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Juillet-Août 2008 Le Lectorium Rosicrucianum Krishnamurti, philosophe de l’esprit La vie sans conflit Comme un enfant quit fait ses premiers exercises

Papyrus - Rose-Croix d'Or Paris · 2008. 6. 30. · Papyrus Sommaire Le Lectorium Rosicrucianum Krishnamurti, philosophe de l esprit La vie sans conflit Comme un enfant quit fait

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  • Papyrusbulletin électronique du Lectorium Rosicrucianum

    Juillet-Août 2008

    Le Lectorium Rosicrucianum

    Krishnamurti, philosophe de l’esprit

    La vie sans conflit

    Comme un enfant quit fait ses premiers exercises

  • Papyrus

    Sommaire

    Le Lectorium Rosicrucianum

    Krishnamurti, philosophede l’esprit

    La vie sans conflit

    Comme un enfant quit faitses premiers exercises

    2ième année, No 7Juillet-Août 2008

    «Notre esprit est un rayon de l’Esprit divin, notre corps, unepartie du Corps divin. La reconnaissance raisonnable, claireet nette de cette Unité fait grandir en nous l’amour spirituelpour Dieu. Il ne reste alors rien d’autre que le devenir con-

    scient de Dieu lui-même dans notre esprit, telle est notrelibération et félicité suprême.»

    Spinoza

  • I l existe de nombreux groupes qui utilisent la dénomination degnostiques ou de "Rose-Croix". Et il est réjouissant que le richetémoignage du passé suscite un intérêt et une recherche appro-fondis à notre époque.

    On pense généralement que les gnostiques appartiennent à un mou-vement de pensée imprégné de lointaines traditions qui se seraitgreffé sur le christianisme naissant.

    Mais celui qui a compris que les innombrables formes religieuses nesont en fait que des reflets plus ou moins déformés de la profonde etpure Idée gnostique, se rend toujours plus clairement compte que lafraternité universelle des Libérés tente continuellement de ramenertous ces rayons du feu originel vers la source de la ConnaissanceAbsolue.

    La Rose-Croix, dans son essence, est une manifestation de cette Idéegnostique, rayonnée comme Connaissance et force vivante du cheminlibérateur.

    Selon leurs capacités et leur niveau de conscience, divers chercheursde lumière ont gravi certaines marches de la compréhension et de laréalisation de la gnose de la Rose-Croix. Plusieurs d'entre eux, duXVIème au XVIIème siècle, firent connaître des éléments extérieursde cette Connaissance susceptibles de relier les chercheurs à la purepensée gnostique qui les inspirait.

    Et, sur le fondement de l'impulsion qu'il transmet, la tâche des gnos-tiques est de rappeler, aux hommes sensibles à l'exigence d'unetransformation absolue, que la loi fondamentale du retour à la vieoriginelle est profondément présente en eux. C'est à cette seuletâche que l'École Spirituelle de la Rose-Croix d'Or est vouée.

    Le Lectorium Rosicrucianum, aussi appelé l’École Internationale de laRose-Croix d’Or, est relié au courant gnostique de tous les temps. C'estune école de pensée qui tente de relier l’homme à sa véritable origine,en lui faisant découvrir le sens profond et prodigieux de sa vie, pour lereconduire à l'état d'homme vrai.La Rose-Croix d'Or s’adresse à tous ceux qu'une intime nostalgie dela vie parfaite prédispose à la recherche de l'Absolu, à tous ceux quireconnaissent la nécessité d'un changement intérieur profond et s'ysentent appelés, sans distinction de race, de milieu social ou de reli-gion. Elle forme une communauté d'âmes libres.

    Le Lectorium Rosicrucianum

  • Krishnamurti,philosophe de l ’esprit

    Un esprit vivant est un esprit paisible,

    un esprit vivant est un esprit non centre¤ ,

    donc il e¤ chappe a' l’espace et au temps ;

    un semblable esprit n’a pas de frontie' re,

    c’est en cela que consiste l’unique re¤ alite¤ .

  • ßVotre esprit�, demandeKrishnamurti,ßpeut-il cesser de penser en fonction du passe¤ etdu futur, celui-ci n’e¤ tant qu’une attente fonde¤ esur ce qui est passe¤ ? Votre esprit s ’est-il libe¤ re¤des principes e¤ tablis ? Ne s ’en forge-t-il plus denouvaux ? Si vous approfondissez la questionvous de¤ couvrez que c ’est possible, et que lorsquel ’esprit se re¤ ge¤ ne' re ainsi et renonce a' toutes ide¤ esrec� ues, il demeure dans la fra|“ cheur de la primejeunesse et jouit par-la' me“ me d ’une compre¤ hen-sion illimite¤ e.

