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PANORAMA DE PRESSE
19/05/2020 08h37
Préfecture de Paris
Panorama réalisé avec Tagaday
SOMMAIRE
PARIS(2 articles)
mardi 19 mai 2020
Page 5
mardi 19 mai 2020Page 6
RÉGION(1 article)
mardi 19 mai 2020 Page 8
TRANSPORTS - MOBILITÉ(2 articles)
mardi 19 mai 2020
Page 11
mardi 19 mai 2020
Page 13
Par C.H. Zoom « Ne baissons pas la (317 mots)
Par C.H. Zoom « Ne baissons pas la garde », insiste le préfet Lors du Conseil deP…
La guéguerre Macron-Hidalgo continue avec le déconfinement(276 mots)
La guéguerre Macron-Hidalgo continue avec le déconfinement L'exécutif refused'ouvrir les parcs et jardins…
La méfiance domine entre Macron et les présidents de région(1154 mots)
Déconfinement, mémoire, économie : les sujets de tension sont nombreux.EXÉCU…
Passe Navigo : le site de remboursement ouvre demain (571 mots)
Par Sébastian Compagnon C’est confirmé. Le site dédié au remboursement desabonnements …
En selle pour 28 km de pistes cyclables temporaires ! (539 mots)
argenteuil - cergy-pontoise Par Christophe Lefèvre, Marie Persidat et ThibaultChaffotte …
EMPLOI - INSERTION(2 articles)
mardi 19 mai 2020
Page 16
mardi 19 mai 2020 Page 18
SANTÉ(3 articles)
mardi 19 mai 2020
Page 20
mardi 19 mai 2020 Page 22
mardi 19 mai 2020 Page 24
POLITIQUE(1 article)
mardi 19 mai 2020
Page 27
Le droit de travailler pour les sans-papiers (912 mots)
Par L’École des Actes, ses participant·e·s, ses salarié·e·s, ses volontaires et ses…
La formation des demandeurs d'emploi tourne au ralentidepuis la mi-mars (630 mots)
Les deux tiers des cursus proposés par Pôle emploi ou les organismes spécialisésont été impactés et sto…
« On se sent livrées à nous-mêmes » (727 mots)
Santé Par Maïram Guissé Elle soigne les maux des élèves. Depuis vingt-quatreans, dont dix-…
« Il faut des mesures immédiates pour que la digue ne cède pas» (1099 mots)
Pour Frédéric Valletoux, président de la Fédération des hôpitaux de France,l'épidémie est une occasion historique pour lan…
« L'administration devrait être au service des soins et non descomptes » (1092 mots)
Le Pr Bernard Granger, chef de service à l'AP-HP, appelle à une correctionprofonde du mode de financement de l'hôpital, qu…
Ces frondeurs qui défient Macron (620 mots)
Par Olivier Beaumont « Il a le calme des chefs qui se retrouvent face à unevaguelette. Et là… ça n’…
PARIS
4
Par C.H. Zoom « Ne baissons pas la
mardi 19 mai 2020Édition(s) : Oise, Seine-et-Marne, Essonne, Yvelines, Val de Marne…
Page 36
317 mots - 1 min
L'ACTU—PARIS
P ar C.H.
Zoom
« Ne baissons pas la garde », insiste le
préfet
Lors du Conseil de Paris réuni hier,
le préfet de police, Didier Lallement,
a tiré un bilan de la première de se-
maine de déconfinement.
« La situation dans les hôpitaux est
loin d’avoir retrouvé un état normal
même si elle s’améliore de jour en
jour. De nombreux décès sont encore
constatés. Vendredi, le bilan faisait
état de 887 nouveaux cas, 21 nou-
velles entrées en réanimation et
77 morts. Ne baissons pas la garde »,
a recommandé le préfet de police.
La réouverture des
centres commerciaux
examinée le 2 juin
Le représentant de l’Etat s’est
d’ailleurs félicité de « la discipline si-
gnificative » des Parisiens qui res-
pectent le port du masque dans les
transports en commun mais aussi les
mesures d’interdiction de la consom-
mation d’alcool qui frappent certains
lieux prisés des noctambules.
Concernant la délinquance, en chute
libre depuis le 17 mars, « il n’y a pas
eu de reprise », a indiqué le préfet de
police. Mais des unités de force mo-
biles ont été mobilisées dans le nord
de la capitale à la demande de la
maire de Paris.
Consensus pour les
pistes cyclables
Concernant la fermeture jusqu’au
10 juillet des quatre centres commer-
ciaux de plus de 40 000 m 2 — le Fo-
rum des Halles, Beaugrenelle et Italie
II — et des deux grands magasins
— le Printemps-Haussmann et les
Galeries Lafayette Haussmann —, le
préfet de police a précisé qu’il pour-
suivait « les discussions avec les ex-
ploitants en relation avec le gouver-
nement » pour une réouverture an-
ticipée. « Les mesures sanitaires en-
visagées sont convaincantes », a-t-il
reconnu. Leurs dossiers doivent être
réexaminés le 2 juin.
Si les autres commerces ont été au-
torisés à rouvrir leurs portes, sept sa-
lons de coiffure installés dans le X
e arrondissement ont été fermés la
semaine dernière sur arrêté préfec-
toral en raison d’une « trop forte
concentration de personnes » et du
non-respect des consignes sanitaires.
Enfin, au chapitre des pistes cy-
clables provisoires, la quasi-totalité
des demandes de la ville ont reçu le
feu vert de la préfecture de police.
« 700 m font l’objet de divergences
mais ce n’est rien au regard des
50 km envisagés », a souligné le pré-
fet. ■
par C.h.
Tous droits réservés Le Parisien 2020
c27e153e6c10e20672c71d877c03a11d96d8e828783a969a2811bd6
Parution : Quotidienne
Diffusion : 184 555 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019
Audience : 1 507 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 5
La guéguerre Macron-Hidalgo continue avec le déconfinement
mardi 19 mai 2020
276 mots - 1 min
POLITIQUE
L'exécutif refuse d'ouvrir les parcs et jardins à Paris, malgré les de-
mandes répétées de la maire de la capitale. « Véran n'est qu'un bon sol-
dat dans cette affaire. La décision vient de plus haut », raconte un élu
parisien.
Le confinement n'a pas adouci les relations Hidalgo-Macron. Depuis une se-
maine, la maire de Paris lance un cri d'alarme au gouvernement pour que ce
dernier ouvre de toute urgence les parcs et jardins de la capitale. Motif : de-
puis le déconfinement, les Parisiens se ruent sur le peu d'espace qu'il leur
reste pour faire courir leurs enfants. Conséquence : des attroupements à haut
risque se sont formés un peu partout dans la ville. Leitmotiv d'Anne Hidalgo
adressé au gouvernement : « S'il y a plus d'espace disponible, il y aura moins de
concentration au même endroit, et donc moins de danger. » Or, malgré ses sup-
pliques répétées, le pouvoir reste inflexible et maintient la fermeture. Olivier
Véran, ministre de la Santé, a été envoyé au front pour défendre ce veto du
gouvernement. Pas question de faire plaisir à la socialiste qui n'a pas succom-
bé aux sirènes de la macronie. Antipathie En coulisse, certains ministres
s'étonnent de l'obstination des pouvoirs publics, comme le raconte un élu pa-
risien, au coeur du dossier : « En fait, nous savons que des gens comme Chris-
tophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, Jean Castex, le Monsieur Déconfine-
ment du gouvernement, ou même le préfet de Paris, Didier Lallement, ne sont pas
insensibles à la position de la maire, qui est du simple bon sens. Et Véran n'est
qu'un bon soldat dans cette affaire. La décision vient de plus haut. » De l'Elysée ?
