose d’un cathéter, intubations…)favorisent la pénétration des microbesdans l’organisme et donc augmentent le risque d’infections nosocomiales.

LIMITER LES RÉSISTANCES BACTÉRIENNESLes microbes en cause, essentiellementdes bactéries, développent des trésors d’adaptation pour nous contaminer etcontourner les traitements. Heureuse-ment, une recherche dynamique étudieleur fonctionnement pour trouver desfailles dans leur système de colonisationde nos organismes. « Sur les prothèses,

par exemple, les bactéries forment ce

que l’on appelle des biofilms, expliqueDidier Mazel. Elles produisent ces sortes

de mailles pour continuer à se déve-

lopper et résister aux antibiotiques.

Actuellement, beaucoup de recherches

sont menées pour comprendre com-

ment sont organisés ces biofilms et trou-

ver des traitements. » D’autres projetss’intéressent par exemple aux modes de

Dans les hôpitaux, des bactéries résistantes aux traitements actuels tuent plusieurs milliers de personnes chaque année. La recherche, les personnels soignants, mais aussi l’ensemble de la population doivent se mobiliser !

Didier Mazel, directeur du laboratoire « Plasticité du génome bactérien » à l’Institut Pasteur de Paris.

EN DIRECTLA RECHERCHE

La situationdevient critique

LES MALADIES NOSOCOMIALES

RECHERCHE & SANTÉ l page 8 l N°104 • 4e trimestre 2005

propagation des bactéries dans les hôpi-taux par les aérosols ou encore par l’eau.

L’URGENCE DE NOUVEAUX ANTIBIOTIQUESPour réussir à contrer ces bactéries, ildevient également urgent de mettre aupoint de nouveaux antibiotiques contrelesquels elles n’ont pas encore déve-loppé de résistance. À ce propos, DidierMazel tire la sonnette d’alarme : « Nous

approchons de la situation critique,

car il y a un désengagement de l’in-

dustrie pharmaceutique. » ■

C’est la somme consacrée en 2004par la Fondation Recherche Médicaleau soutien des travaux du laboratoirede Didier Mazel sur les mécanismesde résistance aux antibiotiques.

15 000 €LE DON UT ILE

Personnes immunodéprimées : dont le système de défense est très affaiblisuite à une chimiothérapie, une greffeou une maladie.

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Lév

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Le point sur…

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Comment contribuez-vous à la lutte contre les infectionsnosocomiales ?Nous travaillons sur la façon dontles bactéries deviennent résistantesaux antibiotiques. Soit ellesmodifient leurs propres gènes, soit elles capturent chez d’autresbactéries des gènes qui leurconfèrent cette résistance. On parle alors de transferthorizontal. Je coordonne un consortium européen de huit laboratoires qui travaillent sur toute la chaîne de transfert de gènes, des bactéries de l’environnement jusqu’à celles portées par le malade.

Qu’avez-vous déjà mis en évidence ?Nous savons qu’un grand nombre

de bactéries utilisent des élémentsmobiles appelés intégrons pour capturer les gènes d’autresbactéries. Un seul de ces intégronsleur confère parfois une résistanceà sept ou huit antibiotiques. Nous avons également regardé les ressources potentielles dontdisposent les bactéries dans la nature. Un exemple : dans les centrales de traitement des eaux usées, un seul échantillonpeut contenir trente gènes de résistance différents.

Le combat est donc inégal ?C’est une sorte de course-poursuite. Mais mieux on connaîtl’adversaire, plus on a de chancesde trouver un inhibiteur spécifiquedes systèmes impliqués dans les résistances…

INTERVIEW

EN DIRECTLA RECHERCHE

RECHERCHE & SANTÉ l page 9 l N°104 • 4e trimestre 2005

Didier Mazel,directeur du laboratoire « Plasticité du génome bactérien » à l’Institut Pasteur, à Paris.

Adoptons les bonnespratiques !Dans chaque hôpital, le respect desrègles d’hygiène strictes édictées parle Comité de lutte contre les infec-tions nosocomiales (CLIN) se déclineen trois points : lavage fréquent desmains du personnel soignant, asep-sie du matériel et, enfin, propreté etdésinfection de l’environnement.Mais, indirectement, la lutte contreles infections nosocomiales se joueaussi à la maison. Ainsi, le mauvaisusage des antibiotiques par lesFrançais, premiers consommateursmondiaux, contribue à l’émergencede bactéries multirésistantes. Laconsommation d’antibiotiques doitdonc, elle aussi, suivre des règlesstrictes : prescription uniquementcontre des infections bactériennes,et non virales, et respect par lepatient de la durée du traitement.

L’adaptation des bactéries à leur environnement est à l’origine de leur résistance aux antibiotiques.

Comprendre les armes des bactéries est une étape essentiellede la lutte contre les maladies nosocomiales.

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RECHERCHE & SANTÉ l page 10 l N°104 • 4e trimestre 2005

LA RECHERCHE VOSDONS

en action

L’unité d’Henri Leridon, danslaquelle travaillent Rémi Slama et Jean Bouyer, deux des auteursde cette étude, a reçu une aide de la Fondation Recherche Médicale en 2003 pour ses recherches sur la reproduction.

16 800 €LE DON UT ILE

EN DIRECT

DIABÈTE DE TYPE 1

C’est l’insuline pancréatiquequi déclencherait la maladie ?

dans la genèse de la maladie.L’autre étude, réalisée chez l’hommepar trois équipes américaines, est basée sur l’analyse des cellulesimmunitaires contenues dans lesganglions lymphatiques à proximité dupancréas, chez six patients, dont troisétaient atteints d’un diabète de type 1.Les chercheurs ont identifié lesprotéines que ces cellulesreconnaissaient comme antigènes,c’est-à-dire comme un corps étranger.La moitié des cellules prélevées chezles patients diabétiques reconnaissaituniquement l’insuline comme antigène,alors que les cellules provenant de malades non diabétiquesreconnaissaient des antigènes très variés. L’insuline est donc suspectée d’être à l’origine de lamaladie. Une découverte qui pourraitêtre à la base de nouveaux traitementsciblés sur une « désensibilisation » vis-à-vis de l’insuline. ■Source : Nature, mai 2005

Insuline : hormone qui régule le taux de sucre (glucose) dans le sang.Ganglions lymphatiques : petitsorganes qui contiennent des cellules du système immunitaire, les lymphocytes.

GLIOBLASTOME

Vers une meilleure survie

Le glioblastome est une tumeur ducerveau dont le pronostic reste par-ticulièrement sombre. Deux publi-

cations récentes concernant le témozo-lomide (Temodal®), un médicamentutilisé en chimiothérapie, ouvrent tou-tefois une brèche d’espoir. En effet, cemédicament tue les cellules cancéreu-ses en provoquant des cassures auniveau de l’ADN. Il est donc particuliè-rement efficace quand le gène quicontrôle l’enzyme de réparation del’ADN est inactivé. La mesure de l’acti-

vité de cet enzyme dans la tumeur, lorsdu prélèvement opératoire, permet doncd’identifier d’emblée les malades qui ontles meilleures chances de réponse à cetraitement et de choisir pour les autresune autre approche, sans perte detemps. Par ailleurs, un essai clinique portant sur 573 patients a montré quel’association du Temodal® à la radiothé-rapie multipliait par 2,6 les chances de survie des patients, avec un recul dedeux ans après le traitement. ■Source : NEJM, mars 2005

Fausse-couche : le rôle du père

L’âge de la femme n’est passeul à accroître le risque

d’une fausse-couche. Comme le montre une étudeinternationale à laquelle ont

collaboré des chercheursfrançais, ce risque est accru

de 30 % quand le père a dépassé l’âge de 35 ans

par rapport aux couples dans lesquels le père est plus

jeune. Avec l’âge, en effet, la fréquence des anomalies

dans les spermatozoïdesaugmente. D’où de possibles

altérations de l’embryon, qui peuvent entraîner une fausse-couche…

Source : American Journal of

Epidemiology, mai 2005

Survenant le plus souvent avantl’âge de 20 ans, le diabète de type 1 (dit insulino-dépendant)

concerne 100 à 150 000 personnes en France. On sait depuis longtempsqu’il est dû à une réaction anormale du système de défense de l’organisme(le système immunitaire) contre lescellules du pancréas qui fabriquentl’insuline. Mais deux étudesrécemment parues dans la revueNature viennent de montrer que c’est l’insuline elle-même qui pourraitêtre la première cible des cellulesimmunitaires et déclencherait lamaladie. L’une de ces études, menéesous la direction de George Eisenbarth(université du Colorado, États-Unis),s’appuie sur un modèle de sourisgénétiquement prédisposées audiabète. Grâce à des techniques de recombinaison génétique, leschercheurs ont remplacé l’insulinenaturellement produite chez ces sourispar une insuline modifiée, qui n’est pasreconnue par le système immunitaire.Ils ont alors observé que les animauxne développaient plus de diabète, une preuve du rôle clé de l’insuline

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Les personnes diabétiques de type 1 sont contraintes de s’injecter régulièrement des doses d’insuline pour contrer les effets de la maladie.

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RECHERCHE & SANTÉ l page 11 l N°104 • 4e trimestre 2005

EN DIRECTLA RECHERCHE

MALADIE DE KRABBE

Enfin un espoir de guérison

Pour l’heure, il n’existe aucunmoyen de traiter la maladie de Krabbe, une affection

génétique rare (1 naissance sur150 000 en France) et mortelle.Jusqu’à aujourd’hui, puisque desessais cliniques menés aux États-Unismontrent qu’une greffe de sang decordon ombilical permet de retarder,voire de prévenir l’apparition dessymptômes. Chez les nourrissonsatteints de la maladie de Krabbe,l’absence d’une enzyme « de ménage »entraîne une accumulation decomposés toxiques dans les cellulesqui fabriquent la gaine isolante quientoure les cellules nerveuses, lamyéline. Cette gaine est indispensableà la transmission des informations de nature électrique par les neurones.Il en résulte une démyélinisationprogressive du système nerveuxexpliquant les symptômes quiapparaissent souvent avant l’âge de 6 mois et conduisent inévitablement au décès vers l’âge de 2 ans : « Les

bébés deviennent irritables, perdent

leurs capacités de développement,

puis deviennent aveugles et sourds

avant de mourir », explique Maria Luisa Escolar, un médecin de l’université de Caroline du Nord qui a dirigé l’essai clinique. Afin de remplacer l’enzyme absente, desessais de greffe de cellules souchesprovenant de la moelle osseuse ont été réalisés. L’amélioration qui a étéobservée dans certains cas suite à la greffe a donné l’idée aux médecinsd’utiliser une autre source de cellulessouches, plus facilement disponible :le sang du cordon ombilical.Onze nouveau-nés (âgés de 12 à 44 jours) chez qui le diagnostic a étéposé en raison d’antécédents familiaux,et quatorze nourrissons (entre 4 et 11mois) chez lesquels le diagnostic a étéposé devant l’apparition des premierssymptômes, ont donc été traités parune greffe de sang de cordon. Environtrois ans après leur greffe, tous lesnouveau-nés traités avant l’apparition

des symptômes avaient survécu, sansséquelles neurologiques. Leur vision,leur audition et leur développementcognitif étaient normaux, on ne notaitqu’un léger retard à la parole. Maisparmi les nourrissons traités aprèsl’apparition des symptômes, seuls six étaient encore en vie 41 mois plustard, restant de surcroît sévèrementatteints. Si ces essais ouvrent deconsidérables espoirs, ils montrentaussi la nécessité d’un diagnosticprécoce. Car, pour être salvatrice, lagreffe doit être réalisée avant lespremiers symptômes de la maladie. ■

Source : NEJM, mai 2005

Réalisée avant l’apparition des symptômes, la greffe de sang de cordon pourrait sauver les nouveau-nésatteints de cette maladie génétique rare.