    Pour ce genre d ’esprit il n’ y a pas demort caril ne suit plus le processus d ’accumulation desconnaissances, cause des habitudes et de l ’ imi-tation. L’esprit qui entasse le savoir doit s ’atten-dre au de¤ clin et a' la mort. Mais pour l ’esprit quin’amasse ni ne rassemble rien, qui meurt chaquejour, a' chaque instant, pour lui il n’ y a pas demort. Il se retrouve dans un espace infini.

    L’esprit doit donc renoncer a' ce qu’ il a acquis^ a' tout ce qui lui a servi d ’appuipour se sentir ense¤ curite¤ . Alors il n’est plus empe“ tre¤ dans le filetde ses propres pense¤ es. En abandonnant d ’ ins-tant en instant le passe¤ , l ’esprit rajeunit, il nede¤ pe¤ rit jamais ni jamais ne de¤ clenche le raz demare¤ e des te¤ ne' bres.�

    Krishnamurti, lui qui puise directement auxsources de l ’esprit, est ce qu’ Eckartshausen ap-pelait l ’ßhomme de lumie' re� et de¤ finissaitcomme suit : ßTout ce qu’ il dit ou entreprend,arrive au nom ou en raison du feu, de la lumie' reet de l ’esprit, par quoi il me' ne tout a' l ’Amen, a'l ’accomplissement total.�

    Selon Krishnamurti la compre¤ hension est unfacteur essentiel de la libe¤ ration de l ’esprit. Pour

    Page pre¤ ce¤ dente: Quand la pense¤ e ne fait que suivre des ste¤ -

    re¤ otypes, elle interdit l’ouverture et la re¤ ceptivite¤ de l’a“ me.

    Fene“ tre demarbre, mausole¤ e de Salim Chisti a' Fatehpur, cite¤

    mongole indienne que fit construire Akbar le Grand de1571a'

    1586.

    A gauche : Jiddu Krishnamurti jeune, Photo E.Weston.

  • Jiddu Krishnamurti (1895-1986)

    Au de¤ but du vingtie' me sie' cle un jeune Hindou du nomde Krishna rec� ut, dans la Socie¤ te¤ The¤ oso-phique, une formation qui devait faire de lui, sous les auspices d’Annie Besant (1847-1933) et de C.W.Leadbeater (1847-1934), le futur ßinstructeur dumonde�. En1911A.Besant et Leadbeater fonde' rentl’Ordre de l’Etoile de l’Orient qui propagea dans lemonde entier l’ ide¤ e que Krishnamurti e¤ tait lenouveau guide spirituelmondial.

    En1929Krishnamurti de¤ truisit l’ image qu’on lui donnait. Il nevoulaitpas e“ tre ceguide spirituel etre¤ pe¤ tait sans cesse que chacun devait s’examiner soi-me“ me, voir et briser son conditionnement ettous lesmode' les fige¤ s selon lesquels il faut penser, vouloir et agir. Les dogmes et pre¤ ceptes ne sont la'd’aucun inte¤ re“ t. Il s’agitde de¤ passer toutes les autorite¤ s et soi-me“ me, ainsi que faire l’expe¤ rience del’unite¤ de la vie en tout ce qui surgit, appara|“ t et dispara|“ t.

    Krishnamurti ne donne aucune technique.Quoiqu’ il nevoulu“ tpas e“ tre l’ instructeurdumonde, ilfit biento“ t dans lemonde entier de nombreuses confe¤ rences attirant une nombreuse assistance,confe¤ rences ou' il faisait des analyses subtiles de la pense¤ e etdu comportement individuels etde leursre¤ percussions sur la socie¤ te¤ .

