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Promotion 157 Spécialisation SPDR/IE/IMRD Agrocampus-ouest Evaluation de l’importance socio- économique de la vente directe sur les marchés de plein vent du Pays du Centre Ouest Bretagne (COB) Janvier 2009 Etude réalisée dans le cadre du projet SALT soutenue par l'appel à projet ASOSC

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Promotion 157

Spécialisation SPDR/IE/IMRD

Agrocampus-ouest

Evaluation de l’importance socio-économique de la vente directe sur les

marchés de plein vent du Pays du Centre Ouest Bretagne (COB)

Janvier 2009Etude réalisée dans le cadre du projet SALT soutenue

par l'appel à projet ASOSC

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RemerciementsNous tenons tout particulièrement à remercier toutes les personnes qui nous ont aidés à

réaliser cette étude et notamment Blaise Berger (FR CIVAM) et Damien Courteaux

(animateur agriculture/environnement du pays du COB) pour toutes les informations qu'ils

nous ont fournies sur le territoire d’étude.

Merci également aux élus et placiers des 10 communes qui ont accepté de nous rencontrer.

Nous remercions les producteurs qui ont pris le temps de répondre à nos questions et qui

nous ont accueillis au sein de leur exploitation.

Un remerciement général revient enfin aux consommateurs rencontrés sur les différents

marchés qui ont accepté de répondre à notre questionnaire.

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 2

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Sommaire

INTRODUCTION...........................................................................................................4

1. CONTEXTE ET MÉTHODOLOGIE...........................................................................6

1.1. Le Pays du Centre Ouest Bretagne.................................................................................................................6

1.2. Méthodologie et contexte de l’étude...............................................................................................................7

2. RÉSULTATS.............................................................................................................8

2.1. Les marchés du COB et la vente directe........................................................................................................8

2.2. La place de la vente directe dans les politiques de dynamique des marchés............................................12

2.3. Le rôle de la vente directe sur les marchés dans les projets d’exploitation..............................................15

2.4. Les 3 grands types de consommateurs.........................................................................................................19

3. DISCUSSION..........................................................................................................22

3.1. Atouts/contraintes de la VD sur les marchés...............................................................................................22

3.2. Effets et externalités territoriales de la vente directe et des marchés........................................................23

3.3. Cadrage/accompagnement............................................................................................................................24

4 LIMITES DE L’ÉTUDE ET PERSPECTIVES..........................................................26

4.1 Discussion sur l’entrée « marchés »...............................................................................................................26

4.2 Distinction Revendeurs/producteurs.............................................................................................................27

4.3 Choix de l’échelle d’étude...............................................................................................................................27

4.4 Limites de nos résultats...................................................................................................................................28

CONCLUSION............................................................................................................29

BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................30

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 3

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Introduction

Le développement des filières agroalimentaires et de la grande distribution ont

considérablement éloigné les consommateurs des producteurs et le lien entre le produit final

et l’agriculture n’est bien souvent plus visible par la majorité. Face aux crises alimentaires de

cette dernière décennie, la confiance en ces filières longues a diminué (Girou, 2007). En

réaction à ce phénomène d’artificialisation de l’alimentation, des circuits courts alimentaires

se développent de plus en plus parallèlement aux circuits longs. Les aspirations pour le

développement durable y participent aussi beaucoup (Marechal, 2008 ; Cardona, 2007).

Les circuits courts sont un mode de commercialisation des produits alimentaires qui accepte

maximum un intermédiaire entre consommateurs et producteurs ; (François, 2000). La vente

directe est une forme de circuit court sans intermédiaire créant un lien assez fort entre les

consommateurs et les producteurs. Ce type de commercialisation participe au développement

rural et à la dynamique locale par le maintien d’une agriculture paysanne (Agenda 21, 2008).

De ce fait, des politiques s’intéressent de plus en plus à ces formes de vente. Ainsi, des

études sont menées dans le but de connaître leur dynamique, leurs effets et leurs intérêts. Le

projet SALT (Système Alimentaire Territorialisé) est un projet de recherche-action mis en

place par la fédération régionale des CIVAM (Centres d’Initiatives pour Valoriser

l’Agriculture et le Milieu Rural) en collaboration avec l’enseignement supérieur et la

recherche. Son objectif est de créer un observatoire régional des circuits courts afin de

comprendre leur impact économique en Bretagne. Ce projet SALT a commencé par étudier

les circuits courts en milieu péri-urbain (bassin rennais) et a ensuite souhaité élargir cette

étude en milieu rural. Le projet SALT, géré par la FR CIVAM, a donc souhaité étudier ces

formes de ventes sur le Centre Ouest Bretagne (COB). Le Pays Centre Ouest Bretagne a

accepté d’accueillir et de soutenir cette opération. Le COB souhaitait également faire un état

des lieux de ses circuits courts en vue de la création d'une page web sur cette thématique. La

FR CIVAM nous a donc commandité une étude de la vente directe en circuits courts sur le

territoire du COB. Sa finalité est de construire un outil qui permet d’avoir une vision globale

de la vente directe dans le pays COB.

Sur le Pays du COB, l’entrée «marché de plein vent » a été choisie pour aborder le

sujet compte tenu des résultats de l’étude sur Rennes Métropole où cette forme de circuit

court s’est avérée prédominante. Le but de cette étude est d’observer et évaluer l'importance

socio-économique de la vente directe sur les marchés du COB. Plus précisément, il s’agit de

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 4

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comprendre l’importance de la vente directe sur les marchés du COB à trois niveaux : celui

des producteurs, des consommateurs et de la dynamique locale.

Cette étude commencera par décliner la méthodologie adoptée et analysera les

résultats des enquêtes effectuées auprès des différents acteurs du COB (producteurs,

consommateurs, élus). Ceci permettra de mettre en évidence des atouts et contraintes de la

vente directe sur les marchés, de dégager les externalités territoriales qu’ils apportent et de

discuter des actions possibles des politiques afin d’accompagner cette forme de vente directe.

Enfin, il sera intéressant de s’interroger sur la pertinence de « l’entrée marché » pour l’étude

de la vente directe dans ce territoire.

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 5

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1. Contexte et méthodologie1.1. Le Pays du Centre Ouest Bretagne

Le Pays du Centre Ouest Bretagne, initialement appelé Groupement d’Action Locale

du Centre Ouest Bretagne (GALCOB), a été créé en 1992, avant même la législation (loi

Voynet) sur la mise en place de ces établissements. Il rassemble les territoires les plus

centraux des trois départements bretons encadrés par les plus hauts massifs de la région

(Montagnes Noires, Monts d’Arrée, Massif de Quintin).

Sa création émane d’une volonté de dynamiser une entité géographique marquée par

des terres pauvres et un fort déclin démographique. De plus, en comparaison au littoral breton,

cette zone avait jusqu’alors été exclue des politiques de développement territorial par manque

d’intérêt.

Le but premier du COB est l’attraction et l’accueil de nouvelles populations via les

programmes européens Leader. Pour y parvenir, le pays soutient les projets territoriaux

proposés par des collectivités ou individus et les accompagne dans la recherche d’aides

techniques et financières. Véritable appui au développement local, il permet de redynamiser

cette entité de vie à forte dominante rurale caractérisée par une faible densité en comparaison

à la région (32 habitants par km2 contre 110 pour la Bretagne) et une population très agricole

(24% des actifs). La population est majoritairement âgée (35% de plus de 60 ans en 1999),

bien que l’on note l’arrivée de néo-ruraux actifs aussi bien français qu’étrangers.