Le président, en privé, ne cache pas l'antipathie qu'il éprouve à l'égard de l'in-
docile et dangereuse élue parisienne. Pourquoi l'exaucer, à quelques semaines
d'un éventuel deuxième tour des élections municipales, fin juin ? « Ce n'est
pas Anne Hidalgo que Macron punit, résume un élu, ce sont les Parisiens. » Jus-
qu'à quand ?
Tous droits réservés Nouvel Obs.com 2020
907145cb61100306e25d1857ec02a15494a8652e684e9c61e0a736d
Parution : Continue
Diffusion : 57 823 466 visites (France) - © OJD Internet mars2020
↑ 6
RÉGION
↑ 7
La méfiance domine entre Macron et les présidents de régionDéconfinement, mémoire, économie : les sujets de tension sont nombreux.
N° 23562mardi 19 mai 2020
Page 4
1154 mots - 5 min
POLITIQUE
EXÉCUTIF Le choix de lancer l'«
année de Gaulle », dimanche dernier,
par une commémoration à Mont-cor-
net, dans l'Aisne, a pu surprendre.
C'est un épisode méconnu de notre
histoire, une bataille de chars en mai
1940 qui a tout d'une défaite mili-
taire. Mais voilà : Emmanuel Ma-
cron tenait à cet hommage pour glo-
rifier l'« esprit de résistance » de
Charles de Gaulle et pour mettre, au
passage, une pierre dans le jardin de
l'opposition, à commencer par celui
de Xavier Bertrand, le président des
Hauts-de-France et l'un des candi-
dats potentiels pour 2022.
Un proche d'Emmanuel Macron ne
s'en cache pas : « Xavier Bertrand a
tenté de prendre le leadership sur l'an-
née de Gaulle en essayant de se rap-
procher de la Fondation Charles de
Gaulle et du président de la région
Grand Est, Jean Rottner, où se trouve
Colombey-les-deux-Églises. Emmanuel
Macron n'a pas laissé faire. Il a repris
la main. » Entre les deux personnali-
tés, réunies sur l'ancien champ de ba-
taille, la tension était visible. Xavier
Bertrand n'a pas voulu se départir de
son masque, malgré les consignes de
l'Élysée. Le matin, l'élu avait publié
dans le JDD une tribune acerbe sur
ceux qui instrumentalisent l'héritage
gaulliste, clamant qu'« un chef ne doit
pas parler en permanence, à tort et à
travers ». Un fidèle du chef de l'État
ironise : « C'est de la provocation. Ap-
pelons cela “le Masque et la Plume”. »
Cette tension n'est que la partie
émergée des relations compliquées
entre Emmanuel Macron et les prési-
dents de région, sur fond de rivalité
politique - cela fait longtemps que
ces grands élus n'ont pas été reçus
à l'Élysée. « Pour le déconfinement, le
président a refusé de passer par les ré-
gions, ce que demandait Matignon,
note un vieux routier de la politique.
Alors que celles-ci disposent de la
bonne échelle : pour les agences régio-
nales de santé (ARS), la gestion des
transports, des lycées et la relance éco-
nomique. À la place, le chef de l'État
a privilégié les départements. C'est un
choix politique, qui s'explique par sa
méfiance envers les présidents de ré-
gion. » Il faut dire que les patrons
d'exécutif locaux, souvent dotés de
moyens plus importants que certains
ministères, se sont révélés omnipré-
sents dans la gestion de crise, mul-
tipliant les achats médiatisés de
masques. Non sans arrière-pensées,
craint l'exécutif. « Bertrand a déjà an-
noncé qu'il serait candidat, souligne
un historique de la présidentielle. Pé-
cresse est dans une position ambiguë,
peut-être avec un destin présidentiel.
Wauquiez est l'ancien patron des Ré-
publicains. Ils appartiennent tous au
premier parti d'opposition. »
Entre Xavier Bertrand, président de larégion des Hauts-de-France, et Emma-nuel Macron, réunis, dimanche, lors des
cérémonies du 80eanniversaire de labataille de Montcornet, la tension étaitvisible. Photo : STEPHANE LEMOUTON/
AFP
Verticalité des décisions
Entre l'exécutif et les régions, les
tensions ont commencé dès le début
du quinquennat. Alors qu'il présidait
les Régions de France, Hervé Morin
avait dénoncé d'entrée de jeu la vi-
sion territoriale d'Emmanuel Ma-
cron, lui reprochant autant sa centra-
lisation du pouvoir que la verticalité
de ses décisions (lire ci-dessous). Ce
sentiment, partagé par d'autres asso-
ciations d'élus, avait conduit à la
création des « Territoires unis » avec
les départements et les maires. Ce
front territorial est soutenu par le
président du Sénat, Gérard Larcher.
Pour l'entourage d'Emmanuel Ma-
cron, cette union n'est qu'un « syn-
dicat des élus locaux LR ». En Île-de-
France, la présidente Valérie Pé-
cresse se démultiplie médiatique-
ment sur la question des transports
et des masques, soulignant l'effica-
cité des collectivités. En Auvergne-
Rhône-Alpes, les ambitions prési-
dentielles de Laurent Wauquiez ne
sont pas mortes avec les euro-
péennes. Comme l'illustre son com-
bat local dans la crise sanitaire, l'ex-
président des Républicains mise sur
ce mandat de proximité pour rebon-
dir. D'autant qu'une rumeur fait état
d'une candidature aux régionales de
l'actuel ministre de la Santé, Olivier
Véran, en région Auvergne-Rhône-
Alpes - une hypothèse prise au sé-
rieux dans l'entourage d'Emmanuel
Macron. « On verra au moment des ré-
gionales où en sera le regard des Fran-
çais sur la gestion du Covid. Il est
évident que si En marche ! ne remporte
↑ 8
aucune région ou département à un an
de la présidentielle, ce sera un élément
d'affaiblissement pour Macron », lâche
un proche de Wauquiez ¦ ■
par Arthur Berdah @arthurberdah,
Marcelo Wesfreid @mwesfreid et
Emmanuel Galiero Egaliero@lefiga-
ro.fr
Tous droits réservés 2020 Le Figaro
a97765346a50980f02521ed7900af1b69998212af8ca986520c5b59
Parution : Quotidienne
Diffusion : 325 938 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019
Audience : 1 943 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 9
TRANSPORTS - MOBILITÉ
↑ 10
TRANSPORTS
Passe Navigo : le site de remboursement ouvre demain
Les 3 millions d’abonnés mensuels et annuels qui le désirent pourront adresser leurdemande pour avril et début mai sur le site mondedommagementnavigo.fr.
mardi 19 mai 2020Édition(s) : Oise, Seine-et-Marne, Essonne, Yvelines, Val de Marne…
Page 44
571 mots - 2 min
TRANSPORTS—TRANSPORTS
P ar Sébastian Compagnon
C’est confirmé. Le site dédié au rem-
boursement des abonnements Navi-
go d’avril et du début mai pour les
usagers des transports en commun
franciliens sera bien mis en ligne de-
main, le 20 mai. La présidente d’Ile-
de-France Mobilités (IDFM), Valérie
Pécresse, l’a redit hier matin.