    SourcesMary Lutyens,The Levensweg van Krishnamurti (1992),The Life and Death of Krishnamurti (1990), Krishnamurti, theopen door (1988), Murray, Londres.Jayakar Pupul,Krishnamurti: een biografie, Altamira,Hillegom,1988.

    lui la libe¤ ration de l ’esprit qui entra|“ ne unetransformation, une re¤ volution inte¤ rieure totaleest une notion clef. Elle signifie avant tout avoirune juste conscience du proble' me de la liberte¤ ,qu’ il de¤ finit sous l ’aspect d ’une libe¤ ration de lapeur ou de la contrainte et de toute tendance a'chercher la se¤ curite¤ . Le plus grand obstacle estnotre tendance a' vouloir e“ tre quelque chose ouquelqu’un, a' avoir un statut. ßIl est e¤ trange devoir a' quel point sont nombreux ceux qui aspi-rent a' la conside¤ ration, aux louanges en tant quegrand poe' te ou philosophe, a' ce qui pourraitdonner du prestige a' l ’ego.Tel ou tel titre doitdonner une certaine satisfactionmais n’a aucunesignification. La conside¤ ration alimente la vanite¤et gonfle peut-e“ tre le porte-monnaie, mais quoi ?

    cet homme se retrouve a' part et son isolement luipose des proble' mes sans cesse croissants. L’ im-portant est de garder l ’esprit libre vis-a' -vis dusucce' s comme de l ’e¤ chec.� N’entendons-nouspas ici la voix d ’un Spinoza du xxe' me sie' cle,peut-e“ tre plus conse¤ quent que son pre¤ de¤ cesseurdu xviie' me ?

    ßQue ce soit dans le monde de la politique,du pouvoir, de la situation sociale, ou dans lemonde pre¤ tendu spirituel ou' vous vousefforcez d ’e“ tre juste, pieux et de¤ sinte¤ resse¤ ...tant que vous voulez e“ tre quelqu’un, vousn’e“ tes pas libre. L’ homme, ou la femme, quien voit clairement l ’absurdite¤ , dont le coeurest pur et n’a pas le de¤ sir d ’e“ tre quelqu’un estlibre. Si vous en comprenez la simplicite¤ , vous

  • en verrez la beaute¤ et la profondeur.�Krishnamurti qualifie cette attitude : ßcalme

    d ’esprit�. ßSeul le calme d ’esprit peut vousdonner une re¤ elle perception car alors l ’espritest sensible a' la beaute¤ .�

    Krishnamurti donne encore plus de force a' cequ’ il est question ici a' propos de la vague irre¤ -sistible du soi-disant progre' s technique :

    ßLa puissance de la pense¤ e applique¤ e a' latechnologie a permis de grandes de¤ couvertes.Nous employons la me“ me puissance pour re¤ -soudre les proble' mes psychologiques que posentl ’e¤ go|« sme, la haine et l ’angoisse. La psyche¤ n’adonc pas e¤ volue¤ . L’e¤ go|« sme et la peur ne peuventpas se transformer en leur contraire... L’e¤ go|« smene peut que grandir et gagner en force ; il nesaurait jamais se transformer en de¤ sinte¤ resse-ment.�

    Selon Krishnamurti on doit acque¤ rir un

    esprit libre de¤ charge¤ dupoids des traditions et dupasse¤ . La plus extre“ me liberte¤ est une ne¤ cessite¤ .Mais au moment ou' l ’on croit e“ tre libre, on nel ’est pas. Il faut avoir l ’esprit libre, lucide, sansentraves. Impossible d ’avoir l ’esprit lucide etpe¤ ne¤ trant si l ’on est angoisse¤ pour une raisonquelconque.

    L’angoisse bloque l ’esprit.Vous gardez l ’es-prit clair et pe¤ ne¤ trant si vous ne cessez pas deconside¤ rer vos traits de caracte' re, profonde¤ mentconscient de vos pulsions inte¤ rieures mais sansleur opposer de re¤ sistance.C ’est alors seulementqu’ il est possible de parler de calme d ’esprit.Unesprit subtil travaille lentement, non sans he¤ sita-tion ; il ne conclut, ni ne juge, ni ne formule. Ilreste en attente, a' l ’e¤ coute. Cette dispositiond ’esprit ne vient pas sur le tard, il faut l ’avoir de' sle commencement. Krishnamurti ajoute : ßVousl ’avez peut-e“ tre, donnez lui la chance de s ’e¤ pa-nouir !�

    Pour lui, c ’est de la compre¤ hension que pro-vient la liberte¤ de l ’esprit ; et la compre¤ hension laplus importante est de de¤ couvrir que l ’on ne saitrien. Ide¤ e classique que nous retrouvons chezSocrate et chez Christian Rose-Croix :

    ßLa somme de tout savoir est ne rien savoir.�Ce que formule ainsi Krishnamurti :ßSi vous dites : je ne sais pas, l ’esprit reste im-

    mobile, tout a' fait silencieux, et le silence se pro-longe.�

    Ce qui pour lui illustre le mieux le travail del ’esprit c ’est le fleuve, en particulier le courantdu fleuve.