L’agriculture du pays se caractérise par sa diversité. La production avicole y est très

développée (10% des exploitations) et la filière porcine y reste peu présente. Le paysage

agricole est nettement marqué par l’élevage bovin plutôt extensif (lait et viande) grâce à des

terres propices à la culture de l’herbe. Le pays regroupe une part importante des surfaces en

agriculture biologique de Bretagne (2.6% des exploitations sont en production biologique). De

plus, les demandes d’installations pour ce mode de production ne cessent d’augmenter, en

même temps que la demande en produits biologiques des habitants. Cette attractivité pour les

personnes qui souhaitent s’installer sur des projet en agriculture « diversifié » (label, circuits

courts, petite surface…) peut être expliquée par la présence d'agriculteurs très impliqués dans

des réseaux, une pression foncière moindre et par une politique d'accueil du Pays Centre

Ouest Bretagne qui est le seul à avoir un animateur agricole. En plus d’orientations agricoles,

des projets innovants durables sont soutenus dans d’autres filières afin de faire de ce territoire

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 6

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un pôle d’excellence rural (bois-énergie, biomasse, éolien…). Dans le cadre du soutien au

développement durable, un nouveau programme Leader vient d’être lancé, qui intègre en

particulier le développement des circuits courts de commercialisation.

1.2. Méthodologie et contexte de l’étude

La première étape pour aborder cette étude a été d’appréhender le contexte et la portée

de l’étude, ainsi que les attentes des différents acteurs (producteurs, consommateurs, élus).

Des questionnaires destinés aux consommateurs, aux producteurs et aux élus ont été élaborés

ainsi que deux guides d’entretien aux élus et aux producteurs (cf. annexe 1, 2, 3, 4).

Ensuite, un inventaire des marchés a été réalisé sur toute l’étendue de la zone d’étude

afin de connaître leurs caractéristiques (calendrier, type, placier…) : 18 marchés ont été

identifiés. Nous avons travaillé sur onze marchés : Callac, Pleyben, Le Faouët, Châteauneuf

du Faou, Carhaix, Gourin, Guémené, Guiscriff, Huelgoat, Restalgon (Le Faouët) et

Rostrenen. Seulement huit d’entre eux ont été visités et fait l'objet d'un approfondissement.

Nous avons souhaité rencontrer l’équipe municipale de chaque marché (maire, adjoint,

placier) afin d’obtenir des informations sur le fonctionnement des marchés, leurs impacts

socio-économiques pour les communes et savoir s’il existe une volonté politique et des

actions concrètes de les redynamiser. Au total, 10 entretiens ont été effectués.

L’objectif des enquêtes auprès des producteurs a été de connaître leur profil général,

leur stratégie de commercialisation et l’impact de la vente directe sur leur activité. Deux types

d’enquêtes ont été menées : des questionnaires ont été réalisés directement sur les marchés et

des entretiens plus complets réalisés sur les exploitations. Pour les entretiens, les producteurs

ont été contactés avant la semaine d’étude ou rencontrés au cours de la semaine sur les

marchés. Seuls les agriculteurs pratiquant la vente directe sur les marchés de plein vent ont été

interrogés. Les autres producteurs/commerçants/exposants ont été recensés grâce à une grille

de géographie des marchés. Au final, 21 producteurs ont pu être interrogés sur l’ensemble des

communes du Pays du COB.

Enfin, un questionnaire pour les consommateurs a été formulé et réalisé auprès de la

population présente sur les marchés. Il a permis de caractériser la population qui fréquente les

marchés, leurs habitudes et leurs connaissances sur la vente directe. Au total, 144

consommateurs ont été interrogés lors de cette étude.

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 7

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A partir des entretiens réalisés et de la grille de géographie des marchés, une analyse

quantitative et qualitative a été effectuée sur les marchés du COB, les politiques des marchés

les producteurs et les consommateurs.

2. Résultats2.1. Les marchés du COB et la vente directe

2.1.1. Caractérisation des marchés

Origine et historique des marchés

La plupart des marchés concernés par cette étude présentent deux grandes

caractéristiques . D’une part, ils proviennent de l’évolution d’une foire traditionnelle aux

bestiaux (ou tout simplement d’un marché aux bestiaux). Leur substitution par un marché

régulier offrant une plus grande gamme de produits alimentaires et non alimentaires a été

progressive. Cette tendance est beaucoup plus marquée dans le cas des marchés de Rostrenen,

de Callac et de Gourin. D’autre part, de nombreux marchés remontent à des temps très

reculés. Certains existaient déjà au XVème siècle et portent les vestiges du passé de la

commune où ils se trouvent. C’est le cas des marchés de Carhaix, de Le Faouët et de Gourin

(XVIIIème siècle). En ce sens, la Maire de Callac souligne que « Le marché local (des

produits) à Callac a subsisté car il s’inscrit dans la tradition».

D’autres marchés comme ceux de Rostrenen et de Pleyben sont plus récents. Le marché de

Restalgon est un cas particulier, créé à l’initiative de producteurs biologiques qui se sont

regroupés sur un terrain privé de la commune du Faouët.

Importance des marchés en nombre d’étals

Comme nous avons par la suite exprimé nos résultats en pourcentage du nombre total

d’étals présents sur les marchés lors de notre visite, voici un graphe qui montre la taille des

marchés durant la période d'enquête ( Janvier 2009). Le nombre d’étals sur l’année provient

des entretiens avec élus et placiers.

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Importance des marchés

010

2030

4050

6070

Callac

Carhaix

Gourin

Guémen

é

Guiscri

ff

Huelgo

at

Restal

gon

Rostre

nen

Nombre d'étals

nombre d'étalsobservés

Nombre d'étalsmoyen à l'année

Figure n°1 : Taille des marchés en nombre d’étals

La nature des produits vendus sur ces marchés

Les marchés du COB présentent une diversification de l’offre de produits alimentaires

variable. Les étals alimentaires sont majoritaires sur la plupart des marchés, trois d’entre eux

sont uniquement alimentaires (Restalgon, Guiscriff et Guémené) (cf. Annexe n°5).

Lorsque l’on se penche plus particulièrement sur les étals alimentaires (cf. figure n°1), on

observe que seule la classe des fruits et légumes est présente sur tous les marchés. Certaines

classes se retrouvent sur presque tous les marchés, il s’agit de la restauration/traiteur, des

dérivés animaux et de la viande. Il n’y a pas vraiment de classe « rare ».

Offre alimentaire sur les marchés

0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00%

Callac

Carhaix

Gourin

Guémené

Guiscriff

Huelgoat

Restalgon

Rostrenen Fruits et Légumes

Produits de la mer

Viande

Dérivés animaux (produitslaitiers, œufs..)Pain / pâtisseries

Traiteur / Restauration

Autres produits alimentaires

Figure n°2 : Offre alimentaire sur les marchés du COB en pourcentage d’étals

Nous nous sommes également intéressés à la différenciation des commerçants par la

vente de produits labellisés, notamment le label AB, qui est le plus représenté. Les autres

labels rencontrés sont celui de Nature et Progrès, les AOC pour les fromages et quelques

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 9

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produits carnés. Certains produits ne sont pas labellisés mais les personnes qui les

commercialisent (souvent des producteurs) revendiquent des pratiques proches d’une

agriculture biologique ou durable.

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 10

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La provenance des forains

Provenance des vendeurs de produits alimentaires

0 20 40 60 80 100

Callac

Carhaix

Gourin

Guémené

Guiscriff

Huelgoat

Restalgon

Rostrenen

exposants résidant sur le COBexposants résidant hors COB

Figure n° 3 : Provenance des vendeurs de produits alimentaires en pourcentage d’étals alimentaires

En ce qui concerne la provenance des forains présents sur les marchés du COB, il apparaît

que la majorité vient de l’extérieur du COB. D'une manière générale, ces marchés ne

proposent donc pas des produits qu’en provenance du COB. Ceci est à relativiser par le fait

que nous avons recensé seulement les étals et pas les volumes vendus.

