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Le plan air-climat-énergie présenté au gouvernement wallon

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Page 1: Pac ewallon

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Le Soir Mardi 30 juillet 2013

2 L’ACTU UN PLAN À LONG TERME CONTRE LES GAZ À EFFET DE SERRE

Qu’arrive-t-il à 18 ans, auxpersonnes handicapéeslourdement dépen-

dantes ? C’est l’une des indi-gnités de notre société. Cettepopulation disparaît du radarsociétal car notre vie a évoluéd’une manière qui ne mixeplus, n’intègre plus ou trèsdifficilement les personnespolyhandicapées, souffrantd’autisme, dans nos univers.Cachez ces handicapésadultes que nous ne saurionsvoir ? Cette phrase est terri-blement choquante. Maisnous devons reconnaîtrequ’elle correspond pour beau-coup à la réalité. Et pourtant,

ces adultes-là ont plus quejamais besoin de soins, d’acti-vités, de lieux d’hébergement,d’affection. Par ailleurs, leurdurée de vie, comme la nôtre,s’allonge. Qui se soucie deleur sort et de celui de leursfamilles ?Car la prise en charge decette population repose sou-vent sur leur entourage. Toutepersonne qui connaît cesfamilles le sait : la perspectivedu passage à l’âge adulte deleur enfant ou parent lesaffole. L’ex-ado leur est ren-voyé, à charge pour eux detrouver la solution qui, sou-vent, n’existe pas ou est in-suffisante. Démarre alors unvéritable chemin de croix.Garder le membre lourdementhandicapé de grande dépen-dance à la maison est trèsproblématique, voire impos-sible. Les parents vieillissentet sont très vite incapablesd’assumer physiquement,moralement et souvent finan-cièrement cet accompagne-ment. L’angoisse de leur mortva croissant, non tant parrapport à eux-mêmes, que parrapport à leur enfant et à son

devenir. Cette vie « après »serait d’autant plus envisa-geable pour eux, que l’adultede grande dépendance auraitdéjà appris à vivre « auto-nome », sans ses proches, viaune institution.C’est tout cela que reconnaîtle Comité européen des droitssociaux en condamnant laBelgique sans appel pour lemanque de places d’héberge-ment et de solutions adaptéespour ces adultes handicapéslourdement dépendants.Donnant aussi la possibilitéaux familles d’obtenir par lavoie judiciaire ce que la prisede décision politique ne leuroctroie pas. Cette condamna-tion est vertueuse. La crise,même si elle est réelle et pèsesur les budgets, ne peut êtreévoquée comme excuse àl’imperfection des solutionsapportées à un problème quiexiste depuis de nombreusesannées. L’Europe force lepolitique à accélérer leschoses. La société dans sonensemble doit entendre lemessage, elle aussi, assumantsa part solidaire de ce quin’arrive pas qu’aux autres.

L'ÉDITOBéatrice Delvaux

Editorialiste en chef

NON, CELAN’ARRIVE PAS

QU’AUX AUTRES

LE KROLL

C ’est une tendance lourde :devant l’obligation de ré-duire considérablement les

émissions de gaz à effet de serre,tous les gouvernements cherchentdès aujourd’hui à établir des tra-jectoires, des programmes de tra-vail. Il s’agit d’anticiper une révo-lution : transformer nos sociétéstrès dépendantes des énergies fos-siles et grosses productrices deCO2, en sociétés plus sobres, « dé-carbonées ».

Fixé au niveau européen, le pre-mier horizon est celui de 2020. Sielle reste sur la trajectoire actuelle,la Belgique ne devrait pas avoirtrop de peine à rester dans lesclous, même si des mesures com-plémentaires sont nécessairespour atteindre l’objectif fixé :-15 % de gaz à effet de serre parrapport à 1990. Mais le secondrendez-vous est bien plus exi-geant. Celui-là impliquera deschangements radicaux dans notrepays : de 80 à 95 % de gaz à effetde serre en moins. Un bascule-ment. Qui sera d’autant moins dif-ficile qu’on se sera préparé long-temps à l’avance.

La Wallonie s’y met. Fin juillet,le gouvernement a vu atterrir sursa table un volumineux « plan air-climat-énergie » ainsi qu’un décretbalisant la politique climatiquepour les années à venir. Le prin-cipe : la Région veut réduire sesémissions de gaz à effet de serre de30 % d’ici 2020. Elle devra les di-minuer de 80 à 95 % d’ici 2050.