    ßD ’une fac� on ou d ’une autre, l ’eau semblevous purifier, vous laver de la matie' re des souve-nirs. Le fleuve donne a' l ’esprit la qualite¤ de sapropre purete¤ , de la pure nature de l ’eau... Lefleuve rec� oit tout et reste lui-me“ me sans sesoucier de savoir ce qui est pur ou impur.�

  • Pour demeurer dans le courant il faut vivrele pied le¤ ger, (mais non l ’esprit le¤ ger !) commeun invite¤ dans la maison de notre corps. Etreun invite¤ signifie ne pas se sentir d ’attache-ment et marcher sur la terre d ’un pied le¤ ger.Vous pouvez utiliser vos sens de fac� on a' cequ’ ils ne gaspillent pas d ’e¤ nergie... tout enleur laissant libre cours. L’e¤ ternite¤ est cete¤ coulement intemporel.�

    Ceux qui ont vu Krishnamurti ont compare¤sa pre¤ sence a' celle d ’un fleuve. Ce fut le cas deson biographe Pupul Jayakar qui rapporte : ßUnfleuve de calme silence coule a' travers lui. Son

    esprit ne se fige jamais. Il est ouvert a' touteespe' ce de remarques.�

    Mais ce fleuve appelle aussi a' la re¤ volutioninte¤ rieure quand il dit :

    ßIl est question d ’une re¤ volution totale, nonseulement dans les grandes choses mais aussidans les petites de la vie quotidienne.Vous e“ tes enre¤ volte, ne laissez pas tomber, gardez bru“ lant lefeu inte¤ rieur.� La transformation est ce quiinte¤ resse essentiellement Krishnamurti : ßL’es-prit religieux est le ve¤ ritable esprit re¤ volution-naire... l ’esprit religieux est explosif, cre¤ atif,c ’est un e¤ tat de cre¤ ation.� Il l ’assimile carre¤ -ment a' la ßcome' te de feu� de Giordano Brunolequel disait : ßDevenez l ’e¤ ternite¤ � et a' la re-marque de Nietzsche : ßMenez la guerre envous-me“ me�, e¤ videmment non sur le plan poli-tique ou mondial.

    En effet Krishnamurti affirme : ßLapolitique est hautement destructive. Quand

    les hommes disent qu’ ils travaillent pourobtenir des re¤ formes, pour la paix, c ’esttoujours le moi qui est a' l ’avant-garde. Enpolitique l ’esprit ne garde pas de fra|“ cheur. Lemonde a besoin d ’esprits pleins de clarte¤ et defra|“ cheur, et non d ’esprits conditionne¤ s entant qu’ hindouistes ou musulmans.� Il ditcela a' propos de l ’ Inde, mais ailleurs ilaffirme la me“ me chose concernant la politiquedes soi-disant ßchre¤ tiens�.

    Le conditionnement et le de¤ sir de s ’en libe¤ rerjoue un ro“ le de premier ordre dans la philoso-phie de Krishnamurti. Ce penseur moderne est

    formel sur ce point et il fait le rapprochementavec l ’esprit scientifique pratique :

    ßL’esprit scientifique avec sa logique, sonsouci de pre¤ cision et ses investigations orienteses recherches sur la nature exte¤ rieure dumonde, et cela ne peut mener a' aucune compre¤ -hension inte¤ rieure des choses. Seule cette der-nie' re peut mener a' la compre¤ hension de l ’exte¤ -rieur. Nous sommes le re¤ sultat des influences del ’exte¤ rieur. L’esprit scientifique estminutieux etclair dans ses recherches. Il est implacable parcequ’ il ne se saisit pas lui-me“ me.� L’esprit reli-gieux est a' me“ me de penser avec exactitude, maisil ne le fait pas en terme de ne¤ gatif et positif c ’estpourqoi il porte en lui l ’esprit scientifique. Maisl ’esprit scientifique ne renferme pas l ’esprit reli-gieux puisqu’ il a pour fondement le temps et lesavoir, et que le re¤ sultat et le succe' s sont ce quil ’enracine.