Éliminer la dépendance à la cocaïnesans altérer l’intérêt pour des

« récompenses » naturelles comme lanourriture : c’est possible chez le rat,si l’on en croit les travaux d’une équipefrançaise publiés en avril dernier. Onsait depuis dix ans que les personnesatteintes de la maladie de Parkinsonchez lesquelles on inactive une petiterégion du cerveau impliquée dans lamotricité (le noyau sous-thalamiqueou NST) prennent du poids. Sachant

que le NST joue un rôle dans la moti-vation, Christelle Baunez et ses collè-gues ont donc étudié son implicationdans la recherche de récompensesnaturelles (nourriture) ou artificielles(cocaïne), via des tests comportemen-taux. Or, les rats dont le NST a été léséchirurgicalement ont fait plus d’effortspour obtenir de la nourriture que desrats normaux, mais moins quand larécompense était de la cocaïne. Demême, on inactive le NST pour traiter

la maladie de Parkinson, on pourraitdonc imaginer de le faire pour réglerle problème de dépendance à lacocaïne ; il faudra néanmoins évaluerle bénéfice thérapeutique par rapportaux effets secondaires. ■

Source : Nature Neuroscience, avril 2005

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en action

Carine Dias, qui a collaboré à cette étude, a reçu une aide de laFondation Recherche Médicale pourses travaux sur les comportementsde recherche de drogue en 2003.

3 700 €LE DON UT ILE

TOXICOMANIE

La dépendance supprimée par la chirurgie ?

Des chercheurs sont parvenus à restituer la gaine de myéline (sombre), qui fait défaut chez les enfants victimes de la maladie de Krabbe.

Cellules souches : cellules nonspécialisées, capables de se multiplier à l’identique ou de se transformer en un ou plusieurs types cellulairesspécialisés de l’organisme.

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LA RECHERCHE EN DIRECT

RECHERCHE & SANTÉ l page 12 l N°104 • 4e trimestre 2005

L ’arthrose est une maladieévolutive, provoquée par unedestruction progressive du

cartilage articulaire. L’accumulationdes débris de cartilage dégradé dans l’articulation est à l’origine d’uneinflammation (douleur et gonflementde l’articulation) et d’une raideur dans les mouvements. L’âge, l’obésité,certaines blessures ou une sollicitationrépétée des articulations (comme dans certaines professions) sont desfacteurs favorisants. Les traitementsactuels se contentent de soulager lesdouleurs, sans remédier aux causes dela maladie. Des chercheurs viennenttoutefois de faire un pas dans ce sens

en s’intéressant à un constituantessentiel du cartilage : l’aggrécane.Jusqu’ici, on savait que dans l’arthrose,la destruction du cartilage étaitassociée à une dégradation del’aggrécane par des enzymes de la famille des aggrécanases. Mais chez l’homme, comme chez tous les mammifères, il existe au moins six protéines dans cette famille, et leurs rôles respectifs n’étaient pas connus. Deux d’entre elles étaientparticulièrement suspectes pour leur implication dans la pathologie, car leur activité enzymatique étaitlargement supérieure à celle desautres : l’aggrécanase 1 et

l’aggrécanase 2. En utilisant des sourisgénétiquement modifiées, qui nefabriquent plus ces deux enzymes, leschercheurs ont montré que seulel’aggrécanase 2 jouait un rôle crucialdans la dégradation du cartilage. Une découverte très importante, car si la responsabilité unique de cette protéine est aussi démontréechez l’homme, cela devrait permettrela mise au point de médicamentsinhibiteurs de l’aggrécanase 2humaine, capables de prévenirl’arthrose. ■

Source : Nature, mars 2005

Cartilage articulaire : tissu de soutienélastique et résistant qui recouvre la surface des os au niveau desarticulations. Il confère ainsi ausquelette une résistance aux chocs, à la compression et aux frottements.Enzyme : protéine accélérant et rendantpossibles de nombreuses réactionschimiques de l’organisme.

ARTHROSE

Le principal coupable identifié

MALADIE DE CROHN

Une dizaine de molécules prometteuses

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Plus de 120 000 personnes souffrenten France de la maladie de

Crohn, une inflammation chronique del’intestin très invalidante (douleurs,diarrhées, amaigrissement…). L’acide5-aminosalicylique (5-ASA) est unanti-inflammatoire largement utilisécontre cette pathologie. Plusieurséquipes françaises et européennes sesont penchées sur lui pour percer lessecrets de son action. Ils ont émis l’hypothèse que le 5-ASApouvait se fixer sur une autre molé-cule, le PPAR-gamma (déjà connupour intervenir dans l’inflammationde l’intestin), et ainsi contrôler sonaction. Hypothèse vérifiée. Forts dece constat, les chercheurs ont testé lacapacité de plusieurs dérivés du 5-ASA à se fixer sur le PPAR-gamma.

Les dérivés sélectionnés, une dizaine,devraient être évalués comme candi-dats-médicaments dans le cadred’essais chez l’animal dès la fin del’année. ■Source : Journal of Experimental

Medicine, avril 2005

Le laboratoire de Jean-LouisMandel à l’IGBMC (Institut degénétique et de biologiemoléculaire et cellulaire, à Strasbourg), qui a collaboré à ces travaux, a été financé à trois reprises durant ces trois dernières années pour ses travaux sur les PPAR.

53 100 €LE DON UT ILE

Deux équipes américaines et australiennes sont parvenues à prévenir la dégradation du cartilage articulaire dans l’arthrose. Un premier pas vers un nouveau traitement de cette maladiedouloureuse et invalidante.

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CROISÉSENTRETIENS

Comment définir la pollutionatmosphérique ?Bernard Festy : Moi, je préfère parlerDES pollutions atmosphériques. À l’ex-térieur, la mixture à laquelle nous som-mes confrontés est extrêmement com-pliquée et nous ne connaissons pas ledixième de sa composition. On simplifieen disposant de moins d’une dizained’indicateurs de pollution (dioxyde desoufre, monoxyde de carbone, ozone,oxydes d’azote, particules…) que l’onsait mesurer. À l’intérieur, il existe unegrande hétérogénéité entre habitations,locaux professionnels avec des polluantsplus ou moins spécifiques en fonction del’activité, et ceux qui reçoivent du public,comme les piscines ou les gares.

Dominique Belpomme : On différenciedeux types de polluants : les micropar-

ticules carbonées des fumées d’usines etdes gaz d’échappement des voitures, etles hydrocarbures aromatiques cycliques,produits de combustion du gaz, du charbon et du pétrole, qui s’agrègent au niveau des poussières. À domicile, lescomposés organiques volatils (COV)comme le benzène et le formaldéhyde,tous deux cancérigènes, s’ajoutent à l’air extérieur pollué. Le benzène peut s’accumuler dans les lieux d’habitation àproximité d’un garage ou d’une station-service. Le formaldéhyde est dégagé parémanation à partir des tissus d’ameuble-ment, meubles, teintures, colles… Danscet état des lieux, il faut encore inclurela pollution issue des pesticides à usagedomestique et des produits ménagers.

Michel Aubier : À l’intérieur, les pre-miers polluants sont les multiples

composants de la fumée du tabac, prin-cipalement le benzène.

Quels sont les risques pour la santé ?Dominique Belpomme : La questionest double. Quelle est la toxicité de cesdifférents constituants et quel est le lienépidémiologique avec les maladies ?Quand on combine les deux approches,on en conclut que la pollution atmosphé-rique est à l’origine de maladies. Selondeux études menées dans les grandesmégapoles américaines1, on constate uneaugmentation de la mortalité par cancerdu poumon d’autant plus élevée que laquantité de poussière et d’hydrocar-bures aromatiques polycycliques estimportante. Les allergies respiratoiresont plus que doublé depuis ces vingtdernières années. Ici, le rôle des

MICHEL AUBIERCHEF DU SERVICE DE PNEUMOLOGIE DE L’HÔPITAL BICHAT, À PARIS

BERNARD FESTYANCIEN ENSEIGNANT EN SANTÉENVIRONNEMENTALE ET PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION POUR LA PRÉVENTION DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE (APPA)

La pollution de l’airest-elle néfaste pour notre santé ?

Beaucoup d’observateurs s’interrogent sur la qualité de l’air que nous respirons. Cesinquiétudes sont-elles fondées ? Quelle est la nature des polluants atmosphériques ?Et, surtout, quel est leur réel impact sur notre santé ? Réponses de spécialistes.

DOMINIQUE BELPOMMECANCÉROLOGUE ET PRÉSIDENT-FONDATEUR DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE POUR LA RECHERCHE THÉRAPEUTIQUEANTICANCÉREUSE (ARTAC)

RECHERCHE & SANTÉ l page 13 l N°104 • 4e trimestre 2005

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Dans le numéro SpécialEnvironnement du Guide Santé : 100 idées reçues. L’avis deschercheurs, de la FondationRecherche Médicale, les chercheursisolent le bon grain de l’ivraie parmiles nombreuses idées reçues sur les effets de la pollution sur notresanté. Lire p. 31 et bon de commande au dos de cette revue.

microparticules carbonées est mis enévidence car les allergènes naturelss’agrègent aussi aux poussières.

Michel Aubier : Tous ces polluants sontdangereux pour la santé à concentration

élevée. À courtterme, les pics depollution ont desconséquences surdes sujets déjà ma-lades (personnesa s t h m a t i q u e s ,

insuffisants respiratoires ou car-diaques…). Mais, on ne constate rienchez les sujets sains. S’ils existent, leseffets à long terme sont encore malconnus. En effet, une étude en popula-tion générale suivie sur quinze ans dans six villes américaines montre quela pollution due aux particules fines estassociée à une augmentation de la mor-talité respiratoire et cardiovasculaire,mais pas des cancers du poumon. Beau-coup de données de laboratoire mon-trent une augmentation des réactionsallergiques associées aux particules diesel, uniquement sur des cellulesrespiratoires in vitro, des modèles ani-maux et lors d’expositions contrôléeschez l’homme. Néanmoins, je pense quel’augmentation de la prévalence del’asthme tient à des facteurs beaucoupplus complexes que la seule pollutionatmosphérique. Notre mode de vie occidental est probablement en cause.Dès la petite enfance, nous passons 90 %de notre temps à l’intérieur de locauxdans lesquels nous sommes en contactavec de nombreux allergènes auxquelsnous pouvons nous sensibiliser.

Bernard Festy : Il faut hiérarchiser les risques. À l’intérieur des locauxdomestiques, les intoxications par mo-noxyde de carbone tuent probablement300 personnes par an en France du faitde chauffages d’appoint ou individuelsmal maîtrisés. Selon Aphéis, une étudeeuropéenne d’impact de la pollutionatmosphérique, elle serait responsablede 3 000 morts par an par aggravationde maladies respiratoires ou cardio-

vasculaires. Mais le plus grand risquede demain reste le tabagisme actif. En gros, les effets de la pollution atmo-sphérique à court terme sont compa-rables aux effets du tabagisme passif au regard de la toux.

La réglementation en vigueur est-elle à la mesure de la situation ? Michel Aubier : Nous bénéficions de laréglementation européenne, qui estdevenue beaucoup plus sévère. Nouspouvons probablement faire mieux, maisà un moment se pose la question du rap-port coût/bénéfice. Prenons l’ozone : ilprovient de la transformation du dioxyded’azote émis par les véhicules. Mais les arbres produisent des molécules (les terpènes) qui se transforment égalementen ozone. L’air pur n’existe pas, c’est unevue de l’esprit. La pollution globale abaissé. En revanche, le type de pollutiona changé, et il faut étudier à long termeles conséquences de cette pollution.

Bernard Festy : La pollution extérieureest assez bienencadrée par larég lementat ioneuropéenne, notam-ment sur les limitesd’émission de pro-duits industriels,

des véhicules à moteur et la qualité des

carburants. En milieu profession-nel, les normes sont nationales.Elles sont moins sévères que pourla pollution extérieure car on aaffaire à une population exclusive-ment adulte, non âgée donc moinsà risque en théorie et davantage sur-veillée d’un point de vue médical.Mais ceci est surtout vrai dans lesgrandes entreprises. En revanche,

nous sommes beaucoup moins arméscontre les polluants domestiques. Il fauttrouver un équilibre entre économie d’énergie et nécessité d’aérer.

Dominique Belpomme : La politiquede santé publiquede notre pays estinadaptée. C’estpourquoi, le 7 mai2004, l’Artac2 alancé l’Appel deParis à l’Unesco.

