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A176 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 P.255 Vidéo-capsule colique électronique : éva- luation d’un protocole de préparation coli- que modifié (POIT20) et de sa faisabilité en pratique quotidienne JC Letard (1), P Adenis Lamarre (1), P Georget (1), F Martin (1) (1) Poitiers. Introduction : La vidéo capsule colique électronique (VCCE) est un dispositif médical qui permet l’étude du côlon (hors dépistage ciblé du CCR). La qualité de la préparation colique est déterminante pour réaliser cet examen, nous souhaitions évaluer : l’efficacité du protocole de préparation POIT20 ; ainsi que la faisabilité de cette nouvelle technique. Patients et Méthodes : La veille de l’examen 8 h petit déjeuner à « faibles résidus » puis diète totale liquides clairs non compris - 12 h, repas léger (pâtes) - 17 à 20 h, 2 sachets de Moviprep ; le jour examen 6 à 7 h, 1 flacon de Fleet – 8 h ingestion VCCE (« Pillcam côlon ») - 8 : 15 h départ du patient - 10 h retour du patient pour « RapidAccess » et si VCCE dans le côlon (pas de Fleet), si dans l’estomac (érythro- micine iv 500 mg), si dans le grêle (1/2 flacon Fleet) puis un autre 1/2 flacon de Fleet à 12 h si VCCE toujours dans le grêle - 13 h légère collation à faibles résidus - 17 h retour au centre d’imagerie digestive (si examen non terminé départ et retour du boîtier le lendemain). La préparation était jugée : A = excellente (pas de résidu solide ou liquide) ; B = bonne (résidus liquides ne gênant pas l’étude de la muqueuse) ; C = passable (résidus liquides ou solides gênant la visualisa- tion de la muqueuse avec étude complète du côlon) ; D = mau- vaise (idem C mais sans étude complète du côlon) - de façon globale et par segment. Une double lecture (JCL/PAL) étu- diait : l’œsophage ; l’estomac ; le bulbe ; le grêle ; les seg- ments coliques (Cae = caecum, CD = côlon droit, CT = côlon transverse, CG = côlon gauche, R = rectum) ; les signes rouges ; les temps de transit oro-caecaux et totaux. Résultats : Trente-deux patients (14 femmes, 18 hommes) d’âge moyen (56,7 ans) ont été explorés par VCCE pour : dou- leurs abdominales (25 dont 8 avec contre indication à l’anes- thésie/5 des facteurs de risques de CCR et refus de la coloscopie) ; des rectorragies (1) ; une maladie inflammatoire/ ischémique colique (3) ; un hémocult négatif (4). Dans 2 cas il a été injecté de l’erythromicine, dans 4 une rétention recto-sig- moidienne est apparue. La préparation était globalement de type : A (41 %) ; B (50 %) et C (9 %) avec pour chaque seg- ment : Cae (A47 %, B50 %, C3 %) ; CD (A94 %, B6 %) ; CT (A97 %, B3 %) ; CG (A78 %, B 16 %, C6 %) et R (A47 %, B33 %, C15 %, D15 %). L’œsophage était vu en totalité (26 cas), partiellement (4 cas) avec : 2 béances cardiales ; 3 EBO ; 2 cardites ; 1 papillome. L’estomac était partiellement vu dans 31 cas (17 gastrites, une ulcération et un polype). Le bulbe n’était vu que dans 9 cas. Le grêle était toujours examiné dans sa portion iléale avec visualisation d’angiodysplasies (3 cas), d’une valvule inflammatoire (2 cas) et d’ulcérations croh- niennes (1 cas). Pour le côlon ont été diagnostiqués des polypes (13 patients), des diverticules (11 patients), un cas de colite inflammatoire, un cas de taenia et 3 cas d’hémorroides stade IIa. Les temps de transit caecaux étaient en moyenne de 3 h 08 mn (1 h à 5 h 32 mn) et totaux de 6 h 20 mn (1 h 30 à 12 h). Conclusion : La réalisation d’une VCCE est simple en pra- tique quotidienne et la préparation colique