    Krishnamurti sait faire la liaison dans un sens

    ßUn fleuve de calme silence coule a' travers lui. Son esprit ne se figejamais. Il est ouvert a' toute espe' ce de remarques.�

  • positif entre vie, amour, re¤ volution, e¤ ternite¤ sansaucune concession a' l ’essence me“ me de l ’esprit :

    ßLa vie est extre“ mement riche, elle posse' ded ’ immenses tre¤ sors ; nous l ’abordons le coeurvide cependant nous ne savons pas commentremplir notre coeurs de la surabondance de lavie. Nous sommes inte¤ rieurement pauvres,quand une richesse nous est offerte nous larefusons. L’amour est chose pe¤ rilleuse, ilprovoque la seule re¤ volution qui rende parfai-tement heureux. Il en est peu parmi nous quimettent l ’amour au-dessus de tout, aussi enest-il peu qui de¤ sirent l ’amour. Nous mettonsnos propres conditions a' l ’amour et faisonstrafic de l ’amour. Nous avons la mentalite¤commerc� ante, mais l ’amour n’est pas unemarchandise, il ne s ’agit pas de prendre et dedonner mais de parvenir a' un e¤ tat d ’e“ tre quidonne la solution de tous les proble' meshumains. Nous allons a' la source avec un de¤ a'coudre, ainsi la vie est-elle mesquine,rabougrie, sans aucune grandeur... Je ne le saispas, mais selon moi vous pourriez bru“ lerd ’amour. Cette flamme-la' ne s ’e¤ teint pas.Vous en avez autant que vous voulez endonner a' chacun, et vous le faites. Ce fleuve aucourant puissant lave et purifie chaque village,chaque grande ville ; il est souille¤ par lessouillures des hommes, mais l ’eau se purifieelle-me“ me et poursuit rapidement son cours.L’amour ne peut rien corrompre, il est lasolution de tout, que ce soit bon ou mauvais,beau ou laid. C ’est la seule chose qui soite¤ ternelle et ine¤ puisable.�

    Krishnamurti a ve¤ cu la vie d ’un philosophede l ’esprit et suivi les grands processus detransformation. Il donne l ’exemple me“ me del ’ homme ouvert a' l ’ influence des e¤ nergiesqui provoquent les changements actuels.Lorsque son biographe, Pupul Jayakar, lui

    demanda qui il e¤ tait, il re¤ pondit : ßPeu importequi je suis. Ce que l ’on pense, ce que l ’on fait,les transformations que l ’on peut subir, voila'ce qui compte.� Il se reme¤ mora soudain queKrishnamurti n’avait jamais dit un mot surlui-me“ me, jamais fait une allusion a' quelqueexpe¤ rience personnelle. Cela en faisait commeun e¤ tranger malgre¤ toute la bonte¤ que vous luiconnaissiez. ßMe“ me dans un geste d ’amitie¤ ,au milieu d ’une conversation quotidienne,subitement, on ressentait de sa part unedistance, un calme, une de¤ concentration de laconscience, alors qu’ il continuait a' vousmanifester une attention infinie dont vouse¤ prouviez le bienfait.�

    Amitie¤ , e¤ ternite¤ , transcendance de l ’espace etdu temps, rejet des ambitions du monde, de lace¤ le¤ brite¤ et des honneurs, apparence d ’un e¤ tran-ger mais toujours dans l ’e¤ lan de l ’amour e¤ ternelet ine¤ puisable, tels sont les traits de caracte' re del ’ homme-esprit, Krishnamurti, le ve¤ ritablehomme duVerseau qui nous a devance¤ s dans lecourant de l ’e' re nouvelle apparue en Europe, enAsie et en Ame¤ rique.

  • Lavie sans conflitLavie sans conflit

    Pas de conflit !L’ ide¤ e est simple.Avec un haussement d ’e¤ paule,l ’on se dit : ß Ah, il y a bien un petitconflit de temps en temps, c ’est la vie,il ne faut pas trop s’en faire .�

    Dans le mythe biblique de la Cre¤ ation,la chute de l ’ homme commence par unconflit au sujet du fruit d ’un arbre mys-te¤ rieux, un arbre qui symbolise la dis-corde et la division. Manger de ce fruitsignifie pre“ ter l ’oreille aux ß suggestionsdu serpent �, ce qui a marque¤ notre en-tre¤ e dans cette vie transitoire. Nous par-lons ici d ’un temps tre' s recule¤ mais quidure encore. Le conflit n’est-il pas notrelot quotidien, aujourd ’ hui, demain,apre' s-demain ? A moins qu’un e¤ clair delucidite¤ ne nous re¤ veille.