2.2.2. Qualification des modes de commercialisation, l’exemple de la vente directe

Un des objectifs principaux de notre étude est d’observer l’importance de la vente directe

parmi les différents modes de commercialisation. Nous avons ainsi classé les exposants en

trois catégories exclusives :

- les revendeurs

- ceux qui participent à des circuits courts

- ceux qui pratiquent la vente directe

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 11

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Modes de commercialisation des exposants

0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00%

Callac

Carhaix

Gourin

Guémené

Guiscriff

Huelgoat

Restalgon

Rostrenen

Pratiquant la VDEn circuit court hors VDRevendeurs exclusifs

Figure n° 4 : Les différents modes de commercialisation des commerçants alimentaires

On observe que la vente directe concerne tous les marchés sans exception mais à des

degrés divers (cf. figure n° 4). Pour trois marchés ce mode de commercialisation concerne au

moins la moitié des étals, il s’agit de Rostrenen, Guiscriff et Gourin. On n’observe pas de

corrélation entre la taille d’un marché (nombre d’étals) et le mode de commercialisation

dominant sur ce marché.

2.2. La place de la vente directe dans les politiques de dynamique des marchés

(cf. figure n°5)

Suite aux entretiens effectués dans les différentes communes, des comportements

distincts face à la vente directe apparaissent : certains la valorisent par une politique plus ou

moins directe tandis que d’autres appuient le marché dans sa globalité et non la vente directe

en particulier.

Les élus (2 communes /10) affichent une politique orientée vers la valorisation de la

vente directe sur les marchés. Cette politique prend diverses formes : elle peut être indirecte

et basée sur la communication (philosophie, partisan de la vente directe) ou faire partie

intégrante d’un système de décisions tourné vers le développement de l’économie locale

(actions directes).

Les autres élus rencontrés favorisent une politique globale de maintien ou de

développement du marché de plein vent et ne privilégient pas la vente directe face aux autres

modes de vente. L’intervention se fait par différents leviers : des politiques de moyens

(transport, communication, « avantages financiers ») ou de restructuration (dynamisation des

centres bourgs).

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 12

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La plupart des élus interrogés ne souhaitent pas intervenir sur les marchés De part sa

situation géographique (proche d’un pôle commercial qui attire la population locale) et de part

les habitudes alimentaires, la demande locale concernant le marché est marginale par rapport

aux autres lieux de chalandise. La municipalité ne veut pas sauver un marché qui ne serait pas

adapté aux attentes de la population locale.

Nous insisterons sur le fait que pour une grande partie des mairies interrogées, la

politique du marché de plein vent a la volonté de respecter la loi de libre concurrence : les

élus ne veulent pas créer de distorsions en avantageant les commerçants locaux ou

sédentaires. C’est une des raisons fréquemment énoncées par les maires. Il est donc difficile

de répondre spécifiquement à la question concernant l’importance de la vente directe sur les

marchés de plein vent du point de vue des élus. En effet, les mairies gèrent le marché dans sa

globalité. Les politiques municipales contribuent de façon indirecte au maintien du marché

( gratuité transport pour les consommateurs, aménagement du bourg, tarification adapté voir

gratuité des emplacements, peu de contrainte règlementaire)

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 13

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Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 14

Lieu convivial / d’échange / lien socialEx : restructuration du centre ville pour une redynamisation qui profite au marché (3 mairies)

Politique de transport Ex : gratuité des places pour particuliers et facilité de transport en commun qui profite au marché (4 mairies)

Politique d’attractivitéEx : communication sur documents officiels et panneaux d’affichage (3mairies), organisation d’événements (3 mairies)

Réglementation (4 mairies)

«Avantages financiers» : absence de droits de place ou d’évolution des tarifs (2 mairies)

Raisons liées au territoire : Position géographique (achats dans les grands pôles d’attraction alentours) et population locale (habitudes alimentaires indépendantes des marchés)

Non intervention sur le marché de plein vent

(1 mairie)

Intervention sur le marché de plein vent(9 mairies)

Non valorisation de la vente directe

(8 mairies)

Valorisation de la vente directe

(2 mairies)

Politique indirecte : communication sur la nécessité d’un changement des habitudes alimentaires pour développer la vente directe et l’économie locale (philosophie de la vente directe)

Logique systémique : « coup de main » aux producteurs qui souhaitent supprimer les intermédiaires

Protéger la SAU Information /communication pour

changer les habitudes alimentaires (semaine du goût)

Blocage à l’installation des GMS

Fig. n°5 : Les différentes politiques d’intervention sur la vente directe et les marchés

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2.3. Le rôle de la vente directe sur les marchés dans les projets d’exploitation

Une analyse du profil et des stratégies de vente directe des producteurs a été réalisée à

partir des données recueillies via des questionnaires et lors d’entretiens sur les marchés ou sur

les exploitations. En tout, 21 producteurs ont été interrogés.

2.3.1. Le projet d'exploitation

Les caractéristiques

Figure n°6 : Répartition des producteurs en fonction

de leur âge au démarrage de l’activité de VD

Figure n°7 : Répartition des producteurs en fonction

du nb d’années en VD

On constate que 10 producteurs sur 21 ont commencé la vente directe après 40 ans (cf.

figure n°6). Au regard des entretiens, il apparaît que la vente directe est très souvent intégrée

au projet d'installation. On peut également remarquer que moins de 25% des producteurs ont

commencé la vente directe avant 30 ans. En 2009, 80 % des projets pratiquant de la vente

directe sur les marchés ont moins de 10 ans. Les vendeurs directs actuels sont installés sur les

marchés depuis peu (cf. figure n°7).

Les soutiens à l’installation et/ou en vente directe

Nous avons constaté que la plupart des projets de vente directe sur les marchés sur le

pays Centre Ouest Bretagne ont lieu lors de l’installation. C’est pourquoi une grande partie

des producteurs ne différencient pas les aides à l’installation des aides à la vente directe.

Concernant les aides financières seuls 15 % des producteurs disent avoir bénéficié

d'une installation aidée (Dotation jeune agriculteur). Ceci peut s'expliquer par l'originalité des

projets qui sortent du cadre classique de l'accompagnement à l'installation en agriculture (âge

dépassé, surface minimale requise non atteinte, production atypique n’ayant pas de références

économiques reconnues). Toutefois, a posteriori, seulement 20 % auraient souhaité en

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 15

< 5 ]5;10] > 100

20

40

60

Répartition des producteurs en fonction du nb d'année en VD

Nb d'année en VD%

< 30 ]30;40] ]40;55] >55

05

101520253035404550

Répart it ion des producteurs en fonct ion de leur âge au démarrage de l'act ivit é VD

A g e a u d é m a r ra g e V D

%

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recevoir. Ceci peut indiquer une volonté affirmée de leur part d’indépendance et d’autonomie

vis-à-vis des comptes à rendre aux bailleurs de fonds .

Pour les aides techniques, 30 % des producteurs ont reçu une formation ou des

conseils pour leur activité. Il ressort également de nos entretiens que les formations existantes

ne sont pas adaptées aux projets de vente directe : envergure des projets trop faible et conduite

de la production différente (AB versus conventionnel) notamment. De manière générale, les

manques identifiés concernent des formations spécifiques à la mise en place d'une activité de

vente directe. De plus les producteurs de produits animaux souhaiteraient avoir des conseils

en matière de normes sanitaires (HACCP, DSV,...).

