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DOSSIER

TEXTiLtîNUMÉRp]

UN COUP DEFOUDRERECIPROQUE

En 2017, on estime

qu'i,4 milliard de n\2

de textile seront im-

primés en numérique.

Selon JD Hayward

qui publie ces chiffres

dans son étude The

Future of Digital Tex-

tile Printing in 2017

(Smithers Pira), c'est

trois fois plus qu'en

2012 et quasiment 100

fois plus qu'en 2004.

Autrement dit, en l'es-

pace de dix ans, cette

technique que tout

le monde décriait ou

presque au départ a

réussi à faire son trou.

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• EW YORK, FASHIONi WEEK 2015. Tous

LES CRÉATEURS DUMONDE ENTIER SONT SURLES PODIUMS. PARMI EUX,UN NOM RETIENT NOTREATTENTION : EPSON. QUE FAITLE FABRICANT D'IMPRIMANTESAU MILIEU DES CATWALKS ?

Réponse : il défile. L'Epson'sDigital Couture Showcase

onze designers de modeinternationaux. Des créa-tions dont la particularitéest d'avoir été imprimées ennumérique, sur les nouvellesEpson's SureColor F-Seriesdu constructeur. Pour Epson,c'est un immense coup depub. Pour les créateurs invi-tés comme le new-yorkaisEmilio Sesa d'Esosa Line oula colombienne Leonor Silva,c'est une formidable décou-verte.Tous saluent la qualitédimpression et la souplessedu procédé qui permet dedonner libre cours à sonimagination.

Alexander Mc Queendès 2010 et avant luiIssey Miyake furentles premiers à intro-duire limpressionnumérique dans leurscollections hautecouture.

Plus généralement, pour lemonde de l'impression nu-mérique dans son ensemblec'est une forme de consécra-tion. Alexander Mc Queendès 2010 et avant lui IsseyMiyake furent les premiersà introduire l'impression

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numerique dans leurs col-lections haute couture. Au-jourd'hui, un défilé completest organisé à New York...Pour les industriels, il aurafallu y croire et faire preuvede persévérance. Au débutdes années 1990, quand lespremières machines d'im-pression numérique pour letextile font leur apparition,les sceptiques sont à lamanœuvre, sur le mode « çane marchera jamais ». Leurs

supports avec pour chacunune encre différente, estforcément vouée à l'échec.La nature même du supportpose problème. Le textile estpar définition souple, parfoisstretch, et poreux, autrement

meur. En termes d'usage, cesmêmes sceptiques posentla question de la résistancedes impressions quand ellesseront portées, exposées ausoleil, lavées. Et que dire dela qualité, etc. Lavenir va leurdonné tort.

MODE coNSuiwimsTE ETRÉACTIVITÉ NUMÉRIQUE :L'UNION SACRÉE

la « fast fashion ». Portéepar des enseignes de prêt-à-porter comme Zara, Mangoet H&M en Europe, Uniqloau Japon et Shanghai Tangen Chine, la « fast fashion »est à la mode ce que le « fastfood » est à l'alimentaire, àsavoir une production et unediffusion dans des tempsrecords de collections sanscesse renouvelées. Apparueau milieu des années go,elle va bousculer le rythmedes saisons et transformerles cadences de production.La mode passe de deuxcollections par an à quatre,

Tee-shirt, casquette,tablier, sac, tout ypasse. C'est la modedè la personnalisa-tion à outrance. Onmet les photos dè sesenfants, de son chien,de ses potes à toutesles sauces.

arguments : une techniquequi nefonctionne que pourune petite demi-douzaine de

Le secteur du textile-habil-lement est le premier à in-vestir dans l'impression nu-mérique, poussé en cela parune évolution majeure desmodes de consommation,

six, huit... pour une seulemarque. En une année, Zarapeut sortir jusqu'à 12 ooo vê-tements différents. Résultat :les usines n'ont plus six mois

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pour produire les collections,mais six semaines ! Pourl'impression numérique quise définit comme une tech-nique d'impression réactive,adepte du versionning, cecourant d'une mode consu-mériste à outrance est unechance. Les constructeurs nes'y trompent pas. Mimaki,Mutoh, Durst, Regianni,Robustelli Monalisa,Atexco,Kornit Allegro, Zimmer Co-laris, Konica Minolta, etc., ilssont sur les rangs.