selon le protocole POIT20 était excellente/bonne dans 91 % des cas, le rectum étant le site le moins bien visualisé, ce qui n’exonère pas son analyse complémentaire dans 15 % des cas. P.256 Coloscopie double ballon (CDB) : le moyen le plus efficace d’atteindre le caecum après une coloscopie incomplète G Gay (1), M Delvaux (1), I Fassler (1), M Frédéric (1) (1) Vandœuvre-Lès-Nancy. Introduction : La technique de progression utilisée pour l’entéroscopie double ballon s’est révélée utile pour la réali- sation de coloscopies difficiles, notamment chez des patients multiopérés. Le but de cette étude était d’évaluer l’intérêt de cette technique de CDB, utilisant un nouveau coloscope (EC-450B15. Fujinon Optical Co. Ltd., Saitama, Japon) pour réaliser une coloscopie complète chez des patients dont la coloscopie classique avait été incomplète en raison de diffi- cultés de progression. Patients et Méthodes : De janvier 2007 à juin 2008, une CDB a été proposée à tous les patients avec une indication de coloscopie et chez qui l’examen précédent n’avait pu atteindre le caecum. Les patients avec une coloscopie incom- plète du fait d’une préparation insuffisante ont été exclus. La CDB était réalisée par deux opérateurs avec l’aide d’un contrôle radiologique au début de l’expérience et ensuite soit par deux opérateurs soit par un opérateur et une infirmière, sous anesthésie générale (Propofol) délivrée par un anesthé- siste. La préparation colique était réalisée par Colopeg, 2L la veille et 2L le matin de l’examen. Le coloscope EC-450B15 a une longueur totale de 182 cm, une longueur utile de 152 cm, un canal opérateur de 2,8 mm, un champ de vision de 140°, et un diamètre de 9,4 mm. Le surtube a un diamètre extérieur de 13,2 mm. L’extrémité de l’endoscope et du sur- tube sont équipées de ballons qui peuvent être gonflés/ dégonflés au moyen d’une pompe péristaltique. Les données cliniques, l’indication et le motif d’échec de la coloscopie, et les résultats de la CDB ont été enregistrés de manière pros- pective. Résultats : Chez 81 patients (57 femmes, 24 hommes, âge moyen 56 ± 16 ans) une première tentative de coloscopie avait été réalisée dans notre unité (n = 44) ou dans un autre service (n = 37) et avait été incomplète en raison de diffi- cultés de progression liées à des adhérences chirurgicales (n = 4), un angle colique fixé (n = 42), un dolichocôlon (n = 30), une diverticulose serrée (n = 5). La CDB a été com- plète chez 78 patients (97,5 %), atteignant le caecum chez 49, l’iléon chez 23 et l’anastomose iléo-colique chez 7. Les deux échecs (progression arrêtée dans le côlon transverse) ont été observés chez une patiente acromégale et chez un patient avec une maladie de Hirschsprung. Le temps moyen de réalisation de la CDB était de 24 ± 18 min, semblable à la durée moyenne d’une coloscopie classique dans notre unité. Un diagnostic contributif a été obtenu chez 58 patients (74,4 %). Des biopsies ont été réalisées chez 39 et une poly- pectomie, chez 16 patients. Aucune complication n’a été observée. Conclusion : La CDB permet d’atteindre le caecum après une coloscopie incomplète chez près de 100 % des patients. Contrairement aux autres examens actuellement proposés (colo-scanner ou capsule endoscopique dans le futur), la CDB permet de réaliser des biopsies ou des gestes thérapeu- tiques dans les mêmes conditions qu’une coloscopie clas- sique. Le coût des dispositifs à usage unique doit également être pris en compte dans la perspective d’une utilisation de cette méthode en pratique quotidienne.