Intégration des producteurs dans les réseaux

Les producteurs sont en majorité intégrés dans des réseaux associatifs (59%). Il sont

impliqués dans des réseaux associatifs majoritairement professionnels (Accueil Paysan,

Nature et Progrès, Kreiz Breizh Terre Paysanne) et secondairement citoyens (Cohérence,

associations de développement local).

Le lien au territoire (Pays du Centre Ouest Bretagne)

La vente des produits sur les marchés a

lieu à un niveau plutôt local. Au dire des

agriculteurs enquêtés, la diffusion de leurs

produits a lieu au niveau départemental ou

régional (72%). L’échelle du COB est

abordée dans une moindre mesure.

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 16

4%

24%

36%

36%communes pays COBdépartementrégion

Figure n° 8 : Les différentes échelles de vente des producteurs rencontrés

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2.3.2. Le marché plein vent

Importance des marchés dans les circuits courts

La vente directe représente en moyenne 85% du chiffre d’affaire des producteurs

enquêtés. Ce sont majoritairement des vendeurs directs « professionnels ». Chez ceux-ci, la

part de la vente directe effectuée sur les marchés de plein vent y est prépondérante (en

moyenne 71% de la vente directe totale). Cependant d’autres formes de circuits courts, et

même de vente directe sont pratiquées, notamment la vente à la ferme, dans 50% des cas.

Par ailleurs, 18,5% des producteurs pratiquent également de la vente en circuits longs,

notamment par l’intermédiaire de Biocoop pour les producteurs biologiques.

Avantages et inconvénients des marchés de plein vent

L’intérêt économique de la vente directe est très souvent mis en avant (près de 50%

des producteurs) (cf. annexe n°6). Certains assurent que c’est la seule forme de vente viable

lorsqu’on travaille sur des petits volumes, d’autres ont envie de capter la valeur ajoutée qu’ils

n’obtiendraient pas en circuits longs. Au-delà de cet objectif, les producteurs se rendent sur le

marché pour la relation qu’ils ont avec le consommateur (cité dans 55% des cas) et pour la

fidélité de la clientèle (28%). En outre on remarque que 22% des producteurs sont très

satisfaits des quantités vendues sur le marché. Enfin, même s’ils sont évoqués moins

fréquemment, certains autres avantages apparaissent très importants chez ceux qui

l’expriment. C’est notamment le cas pour « Se faire connaître », « Indépendance » et

« Reconnaissance des pratiques agricoles ».

Selon les producteurs enquêtés, l’inconvénient principal des marchés de plein vent est

le mauvais temps (cf. annexe n°7). Apparaît ensuite le temps à consacrer aux nombreuses

manipulations nécessaires (préparation, transport, vente) et à la présence pour vendre (cité

dans 25% des cas). Cet inconvénient est surtout souligné lors des journées où peu de produits

sont vendus sur les marchés (saison hivernale, intempéries) et donc à relier partiellement avec

« Quantités vendues », évoqué ensuite.

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 17

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Intégration des producteurs sur les marchés

Les producteurs ont connu le marché sur lequel ils vendent principalement par bouche-

à-oreille, du fait qu’il est en général proche de chez eux. Peu d’entre eux ont eu recours à

d’autres sources d’information à ce sujet.

74% des producteurs interrogés n’ont pas eu de difficultés pour intégrer un marché de

plein vent. Les difficultés rencontrées pour s’installer sont principalement des problèmes de

concurrence, qui peut être forte pour certains produits, et de temps nécessaire pour fidéliser

leur clientèle.

Stratégies de vente sur les marchés

13%

26%

32%

16%

10%3% comparaison grande

surface

coût de production

comparaison aux autresvendeursconsentem ent à payer desclients

access ibilité au plus grandnom bre

autres

Figure n°10 : justification des prix pratiqués

Concernant les prix pratiqués par les producteurs sur ces marchés, on note deux

déterminants dominants. Certains « s’alignent » sur les autres vendeurs directs, d’autres

calculent leurs coûts de production et de vente, « pour se rémunérer ». Un quart d’entre eux

(26%) sont davantage dans une logique d’accessibilité de leurs produits puisqu’ils tiennent

compte du consentement à payer, voire de la « capacité » à payer de leurs clients.

La majorité des vendeurs en direct (85%) ont indiqué être satisfaits des prix qu’ils pratiquent.

Une partie des producteurs enquêtés (59%) ont une qualification pour leurs produits (label

AB, mention Nature & Progrès, etc.) dont la très grande majorité n’a pas adopté cette

étiquette dans une stratégie commerciale de vente directe mais plutôt par conviction

personnelle. La quasi totalité des producteurs (96%) sont présents à chaque fois que le marché

a lieu, ce qui traduit une grande fidélité des producteurs à leurs marchés. Toutefois, on peut

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 18

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0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Fruits etlégumes

produitslaitiers

Viandecharcuterie

Poisson Pain,céréales

pour

cent

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50

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60

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Choix

militan

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gens

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voqu

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rais

on

nuancer ce résultat par le fait que notre étude ait eu lieu en hiver, au moment où les

producteurs itinérants sont peu présents, du fait d’une clientèle moindre.

Evolution des projets

Les deux tiers (64%) des producteurs n’expriment pas le souhait de changer leur

volume de vente. Globalement, il y a autant de producteurs qui souhaitent augmenter leurs

ventes que de producteurs qui souhaitent les diminuer (16% d’augmentation contre 20% de

diminution).

2.4. Les 3 grands types de consommateurs

A partir des questionnaires proposés sur les marchés, des habitudes de consommation

ont pu être dégagées, ainsi que 3 types de consommateurs. Nous avons réalisé ces enquêtes

durant les horaires d’ouverture des marchés mais nous n’avons pas précisé les horaires exacts.

Cet aspect est un biais accepté par notre étude sachant que les catégories de consommateur

varient beaucoup selon les horaires.

Figure n°11 : Raisons de la venue au marché pour les consommateurs (en pourcentage) Figure n°12 : Catégories de produits achetés par les

consommateurs (en pourcentage).

Deux principales raisons de venir au marché ressortent de notre étude : une volonté

d’acheter des produits de qualité pour 50% des personnes interrogées (meilleur goût et plus

grande fraîcheur) et la convivialité du marché pour 45% d’entre elles (cf. figure n°11).

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 19

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La plupart des personnes interrogées achètent leurs fruits et légumes sur le marché

(90%) (cf. figure n°12). Par contre, peu achètent du poisson (20 %).

Nous avons ensuite réalisé une analyse en composantes multiples (ACM) à l’aide du

logiciel Spad. Cela nous a permis de réaliser un plan mettant en évidence la corrélation ou non

entre les variables étudiées (« variables actives »). Nous avons ensuite placé des « variables

illustratives » sur ce plan (âge, genre, marché enquêté) afin de voir leur situation sur le plan.

Ces dernières variables illustratives n’entrent pas dans la construction des axes.

Les deux axes du plan (figure n°13) expliquent 45% de la diversité totale des données,

ce qui est acceptable et nous autorise à exploiter ces résultats.

Ainsi l’axe 1 est majoritairement construit par les variables vente directe (VD),

consommation de pain ou non (non/conso pain) et consommation de produits laitiers ou non

(non/conso PL). Ce premier axe explique 24% des données totales de l’échantillon. L’axe 2

explique quant à lui 20% de la variabilité des données, notamment grâce aux variables non

consommation de fruits et légumes (non conso FL) et consommation de poisson (conso

poisson). On dénombre trois grands ensembles de consommateurs :

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 20

Ensemble 1: Age moyen: 51 ans% distinction VD:90%

Ensemble 2: Age moyen: 56 ans% distinction VD: 70%

Ensemble 3: Age moyen: 67 ans% distinction VD: 43%

Statistiques générales:Age moyen: 57 ans% distinction VD: 77%

Figure n°13 : ACM sur l’âge, le genre, le marché

enquêté

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« Les convaincus » (ensemble 1 ) : population active, très sensible à la vente directe, avec un

panel d’aliments achetés important

La consommation de pains et de produits laitiers ainsi que la distinction de la vente

directe sont relativement proches dans le plan, et donc corrélées. Cet ensemble concerne assez

nettement des personnes âgées de 30 à 60 ans. Le marché de Restalgon (producteurs

biologiques en vente directe) correspond bien à ce type de consommation. Il a d’ailleurs été

mis en place par un boulanger qui y vend son pain. La moyenne d’âge des consommateurs de

ce marché est aussi plus faible que la moyenne d’âge de l’ensemble des personnes interrogées

(51 ans au lieu de 58 pour le total).

