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DIABETESRESEARCHANDCLINICALPRACTICE 103S (2014) S1 S61 S53 priétés pharmacologiques de ces recettes africaines s’avèrent nécessaires. P68 Corticosurrénalome métastatique D. Diédhiou , M. Touré, D. Sow, A. Sarr, M. Ndour Mbaye, Y.M. Lèye, D.F. Cissé, B. Tall, S.M. Diouf, A.M. Ba, C.N. Faye, R. Ndoye, I. Diallo, M. Ka-Cissé, A. Lèye, S.N. Diop. Clinique médicale II, Centre hospitalier Abas NDAO, UCAD Dakar, Sénégal Introduction : Le corticosurrénalome représente moins de 0,1 % de l’ensemble des cancers. Un pic de fréquence est observé sur- tout chez l’adulte de 40 à 60 ans. Des métastases à distance sont présentes au diagnostic dans 30 à 50 % des cas. Le diagnostic est anatomopathologique, mais en pratique clinique, l’association d’une tumeur surrénalienne souvent volumineuse et d’une per- turbation du profil stéroïdien est hautement pathognomonique. Nous rapportons le 1 er cas sénégalais de corticosurrénalome métastatique révélé par un pied diabétique. Observation : Mr. D, 41 ans, a consulté pour une sympto- matologie dont le début remonterait à 1 an marqué par une dépigmentation distale puis généralisée. Parallèlement s’est ins- tallée un syndrome cardinale, une dysfonction érectile mais aussi un ulcère suppuré au dos du pied gauche. C’est devant l’association d’œdèmes de type cardiaque, d’une dyspnée d’ef- fort récente stade III qui fut hospitalisé. A l’admission, la tension artérielle était à 18/10 cmHg, une glycémie à 3 g/l. L’examen montrait des œdèmes de type cardiaque, un ulcère suppuré du pied, une dépigmentation diffuse surmontée de psoriasis, un hirsutisme, un onyxis, une candidose buccale et des perlèches. Il s’y ajoutait une hépatomégalie de stase avec une circula- tion veineuse collatérale, une tuméfaction douloureuse, osseuse, axillaire droite. La biologie montrait une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles, une hypokaliémie à 3,4 mEq/l sans perte urinaire, une hypo protidémie à 53 g/l. il s’y ajoutait une hypercortisolémie persistante >556,9 ng/ml avec un ACTH effondrée à 0,2 pmol/l, une augmentation de la SDHEA à 16,2 nmol/l, une hypotestostéronémie à 4,8 nmol/l. L’exploration des autres axes surrénaliens était normale. Le scanner retrouvait une masse tumorale hétérogène de la loge surrénalienne droite, de 15 cm, hyper vascularisée avec un rehaussement précoce. Il révélait thrombus néoplasique de la veine cave inférieure étendu, une embolie pulmonaire lobaire inferieure droite, des métastases osseuses à la 6 ème côte droite et au sacrum. Le traitement consistait en une insulinothérapie, des soins locaux, une antibiothérapie adapté, des inhibiteurs calciques. En l’ab- sence d’une indication chirurgicale et de chimiothérapie, était décidé un anticortisolique (Mitotane) à dose progressive. De plus le sur-risque hémorragique avait contre indiqué le recours à une anti coagulation efficace. Le reste du traitement palliatif consistait à une déplétion efficace avec supplémentation potas- sique, une anti coagulation préventive. Après un recul de 5 mois, le patient est actuellement stabilisé sur le plan glycémique et cardiovasculaire avec début de cicatrisation de la plaie. L’effet anticortisolique et carcinomateux du Mitotane n’est pas encore évalué. Conclusion : Notre cas montre l’importance de l’exploration de tout diabète de découverte récente, surtout si ce dernier est associé à des signes d’orientation. Ce corticosurrénalome métastatique, retenu sur un faisceau d’arguments, relève mal- heureusement d’un traitement palliatif. L’efficacité attendue du Mitotane reste à prouver. P69 Dégénérescence cancéreuse d’une