LE CONSOMMATEUR S*EX-PRIME ET LA MODE S'IMPRIME

Après la « fast fashion », lamode de la customisationenfonce le clou et offrede nouveaux débouchésà l'impression numériquetextile.Tee-shirt, casquette,

C'est la mode de la per-

les nouvellesgénérations d'im-primantes dites àsublimation étaientplus vertes que leurspendantes UV ouéco-solvant.L application d'encresà sublimation surdes substratspolyester a été vuà juste titre commeun bon moyen deproduire propre.

sonnalisation à outrance.On met les photos de sesenfants, de son chien, de sespotes à toutes les sauces. Leconsommateur s'exprimeet la mode s'imprime. Pourl'impression numérique, c'estune nouvelle opportunité àsaisir. Techniquement, c'estle boom des solutions DTG(Direct-To-Garment), c'est-à-dire de l'impression directesur les vêtements, plus facileà utiliser que l'impressionpar sublimation.

LA COMMUNICATION SUBLIME

Le monde de la commu-nication visuelle et de la

grand secteur à semparer

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DEMAIN, L'ELDORADO DE LA DÊCO

"aujourd'hui que40% des textiles imprimésdans le monde le sont dansle secteur de la décoration.Mais, malgré un ventmassif de customisationqui souffle aussi dans nosintérieurs, seuls 7 à 10%des textiles imprimésdans cet univers le sontaujourd'hui en numérique.Petit retard à l'allumagedonc pour le secteur maisénorme potentiel. D'autantque les industriels ont clai-

•* perçu l'avantagete nouvelle solution

des technologies d'impres-sion numérique du textile.Les tee-shirts promotionnelsont ouvert la voie, le resteva suivre. À son rythme. Entermes de communicationvisuelle, la bâche maisaussi l'adhésif ou le Dibondsont au départ de sérieuxconcurrents pour le textile.Plus résistants, plus facilesà imprimer.Techniquement,l'impression par sublimationn'est pas donnée à tout lemonde et est moins facileà mettre en oeuvre que del'impression jet d'encre clas-sique. Enfin, qui dit textile,dit aussi finition.Si le décollage se fait plus

d'impression pourrait avoirpour leurs comptes. Avec *l'impression numérique,fini en effet les stocks Scolossaux d'imprimés etde métrages de tissus, onne stocke que du blanc eton imprime à la deiavec en plus la posside réimprimer à l'inltous ses modèles. Stl'étude de Smithersle mouvement est det déjà enclenché avdès 2017, des métragdevraient doubler. «

lentement que dans pour letextile-habillement, il se faitnéanmoins à partir du milieudes années 2000. Progres-sivement, les freins cèdent.Des pionniers commel'Agence de Fab en Franceou le lyonnais Grain deCouleur ouvrent la voie. Lesfabricants ont entendu lescraintes des imprimeurs etproposent des solutions clefen main qui comprennentdes outils definition.À cette époque, le développe-ment durable est sur toutesles lèvres et les constructeursde machines à sublimationy voient aussi une vraieopportunité d'imposer leurtechnologie. « Les nouvelles

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En termes dè dualitédimpression,les solutionsactuelles sont trèsperformantes etnous permettent detravailler aussi bienavec des architectesdintérieur que desdesigners voire desartistes.