« Les intermédiaires » (ensemble 2) : population mixte, achats moins variés, assez sensible à

la vente directe

Cet ensemble regroupe la majorité des consommateurs. Les types de consommations

représentatifs de cet ensemble sont donc les plus ordinaires (fruits et légumes, pas de

consommation de poisson, consommation de viande ou non). La moyenne d’âge pour cet

ensemble est de 56 ans, équivalent à l’âge moyen total. Les marchés typiques de cette

catégorie sont Carhaix, Callac, Huelgoat et Rostrenen. Le pourcentage de distinction de la

vente directe sur ces quatre marchés est proche de la moyenne totale (70% de distinction pour

une moyenne globale de 77%). A titre de comparaison, 90% des consommateurs du marché

de Restalgon faisaient la distinction.

Les variables homme/femme sont incluses dans ce groupe et sont placées très près de

l’intersection des axes, il n’y a donc pas de différence de consommation entre hommes et

femmes sur l’ensemble des marchés étudiés.

« Les traditionnels » (ensemble 3) : population âgée (en grande partie retraitée),

consommation peu diversifiée, moins sensible à la vente directe

Le dernier ensemble qui apparaît dans ce graphique concerne des consommateurs qui

distinguent moins la vente directe que la moyenne et achètent peu de pain et de produits

laitiers. Ils appartiennent à la tranche d’âge des plus de 60 ans (majoritairement des retraités).

Un marché typique de cet ensemble est celui de Guémené : l’âge moyen des consommateurs

est de 67 ans et seulement 43% d’entre eux font la distinction entre la vente directe et les

autres formes de ventes.

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 21

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Cas particuliers :

La tranche d’âge des moins de 30 ans ne concerne que 1,5% des personnes interrogées (4

personnes en tout), donc elle n’est pas facilement interprétable sur ce graphique. Le marché

de Guiscriff apparaît assez atypique sur le graphique. Sa situation particulière s’explique par

la présence d’un producteur de fromage (le même qu’à Restalgon) et d’un poissonnier

(contrairement à Restalgon). Ces étals ont un poids important sur les résultats car ce marché

n’en comporte que trois.

Deux types de consommation (acheter du poisson, ne pas acheter de fruit et légumes)

apparaissent inhabituels. Ceci s’explique par le fait que seulement 10% des personnes

interrogées n’achètent pas de fruits et légumes ; de la même manière, seulement 20% achètent

leur poisson sur le marché. Ces habitudes de consommation sont donc marginales et

apparaissent très éloignées des trois ensembles décrits précédemment..

3. Discussion

3.1. Atouts/contraintes de la VD sur les marchés

Une grande partie des producteurs vendant leurs produits sur les marchés ont lancé

leur projet il y a moins de 10 ans. Il apparaît que vendre sur le marché est le meilleur moyen

pour eux de faire connaître leur commerce. Toutefois, cette forme de vente leur demande

beaucoup de temps de préparation puis de présence, c’est pourquoi 85 % des producteurs ne

souhaitent pas augmenter leur part de vente directe sur les marchés et parfois même

souhaitent la diminuer. Or les consommateurs souhaiteraient davantage d’étals et de choix sur

leurs marchés. Il existerait donc un réel potentiel pour l’installation de nouveaux producteurs

en vente directe sur les marchés. Cependant, les producteurs expriment différentes opinions

par rapport au risque de concurrence. Pour certains, l’augmentation de l’offre pourrait

favoriser la dynamique d’achat sur le marché ; chez d’autres, on note la crainte d’une

saturation de la demande.

Les élus rencontrés connaissent la vente directe : pour la majorité d’entre eux, elle fait

partie intégrante du marché de plein vent mais ne bénéficie pas d’une attention spécifique. Il

apparaît donc difficile d’intervenir sur ce point. Malgré le fait que la vente directe soit

reconnue par 77% des consommateurs rencontrés sur les marchés, les élus estiment que la

demande locale n’est pas tournée en particulier vers cette forme de commercialisation. Selon

eux, la plupart de la population s’approvisionne en GMS (Grande et Moyenne Surface) parce

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 22

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qu’on y trouve des produits finis, préparés et parfois moins chers. Par ailleurs, les plus âgés

possèdent souvent un potager et des animaux (volailles, lapins, porc), ils produisent déjà ce

que l’on peut trouver sur les marchés et consomment leurs propres produits. Cette

autosuffisance se substitue donc aux achats sur les marchés.

De manière générale, les élus estiment que la vente directe est un mode de

commercialisation qui dynamise l'image du territoire. Ils semblent estimer que des mesures

spécifiques ne sont nécessaires pour valoriser cette forme de chalandise qu'il qualifie de

marginale. Pourtant, les résultats obtenus chez les consommateurs et les producteurs

confirment le rôle du marché dans la vie sociale et économique.

3.2. Effets et externalités territoriales de la vente directe et des marchés.

On note deux types d’effets des marchés sur le territoire du COB.

Tout d’abord, le marché est un lieu d’échange entre consommateurs, mais aussi entre

consommateurs et producteurs : la majorité des habitants s’y rend pour se rencontrer,

discuter, échanger ; en échangeant leurs produits, certains producteurs participent à une forme

d’économie sociale non marchande. Le marché et la vente directe, en créant un capital social,

sont donc des vecteurs d’externalités territoriales positives dans le pays du COB. Du point de

vue des producteurs, le marché devient un lieu de rencontre où se créent de nouvelles formes

de réseaux socioprofessionnels.

Au niveau de ces marchés, on constate plusieurs types d’attractivités. En saison, ils

attirent les touristes qui recherchent des produits locaux, typiques de la région. Tout au long

de l’année, le marché accueille une population extérieure venant du canton entier. Ainsi il

anime le bourg (à confirmer). La concurrence est faible, les élus parlent plutôt de

complémentarité. (des références sinon ne pas cités).

Cependant, une part importante de l’agriculture de ce territoire semble tournée vers la

production industrielle et l’exportation, donc les circuits longs. Il serait intéressant d’étudier

l’importance de la vente directe vis-à-vis de l’ensemble des circuits de commercialisation et,

ainsi, de mesurer son poids socio -économique réel pour le territoire du COB . Par ailleurs, la

majorité des producteurs en vente directe travaille sous une reconnaissance de qualité (label

Agriculture Biologique, mention Nature et Progrès,…). Ainsi, en respectant les cahiers des

charges correspondants, les producteurs s’engagent sur des pratiques respectueuses de

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 23

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l’environnement et contribuent donc à limiter les externalités négatives d’une agriculture

« conventionnelle ». Les producteurs ne semblant pas vouloir augmenter l'offre, nous pouvons

estimer qu'un potentiel de développement de la vente directe de produits issus de l’agriculture

biologique existe, notamment pour les petits marchés ou pour ceux en déclin.

