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CHALLENGES 33 RUE VIVIENNE 75002 PARIS - 01 44 76 92 31 13/19 MAI 10 Hebdomadaire Paris OJD : 250066 Surface approx. (cm²) : 9778 Page 1/27 ESG 7697993200505/GYP/MBR/2 Eléments de recherche : Toutes citations : - ESG ou Ecole Supérieure de Gestion : à Paris 11ème - MBA ESG ou MBA Ecole Supérieure de Gestion : à Paris 12ème - PÔLE ESG : réseau d'écoles Post-Bac à Paris 11ème Les UNIVERSITES qui font rêver Où sontformées les nouvelles élites mondiales ? Aux Etats-Unis, bien sûr, mais aussi à Canberra, Pékin, Bangalore... Challenges a fait le tour des facs ou chercheurs et étudiants, y compris français, sont les rois. Et la France dans tout ça ? Elle se réinvente par le biais des MBA. D es « universités de rêve » ? L'expression semble presque incon- grue en France, où l'on a si longtemps laissé nos facs dans un état de sous-développement. Et où, comme l'a théorisé le philosophe Alain Finkielkraut, si l'apprentis- sage n'est pas pénible, voire austère, c'est qu'il y a un doute sur son côté sérieux. Pourtant, ces universités existent. Un peu par- tout dans le monde, aux Etats-Unis, bien sûr, mais aussi en Europe, en Asie. Des campus à l'américaine se développent à Canberra, Pékin, Bangalore, Tokyo... Les chercheurs et les étu- diants y sont rois. Espaces verts, laboratoires hyper-équipes, bibliothèques, équipements sportifs, tout est fait pour attirer les meilleurs. Et former les nouvelles élites mondiales, les in- venteurs de demain. Ces universités gagnent chaque année des places dans les différents classements internationaux. Pas en raison de leur taille - il n'y a souvent que quèlques di- zaines de milliers d'étudiants-, mais parce qu'elles sont un concentré de qualité. Ouvertes sur le monde. La recherche y est reine. Les études y sont souvent coûteuses, mais l'étudiant est traité en conséquence. Nulle difficulté à ren- contrer les professeurs, fussent-ils Prix Nobel. On est loin du « modèle français » égalitaire, mais impécunieux. Bien que le président de Cal- tech - français - soit très optimiste sur la ré- forme de la gouvernance dans les universités françaises (lire ci-contre). En attendant, la France a développé un sytème parallèle. Celui des grandes écoles, et des MBA (Masters of Bu- siness Administration). Ceux que nous présen- tons ici, auxquels on s'inscrit après cinq à dix années de vie active, exigent un travail intense, mais pas pénible. Avec, à la clé, un réel bonus professionnel. Il n'est plus nécessaire de partir à l'étranger, dans des conditions coûteuses, pour dénicher un bon MBA. Patrick Fauconnier

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LesUNIVERSITESqui font rêver

Où sont formées les nouvelles élites mondiales ?Aux Etats-Unis, bien sûr, mais aussi à Canberra,

Pékin, Bangalore... Challenges a fait le tourdes facs ou chercheurs et étudiants, y compris

français, sont les rois. Et la France dans tout ça ?Elle se réinvente par le biais des MBA.

Des « universités derêve » ? L'expressionsemble presque incon-grue en France, où l'on asi longtemps laissé nosfacs dans un état desous-développement. Etoù, comme l'a théorisé le

philosophe Alain Finkielkraut, si l'apprentis-sage n'est pas pénible, voire austère, c'est qu'ily a un doute sur son côté sérieux.Pourtant, ces universités existent. Un peu par-tout dans le monde, aux Etats-Unis, bien sûr,mais aussi en Europe, en Asie. Des campus àl'américaine se développent à Canberra, Pékin,Bangalore, Tokyo... Les chercheurs et les étu-diants y sont rois. Espaces verts, laboratoireshyper-équipes, bibliothèques, équipementssportifs, tout est fait pour attirer les meilleurs.Et former les nouvelles élites mondiales, les in-venteurs de demain. Ces universités gagnentchaque année des places dans les différents

classements internationaux. Pas en raison deleur taille - il n'y a souvent que quèlques di-zaines de milliers d'étudiants-, mais parcequ'elles sont un concentré de qualité. Ouvertessur le monde. La recherche y est reine. Lesétudes y sont souvent coûteuses, mais l'étudiantest traité en conséquence. Nulle difficulté à ren-contrer les professeurs, fussent-ils Prix Nobel.On est loin du « modèle français » égalitaire,mais impécunieux. Bien que le président de Cal-tech - français - soit très optimiste sur la ré-forme de la gouvernance dans les universitésfrançaises (lire ci-contre). En attendant, laFrance a développé un sytème parallèle. Celuides grandes écoles, et des MBA (Masters of Bu-siness Administration). Ceux que nous présen-tons ici, auxquels on s'inscrit après cinq à dixannées de vie active, exigent un travail intense,mais pas pénible. Avec, à la clé, un réel bonusprofessionnel. Il n'est plus nécessaire de partirà l'étranger, dans des conditions coûteuses,pour dénicher un bon MBA. Patrick Fauconnier

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Jean-Lou ChameauPrésident du California Institute of Technology (Caltech)

"Chez nous, études etrecherche sont intégrées'"

Challenges. On parle souventdes universités d'élite americainescomme d'un monde tresconcurrentiel. Comment celas'illustre-t-il a Caltech?Jean-Lou Chameau II n'y a pas vrai-

s ment de compétition ici, au sens ouf les professeurs ne sont pas reelle-6 ment en concurrence avec leurs voi-I sms Au contraire, ils travaillentI beaucoup avec eux C'est plutôt uneI compétition avec eux-mêmes Leso gens qui arrivent veulent être le nou-

veau Richard Feynman {l'un desphysiciens les plus célèbres dusf siecle NDLR], ils -veulent avoirle prix Nobel de chimie, ils souhai-tent réellement être au meilleur ni-veau dans leur domaineQuelle est la difference majeureen ce qui concerne les étudiants7

Une difference importante avec lesuniversités françaises et européen-nes ici, les étudiants sont impliques il existe une mtegralion entrela recherche et les etudes qu'on ne

retrouve pas dans les autres univer-sités Tous les jours, les doctorantstravaillent dans des laboratoires outournent autour, les professeursparlent dans leurs cours de leur re-cherche la plus récente Cette in-tégration explique pourquoi les étu-diants, une fois diplômes, ont plustendance a vouloir creer des chosesnouvelles II y a un sens de l'innova-tion qui fait partie de leur ADNChaque annee, ll se cree a Caltechune douzauie de start-upComment maintient-on cettequête d'excellence sans tomberdans la routine de l'institution?Le challenge, c'est de continuer aidentifier ceux qui ont des idees diffé-rentes, qui sont hors norme, a les at-tirer et, ensuite, a leur procurer unenvironnement ou ils pourront tra-vailler a un tres haut niveau etconnaître le succes Cela \adepairavec l'interaction entie les discipli-nes Toutes les universités parlentd interdisciplinarité, maîs ici, cela faitvraiment partie de notre culture, no-tamment a cause de notre taille Vousallez au club des professeurs, a midi,vous tombez sur un professeur dephysique assis a côte d'un biologisteou d'un ingénieur II y a quèlques an-nees, Caltech a démarre ce qu'on ap-pelle maintenant la neuroeconomieLe premier programme a ete cree ici,en partie parce qu'il y avait des gensexcellents en neurosciences et detres bons économistes, maîs aussiparce qu'ils se parlentEtes-vous pessimiste sur l'avenir desuniversités françaises?Non, je suis tres optimiste II y a deschangements intéressants en coursdonner plus de gomernance auxuniversités, essayer de renforcerl'interaction entre les programmesde recherche et les universités, lesgrandes ecoles Et de grands pro-jets, comme l'Opération Campus,Saclay A long terme, l'idéal seraitd'avoir une gouvernance plusflexible, plus agde - l'exemple ame-ricain le prouve -, de renforcer fintegration entre recherche et educa-tion, et de trouver des moyens derenforcer les transferts de technolo-gie, la relation des universités versle monde exteneur Propos recueillis

par Philippe Boulet-Gercourt

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AUSTRALIAN NATIONAL UNIVERSITY, A CANRERRA

Le paradis du chercheurCréée en 1946, l'ANU ne cesse de grimper dans les classements.

Les professeurs y mènent d'abord leurs travaux, avant d'enseigner.

L'école de recherche médicale de l'ANU de Canberra. Depuis sa création en 1946, l'université a reçu trois prix Nobel, dont deux en médecine.

Andrew Roberts n'a pasaimé quand la machine aexplosé. Chercheur ré-puté en paléomagnétis-

me, il venait d'arriver d'Angleterre,deux jours plus tôt, sur le campusde l'Australian National University(ANIT) de Canberra, pour occuper leposte de directeur de l'Ecole de re-cherche des sciences de la Terre. Le

prestige d'un laboratoire de cetteécole l'avait fortement attiré. Alors,quand le magnétomètre a rendul'âme - un engin à près de 400 DOO eu-ros -, il a soudain déchanté. Mais ila découvert le secret de la réussitede cette université : l'efficacité. Trèsvite, on l'a autorisé à commander unautre engin. Plus qu'à attendre lesdix-huit mois de délai pour la fabri-

cation. Il en est certain, « en Angle-terre, une telle réactivité aurait étéimprobable ».

Mission nationaleClassée 59e dans le Top-100 du clas-sement de Shanghai et 17e sur 200par le quotidien britannique TheTimes, l'ANU est connue dans lemonde entier pour la qualité de sa

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recherche, lin point fort hérité deson histoire. Responsable de l'Ecoledes langues, le professeur PeterBrown raconte une généalogie trèsspeciale : « Après la Seconde Guerremondiale, quand l'Australie s'estretrouvée orpheline de son an-cienne mère patrie, l'Angleterre,elle a voulu redéfinir sa place, deve-nir une puissance moyenne del'Asie-Pacifique. » Et a projeté deformer des générations de cher-cheurs. « En 1946, le gouvernementfédéral a alors créé dans la capitalecette université faite de professeurset de doctorants, sans enseigne-ment, entièrement consacrée à larecherche. » Sa mission est natio-nale. Une différence de taille avecles autres universités, toutes crééespar les différents Etats du pays.Les cours pour les premières an-nées d'études ont commencé en1960. « Comme il n'y avait pas outrès peu d'étudiants, ^professeursont eu du temps pour développerleurs travaux, faire des découver-tes, écrire des livres... L'universitéa ainsi très vite atteint les meilleursniveaux mondiaux », analyse leBrésilien Julio Licinio, directeur del'Ecole de recherche médicale. Ellecompte trois prix Nobel, deux enmédecine et un en économie, obte-nus en 1963,1994 et 1996. Et le cam-pus comprend toujours peu d'étu-diants, 15000 au total.

Salaires attractifs: Le financement de la recherche pro-; vient surtout de fonds publics. Com-! me en France. « La grande diffé-

j rence avec le système français, c'est\ que nous ne sommes pasfonction-\ naires », soutient le professeur de\ géophysique Kurt Lambeck, qui a un

j temps travaillé à Jussieu, à Paris.I Selon lui, « cela donne aux cher-\ cheurs une plus grande liberté, une\ grande flexibilité dans le travail ».\ Sur le campus, chacun décrit une

'. ambiance de travail très dynamique.