Les quelque 3 millions d’abonnés an-
nuels et mensuels à Navigo pourront
adresser leur demande à partir de de-
main à l’adresse mondedommage-
mentnavigo.fr.
L’adresse de la plate-forme Internet
est la même que celle qui avait déjà
servi pour le remboursement des
abonnements de décembre après la
grève contre la réforme des retraites.
La demande se fait exclusivement sur
le site. Les guichets de vente SNCF
ou RATP ne réalisent pas ce type de
remboursement. « Les centres de re-
lations clients Transilien SNCF et
RATP ne traiteront pas non plus vos
demandes », précise IDFM. Une seule
requête est autorisée par numéro de
passe Navigo (10 chiffres et une
lettre)
Accessible pendant
plusieurs semaines
Valérie Pécresse avait annoncé ce
remboursement pour aider ceux qui
devaient se déplacer pendant le
confinement et dédommager ceux
qui ont opté pour une formule an-
nuelle et devaient rester confinés
chez eux. Sont concernés par les
remboursements les passes Navigo
mensuels et annuels, Navigo senior
et cartes Imagine R. Le montant re-
versé correspond à un mois de forfait
pour avril (75,20 € pour un plein tarif
toutes zones) plus 25 € pour les dix
premiers jours de mai. Soit 100 € en
tout. Le dédommagement est de 50 €
pour la carte Imagine R et le Navigo
senior.
Coût total de l’opération pour l’au-
torité régionale en charge des trans-
ports : 130 millions d’euros. Le détail
des niveaux de remboursement en
fonction du type d’abonnement est
consultable sur le site d’Ile-de-
France Mobilités.
Ne sont pas concernés par cette me-
sure : les tickets et billets seuls, les
forfaits courts (Mobilis, Navigo Jour,
Forfait Jeunes Week-End, Paris Vi-
site), les Navigo Liberté +, les Navigo
semaine, les Navigo réduction 50 %
semaine et les forfaits Navigo Soli-
darité 75 % semaine. Les titres Amé-
thyste sont gérés par les conseils dé-
partementaux et « n’entrent pas dans
le périmètre des titres dédomma-
gés ».
La mise en ligne du portail, pilotée
par la SNCF, devait avoir lieu « avant
la fin du confinement ». Mais « le
confinement limite les ressources
techniques pour la mettre en place »,
ce qui explique ce délai un peu plus
long que prévu. Le site sera ouvert
« pendant plusieurs semaines ». Afin
d’éviter la surcharge demain, il est
conseillé d’attendre quelques jours
avant de se connecter.
Plus qu’un jour pour
suspendre l’abonnement
de juin
Enfin, pour les abonnés annuels ne
souhaitant pas utiliser leur forfait en
juin, la procédure de suspension est
rétablie, affirme-t-on chez Ile-de-
France Mobilités. Il faut pour cela
faire la démarche en ligne sur le site
de Navigo, puis se rendre dans un
guichet ou une boutique pour désac-
tiver le badge. Cette procédure avait
été interrompue pendant le confine-
ment pour éviter l’afflux de voya-
geurs dans les gares et les stations.
Pourtant, plusieurs lecteurs du « Pa-
risien » nous ont rapporté qu’ils
n’avaient pu faire désactiver leur
passe Navigo en station la semaine
dernière. C’est le cas de Gérard et de
son épouse, âgés respectivement de
67 et 64 ans à qui on a répondu le
15 mai à l’agence de la gare de Sucy-
Bonneuil qu’il n’était pas possible de
suspendre, pour l’instant, leur Passe
senior et tout autre abonnement Na-
vigo.
Si cette démarche est désormais pos-
sible, mieux vaut vous dépêcher.
Vous n’avez plus que jusqu’au
20 mai, c’est-à-dire demain, pour le
faire. ■
↑ 11
Tous droits réservés Le Parisien 2020
6370e5506ab0a401220611f7450cb1ea9db8002f687d95bd552c196
Parution : Quotidienne
Diffusion : 184 555 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019
Audience : 1 507 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 12
En selle pour 28 km de pistes cyclables temporaires !
Des « coronapistes » réservées aux vélos vont être créées sur des grands axes à partir decette semaine. Des exemples à suivre pour le reste du Val-d’Oise.
mardi 19 mai 2020Édition(s) : Val d'Oise
Page 33
539 mots - 2 min
UNE DEP—VAL-D'OISE
A rgenteuil - cergy-pontoise
Par Christophe Lefèvre, Marie Persi-
dat et Thibault Chaffotte
Il permet d’éviter les transports en
commun tout en limitant l’usage de
la voiture. Le vélo pourrait bien s’im-
poser en cette période de déconfine-
ment. De nombreuses collectivités
territoriales ont décidé d’innover en
créant des pistes cyclables provi-
soires. Ce sera bientôt le cas de la
communauté d’agglomération de
Cergy-Pontoise (CACP) qui, depuis
hier, réalise des aménagements cy-
clables légers.
A terme, 24 km de voiries vont être
transformées en « coronapistes »,
comme on les appelle. Parmi elles,
différents axes importants, comme
les boulevards de l’Oise et de l’Hau-
til, dans leur partie située dans le
Grand-Centre de Cergy, le boulevard
du Port, l’avenue François-Mitter-
rand, mais aussi l’avenue des Belle-
vues ou le boulevard du Moulin-à-
Vent.
Une liaison de 6 km
entre les trois gares à
Cergy
Le plus symbolique de ces aménage-
ments va permettre de créer « la ligne
cyclable des trois gares ». Longue de
6 km, avec un dénivelé moyen de
2,5 %, cette nouvelle piste sécurisée
reliera la gare RER de Cergy-le-Haut
à celle de Cergy-Préfecture, en pas-
sant par la gare de Cergy-Saint-
Christophe. Elle devrait être mise en
service à partir du 5 juin.
Les travaux consistent notamment à
réserver une voie aux cyclistes sur les
2 x 2 voies, ou à élargir les bandes cy-
clables existantes lorsqu’elles ne
sont pas sécurisées. Le coût des pre-
miers aménagements, concernant
14 km de voiries, est estimé à
250 000 €.
Ces initiatives devraient faire des
heureux, dans une agglomération où
le trajet « domicile-travail » repré-
sente moins de 5 km pour près de
25 % des salariés travaillant sur le
territoire.
« Il faut que les cyclistes
se sentent en sécurité »
D’autres axes pourraient voir le jour.
Dans un courrier envoyé à la fin du
mois d’avril aux élus, l’association
Allez-y à vélo, qui lutte depuis des
années pour le développement du vé-
lo dans l’agglomération, recensait
une quinzaine de sites pouvant être
aménagés. Parmi eux, citons notam-
ment le pont traversant l’Oise entre
Pontoise et Saint-Ouen-l’Aumône.