3.3. Cadrage/accompagnement

Le cadrage, voire l’accompagnement, de ces marchés et des producteurs qui y

participent peut avoir lieu à deux niveaux, d’une part sur les institutions (municipalités,

intercommunalités, Pays,…), d’autre part sur les producteurs eux-mêmes (individuellement

ou de façon collective : associations, groupements,…). Cependant, ces mesures ne sont pas

une fin en soi, elles doivent être étudiées à priori et à posteriori. Nous n’établissons ici que

quelques pistes de réflexion, au vu des résultats que nous avons obtenus.

3.3.1. L’accompagnement institutionnel

Les municipalités révèlent des problèmes de gestion de la circulation et du

stationnement les jours de marché. Un soutien logistique (information, conseils, formation)

pourrait leur être utile. Peu de placiers ont reçu une formation dans leur travail (2 sur 8 l’ont

évoqué), alors que certains pensent qu’une journée de formation pourrait être utile,

notamment pour maîtriser les outils de réglementation des marchés.

Seules 4 mairies sur 10 disent posséder un règlement communal, document législatif

obligatoire (Maréchal, 2008). Il semble que la gestion des marchés ne fasse pas réellement

l’objet d’une organisation officielle et spécifique. Peu d’élus possèdent une commission des

marchés. Ils interviennent principalement en cas de litige. Dans les faits, la gestion est plutôt

attribuée au placier et aux producteurs eux-mêmes. On remarque aussi que des marchés crées

et gérés par d’autres structures (associations, réseaux d’agriculteurs, …), plus en lien avec les

petits producteurs qui souhaitent développer ce type de vente directe, sont très dynamiques et

très appréciés des producteurs (marché de Bon Repos, marché de Restalgon). Plusieurs

producteurs semblent toujours en demande de l’ouverture de tels marchés. Un appui pourrait

donc être apporté à ces structures.

3.3.2. L’accompagnement des producteurs en vente directe

Les collectivités territoriales ont peu d’influence sur l’agriculture conventionnelle qui

dispose de ses propres modes d’organisation. Cette structuration centrée vers la profession

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 24

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présente des difficultés à accompagner les projets basés sur la vente directe. Cela se traduit

notamment par un dispositif d’aide à l’installation inadapté : accès au foncier, aux Dotations

Jeunes Agriculteurs et aux prêts JA (DJA) difficiles et un manque de formations spécifiques à

ce type de commercialisation.

Comme nous l’avons vu précédemment, la pratique de la vente directe, et des circuits

courts en général, est fortement en lien avec son environnement proche (social, économique,

écologique) et semble avoir un potentiel. De ce fait, cette activité mérite d’être plus prise en

compte dans les politiques de développement local. On note tout de même certaines aides de

communautés de communes pour le développement des activités de transformation des

produits ou du Pays ( programme Leader). A titre d’exemple, la Communauté de communes

du Kreiz-Breizh a financé la mise aux normes de l’abattoir municipal de Rostrenen qui est à

présent agréé pour les produits bio et possède un atelier de découpe ouvert aux particuliers. Le

Pays a aidé l'aménagement de l'épicerie Paysanne Bro An Are et la structuration de Kreiz

Breizh Terre Paysanne.

Nous avons constaté la prise d’initiatives originales de la part de producteurs en vente

directe et en circuits courts sur le territoire du COB. On peut notamment citer l’association

Bro an Are avec son magasin de producteurs à Saint Rivoal et le marché de producteurs en

agriculture biologique de Restalgon. La capacité d’innovation et d’autonomie des producteurs

en la matière est très intéressante. Il s’avère par exemple que pour le cas de Restalgon, les

producteurs se sont réunis chez un boulanger, à son initiative. Cela prouve que leurs réseaux

de connaissances personnels – d’ailleurs assez croisés avec leurs réseaux professionnels - sont

assez bien tissés pour bâtir ensemble des marchés originaux, exclusivement AB en

l’occurrence.

Toutefois, la mise en réseau de l’ensemble des communes et des associations de

producteurs concernées pourrait permettre de favoriser un développement cohérent des

pratiques de vente directe sur les marchés. Néanmoins, pour adapter les politiques

correspondantes, il est nécessaire de réaliser une étude approfondie sur le sujet et de mobiliser

des outils permettant de comprendre le fonctionnement de l’offre et de la demande sur

l’ensemble du territoire.

Une commission pourrait être mise en place par le COB réunissant des acteurs divers

impliqués dans la dynamique des marchés. L’intérêt serait de favoriser un développement

cohérent des pratiques de vente directe sur les marchés. Nous avons noté plusieurs initiatives

orientées sur la dynamisation ou même la création de marchés. Il s'agit maintenant de mettre

en réseau l'ensemble de ces acteurs concernés (communes/mairies, associations de

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 25

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producteurs, autres associations territoriales). Des études approfondies sur un plus long terme

seront également nécessaires pour identifier les besoins, les demandes, les contraintes

auxquels répondre et orientera les actions ultérieures de ce réseau. Cette commission serait

aussi un lieu d’échange d’expériences pour les élus, organisateurs et participants divers. Cela

permettrait de discuter des points forts et échecs de chacun et afin d’améliorer ensemble la

dynamique globale. La création d’une telle commission permettrait sûrement d’attirer au fur

et à mesure de ces actions d’autres acteurs et producteurs.

4 Limites de l’étude et perspectives4.1 Discussion sur l’entrée « marchés »

L’entrée « marchés » a été choisie pour cette étude par le projet SALT. Cette forme de

circuit court a en effet été définie comme la plus porteuse et dynamique de l’ensemble des

formes de circuits courts développés sur Rennes Métropole. Ainsi par volonté de comparaison

le projet SALT a souhaité continuer sur cette modalité.

Cette étude a approfondi la moitié des marchés recensés et constituent une première

étape pour mieux appréhender cette modalité. Elle apparait comme un débouché principal

pour les producteurs interrogés et comme un espace pour tester leur activités de

commercialisation. Il sera intéressant de rapprocher une fois l'analyse complète des marchés

du cas de Rennes Metropole. Le territoire du COB diffère nettement de celui de Rennes

Metropole ( Densité de population, niveau de revenu, dynamique des zones de chalandise...).

La densité de population y est beaucoup plus faible et la population, en majorité rurale, a un

revenu plus faible. Lié à cela, les habitudes alimentaires sont différentes : autoconsommation

grâce à des potagers ou préférence pour les supermarchés et produits discounts. La population

âgée fréquente en majorité les marchés par habitudes et pour le lien social qu’il permet et

moins dans le but de faire des achats alimentaires pour la semaine.

Ainsi les marchés semblent différents sur ces deux territoires et la dynamique est

difficilement comparable. Cependant, nous pouvons dire que, dans les 2 territoires, les

producteurs attachent une grande importance sociale et économique à cette modalité. La

poursuite de ce travail sur le COB dira s'il est demeure la modalité majoritaire. Celle ci

représentait prés de la moitié du chiffres d'affaires et des emplois estimés sur Rennes

Metropole.

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 26

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L’entrée « marchés » a également permis d’identifier d’autres formes de circuits courts

adaptés aux enjeux de ce territoire rural (foires, marchés évènementiels, tournées et livraisons,

magasins de producteurs…). Ces formes de circuits courts ont, de fait, échappées à notre

analyse. Il sera donc pertinent de s’y attarder dans une étude ultérieure. Ainsi notre travail

pourrait amorcer une étude beaucoup poussée dans ce sens.