P.256 Coloscopie double ballon (CDB) : le moyen le plus efficace d’atteindre le caecum après une coloscopie incomplète

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Page 1: P.256 Coloscopie double ballon (CDB) : le moyen le plus efficace d’atteindre le caecum après une coloscopie incomplète

A176 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33

P.255 Vidéo-capsule colique électronique : éva-luation d’un protocole de préparation coli-que modifié (POIT20) et de sa faisabilité enpratique quotidienne

JC Letard (1), P Adenis Lamarre (1), P Georget (1), FMartin (1)(1) Poitiers.

Introduction : La vidéo capsule colique électronique (VCCE)est un dispositif médical qui permet l’étude du côlon (horsdépistage ciblé du CCR). La qualité de la préparation coliqueest déterminante pour réaliser cet examen, nous souhaitionsévaluer : l’efficacité du protocole de préparation POIT20 ;ainsi que la faisabilité de cette nouvelle technique.

Patients et Méthodes : La veille de l’examen 8 h petitdéjeuner à « faibles résidus » puis diète totale liquides clairsnon compris - 12 h, repas léger (pâtes) - 17 à 20 h, 2 sachetsde Moviprep ; le jour examen 6 à 7 h, 1 flacon de Fleet – 8 hingestion VCCE (« Pillcam côlon ») - 8 : 15 h départ dupatient - 10 h retour du patient pour « RapidAccess » et siVCCE dans le côlon (pas de Fleet), si dans l’estomac (érythro-micine iv 500 mg), si dans le grêle (1/2 flacon Fleet) puis unautre 1/2 flacon de Fleet à 12 h si VCCE toujours dans le grêle- 13 h légère collation à faibles résidus - 17 h retour au centred’imagerie digestive (si examen non terminé départ et retourdu boîtier le lendemain). La préparation était jugée :A = excellente (pas de résidu solide ou liquide) ; B = bonne(résidus liquides ne gênant pas l’étude de la muqueuse) ;C = passable (résidus liquides ou solides gênant la visualisa-tion de la muqueuse avec étude complète du côlon) ; D = mau-vaise (idem C mais sans étude complète du côlon) - de façonglobale et par segment. Une double lecture (JCL/PAL) étu-diait : l’œsophage ; l’estomac ; le bulbe ; le grêle ; les seg-ments coliques (Cae = caecum, CD = côlon droit, CT = côlontransverse, CG = côlon gauche, R = rectum) ; les signesrouges ; les temps de transit oro-caecaux et totaux.

Résultats : Trente-deux patients (14 femmes, 18 hommes)d’âge moyen (56,7 ans) ont été explorés par VCCE pour : dou-leurs abdominales (25 dont 8 avec contre indication à l’anes-thésie/5 des facteurs de risques de CCR et refus de lacoloscopie) ; des rectorragies (1) ; une maladie inflammatoire/ischémique colique (3) ; un hémocult négatif (4). Dans 2 cas ila été injecté de l’erythromicine, dans 4 une rétention recto-sig-moidienne est apparue. La préparation était globalement detype : A (41 %) ; B (50 %) et C (9 %) avec pour chaque seg-ment : Cae (A47 %, B50 %, C3 %) ; CD (A94 %, B6 %) ; CT(A97 %, B3 %) ; CG (A78 %, B 16 %, C6 %) et R (A47 %,B33 %, C15 %, D15 %). L’œsophage était vu en totalité (26cas), partiellement (4 cas) avec : 2 béances cardiales ; 3 EBO ;2 cardites ; 1 papillome. L’estomac était partiellement vu dans31 cas (17 gastrites, une ulcération et un polype). Le bulben’était vu que dans 9 cas. Le grêle était toujours examiné danssa portion iléale avec visualisation d’angiodysplasies (3 cas),d’une valvule inflammatoire (2 cas) et d’ulcérations croh-niennes (1 cas). Pour le côlon ont été diagnostiqués des polypes(13 patients), des diverticules (11 patients), un cas de coliteinflammatoire, un cas de taenia et 3 cas d’hémorroides stade IIa.Les temps de transit caecaux étaient en moyenne de 3 h 08 mn(1 h à 5 h 32 mn) et totaux de 6 h 20 mn (1 h 30 à 12 h).