    Jour apre' s jour nous mangeons dufruit de l ’arbre des forces oppose¤ es : lesimpulsions ne¤ gatives et positives. Nospense¤ es et nos sentiments sont assujettisau choix que nous sommes sans cesseamene¤ s a' faire entre bien et mal, pour oucontre, sympathie et antipathie, entremon avis et ton avis. L’arbre de la discordeoffre une infinie varie¤ te¤ de fruits. Toutel ’e¤ pope¤ e humaine commence au momentou' l ’on a croque¤ le premier fruit, unepomme, apre' s quoi les autres fruits onteu le me“ me gou“ t et le me“ me effet. Le faitd ’en manger implique, encore et tou-jours, la ne¤ gation de l ’unite¤ divine, la ne¤ -gation de la Ple¤ nitude originelle, de l ’e¤ tatparadisiaque, en nous de¤ tournant duSacre¤ , de l ’ Universel, de la Lumie' re.

    Nous connaissons l ’ image du serpent

    qui s ’enroule autour de l ’arbre : il repre¤ -sente la force spinale de la conscience,l ’e¤ pine dorsale ou colonne verte¤ brale.Spina signifie ß e¤ pine �, donc ici les sail-lies des verte' bres dorsales. L’e¤ nergiespinale s ’enroule comme un serpentautour de la colonne verte¤ brale et se ma-nifeste dans la te“ te en tant que pouvoirmental. C ’est le mental qui se' me ledoute et la discorde. Il divise. Il engendreconflits et discriminations continuels.Comme tous les peuples de la terre,nous faisons chaque jour cette expe¤ -rience. Mais principalement en nous-me“ mes car le conflit prend racine ennous-me“ mes, alors que nous tournonsnotre regard vers l ’exte¤ rieur et montronsles autres du doigt, persuade¤ s qu’ ils sontla cause des conflits. Pourtant, la causeest en nous-me“ mes, du fait que l ’e¤ quili-bre originel du microcosme est perturbe¤ .

    Le de¤ veloppement de la connaissancede soi et de la compre¤ hension des chosesest de la plus haute importance, et lepremier pas vers la de¤ livrance et laliberte¤ .

    Certes, la raison d ’une dissensionpeut provenir de l ’exte¤ rieur, mais si ellen’a aucune prise sur notre mental, qu’ellen’ y suscite aucun e¤ cho, le conflit n’est paspossible. C ’est a' un microcosme de¤ sem-pare¤ que nous devons nos vies pleines defe“ lures, de ruptures, donc c ’est en nousque re¤ side la possibilite¤ de re¤ soudre cettesouffrance.

    La personnalite¤ fait partie inte¤ grantedu microcosme et elle a une ta“ che essen-tielle a' remplir. Cosmos signifie ordre, as-semblage de divers e¤ le¤ ments selon unplan. Diffe¤ rentes forces et dispositions yoeuvrent de concert : unite¤ dans la diver-

  • site¤ et diversite¤ dans l ’unite¤ . Une intuition assezsubtile est la cle¤ , l ’ instrument permettant de rac-commoder les lambeaux de notre existence.

    Unite¤ dans la diversite¤ et diversite¤ dansl’unite¤

    Notre microcosme, ou ß petit cosmos �, estun syste' me comportant forces et tendances,sphe' res de conscience et corps. A l ’origine, ilse de¤ ployait harmonieusement, mais il se pro-duisit une rupture d ’e¤ quilibre. L’enseignementbiblique en fait mention par une image : celled ’avoir manger le fruit de l ’arbre du bien et dumal. L’ordre divin (le feu alchimique de la pureconscience du sel, du souffre et du mercure) estde¤ range¤ par le serpent a' la langue fourchue, (lesdeux cordons d ’ADNavec les paires de nucle¤ o-tides ATGC), ce qui a brise¤ l ’unite¤ , la ple¤ nitudede l ’amour. L’arbre paradisiaque de la connais-sance du bien et du mal est devenu l ’arbre de ladiscorde dont nous mangeons les fruits chaquejour. Comment ? Le conflit s ’exte¤ riorise en dis-sensions et affrontements sur les plans mental,psychique et physique. Or tant que nous ne re¤ -solvons pas les conflits d ’abord en nous-me“ mes, il est impossible de vivre en paix avecles autres.

    ß AimeDieu par-dessus tout, l ’Ordre univer-sel, et ton prochain comme toi-me“ me.� Serait-cevraiment une ta“ che impossible ? Ou bien sen-tons-nous que c ’est ce qui fait battre le coeurme“ me de la vie ? Sur ce plan, s ’aimer soi-me“ mesignifie vivre sans lutte avec soi-me“ me dans uneprofonde aspiration et une totale soumission a'l ’Ordre divin, sinon, nous ne pouvons qu’entreren conflit avec autrui.