Mais à la différence de laFlandre qui a borné son propre

plan à 2020, la Wallonie veut déjàregarder au-delà. Le décret climatcoule ainsi les objectifs (2020 et2050) en texte légal. Il prévoit en-suite une méthode de travail. Legouvernement wallon fixera, tousles cinq ans, des « budgets » car-bone pour les principaux secteursde la société (énergie, industrie,résidentiel, transport, agriculture,déchets.). Il élaborera par ailleursdes « plans air-climat-énergie » àcinq ans chiffrant les budgets etprécisant les mesures à prendrepour les respecter. Chaque année,le gouvernement devra rendrecompte des progrès au parlementwallon. On instaurera par ailleursun suivi sous la responsabilité del’administration. Rien de neuf ici :l’exemple vient de Grande-Bre-

tagne où le Climate Change Act de2008 a introduit le principe desbudgets carbone correspondant àune quantité de gaz à effet de serrequi peut être émis pendant la pé-riode donnée.

Budgets carboneLa première « période budgé-

taire » couvrira 2013-2017. Briquede 300 pages qui évoque aussi l’in-dispensable adaptation de la Wal-lonie au changement climatique etl’amélioration de la qualité de l’air,le premier plan étend la perspec-tive jusqu’en 2022. A ce stade, riende trop révolutionnaire. Les émis-sions wallonnes ont déjà chuté de21,4 % entre 1990 et 2010. L’ob-jectif de -30 % pour 2020 estpresque atteint. Mais la Région a

profité de circonstances exté-rieures « favorables » : quelqueshivers doux, la crise qui a ralenti laconsommation et l’activité écono-mique et surtout l’effondrementd’outils industriels très polluantsdans le secteur sidérurgique. Celane se reproduira plus.

Si pas de bouleversement àcourt terme, à plus long terme, ditle document, « les réductionsd’émissions à réaliser sont consi-dérables. Elles vont nous amener àreconsidérer tous nos comporte-ments : la manière de nous chauf-fer, de nous déplacer, de fabriquerles objets et les équipements dontnous avons besoin, de produire etconsommer de l’électricité, etc.Pour la Wallonie, les implicationsde tels bouleversements en matière

socio-économique, d’aménagementdu territoire et de cadre de vie sonttrès importantes ». Alors que la ré-gion a réduit ses émissions de0,7 % en moyenne tous les ans de-puis 1990, elle devrait les dimi-nuer de 4,5 % par an, amplifier lesefforts d’un facteur 6. Et ce dèsmaintenant. D’ici 2020, la popula-tion wallonne devrait croître de7 % et les logements de 13,2 %.

Certaines mesures prises par lesautorités wallonnes n’ont pas en-core produit tous leurs effets. Parailleurs, l’industrie continue à ré-duire ses émissions en améliorantses modes de production. Mais ilfaudra faire plus. La Wallonie n’estpas au bout du chemin. Un plan nesera pas de trop. ■

MICHEL DE MUELENAERE

Wallonie : la feuille de route climatiquePremière tentative de

baliser la voie de la Wallo-

nie vers une région pauvre

en carbone.

Un plan climatique

2013-2022.

Et une perspective

jusqu’en 2050.

LE SOIR - 30.07.13Source : AwacEvolution des émissions de gaz à effet de serre en Wallonie

100

90

80

70

60

50

40

110

120

1990 2010

+ 0,4 % + 0,9 %

- 1,5 %- 2,6 %

+ 1,2 %

- 3,8 %

- 0,9 %- 3,0 %

- 7,6 % - 11,5 %

- 4,9 %

+ 1,6 %+ 1,0 %

- 3,9 %- 3,8 %

- 1,6 %

- 9,9 %

- 15,3 %

- 26,8 %

- 21,4 %

INDI

CE 10

0 =

NIV

EAU

DES

ÉMIS

SIO

NS E

N 19

90

1992 - 1993 Arrêt d’une centrale électrique, crise économique (diminution de la production dans les industries chimiques et sidérurgiques)

A partir de 2001 Développement de la combustion de biomasse en cimenterie et de la récupération du méthane dans les décharges

2010 Redressementde la plupart des secteurs industriels maisla sidérurgie à chaud connaît toujours un niveau de production très faible

2009 Crise économique : le fort ralentisse-ment de l’activité industrielle fait plonger les émissions industrielles à un niveau exceptionnellement bas (arrêt quasi complet de la sidérurgie à chaud)

2006 et 2007 Hivers très doux (diminution importantede la consommation dansle logement et les bureaux)

1997 Fermetures d’une cokerie, de hauts-fourneaux et d’autres outils sidérurgiques

1995 Augmentation de la production industrielle

- 1,4 %

2002 Arrêt d’un haut-four-neau et d’une cokerie

1996 Année froide (chauffage élevé), mais fermeture d’un haut-fourneau

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Le Soir Mardi 30 juillet 2013