4.2 Distinction Revendeurs/producteurs

La commande était axée sur la vente directe sur les marchés. Ainsi dès le début de

l’étude nous nous sommes limités à ce mode de commercialisation. Nous avons sélectionné

les producteurs pour effectuer nos enquêtes auprès des exposants des marchés. Cependant au

fil de nos visites, nous avons remarqué que d’autres exposants participent aussi largement à la

dynamique locale. Par exemple, des transformateurs et traiteurs (vendeurs de galettes,

charcutiers…) qui utilisent des produits locaux et/ou les transforment localement ont été

observés sur les marchés. Nous avons donc trouvé pertinent de finalement les intégrer à

l’étude en les recensant dans la géographie des marchés.

En parallèle, nous avons aussi rencontré des exposants majoritairement revendeurs

mais proposant aussi une partie de leur production. Ces exposants « mixtes » sont plus

difficiles à intégrer.

4.3 Choix de l’échelle d’étude

L’étude a été commanditée par la FR CIVAM Bretagne dans le cadre du projet SALT.

La commission agricole du COB a accepté de participer en tant que territoire pilote pour

expérimenter la mise en place d'un observatoire. Cependant cette échelle est parfois apparue

comme une limite. Les frontières du pays sont difficilement repérables et connues de la

population, et pour de nombreuses personnes interrogées, le pays du COB n’avait aucune

identité géographique. Ainsi, nous avons eu des difficultés à distinguer les échanges à

l’intérieur du COB. De plus on remarque de nombreux échanges avec les régions hors du

COB : certains producteurs hors du COB viennent sur des marchés du COB, d’autres

producteurs du COB vont sur des marchés hors COB. Il a donc été difficile de savoir s’il

fallait prendre en compte ces différents cas. Enfin, les différentes politiques agricoles et aides

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 27

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proposées sont définies soit au niveau des départements, soit au niveau de la région. Le pays

apparaît moins comme l’entité de référence pour la filière courte bien qu’il apporte un appui à

sa dynamisation.

4.4 Limites de nos résultats

Nos résultats doivent être pris avec réserve compte tenu d’un certain nombre de limites.

Le temps imparti était relativement court. Une semaine est insuffisante pour réaliser une telle

étude. Il a fallu plusieurs semaines pour réaliser la même étude sur Rennes Métropole. En

effet, en une semaine, il est impossible de se rendre sur tous les marchés du COB. Seulement

huit marchés ont fait l’objet de l’étude dont un seul le samedi matin. Ceci n’est pas très

représentatif des marchés pouvant avoir lieu sur une année. De plus n’ayant été présent

qu’une seule fois sur chaque marché, nous ne pouvons pas faire de moyennes.

La taille de l’échantillon ne permet pas d'extrapolation statistique. Cependant, elle donne

des indications pertinentes sur les caractéristiques des producteurs en vente directe, le

positionnement des élus et les motivations des consommateurs. Un recensement exhaustif des

producteurs en vente directe permettrait de donner des indications sur la représentativité des

données recueillies. Ce travail a pu être réalisé sur la partie morbihannaise du COB . La

communauté de communes du Roi Morvan compte 49 producteurs en circuits courts (étude

de la Chambre d’Agriculture 56). La saison durant laquelle la présente étude a été réalisée est

la moins favorable. En effet en hiver, il y a une faible fréquentation des marchés que ce soit

par les consommateurs ou les producteurs. La plupart des producteurs ont mentionné la météo

comme inconvénients à la pratique des marchés. En effet, lors cette période très froide, les

producteurs et les consommateurs se sont rendus aux marchés en moins grand nombre.

Néanmoins, cette saison nous permet d’apprécier la dynamique réelle de ces marchés car ce

sont les populations sédentaires et habituées des marchés qu’on y rencontre.

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 28

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ConclusionA l’issue de cette étude, nous avons rassemblé des éléments concernant l’impact

socio-économique de la vente directe sur les marchés du Pays Centre-Ouest Bretagne.

Les marchés sont tout d’abord un lieu de rencontres autant pour les producteurs que

pour les consommateurs sur le pays du COB. Ils participent au développement socio-

économique local et rentrent donc dans la politique de dynamisation du territoire.

Le marché reste une forme traditionnelle de vente dont les inconvénients majeurs sont

le jour et l’heure pour la population active. On note cependant une initiative de producteurs

qui ont créé un marché le soir.

Concernant les producteurs, les résultats de l’étude ont révélé que la majorité des

projets d’installation en vente directe sur les marchés sont récents. Ceci témoigne d’un

dynamisme fort de ce type de commercialisation qui tend par ailleurs à se développer. Les

marchés sont pour les producteurs rencontrés une forme importante de vente directe. En effet

lorsqu’ils l’utilisent, elle est majoritaire par rapport aux autres types de commercialisation

courte. Cette importance pour les producteurs fait qu’ils sont souvent garants du maintien des

marchés, voire de leur développement. Les municipalités soutiennent de façon indirecte les

marchés et laissent une grande latitude d'organisation aux producteurs. . Toutefois, même si

elle apparaît efficace, cette gestion pourrait être accompagnée, notamment en mettant en

relation des réseaux de producteurs, d’élus et de groupes de consommateurs. Une concertation

entre communes pourrait être aussi envisagée afin de mutualiser les expériences et les projets

sur le pays. La création d’une commission « marché » au niveau du COB serait un véritable

atout pour la dynamique des marchés. Les besoins réels y seraient rediscutés entre tous les

acteurs et orienteraient des actions et initiatives locales. De plus, des projets communs

pourraient y être développés comme la mise en place d’une formation pour les placiers, des

aides et conseils mieux adaptés aux producteurs en vente directe.

Il est également apparu lors de cette étude que d’autres formes de circuits courts sont

aussi présentes sur le COB et il sera intéressant de les analyser pour connaître leur

importance et leur dynamique sur le territoire.

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 29

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Bibliographie

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dans le secteur agricole, mémoire de Master, Ecole doctorale de sciences po paris, 86 p.

François M., 2000, Commercialiser les produits locaux: Circuits courts et circuits longs,

« Innovation en milieu rural », Cahier de l’innovation n°7, Observatoire européen LEADER.

Marechal G., 2008, Les Circuits courts alimentaires, Éducagri, 216 p.

Girou S., 2007, L'engagement collectif entre producteurs et consommateurs de

produits fermiers, Projet de recherche dans le cadre du Master ESSOR UMR "Dynamiques

Rurales", UTM, ENSAT, ENFA Toulouse.

Agenda 21 France, Atelier-Débat sur les circuits courts alimentaires à Lille du 02/12/2008,

http://www.agenda21france.org/actu,20081204105145.html, mis en ligne le

04/12/2008, consulté le 20/01/2009

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 30

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Annexe n° 1 : Guide d’entretien élus

Objet : Création d’une méthodologie d’évaluation socio-économique des circuits court dans le pays du COB : étude du cas particulier des marchés

NB : Les questions d’ordre politique en italique, les questions d’ordre « logistique » en normal

1- Présentation de l’interviewé :

- Statut (élu, fonctionnaire de la collectivité, placier ?), expérience, rôle, investissement dans la dynamique du marché

2- Questions d’introduction :

Présenter le marché : - Situation géographique, taille, fréquence, durée, fréquentation, activité

dominante (vente directe, revente, autres ?)

- Depuis combien de temps existe-t-il ?

- Qui l’a mis en place ?

- Comment a-t-il évolué (en déclin ou de plus en plus à la mode) ?

Ce marché est-il pour votre collectivité un support de forme de vente directe à privilégier, notamment pour dynamiser le commerce local (au sens large, notamment dans les bourgs) ? Est il vécu comme une concurrence par les autres commerçants ?

Existe-t-il une vraie dynamique pour valoriser le marché ? La VD sur le marché ?

Quelle perspective d’évolution envisagez-vous pour votre marché ?

3- Rappel sur les points à aborder en priorité (au cas où l’interlocuteur n’en parle pas !):

Etat actuel du marché : - Combien de producteurs en vente directe et ratio VD/revente ?