« Ils sont très forts en innovationici, remarque Vincent Tariel, jeunethésard venu de Polytechnique pourtravailler au laboratoire de mathé-matiques appliquées. Il y a beau-coup de start-up au sein des labora-toires. » Les professeurs, quiviennent du monde entier, saventqu'ici ils mènent d'abord leurs tra-vaux et ensuite enseignent. Pas l'in-verse. L'université les choisit dans leTop-10 ou 20 de leur discipline.« Les salaires sont relativement gé-néreux par rapport aux salaireseuropéens, estime le professeur An-drew Roberts. Mais les universitésde Sydney et de Melbourne paientdavantage. » A Canberra, un profes-seur commence à 94000 euros paran, pour finir, sans les primes, à en-viron 110000 euros annuels.L'ANU attire aussi les meilleurs« post-docs » étrangers, ces cher-cheurs qui viennent de soutenir leurthèse. Elle va les chercher à l'aéro-port, les aide à se loger... et les paiecorrectement. Jean-Didier Breton,33 ans, post-doc en neurosciences,travaille ici depuis 2006 : « Je netrouvais pas d'offres en France, leslaboratoires manquaient demoyens, et puis, il y avait le pro-blème du salaire, I 700 euros brut àl'époque. » Là, au bout de quatre ans,il gagne 3 500 euros brut par mois.Et bénéficie d'une caisse de retraite

Market Dayà l'université. Sur145 hectares,le campusressemble à unepetite ville avecson marché, sonclub de sport,son coiffeur...

«La grandedifférenceavec laFrance,c'est quenous nesommespas fonc-tionnaires.Cela donneune plusgrandeliberté, unegrande flexi-bilité dansle travail. »Kurt Lambeck,professeur degéophysique.

Le MBA de l'AN U

Durée : deux ans.Frais de scolarité : 36400 euros pour deuxans pour les étrangers ; les bourses sontrares maîs peuvent être attribuées par lepays d'origine pour les étrangers ou par

l'Austrahan Aid Organisation (AusAid). ™Etudiants : 80, dont 20 à 25% d'étrangers.Les plus : le cadre idyllique; tous les courssont délivrés en petit groupe... ^^^_Informations : www.anu.edu.au ^^^*

où est versé chaque mois le cin-quième de son salaire. Il travaille ausein de l'Ecole de recherche médi-cale, qui compte quatre laboratoirestout neufs de 64 places. Chaquejour, Jean-Didier Breton apprécie laqualité du matériel disponible. Pourétudier ses fines tranches de cer-veau de rats, il a besoin de trois am-plificateurs. Et il y en a toujourstrois en état de marche.

Frais reportablesAu total, l'université accueille unecentaine de nationalités. Une diver-sité qui reflète la stratégie de l'Aus-tralie : elle a fait de l'éducation letroisième poste d'export du pays.Soit 11,5 milliards d'euros de recet-tes par an. Chaque étranger paie de15000 à 18000 euros par an. NoraFredstie, 23 ans, norvégienne, étu-diante en droit, bénéficie ainsi d'unebourse de son pays. Et même si elleest déçue par le calme plat de Can-berra, elle reconnaît : « C'est drôledéfaire des recherches et de décou-vrir que les articles de référencesont signés par son maître deconférences! » Pour les Australiens,l'université n'est plus gratuite de-puis une réforme travailliste de1986. Ils paient de 3000 à 6000 eu-ros par an selon les matières, maispeuvent reporter la facture jusqu'aumoment où ils gagneront de l'ar-gent. Les remboursements serontalors prélevés sur leurs salaires.Le campus est paradisiaque. Plus de200 bâtiments sur un parc de145 hectares avec des arbres géantsoù se perchent perroquets rouge etbleu, cacatoès blancs... Une petiteville au vert, avec club de sport, coif-feur, dentiste, masseur... Beaucoups'y déplacent à vélo. Des étudiantscourent ou jouent au foot, d'autresprennent le soleil. Et la recherchedans tout ça? « Travailler dans unparc, c'est très important pour lacréativité, affirme Quentin Grafton,professeur d'économie, qui vient decréer la première chaire de l'Unescosur l'économie de l'eau. « Le matin,je viens à bicyclette. J'habite àll kilomètres, il y a peu de circula-tion, je ne suis pas stressé. Je croisedes kangourous sur le bord de laroute. Et mes meilleures idées arri-vent à ce moment-là. Comme ça,poum, poum. » Dominique Perrin

(envoyée speciale à Canberra)

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IVY LEAGUE, SUR LA COTE EST DES ETATS-UNIS

Le mythe absoluEmblèmes du rëve américain, ces huit universités ont créé un modèle

académique copié dans le monde entier. A son sommet, Harvard.

Son nom n'a pas été révélé,mais un seul mot suffit à at-tirer l'attention : homeless.Une jeune SDF vient d'être

admise à Harvard avec l'aide d'Ivy-Wise, société préparant à l'admis-sion dans les meilleures facs. « Ils semettent en quatre pour lui faciliterla vie, ils ont pris en charge sesfrais de scolarité, son logement »,témoigne Katherine Cohen, la pré-sidente de cette société. Cendrillonmade in USA : la jeune sans-abriaccueillie dans le saint des saints,l'université la plus riche et la plusprestigieuse du monde. L'arbre quicache la forêt? Peut-être. Mais sanscet arbre, c'est tout le rêve améri-cain qui s'effondrerait !

Label d'excellenceIvy League... Les images défilent decours majestueuses, de façades dé-goulinantes de lierre (ivy en an-glais), de bibliothèques gigantes-ques et de professeurs tutélairesdignes d'un film de Harry Potter. Leterme n'est pas si vieux, pourtant :les huit universités de l'Ivy League-les «Big Three », Harvard, Prince-ton et Yale, plus Brown, Columbia,Cornell, Dartmouth et UPenn - ontadopté le label en 1954, pour dési-gner une conférence sportive uni-versitaire les regroupant. Et, commele classement de 1855 des meilleurscrus de bordeaux, il est loin d'êtreune liste exhaustive des meilleurs :

Lac Ontario

Cornell

DartmouthNEW

HAMPSHIRE

Harvard •MASSACHUSETTS

coNNECTicuT • Brown• Yale *-~ RHODE

ISLAND

• Columbia• PrincetonNEW

JERSEY

OceanAtlantique

Stanford, le MIT, ou encore Caltechne font pas partie du lot, même sielles figurent parmi les meilleuresuniversités privées du pays.Mais, tout comme un petrus ou unhaut-brion n'ont pas besoin d'êtreprésentés, un étudiant de l'une deshuit Mes sait qu'il fait partie deshappy few. « Le label vous donneune certaine garantie d'excellenceacadémique, qui est précisément ceque je recherchais », reconnaît ReedO'Connor, en première année à Co-lumbia (il veut devenir anesthésisteou chirurgien). « Quand j'étais àParis, le label Ivy League m'avaitinterpellé, je l'avais pris en comptedans mes choix », avoue MichaelAubourg, un centralien qui a passéune année à Harvard pour y décro-cher un Master of Science. Pourd'autres, le label est tout simple-

En 1954, l'IvyLeague fut crééepour labelhserune conférencesportive regroupanthuit prestigieusesuniversitésde la côte Est.Une marquedevenue depuiscelle de l'excellenceacadémique.

Le MBA de la Harvard Business School (HBS)Durée : deux ans full time.Etudiants : 937 au total, dont 36%d'étrangers de 70 nationalités.Frais de scolarité : 79600 dollars toutcompris. Près de 70% des étudiantsbénéficient d'une aide financière.Les plus : troisième au palmarès

du Financial Times derrière la LondonBusiness School et Wharton, à L'UPenn,maîs une des business schools les plusréputées, notamment en raison de saméthode d'études de cas; un réseaumondial de grands patrons.Informations : http://www.hbs.edu _

ment irrésistible : en Corée du Sud,des milliers d'élèves planchent com-me des forcenés dans des « usinesIvy League », pour décrocher uneplace dans l'élite des élites.Michael et Reed, eux, ont d'abordchoisi une université bien précise,pas une marque. Ce qui les a attirés ?Un monde académique de rêve. « AColumbia, la principale attraction,pour moi, a été l'intensité et la ri-gueur des études des deux premiè-res années, témoigne Reed. Nonseulement l'enseignement est excel-lent, niais la richesse d'une faccomme Columbia lui permet d'of-frir toute une gamme d'activitésextrascolaires et de recherche. Etcela, en plein New York! »

Avalanche de moyensHarvard, la reine et la doyenne, éta-blie en 1636, possède un trésor deguerre de 26 milliards de dollars- plus que le PIB du Panama. Ses20000 étudiants se voient proposerll facultés, 2500 professeurs (dont43 Prix Nobel), 16 millions de volu-mes en bibliothèque, plus de 20 kilo-mètres carrés de patrimoine immo-bilier... La quasi-totalité (97%)quitteront la fac diplôme en poche.« Nous sommes certains que qui-conque est admis à Harvard a lacapacité de satisfaire à toutes lesexigences académiques », indiquel'université, toujours modeste.« Comparée aux attentes qu'onpourrait avoir, la qualité des pro-fesseurs est assez médiocre, corrigeMichael Aubourg. Pour la simple etbonne raison que c'est la recherchequi est mise en avant : les profes-seurs sont plus recrutés sur leursqualités de chercheurs que sur leurstalents pédagogiques. » Harvard estun peu le Hédiard de l'éducation : ony fait son shopping - de luxe. « Rfaut distinguer le minimum re-

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Fondée en 1936, l'université compte ll facultés, 20000 étudiants, 2500 professeurs et 43 Prix Nobel.

guis, le cursus obligatoire, qui n'estpas très impressionnant, et les res-sources mises à disposition pourceux qui veulent approfondir, ditMichael. Hy a beaucoup d'optionsqui ne sont pas obligataires, maisqui f ont pleinement partie de la for-mation. » Un autre point saisissant,ajoute-t-il, est « la qualité des inter-venants qui viennent tous les jourssur le campus pour rencontrer desétudiants dans le cadre d'événe-ments variés, toujours parfaite-ment organisés - conférence, dîner,débat... On voit défiler les PrixNobel, les politiciens américains,les célébrités... » Cette avalanche demoyens ne s'arrête pas au diplôme.Les réseaux d'anciens élèves aidentles jeunes diplômés à décrocher unboulot, avec de beaux salaires à laclé. Goldman Sachs, notamment,est connu pour recruter d'ex-Har-vard, mobilisant son réseau d'an-

«Cesuniversitéscherchentdes jeunesfocaliséssur cequ'ilsveulentet ayantun impactsignificatifdans leurécole eten dehors. »

ciens de la prestigieuse université.Salaire de départ : 160000 dollarspar an il y a encore peu, plutôt140000 dollars aujourd'hui - lestemps sont durs ! Harvard est fièrede ses réseaux : « Quand vous obte-nez un MBA de la Harvard Bu-siness School, vous rejoignez unecommunauté de près de 70000 lea-ders des affaires dans 150 pays.Plus de W 000 de nos anciens élèvessont à disposition pour aider lesétudiants à établir des contacts etdécouvrir des opportunités de bu-siness tout au long de leur car-rière », indique le site de l'école.