Cette déclaration internationale pro-pose sept groupes de mesures3 visant à un meilleur contrôle des produits chimiques sur le marché et à une réduc-tion des substances polluantes toxiques,afin de mieux protéger les individus les plus vulnérables (en particulier lesenfants) et la planète. ■

1. New England Journal of Medicine, 1993 (n° 329).2. Artac : Association française pour la recherchethérapeutique anticancéreuse.3. Le détail sur www.artac.info

VOTRE AVIS NOUS INTÉRESSEEnvoyez vos réactions par courrier à On se dit toutFondation Recherche Médicale54, rue de Varenne 75335 Paris Cedex 07 ou par e-mail à [email protected]

CROISÉSENTRETIENS

RECHERCHE & SANTÉ l page 14 l N°104 • 4e trimestre 2005

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CANCERDOSSIER

ChristianBrambilla, chef dudépartementde médecineaiguë spécialisée,pneumologie,

au CHU de Grenoble.

Dossier parrainé

par…

Depuis l’après-guerre, le taux de survie des maladesatteints d’un cancer du poumon n’a quasiment pas été amélioré. En parallèle, le nombre de nouveaux de cas n’a cessé d’augmenter, et ce de façon alarmante chez les femmes. Il est donc urgent de réagir, en améliorant notamment la prévention et le dépistage.

17I Recherche : de nouveaux traitements à l’étude19I Point de vue duDr Jean-Marc Plassart22I Cancers professionnels :l’amiante, coupable à retardement

CANCER DU POUMON

RECHERCHE & SANTÉ l page 15 l N°104 • 4e trimestre 2005

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DES VIES QUI PARTENT EN FUMÉE

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Avec plus de 27 000 morts par an en France,le cancer du poumon se situe au premierrang des décès par cancer chez l’hommeet au troisième chez la femme. Alors quecette maladie était encore rare au début

du XXe siècle, son incidence n’a cessé d’augmenterdepuis, avec, en 2000, près de 28 000nouveaux cas diagnostiqués. Si, pourla mortalité comme pour l’incidence,la part masculine reste largementprédominante (entre 80 % et 85 %des cas), on constate de façon évi-dente une décroissance s’amorcer chez les hommesdans les pays industrialisés alors qu’on assiste à unevéritable explosion chez les femmes depuis une dizained’années. Ainsi aux États-Unis, le nombre de femmesdécédées d’un cancer du poumon dépasse depuis peucelui des décès par cancer du sein. Il existe plusieurs formes de cancers du poumon. On distingue les cancers « non à petites cellules » : les carcinomes épidermoïdes, environ 40 % des cas,actuellement deux fois plus fréquents chez l’homme,et l’adénocarcinome bronchique, un tiers des cas, quel’on retrouve volontiers chez les femmes (lire Point devue p. 19) et les non-fumeurs. Quant au cancer bron-chique à petites cellules, beaucoup plus rare (17 % descas en 2000), il touche plutôt des sujets jeunes soumisà un tabagisme court mais intense. Il est très souventmétastasé, en particulier dans le cerveau et les os.

CANCERDOSSIER

Principal coupable : le tabac, dont le rôle a été démon-tré dès 1953 dans la survenue de près de 90 % descancers du poumon. Deux éléments sont à prendre encompte lorsqu’on évalue le risque lié au tabac : il s’agitde la quantité de cigarettes fumées et de la duréedurant laquelle on fume. On estime aujourd’hui que ladurée de l’intoxication joue un rôle plus important que la quantité de cigarettes fumées chaque jour. Ilest désormais clairement démontré que l’arrêt du tabac

RECHERCHE & SANTÉ l page 16 l N°104 • 4e trimestre 2005

27 000 mortspar an en France

SEVRAGE TABAGIQUE

De nouvelles méthodes prometteuses• Le Rimonaban, dont la commercia-lisation est prévue en France en 2006,pourrait apporter une solution à ceuxqui craignent de grossir en arrêtantle tabac. En effet, cette substance agitdans le cerveau sur le système appelé« endocannabinoïde », impliqué dansla régulation du poids et la dépen-dance au tabac. Reste que, comme la plupart des médicaments, il peut provoquer des effets indésirables(nausées et tendances dépressives).

• Cette année, le Pr Jacques Cornuz,du Centre hospitalier universitaire vaudois de Lausanne, a annoncé lamise au point d’un vaccin contre la dépendance à la nicotine. En indui-sant la production d’anticorps anti-nicotine, ce vaccin empêche celle-cide pénétrer dans le cerveau et, de fait, réduit l’envie de fumer.Une étude a été réalisée sur 300 grosfumeurs dépendants ne recevant aucun substitut depuis plus de six

mois : 40 % d’entre eux ont arrêté defumer six mois après la vaccination,contre 31 % dans le groupe placebo.Par ailleurs, les données montrentqu’un tiers des sujets a très bienrépondu au vaccin, coïncidant avecun taux d’anticorps élevé. L’efficacitédu vaccin semble donc directementcorrélée au taux d’anticorps produitssans que le mécanisme soit encore élucidé. Au mieux, ce vaccin seradisponible d’ici quatre à cinq ans.

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CANCERDOSSIER

est d’autant plus bénéfique qu’il est précoce, mais ilreste cependant salutaire à tout âge. De plus, si chaquejour sans fumer permet de diminuer les risques de survenue d’un cancer, il est clair aussi que chaque ciga-rette fumée les augmente : il n’existe pas d’effet seuil.Le constat des études épidémiologiques est sansappel : « On assiste à un rajeunissement et à une

féminisation des cas de cancers du poumon. Ce

n’est plus une maladie réservée aux “hommes par-

tant à la retraite” », déclare Antoine Flahault, épidé-miologiste à l’Inserm. Le point noir de cette pathologie,c’est son pronostic : le taux de survie à cinq ans estinférieur à 15 %. Et il semble qu’il n’ait quasiment pasévolué depuis l’après-guerre, malgré les nombreusesnouvelles thérapeutiques disponibles. Mais derrièrecette froide statistique se cache une importantehétérogénéité : le taux de survie dépend beaucoup dustade auquel le cancer est diagnostiqué. « Lorsqu’il

s’agit de cancer détecté à un stade I (précoce), le

taux de survie à cinq ans dépasse les 85 % », pré-cise le chercheur. La clé pourrait donc bien être detrouver un examen de dépistage précoce. Aucunmarqueur biologique du cancer du poumon …

RECHERCHE & SANTÉ l page 17 l N°104 • 4e trimestre 2005

De nouveaux traitements à l’étude

Trop de tumeurs sontdétectées tardivement.Une fois par an et aupremier signe d’alerte,tout fumeur devraitpasser une radio des poumons.

Les chimiothérapies de demain s’adapterontà la sensibilité au traitement de chaque malade.

Recherche

• La chimiothérapie est le standard thérapeutique dans tous les stades de cancer bronchique. Grâce à une meilleureconnaissance de la tolérance de chaque malade vis-à-vis des différentes chimiothérapies disponibles, il est possible de mieux adapter aux patients le traitement de première ligne. De même, plusieurs études ont montré que des chimiothérapies de deuxième ligne (appliquées en cas de rechute ou d’échec du premier traitement) étaient efficaces et tolérables.

• Des thérapeutiques dites « ciblées »sont à l’étude. Il s’agit de molécules dirigées contre desmécanismes cellulaires qui sont surexploités par lescellules cancéreuses ou par leur micro-environnement :

– Les anticorps anti-VEGF inhibentl’angiogénèse. Comme une tumeur a besoin sanscesse de nouveaux vaisseaux pour l’alimenter, cela conduit donc à son étouffement. L’Avastin®, déjà sur le marché pour le cancer colorectal, a montré son efficacité associé à la chimiothérapiedans le cancer du poumon. C’est un traitementadministré en perfusion dont l’action estrelativement lente et qui ne détruit pas les cellules tumorales elles-mêmes.

– Les inhibiteurs des récepteurs de l’EGF agissent directement sur les cellules cancéreuses qui utilisent ce facteur de croissance pour survivre et se multiplier. Pris en comprimés, leur action

est très rapide chez environ 10 % des malades. Ils sont aussicapables de stabiliser le cancer chez un tiers des patients. Il s’agit de l’Iressa® et du Tarceva®, déjà sur le marché aux États-Unis et au Japon ; et le Tarceva® est disponible en France dans le cadre d’une autorisation temporaire d’utilisation. Pour l’instant,ils sont réservés aux patients en échec thérapeutique après deuxchimiothérapies, mais des essais sont en cours pour les donnerplus précocement chez les malades qui pourraient en bénéficier.

• Des approches en immunothérapie et en thérapiegénique sont aussi à l’étude, mais à des stades bien moinsavancés. Il s’agit notamment de vaccins composés de cellulesimmunitaires du patient, ou d’injections directement dans la tumeurde gènes qui vont provoquer la mort des cellules défectueuses.

Avant d’utiliser largement ces nouvelles approches, « il faut s’assurer de bien connaître leurs conditions d’usage

et de pouvoir déterminer le type de patients auquel elles

s’adressent », insiste le Pr Jacques Cadranel, pneumologue à l’hôpital Tenon (Paris).

Angiogénèse : formation de nouveaux vaisseaux sanguins qui viennent alimenter la tumeur en oxygène et nutriments.

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… n’étant actuellement disponible, les recherchesse tournent vers l’imagerie. Plusieurs études se sont penchées dans le passé surl’intérêt de la radiographie thoracique classique, etdésormais sur celui du scanner spiralé. Mais, en usagesystématique chez les fumeurs, ni l’un ni l’autre n’ontapporté jusqu’à présent la preuve qu’ils permettraientde réduire la mortalité associée au cancer du poumon.En effet, « la radiographie standard détecte en

général des tumeurs d’assez grosse taille dont le

pronostic est malheureusement déjà mauvais,

explique Antoine Flahault. Quant au scanner spiralé,

à l’inverse, il détecte de petits nodules d’apparence

suspecte chez plus de la moitié des fumeurs de plus

de 50 ans. Or, seulement moins de 3 % sont des vrais

cancers. Pour confirmer ou infirmer leur nature

cancéreuse, il faudrait réaliser des biopsies dans

cette région, carrefour vital de l’organisme, chez la

moitié des fumeurs, ce qui leur ferait courir un autre

risque et pourrait faire perdre tout le bénéfice

CANCERDOSSIER

RECHERCHE & SANTÉ l page 18 l N°104 • 4e trimestre 2005

attendu d’un tel dépistage ». Pour obtenir une réponseclaire et objective quant à l’utilité de telle ou telleméthode de dépistage précoce chez les fumeurs, unevaste étude intitulée DépiScan devrait bientôt débutersous la direction d’Antoine Flahault : elle devrait concer-ner 40 000 fumeurs sur une période de dix ans. Le cancer du poumon est une forme tumorale rapide,il semble qu’elle n’existe pas sous forme latente, celasignifie donc que la rapidité avec laquelle le diagnosticest fait joue un rôle primordial dans la prise en charge.Pour les personnes à risque, il convient donc designaler à son médecin tout signe alarmant : touxpersistante, crachats sanglants, difficultés respira-toires, douleur thoracique…Au moment du diagnostic, l’âge moyen d’un malade est

En février dernier est entrée en vigueur la convention-cadre delutte contre le tabac de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).C’est une avancée majeure dans ce domaine. En effet, c’est lapremière convention-cadre jamais signée dans le domaine de la santé publique. Ses objectifs essentiels sont l’interdiction totalede toute forme de promotion du tabac et la lutte contre la contre-bande en partie organisée par l’industrie elle-même. Mais desefforts restent à faire au niveau national. « Il faut absolument faireappliquer la loi Evin. Nous devons prendre exemple sur l’Italie,où le tabac est interdit dans les lieux publics depuis janvier 2005,et cela fonctionne très bien, remarque le Pr Christian Brambilla,du CHU de Grenoble. Avec le tabac, il n’y a pas de demi-mesurepossible. Le gouvernement français manque encore de volontésur ce point. » Si la France n’a jamais compté aussi peu de fumeursdepuis le début du XXe siècle, le combat n’est pas gagné pourautant. Ainsi, l’interdiction totale du tabac dans les hôpitaux etles établissements scolaires est un point essentiel sur lequel il nefaut plus transiger. Enfin, « lutter contre le tabac, c’est lutter contre une addiction, nous devons donc tout mettre en œuvrepour que l’industrie du tabac ne mène plus d’actions souterrainespour conquérir de nouveaux clients », insiste le Pr Brambilla. Uncombat de longue haleine…

Biopsie(bronchique) :prélèvement decellules grâce àune fibroscopiebronchique. Une sondeintroduite par labouche permetde visualiserl’ensemble desbronches et d’effectuer desprélèvements si nécessaire.