L’ACTU 3

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Le logementLe constat Grosse influencede la météo. Le chauffagereprésente les 4/5e de laconsommation énergétique,l’eau chaude 15 %. Emissionsen baisse de 5 % depuis1990, mais le secteur pèsetoujours 15 % du total.L’objectif 2020 -30 %Les mesures « Large » po-tentiel de réduction. Rénova-tion et sensibilisationavancent. Plus loin ? Impo-ser une norme de consom-mation quasi-nulle à partir2020 pour les logementspublics. Pousser les entre-prises de construction dansla même voie : 2020 norme« quasi-zéro énergie ». Encou-rager la « démolition-recons-truction » éventuellementavec une TVA à 6 % ; assou-plir les règles d’urbanismequi font obstacles à certainsprogrès (renouvelables,vitrages…) ; accélérer leremplacement des vieilleschaudières ; densifier l’habi-tat ; octroyer une primesupplémentaire aux proprié-taires s’ils n’accroissent pasl’enveloppe « loyer+charge ».

LA TRAJECTOIRE ET LES MESURES DANS CINQ SECTEURS CLÉS

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C.

L’industrieLe constat Souvent à soncorps défendant, c’est lesecteur qui a le plus contri-bué aux réductions d’émis-sions depuis 1990 : -44 %. Ilpèse cependant encore untiers des émissions totales.Outre les fermetures d’ou-tils, les procédés industrielsse sont fortement améliorés(fours électriques en sidé-rurgie, voie sèche en cimen-teries, utilisation de com-bustibles de substitution…).L’objectif 2020 -45 % parrapport 1990.Les mesures Il existe unpotentiel de réduction « per-manent » dans les grandescomme dans les petitesentreprises. L’efficacitéénergétique s’amélioreconstamment grâce au re-cours à l’électricité, au chan-gement dans l’utilisation descombustibles et à l’améliora-tion des procédés. L’avenir ?Poursuivre les engagementsvolontaires des entreprises,introduire des engagementsdans les renouvelables,l’amélioration du cycle de viedes produits.

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.R.

Les transportsLe constat Emissions encroissance de 43 % depuis1990 ; 60 % liées au trans-port de personnes par route.Le parc automobile aug-mente : +2,1 %. Le trafic, enrevanche, est « stable » :+0,2 % par rapport à 2009.L’objectif 2020 -4 %Les mesures Pas facile : ontouche aux habitudes indivi-duelles, à des symbolesvoire à la conception de lavie. Dans le transport demarchandises, le fonctionne-ment de l’économie (le « justin time ») freine les change-ments. Que faire ? Aucunemesure miracle, mais unbouquet d’actions, dontbeaucoup de sensibilisation,qui devraient « grignoter » lamontagne. Encourager etinvestir dans le télétravail,les transports en commun, levélo, les parkings, le trans-port fluvial et par train,former à l’éco-conduite,soutenir les achats de véhi-cules moins polluants, fairerespecter les limites devitesse, « verdir » la fiscalitésur les véhicules

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.R.

L’énergieLe constat Les émissions dela production d’électricitéont diminué de 45 % depuis1990. En l’espace de 20 ans,en revanche, la facturemoyenne d’un ménage aaugmenté de 31 % alors quela consommation baissait de10 %. Les prix de l’énergie nedevraient pas cesser decroître. L’énergie : une ques-tion de plus en plus sociale.L’objectif 2020 Il sera fixélorsque seront apaisées lesdissensions au gouverne-ment wallon sur l’objectif enmatière de renouvelables.Les mesures La première,concerne tous les secteursde la société : réduire laconsommation, améliorerl’efficacité énergétique. Lescombustibles les plus « car-bonés » céderont la place àceux qui le sont moins. Au-delà ? Le paquet sur lesrenouvelables. Primes àl’investissement, incitationau passage au gaz, intensi-fier la biomasse. Et adapterles réseaux électriques à unrecours accru aux énergiesvertes.

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.R.

Bruxelles : un codeen attendant un planLa Région bruxelloise a aussi un début deplan climatique. Sa feuille de route s’ap-pelle Cobrace, pour code de l’air, duclimat et de la maîtrise de l’énergie.Objectif : réduire les émissions de gaz àeffet de serre de 30 % en 2025 par rap-port à 1990. Deux secteurs pèsent lourddans le bulletin bruxellois en matière degaz à effet de serre : le bâtiment et lestransports. Le premier représente 73 %de la consommation énergétique régio-nale (40 % pour le résidentiel, 33 % pourles immeubles de bureaux publics etprivés). Les seconds 23 %. Le premier estparticulièrement sensible au facteur

doit être suivi d’un plan « air-énergie-climat » qui fera l’état des lieux régionalet fixera des objectifs à court, moyen etlong terme en matière d’énergie, d’effica-cité énergétique, de gaz à effet de serre,de production d’énergies renouvelableset de diminution des polluants. Commeailleurs, Bruxelles a du pain sur laplanche. Mais entrevoit quelques signauxpositifs. Ainsi, si la population a augmen-té de 11 % depuis 1990, la consommationd’énergie n’a crû « que » de 7 %. Parailleurs, la production d’énergie d’originerenouvelable ne cesse de croître : un peumoins de 2 % de l’électricité consomméeest verte. Objectif pour 2025 : 12 %. ■