marché de l'impression nu- période de 755 millions à 1,2mérique textile en roll-to-roll milliard. Et demain ? D'après

générations d'imprimantesdites à sublimation étaientplus vertes que leurs pen-dantes UV ou éco-solvant.L'application d'encres à su-blimation sur des substratspolyester a été vu à justetitre comme un bon moyende produire propre » se sou-vient Mike Horsten, le direc-teur marketing de Mimaki,leader sur ce marché.Il ne faut pas négliger nonplus leffet « nouveauté» de cette matière, bienconnue des imprimeurs,mais peut-être un peu moinsdes donneurs d'ordre qui yvoient aussi une facon de sedistinguer.Les chiffres montrentqu'entre 2008 et 2012, le

est passé dans le monde de1,1 à 1,6 milliard d'euros. En i

l'étude de Smithers-Pira, onparle d'un marché multiplié

qui concerne les applications par... 3. Epson en 2013,dédiées au marché du sign, Roland en 2014... tous leson est passé pour la même constructeurs aujourd'hi

FICATEXSOOO : LA PREMIÈRE MACHINE ÀSUBLIMATION EN5 MÈTRES

Son concepteur, (impri-meur Figarol, dispose detrois ans d'exclusivité sur lemarché français.C'est une première mon-diale. Et elle est francaise.On la doit au spécialiste dela théâtralisation d'espaceFigarol (groupe Faire-Valoir,5,6 M€ de CA)) qui vientde mettre au point la toutpremière machine capabled'imprimer en sublimationsur des laizes de s mètres.La Figatex 5000 a nécessitétrois ans de recherche etdéveloppement et prèsde 400 DOO euros d'in-vestissements. FrédéricRoux, le patron de Figarol,a fait partie de l'équipequi a imaginé et conçucette nouvelle machine. Ilraconte. «Figarol est unesociété pionnière dans ledomaine de l'impressiontextile et notamment

' ublimation. Dès

les annees 2000, nouavons conçu le premitraceur en 3,20 mètreMais cela n'était plussuffisant, surtout lor:l'on travaille comme idans l'événementiel et i.théâtralisation d'espace.Le marché de nous foisant pas de solutions,avons décidé de débittout seuls».Un partenariat avec llbricant d'encres Sawga été mis en place afifd'élaborer de nouvell<mutations. Le soft a qià lui été réalisé par lefabricant de la machii«L'ultime étape a combien évidemment le pcessus de calandrage. Nouavons pour cela travai L~~avec les équipes de MAntonio qui ont conçtnous la première calaidisponible en 5 mètre

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proposent leur solution d'im-pression textile.« ll s'agit d'un support quiprésente une très grande fa-cilité d'usage. C'est une ma-tière souple et légère, facileà transporter, à livrer et à po-ser. C'est une matière lavable,on peut donc la réutiliserpour différents événements.Enfin, en termes de qualitéd'impression, les solutionsactuelles sont très perfor-mantes et nous permettentde travailler aussi bien avecdes architectes d'intérieurque des designers voire desartistes », plaide l'imprimeurJacques Setbon, le patron de

aujourd'hui plus de 50% deson chiffre d'affaires grâce àcette technologie.

existe en fait une multitudede textiles avec des voiles,des satins, des molletons,des mailles,destoiles àpeindre, des non-tissés, etc.ce qui multiplie d'autantle nombre d'applications.Certains textiles laissentpasser la lumière et peuventêtre rétroéclairés, d'autresvibrent comme un caissonpour permettre la diffusionde musique, etc. Bref, c'estun média qui a un fortpotentiel d'innovations »,ajoute de son côté StéphaneEdelmann,dirigeant de len-

treprise TecTex, spécialistedes supports souples dédiésà l'impression numérique.

Cécile Jarry

INFOS EN +

En Inde où est fabriquée une grande partie du prêt-à-porterporté en Europe, la production de textile imprimé en numé-rique se situe aujourd'hui entre 30 et 40 millions mz. D'ici2017, on estime qu'elle sera en croissance d'environ 29% pourse situer entre 75 et 98 millions de nu.SOURCE : DR JD HAYWARD, SMITHERS PIRA 2012.