POLITIQUE

Renforcer la lutte contre le tabac

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CANCERDOSSIER

RECHERCHE & SANTÉ l page 19 l N°104 • 4e trimestre 2005

On parle d’une « explosion » du tabagisme féminin depuis une dizaine d’années. Qu’en est-il aujourd’hui ? Ce tabagisme s’est beaucoupdéveloppé au détriment des jeunesfilles ; il pose des difficultés d’arrêt chez les jeunes femmes en situation de grossesse. Les chiffres nationaux les plus récentssont en baisse : 29,9 % des 12-75 ansdéclarent fumer (33,4 % des hommeset 26,6 % des femmes), soit unebaisse globale de 10 % en 5 ans(source : Baromètre santé 2004). Si cette tendance est encourageante,elle est toutefois trop récente pour être jugée pérenne, et lesexperts s’attendent à un effet rebond chez les toutes jeunes femmes.

Pourquoi les femmes sont-elles plus à risque que les hommes face au tabac ? Cette fragilité est liée à la fois à leurconstitution physique et à leur statuthormonal. Elle est encore accentuéeen cas de contraception orale. Il en résulte un développement plus rapide des maladies aussi biencardiovasculaires que pulmonaires.Depuis quelques années, on voit ainsi des cancers du poumon chez des femmes de 35-45 ans alors qu’ilsn’apparaissaient chez les hommes qu’à partir de la cinquantaine.

Développent-elles les mêmestypes de cancers ? Elles développent davantaged’adénocarcinomes : un cancer plus périphérique, souvent lié à uneconsommation de cigarettes légèressur lesquelles le fumeur a tendance à « tirer » plus fort. Mais leur suivimédical est plus rigoureux que celui des hommes : la prise de piluleles amène régulièrement chez le gynécologue, en première ligne pour surveiller le risque des cancersféminins liés au tabagisme, poumon et sein particulièrement. Le dépistage

du cancer broncho-pulmonaire se faitplus tôt et se soigne donc mieux.

Le tabac a-t-il aussi desconséquences sur la grossesse et la fertilité ? Oui. Chez les femmes enceintes, les dangers sont une grossesse extra-utérine, une prématurité, un risque d’avortement et un faiblepoids du nourrisson à la naissance.Malheureusement, un quart desfemmes enceintes continuent defumer et les trois quarts de celles qui arrêtent pendant leur grossessereprennent après l’accouchement…Par ailleurs, la fumeuse sécrète moinsd’œstrogènes, ce qui entraîne unebaisse de la fertilité. Mais il est plusjuste de parler d’infertilité du couple,que les deux partenaires fument ou que l’un soit en situation de tabagisme passif… avec toutes ses conséquences.

TABAGISME PASSIF

Ne pas fumer tueL’inhalation régulière, par un non-fumeur, de lafumée de tabac au domicile ou sur le lieu de tra-vail augmente de 30 % son risque de développerun cancer du poumon : on évalue à une centainede cas par an le nombre de ce type de cancer dûau tabagisme passif. Mais ce dernier provoqued’autres pathologies, notamment cardiovascu-laires, susceptibles de se déclarer quelques moisseulement après une inhalation régulière et pas-sive de monoxyde de carbone : ce composant de

la fumée de cigarette s’avère en effet très délétèrepour le muscle cardiaque. Le nombre de « victi-mes » de cette forme de tabagisme ? « Il est trèsdifficile à mesurer parce qu’on ne peut pas for-mer des cohortes représentatives, que ce soit dansles petites niches professionnelles ou encore dansles familles », explique Isabelle Stucker, épidé-miologiste à l’Inserm (Villejuif). En revanche, onsait son impact d’autant plus important que l’ex-position débute tôt dans la vie.

“29,9 % des 12-75 ans déclarentfumer (33,4 % deshommes et 26,6 %des femmes)”

Stopper le tabagisme féminin

JEAN-MARC PLASSART, MÉDECIN TABACOLOGUE AU CHU DE GRENOBLE.

POINT DE VUE

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CANCERDOSSIER

RECHERCHE & SANTÉ l page 20 l N°104 • 4e trimestre 2005

Cancer du poumon :

des gènes et des cellules

Des cellulessous surveillance

P53,activateur de gène

Gène P53normal

ou

ou

ou

Gène P53muté

Accumulationde protéines P53 active

Cellule

Stress

GèneP53

Production en quantitéde protéines P53

P53 activeun gènede régulationde la division

P53active un gènede réparationde l’ADN

Protéine P53non fonctionnelle

Protéine P53non fonctionnelle

Méthylation de gènes collaborantau fonctionnement de la protéine P53

Mutationdu gène P53

Pas de protéine P53ou

protéine P53 non fonctionnelle

Cellule défectueuse(stress biologique)

Multiplicationde la cellule défectueuse

Tumeur cancéreuse

Apoptose

Arrêt de la divisionpuis réparationde la cellule

P53, la protéinegardien du génome①La protéine P53 est présente en trèspetite quantité dans toutes les cellulesde l’organisme. Lorsqu’une cellule subitun stress biologique qui peut lui êtrenéfaste, comme un manque d’oxygène,des lésions de l’ADN dues à une sub-stance mutagène ou l’activation de gènesfavorisant le développement de tumeurs,la cellule se met à accumuler de la protéine P53.

② Cette protéine agit sur le reste dugénome, où elle active différents typesde gènes permettant de bloquer la pro-lifération de cellules défectueuses, puisd’activer des voies de réparation del’ADN, ou alors de provoquer la mort de ces cellules.

③ Plusieurs événements peuvent pro-voquer le dysfonctionnement de P53 : letabac est responsable de nombreusesmutations génétiques qui conduisent àune absence de production de P53 activedans les cellules. C’est ce qu’il se passedans 50 % des cas de cancer du poumon. C’est aussi le cas dans la moitiédes cancers en général. Autre méca-nisme qui peut expliquer l’incapacité deP53 à bien fonctionner : la méthylationdes gènes qui collaborent avec elle. Ceprocessus qui empêche les gènes des’exprimer est largement favorisé par lescomposés de la fumée de cigarettes.Le gène P53 n’est pas le seul à se retrou-ver muté dans le cancer du poumon, ilen existe d’autres comme le gène Rasou le gène du récepteur à l’EGF.

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CANCERDOSSIER

RECHERCHE & SANTÉ l page 21l N°104 • 4e trimestre 2005

Info

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Apoptose : processusnaturel qui déclencheinévitablement la mortd’une cellule.Ganglion lymphatique :petite capsule située àdifférents endroits du

système lymphatique et qui sert de réservoiraux cellulesimmunitaires.Métastase : lorsqu’unecellule cancéreusequitte une tumeur pour

migrer dans le corps et s’installer sur un autre organe, elle donne naissance à une métastase, ou tumeur secondaire.

Méthylation : fixation de groupesméthyl sur l’ADN d’un gène, ce qui a pour effet de lerendre silencieux, il ne peut donc plus

produire de protéine.Plèvre : membrane à double feuillet qui enveloppe lespoumons et les sépare du reste des organes.

Cancers « non à petites cellules »

Mésothéliome

Cancer à petites cellules

Carcinome épidermoïdeLa tumeur se développe en progressant à partirdu centre du poumon, à proximité de la trachée.

Le mésothéliome produit peu de métastases, mais envahit

les organes à proximité.

La tumeur se développe rapidement à partir d’un point central, souvent

dans les deux poumons.

AdénocarcinomeLa tumeur se développe à partir d’un point

situé en périphérie du poumon.

Ganglionslymphatiques

Foie

Glandesurrénale

Plèvre

L’aspect, en coupehistologique, estcelui des cellulesmuqueuses ouglandulaires dupoumon.

La coupe histologiqueprésente des cellulesrappelant celles de lapeau (transformationde la muqueuse sousl’effet du tabac).

L’analyse histologique permet de faire la

différence entre une tumeur primaire de la plèvre ou une métastase secondaire due à un autre type de cancer.

La coupehistologiqueprésente despetites cellulescaractéristiques.

Différents types de cancer du poumonIl existe plusieurs formes de cancer du poumon. Le plus fréquent est le cancer « non à petites cellules » dont on distingue deux types : l’adénocarcinome bronchique et le carcinomeépidermoïde. Tous deux engendrent des métastases en général vers les ganglions lympha-tiques, puis dans le foie, les os, le cerveau… Quant au cancer bronchique à petites cellules, ilest beaucoup plus rare mais plus grave car d’évolution rapide et très souvent métastasée, enparticulier dans le cerveau et les os.Le mésothéliome est un cancer de la plèvre, très souvent d’origine professionnelle (voir p. 22).Il est beaucoup plus rare que les cancers bronchiques, et se dissémine préférentiellement versles organes situés entre les poumons (cœur et gros vaisseaux).

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anomalies. Mais ces molécules, dont les effets secon-daires sont bien moins importants, ne sont efficacesque chez environ 10 % des malades (voir p. 17).La radiothérapie s’adresse, quant à elle, aux maladesdont les tumeurs ne sont pas opérables et lorsqu’il n’y a pas de métastases. Elle peut être précédée ouaccompagnée d’une chimiothérapie. Là aussi, des progrès ont été réalisés récemment. On peut désor-mais travailler en trois dimensions ou pratiquer uneradiothérapie asservie à la respiration.Autant d’améliorations qui permettent de mieux ci-bler la tumeur et donc d’utiliser de plus fortes dosesen épargnant les tissus sains voisins. Plus rarementindiquée, la brachythérapie (aussi appelée curiethé-rapie endobronchique ou radiothérapie interstitielle)consiste à placer la source de rayonnement dans le poumon, à proximité de la tumeur, et à la retireraprès une certaine durée d’exposition. En matière de cancer du poumon, les progrès thérapeutiques sont lents et progressifs, mais ils ne sont pas insi-gnifiants. « Même si les améliorations sont faibles

en termes de pourcentage, cela représente beau-

coup en termes de temps ou de nombre de vies

sauvées chaque année », insiste le Pr Christian Brambilla, du CHU de Grenoble. ■

CANCERDOSSIER

RECHERCHE & SANTÉ l page 22 l N°104 • 4e trimestre 2005

de 68 ans. Dans la grande majorité des cas, il s’agitd’un cancer « non à petites cellules ». Pour ces cas-là seulement, la chirurgie est envisageable, maiselle ne convient qu’à 30 % d’entre eux : « Il faut

d’abord que l’étendue de la tumeur le permette,

qu’elle ne soit pas métastasée, et d’autre part que

l’état général et respiratoire du patient autorise

une intervention à thorax ouvert », précise ThierryLe Chevalier, de l’Institut national du cancer (INCa).On pratique en général une lobectomie (ablation d’unlobe de poumon), ou plus rarement une pneumo-nectomie (ablation d’un poumon entier). Dans lamajorité des cas, on propose ensuite ou auparavantaux malades une chimiothérapie. Il s’agit de combi-naisons d’agents cytotoxiques. Elles associent géné-ralement un dérivé du platine (cisplatine ou carbo-platine) avec de la vinorelbine (Navelbine®), de lagemcitabine (Gemzar®) ou des taxanes (Taxol®,Taxotère®). Bien qu’appartenant à la 3e générationde chimiothérapie, ces molécules attaquent, avec bienpeu de discernement, les cellules cancéreuses aussibien que les cellules saines, d’où des effets secondai-res importants. L’espoir vient donc des thérapiesciblées récemment mises sur le marché, qui ne détrui-sent que les cellules malignes porteuses de certaines

Cytotoxiques :moléculescapables dedétruire lescellules.

Asservie à la respiration :radiothérapiedont le rythmeest synchroniséavec celui de la respiration,ce qui permetd’éviter uneirradiation des tissus sainsenvironnants.