pancréatite chronique tropicale revelée par un diabète sucré D. Diédhiou , M. Touré, M. Ndour Mbaye, A. Sarr, D. Sow, Y.M. Lèye, S.M. Diouf, M. Ka-Cissé, A. Lèye, S.N. Diop. Clinique médicale II, Centre hospitalier Abas NDAO, UCAD Dakar, Sénégal Introduction : La pancréatite chronique tropicale est bien connue en zone intertropicale et en Inde. Sa prévalence y varie de 0,09% à 0,12 % et représente 1 % des diabétiques dans une étude menée en Inde. Elle n’existe habituellement que sous les tropiques, elle représente la 2 ème cause de pancréatite chronique calcifiante après l’alcool. Son étiopathogénie est multifactorielle mais l’implication de acteurs nutritionnels durant l’enfance est probable. Nous rapportons le premier cas sénégalais d’une dégénérescence cancéreuse avec métastases d’une pancréatite chronique tropicale révélée par un diabète sucré. Observation : M. Diène 39 ans, a consulté pour une sympto- matologie dont le début remonterait à 5 mois par une anorexie progressive non sélective associé à une pesanteur abdominale avec satiété permanente. Un mois plus tard apparaissaient des douleurs intermittentes de nature pancréatiques. Parallèlement il présentait une asthénie physique et psychique intense, amai- grissement progressif chiffré à 15 kg en 2 mois. Il est diabétique connu depuis 3 ans. Non tabagisme ni éthylisme, il est issu d’une fratrie de 6 enfants à revenue faible, avec une enfance marquée par des maladies à répétition, une anorexie récidivante et un profil maigre. A l’admission, son IMC était à 18 kg/m 2 avec un pli cutané de dénutrition, une douleur abdominale péri- ombilicale et épigastrique aggravée par la palpation profonde, des adénopathies inguinales non inflammatoires, bilatérales. Les selles étaient normales. A la biologie, la calcémie était normale, une hypo protidémie à 45 g/l. L’antigène carcino-embryonnaire était augmentée à 54 ug/l (20 fois la normale) et l’antigène CA 19-9 à 7641 U/ml (278 fois la normale). La FOGD montrait une œsophagite mycosique et l’ASP des macro-calcifications para vertébrales gauches en regard de T12 à D1. Le scanner objecti- vait des calcifications pancréatiques, une masse hypodense de 4 cm corporéo-pancréatique, une thrombose de la veine splé- nique, des adénomégalies métastatiques omentales, pré-cave et cœlio-mésentérique, une hépato-splénomégalie avec lésions hépatiques secondaires. Le patient est malheureusement décédé 45 jours après sa sortie d’hospitalisation. Conclusion : Ce cas pose l’intérêt d’éliminer un diabète secondaire devant toute hyperglycémie chez un adulte. En outre, il est rare dans notre pratique de rencontrer une dégénérescence cancéreuse d’une pancréatique chronique calcifiante d’origine nutritionnelle. P70 Acidocétose inaugurale d’un diabète de type 1 associée à une mucormycose rhinocérébrale à Niamey M.S. Mahamane Aminou a , M. Arzika a , M. Yacouba a , M. Aichatou a , I. Salha a , A. Ali b , S. Sanoussi a , Adehossi a , A.I. Touré a . a Hôpital National Lamordé de Niamey ; b Polyclinique, Magori Niamey Objectif : Affection mycosique rare et rapidement évolutive, la mucormycose atteint les régions nasales, les sinus, l’orbite et l’encéphale. Sa survenue est presque toujours associée à un terrain particulier. Méthodes : Nous décrivons un cas de mucormycose survenue dans un contexte d’acidocétose inaugurale dans le service de Médecine de L’Hôpital National de Lamordé. Résultats : Il s’agit d’un patient de 21 ans sans antécédant pathologique notable, qui nous a été référé du service des Urgences pour la poursuite de la prise en charge d’une acido- cétose inaugurale. Il présentait à l’admission une tuméfaction