Conclusion : La réalisation d’une VCCE est simple en pra-tique quotidienne et la préparation colique selon le protocolePOIT20 était excellente/bonne dans 91 % des cas, le rectumétant le site le moins bien visualisé, ce qui n’exonère pas sonanalyse complémentaire dans 15 % des cas.

P.256 Coloscopie double ballon (CDB) : le moyenle plus efficace d’atteindre le caecumaprès une coloscopie incomplète

G Gay (1), M Delvaux (1), I Fassler (1), M Frédéric (1)(1) Vandœuvre-Lès-Nancy.

Introduction : La technique de progression utilisée pourl’entéroscopie double ballon s’est révélée utile pour la réali-sation de coloscopies difficiles, notamment chez des patientsmultiopérés. Le but de cette étude était d’évaluer l’intérêt decette technique de CDB, utilisant un nouveau coloscope(EC-450B15. Fujinon Optical Co. Ltd., Saitama, Japon) pourréaliser une coloscopie complète chez des patients dont lacoloscopie classique avait été incomplète en raison de diffi-cultés de progression.

Patients et Méthodes : De janvier 2007 à juin 2008, uneCDB a été proposée à tous les patients avec une indicationde coloscopie et chez qui l’examen précédent n’avait puatteindre le caecum. Les patients avec une coloscopie incom-plète du fait d’une préparation insuffisante ont été exclus. LaCDB était réalisée par deux opérateurs avec l’aide d’uncontrôle radiologique au début de l’expérience et ensuite soitpar deux opérateurs soit par un opérateur et une infirmière,sous anesthésie générale (Propofol) délivrée par un anesthé-siste. La préparation colique était réalisée par Colopeg, 2L laveille et 2L le matin de l’examen. Le coloscope EC-450B15a une longueur totale de 182 cm, une longueur utile de152 cm, un canal opérateur de 2,8 mm, un champ de visionde 140°, et un diamètre de 9,4 mm. Le surtube a un diamètreextérieur de 13,2 mm. L’extrémité de l’endoscope et du sur-tube sont équipées de ballons qui peuvent être gonflés/dégonflés au moyen d’une pompe péristaltique. Les donnéescliniques, l’indication et le motif d’échec de la coloscopie, etles résultats de la CDB ont été enregistrés de manière pros-pective.

Résultats : Chez 81 patients (57 femmes, 24 hommes, âgemoyen 56 ± 16 ans) une première tentative de coloscopieavait été réalisée dans notre unité (n = 44) ou dans un autreservice (n = 37) et avait été incomplète en raison de diffi-cultés de progression liées à des adhérences chirurgicales(n = 4), un angle colique fixé (n = 42), un dolichocôlon(n = 30), une diverticulose serrée (n = 5). La CDB a été com-plète chez 78 patients (97,5 %), atteignant le caecum chez49, l’iléon chez 23 et l’anastomose iléo-colique chez 7. Lesdeux échecs (progression arrêtée dans le côlon transverse)ont été observés chez une patiente acromégale et chez unpatient avec une maladie de Hirschsprung. Le temps moyende réalisation de la CDB était de 24 ± 18 min, semblable à ladurée moyenne d’une coloscopie classique dans notre unité.Un diagnostic contributif a été obtenu chez 58 patients(74,4 %). Des biopsies ont été réalisées chez 39 et une poly-pectomie, chez 16 patients. Aucune complication n’a étéobservée.

Conclusion : La CDB permet d’atteindre le caecum aprèsune coloscopie incomplète chez près de 100 % des patients.Contrairement aux autres examens actuellement proposés(colo-scanner ou capsule endoscopique dans le futur), laCDB permet de réaliser des biopsies ou des gestes thérapeu-tiques dans les mêmes conditions qu’une coloscopie clas-sique. Le coût des dispositifs à usage unique doit égalementêtre pris en compte dans la perspective d’une utilisation decette méthode en pratique quotidienne.