Selon les derniers chiffres de l’Institut national de veille sani-taire (INVS), environ 3 500 cas de cancers pulmonaires sontattribuables à l’amiante en milieu professionnel chaque année.Et quasiment autant de mésothéliomes, une tumeur cancéreusequi atteint la plèvre. L’amiante figure ainsi loin devant d’autresfacteurs carcinogènes (arsenic, métaux lourds, silice, gou-drons…) moins nocifs et/ou touchant une population d’actifsmoins large. Ses fibres altèrent les cellules de l’épithélium (couche qui tapissela surface) des bronches et perturbent les phénomènes de divi-sion cellulaire. Dans certains cas – surtout lorsque le cofacteurtabac existe – cela aboutit, après dix à vingt ans, à une trans-formation cancéreuse. Et ce risque augmente d’autant plus que les expositions ont été élevées, précoces et durables. Bien

que ce matériau soit interdit depuis le 1er janvier 1997, « entre 50 000 et 100 000 décès seront dus à l’amiante dansles vingt années à venir », estime le professeur Marcel Goldberg de l’INVS.En l’an 2001, la responsabilité de l’employeur et de la collectivité en général est mise en cause dès lors qu’il y a euexposition professionnelle à l’amiante. Légalement, le cancer du poumon est un événement pathologique directementlié à l’amiante, donc considéré comme maladie professionnelle, quel que soit le statut tabagique du travailleur.

CANCERS PROFESSIONNELS

L’amiante, coupable à retardement

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(suite de la page 18)

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CANCERDU POUMON

CANCERDU POUMON

CANCERDU POUMON

CANCERDU POUMON

VIE PRATIQUE VIE PRATIQUE

VIE PRATIQUEVIE PRATIQUE

Vivre avec un cancer du poumon

Repérer les signes d’alerte

Les symptômes avant-coureurs d’un cancer du poumonsont souvent tardifs et peu spécifiques. Toutefois, quelquessignes doivent alerter et inciter à consulter son médecin généraliste, surtout si l’on est fumeur :

• une toux persistante ;

• la survenue de crachats sanglants, d’un essoufflement, d’unenrouement, d’une modification de la voix, de douleurs auniveau du thorax ou des épaules…

• toute altération de l’état général : infection respiratoire traînante, fièvre inexpliquée, perte de poids…

• Maladies cardiovasculairesLa fumée de tabac a un effet toxique sur les parois artérielles.Elle favorise en particulier le développement des plaques d’athé-rome et l’obstruction des artères coronaires, ce qui risque deprovoquer, à terme, un infarctus. • Artérite des membres inférieursAvec le diabète et l’hypercholestérolémie, le tabac est l’un desfacteurs majeurs de la survenue d’artérite. Cette inflammationavec rétrécissement des artères au niveau des jambes pro-voque des douleurs lors de la marche et peut évoluer jusqu’àla gangrène.• Bronchite chroniqueDéfinie par une toux avec crachats pendant trois mois par an etdeux années consécutives, cette affection peut évoluer vers uneinsuffisance respiratoire chronique et une insuffisance cardiaque.

• L’équipe soignante, les psychiatres ou les psychologues sontà même d’apporter au malade et à sa famille une aide morale pré-cieuse. Les associations de patients sont également très utilescar elles permettent de rencontrer des personnes ayant vécu lesmêmes expériences.

• Une surveillance médicale est fortement recommandée tousles trois ou quatre mois au début, puis tous les six mois pourdépister une éventuelle récidive de la maladie et contrôler la fonc-tion respiratoire.

• L’arrêt du tabac et du tabagisme passif est un facteur très important pour réduire les risques de récidive du cancer dupoumon.

On peut envisager un sevrage tabagique :

• seul ou en groupe ;

• avec son médecin généraliste ou un spécialiste ;

• au sein d’une consultation de tabacologie : celles-ci existentdans de nombreux hôpitaux et utilisent toujours une prise en charge individualisée associée à plusieurs techniques telles que substituts nicotiniques, psychothérapie, éven-tuellement médicaments.

Se passer du tabac

Les autres dangers du tabac

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ALLERGIESUN MONDE HOSTILE

ALLERGIESUN MONDE HOSTILE

• LES OUTILS D’AIDE À L’ARRÊT DU TABAC– Substituts nicotiniques :gomme à mâcher (2 ou 4 mgde nicotine), patch (15 mg ou21 mg pour les plus gros sur16 ou 24 heures). On peut les utiliser également pourréduire sa consommation de tabac et « préparer » ainsi le terrain du sevrage.– Psychothérapiescomportementales etcognitives.– Médicaments, prescritsavec parcimonie et selonl’état physique etpsychologique : le Bupropion(Ziban®), un antidépresseur si besoin est, voire du simple magnésium.

• OÙ OBTENIR DE L’AIDE– Tabac info service fournitdes conseils, peut envoyerdes documentations, donner

les coordonnées desconsultations de tabacologieou encore mettre en relationdirecte avec un tabacologue.Tél. : 0 825 309 310 (0,15 €/min) du lundi ausamedi de 8 à 20 heures.www.tabac-info-service.fr– Un guide pratiqueJ’arrête de fumerest disponible auprès des Caisses primairesd’Assurance maladie, des Comités d’éducation pour la Santé (CFES), des médecins généralistes et des pharmaciens.

• OUVRAGES– Comment arrêter defumer ? de H.-J. Aubin, P. Dupont, G. Lagrue, éditions Odile Jacob, 2004.– Pour en finir avec letabac, de O. Carewicz,éditions Vigot, 2005.

VIE PRATIQUE

• CONTRÔLERUne simple radio duthorax (face-profil) estprescrite au moindre doute :elle permet de visualiser unemasse de plus de 1 cm.En cas d’anomalie, lemédecin peut préconiser un scanner afin de détecterdes tumeurs plus petites, oubien une biopsie, c’est-à-direun prélèvement de cellulesgrâce à une fibroscopiebronchique (une sonde estintroduite par la bouche).

• DÉPISTERLa médecine du travailréalisait autrefoissystématiquement uneradiographie des poumons.Si vous êtes fumeur,soumettez-vous y tous lesans et dès l’apparition dumoindre signe inhabituel. Et n’hésitez pas à parler

de votre tabagisme aumédecin du travail.

• S’INFORMERCancer Info Serviceest un service téléphoniqued’information et d’orientationsur le cancer. Il offre aussi un service d’écoutepersonnalisé et anonyme.Tél. : 0810 810 821 (coûtd’un appel local), du lundi ausamedi de 8 à 20 heures.

Comité national contre le tabagisme (CNCT).Documentation, textes de lois, affiches, dépliantssur les risques et les méfaitsdu tabac, orientation vers les centres de sevrage…31, avenue du Général-Michel-Bizot,75012 Paris.Tél. : 01 55 78 85 10.www.cnct.fr

CANCERdu poumon

• NE PAS CULPABILISERBeaucoup de fumeursatteints de cancerculpabilisent parce qu’ilsn’ont pas « entendu » les messages d’arrêt au tabac ou bien qu’ils n’ont pas réussi le sevrage. Mais le tabac doit êtreconsidéré comme une drogue, au même titre que l’alcool ou la nourriture (en cas de boulimie), entraînant une dépendance physique et psychologique dont les fumeurs sont avant tout victimes.

• S’ENTRAIDERLa Ligue nationale contre lecancer propose :

- des groupes de parolepour les malades et pour lesproches, un lieu de partageet d’écoute.- des Espaces RencontreInformation (ERI) dans de nombreusesstructures de soins : les malades et leur entourage y trouvent des informations sur la maladie, les traitements, et sont aiguillés et épaulésdans leur recherche de soutien social et psychologique, au domicile comme à l’hôpital. 14, rue Corvisart75013 Paris.Tél. : 01 53 55 24 13.www.ligue-cancer.asso.fr

VIE PRATIQUE

CANCERdu poumon

• UN CHIFFREEn dehors du cancer, le tabac est un facteuraggravant et augmente le risque de nombreusesautres pathologies. Toutes maladies confondues, le tabac est la cause de 60 000 décès prématurés (avant 65 ans) chaque année.

• S’INFORMERsur les signes avant-coureurs, les mesures préventives (vis-à-vis du tabac, de l’alimentation…) et le dépistage desdifférentes maladies :

– Comité national contreles maladies respiratoires et la tuberculose66, boulevard Saint-Michel,75006 Paris.Tél. : 01 46 34 58 80.www.lesouffle.org

– Institut national deprévention et d’éducationpour la santé (INPES)42, boulevard de la Libération,93203 Saint-Denis Cedex.www.inpes.sante.fr

– Fédération française de cardiologie50, rue du Rocher,75008 Paris.Tél. : 01 44 90 83 83.www.fedecardio.com

VIE PRATIQUE

CANCERdu poumon

VIE PRATIQUE

CANCERdu poumon

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LA FONDATION

SERVICE ADMINISTRATIF ET FINANCIER

Pour faire rouler une voiture, il

faut du carburant ; pour faire

avancer la recherche médicale, il

faut des moyens financiers : ce sont les

ressources de la Fondation. Il faut aussi

un moteur : c’est le service adminis-

tratif et financier », souligne Denis LeSquer, son directeur. Sa mission lui tientà cœur : « Optimiser le travail de cha-

cun, rationaliser le fonctionnement…

Nonobstant cette activité très carté-

sienne, nous sommes là pour défendre

une cause : la lutte contre les maladies.

On ne fait pas la “chasse au gaspillage”

sans être convaincu de son intérêt ! »

Tous les services transversaux de laFondation sont sous sa responsabilité :– Le service juridique. Il gère les dossiersde successions des legs, des donations,les conventions qui régissent les grandsprogrammes, les contrats…– Les ressources humaines. « Dans un

souci d’économie, avec seulement

25 salariés, la Fondation gère un

budget annuel de plus de 30 millions

d’euros. C’est la compétence et l’enga-

gement des collaborateurs, triés sur le

volet, qui fait la différence. »

– La comptabilité. Il s’agit de l’enregis-trement des flux : entrées/sorties. C’estaussi ce service qui établit les comptessociaux de la Fondation publiés annuel-lement. Un commissaire aux comptes,indépendant, vérifie deux fois par an leurexactitude et leur justification.– Les placements financiers. En accordavec le directeur général et le comitéfinancier, il s’agit de choisir, sur appel d’offres, les meilleurs placements. Leursrevenus servent à financer les frais defonctionnement de la Fondation. – Le contrôle de gestion. « Toutes les

entrées et les sorties sont contrôlées,

analysées et rapportées aux autres

directeurs de service ainsi qu’au Comité

financier. Et grâce à notre effort d’anti-

ET VOUS

Priorité à la transparence et à l’efficacité

cipation, la Fondation est prête à faire

face à tout événement extérieur. »

– L’administratif. La vie de la maison est icigérée : accueil, entretien, bureautique etinformatique, gestion de la Maison de larecherche (lieu de rencontre pour les cher-cheurs, administré par la Fondation)…Les réformes engagées à la Fondationdepuis plusieurs années en vue d’attein-dre une plus grande transparence et d’op-timiser la gestion sont aujourd’hui enpasse d’être finalisées. Mais, pour le ser-vice administratif et financier, le travail nes’arrête pas là : « Toute structure évolue,

notre organisation saura s’adapter »,rappelle Denis le Squer. ■

Brun

o G

arci

n-G

asse

r

Denis Le Squer,directeur

administratif etfinancier, a passé

dix ans auservice

d’associations oude fondations,

après un diplômed’école de

commerce etune expériencedans le secteur

industriel.

Denis Le Squer nous présente le service administratifet financier de la Fondation, service qu’il dirige depuis six ans : « Nous travaillons pour que la gestion de cette maison soit transparente etoptimale : la générosité de nos donateurs nousoblige à être rigoureux et surtout irréprochables. »

La Fondation modernise ses structures juridiques defonctionnement et vous en ferapart dans le prochain numéro.