Rude concurrenceComment rejoindre un pareil para-dis? Hélas, « il n'y a pas de formulemagique pour être admis à Har-vard », indique l'université. Obtenirun score parfait au test d'aptitudeSAT - un exploit - ne suffit pas à dé-

crocher un ticket d'entrée, tant laconcurrence est rude. Il faut aussiavoir contribué de façon intéres-sante à la « vie de la communauté ».« Toutes ces universités hypersélec-tives poursuivent les mêmes candi-dats, indique Katherine Cohen. Ellescherchent des premiers de la classe,mais aussi ce qu'elles appellent desjeunes gens et jeunes'filles "angulai-res", focalisés sur ce qu'us veulentet ayant eu un impact significatifdans leur école et en dehors. » Et deciter le cas d'une jeune fille qu'elle aaidée à postuler à Harvard et Stan-ford. « Elle a littéralement trans-formé son école secondaire sur leplan de l'environnement, depuis lesampoules électriques jusqu'à la ges-tion de l'eau, et lui a permis d'éco-nomiser 6,8 millions de dollars paran. Voilà une kid qui a eu un im-pact! » Philippe Boulet-Gercourt

(correspondant aux Etats-Unis)

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CALIFORNIA INSTITUTE OF TECHNOLOGY

Le temple de la méritocratieLoin des paillettes hollywoodiennes, lepetit campus de Caltech est un

repaire de crânes d'œuf. La Nasa y développe ses recherches sur Mars...

Le campus de Caltech, à Pasadena. Avec un ratio de trois élèves pour un professeur, les étudiants sont soutenus tout au long de leur thèse.

Poussez une porte de sallede classe, au hasard. Troisétudiants, à cheval surdeux années et trois disci-

plines, se triturent les méninges surun projet de recherche commun.Ajay Limaye, embarqué dans la géo-physique, compare ses notes avecJoel Scheingross (géologie) et Jef-frey Thompson (science planétai-

re). Dans quèlques années, ces trois-là feront des étincelles à la Nasa ouailleurs. En attendant, ils goûtentvisiblement leur plaisir. « C'est gé-nial, dit Joel. On a accès aux super-ordinateurs et à tout l'équipementnécessaire à notre recherche. » « Larelation avec les enseignants esttrès interactive, ils ne se compor-tent pas du tout comme des profs,

renchérit Jeffrey. Et Ajay de conclu-re : « Les êtudes sont stressantes,bien sûr, on bosse huit à dix heurespar jour, mais on se sent pleine-ment soutenus. »Bienvenue dans le sanctuaire de laméritocratie américaine, le Califor-nia Institute of Technology. Sur lecampus de Pasadena, à l'est de LosAngeles, pas de frime, de fêtards ré-

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cidivistes ou d'équipes de foot avecmajorettes. On entre à Caltechcomme en religion. « Si vous avezmie passion pour les maths, lascience ou l'ingénierie, Caltech estle meilleur endroit du monde pourétudier », indique l'université pri-vée, fondée en 1920. Les heureuxélus ? Un peu plus de 2 000 étudiantsque l'on croise sur ce petit campussimple, dans un vieux Pasadenaadossé aux montagnes.Mais ne vous fiez pas aux appa-rences : ces étudiants sont choyés,stimulés, massés comme des bœufsde Kobe ! Avec un ratio de trois étu-diants par professeur, les crânesd'œuf dc Caltech n'ont aucune ex-cuse pour jouer les tire-au-flanc.Certains craquent, mais l'immensemajorité sait ce qui l'attend ici. Enéchange d'un engagement à 100%,ils peuvent compter sur des ensei-gnants d'exception (32 Prix Nobeldepuis 1920), un matériel de pointeet un brassage de tous les instants.

Professeurs accessiblesUn étudiant n'hésitera pas à pousserla porte du bureau d'un Prix Nobelpour lui demander un coup de mainsur un problème. « ll n'y a pas dehiérarchie pesanle, note David Ste-venson, professeur et chercheur enscience planétaire. Je vois lf, prési-dent de l'université très souvent, etles étudiants ont La même approche.Nous ne sommes pas cmnme dansces f acs où les prof esseurs sont en-gagés dans une multitude d'activi-tés : comités, travail de consultingpour l'industrie, laboratoire... Al'arrivée, cela donne des prof s quine se sentent plus tellement connec-tés à leur université. »« Caltech est très décentralisée »,confirme Jean-Lou Chameau, un in-génieur des Arts et Métiers qui avaitprévu de ne passer qu'un an à Stan-ford, en 1971, ct se retrouve prési-dent de l'une des universités les plusprestigieuses du monde. « Au-des-

sous de moi, il fj a un provost (vice-recteur) qui gère les programmesacadémiques et de recherche, unedemi-douzaine de patrons de divi-sions et puis c'est tout. J'ai tous lesjours des interactions avec les pro-fesseurs, et les étudiants viennentme voir. Mardi soir, après la visitedu réalisateur James Cameron surle campus, un étudiant avec unprojet d'entreprise est venu me de-mander s'il pouvait me rencontrer.Je vais le recevoir demain. »Attention, là encore, aux appa-rences : le campus de Caltech estpeut-être à taille humaine, maisl'université ne se résume pas à cesbâtiments bien alignés et ces pelou-ses manuciirées. A une dizaine deminutes de route de Caltech, adosséà la montagne, trône le Jet Propul-sion Laboratory (JPL). C'est làqu'ont été conçus, entre autres, lesrovers qui arpentent Mars. Tous lesfans de l'espace connaissent le JPL,devenu le plus grand centre mondiald'exploration spatiale robotique,mais beaucoup ignorent que lecentre a été créé dans les années1940 et reste géré non par la Nasamais... par une université, Caltech.« Nous avons 4000 employés sur lecampus principal, 5000 au JPL etje supervise l'ensemble », indiqueJean-Lou Chameau. Charles Elachi,le président du JPL, est aussi vice-

Télescope géantdu PalomarObservatory,dans le comtéde San Diego.Outre ce centred'astronomie,Caltech gèrele Jet PropulsionLaboratoryavec la Nasa.

Les fansd'espaceconnais-sent tousle JPL,plus grandcentremondiald'explora-tion spa-tiale, maisbeaucoupignorentqu'il a étécréé parCaltech.

Les PhD de CaltechPas de MBA à Caltech, mais de nombreuxPhD (thèses américaines) qui figurent entête des classements. Les frais de scolaritésont de 32000 dollars par an, mais lesétudiants admis se voient offrir une aide

très généreuse, le cas échéant. Lin bémol,pour les non-Américains : au niveauundergraduate (les quatre premièresannées), Caltech accueille seulement 10 à15% d'étudiants étrangers au maximum.

président de Caltech. Et ce n'est pastout : « JPL est l'exemple le plus im-portant, affirme le président. Maisnous avons également des labora-toires d'astronomie et d'astrophy-sique à travers le monde, nous opé-rons des télescopes qui sont les plusgrands du monde, nous avons deslabos joints avec le MIT, 30 à40 personnes au Gem... »Pour un étudiant ou un chercheur,la proximité d'un joujou comme leJPL est un incroyable cadeau. « Lelien avec l'université nous aide àattirer des chercheurs qui veillentêtre associés à Caltech, souligneCharles Elachi. Les interactionsavec l'université sont multiples, denombreux étudiants doctorantsviennent travailler ici tout en fai-sant leur PhD. Côté chercheurs,près d'an liers de la facilité de Cal-tech effectue des recherches jointesavec le JPL. » Pas étonnant, dansces conditions, que la Caltech touchait déteint sur le JPL. « Nous travail-lons dans un environnement trèsouvert », confie Matthew Golom-bck, un géologue qui travaille sur lcMars Science Laboratory, un roverde la Nasa qui explorera la surfacede Mars à compter de 2012.

Tri hypersélectifAvec un environnement scientifiqueaussi parfait, la vraie difficulté pourCaltech est de faire le tri dans lesmilliers de jeunes qui souhaitentchaque année intégrer l'université.« Caltech a encore la réputationd'une "université de cols bleus", af-firme Jean-Lou Chameau. On amême écrit que nous étions la seuleuniversité ayant une politiqued'admission entièrement pure.L'université est totalement mérito-cratique. Il y a les scores au testd'aptitude SAT, qui ne suffisentplus parce que la plupart de nosétudiants ont des scores parfaits.On regards aussi les notes qu'ilsont eues dans le secondaire, les étu-diants qui ont pris des cours spé-cialisés de maths ou de physiqueau lycée, les recommandations deleurs professeurs... » Les candidatssont nombreux, maîs Us le seraientencore bien plus si des milliers delycéens, en entendant le nom deCaltech, ne se disaient pas : « Ça,c'est pour les crânes d'œuf. Mieuxvaut s'abstenir !» P. B.-G.

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HEC MONTREAL

La passerelle transatlantiqueL'école de gestion de l'université de Montréal connaît un succès croissant

auprès des Français. Une expérience anglo-saxonne à un coût très abordable.

Chaque année, près de7000 Français viennentétudier dans les universi-tés québécoises. Un chif-

fre qui augmente de 10% par an de-puis 2001. A côté de la très puissanteMcGill University, HEC Montréalconnaît un succès croissant auprèsdes Français. En 2009, ils ont été 650à s'inscrire dans cette école de ges-tion affiliée à l'Université de Mon-tréal. Les raisons d'un tel engoue-ment? Le prix d'abord : les droits descolarité des universités québé-coises figurent parmi les moins éle-vés d'Amérique du Nord. De plus,

grâce à un accord signé en 1978entre la France et le Québec, un étu-diant paie les mêmes frais d'inscrip-tion qu'un Québécois, ce qui n'estpas le cas pour les autres étrangers.Yvan, 33 ans, diplôme de l'école

Le MBA intensif HEC MontréalDurée : un an.Frais de scolarité :5000 euros; boursesau mérite offertes.Etudiants : 52 dans leprogramme francophone;110 dans l'anglophone.

Les plus : unenvironnementtechnologiquesophistiqué, avecnotamment une salledes marchés.Informations: www.hec.ca

d'ingénieurs des Arts et Métiers deParis, termine un MBA intensif d'unan qui lui a coûté 5 000 euros en fraisde scolarité - « une aubaine encomparaison des 45000 eurosdemandes par HEC Paris pour sonMBA de seize mois ».

Participation activeAutre attrait : le mode de recrute-ment, sur dossier. Pas de concoursultrasélectif, comme en France. Enrevanche, l'évaluation est perma-nente. « Les notes comptent beau-coup, explique Amélie, 22 ans, quitermine sa maîtrise en finance. Un

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diplôme réussi avec des notesmoyennes perd de sa valeur devantun futur employeur. » C'est ce quil'a attirée : l'enseignement à l'anglo-saxonne, qui privilégie la participa-tion active. « Ici, les bons élèves, onles félicite, et les moins bons, onleur dit : 'Venez, on va vous ai-der. " » Et puis, le Québec permet de« vivre l'expérience nord-améri-caine en profitant du confort d'unenvironnement francophone ».