« C’est le bon moment, martelait Syl-
vie Foliguet, membre de l’associa-
tion. Il faut que les cyclistes se
sentent en sécurité. »
La ville d’Argenteuil va également
mettre en place 4 km de voies dès
cette semaine. L’une d’elles sera tra-
cée le long d’un axe Nord-Sud, en
partant du pont d’Argenteuil et em-
pruntant l’avenue Gabriel-Péri. « Au-
jourd’hui, c’est une 2 x 2 voies. On va
récupérer une voie dans chaque sens
pour y mettre les vélos, probable-
ment sur la partie centrale », ex-
plique Jean-François Ploteau,
conseiller municipal délégué au dé-
veloppement durable.
A Argenteuil, le
boulevard Héloïse à
l’étude
Des pistes cyclables provisoires sont
aussi prévues boulevard du Général-
Leclerc et route de Cormeilles. Un
axe Est-Ouest doit aussi être aména-
gé. « On va transformer les rues Paul-
Vaillant-Couturier et Henri-Barbusse
en zone de rencontre avec double
sens cycliste », explique-t-il.
Les voitures pourront emprunter
cette voie unique, mais leur vitesse
sera limitée à 20 km/h. La mairie a
commandé plus de 1 000 plots pour
compléter le marquage au sol.
Une deuxième phase est d’ores et dé-
jà prévue pour ajouter 9 km de voies
supplémentaires dans les prochaines
semaines. Elles pourraient être ins-
tallées sur le boulevard Héloïse et la
D 311, mais cela n’est pas encore ar-
rêté. « On espère que les gens vont
s’y habituer », reprend Jean-François
Ploteau. Car certains axes pourraient
être pérennisés.n ■
↑ 13
CACP
Tous droits réservés Le Parisien 2020
e371350865e03a0b32041657ee0c118194f8782a28e699a2a54b003
Parution : Quotidienne
Diffusion : 184 555 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019
Audience : 1 507 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 14
EMPLOI - INSERTION
↑ 15
Le droit de travailler pour les sans-papiers
En période de pandémie comme hors pandémie, leur travail est essentiel audéveloppement du pays. Pour leur rendre justice, l’administration doit les autoriserà travailler.
N° 12113mardi 19 mai 2020
Édition(s) : PrincipalePage 16
912 mots - 4 min
IDÉES
Par L’École des Actes, ses
participant·e·s, ses salarié·e·s, ses
volontaires et ses ami·e·s.
Premiers signataires : Abdenna-
cer Adjiri, Richard Ageorges,
Vincent Andrieux, Harouna Anne,
Ibrahim Anne, Ifra Anne, Sam-
ba Anne, Pierrette Azaïs-Blanc,
Alain Badiou, Marie-Anne Ballan-
ger, Annie Barbera, André Balso,
Françoise Balso-Rogel, Judith Bal-
so, Yelli Bamba, Sujan Barua,
Frode Bjornstad, Cécile Blanc,
Serge Blanc, Allan Bougny, Ma-
rion Bottolier, Elisabeth Boyer,
Arthur de Buren, Sakhoba Cama-
ra, Seydi Camara, Suleimane Ca-
mara, Brice Catrevaux,
Maxime Chazalet, Alain Chauvet,
Fossou Coulibaly, Makan Couliba-
ly, Mohamed Coulibaly, Ha-
dié Diawara, Soulé Dioumassy, Ca-
mille Duquesne, Dominique Du-
mont-Fischer, Mamadou Fofana,
Nina Fournier, Julie Galliano, Di-
mitri Garzino, Julie Haag, Emi-
lie Heriteau, Olivier Horeau, Pao-
la Juttet, Maria Kakogianni, Ba-
ba Kanté, Mamadou Kebe, Sam-
ba Kebe, Md Yahya Khan, Ibra-
him Konaté, Mohamed Larbi, An-
nick Lavaud, Denis Lévy, Marie-
José Locarini.
Tribune. Dans la période exception-
nelle de confinement que nous ve-
nons de traverser s’est trouvée rap-
pelée avec force la présence parmi
nous de très nombreux ouvrières et
ouvriers «illégalisés» par leur situa-
tion administrative, alors même que
leur travail nous soutient et nous
nourrit, en période de pandémie
comme hors pandémie.
A certains, il est apparu opportun de
demander à leur endroit, dans la si-
tuation actuelle, un assouplissement
de la réglementation existante. Ce-
pendant, même assouplie, cette ré-
glementation permettrait seulement
quelques régularisations de per-
sonnes ayant réussi à trouver un em-
ploi dont elles pourront donner la
preuve (1). Le paradoxe de ce dispo-
sitif est le suivant : les personnes qui
arrivent en France et y demandent
l’asile - faute d’autre procédure exis-
tant pour se faire connaître et décla-
rer leur présence et leurs projets - ne
sont pas autorisées à travailler. Dans
le cadre du Ceseda [code de l’entrée
et du séjour des étrangers et du droit
d’asile, ndlr], aucun dispositif législa-
tif ne reconnaît le travail comme base
légitime du séjour. Toutefois, la cir-
culaire de 2012 entérine la présence
en France de gens qui y travaillent
depuis cinq ans au moins. Donc
l’existence du travail informel sans
papiers est bien prise en compte
comme une réalité, sans que ce tra-
vail ouvre pour autant à de véritables
droits. C’est pourquoi restent voués
aux conditions injustes, dangereuses
et précaires du travail non déclaré
toutes celles et ceux qui, une fois dé-
boutés de la procédure d’asile, se re-
trouvent sans ressources ni loge-
ment, et n’ont pas d’autre possibilité
pour vivre que d’accepter de tra-
vailler ainsi. Nous voudrions donc
verser à la discussion publique une
proposition qui nous semble seule
apte à traiter le réel des situations
qui existent dans notre pays : la pro-
position que puisse être délivrée
à ces personnes, dès la prise en
compte de leur présence en France,
une autorisation de travailler qui leur
permette de chercher du travail libre-
ment, sans être contraints d’entrer
dans les circuits du travail au noir.
Leurs propres paroles clarifient pour-
quoi il devrait en être ainsi avec une
force qui révolutionne toutes les
idées reçues : «Le travail, ce n’est pas
négociable», ont-ils dit dès les pre-
mières assemblées de l’Ecole des
actes en mars 2017. «On peut rester
longtemps sans les papiers, mais on ne
peut pas rester longtemps sans tra-
vailler. Il faut donc séparer le travail et
les papiers.»
«On ne vient pas pour rien quand on a
pris le bateau. On vient parce qu’on a
des raisons d’être là. La première rai-
son, c’est le travail. On ne demande
pas l’aide. Personne ne veut vivre avec
l’aide. Car le droit au travail est fon-
damental pour espérer vivre en toute
dignité et dans des conditions conve-
nables. Le travail fournit aux hommes
la nourriture, les vêtements, le loge-
ment et les soins. Le travail, c’est la clé
de tout dans le monde actuel.»
«Le travail, ce n’est pas pour nous
seulement. On vit ici. On veut le déve-
loppement de ce pays ici. On cherche le
↑ 16
travail parce que, ce qu’on nous paie,
ça peut développer le pays. Dans un
pays où tu vis, tu souhaites le dévelop-
pement de ce pays. Toute une jeunesse
sans travail, ça ne peut pas marcher.
