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Pancréatite aiguë biliaire et grossesse

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Page 1: Pancréatite aiguë biliaire et grossesse

PANCRÉATITE AIGUË BILIAIRE ET GROSSESSEM. Barthet, M. Gasmi, T. Olmiccia, S. Berdah, C. D’Ercole,J.C. GrimaudService d’hépato-Gastro-Entérologie, Service de Gynécologie etobstétrique, Hôpital Nord, Chemin des Bourrely 13915 MarseilleCedex 20.

But : La pancréatite aiguë (PA) est une complication redoutée de lalithiase biliaire symptomatique au cours de la grossesse et dans lepost-partum. Le but de notre travail était d’en définir les caractéris-tiques, les facteurs de risque et les modalités de prise en charge.

Méthodes : Entre 1998 et 2002, 26 malades d’âge moyen 27ans (18-37) ont présenté une complication d’une lithiase biliaire,dans 15 cas pendant la grossesse et dans 11 cas dans lepost-partum. 14 cas de colique hépatique, 2 cas d’angiocholite, 1cholécystite, 1 cas de vomissements avec menace d’accouchementprématuré et 8 cas de PA ont été observés.

Résultats : Parmi les 8 PA observées, 3 l’ont été pendant lagrossesse (1 cas au premier trimestre et 2 cas au troisième trimestre)et 5 pendant le post-partum (8 jours-150 jours). La PA était laprincipale complication pendant le post-partum (45 %) alors que lacolique hépatique était la plus fréquente pendant la grossesse(66 %). L’index de masse corporelle était significativement plusimportant chez les malades présentant une PA (22 en casd’angiocholite, 26 en cas de colique hépatique et 30 en cas de PA)(p = 0,02). Dans 7 cas (87 %), plusieurs épisodes de coliquehépatique s’étaient manifestés au cours de la grossesse et avaientprécédés la pancréatite aiguë. 4 malades ont pu avoir un scannerpancréatique qui montrait un stade C, un stade D et deux stades Ealors que le score de Ranson était < 3 dans tous les cas. Pendant lagrossesse, deux cholécystectomies sous coelioscopie ont pu êtreréalisées après échoendoscopie dans un cas et une cholécystecto-mie a été réalisée après extraction fœtale à 34 semaines en raisond’une PA grave. Pendant le post-partum, 4 sphinctérotomiesendoscopiques biliaires ont été nécessaires suivies de cholécystec-tomie dans tous les cas.

Conclusion : La pancréatite aiguë est une complication de lalithiase biliaire symptomatique, survenant particulièrement dans lepost-partum, chez des malades avec un IMC élevé qui avaientprésenté plusieurs épisodes de colique hépatique pendant lagrossesse. Les risques obstétricaux (extraction fœtale) n’étant pasnuls, une attitude non conservatrice doit être envisagée pendant lagrossesse chez ce type de malade.

P8 AMÉLIORE L’ÉVOLUTION DE LA PANCRÉATITEAIGUË EN FACILITANT LA RÉPONSE ANTI-INFLAMMATOIRE GRÂCE À L’ACTIVATION DE LAPANCRÉATITIS-ASSOCIATED PROTEIN (PAP)S. Vasseur, E. Folch-Puy, J.C. Dagorn, D. Closa, J.L. IovannaINSERM EMI0116, 13009 Marseille.

Rationnel : Au cours de la pancréatite aiguë, le patron d’expres-sion des gènes pancréatiques est largement modifié au profit del’expression de gènes bénéfiques. Le gène p8 est très fortementactivé dans le pancréas exocrine après le déclenchement de lapancréatite aiguë. Il code pour une phosphoprotéine de localisationpréférentiellement nucléaire de liaison à l’ADN. Nous avonsrecherché si p8 participe à la mise en place du mécanisme deprotection du pancréas au cours de la pancréatite aiguë.

Méthode : Une pancréatite aiguë oedémateuse a été induite chezles souris p8+/+ et p8–/– par injection répétée de céruléine(50 uG/kG). Plusieurs paramètres biochimiques et morphologi-ques ont été évalués. L’expression de certains gènes, dont la PAP, aété comparée entre les souris sauvages et déficientes pour p8. Lerôle de la PAP a ensuite été étudié in vivo chez le rat. Nous avonsinduit chez ces animaux une pancréatite aiguë expérimentale parinjection rétrograde de taurocholate de Na. Les rats ont été traitéssimultanément avec une injection IV d’anticorps spécifiques blo-quant l’activité de la PAP. Le mécanisme d’action de la PAP aensuite été étudié in vitro dans les macrophages et dans les cellulesacineuses pancréatiques de rat.

Résultats : 1) Les animaux déficients pour p8 ont des tauxd’amylasémie et de lipasémie plus élevés que chez les sourisp8+/+. L’analyse par microscopie optique des coupes des pan-créas de ces souris montre que p8 a un effet protecteur sur lepancréas au cours de la pancréatite en limitant la nécrose descellules acineuses, l’œdème, et l’infiltrat inflammatoire. 2) Alors queles souris sauvages ont des taux élevés de PAP après le déclenche-ment de la pancréatite, une faible induction de PAP est observéechez les souris p8–/–. De plus, les animaux traités avec l’anti-PAP,montrent une infiltration polymorphonucléaire significativementplus importante que celle observée chez les animaux contrôles. 3)La PAP inhibe la production de cytokines pro-inflammatoires par lesmacrophages stimulés avec le TNFα. Enfin, elle inhibe l’activationdu NFjB dans les macrophages et les cellules acineuses pancréati-ques.

Conclusion : L’expression de p8 améliore l’évolution de lapancréatite aiguë. p8 agit en tant que facteur bénéfique au cours dela pancréatite aiguë en favorisant l’expression de la PAP qui, eninhibant l’activation du NFjB, agit comme un puissant facteuranti-inflammatoire.

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