Pour Yves-Marie Abraham, qui en-seigne la sociologie de l'entreprise,« la pédagogie est effectivement undes points forts de l'école ». Commepartout en Amérique du Nord, lesétudiants notent les professeurs.Une pratique «positive et normale,et qui a une incidence sur la qua-lité de notre enseignement, selonlui. On est censé donner du tempsaux étudiants, ce qui nous rendpeut-être plus sympathiques que

HEC Montréal.L'école accueille650 étudiantsfrançais, dontbeaucouptrouveront unpremier emploiau Québec.

certains professeurs français ».Pour toutes ces raisons, Matthieu,arrivé en 2008, considère que « HECMontréal offre une belle solution deremplacement aux grandes écolesfrançaises ». D'autant que, dans leclassement Forbes 2009 des meil-leurs MBA d'un an hors Etats-Unis,HEC Montréal se classe en 10e place,juste devant l'EM Lyon, qui revient à33500 euros en frais de scolarité.

Opportunités d'embauchéUne fois diplômés, beaucoup re-viendront en France, d'autres profi-teront de la vitalité du marché localde l'emploi. En raison d'une faiblenatalité depuis les années 1970 et dudépart à la retraite des baby-boomeurs, le Québec offre de bellesperspectives d'embauché, et cela iracrescendo grâce au nouveau Pro-gramme de l'expérience québécoise(PEQ) du gouvernement, qui per-met à un étranger maîtrisant le fran-çais et ayant fait ses études auQuébec d'obtenir son visa de rési-dent. Nicolas Vignau (à Montréal)

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LONDON SCHOOL OF ECONOMICS

Au carrefour du mondeLa LSF est l'une des écoles les plus compétitives en sciences sociales.

Et surtout, une des plus internationales d'Europe.

Originaire de Trinité-et-Tobago, Leah Ishmael,21 ans, étudie les rela-tions internationales.

Alanoud al-Thani, 21 ans, venu duQatar, a choisi économie et gouver-nement. Nadine Marsham, 19 ans,britannique, l'anthropologie. Troisexemples parfaits de ce que repré-sente la London School of Econo-mies and Political Science, ou LSEpour les initiés : une mosaique debrillants cerveaux venus du mondeentier. Dans les allées du «village»que constitue la LSE en plein cœurde Londres, non loin de Covent Gar-den, les 9 000 étudiants se croisentet s'interpellent dans toutes les lan-gues. « Le fait que cet établissementsoit bien plus international quen'importe quel autre lui donne unedynamique, une ênergie incontes-tée, explique Sarah Worthington,directrice adjointe de la LSE. Celastimule la pensée des étudiants, lesconfronte à une autre manière depenser. » Une opportunité appré-ciée par les étudiants. « Etudier à laLSE nous permet d'avoir des débatsnon seulement avec les experts par-mi les plus réputés du monde, maiségalement avec des étudiants venusd'autres cultures », explique LeahIshmael.

Liens internes et externesL'université a également développédes passerelles entre les différentsdépartements. « Rien n'est figé, lesmurs entre les matières enseignéessont poreux, ce qui apporte uneplus grande prise avec la réalité »,

«EtudieraId LSE nouspermetde débattreavecles expertsparmiles plusréputés,mais aussiavec desétudiantsvenusd'autrescultures. »Leah Ishmael,étudianteen relationsinternationales.

La bibliothèque de la LSE. Quelque 9000 étudiants de 196 pays s'y croisent.

explique la directrice adjointe. Danscet esprit, la LSE a initié une sériede partenariats avec des établisse-ments à l'étranger, Columbia Uni-versity à New York, Sciences-Pô àParis, les universités de Pékin, deSingapour ou, tout récemment, duCap, en Afrique du Sud.Fondée en 1895 - donc relativementjeune comparée à ses cousins Ox-ford et Cambridge -, la LSE est de-venue au fil des années une « imagede marque », celle d'une véritableexcellence en sciences sociales,tant dans le niveau des étudiantsque dans celui de l'enseignement. Etmême si un magnifique bâtiment de12 000 mètres carrés - le New Aca-demie Building, un rêve pour cher-cheurs - a ouvert ses portes en 2008,

Le MBA management and development (TRIUM)Durée : seize mois.Frais de scolarité : 100000 eurostout compris (coût de l'inscriptionhébergement, voyages...);nombreuses possibilités de prêts.

Etudiants : 65 de plus de30 nationalités.Le plus : l'accès à un extraordinaire réseaud'anciens élèves : HCE, LSE, NYY...Informations : www2.lse.ac.uk

la « priorité reste d'attirer lesmeilleures personnes, avant d'avoirles meilleurs bâtiments », rappelleSarah Worthington.

Haute sélectivitéL'excellence a un prix, et pas seule-ment financier. La LSE compte par-mi les établissements les plus com-pétitifs et sélectifs du monde. En2008, l'université a reçu 19039 de-mandes d'inscription pour 1299 pla-ces, soit un ratio de quinze candi-dats pour une place, le plus élevé detout le Royaume-Uni. « On vient icipour la réputation de l'établisse-ment, explique Alanoud al-Thani.Dans l'imaginaire collectif, la LSEest considérée comme un endroitoù sont concentrés les gens les plusintelligents. Et les étudiants sontsans aucun doute à la hauteur decette rêputation. »Nombre d'anciens élèves de la LSEsont d'ailleurs à des postes-clésdans toutes les plus hautes institu-tions mondiales. Et leur réseau, quicompte quelque 97000 membres,est très actif. Sonia Delesalle-Stolper

(à Londres)

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UNIVERSITÉ BOCCONI, À MILAN

La fibre commercialeL'université la plus chère et la plus prisée d'Italie profite du dynamisme

économique de la cité lombarde, capitale de la mode et du design.

Fille d'un homme d'affairesturc, Seda Saracer, 26 ans,a quitté son Istanbul natalel'an dernier pour suivre le

MBA de « la Bocconi » à Milan.« Parce qu'il est très bien classedans les palmarès internatio-naux: », dit-elle. Passée la rude sé-lection qui élimine trois postulantssur quatre, elle était prête à piocherdans ses économies déjeune cadre,quand « divine surprise », son an-née a été financée par une desbourses accordées aux femmes despays du Sud. Dans les salles declasse installées dans un anciencouvent du centre-ville, elle a« beaucoup aimé les nombreux caspratiques et le travail en équipe,avec des camarades issus de30 pays ». Mieux, elle vient de dé-crocher un stage chez un industrielde la région, qui devrait débouchersur une embauche.

Ancrage professionnel« Malgré la crise, nous continuonsàplacer 85% de nos étudiants dansles trois mois qui suivent leur sor-tie. Une équipe de dix personness'occupe à plein-temps des rela-tions avec les entreprises », com-mente le directeur du MBA, le pro-fesseur de finance Valter Lazzari.Etablir un lien permanent avec lemonde du travail est dans l'ADN deBocconi, qu'il s'agisse de son écolede commerce, où est proposé uncomplément de formation (MBA oumasters) à 700 jeunes profession-nels par an, ou de son universitéadjacente, où est dispensée à

Nouveau bâtiment de l'université Luigi Bocconi. La plupart des salles de cours se situent encoredans un ancien couvent, en plein centre-ville de Milan.

«Malgré lacrise, nouscontinuonsà placer85% desétudiantsdans lestrois moisqui suiventleur sortie. »Valter Lazzari,directeur duMBA Bocconi.

12 DOO étudiants la culture écono-mique la plus prisée du pays, depuisplus de cent ans. Une kyrielle de pa-trons italiens y est passée ainsi quedes personnalités internationales,comme l'économiste américainNouriel Roubini ou l'ex-commis-saire européen Mario Mond, au-jourd'hui président de l'université.Coordinatrice du master en mana-gement de la mode et du design,Erica Corbellini évoque les visitesd'usine chez les grands de la région,Prada ou Dolce & Gabbana, qui,« au-delà des showsrooms, permet-tent aux étudiants de voir les pipe-lines et les secrets de fabrication ».Autre exemple de cet ancrage pro-fessionnel, à trois rues du couventdes MBA, dans l'immense hall de

Le SDA Bocconi full-time MBA

Durée : 12 mois.Frais de scolarité : 38500 euros(20% de boursiers).Etudiants : IOU par promotion, dont 60%

d'étrangers et 40% de femmes en 2008.Les plus : un diplôme très prestigieux,une implantation au cœur de la ville...Informations : http://mba.sdabocconi.it

marbre de l'élégant bâtiment grègeinauguré en 2008, était organisée le29 avril une foire à l'emploi, où76 entreprises, dont beaucoup demultinationales, sont venues offrirstages et jobs aux élèves.

InternationalisationFac privée et fac la plus chère d'Ita-lie, Bocconi a reçu l'an dernier6 DOO demandes pour 2 000 places enpremière année. Un succès qui s'ex-plique aussi, selon Andrea Gasparri,le directeur de l'école de commerce,« par le pouvoir d'attraction deMilan et par la qualité des équipe-ments proposés. Chez nous, Hy ade l'Internet en Wi-Fi depuis dixans ». Recteur de la fac, Guido Ta-bellini évoque aussi « l'internatio-nalisation impulsée depuis 2005.Désormais, 12% de nos étudiants et7% de nos enseignants sont étran-gers. Et 40% des cours sont dispen-sés en anglais ». Cerise sur le gâteaupour la jeune Seda : « La cuisine,merveilleuse, et la culture, omni-présente. » Sabine Syfuss-Amaud

(envoyée speciale à Milan)

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UNIVERSITÉ DE PÉKIN

La révolution permanenteHaut lieu de progressisme et de liberté intellectuelle, la vénérable Beida

collabore déplus en plus avec les universités et les grandes écoles étrangères.

D'un côté, la recherche ensciences naturelles etles maths ; de l'autre, les« humanités » - à savoir :

littérature chinoise, histoire, philo-sophie, archéologie - dont Beida estl'un des hauts lieux. Depuis sa fon-dation en 1898, la plus vénérable desuniversités chinoises a été une insti-tution résolument généraliste.Créée sous le nom d'Université im-périale de Pékin lors de la premièretentative de modernisation de l'em-pire, elle a été conçue pour rempla-cer la millénaire Académie impé-riale, afin de contribuer à la réformedu pays.

Avant-garde politiqueDe ce fait, elle a toujours été unfoyer de progressisme et de libertéintellectuelle. Communisme, natio-nalisme ou libéralisme, les penséesnouvelles du début du xxe siècle sontnées sur son campus. Tous les fon-dateurs du Parti communiste sontpassés par Beida, y compris un obs-cur bibliothécaire nommé MaoZedong. Ainsi que Lu Xun, le plusgrand écrivain chinois moderne, fi-gure de proue du courant anti-impé-rialiste et antiféodal baptisé le Mou-vement pour la nouvelle culture.Les étudiants de Beida ont été àl'avant-garde de la plupart desgrands mouvements qui ont marqué- pour le meilleur ou pour le pire -l'histoire chinoise moderne : le fa-meux mouvement du 4 mai 1919(moderniste, revendiquant les

Beida arécemmentajouté troiscordesà son arc :médecine,informa-tique etmanage-ment,avec laGuanghuaSchoolof Manage-ment etle NationalEconomieResearchInstitute.