Notre travail sera un avantage pour ce
pays.» Il faut entendre : 1) que leur
désir le plus fort est de pouvoir vivre
de leur travail, et non pas de l’aide
(qui place chacun dans une situation
de dépendance humiliante) ; 2) que
cette jeunesse est venue chercher ici,
non pas des papiers, ni la nationalité,
mais la possibilité d’exercer libre-
ment ses capacités, lesquelles sont
très diverses et nombreuses, et repré-
sentent une grande et étonnante res-
source pour la vie collective et le dé-
veloppement de ce pays. Prendre en
considération et respecter cette vi-
sion, émanant des gens eux-mêmes
qui vivent cette situation, renouvelle
notre propre vision à la fois du travail
et de l’aide.
Nous proposons donc de partir de
l’idée forte et franche, exprimée dans
leurs déclarations : le travail prime
sur les papiers. Donner une autori-
sation de travailler préalable à la re-
cherche du travail permettra de re-
penser ensuite l’ensemble du dispo-
sitif des droits. Dans l’immédiat, re-
connaître le travail de celles et ceux
qui ont aidé dans la période d’épidé-
mie et de confinement. Pour le fu-
tur, faire en sorte que toutes celles
et ceux qui travaillent à la construc-
tion de ce pays puissent le faire sans
les douleurs et les risques du travail
non déclaré. Et pour cela que l’ad-
ministration leur délivre cette auto-
risation de travailler, préalablement
à tout autre papier. C’est la seule fa-
çon de rendre justice à celles et ceux
qui vivent et travaillent parmi nous.
Cela nous semble la vraie décision
politique à prendre, la première me-
sure à accorder.
C’est pourquoi l’Ecole des actes a pris
l’initiative de constituer, depuis le
début du confinement, une caisse de
solidarité dont le but est de venir en
aide aux plus démunis et aux plus
seuls de ses participants. Cotiser à
cette caisse est un geste par lequel
chacun peut déclarer sa volonté de
compter comme faisant partie de ce
pays les personnes qui y vivent et y
travaillent dans les conditions les
plus difficiles faute d’autorisation de
travailler.
Pour participer à la caisse de soli-
darité : https://www.helloasso.com/
associations/l-ecole-des-actes/col-
lectes/caisse-de-solidarite-ecole-
des-actes. ■
Tous droits réservés Libération 2020
7071152066408205923b1517c80771689a28c82928659b1da61bacf
Parution : Quotidienne
Diffusion : 71 466 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019
Audience : 1 132 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 17
La formation des demandeurs d'emploi tourne au ralenti depuis lami-marsLes deux tiers des cursus proposés par Pôle emploi ou les organismes spécialisés ont été impactés etstoppés pendant le confinement.
ENCADRÉS DE L'ARTICLE
N° 23562mardi 19 mai 2020
Page 21
630 mots - 3 min
SOCIAL Avec la crise, la formation
des demandeurs d'emploi a subi un
coup de frein. Depuis le 23 mars, les
agences Pôle emploi tout comme les
organismes de formation étaient fer-
més et ne pouvaient plus assurer
leurs activités. Résultat, plus d'un
tiers des formations comportant une
part de présentiel ont été suspendues
pendant les deux mois de confine-
ment, relève le service études du mi-
nistère du Travail. Un deuxième tiers
a vu ses cursus partiellement mainte-
nus et le troisième a pu se dérouler
normalement.
« Très tôt, nous nous sommes rappro-
chés des organismes pour les aider à
transposer les formations en distanciel
et à garder une relation pédagogique
avec les stagiaires », se félicite Audrey
Perocheau, directrice du développe-
ment des compétences chez Pôle em-
ploi. Pendant cette période, l'agence
pour l'emploi s'est engagée à soute-
nir financièrement les organismes de
formation mais aussi les stagiaires. «
Pour ne pas rajouter de l'angoisse aux
demandeurs d'em-ploi, nous avons pris
à notre charge la poursuite de la rému-
nération des personnes même quand la
formation était suspendue. Cette dis-
position exceptionnelle, qui n'implique
aucune démarche particulière, dure
jusqu'au 31 mai », détaille Audrey
Perocheau.
Dans le détail, ce sont les formations
préalables à l'embauche (organisées
par Pôle emploi et un employeur) qui
ont été les plus touchées, avec un
taux de suspension de 60 %. Et pour
cause, nombre d'entreprises étaient
fermées et n'ont donc pas pu, comme
à l'accoutumée, accueillir de sta-
giaires.
Le PIC mal orienté
Par ailleurs, les formations les plus
courtes, de moins de deux mois et vi-
sant les moins diplômés, ont, elles
aussi, été très impactées. Au total,
quatre formations suspendues sur
dix concernaient un public ciblé par
le plan d'investissement dans les
compétences (PIC), priorité du gou-
vernement qui a prévu d'investir 15
milliards d'euros sur le quinquennat
pour les chômeurs et les salariés peu
qualifiés. Une façon de les mettre sur
les rails de l'emploi en leur permet-
tant d'ac-quérir des compétences et
de répondre aux besoins des métiers
en tension. Mais avec cette crise to-
talement inattendue, le pari s'avère
plus compliqué qu'il ne l'était déjà.
D'autant plus que les résultats de
cette stratégie peinent à être visibles
jusqu'à présent.
Au-delà des formations Pôle emploi,
les demandeurs d'emploi ont pu
continuer à utiliser leur compte per-
sonnel de formation (CPF). Après une
baisse importante des demandes lors
des trois premières semaines de
confinement, le ministère du Travail
constate depuis entre 6 500 et 7 000
inscriptions hebdomadaires à des
formations, que ce soit de deman-
deurs d'emploi ou non.
Un chiffre encourageant mais assez
loin des 12 000 entrées enregistrées
chaque semaine avant la crise. Seul
point positif pour l'avenir : 70 % des
demandes concernent désormais une
formation à distance, contre 20 % au-
paravant. « Ce changement est logique
mais l'offre de formation en ligne s'est
nettement accrue. On comptait 112
000 formations en distanciel avant
mars. Elles sont désormais 240 000 »,
souligne le ministère du Travail. ¦ ■
par William Plummer
15 milliards d'euros Le plan d'investissement dans les compétences (PIC) qui doit permettre de former en 5 ans 1
million de chômeurs et 1 million de salariés peu qualifiés“
Tous droits réservés 2020 Le Figaro
2d7f35e96d500e0c42541bb7e406c1039bb8fc2d38d39037e262213
Parution : Quotidienne
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Audience : 1 943 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 18
SANTÉ
↑ 19
« On se sent livrées à nous-mêmes »
Les infirmières scolaires sont en première ligne en cas de contamination àl’école. Elles dénoncent un manque de protections alors qu’elles sont plus d’unmillier à exercer dans les établissements franciliens.
mardi 19 mai 2020Édition(s) : Oise, Seine-et-Marne, Essonne, Yvelines, Val de Marne…
Page 34
727 mots - 3 min
L'ACTU—ENQUETE
S anté
Par Maïram Guissé
Elle soigne les maux des élèves. De-
puis vingt-quatre ans, dont dix-neuf
dans le secteur de Saint-Michel-sur-
Orge en Essonne, Patricia Braive, 58
ans, est infirmière scolaire. En Ile-
de-France, elles sont « environ 1 379
équivalents temps plein répartis dans
les trois académies [600 Versailles,
529 Créteil, 250 Paris] », selon le syn-
dicat majoritaire Snics-FSU, « 1 593,
dont 10 % de contractuels », selon
l’Education nationale.