- Volonté d’agrandissement ? D’en créer un nouveau sur la commune ?- Quels sont les membres des organisations professionnelles représentées (syndicats

de commerçants, de producteurs, etc.)? - Quel est le poids accordé aux organisations professionnelles dans les délibérations

concernant le marché ?

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 31

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- Quoi et qui draine t-il (zone de chalandise)?

- Quel est le rôle de ce marché dans le commerce local ?- Les producteurs ont-ils tendance à vendre sur ce marché ou au contraire à « ex-

territorialiser » ? Dans les deux cas, quelles sont leurs motivations ?

Dynamique d’évolution du marché : - La commission du marché fait-elle face à une forte demande (manque de place, liste

d’attente importante) ou à un manque de producteurs prêts à vendre sur le marché ?

- Existe-t-il une vraie dynamique pour valoriser les marchés ?ex : - réflexion concernant les horaires d’ouverture du lieu - coopération avec d’autres communes (pour ne pas les organiser le même jour) - envie de créer des marchés à thème (bio, livres, marché de création, de produits fermiers, etc.)

- Quelles sont les attentes des élus, en termes socio-économiques concernant ces marchés et la dynamisation de la commune ? Quelles sont leurs motivations ?

- Quels sont les moyens mis en place pour dynamiser les marchés ? (financiers, de communication, de formation (des placiers par ex), d’aménagement des lieux)

- Quelle place à l’avenir pour la vente directe sur ce marché ?

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 32

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Annexe n° 2 : Questionnaire consommateurs

Commune : Marché : Date : sexe : âge :

1. A quelle fréquence venez-vous à ce marché ? Chaque fois qu’il a lieu Une fois sur deux Une fois sur trois Moins 2. Citez les marchés que vous connaissez (dans le COB) 3. lesquels fréquentez-vous ?4. Pourquoi venez-vous au marché ? (classer) Fraîcheur Goût Ambiance Commodité

Production respectueuse de l’environnement Prix Vente directe/locale Autres : 5. distinguez- vous les producteurs des commerçants ? (expliquez) oui/non

6. Quelle catégorie d’aliments issus achetez-vous sur le marché ?

Fruits et légumes pain, céréales

Produits laitiers autres

Viande, charcuterie et poisson

7. Comment-êtes-vous informé(e) de l’existence des marchés ? Le quel de ces moyens préférez-vous ?

Journaux/revues locaux Radio Habitude Connaissances/voisinage Affiches Sites web Producteurs Autres :

8. Selon vous, qu’est ce qui a besoin d’être amélioré sur ce marché ?

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 33

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Annexe n° 3 : Questionnaire producteurs

Description des lieux de vente 1 Sur combien de marchés vendez-vous? 2 Citez leur nom 3 Quel est votre principal marché? 4 Et pourquoi?

Le Marché 5 Depuis combien de temps faites-vous de la vente directe?

6 A quelle fréquence vendez vous vos produits sur ce marché?

7 Comment avez-vous connu ce marché?

8 A-t-il été facile pour vous d'intégrer ce marché?

9Quantités distribuées Prix pratiqués Temps à consacrer et astreintes (transport) Horaires Contacts avec les consommateurs (exigence, opinion) Reconnaissance des pratiques agricoles Dynamique collective Autre, préciser

10Quantités distribuées Prix pratiqués Temps à consacrer et astreintes (transport) Horaires Contacts avec les consommateurs (exigence, opinion) Peu de reconnaissance des pratiques agricoles Manque de dynamique collective Autre, préciser

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 34

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Les pratiques de vente directe

14 Quelle part réprésente la vente directe sur votre CA?

15

16 Quels sont les produits concernés par la vente directe sur les marchés?

17

18 Quelle est votre stratégie pour vous faire connaître sur les marchés?

19 Pratiquez vous d'autres formes de vente directe? Si oui pour quel type de produit?Si oui quel part du CA représente-t-elle?

20 Pratiquez vous d'autres formes de vente non directe?Si oui pour quel type de produit?

21 Comment déterminez-vous votre prix de vente?

22 Pour vous, estimez vous que ce prix est: peu satisfaisant satisfaisant très satisfaisant

23 Comment jugez-vous la fidélité de votre clientèle?mauvaise passable moyenne bonne excellente

24Fraicheur des produitsQualité des produitsProduits pas cherRelation avec le producteurPar commoditéPar engagement citoyen (local…)

25

Reprise d'une activité existante Intérêt économique Commodité de livraison-distribution Relations avec les consommateurs Volonté de diffuser de bonnes pratiques agricoles Dynamique avec d'autres producteurs

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 35

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Dynamique avec des citoyens Autre, préciser

L'organisation de la vente directe

26 Produisez-vous sous signe de qualité?Si oui, lequel? (AOC, AB, IGP, …)

27 L'avez-vous adopté pour votre stratégie de vente directe?

28commune pays département région nationale Europe

29 La vente en circuits courts a-t-elle un impact sur :votre temps de travail?

sur vos pratiques agricoles? (si oui impact positif ou négatif?)

30Si oui, par qui?

Est-ce satisfaisant? Améliorations envisagées?

Si non, en souhaiteriez-vous? De quelle nature?

31

Si oui, par qui? Est-ce satisfaisant? Améliorations envisagées?

Si non, en souhaiteriez-vous? De quelle nature?

Projet d'évolution

32 Souhaitez-vous augmenter ou diminuer la part de la vente directe?Si oui, comment?

33 Pour quelles raisons?

Profil du producteur

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 36

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34 Année de naissance 35 Sexe

36 code postal del'exploitation

37 Etes-vous intégré dans une initiative locale ? Si oui, laquelle? (association, syndicat, …)

38 Chiffre d'affaires de l'exploitation

39 Combien d'emplois existent sur votre exploitation?(à l'année et en saison)

: réponses indispensables

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 37

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Annexe n° 4 : Guide d’entretien producteur

- Profil de l’agriculteur - Les marchés

Nombre de marchés fréquentés sur et hors COB :Description des différents marchés

Marché principal :lieu : fréquence

marché 2 :

marché 3 :

- Activité de vente directe sur les marchés

Organisation de l’activité de vente directe sur les marchés Part de la vente directe sur son activité totaleAutres types de vente

- Accompagnement et aide pour la vente directe

- Impact de la vente directe sur l’activité de l’agriculteur

1- Motivation de l’agriculteur pour la vente directe 2- Les limites, les difficultés dues à la vente directe

- Les projets de l’agriculteur concernant la vente directe

- Impression générale de l'entretien et remarques diverses

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 38

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Annexe n° 5 : Part de l’offre alimentaire sur les marchés du COB

Part de l'offre alimentaire sur les marchés

0 20 40 60 80 100 120

Callac

Carhaix

Gourin

Guémené

Guiscriff

Huelgoat

Restalgon

Rostrenen

mar

chés

%

% d'étals alimentaires% d'étals non alimentaires

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Annexe n°6 : Avantages de la commercialisation en VDcités par les producteurs interrogés

Avantages (%)

0 10 20 30 40 50 60

Contact avec les consommateurs

Intérêt économique

Clientèle fidèle

Proximité

Quantités distribuées

Se faire connaître

Indépendance

Reconnaissance des pratiques agricoles

Autres

Étude sur les marchés de plein vent du Pays Centre Ouest Bretagne 40

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Annexe n°7 : Inconvénients de la commercialisation en VDcités par les producteurs interrogés

Inconvénients (%)

0 5 10 15 20 25 30 35 40

Météo

Temps à consacrer et astreintes sur place

Quantités vendues

Temps pour se faire une clientèle

Normes pas respectées

Horaires

Prix prat iqués

Autres

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%