Une des entrées de l'Université de Pékin. La Beida forme 35000 étudiants,dont quelque 2000 étrangers qui vivent sur le campus.

idéaux de démocratie et de scien-ces), la révolution culturelle dansles années 1960; et enfin, les mani-festations des étudiants de Tian'an-men qui se sont soldées par larépression du 4 juin 1989.ll en reste une certaine tendancedes autorités à « surveiller » Beidacomme le lait sur le feu - malgrél'absence d'incidents notablesdepuis une vingtaine d'années...Parallèlement, les mêmes autoritésont favorisé son développement. Autournant du xxie siècle, Beida a ajou-té des cordes à son arc : médecine,informatique, et surtout manage-ment, avec la Guanghua School ofManagement et le National Econo-

Le Beijing International MBA de Beida (Bi MB A)Durée : un an intensifou deux ans à temps partiel.Etudiants : 280, dont 35% viennentd'Europe ou des Etats-Unis.Frais de scolarité : 20300 eurospour le cursus d'un an.

Les plus : le plus prestigieux MBA del'empire du Milieu, créé en 1998 au semdu China Centre for Economie Research ;un mix unique de culture chinoiseet occidentale.Informations : http://en.bimba.edu.cn

mie Research Institute, qui fut lapremière faculté chinoise à créer undiplôme MBA en Chine.

Accords multipliésAujourd'hui, Beida forme quelque35000 étudiants dans une cinquan-taine de départements et facultésemployant 10000 enseignants etplus de 1500 chercheurs. Les colla-borations avec les universités étran-gères se sont multipliées : Yale,Stanford, Cornell, UCLA ont descursus communs, surtout pour lesétudiants de premier cycle ; la Lon-don School of Economies et l'Essec,entre autres, collaborent dans lecadre du MBA de la GuanghuaSchool.Aujourd'hui, environ 2 000 étudiantsétrangers vivent sur le superbe cam-pus de l'université de Pékin - unhéritage des missionnaires améri-cains qui avaient implanté auxixe siècle leurs universités protes-tantes sur le site ravissant d'unvaste jardin impérial, célèbre pourses palais princiers et son « lac sansnom ». Ursula Gauthier (à Pékin)

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INDIAN INSTITUTE OF SCIENCE, A BANGALORE

Un techno-eldoradoAu cœur de la Silicon Valley indienne, VIISc abrite plus de 40 centres de recherche.

De Boeing à Union Carbide, de nombreuses multinationales y délocalisent leur R&D.

L'histoire du prestigieuxIndian Institute of Science(ÏÏSc) commence dans unfauteuil, exposé comme

une relique dans la salle du conseild'administration de l'école, et pro-tége par un ruban rouge tendu entreses deux accoudoirs. Au début dusiècle dernier, le maharaja de My-sore s'y assoit pour signer la dona-tion d'une partie de ses terres à « uncentre d'excellence en matière derecherche et d'enseignement scien-tifiques ». Mais c'est surtout Jam-setji Tata, fondateur du groupe dumême nom, qui initie la création decette institution destinée à formerdes ingénieurs : il veut préparerl'Inde à son émancipation de la tu-telle britannique.Un siècle plus tard, les terres prin-cières sont devenues fertiles endécouvertes scientifiques. Au milieud'un parc de 180 hectares, 500 cher-cheurs travaillent dans tous les do-maines de pointe : des nanotechno-logies à l'informatique en passantpar l'étude du changement clima-tique. L'IISc comprend plus de40 départements. L'époque où lesdiplômés s'expatriaient aux Etats-unis est révolue. Mieux, pour la pre-mière fois en 2010, l'IISc a ouvert uncursus aux étudiants étrangers.Parmi les I DOO demandes reçues,20 dossiers seulement sont retenus.

Multinationales voisinesSitué en plein cœur de Bangalore, lacapitale indienne des hautes techno-logies, l'IISc bénéficie de sa proxi-mité géographique avec les entre-prises du monde entier implantéesdans cette Silicon Valley indienne :Google, Microsoft, Yahoo!, Amazon,IBM, Axa, HP, Accenture, Capge-mini. .. Au département d'aéronau-tique, l'américain Boeing utilise lesavoir-faire des chercheurs indiensen termes de modélisation informa-tique pour concevoir ses futurs ap-

«Leschercheurssont libresde choisirleursprojets.Et nousmisonsbeaucoupsur l'expé-rience dedoctorantsqui travail-lent dansles grandesentreprisesdeBangalore. »GovindarajanRamaswamy,directeurdu centreinformatiquede l'IISc.

Le bâtiment principal de l'IISc. Répartis sur 180 hectares, anciennement terresdu maharaja de Mysore, les départements abritent plus de 500 chercheurs.

pareils. Les ingénieurs du départe-ment de R&D de l'américain UnionCarbide travaillent étroitement avecdes chimistes de l'IISc pour conce-voir de nouveaux produits. « Deplus en plus d'entreprises viennentici pour collaborer sur des projetsde recherche. Elles profitent desmeilleurs cerveaux du sous-conti-nent indien à moindre coût »,confie BS Rajanikanth, directeur duCentre de consulting scientifiquepour les industries.La star du campus est le Centre derecherche et d'enseignement infor-matique, qui héberge les meilleuresinfrastructures informatiques dupays. Créé en 1991, il compte désor-mais 80 étudiants et une quinzainede professeurs, contre seulementdeux il y a vingt ans. Le centre tra-vaille actuellement sur un nouveausystème de reconnaissance des ca-ractères qui permet de retrouver desmots-clés dans des documents nu-mérisés. « Les chercheurs sont tota-lemeni libres de choisir leurs pro-jets. Et nous misons beaucoup surl'expérience de doctorants qui tra-

vaillent dans de grandes entre-prises informatiques à Banga-lore », explique le directeur ducentre, Govindarajan Ramaswamy.

Programmes d'échangeLa France est représentée sur lecampus par l'Institut de recherchepour le développement (IRD), qui acréé un laboratoire pour étudier lecycle de l'eau. Des programmesd'échange ont été signés avec unedizaine de centres de recherche etd'universités, comme le CNRS,l'Ecole normale supérieure, l'Ecolecentrale de Paris, ou encore l'uni-versité Paris Vil-Diderot. « L'ensei-gnement permet de mieux assimi-ler nos recherches, en les partageantavec nos étudiants », expliqueBS Rajanikanth.L'IISc compte en moyenne six ousept étudiants par professeur, soitl'un des ratios les plus bas d'Asie. Etdésormais, étudiants et chercheurspeuvent se lancer dans l'aventureeiitrepreneuriale grâce aux centresd'incubation qui viennent d'ouvrir.

Julien Bouissou (en Inde)

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Eléments de recherche : Toutes citations : - ESG ou Ecole Supérieure de Gestion : à Paris 11ème - MBA ESG ou MBA Ecole Supérieure de Gestion: à Paris 12ème - PÔLE ESG : réseau d'écoles Post-Bac à Paris 11ème

^excellence françaiseDe plus en plus reconnu par les recruteurs français, le Master

of Business Administration est devenu un mustpour stimuler une carrièrede cadre. Un investissement souvent rentable... s Y/ est bien préparé.

Les programmesprésentés dansnos tableauxle sont à titred'exemplesmontrant lavariété del'offre. Il nes'agit pas d'unpalmarès,

I y a dix ans, quand jedisais travailler sur lesMBA, on me croyait enrapport avec la NBA etle basket. Aujourd'hui,je ti 'ai plus besoin d'ex-pliquer! » La boutade

que raconte Valérie Gauthier,doyenne des MBA de HEC, illustreune réalité : le Master of BusinessAdministration, diplôme encore peuconnu des employeurs français il ya une décennie, est devenu un must.« On arrive même à un cas défi-gure nouveau, celui de jeunescadres qui se disent . "Mes supé-rieurs ont tous un MBA, il m'enfaut un pour progresser" », soutient

Passer la frontière du GMAT

Valérie Claude-Gaudillat, directricedes MBA à Audencia.Mais ce cap n'est pas à la portée detous : coût élevé, rythme harassant,travaux intellectuels complexes, letout dans un anglais irréprochable(lire ci-dessous). « Un MBA signifieune vraie prise de risque, admetBruno Serey, partner au cabinet dechasseurs de têtes Odgers Berndt-son. Il s'agit de reprendre sesétudes, le plus souvent à ses frais,d'intégrer un cursus difficile avecdes gens de cultures différentes etde se construire un nouvel avenirprofessionnel. Gela exige ambitionet maturité, deux qualités récom-pensées par les recruteurs. »

A ttention, le GraduateManagementAdmission Test

(ou GMAT) n'est pas unesimple formalité pour intégrerun MBA : c'est un examenextrêmement sélectif,qui nécessite une bonnepréparation. Ce testaméricain, découpe en troisparties et d'une durée dequatre heures, permet demesurer le niveau en anglaisdes candidats en lecture,en expression orale et enexpression écrite. Au menu :arithmétique, géométrie,algèbre et grammaire dans

la langue de Shakespeare,maîs aussi études de caséconomiques, sciencessociales, marketing,ressources humaines,physique-chimie... Ce quiprime' La pertinence duraisonnement autant quela qualité de la langue. Notésur 800, le GMAT constitue,du moins dans les meilleursMBA, un véritable plafondde verre. « La moyenne denos admis se situe à 682el personne n 'a obtenumoins de 600 », avancepar exemple Valérie Gauthier,à HEC, qui note une hausse

du niveau des étudiantsannée après année. Ellemet d'ailleurs en garde lescandidats français : « LeGMAT est souvent un piègepour eux, car il y a la langue,maîs surtout une manièretrès américaine de raisonnerà laquelle nous ne sommespas forcément accoutumés ».Elle déplore d'ailleursque les Français se mettentsouvent à le potasserun peu tard : « Qu'onn 'oublie pas que le GMAT,c'est un mois de travailà temps plein ou six moisà temps partiel! »

Dans les faits, il est rare qu'undiplôme d'un MBA d'une école derenom (bénéficiant de labels inter-nationaux tels AACSB, Equis ouAMBA) regrette son choix. A lacondition expresse d'avoir le profiladéquat. A savoir un cadre de 25 à35 ans (pour les full-time et part-time), ou de 35 à 45 ans (pour lesExecutive), jouissant souvent d'uneexpérience à l'étranger et qui est unexpert reconnu dans son domaine.Sa connaissance technique reposesur cinq à quinze années en entre-prise, mais pour prétendre monterd'un cran dans la hiérarchie et occu-per un poste stratégique, il luimanque des compétences transver-sales : finance, marketing, res-sources humaines... Le MBA est làpour les lui fournir. Avec, en prime,des contacts professionnels pré-cieux noués avec les autres partici-pants du programme.

Bond salarialL'impact sur les revenus des impé-trants est net : en France, d'aprèsQS Top MBA, le salaire moyen d'untitulaire de MBA, tous âges confon-dus, s'élevait à 74000 euros annuelsen 2009. « J'ai augmenté monsalaire de W% », estime OlivierLise, directeur informatique qui apassé son MBA àl'EM Lyon. Soit lamoyenne des augmentations pourles cadres français les premières an-nées qui suivent un MBA.