Avec la réouverture des écoles, ces
femmes sont en première ligne, di-
rectement impliquées, avec les
équipes pédagogiques, dans la mise
en place du protocole sanitaire. En
cas de suspicion de Covid-19, c’est
à l’infirmière scolaire d’agir, d’isoler
l’élève dans un espace prévu créé en
amont.
Depuis plusieurs jours, Patricia
Braive partage donc son temps entre
les 14 écoles maternelles et primaires
dont elle a la charge et le collège
Jean-Moulin de 780 élèves, « soit au
total près de 3 000 écoliers ». « Mais
nous n’avons pas forcément de maté-
riel pour bien assurer nos fonctions,
insiste cette militante du syndicat
Snics-FSU. Nous n’avons pas de
masques FFP2, or si je dois pratiquer
des soins sur des élèves comme
prendre la tension, je ne peux pas
respecter la mesure de distancia-
tion… » Auront-elles des masques
FFP2, comme le demande Carole
Pourvendier et Annie Routier, res-
pectivement secrétaire nationale des
syndicats Snuics-Fsu et Snes-Unsa ?
« Les infirmiers doivent porter un
masque dit grand public en présence
des élèves, rétorque l’Education na-
tionale. Si l’infirmier dispose de
masques chirurgicaux, ces derniers
peuvent être utilisés de manière pré-
férentielle. » La consigne est claire
mais ne satisfait pas. « On se sent en
danger, réagit Carole Pourvendier. Si
un élève éternue, on ne sera pas pro-
tégé. C’est aberrant. »
Cette semaine, c’est donc avec un
masque chirurgical sur le visage que
Patricia Braive va à la rencontre des
élèves revenus en classe pour « leur
expliquer le pourquoi des gestes bar-
rières, l’importance de les appli-
quer… Nous intervenons aussi en
soutien aux enseignants. Certains
enfants auront besoin d’extérioriser
sur cette période anxiogène, prédit-
elle. Sur mon secteur, j’ai de nom-
breux jeunes socialement en difficul-
té. »
Pendant le confinement, son travail
ne s’est d’ailleurs pas du tout arrêté.
« Nous avons continué d’assurer une
écoute, des conseils auprès des en-
seignants, des élèves, de leurs fa-
milles pour éviter, par exemple, le
décrochage scolaire, pour parler
orientation avec les collégiens… ».
Lors de cette reprise, Patricia Braive
se demande « quand les thermo-
mètres infrarouges commandés mais
pas encore arrivés seront dispo-
nibles ». « On se sent livrées à nous-
mêmes » regrette-t-elle. Un senti-
ment partagé par Bénédicte Bocquet,
infirmière en poste à Gournay
(Seine-Saint-Denis), militante du
Snics, en charge « d’un collège et
quatre écoles maternelles et élémen-
taires», où tout est prêt pour ac-
cueillir les élèves. Et pour elle ?
« Nous sommes censées avoir des
blouses, des gants, du gel hydroal-
coolique, des masques pédiatriques
pour les enfants en cas de suspicion
Covid, mais à ce jour [jeudi], nous
n’avons rien de tout ça. » C’est
l’autre inquiétude des syndicats. « À
ce jour [vendredi], on est 80 à 90 %,
selon une enquête interne, à ne pas
avoir été dotées du matériel de pro-
tection dont fait état le protocole sa-
nitaire », renchérit Annie Routier.
Au-delà du matériel, cette crise sa-
nitaire fait ressortir pour ces infir-
mières scolaires, la nécessité de créa-
tion de postes, revendication de
longue date. « Ça fait des années que
nous le demandons. On a des établis-
sements qui ouvrent et pas plus d’in-
firmières. En Ile-de-France, elles se
partagent plusieurs collèges et ly-
cées… or c’est important d’être a
temps plein sur un site, notamment
dans le second degré », insiste Carole
Pourvendier.
Pour cette réouverture des écoles, « il
a été demandé aux infirmières des ly-
↑ 20
cées [encore fermés pour le moment]
de renforcer, sur la base du volonta-
riat, les collègues du premier degré,
ce que nous refusons, répète Annie
Routier. Il faut ouvrir des postes, les
secteurs géographiques à couvrir par
infirmière sont beaucoup trop éten-
dus. Tous les postes ne sont
d’ailleurs pas pourvus, des contrac-
tuels sont appelés pour combler les
trous mais ils sont très mal payés
[entre 1 380 et 1 800 € brut, contre
2 200 € brut en moyenne pour une
titulaire]. »
Le ministère de l’Education nationale
insiste : « depuis 2009, 130 postes
ont été créés en Ile-de-France ».
Concernant « l’attractivité de la
fonction, des mesures ont été prises
en faveur de la carrière, ce qui a eu
pour effet d’améliorer le taux de ren-
dement des concours », conclut l’ins-
titution. ■Saint-Michel-sur-Orge (Essonne), vendre-
di. « Nous n’avons pas de masquesFFP2 », déplore Patricia Braive, infirmière
scolaire.
Tous droits réservés Le Parisien 2020
787085a66a30370902251a079f00415d95e81222b8e99e7d7e980d8
Parution : Quotidienne
Diffusion : 184 555 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019
Audience : 1 507 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 21
« Il faut des mesures immédiates pour que la digue ne cède pas »Pour Frédéric Valletoux, président de la Fédération des hôpitaux de France, l'épidémie est uneoccasion historique pour lancer un « New Deal » du système de santé.
N° 23562mardi 19 mai 2020
Page 8
1099 mots - 4 min
L'ÉVÉNEMENT
Frédéric Valletoux dirige la
Fédération des hôpitaux de France
(FHF), qui représente plus de 1 000
hôpitaux publics et 3 800 établisse-
ments médico-sociaux.
LE FIGARO. - Olivier Véran a an-
noncé un « Ségur de la santé ». Par
où commencer ?
Frédéric VALLETOUX. - Le temps
de l'urgence n'est pas terminé pour
l'hôpital : le plan massif promis par
le président est indispensable, mais
la FHF réclame des mesures immé-
diates pour que la digue ne cède pas.
Commençons par mieux rémunérer
les personnels de santé, notamment
les professions où nous avons le plus
de difficultés à recruter, comme les
infirmières et les aides-soignantes. Il
faut simplifier les grilles statutaires,
fusionner les premiers échelons pour
permettre d'avoir de vrais gains sur
la feuille de salaires. C'est l'occasion
de reconnaître qu'il y a des spécifi-
cités dans la fonction publique hos-
pitalière par rapport aux fonction-
naires de l'État ou des collectivités
locales. Pour les médecins, il faut
aussi mieux rémunérer les gardes, en
particulier des internes et mieux va-
loriser les fins de carrière. Dix à
quinze ans avant la retraite, les mé-
decins voient souvent leur carrière
stagner à l'hôpital et partent vers le
privé, privant les établissements qui
les ont formés de leur expérience.
Faut-il revenir sur les 35 heures ?