❏ Oui, je souhaite aider la recherche en faisant, par chèque bancaire ou postal à l’ordre de la Fondation pour la Recherche Médicale, un don de :

❏ 20 € ❏ 25 € ❏ 30 €

❏ 40 € ❏ 50 € ❏ autre…………

❏ Oui, je souhaite recevoir, sans engagement, une documentation sur le prélèvement automatique

Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, en vous adressant au siège de notre Fondation, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, demander leur rectificationou suppression, ou vous opposer à ce qu’elles soient échangées ou cédées. Dans ce dernier cas, les informations vous concernant seraient alors réservées à l’usage exclusif de notre Fondation.

Bulletin de soutien

Merci de découper ce bulletin ou de le recopier et de le retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante :FONDATION RECHERCHE MÉDICALE - 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07

Déduction fiscale : 66 % de votre don est déductible de vos impôts à concurrence de 20 % de votre revenu imposable.Vous recevrez un reçu fiscal.

…/…

M. Mme Mlle M. et Mme

NOM Prénom

Code postal VILLE

E-mail

Adresse

«

RV104052

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ET VOUSLA FONDATION

Oui, je souhaite contribuer à soutenirRecherche & Santé en recevant ou en offrant 4 numéros (un an) pour 10 €, que je joins par chèque bancaire ou postal libellé à l’ordre de :Fondation pour la Recherche Médicale. Voici mes coordonnées ou celles de la personne à laquelle j’offre cette revue :

M. Mme Mlle M. et Mme NOM Prénom

VILLE E-mail

Adresse Code postal

Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, en vous adressant au siège de notre Fondation, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, demander leur rectificationou suppression, ou vous opposer à ce qu’elles soient échangées ou cédées. Dans ce dernier cas, les informations vous concernant seraient alors réservées à l’usage exclusif de notre Fondation.

Merci de découper ce bulletin ou de le recopier et de le retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante :FONDATION RECHERCHE MÉDICALE - 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07

Contribution de soutien à Recherche & Santé – Demande de brochure

Oui, je souhaite recevoir, sans aucun engagement et sous pli confidentiel, la brochureLéguez aux générations futures le plus beau des héritages, le progrès médical.

Déduction fiscale : 66 % de votre contribution est déductible de vos impôts àconcurrence de 20 % de votre revenu imposable. Vous recevrez un reçu fiscal.

…/…

Pour exposer les dernières avancées dela recherche et de la médecine dans lalutte contre le cancer du poumon, troisgrands chercheurs viendront à larencontre du public : – le Pr Antoine Flahault, du réseauSentinelle et de l’unité « Épidémiologieet sciences de l’information », à Paris,– le Pr Christian Brambilla, du CHU de Grenoble,– le Pr Jacques Cadranel, de l’hôpitalTenon, à Paris.Venez leur poser vos questions le jeudi20 octobre 2005, de 17 h 30 à 19 h 30, àla Maison de la radio (Paris 16e).Pour participer, téléphonez au 36 20 etdites « Fondation Recherche Médicale »ou connectez-vous sur www.frm.org(inscription obligatoire et gratuite àpartir du 6 octobre).

« Je tousse de manière chronique,

dois-je consulter ? »

« Je fume depuis 40 ans, est-il encore

utile que j’arrête aujourd’hui ? »

« Je ne fume que deux ou trois

cigarettes par jour, est-ce vraiment

nocif ? »

« Un de mes collègues est atteint

d’un cancer dû à l’amiante, ai-je

des raisons de m’inquiéter aussi ? »

Rencontre SantéOrganisée par la Fondation

Recherche Médicale

et France Info

RENCONTRE SANTÉ

Cancer du poumon : mieux dépister, mieux soignerComme lors de chaque Rencontre Santé,Bruno Rougier, journaliste santé surFrance Info animera ces échangesuniques entre chercheurs et grandpublic à la Maison de la radio.

JEUDI 20 OCTOBRE 2005,

de 17 h 30 à 19 h 30,

à la Maison de la radio (Paris 16e).

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ET VOUSLA FONDATION

RECHERCHE & SANTÉ l page 27 l N°104 • 4e trimestre 2005

JOURNÉES DE LA FONDATION RECHERCHE MÉDICALE

Sommes-nous malades de notre environnement ?Du 8 au 16 septembre, la Fondation RechercheMédicale a parcouru la France pour débattre de lapréoccupante question des liens entre environnementet santé. Ainsi, les chercheurs sont venus répondre aux questions de l’auditoire, afin de faire le point surl’état des connaissances et les recherches en cours au profit de la santé de tous. Retour sur ces six étapes.

>STRASBOURG

Agents infectieux : un combat jamais gagnéLors de ce débat, le Pr Daniel Christmann,professeur de médecine infectieuse et tropicale à Strasbourg, relevait que« chaque année, près de 3 500 nouveaux cas de maladie de Lyme sont décelés en Alsace ». Transmise par les tiques, la bactérie responsable de cette maladie a été découverte en 1975. « Notre but est de faire le point sur l’ensemble des pathologies liées à ce type d’infection. Il y a encore des choses à découvrir ! »,concluait le chercheur.

>MARSEILLE

Le boom desallergies : lafaute à nos

modes de vie ?Les allergies se développent de façon exponentielle dans les sociétés industrialisées. « Les pistes de traitements

portent sur de nouvellestechniques de désensibilisationou sur l’utilisation de cellules du

sang qui seraient renduesprotectrices contre les

allergies », nous a appris le Pr Antoine Magnan, pneumo-

allergologue et directeur del’unité « Pathologie respiratoire

liée à l’environnement » à Marseille.

>TOULOUSE

L’oreille malade du bruit ?

Le Pr Bernard Fraysse, chef du serviceORL du CHU de Toulouse, prévient :

« Un bruit répété au-delà de 80 dB peut entraîner

une destruction des cellules de l’oreilleinterne à l’origine d’une gêne auditive.

Mais des progrès ont été faits,poursuit-il. Progrès des prothèses,

de la chirurgie et enfin, l’une des plus remarquables :

l’implant cochléaire qui remplace les cellules de l’oreille interne

par des électrodes ! »

>GRENOBLE

Cancer du poumon :le tabac n’est pas le

seul coupable !Le Pr Christian Brambilla, chef dudépartement de médecine aiguë

pneumologie et directeur de l’unité« Bases moléculaires de l’initiation et

de la progression des cancers du poumon » à Grenoble, a rappelé

que « le cancer du poumon est un “modèle” de maladie créée

par l’environnement. 95 % des cas sont liés à la consommation de

tabac. Dans les 5 % qui restent,intervient l’utilisation de

certains produits industriels, dont leprincipal a été l’amiante ».

>CAEN

Accidents vasculaires cérébraux(AVC) : mettre toutes les chancesde son côté « L’environnement présente un impact très fort sur ces maladies »,a rappelé le Pr Alain Buisson, coresponsable de l’équipe de recherche« Pathologie de la neurotransmission » à Caen. Drogues, pollution,alimentation, activité physique, diabète… sont en effet au nombredes facteurs de risque. « Dans un futur proche, on va essayer derenforcer le cerveau, d’augmenter sa capacité de survie lors d’unAVC. Autre approche donnant déjà de bons résultats : rééduquer lecerveau au plus tôt après un AVC pour optimiser la récupération. »

>PARIS

La fertilité en danger ?15 % des couples en âge de procréerconsultent pour infertilité. Nos modes de vie (tabac, alcool…) seraient incriminés. « Un des enjeux de la procréationmédicalement assistée est de mieuxcomprendre les facteurs qui permettent à un embryon de se développer jusqu’au bout, afin de n’implanter que les embryons qui ont le plus de potentiel », a souligné le Pr René Frydman, Responsable du servicegynécologie-obstétrique de l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart.

Les Journées à la radioAfin d’informer le grand public sur ces Journées, la Fondation Recherche Médicale a reçu le précieux soutien du groupe NRJ, de RMC et de Radio Classique pour diffusergracieusement un message d’appel aux dons enregistré par Thierry Lhermitte et Laurent Romejko sur leurs ondes.

La FondationRechercheMédicaleremercie tous ses partenaires.

Ouest France et France 3 Normandie, les Dernières Nouvellesd’Alsace et France 3Alsace, le DauphinéLibéré, Nice Matin etFrance 3 Méditerranée,la Dépêche du Midi et France 3 Sud.

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ET VOUSLA FONDATION

PARTENAIRE

Réunica Prévoyance et la Fondation :confiance et valeurs communes

FONDATION ABRITÉE

L’Ifrad, le patient au cœur de la recherche

Pourquoi Réunica Prévoyance a-t-elle choisi de soutenir la recherche médicale ?Notre action sociale est engagée sur denombreux thèmes comme l’aide aux fa-milles à faibles revenus et aux personneshandicapées, l’encouragement du bénévo-lat, la construction de maisons de parents

Voilà cent ans que la maladie d’Alzheimer a été découverte…Aujourd’hui, toujours pas de traite-

ment, mais toujours plus de malades : 140 000 nouveaux cas par an en France !Le projet de la Fondation Ifrad est d’accélérer les recherches dans cedomaine en misant sur la participationdes patients et sur les nouvelles tech-nologies qui effacent les distances entreles centres de recherche et font circulerl’information en temps réel. Le Dr Olivierde Ladoucette, président de l’Ifrad, ex-plique : « Concrètement, notre premier

projet est de créer un centre national

d’information et de recherche sur la

maladie d’Alzheimer : il hébergera

notamment une base

de données regrou-

pant des informa-

tions anatomiques

sur le cerveau de per-

sonnes décédées qui

étaient atteintes de la

maladie et des infor-

mations recueillies

de leur vivant concernant les symp-

tômes et l’évolution de leur maladie. »

Pour cela, l’association Ifrad, créée en2003, a donné naissance cette année à la Fondation Ifrad, abritée par la Fondation Recherche Médicale. « Nous

avons choisi de nous placer sous

son égide pour collecter des fonds

afin de mener ces études. Ce nouveau

statut nous permet de bénéficier

de mécénats d’entreprise, ce qui

nous était interdit en tant qu’asso-

ciation. » ■

proches des hôpitaux… Et en tant qu’ins-titution proposant des prestations de pré-voyance et proche de caisses de retraitecomplémentaires, accompagner le vieillis-sement de la population fait partie de nosfortes préoccupations dans la perspectivedu doublement des plus de 85 ans à l’horizon 2020. C’est donc naturellementque Réunica Prévoyance a souhaité consa-crer une partie des fonds dédiés à sonaction sociale au soutien de la recherchemédicale et, plus particulièrement, contreles maladies qui touchent la personneâgée, comme les affections du cerveau et notamment la maladie d’Alzheimer. Sur un budget de 2,5 millions d’euros, nous engageons chaque année plusieurs dizaines de milliers d’euros auprès de laFondation Recherche Médicale.

Votre partenariat avec la Fondation est reconduit depuis plusieurs années ?Depuis 1999. Et il a pris de l’ampleur

au cours de ces années. Ainsi, entre 2002 et 2005, nous avons consacré autotal 140 000 euros à la Fondation, dont100 000 pour les exercices 2004 et 2005.Parmi les organisations de soutien à la recherche médicale, la Fondation Recherche Médicale nous semble, eneffet, faire partie des interlocuteurs les plus importants et les plus fiables.Son Conseil scientifique nous proposerégulièrement des projets de recherchesur les thèmes que nous soutenons. La direction de Réunica Prévoyance, sacommission sociale, puis son Conseild’administration (composé paritairementde représentants du patronat et des syn-dicats représentatifs) sélectionnent alorsceux qui pourront bénéficier d’un finance-ment. En mai dernier, Réunica Prévoyancea ainsi soutenu deux projets de recher-che : l’un sur le diabète, l’autre sur lesmécanismes de la mémoire. Et nous renou-vellerons, sans doute, notre soutien à laFondation Recherche Médicale en 2006. ■

RéunicaPrévoyanceentreprenddepuisplusieurs

années de nombreusesinitiatives citoyennes et sociales. Joseph Ripa, responsable d’actionsociale au sein du groupeRéunica Bayard nousexplique son engagementauprès de la FondationRecherche Médicale.

La jeune Fondation Ifrad bénéficie du soutien de personnalités telles que Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, et Claire Chazal.