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SEB

L'autre atout inestimable, c'est sadimension internationale. <• Noussavons qu'à l'issue de leur MBA,60 % de nos étudiants prendront unposte à l'étranger, dans 55pays »,assure Leila Murat, directrice desadmissions MBA à l'Insead. Ce sé-same de la mondialisation ouvremême probablement plus de porteshors de France... « J'ai passéquèlques entretiens d'embauché auCanada, je vous garantis que monMBA y était mieux accueilli », té-moigne ainsi Olivier Lise. « II estvrai qu'en France, hormis dans lesgroupes internationaux, et mêmesi les progrès sont considérables, leMBA est encore un peu comme Hal-louieen : une importation améri-caine qui s'enracine, lentement, »,sourit Phil Eyre, directeur des MBAà Grenoble GSB. « Culturellement,

Sur le campusEurope del'Insead,à Fontainebleau.L'école françaisese classe dansle Top-10mondial desmeilleurs MBA.

chez nous, la grande école reste-plusimportante sur un CV que le MBA,même prestigieux », confirme YvesRenaud, directeur associé chezMichael Page Executive Search. Aupoint que beaucoup de DRH conti-nuent à dresser leurs grilles de sa-laires en fonction du nom de l'école,sans rien prévoir pour les MBA.

Prestige professionnelReste quand même un effet incon-testable sur le CV : montrer une am-bition et couromier des parcoursoriginaux. « J'avais entamé uncycle de maîtrise au Cnam que jen'avais pas fini et qui me donnaitun faux bac +5, témoigne PhilippeGras, responsable informatique àMicrosoft et MBA à l'Escem Tours-Poitiers. Mon MBA m'a permis deremettre de l'ordre dans ce par-

cours atypique, pas toujours li-sible. •> Sans parler du réseau desanciens et... de la marque de l'éta-blissement. « Certains s'achètentvia le MBA le label de la grandeécole qu'ils n'onl fni faire, confirmeun connaisseur. Sur les réseauxsociaux professionnels, je vois des"diplômés HEC" qui en réalité,n 'ont passé que son MBA... »En ces temps de crise, faut-il resteren France ou bien viser les grandesfacs anglo-saxonnes ? « Les MBAaméricains out inconleslablemenldes ressources financières et acadé-miques considérables comparéesaux nôtres », reconnaît Valérie Gau-thier. Et le prestige des intervenantsy est sans commune mesure. Maisles universités yankees pâtissentd'un enseignement très américano-centre dû à une faible propor-

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Le Top-30mondial des MBA

C 'est la crème de la crème,les meilleurs MBA de laplanète. Trois enquêtes

mondialement reconnues fontet défont leur réputation : celles deBusiness Week, du Financial Timeset de The Econom/st Troispériodiques anglo-saxons etcela se voit, même si l'Espagneet la France trent leur épingledu jeu (HEC gagne même douzeplaces par rapport à l'an dernier).Business Week publie son enquêtetous les deux ans. Nous avonsretenu les full-time, qui comptentdeux classements : un Top-30 pourles américains, un Top-10 pourles autres. Ce palmarès repose surun sondage de satisfaction auprèsde 17000 diplômés (45% de lanote) et 525 employeurs (45%),ainsi que des publicationsdes professeurs (10%).Dans son « Global MBA rankings »,le Financial Times classe 100 MBAmondiaux. Les diplômés des troisdernières années sont interrogéssur une vingtaine de paramètres(salaire, progression de carrière,qualité académique, ouvertureinternationale...) et un savantpanachage permet d'élaborerie classement le plus completet le plus lu sur les MBA.Le britannique The Econom/staime bousculer les deux autresen se basant sur des critèresplus européens, où le salairecompte moins que la variété desdébouchés. Ce qui place au topdes MBA ailleurs négligés (VlenckLeuven en Belgique) ou ignorés(Mannheim en Allemagne). •

ECOLE OU CLASSEMENT PAR MAGAZINE «««cnue

ÎDAVCÏ ^^^™ "U „ "h* . I DES RANGS(PAYb) Etats-Unis I International Financial Times* Eeonomist

I. Harvard (E.-U.)

2. Chicago Booth (E.-U.)

2. IBS Londres (R.-U.)

4.Wharton(E.-U.)

5. Stanford (E.-U.)

6. IESE Barcelone (Espagne)

7. IE Madrid (Espagne)

7. IMD Lausanne (Suisse)

9. Insead Paris (France)

10. Columbia New York (E.-U.)

ll. MIT (E.-U.)

12. New York U Stern (E.-U.)

13. Northwestern Kellog(E.-U.)

14. Berkeley (E.-U.)

14. Dartmouth Tuck (E.-U.)

16. Cambridge Judge (R.-U.)

16. HEC Paris (France)

18. Esade Barcelone (Espagne)

19. Duke (E.-U.)

20. Michigan Ross (E.-U.)

21. Hong-kong UST (Chine)

22. Cranfield (R.-U.)

23. Yale (E.-U.)

24. Virginia Darden (E.-U.)

25. Oxford Said (R.-U.)

26. Cornell (E.-U.)

27. Toronto (Canada)

27. Western Ontario Ivey (Cari.)

29. Carnegie Mellon (E.-U.)

30. Warwick (R.-U.)

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26,5

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32

* Palmares des Global MBA

tion de participants étran-gers. «Nous ne nous contentons pasd'étudier les business models dePepsi ou de Starbucks, insiste PhilEyre. Nous sommes ouverts sur lescultures d'Europe, d'Asie, d'Amé-rique latine grâce à une populationplus variée dans notre amphi, doncplus enrichissante. »Plus prosaïquement, les vertigineuxdroits d'entrée ont de quoi refroidir.« Le retour sur investissement d'unMBA est bien plus évident enFrance, confirme François Bonva-let, directeur de Reims MS. Uncadre qui pèse 60000 euros par anpeut en dépenser 20000 pourconstruire son avenir. A 50000,

c'est plus difficile! » D'autant que lamorosité ambiante rend le finance-ment d'un MBA un peu plus pé-rilleux qu'avant.

Plan de financementAinsi, les étudiants en ExecutiveMBA ont plus de mal à convaincreleur hiérarchie de mettre la main àla poche. Quant à ceux qui envisa-gent de s'arrêter de travailler un anpour s'offrir un MBA plein-temps, ilssavent qu'en ce moment les banquesregardent à deux fois avant d'accor-der des prêts, « même si nous obser-vons que la situation est plutôtmeilleure pour les Français quepour les autres étudiants », sou-

ligne Leila Murat, de l'Insead. Suivreun MBA nécessite donc de mettresur pied un véritable plan de finan-cement sur plusieurs années, oùinterviennent les économies, lesconjoints, la famille, les banques...D'autres solutions, peu connues,existent. Comme le recours auxFongecif, des fonds régionaux desti-nés à la formation professionnelle, àqui il arrive de financer des MBA :« Dans certaines régions, le Fonge-cif pour les cadres est sous-employé.Il suffit d'y penser », conseilleOlivier Dhez, dont la quasi-totalitédu MBA.full-time à Grenoble OSE aété financé de cette façon. Un jolicas de débrouille. Arnaud Gonzague

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LES MBA À TEMPS PLEIN

Un excellent investissement,sous certaines conditions

Beaucoup de cadres profitent d'un accident de parcours pour ajouterun MBA à leur CV. Bonne idée... si cette démarche valide une expérience.

Le MBA à temps plein n'estpas forcément le plusonéreux • en France, soncoût total dépasse rare-

ment 30 DOO euros Maîs la plupartde ceux qui le suivent le paient deleur poche, qu'ils ont souvent peuprofonde du fait de leur âge, entre25 et 35 ans. Avec la raréfaction desprêts bancaires, on aurait pu penserque le nombre des postulants bais-serait. Or c'est le contraire : la plu-part des écoles n'ont jamais autantfaitleplein «Le contexte a franche-ment dope le iwmbre des inscrip-tions, se réjouit Phil Eyre, directeur

CTABLISSEMENT Intitulé du MBA VILLE I ™ ̂ ̂ ̂ DE^

REIMS MS International MBA

ROUEN BS International MBA

IAE AIX Change & Innovation MBA

AUDENCIA MBA

GRENOBLE GSB MBA Full Time

ESSEC MBA

EDHEC MBA

ENPC PARISTECHMBA in International Business

EM LYON International MBA

HEC MBA Full-ïime

INSEAD MBA Programme

Reims

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Aix-en Provence

Nantes

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Cergy Pontoise

Lille

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Lyon

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* Minimum

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«Fous êtes immergé à plein-temps avec vos pairs, ce quiest en soi aussi important quela qualité éducative du MBA. »

Vincent Delmas, 37 ans,MBA full-timeà l'Insead

J eune associé du département transactionservices de KPMG, Vincent Delnias

se souvient d'une expérience unique : « Vousêtes immergé à plein-temps avec vos pairs,ce qui est aussi important que la qualitééducative du MBA. » II a réalisé combien il estnécessaire de confronter ses raisonnementsà ceux de professionnels d'horizons différents.« J'ai eu la chance de "brainstormer"avec un médecin allemand, un consultanten stratégie américain ou un ingénieur entélécoms canadien. Ils ont contribué à monépanouissement et à la découverte de valeurscommunes : sens du travail, dynamismeet une immense curiosité. » Un concentréde mondialisation qui, cerise sur le gâteau,lui a fait rencontrer « des amis pour la vie ». rn

des MBA à Grenoble GSB. Notrepromotion de MBA comptait unevingtaine de participants en 2008 :ils sont une quarantaine au-jourd'hui. » Quels sont ces profilsqui se lancent alors que l'économieest en petite forme ? « Des cadrestrentenaires qui considèrent lesplans de licenciement comme uneopportunité pour booster leur car-rière », assure Valérie Gauthier,doyenne des MBA à HEC. lin calculjudicieux, plutôt que pâtir ducontexte atone. « Dix mois, une an-née, c'est un investissement assezcourt, facile à rentabiliser», avanceLeila Murat, directrice des admis-sions MBA de l'Insead.

Stratégie du CVSauf que... ce calcul n'est pas perti-nent dans tous les cas. Car un MBAne sied pas aux profils manquantde maturité. « Nos étudiants onten moyenne six ans d'expérience,souligne Valérie Gauthier. Pourprendre une métaphore de rugby,disons que les années passées enentreprise servent à marquer unessai, transformé ensuite par leMBA. » Un exemple? Ce cadre de26 ans qui a suivi \efuU-time

«Pourprendreunemétaphorede rugby,les annéespassées enentrepriseserventà marquerun essai,transforméensuite parle MBA.»Valérie Gauthier,doyennedes MBA à HEC.

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Quand lesemployeursparlent decohérencede carrière,ils mettenten gardeceux quicroientpouvoirpassercommepar magied'unsecteurà l'autreou d'unefonctionà l'autre.