M.D.M.

climatique : hiver doux ou rigoureux fontplonger ou exploser les émissions de CO2

(dans le secteur des bâtiments, c’est lechauffage qui consomme la grande majo-rité de l’énergie). Les seconds évoluenttrès lentement et sont dépendants defacteurs extérieurs comme le comporte-ment des navetteurs, lui-même dépen-dant de la disponibilité d’alternativesfiables à l’utilisation de la voiture. LeCobrace prévoit une série de mesuresconcrètes dans ces deux secteurs. Ellesdoivent être concrétisées par des arrêtésd’application dans le courant 2013. Apart la question du stationnement il estmuet sur la politique de mobilité dans laRégion. Elaboré pour cinq ans, le Code

REPÈRE

ENTRETIEN

L e cheminement du plan wallon« air climat énergie » com-

mence. « On consultera les com-munes et on réalisera ensuite uneévaluation socio-économique », pré-cise le ministre en charge, PhilippeHenry (Ecolo). Au final, il est pos-sible que certaines mesures propo-sées ne seront pas retenues.

Quelle est la marge de souplesse duplan en cas de dérapage ?Ce qui s’impose, c’est l’objectif fixédans le décret. Le plan est une feuillede route. Ce qui importe, c’est de res-pecter la tendance pour que les objec-tifs soient atteints. Pour chaque me-sure, on peut évidemment ajuster.En cas de non-respect de l’objectif, ily aura un mécanisme de reportd’une période budgétaire à l’autre.

Le climat, est-ce vraiment la prioritédu moment ?Si la crise climatique est moins pré-sente, elle n’a rien perdu de sa gravi-té. C’est plus difficile de porter ce dis-cours parce que l’urgence sembleavoir disparu. Mais le dossier vaimmanquablement revenir sur le de-

vant de la scène.

Hivers doux, fermetures d’outilsindustriels ces dernières années, laWallonie semble avoir déjà remplison objectif pour 2020. Le plus facilea été fait ?La crise a eu un impact direct sur laconsommation, sur l’activité écono-mique. Dans certains secteurscomme les bâtiments publics, on aaussi commencé par le plus facile : ladiminution de la consommationd’énergie, le chauffage. Des chosesont avancé dans le logement. D’ici2020, il ne faut pas une révolution

mais une politique plus suivie, plusstructurée. Mais pour arriver à at-teindre nos objectifs à l’horizon2050, il faut une meilleure sensibili-sation, des changements de compor-tements plus significatifs, des évolu-tions radicales ; dans la consomma-tion, dans la mobilité. Par ailleurs,je crois beaucoup dans la réalisationde multiples sauts technologiquesqui permettront d’engranger desgains dans les renouvelables, dansl’efficacité énergétique. On y arrive-ra si on a de la volonté. Des étudesont prouvé que plusieurs pistes sontpossibles.

On critique le soutien aux renouve-lables. Votre plan ne risque-t-il pasd’être jugé trop cher ?

Les questions sont légitimes ; ellesne me font pas peur. Mais il faut te-nir compte du fait que ces investisse-ments sont favorables à l’économieet à l’emploi. Il faut considérer lecoût de l’inaction. Ne nous leurronspas, on ne va pas préserver l’emploiet l’économie en continuant commeaujourd’hui. ■

Propos recueillis parM.d.M.

Henry : « Pour atteindre l’objectif2050, il faut des évolutions radicales »

Philippe Henry, ministre de l’Envi-ronnement. © RENÉ BRENY.

Le tertiaireLe constat Bureaux (publicset privés) et commercesreprésentent une faible partdes émissions totales (5 %),mais elle est en forte crois-sance : +46 % depuis 1990.L’emploi augmente (80 % del’emploi salarié en 2010) etla consommation électriqueprogresse fortement, aurythme des besoins enchauffage et en conditionne-ment d’air.L’objectif 2020 -7 %Les mesures Le potentiel deréduction est « largementinexploité ». Les mesuressont en phase avec le sec-teur résidentiel : agir forte-ment sur le chauffage (ré-duction de la températurede 1o) et la production d’eauchaude, combattre le gas-pillage lié à l’utilisation del’éclairage et des équipe-ments électriques. Uneattention particulière sur lesbesoins en froid (efficacité,réglage et entretien desappareils). Encourager laproduction d’énergie renou-velable, durcir les normes deconstruction des bâtiments.

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.R.