RECHERCHE & SANTÉ l page 28 l N°104 • 4e trimestre 2005

DR

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RECHERCHE & SANTÉ l page 29 l N°104 • 4e trimestre 2005

ET VOUSLA FONDATION

Racontez-nous lagenèse de ce comité.Il y a dix ans, les chercheurs

de la région m’ont sollicitée pour prendre en chargeun comité régional. Mère d’un professeur demédecine, j’avais la sensibilité, les relations et ladisponibilité nécessaires à une telle entreprise. Je connaissais aussi la Fondation, sa valeur etl’importance de soutenir la recherche.

Ce comité, c’est avant tout un travail d’équipe…Au total, une quinzaine de bénévoles sontinvestis dans le comité et chacun travaille surun objectif particulier : organiser des spectaclesau profit du comité, le faire connaître dans la presse, solliciter des mécénats ou des aidesà l’organisation de quête-décès de la partd’entreprises de pompes funèbres ou encore lesoutien de notaires pour des legs et donations.Et dans le Nord, les gens sont pragmatiques :ils veulent savoir où va leur argent. Aussi, nousleur envoyons un bulletin annuel pour leurrendre compte des activités du comité et desrecherches financées.

Vous êtes à l’initiative de plusieurs évé-nements qui rencontrent un bon succès…Nous sommes un comité d’action. Grâce à des concerts, spectacles, ventes aux enchèresd’objets donnés… nous collectons environ 100 000 euros par an que nous attribuons aux chercheurs de la région les plus méritants et innovants, sélectionnés par notre Conseilscientifique. Tous les deux ans, avec l’aide degrandes toques de la gastronomie régionale et desétudiants d’une école de commerce de la région,un grand dîner est également donné à notre profit.En février dernier, nous avons aussi eu la chanced’organiser un concert de musique classique, aucours duquel deux jeunes virtuoses se sontproduits : le pianiste Cédric Tiberghien, et levioloncelliste Sébastien Vankuick. Pour l’occasion,la salle de spectacle du conservatoire de Lille nousavait été offerte. Cette soirée a permis de collecterla somme de 9 000 euros ! ■

COMITÉ RÉGIONAL

La bonne volonté des « gens du Nord »

ACADÉMIE DES SCIENCES

Jean-François Bach, secrétaire perpétuel

À Lille, Mme Tiberghien est présidente du comitéNord-Pas-de-Calais de la Fondation RechercheMédicale. Elle dresse le bilan de dix ansd’initiatives au service du progrès médical.

Orléans : toutsavoir sur lesrhumatismesLe comité orléanaisde la Fondationorganise uneconférence gratuitesur les rhumatismesle 7 décembre à20 h 30 au Muséumd’histoire naturelle,avec le Pr Claude-Laurent Benhamou du CHR d’Orléans.

Renseignements :Mme BarbanchonTél. : 02 38 64 27 51

Décès du Pr Grignon,président du comitérégional LorraineNous avons latristesse de vous faire part du décès du Pr Georges Grignon,président du comitérégional Lorraine, le 14 août dernier. Nous exprimons à sa famille notrereconnaissance pour son engagementbénévole auprès de laFondation depuis denombreuses années.

EN BREF

Pour tout renseignement : Comité régional Nord-Pas-de-Calais BP 112 – 59963 Croix Cedex

Le Pr Jean-François Bach, vice-président de la Fondation RechercheMédicale et président de son Conseil

de la recherche, vient d’être élu par sespairs secrétaire perpétuel de l’Académiedes sciences. Il fut l’un des premiers élèvesdu Pr Jean Hamburger et proche égalementdu Pr Jean Bernard, tous deux fondateursde la Fondation. À 65 ans, il compteaujourd’hui parmi les immunologistes lesplus respectés à l’échelle internationale.

C’est une Académie dessciences récemment enrichiede nouveaux membres que lePr Bach aura sous son aile :« La majorité des scientifiques de renom

en sont désormais membres. C’est cette

force nouvelle et notre liberté de penser

que je souhaite développer au service

d’un monde scientifique en évolution

et parfois en crise, a-t-il souligné. Une

récente convention signée avec le minis-

tère de l’Éducation natio-

nale va nous permettre

d’intervenir plus étroi-

tement dans l’élaboration

des programmes d’enseignement des

sciences dans le primaire et le secondaire.

Enfin, membre également de l’Académie

de médecine, j’aurais à cœur, en tant

que médecin et chercheur, de rapprocher

recherche fondamentale et médicale,

comme le fait par ailleurs la Fondation. » ■

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RECHERCHE & SANTÉ l page 30 l N°104 • 4e trimestre 2005

ET VOUSLA FONDATION

L e lundi 7 novembre 2005, à l’Espace Pierre-Cardin, des artistes de

renommée internationalemettront leur talent au servicede la Fondation RechercheMédicale. Autour du célèbrevioloniste Patrice Fontana-rosa, la harpiste Marielle Nord-mann, le violoniste NemanjaRadulovic, révélation inter-nationale des Victoires de lamusique 2005, le pianisteDominique Plancade et le claquettiste Fabien Ruizdonneront un concert publicexceptionnel pour le plusgrand bonheur des amateursde musique classique. L’événement sera placé sous le haut patronage de M. XavierBertrand, ministre de la Santé et desSolidarités. M. Pierre Joly, président dela Fondation Recherche Médicale,présidera cette soirée unique aux côtésde M. Pierre Cardin qui nous recevragénéreusement. L’intégralité des béné-fices de la soirée et l’ensemble des dons

faits à cette occasion seront versés à larecherche sur la sclérose en plaques, unemaladie dégénérative du système nerveuxcentral très invalidante. Une façonagréable d’associer une heure trente debonheur musical à un geste de générositépour faire avancer la recherche. ■

INITIATIVE

Un concert exceptionnel au profit de la recherche sur la sclérose en plaques

INFOS PRATIQUESLundi 7 novembre 2005 à 20 h 30.Espace Pierre-Cardin 3, avenue Gabriel – 75008 Paris.Prix des places : orchestre, 50 €

corbeille, 50 €

balcon (gradins), 20 €.

Pour assister au concert ou faire un don, merci de :• nous indiquer sur papier libre

vos nom, prénom, adresse d’envoi des billets, numéro de téléphone et le nombre de places souhaitées dans chaque catégorie ;

• joindre votre règlement ou votre don1 par chèque libellé à l’ordre de Fondation pour laRecherche Médicale/concert SEP ;

• envoyer à la Fondation RechercheMédicale/concert SEP 54 rue de Varenne75335 Paris Cedex 07

Réponse souhaitée avant le 20 octobre 2005

1. Déduction fiscale : 66 % du prix des billets et des dons sont déductibles de vos impôts àconcurrence de 20 % de votre revenu imposable.Un reçu fiscal vous est envoyé ultérieurement.

DONATEUR

Jean-Louis Guéguen, « la recherche médicale dans le sang »

La valeur n’attend pas le nombre des années, et elle ne s’épuise pas non plus avec le temps. M. Guéguen enest la preuve. À 92 ans, il est encore et toujours un donateur fidèle de la Fondation Recherche Médicale. Histoire.

« Je suis né le 12 septembre 1913, à laveille de la Première Guerre mondiale.J’ai toujours aimé la recherche et la médecine. J’ai ça dans le sang.Malheureusement, mon milieu d’originene m’a pas permis d’aller à l’école et de faire de grandes études. En 1927,à l’âge de 14 ans, après mon certificatd’études, j’ai commencé à travailler

dans une pharmacie comme garçon delaboratoire, puis préparateur. En 1938,j’ai rejoint la caisse de prévoyance de la SNCF en qualité de décrypteurd’ordonnance. J’ai pris ma retraite en1969 avec le grade de chef de bureau.J’ai alors ressenti le profond désir defaire des dons à la Fondation RechercheMédicale. Désormais, je donne tous les

trimestres, par prélèvement automatiquepour ne pas avoir à m’en soucier.D’autre part, mon épouse étant décédéeen 1993, je suis resté veuf sans enfants.Aussi, j’ai organisé avec mon notaireun legs au profit de la Fondation. Pourmoi, la recherche, c’est le summum de la vie de l’homme. Sans elle, pas deprogrès ! »

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RECHERCHE & SANTÉ l page 31 l N°104 • 4e trimestre 2005

Au vu du succès des deux premières éditions de sonGuide Santé, la Fondation Recherche Médicale lance le tome 3, le 14 octobre prochain. Entièrement consacréà l’influence – réelle ou supposée – de l’environnementsur notre santé, il fait la lumière sur les idées reçues, ô combien nombreuses, dans ce domaine.

INFORMATION

Nouveau Le tome 3 du « Guide Santéspécial environnement »

ET VOUSLA FONDATION

L ’air est toujours plus pollué en villequ’à la campagne. Vrai ou faux ? Àcette question, les Français ré-

pondent vrai à une écrasante majorité(88 %1)… et ils se trompent ! En effet,les pics de pollution à l’ozone sont liés àl’ensoleillement et sont généralementplus importants autour des villes ou enrégion rurale qu’en centre-ville. Unexemple parmi beaucoup d’autres desreprésentations erronées qui imprègnentl’opinion publique en matière de santé,et que la Fondation Recherche Médicalea décidé de renverser il y a plusieursannées. Le 14 octobre, sera ainsi disponible letome 3 de ses guides santé Spécial

environnement – 100 idées reçues –

L’avis des chercheurs. Comme à chaqueédition, la Fondation a fait appel auxmeilleurs spécialistes pour apporter uneréponse juste et argumentée.Rappelons que le deuxième tome, publiéen 2004, s’attaquait à des thèmes commele diabète, la migraine, les médicaments…Face à l’excellent accueil du public, la Fondation Recherche Médicale a décidé de poursuivre son engagement en faveur de la diffusion de la connaissancescientifique. Dans son tome 3 Spécial

Environnement, elle répond au besoind’information du grand public face à uneactualité préoccupante. Radioactivité,aliments, bruit, pollution de l’air ou del’eau, etc. : sommes-nous malades denotre environnement ? Ce troisièmetome, très documenté, facile d’accès,couvre un large spectre de thèmes pourfaire le point sur les connaissancesactuelles et discerner le vrai du faux.

Le nouveau Guide Santé spécial

Environnement – 100 idées reçues –

L’avis des chercheurs est disponible enlibrairie à compter du 14 octobre au prixde 12 euros. Vous pouvez aussi passercommande par correspondance (bon de commande au dos de ce numéro).Quant aux deux premiers tomes, lesexemplaires se font rares ! Dépêchez-vous de vous les procurer (uniquementsur commande) ! ■

1. Enquête réalisée par Tns direct, filiale du groupe Tns, leader mondial de l’information marketing, du 20 au 22 juin 2005 pour la Fondation Recherche Médicale auprès d’un échantillon national de 1 000 personnes représentatifde l’ensemble de la population âgée de 15 ans et plus, interrogée par téléphone. Méthode des quotas (sexe, âge,profession du chef de ménage, PCS) et stratification par région et catégorie d’agglomérations.

La pollution tue moins que les accidents de la route.Faux. On estime qu’elle est responsable de plus de 30 000 décès prématurés par an, contre 5 000 morts sur les routes en 2004.

Les accros dutéléphone portable

risquent une tumeur au cerveau.

Faux. À ce jour, aucune étuden’a pu le démontrer.

Sondage : les Français face aux idées reçuesEn juin dernier, la Fondation Recherche Médicale a commandité le cabinetTns direct pour réaliser un sondage1 auprès des Français afin de confronterleurs connaissances face à un certain nombre d’idées reçues dans le domainede la santé. Résultat : seuls 51 % obtiennent la moyenne sur les 10 questionsposées et une seule personne sur les 1 000 interrogées a obtenu le scoremaximal. Enfin, seules deux idées reçues bénéficient d’un taux d’erreurinférieur à 10 % : le stress rend malade (vrai) et les UV sont dangereux pourles yeux (vrai). Sachez en revanche que contrairement à ce que pensent 87 % des Français, les aliments irradiés ne sont pas dangereux. Le détailde ces réponses et des dizaines d’autres idées reçues sont à découvrir dansle tome 3 du Guide Santé de la Fondation.