(expression consacrée pourle MBA à temps plein) d'une presti-gieuse école francilienne après seu-lement deux années d'expérience.Résultat : il n'ose pas encore lemettre en avant sur son CV... «Jefais le choix de l'humilité parceque, vu mon âge, je sais que ça nepasserait pas, reconnaît-il. Mais ilme servira plus tard. »Car si ce diplôme est bien un accélé-rateur de carrière, « ce n'est pas nonplus une baguette magique, pré-vient Valérie Claude-Gaudillat, di-rectrice des MBA à Audencia Nan-tes. Il n'est réellement utile auprèsdes recruteurs que s'il donne unplus dans un parcours réfléchi. »Est-il opportun de passer unfull-time quand on a fait une bonneécole de management? Pas à courtterme, car on possède déjà presquetout le bagage nécessaire. Sauf àchercher à substituer sur son CV lenom d'un établissement plus recon-nu à un autre... De même, quand lesemployeurs parlent « cohérence decarrière », ils mettent en garde ceuxqui croient pouvoir passer commepar magie d'un secteur à l'autre oud'une fonction à l'autre. « La légiti-mité d'un parcours ne s'acquiertqu'avec le travail... et le temps »,répète Valérie Claude-Gaudillat.

Cocktail gagnantL'exemple d'Olivier Lise, ancien di-recteur technique d'une SSII enGuadeloupe qui a passé \a\futt-timeà l'EM Lyon, en est une parfaite il-lustration. « Je sentais bien que maSSII ne me permettait plus d'évo-luer, explique-t-il. Au-dessus demoi, il n'y avait plus que le gérant :en somme, soit je prenais sa place,soit je partais! » Olivier a donc re-joint Lyon pour y acquérir ce qui luimanquait. « Jusqu'à présent, je nesavais m'adresser qu'à des infor-maticiens. Grâce à mon MBA, j'aiappris àparlerla langue des cadresdu marketing, des financiers, descommerciaux. » II est aujourd'huibusiness manager à Sogeti, une im-portante SSII, où il dirige une équipede vingt-six collaborateurs. « Jen'aurais jamais décroché cettefonction sans un MBA, reconnaît-il.Mais celui-ci s'appuyait aussi surde longues années d'expérience. »Expérience plus MBA : le cocktailgagnant. A. G.

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LES MBA A TEMPS PARTIEL

Une formulemoins risquée

Le cadre conserve son salaire, etdentreprise son cadre: le MBA part-time

a le vent en poupe, y compris parmiles candidats à la création dentreprise.

Se doter de compétencesmanagériales et techniquesde haut niveau sans quitterson poste et le salaire qui va

avec : c'est tout l'intérêt du MBA àtemps partiel (part-time). Si, dansles pays anglo-saxons, la formuleest classique, elle est encore peu im-plantée sous nos latitudes, et par-

fois confusément assimilée auxExecutive MBA (lire page 80). « EnFrance, on étudie d'abord et on tra-vaille ensuite, c'est culturel, ob-serve Phil Eyre, directeur des MBAà Grenoble GSB. L'idée de cumulerles deux n'est pas encore évidente. »II observe pourtant que ses effectifsen part-time sont en

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J'ai aussi appris à vendre TAmes projets et mes idéesen interne. Il s'agit de rendresimple des choses complexes. »

Philippe Gras, 42 ans, MBA à temps partielà l'Escem Tours-Poitiers

C e responsable de production informatiqueà Microsoft a eu UTI atout : son patron est

américain. Il a donc bien accueilli sa demande.« J'ai un parcours d'ingénieur et j'avaisbesoin d'un MBA, car je participe aux calculsd'optimisation des ressources, opérationsfinancières très techniques. Il m'arrivait defaire des propositions qui m'étaient refusées,sans que j'en comprenne la raison. » Pendantdeux ans, un vendredi sur deux, suivis d'un moisintensif au Canada, Philippe Gras a appris lessubtilités du cost kitting, mais pas seulement.« J'ai aussi appris à vendre mes projets etmes idées en interne. Il s'agit de rendre simpledes choses complexes el de mettre en avant lesaspects positif s du changement pour motiverles équipes. Cela ne s'improvise pas. » rn

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ETABLISSEMENT DURÉE COÛT Mnn., ,Ttc AGE PART DESIntitulé du MBA VILLt (en mois) (en euros) iviuurtLiits MQYEN ^RANGERS

SKEMAModular MBA

EUROMEDWorld Med MBA

GRENOBLE GSBPT MBA

EDHEC BSEDHEC MBA

ENPC PARISTECHMBA in InternationalBusiness

HECPT MBA

Paris

Marseille

Grenoble

Nice

Paris

Paris

12 à 24

24

24

10à 36

20ou 30

24

21000

25000

25 000 (particulier)27 000 (entreprise)

32500

38000

48000

I ou 2 semainepar mois tous les mois.

I session de 3 jourspar mois (jeudi,

vendredi, samedi).

I semainepar mois.

6 modulesde 3 semaines et6 de I semaine.

Semaines (du lundi auvendredi) réparties à la

carte sur la durée totale.

I semaine de courstoutes les 6 semaines.

34 ans

37 ans

36 ans

34 ans

30 ans

31 ans

75%

37%

41%

80%

70%

48%

constante augmentation de-puis quèlques années. Constat simi-laire à HEC, où une formule à mi-temps, inaugurée seulement l'annéedernière, fait un malheur. « Lenombre de nos étudiants a déjàdouble », constate Valérie Gauthier,doyenne des MBA à HEC.C'est que le part-time est intéres-sant pour les employeurs. «Aujour-d'hui, les hiérarchies préfèrent in-vestir sur un jeune à haut potentielplutôt que de le laisser prendre unvirage tout seul et, à terme, le per-

dre », analyse Valérie Gauthier. Ceque confirme Valérie Claude-Gau-dillat, directrice des MBA à Auden-cia Nantes : « Ça coûte très cher derecruter un cadre, alors certainesentreprises se disent "Avec unMBA, au moins, pendant pas malde temps mon cadre continuera detravailler pour le groupe". »Evidemment, ce qui fait le sel dupart-time constitue aussi sa diffi-culté majeure : mener de front deuxcarrières, l'une dans l'entreprisel'autre à l'extérieur. Et ce parfois sur

«C'estune toutenouvellefonctionpourI e M B Adepuisquèlquesannées,celle detremplinpour testeret lancersa boîte.»Yves Renaud,directeurassocié chezMichael PageExecutive Search.

plusieurs années. « La fatigue s'ac-cumule mois après mois, et vous nela sentez pas vraiment, témoigneJérôme Sablé, en part-time à Au-dencia depuis un an. Mais un jour,c'est votre famille qui craque : vousavez sacrifié une semaine de va-cances, un week-end de trop... »Ces mois de labeur sont d'autantplus exténuants que, de l'avis géné-ral, ces MBA sont de plus en plussouvent utilisés pour un but pas-sionnant, mais terriblement énergi-vore : la création d'entreprise.« C'est une toute nouvelle f onctionpour le MBA depuis quèlques an-nées, celle de tremplin pour tester etlancer sa boîte », confirme YvesRenaud, directeur associé chezMichael Page Executive Search. Defait, les spécialisations « entrepre-neurship » apparaissent désormaisun peu partout dans les écoles, atti-rant des créateurs en herbe, séduitspar l'idée de peaufiner leur projet entoute sécurité, sans aucune perte derevenus.

Projet mûriC'est ce qu'a fait Kristan Leroy,43 ans, qui, après des années au dé-partement marketing dericsson,puis celui d'une école de manage-ment, a décidé de passer un MBA enpart-time à Grenoble GSB. CetteAméricaine vivant en France a choi-si de faire de sa passion pour lestissus un métier. Son MBA lui a per-mis de mûrir son projet, d'en étudiertous les contours... et les faiblesses.« A l'origine, je pensais me mettreà l'e-commerce et vendre mes pro-ductions au grand public pour unprix de moyenne gamme, raconte-t-elle. Mais après avoir étudié en dé-tail le fonctionnement de la chaîne,j'ai compris que ce n'était pas unmodèle viable. » En associationavec une partenaire, Kristan Leroy alancé sa société, Leroy & Scarpa, quivend aujourd'hui ses plaids, tapis,coussins et rideaux directement àdes grands hôtels ou des architectesd'intérieur. Un modèle plus solide,avec lequel la créatrice peut prati-quer des prix plus élevés... «La ges-tion, la comptabilité, le contrôle dela chaîne de production, ce n'étaitpas ce qui me passionnait le plus,reconnaît-elle. Mais grâce au MBA,au moins, maintenant, je maî-trise ces techniques! » A. G.

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LES MBA SECTORIELS

Une bonne cartepour s'imposer en expert

Fin, médias, tourisme... Pour booster une carrière ou s'en inventer unenouvelle, certains cadres choisissent des domaines moins conventionnels.

Catégorie à part dans lagrande famille des MBA,les MBA sectoriels (ouspécialisés) opèrent dans

des domaines ou des métiers bienspécifiques. On en compte au-jourd'hui une centaine en France,d'une durée minimale de dix mois,et leur liste s'apparente à un inven-taire à la Prévert : mode, santé, vin,luxe, aéronautique, développementdurable, e-business, hôtellerie,transport maritime... « En soi, lesMBA spécialisés n'ont pas de recon-

naissance officielle, explique unconnaisseur. Ce sont des MBA full-time ou Executive que les écoles ontaxés sur un domaine d'activité.C'est une bonne idée, mais leur va-leur tient surtout à la renomméedes établissements. »Les domaines d'activité concernésprésentent, en général, deux pointscommuns : ils comptent un nombrerelativement restreint d'acteurs im-portants, et ils jouissent d'une répu-tation prestigieuse. Tellement pres-tigieuse qu'ils attirent à eux des

ETABLISSEMENT I I DURÉE' COÛT ' MnnA| |Ttc ' AGE PART DESIntitulé du MBA (en mois) (en euros) iviuurtuiLa MOYEN ÉTRANGERS

ESG PARISE-business

EM STRASBOURGEMBA Développementdurable et RSC

ENSAM PARISTECHInternational HumanResources + Compensation& Benefits Management

DAUPHINEManagement desressources humaines

IRM Global FashionManagement EMBA

BORDEAUX EMExecutive Wine MBA

EUROMED MANAGEMENTExecutive Maritime MBA

GRENOBLE GSBManagement Consulting

ESSECHospitahty Management

ESC TOULOUSEAerospace MBA

Paris

Strasbourg

Paris

Paris

Paris

Bordeaux,Adélaïde,Londres,

Davis (E.-U.)

Marseille

Grenoble

Cergy

Toulouse(FT + PT),Montréal

(PT)

10(PT)

10(PT)

12 (F)

17(PT)

16 (PT)

22 (PT)

16 (PT)

12 (F)24 (PT)

lieu23 (F)

12 (F),24 (PT)

7100

10040

12000

15500

21000

25000

25000

25000particulier27000

entreprise

29000 à31000

30000(FI),

35000(PT)

En moyenne,3 jours de cours

par semaine.

3 jours par mois.

I session par an,de septembreà septembre.

Tous les 15 jours(vendredi-samedi)et 10 conferences

le soir environ.

16 sessionsde3jours(J-V-S).