Il faut plus de souplesse, sortir d'une
vision uniforme. L'organisation d'un
CHU ne peut pas être la même que
celle d'un groupe hospitalier de taille
moyenne. Reconnaissons-le ! Il peut
y avoir des principes nationaux, et
des accords locaux qui aménagent la
durée légale du temps de travail,
dans le respect du dialogue social. On
a aussi devant nous un très gros
chantier de débureau-cratisation du
système de santé, qui a sauté aux
yeux lors de cette crise. Il faut s'y at-
teler d'urgence, car la santé est la
seule politique publique qui a échap-
pé depuis quinze ans aux chocs de
simplification.
Comment débureaucratiser ?
La gouvernance des politiques de
santé est devenue abracadabran-
tesque avec un ministère, qui reste
une administration lourde, à Paris,
alors même qu'on a vu émerger des
agences régionales de santé. Ces ARS
sont à leur tour devenues des admi-
nistrations pesantes et complexes
qui constituent avec d'autres agences
un véritable mille-feuille adminis-
tratif. Il est temps de faire confiance
aux acteurs de terrain.
Vous aviez applaudi le plan Ma
santé 2022. Qu'est-ce qui n'a pas
fonctionné ?
Les objectifs de Ma santé 2022
étaient bons, le président de la Ré-
publique avait identifié les vrais pro-
blèmes. Mais l'administration n'a pas
su mettre en œuvre cette réforme et
les ambitions de départ ont été aban-
données. Par exemple, comment ré-
gler la question du financement sans
s'engager pour de bon dans la lutte
contre les actes inutiles qui repré-
sentent près de 30 % des 220 mil-
liards consacrés à la santé ? Pour que
cet-te nouvelle réforme ne soit pas
un nouveau rendez-vous manqué, la
FHF proposera dans les toutes pro-
chaines semaines un véritable « New
Deal » pour l'hôpital.
Avec un seul objectif : conforter
notre modèle universel en réaffir-
mant la place de l'hôpital, véritable
colonne vertébrale de notre système
de santé.
Il ne s'agit donc pas de déverser
des milliards supplémentaires,
mais de mieux s'organiser ?
Donner un avenir à l'hôpital, c'est
d'abord réformer l'ensemble du sys-
tème de santé ! Comment par
exemple régler la crise des urgences
sans poser la question de la perma-
nence des soins avec les li-béraux ?
De nouveaux moyens pour l'hôpital,
parfait. Mais il faut aussi dépenser
mieux. Certes, cela demande du vo-
lontarisme, du courage politique, car
↑ 22
ENCADRÉS DE L'ARTICLE
cela suppo-se de toucher à la rému-
nération de certains professionnels,
voire de reconsidérer certaines
rentes. Mais à partir du moment où
les professionnels de santé ont accès
au financement public via l'Assu-
rance-maladie, il doit y avoir un par-
tage des devoirs et les mêmes règles
pour tous.
Le gouvernement va reprendre 10
milliards de dette des hôpitaux. Ce
n'est pas rien !
Là encore, l'intention est bonne mais
la mise en œuvre n'a pas suivi. La re-
prise d'un tiers de la dette des hôpi-
taux par l'État devait permettre la re-
lance de l'investissement, qui est au
plus bas à 3 milliards d'euros par an
alors qu'il faudrait le double pour ré-
nover le matériel et les locaux,
prendre le virage numérique, etc.
Mais dans la tête de l'administration,
la reprise de dette sert à boucher les
trous de certains hôpitaux en diffi-
culté. Ces résistances dans les étages
intermédiaires de l'administration
trahissent l'ambition politique ini-
tiale. ¦ ■
par Marie-Cécile Renault @Fire-
nault
«Commençons par mieux rémunérer les personnels de santé, notamment les professions où nous avons le plus de
difficultés à recruter, comme les infirmières et les aides-soignantes » FRÉDÉRIC VALLETOUX“
Tous droits réservés 2020 Le Figaro
417905c46260da0432211897930ba1c29a78572bb8c7908eb478b3c
Parution : Quotidienne
Diffusion : 325 938 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019
Audience : 1 943 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 23
« L'administration devrait être au service des soins et non des comptes »Le Pr Bernard Granger, chef de service à l'AP-HP, appelle à une correction profonde du mode de fi-nancement de l'hôpital, qui a largement montré sa réactivité face à la crise.
N° 23562mardi 19 mai 2020
Page 8
1092 mots - 4 min
L'ÉVÉNEMENT
PSYCHIATRE à l'hôpital Cochin et
membre du conseil de surveillance de
l'Assistance publique – Hôpitaux de
Paris (AP-HP), le Pr Bernard Granger
est le cosignataire d'une tribune pu-
bliée début mai dans Le Figaro, qui
plaidait pour « libérer l'hôpital du
fléau bureaucratique ».
LE FIGARO. - Olivier Véran a an-
noncé un plan de réforme de l'hô-
pital. Qu'en pensez-vous ? Pr Ber-
nard GRANGER. - Nous at-tendons
depuis dix ans une réforme profonde
de l'hôpital. La loi votée à l'initiative
d'Agnès Buzyn n'était qu'un coup de
pinceau, et surtout elle n'a pas été
mise en œuvre. Le ministre de la San-
té reconnaît lui-même que le diag-
nostic est connu. Il faut plusieurs di-
zaines de milliers de morts pour
qu'une réaction sérieuse ait enfin
lieu. C'est triste, mais j'espère qu'elle
sera à la hauteur.
Quels enseignements retenez-
vous de la crise liée au Covid-19 ?
Elle a été révélatrice des difficultés
que connaissait l'hôpital, et des
pistes à suivre pour les surmonter.
Je crois que c'est le sentiment géné-
ral. Nous avons tous vu la capacité
d'initiative, la réactivité, l'inventivité
et le dévouement déployés pour faire
face à l'afflux de malades du Co-
vid-19. Les leçons sont très claires.
Face à un événement inattendu, et
la vie en est pleine, il faut être pré-
voyant et avoir des stocks. L'hôpital
ne peut pas fonctionner à flux tendu.
Autre constat : l'organisation bu-
reaucratique a volé en éclats. C'est
sur le terrain, dans les services, que
les solutions au manque de lits ont
été imaginées et mises en place. Dans
la tempête, les pôles, les départe-
ments, les regroupements d'hôpitaux
ne servent pas à grand-chose… En-
fin, il est temps de reconnaître à sa
juste valeur le service que rend l'hô-
pital, et de sortir de la logique comp-
table.
Que voulez-vous dire ?
La tarification à l'activité et la loi dite
HPST de 2009 ont été très néfastes
pour l'hôpital. C'est à ce moment
qu'une logique d'entreprise s'est im-
posée, au détriment des impératifs
médicaux. Or cette approche a des ef-
fets pervers. Elle oriente les soins en
fonction de ce qu'ils peuvent rappor-
ter à l'hôpital. Et ce, même si in fine
ils sont inflationnistes. C'est absurde.
D'autant plus que la course aux actes
rentables est vaine, puisqu'elle s'ins-
crit dans une enveloppe financière
globale contrainte. Tout cela dé-
bouche sur une dégradation des
soins, et génère beaucoup de souf-
france éthique chez les profession-
nels de santé.
Que faut-il faire ?
Il n'est pas question de réclamer un «
open bar » pour les dépenses de san-
té. Mais l'hôpital a besoin d'un plan
d'investissement à la hauteur de ses
besoins. En contrepartie, revenons à
un financement pensé avec une vi-
sion d'ensemble et sur le long terme.