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Le syndrome desjambes sans repos

est un trouble du sommeil. Les patients ressentent desimpressions très désagréablesdans les jambes : crampes,sensations de quelque chosequi grimpe, qui rampe sur lesjambes, ou fourmillements enprofondeur dans la plante despieds. Ces sensations peuventmême parfois atteindre lesmembres supérieurs. Ellessont systématiquementassociées à un besoinirrépressible de remuer lesjambes. Ces manifestationssont beaucoup plusimportantes la nuit ou le soir et gênent donc le sommeil, en particulierl’endormissement. Cettemaladie est exacerbée par l’inactivité et peut êtremomentanément amélioréepar les mouvements, ce qui la différencie des gênesdouloureuses, ou desparesthésies secondaires,d’une neuropathie

périphérique qui persistentavec l’activité. La sévérité decette affection peut varieravec le temps et s’exacerberen cas de manque de sommeil,de prise de caféine ou au coursde la grossesse. Elle touche 1 à 5 % des sujets jeunes et d’âge moyen et augmentepour atteindre 10 à 20 % dessujets de plus de 60 ans. Cetteaffection, dont la cause estinconnue, peut être familiale(un tiers des cas environ, avecun début souvent précoce). Il faut rechercher un déficit

en fer ou une insuffisancerénale qui peut être à l’origined’un syndrome des jambes sans repos, mais, le plus souvent, aucune cause n’est trouvée. Les symptômes sont assezsensibles à un médicamentdopaminergique, le ropinirole(Adartrel®, Vunexin®

et Zipereve®). Il est utilisélorsque les troubles sontinvalidants et qu’aucune cause n’a été retrouvée. On peut aussi avoir recours à des anticonvulsifs.” ■

Vos questionsChaque trimestre, Recherche & Santé répond aux questions les plus nombreuses dans voscourriers et vos appels quotidiens à la Fondation sans jamais poser de diagnostic, de pronostic, ou donner de conseil thérapeuthique. Seul un médecin traitant est habilité à le faire.

nos réponses

“« Que peut-on faire pour soulager la maladie des jambes sans repos ? » R. R. (Gard)

RECHERCHE & SANTÉ l page 32 l N°104 • 4e trimestre 2005

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Un mystère qui trouble le sommeil Syndrome des jambes sans repos

PR PHILIPPECHANSON,professeur au serviced’endocrinologieet des maladiesde la reproductionau CHU Kremlin-Bicêtre.

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Neuropathie périphérique :atteinte des nerfs sensitifsou moteurs dans leur partiepériphérique, c’est-à-dire ne concernant pas la moëlleépinière.

Dopaminergique :médicament qui mime l’effet d’un messagerchimique naturellementprésent dans le cerveau, la dopamine.

Anticonvulsifs : médicamentsréduisant l’activité électrique des neurones,fréquemment utilisés dans le traitement des épilepsies.

Paresthésie : anomalie sensitivequi se caractérise par dessensations anormales nondouloureuses telles que desfourmillements, picotements,sensations de chaud ou de froid.

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Peu connu, le syndrome desjambes sans repos touche

pourtant de 1 à 20 % de lapopulation selon l’âge.

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Le traitement del’arthrose vise à

diminuer la douleur, à maintenir la mobilité et à diminuer au maximum le handicap. Il est défini en fonction de la gravité. L’un des premiers objectifs est de diminuer la charge sur l’articulation. Unkinésithérapeute peutcorriger les mauvaisespostures et apprendre les bons mouvements pourpréserver ses articulations. Il faut éviter la station deboutprolongée, à genoux ouaccroupie, en cas d’arthrosede la hanche ou du genou, par exemple. L’exercicephysique est important, car il maintient une meilleuremusculature, ce qui soulageles articulations. Mais les exercices doivent être adaptés au typed’arthrose, sous peine de voir le handicap se majorer.La perte de poids est aussi importante chez les personnes en surchargepondérale. L’utilisation d’une canne soulage lesarticulations en cas d’arthrosedu genou ou de la hanchenotamment. Les curesthermales sont égalementintéressantes car ellespermettent souvent de fairedisparaître les douleursarticulaires durant plusieursmois. Lorsque ces mesures« physiques » ne suffisent pas, on doit avoir recours à des antalgiques ou des anti-inflammatoires nonstéroïdiens (AINS). Cesderniers sont efficaces, maisont des effets secondaires

(ulcère gastrique, risque de saignement, risqued’insuffisance rénale en cas d’utilisation trèsprolongée…). Les anti-COX2,une nouvelle classe d’anti-inflammatoirescommercialisée depuis peu,semblent entraîner moins de problèmes digestifs. Mais il existe un risque depathologie cardiovasculaire, et d’hypertension notamment, qui doit être pris en compte.Dans certains cas, il estnécessaire d’utiliser desantalgiques plus puissants, en particulier des opiacés. Des injections de corticoïdesintra-articulaires ou d’autresproduits peuvent aussiapporter un soulagement, en particulier en cas d’arthrose du genou. Enfin, d’autres classes de médicaments comme

le chondroïtine sulfate sont parfois utilisés sans que leur efficacité n’aitréellement été prouvée dansde grandes études contrôlées.L’amélioration des symptômesest généralement modérée. Chez les patients souffrantd’arthrose du genou, deslavages articulaires peuventcompléter le traitement. Lachirurgie peut être envisagéepour les arthroses graves (lireaussi p. 12).” ■

L’hygiène de vie avant les médicamentsArthrose

“« Une arthrose des membres inférieurs gêne ma “déambulation” et la rend de plus en plus douloureuse.Je souhaiterais qu’un article sur ce sujet paraisse dans votre revue. » D. P. (Paris)

RECHERCHE & SANTÉ l page 33 l N°104 • 4e trimestre 2005

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Antalgique : médicamentcontre la douleur.

Anti-inflammatoires non stéroïdiens : classede médicaments quiréduisent l’inflammation(douleur, rougeur, etc.) et la fièvre, tels quel’aspirine oul’ibuprofène.

Opiacés : médicamentsdérivés du pavot commela morphine. Ils ont uneffet antalgique puissant.

“L’exercice physique est important car il maintient une meilleure musculature, ce qui soulage les articulations.”

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Tout don à une structure reconnue

d’utilité publique comme laFondation Recherche Médicalejustifie un reçu fiscal qui vouspermet de déduire 66 % dumontant de votre don de vosimpôts (dans la limite de 20 %du revenu imposable). Pour le

recevoir, il est important quenous ayons vos coordonnées.Lorsqu’un don est réalisé parchèque, le reçu fiscal estnaturellement adressé à sonémetteur. En revanche, pourles dons en espèces, il nous estparfois impossible d’identifierl’émetteur du don. C’est

pourquoi, nous encourageonsles organisateurs de quêtes à lister les donateurs enmentionnant leurs nom,prénom, adresse et le montantde leur don. La Fondationadressera alors un reçu, ainsiqu’une lettre de remerciementà chaque donateur.” ■

Un juste retour aux donateurs« Lors des funérailles d’un proche, j’ai fait un don à la Fondation RechercheMédicale. Vais-je recevoir un reçu fiscal pour ce don ? »

Appels téléphoniques

Nombreuses sont les personnes qui

ne souhaitent « ni fleurs, nicouronnes » mais préfèrentdésormais un don « utile », au profit de la recherchemédicale. Si un proche défuntvous fait part de ce souhait,informez-en les pompesfunèbres et mentionnez-le sur le faire-part. La FondationRecherche Médicale peut aussivous aider dans la rédaction du carton personnalisé qui accompagne celui-ci.Prévenez également l’officiant ou l’organisateur du service religieux ou laïc, afin qu’il l’annonce pendant la cérémonie. La Fondationmet à votre disposition uneaffichette et des dépliants à placer près du livre decondoléances. Prévoyez aussiune corbeille pour recevoir les dons. Sachez enfin que ces dons pourront être orientésvers des projets de recherche

de la région de votre choix ouvers un domaine de recherchequi vous tient particulièrementà cœur.” ■

Nos outils pour vous aiderQUÊTE-DÉCÈS

« Avant son décès, mon père a exprimé le souhait qu’à ses funérailles une quête soit effectuée au profit de la Fondation Recherche Médicale. Comment respecter sa volonté ? »

Appel téléphonique

“ISABELLEFLEURY, responsable du servicedonateurs.

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RECHERCHE & SANTÉ l page 34 l N°104 • 4e trimestre 2005

ENVOYEZ VOSQUESTIONS Vous souhaitez desinformations surle fonctionnementde la Fondation, sur la gestion des dons...Écrivez au Service donateursFondationRechercheMédicale54, rue deVarenne75335 ParisCedex 07

INFORMATIONS PRATIQUESPour recevoir une documentation ou pour tout renseignementsur l’organisation d’une quête à l’occasion de funérailles, mais aussi lors d’un mariage, d’un anniversaire de mariageou de toute autre occasion, contactez-nous :Fondation Recherche MédicaleService Donateurs - 54, rue de Varenne - 75335 Paris Cedex 07Tél. : 01 44 39 75 76

En préférant qu’un don soit fait à la recherche à la place des traditionnelles fleurs, certainespersonnes souhaitent donner un sens à leurs funérailles.

ZIR

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Autrefois, on se préparait, à partird’un certain âge, à faire une « belleet bonne » mort. Il y avait même

des manuels pour cela. C’est passé de mode,dans une société où il faut avoir l’air jeune et bien portant, refuser les rides, les cheveuxblancs et les signes de l’âge.”

G. G. (Hauts-de-Seine)

“Vous semblez ne tenir compte quede la volonté du malade à en finiravec la vie. Mais cette vie ne luiappartient pas. La « Vie » lui a étédonnée par Dieu et ne doit la luiêtre retirée que par Dieu.”

J. G. (Hauts-de-Seine)

“On tient des personnes, plutôt des momies, « en vie »qui souffrent, qui vousregardent et leurs penséesvous disent arrêtez tout.”

S. H. (Isère)

À VOS PLUMESCoup de cœur ou coup de griffe, suggestionsou opinions à partager, écrivez à :On se dit toutFondation Recherche Médicale54, rue de Varenne 75335 Paris Cedex 07, ou par mail à :[email protected]

« Je refuse la déchéancephysique et mentale, la dépendance. […] Soyez assuré que je ne suispas pressée, j’aime la vie et tout ce qui m’entoure : les humains (pour euxquelquefois je me force un peu), la nature et les petits oiseaux. »

G. R. (Essonne)

“La compassion s’exprime envers lesanimaux. On ne les laisse pas souffrir.Cela nous est insupportable. Nous demandons que cette mêmecompassion aille vers l’homme qui demande de l’aide.”

H. D. (Eure-et-Loir)

“Puisqu’il faut mourir, pourquoi […]refuse-t-on cette mort dans la dignité ?”

F. B. (Loir-et-Cher)

On se dit tout...

RECHERCHE & SANTÉ l page 35 l N°104 • 4e trimestre 2005

ET VOUSLA FONDATION

“Le partisan de l’euthanasien’a pas laprétention dedétenir la véritépour les autres,il ne conseille à personne de l’imiter. Quechacun respecteet accepte ladifférence.”

M. B. (Lot-et-Garonne)

Tout d’abord, je préfère parlerd’IVV, interruption volontaire devie, le terme d’euthanasie ayant

un poids très négatif, lié à l’Histoire etlaissant penser à un acte subi et non choisi.[…] Je suis catholique « pratiquante »,selon l’expression commune, mais je nepartage pas la position actuelle de l’Églisesur ce sujet, et me place ici… sur la défensedes droits qui doivent être les mêmes pour une personne valide ou dépendante.

M. D. (Essonne)

“« …quand

l’heure seravenue

j’imploreraiune mort

douce dans ladignité […]L’accompa-gnement de la fin de vie

par soins palliatifs,

d’accord…mais il arriveun moment oùil faut arrêter,pour celui quis’en va et pour

la famille,quand il n’y a

vraiment plus rien,

rien à faire. »S. V. (Vendée)

Les Entretiens croisés consacrés à l’euthanasie dans notre dernier numéro ont déclenché une véritable avalanche de courriers. Vos réactions ont été si nombreuses et si vives sur ce sujet, que Recherche & Santé a décidé d’yconsacrer cet espace de parole. Des réactions de personnes aimant la vie, pleines de lucidité et de dignité.

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