    L’arbre des forces contraires n’est pas unmythe ante¤ diluvien et obsole' te. Il se dresse ennous depuis la nuit des temps et nous ensommes la personnification. Les conflits et dis-cordes assaillent notre coeur, accaparent notrecerveau et, nous talonnant sans re¤ pit, condi-tionnent nos actes. Combien de fois par jour,par heure, par minute, a' propos de tout et derien, ne dit-on pas oui ou non, ne prend-onpas position pour ou contre ? Dans nos rela-

  • tions avec les autres, dans la famille, au travail,dans nos de¤ placements... au sujet de la me¤ te¤ ocomme de la conjoncture mondiale ! Toutesnos prises de position nous occupent intense¤ -ment, stimulent nos sentiments, nos e¤ motions,et entretiennent un interminable monologueinte¤ rieur. Nous jugeons sans rela“ che, sansme“ me nous en rendre compte. La peur, la piretorture de l ’existence, provient du conflit origi-nel qui nous a comple' tement se¤ pare¤ s inte¤ rieure-ment de l ’Ordre divin.

    La peur, le doute et l ’ incertitude sont lesvraies causes de tout conflit, dissimule¤ ou nonsous les dehors de l ’agressivite¤ , de la provocationou de l ’ hostilite¤ . Sans parler de la lutte entrenotre mental et notre coeur, entre nos pense¤ es etsentiments.

    La discorde se ressent jusque dans la moelledes os, elle impre' gne notre sang, notre champde respiration et les diverses strates du micro-cosme. L’Ordre divin est perturbe¤ , telle est lanote fondamentale de notre vie ici-bas laquellere¤ sonne a' l ’ inte¤ rieur de notre e“ tre, bien qu’ ilarrive que les raisons d ’un conflit soient exte¤ -rieures. Il n’en demeure pas moins que leconflit est une activite¤ qui e¤ mane du plusprofond de notre e“ tre sous forme d ’un senti-ment de rupture, de de¤ chirure. Or tout senti-ment proce' de bien de ce que nous avons deplus inte¤ rieur.

    ß Aime Dieu par-dessus tout et ton prochaincomme toi-me“ me.� Nous comprenons quecette injonction est une clef, mais comments ’en servir ? Aimer Dieu, l ’originel et universelOrdre de toute chose, par-dessus tout, c ’est-a' -dire : ß Ele' ve-toi jusqu’au divin, unis ton a“ me a'Dieu, a' son infinie et incommensurablePuissance, source de l ’Amour, de la Sagesse etde la Force.� L’Amour est ordre, unite¤ , co-ope¤ ration et coexistence ; notre entendementpourrait-il le comprendre lui qui ne s ’exprimejamais sur ce plan ? La Sagesse est unite¤ etordre qui se manifestent dans et par la Forceet l ’ Esprit divins. Quant a' l ’Amour divin quienglobe tout, il est tout en Un .

    On voit parfois la surface d ’un lac commeun miroir immobile. Si un caillou jete¤ ou une

    Comme tous les peuples de la terre,

    nous faisons chaque jour cette

    expe¤ rience. Mais principalement en

    nous-me“ mes car le conflit prend

    racine en nous-me“ mes, alors que

    nous tournons notre regard vers

    l’exte¤ rieur et montrons les autres du

    doigt, persuade¤ s qu ’ ils sont la cause

    des conflits. Pourtant, la cause est en

    nous-me“ mes, du fait que l’e¤ quilibre

    originel dumicrocosme est perturbe¤ .

    Le de¤ veloppementde laconnaissance

    de soi et de la compre¤ hension des

    choses est de la plus haute

    importance, et le premier pas vers la

    de¤ livrance et la liberte¤ .