P69 Dégénérescence cancéreuse d'une pancréatite chronique tropicale revelée par un diabète sucré

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Page 1: P69 Dégénérescence cancéreuse d'une pancréatite chronique tropicale revelée par un diabète sucré

D I A B E T E S R E S E A R C H A N D C L I N I C A L P R A C T I C E 1 0 3 S ( 2 0 1 4 ) S 1 – S 6 1 S53

priétés pharmacologiques de ces recettes africaines s’avèrentnécessaires.

P68Corticosurrénalome métastatique

D. Diédhiou, M. Touré, D. Sow, A. Sarr, M. Ndour Mbaye,Y.M. Lèye, D.F. Cissé, B. Tall, S.M. Diouf, A.M. Ba, C.N. Faye,R. Ndoye, I. Diallo, M. Ka-Cissé, A. Lèye, S.N. Diop. Cliniquemédicale II, Centre hospitalier Abas NDAO, UCAD Dakar, Sénégal

Introduction : Le corticosurrénalome représente moins de 0,1 %de l’ensemble des cancers. Un pic de fréquence est observé sur-tout chez l’adulte de 40 à 60 ans. Des métastases à distance sontprésentes au diagnostic dans 30 à 50 % des cas. Le diagnostic estanatomopathologique, mais en pratique clinique, l’associationd’une tumeur surrénalienne souvent volumineuse et d’une per-turbation du profil stéroïdien est hautement pathognomonique.Nous rapportons le 1er cas sénégalais de corticosurrénalomemétastatique révélé par un pied diabétique.

Observation : Mr. D, 41 ans, a consulté pour une sympto-matologie dont le début remonterait à 1 an marqué par unedépigmentation distale puis généralisée. Parallèlement s’est ins-tallée un syndrome cardinale, une dysfonction érectile maisaussi un ulcère suppuré au dos du pied gauche. C’est devantl’association d’œdèmes de type cardiaque, d’une dyspnée d’ef-fort récente stade III qui fut hospitalisé. A l’admission, la tensionartérielle était à 18/10 cmHg, une glycémie à 3 g/l. L’examenmontrait des œdèmes de type cardiaque, un ulcère suppuré dupied, une dépigmentation diffuse surmontée de psoriasis, unhirsutisme, un onyxis, une candidose buccale et des perlèches.Il s’y ajoutait une hépatomégalie de stase avec une circula-tion veineuse collatérale, une tuméfaction douloureuse, osseuse,axillaire droite. La biologie montrait une hyperleucocytose àpolynucléaires neutrophiles, une hypokaliémie à 3,4 mEq/l sansperte urinaire, une hypo protidémie à 53 g/l. il s’y ajoutaitune hypercortisolémie persistante >556,9 ng/ml avec un ACTHeffondrée à 0,2 pmol/l, une augmentation de la SDHEA à 16,2nmol/l, une hypotestostéronémie à 4,8 nmol/l. L’exploration desautres axes surrénaliens était normale. Le scanner retrouvaitune masse tumorale hétérogène de la loge surrénalienne droite,de 15 cm, hyper vascularisée avec un rehaussement précoce.Il révélait thrombus néoplasique de la veine cave inférieureétendu, une embolie pulmonaire lobaire inferieure droite, desmétastases osseuses à la 6ème côte droite et au sacrum. Letraitement consistait en une insulinothérapie, des soins locaux,une antibiothérapie adapté, des inhibiteurs calciques. En l’ab-sence d’une indication chirurgicale et de chimiothérapie, étaitdécidé un anticortisolique (Mitotane) à dose progressive. De plusle sur-risque hémorragique avait contre indiqué le recours àune anti coagulation efficace. Le reste du traitement palliatifconsistait à une déplétion efficace avec supplémentation potas-sique, une anti coagulation préventive. Après un recul de 5 mois,le patient est actuellement stabilisé sur le plan glycémique etcardiovasculaire avec début de cicatrisation de la plaie. L’effetanticortisolique et carcinomateux du Mitotane n’est pas encoreévalué.

Conclusion : Notre cas montre l’importance de l’explorationde tout diabète de découverte récente, surtout si ce dernierest associé à des signes d’orientation. Ce corticosurrénalomemétastatique, retenu sur un faisceau d’arguments, relève mal-heureusement d’un traitement palliatif. L’efficacité attendue duMitotane reste à prouver.