6 sessions en faceà face de 2 à

2,5 semaines, tousles 2 mois environ.

I semaine toutesles 6 semaines.

Une semainebloquée par mois.

ll ou 23 moisselon l'expérience.

F : 8,5 mois decours, 4 de stage.

PT : 3 mois de cours,4 de stage.

28 ans

40 ans

29 ans

36 ans

35 ans

35 ans

39 ans

36 ans

24 ou29 ans

34 ans(PT),

38 ans(PT)

20%

3%

11%

15%

35%

95%

15%

85%

40%

87%

cadres s'étant lassés de domainesplus conventionnels. « Nous visonsdes senior managers qui ont, parexemple, fait une carrière dans labanque, décrit Giovanni Fabris, l'undes coordinateurs du MBA Mediaand Communication Executive quiouvrira ses portes l'an prochain àParis, grâce aux efforts conjuguésdes deux écoles Rouen BS et ReimsMS. Les compétences techniques denos postulants sont incontestables.Mais Us ne peuvent pas appliquerades collaborateurs du monde dujournalisme, de la communicationou de la publicité les grilles de lec-ture de la banque. Ils ont besoin denous pour réussir dans leur nouvelunivers. »

Virage cohérentC'est bien de là que les MBA spécia-lisés tirent leur épingle du jeu : passeulement comme des accéléra-teurs de carrière, selon l'expressionconsacrée, mais bien comme descréateurs de nouvelle carrière.C'est-à-dire le moyen d'accomplirun virage professionnel, qui - pourplaire aux recruteurs - doit être mû-rement réfléchi pour s'inscrire defaçon cohérente dans un parcours.Dans ce cadre, le MBA sectorieloffre deux opportunités d'enver-gure. D'abord, il permet de seconfronter à des regards étrangersdifférents sur une même probléma-tique : le Wine MBA de BordeauxEM, par exemple, est suivi par desparticipants presque tous étrangers.Ensuite, il permet de rencontrer desacteurs de haut niveau d'un secteuret de pouvoir se forger ainsi un ré-seau de qualité sur des marchés sou-vent plus fermés que des clubs bri-tanniques.

"PT pour un temps plein, PT pour un temps partiel

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Mais la plupart de ces MBA n'ontpas seulement pour vocation d'êtreun sesame pour un secteur. Us don-nent un coup d'accélérateur à la car-rière de cadres déjà expérimentésdans le domaine considéré « Nousnous approchons là de ce que peutapporter un Executive classique,mais avec un axe très sectoriel »,précise Giovanni FabnsBooster sacarrière de manière radi-cale, c'est ce qu'a choisi de faireBaptiste Marot, 26 ans, qui a suivi leMBA Hospitality Management (sec-teur hôtelier) de l'Essec. Au départ,il avait des atouts . « Mes parentsétaient dans ce secteur, qui m'atoujours passionné. > Tout justebachelier, ll rencontre la directricede l'Essec, sûr d'être éligible à ceMBA spécialisé. « Elle rn 'a conseilléde décrocher d'abord un BTS en ges-

| tion hôtelière et de revenir aprèsI quèlques années d'expérience. »s Après avoir exploré les recoins deI ce vaste métier (supervision du per-» sonnel, achats, stocks, facturation,Q

„ relations fournisseurs...) dans un

«Dans un pays où il existe peu de passerelles entre //,/les secteurs, ce diplôme rassure les employeurs. » >//,

Marc Torterat, 41 ans, Wine MBA à Bordeaux EM

C 'est cc qui s'appelle passer d'un liquide à l'autre ! Ancien responsablemarketing dans l'industrie pétrolière, Marc Torterat a eu envie de

travailler dans le vin : « La passion peut être im danger, car il faut aborderle secteur en professionnel. » Son Wine MBA a été l'occasion de mettre àjour ses connaissances d'un marché très international. « C'est simple, j'étaisIe seul Français de ma promotion ! Cette approche dépaysante du produita été extrêmement enrichissante. » Sans parler des aspects financiers etlogistiques. Ces connaissances, Marc Torterat les utilise aujourd'hui dans ladivision cognac du gioupe Rémy Cointreau. « Dana an pays OIL U existe peude passerelles entre les secteurs, un diplôme du niveau du MBA rassureles employeurs. R prouve votre capacité de travail et d'organisation. » rn

quatre-étoiles de Washington, Bap-tiste Marot a réalisé son rêve. Au-jourd'hui, il officie à la réception duHyatt Regency, place de la Made-leine à Paris, un cinq-étoiles de re-nom. « Mon MBA m'a donné unecuriosité, assez inhabituelle rionsle secteur. Je suis à l'affût d'autres

opportunités que mon réseau pour-ra m'offrir un pen, partout dans lemonde. » Prochaine destination en-visagée par lejeune homme? Sansdoute l'Asie du Sud-Est, Hong-kongou Singapour avant, qui sait, laChine Du BTS au MBA, un beauparcours. A. G.

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LES EXECUTIVE MBA

Un passeport pour les cimesDestiné aux cadres expérimentés et souvent financé par Veniployeur,

VExec est parfois difficile à gérer en interne. Au point que certaines écolesaident les entreprises à imaginer l'avenir de leurs futurs diplômés.

L'Executive MBA (ouEMBA, ou encore Exec)vient plutôt consacrer etrenforcer une réussite

confirmée, ciblant des cadres ayantau minimum 35 ans et un solide par-cours derrière eux. Leur hiérarchiejuge qu'il ne leur manque qu'un sur-croît de formation en management,finance, marketing ou ressourceshumaines pour prétendre intégrerla direction générale. « Manager5000 personnes, ce n'est pascomme encadrer une centaine desalariés », explique Edward Buckin-gham, responsable des EMBAàl'In-sead. Souvent, ce sont donc les so-ciétés elles-mêmes qui offrentl'Exec à leur poulain. Mais avec la

conjoncture atone, certains em-ployeurs rechignent à régler la note.Et ceux qui le font restent discrets.« L'un de nos participants en Exe-cutive a eu pour instruction de nepas en dire un mot à ses collègues »,témoigne Valérie Claude-Gaudillat,directrice des MBA à Audencia.

Paradoxe de révolutionDe fait, ceux qui financent eux-mêmes leur coûteux MBA ne sontplus rares. C'est ce qu'a fait CarlosSanchez Ruivo, 42 ans, inscrit l'anpassé à l'EMBA de Reims MS. Cetingénieur possédait une expertisetechnique et managériale reconnue.« II me manquait la connaissancede pans entiers de l'activité, qui

Challenges .nv,

FORUMBIEN CHOISIR

SON MBAAvec Hubert Silly,

directeurdu MBA Center

MERCREDI 19 MAIDE17HOOAUH30

m'empêchait d'accéder à des fonc-tions plus stratégiques. Mais leMBA n'avait pas bonnepresse dansma boîte, car ceux qui en avaientpassé les années précédentesétaient partis... » Ce cadre ambi-tieux s'est donc offert un Exec. « Jeme suis senti pousser des ailes! »s'enthousiasme-t-il. Aujourd'hui in-génieur commercial, il gère uncompte client stratégique pour songroupe, France Télécom. Un « sacréchallenge » négocié avec sa hié-rarchie. Car rien n'avait été prévupour son ascension professionnelle.C'est d'ailleurs un paradoxe trèsfrançais : beaucoup d'entreprisesfinançant des MBA à leurs hauts po-tentiels ne planifient pas ce qu'il ad-

«7e souhaitais participer auxchoix stratégiques, mais il memanquait une compréhensionde certains mécanismes. »

'///////, Fadhil Amina, 39 ans, Executive MBA à HEC

Après une dizaine d'aimées à VeoliaEnvironnement, ce responsable des ,,

systèmes d'information a atteint un palierprofessionnel : « Je souhaitais participer /aux choix stratégiques de l'entreprise, maisil me manquait une compréhension decertains mécanismes. Je prenais desdécisions un peu trop spontanément, sanstoujours chercher à m'interroger sur lacohérence de mes choix à long terme. »Son Exec lui a permis de comprendre que labonne décision est celle qui est cohérente surle plan technique, financier et surtout humain.Aujourd'hui, il a revêtu une nouvelle casquette :la coordination du réseau des six CampusVeolia. « J'entends observer ce système pouratteindre des objectifs plus ambitieux. » rn

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ETABLISSEMENT I 'DURÉE1 COÛT ' Mnnaim^ ' AGE ' PART DESIntitulé du MBA VILLt (en mois) (en euros) iviuuALiitb MQYEN ÉTRANGERS

ESCEMEMBA

IAE AIX/ENSAM/IGS/TELECOM EMEMBA

AUDENCIAEMBA

REIMS MSEMBA

DAUPHINE/UQAMEMBA

EM LYONEMBA

ENPC PARISTECHFox EMBA

ESCP-EUROPEEuropean EMBA

ESSEC &MANNHEIMEMBA

HEC/LSE/NYUSTERNTrium Global EMBAINSEADGlobal EMBAProgramme

Tours

Aix-en-Provenceet Paris

Nantes

Paris

Paris etMontréal

Lyon etShanghai

Paris

Pans, Turin,Londres, Berlin

et Madrid

Pariset/ou

Mannheim

New York,Pans, Londres

Fontainebleau,Singapour,Abou Dhabi

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33700

39500

42000

WE42500,Modular47000

88550

90000

2 fois par mois(vendredi-samedi).

13 semaines résidentielles :7 à Aix-en-Provence,

6 à Pans.

2 vendredis et samedispar mois + 3 séminaires.

3 jours par mois suri8 mois et 3 study tours

(I semaine).

Une fois par mois(vendredi-samedi-dimanche).

I week-end sur deux +6 séminaires de 3 à 5 jours+ I semaine à Shanghai.

Une fois par mois(vendredi-samedi-dimanche).

A la carte. En moyenne,Sjours par mois.

3 séminaires à l'étranger.WE : tous les 15 jours

(vendredi-samedi).Modular : I semaine toutes

les 6 semaines.

10 semaines.

12 semaines sur le campus+ 4 à 5 semaines

hors campus.

40 ans

37 ans

40 ans

39 ans

37 ans

38 ans

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35 ans

36 ans

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60%

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41%

80%

viendra d'eux une fois qu'ils l'aurontdécroché! « Quand j'aurai achevémon cursus, en f ait, je crois que mahiérarchie sera bien embêtée, re-grette ainsi un participant en Execu-tive qui a littéralement arraché unMBA à sa direction. Certains au-ront peut-être même peur que jepique leur place... »Cette étrange problématique, beau-coup d'écoles s'efforcent de la trai-ter en amont. « Nous avons un pro-gramme qui permet d'aider lesentreprises à anticiper le futurpoint d'atterrissage des lauréats »,explique Valérie Gauthier. Parexemple, de plus en plus de cursusdemandent aux impétrants de plan-cher sur l'ouverture d'une nouvellebranche pour leur groupe, en ac-cord avec ce dernier. Inutile de lecacher pourtant : le MBA sert sou-vent aussi à aller voir ailleurs.« Deux ans après l'Exec, entre untiers et 40% de nos diplômés chan-gent d'entreprise », confirme Valé-rie Claude-Gaudillat. lin joli facteurde mobilité. A. G.