Il est indispensable d'investir dans la
recherche clinique et dans la préven-
tion. L'alcool, le tabac et la malbouffe
sont des « serial killers », et les gou-
vernements font trop peu pour les
combattre. La lutte contre les actes
inutiles, qui sont favorisés par le
paiement à l'acte, serait aussi une
source d'économies. Enfin, la bu-
reaucratie coûte cher et n'est pas
toujours utile.
Doit-on la supprimer ?
Il faut évidemment une administra-
tion hospitalière. Qui dit le contraire
? Mais ses effectifs sont aujourd'hui
hypertrophiés. Surtout l'administra-
tion devrait être au service des soins
et non des comptes. Et que cela se
fasse en bonne entente avec le
monde soignant, avec des procédures
allégées, une réglementation plus
simple et des circuits de décision plus
courts ! Un exemple. Un chef de ser-
vice souhaite renouveler le contrat à
durée déterminée d'une psychologue.
Il en fait la demande au chef de pôle.
Celle-ci est adressée aux ressources
humaines qui demandent une éva-
luation, sous forme d'un question-
naire de 10 pages. Finalement un ac-
cord revient par mail, avec cinq per-
sonnes en copie… Le chef de service
a vu la psychologue travailler tous les
↑ 24
ENCADRÉS DE L'ARTICLE
jours, il est satisfait de son travail. Ce
renouvellement aurait dû prendre 5
minutes. C'est aberrant, et cela nous
épuise car c'est comme ça pour tout.
Autrement dit, vous demandez
que l'on rende leur pouvoir de dé-
cision aux chefs de service.
Je plaide pour que les décisions
soient prises aux plus près du terrain.
Cela ne veut pas dire que ce soit
l'anarchie. Mais on ne peut pas, pour
chaque décision, être bridé par des
couches bureaucratiques. Un chef de
service devrait avoir le pouvoir de
constituer son équipe de soins en
concertation avec l'encadrement du
service. Il faut faire confiance aux ac-
teurs de terrain, et leur donner plus
d'autonomie. ¦ ■
par Delphine Chayet @DelChayet
C'est sur le terrain, « dans les services, que les solutions au manque de lits ont été imaginées et mises en place.
Dans la tempête, les pôles, les regroupements d'hôpitaux ne servent pas à grand-chose » PR BERNARD GRANGER“
Tous droits réservés 2020 Le Figaro
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Parution : Quotidienne
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Audience : 1 943 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 25
POLITIQUE
↑ 26
Ces frondeurs qui défient Macron
Le nouveau groupe, qui doit être créé aujourd’hui à l’Assemblée nationale avecdes Marcheurs dissidents, pourrait faire perdre la majorité absolue à LREM.
mardi 19 mai 2020Édition(s) : Paris, Oise, Seine-et-Marne, Essonne, Val d'Oise…
Page 4
620 mots - 2 min
_POLITIQUE—POLITIQUE
P ar Olivier Beaumont
« Il a le calme des chefs qui se re-
trouvent face à une vaguelette. Et
là… ça n’est pas autre chose qu’une
vaguelette », commente un proche
d’Emmanuel Macron pour minimiser
la portée politique du départ d’Au-
rélien Taché de la République en
marche.
Dimanche, le député issu de l’aile
gauche de la macronie, et Marcheur
historique, a claqué la porte du mou-
vement en regrettant dans le « Jour-
nal du dimanche » que « l’ouverture »
ne se soit « faite que vers la droite »
depuis le début du quinquennat. Pis,
il va rejoindre le nouveau groupe au-
tonome Ecologie, démocratie, solida-
rité à l’Assemblée nationale, officiel-
lement lancé ce matin et composé en
grande partie de dissidents d’En
Marche, parmi lesquels Matthieu Or-
phelin. Un véritable bras d’honneur
pour le chef de l’Etat, que l’Elysée n’a
pas souhaité hier commenter de ma-
nière officielle.
« C’était écrit… »
Pour le président, qui appelle dans
tous ses récents discours à « l’union »
et à « l’unité nationale », la nouvelle
intervient au pire moment. « Ça le re-
plonge dans les petites tambouilles
partisanes alors que le pays traverse
une crise sans précédent et qu’il
cherche un second souffle pour la fin
de son mandat, enchaîne un parle-
mentaire. Surtout, ça rappelle une
fois de plus que LREM reste un co-
losse aux pieds d’argile. » « La nais-
sance de la République en marche
présageait tout cela : quand on a
314 députés qui arrivent sans expé-
rience et sans unité dans l’hémicycle,
c’était forcément écrit qu’il allait y
avoir des crispations », abonde un
autre confident du chef de l’Etat.
Alors, derrière le « calme » de façade,
c’est plutôt avec une colère froide
que Macron a accueilli la création de
ce nouveau groupe. « Beaucoup sont
des anciens du PS. C’est le fraction-
nisme, les guerres de chapelle entre-
tenues par des personnes aux pra-
tiques détestables qui ont fait leurs
classes au MJS ! », charge carrément
un visiteur régulier du palais. D’au-
tant que Taché n’a même pas pris
soin de prévenir l’Elysée avant l’an-
nonce de son départ : « Des mau-
vaises manières de petit garçon pour-
ri-gâté ! » cingle-t-on, un peu amer
au regard de la relation particulière
qu’entretenaient le président et le
député du Val-d’Oise : « Aurélien fai-
sait partie de ces parlementaires avec
qui il échangeait souvent et très di-
rectement car il était capable de lui
dire franchement, et sans gants, des
choses qui ne font pas forcément
plaisir », raconte un élu.
Sur le plan politique, la composition
de ce nouveau groupe pourrait causer
la perte de la majorité absolue, fixée
à 289 sièges, dont disposait LREM à
l’Assemblée : les Marcheurs ne sont
déjà plus « que » 295. Même s’ils
peuvent toujours compter sur le sou-
tien des 46 députés du MoDem pour
faire passer leurs textes. « Cela fait
trois ans que le MoDem est un pilier
stable et solide de la majorité. Cette
stabilité et cette solidité, c’est notre
nature », confie le président du parti
centriste, François Bayrou, dont le
poids politique va se retrouver
conforté dans cette séquence.
Un goût de déjà-vu
Tandis que Sibeth Ndiaye récuse les
accusations selon lesquelles le cur-
seur de la majorité se serait déplacé
vers la droite : « Le cap économique
du quinquennat était très clair dès le
début. Maîtrise budgétaire, déblo-
cages de l’économie, assouplisse-
ment sur le marché du travail. Nous
avons appliqué le programme de
2017 sans jamais dériver de notre
centre de gravité », assure la porte-
parole du gouvernement.
Reste que pour Macron, l’initiative
rappelle aussi de mauvais souvenirs
quand, ministre de l’Economie, il
avait eu maille à partir avec les dépu-
tés socialistes frondeurs qui s’oppo-
saient à sa loi Croissance et activité,
au point de contraindre Manuel Valls
à recourir au 49.3 pour faire adopter
son texte. « J’espère juste qu’on n’en
arrivera pas là dans les prochains
mois… », s’inquiète déjà un cadre
d’En Marche ! n■
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