P69Dégénérescence cancéreuse d’une pancréatite chroniquetropicale revelée par un diabète sucré

D. Diédhiou, M. Touré, M. Ndour Mbaye, A. Sarr, D. Sow,Y.M. Lèye, S.M. Diouf, M. Ka-Cissé, A. Lèye, S.N. Diop. Cliniquemédicale II, Centre hospitalier Abas NDAO, UCAD Dakar, Sénégal

Introduction : La pancréatite chronique tropicale est bien connueen zone intertropicale et en Inde. Sa prévalence y varie de 0,09 %à 0,12 % et représente 1 % des diabétiques dans une étude menéeen Inde. Elle n’existe habituellement que sous les tropiques,où elle représente la 2ème cause de pancréatite chroniquecalcifiante après l’alcool. Son étiopathogénie est multifactoriellemais l’implication de acteurs nutritionnels durant l’enfanceest probable. Nous rapportons le premier cas sénégalais d’unedégénérescence cancéreuse avec métastases d’une pancréatitechronique tropicale révélée par un diabète sucré.

Observation : M. Diène 39 ans, a consulté pour une sympto-matologie dont le début remonterait à 5 mois par une anorexieprogressive non sélective associé à une pesanteur abdominaleavec satiété permanente. Un mois plus tard apparaissaient desdouleurs intermittentes de nature pancréatiques. Parallèlementil présentait une asthénie physique et psychique intense, amai-grissement progressif chiffré à 15 kg en 2 mois. Il est diabétiqueconnu depuis 3 ans. Non tabagisme ni éthylisme, il est issud’une fratrie de 6 enfants à revenue faible, avec une enfancemarquée par des maladies à répétition, une anorexie récidivanteet un profil maigre. A l’admission, son IMC était à 18 kg/m2

avec un pli cutané de dénutrition, une douleur abdominale péri-ombilicale et épigastrique aggravée par la palpation profonde,des adénopathies inguinales non inflammatoires, bilatérales. Lesselles étaient normales. A la biologie, la calcémie était normale,une hypo protidémie à 45 g/l. L’antigène carcino-embryonnaireétait augmentée à 54 ug/l (20 fois la normale) et l’antigène CA19-9 à 7641 U/ml (278 fois la normale). La FOGD montrait uneœsophagite mycosique et l’ASP des macro-calcifications paravertébrales gauches en regard de T12 à D1. Le scanner objecti-vait des calcifications pancréatiques, une masse hypodense de4 cm corporéo-pancréatique, une thrombose de la veine splé-nique, des adénomégalies métastatiques omentales, pré-caveet cœlio-mésentérique, une hépato-splénomégalie avec lésionshépatiques secondaires. Le patient est malheureusement décédé45 jours après sa sortie d’hospitalisation.

Conclusion : Ce cas pose l’intérêt d’éliminer un diabètesecondaire devant toute hyperglycémie chez un adulte. En outre,il est rare dans notre pratique de rencontrer une dégénérescencecancéreuse d’une pancréatique chronique calcifiante d’originenutritionnelle.

P70Acidocétose inaugurale d’un diabète de type 1 associée àune mucormycose rhinocérébrale à Niamey

M.S. Mahamane Aminou a, M. Arzika a, M. Yacouba a,M. Aichatou a, I. Salha a, A. Ali b, S. Sanoussi a, Adehossi a,A.I. Touré a. aHôpital National Lamordé de Niamey ; bPolyclinique,Magori Niamey

Objectif : Affection mycosique rare et rapidement évolutive, lamucormycose atteint les régions nasales, les sinus, l’orbite etl’encéphale. Sa survenue est presque toujours associée à unterrain particulier.

Méthodes : Nous décrivons un cas de mucormycose survenuedans un contexte d’acidocétose inaugurale dans le service deMédecine de L’Hôpital National de Lamordé.

Résultats : Il s’agit d’un patient de 21 ans sans antécédantpathologique notable, qui nous a été référé du service desUrgences pour la poursuite de la prise en charge d’une acido-cétose inaugurale. Il présentait à l’admission une tuméfaction