  • goutte de pluie touchent l ’eau, a' partir du pointd ’ impact se forment des cercles excentriquesd ’une parfaite re¤ gularite¤ qui vont en s ’e¤ largis-sant. Et si a' quelque distance, d ’autres caillouxou d ’autres gouttes tombent, que voit-on ? Onvoit d ’autres cercles s ’e¤ largir a' la surface del ’eau a' partir du point de contact. Puis tousces cercles se rencontrent et s ’ interpe¤ ne' trent.Il en re¤ sulte un magnifique encheve“ trement,une architecture mouvante d ’ondulations quis ’entrecroisent, spectacle fascinant. Tant quetrois ou quatre cercles seulement se chevau-chent, on arrive a' suivre leur mouvement.Mais quand il y a des dizaines d ’ impacts surl ’eau, notre effort d ’attention est vain et nousne pouvons plus qu’admirer le re¤ seau des sa-vantes interfe¤ rences qui glissent a' la surface del ’eau. Ce qui au premier coup d ’oeil peut appa-ra|“ tre comme un champ de collisions cahoti-ques, se re¤ ve' le e“ tre un harmonieux ensemblede mouvements qui s ’accordent entre eux. Ondira qu’un consensus est atteint, une concilia-tion issue d ’un ordre inte¤ rieur. Un consensusmarque la fin du conflit. Une fois instaure¤dans notre propre syste' me microcosmique, leconsensus s ’e¤ tend aux relations avec les autres,avec tous ceux qui s ’efforcent d ’avancer sur lavoie de laVe¤ rite¤ .

    Il y a beaucoup a' apprendre de l ’eau si l ’onveut bien y regarder d ’assez pre' s. Le tissaged ’ interfe¤ rences peut se laisser de¤ chiffrer. Uneinterfe¤ rence provient de la rencontre de deuxmouvements simultane¤ s qui s ’opposent ou serenforcent. L’eau est un e¤ le¤ ment extraordi-naire. Lao Tseu parle lui aussi de l ’eau dans leTaoTe King. L’enseignement universel fait re¤ fe¤ -rence a' l ’eau en tant que symbole de gue¤ rison.Boire de l ’eau de la Vie est le moyen d ’acce¤ dera' une conscience supe¤ rieure, et parce que laconscience est cre¤ atrice et re¤ ve¤ latrice, boirel ’ Eau Vive signifie s ’e¤ lever a' un nouvel e¤ tat devie.

    ß Tel e¤ tat de conscience, tel e¤ tat de vie .�

    Cet axiome exprime la clef du Renouvelle-

    ment. La transformation de la conscience trans-forme la vie. Quand na|“ t une nouvelle cons-cience, appara|“ t une vie renouvele¤ e. La cons-cience cre¤ e, re¤ ve' le, car la conscience este¤ nergie. Celui qui ne change pas sa conscienceordinaire ne manifestera qu’une vie e¤ gocen-trique et routinie' re. Si sa conscience est encorerelie¤ e aux e' res pre¤ ce¤ dentes et influence¤ e par lesme¤ canismes et sche' mes de pense¤ e des Poissons,du Be¤ lier ou du Taureau, la vie s ’exprimera enconformite¤ . Mais si la conscience s ’ouvre auxnouvelles e¤ nergies de l ’e' re du Verseau notrepropre vie en te¤ moignera ainsi que nos relationsaux autres.

    Entente, concorde, commun accord, coope¤ -ration, ouverture, clarte¤ , humilite¤ , harmonied ’un ordre restaure¤ , amour, voila' en quoiconsiste l ’esprit nouveau du Verseau. Ce n’estpas pour demain, c ’est pour tout de suite,maintenant . Le Verseau oeuvre a' la formationd ’une unite¤ universelle selon un nouveaumode' le e¤ nerge¤ tique, mais cela ne¤ cessite le re¤ ta-blissement de l ’unite¤ dans notre propre micro-cosme, dans la mesure ou' nous laissons ope¤ reren nous le nouvel ß esprit du temps �. L’ouver-ture de la fe“ te de l ’Amour universel re¤ sonne iciet maintenant .

    Revenons a' l ’ image des cercles dans l ’eauqui partent du point d ’ impact. La me“ meimage simple et frappante repre¤ sente le micro-cosme rene¤ a' la Vie. Il y a dans notre coeur unpoint de contact lumineux duquel partent desondes circulaires, un point central qui est laRose e¤ veille¤ e a' l ’attouchement des rayons deLumie' re provenant de l ’Ordre divin, le grandcosmos de l ’Amour. Son champ de manifesta-tion s ’e¤ largit en cercles, ondes vibrantes deLumie' re qui donnent forme au microcosme.La source qui se trouve dans le Temple repre¤ -sente cette Rose et ces ondes circulaires, imagedu ve¤ ritable e¤ tat de l ’e“ tre humain.

    La re¤ alite¤ microcosmique est multidimen-sionnelle. Le microcosme vivant dans l ’ harmo-nie et l ’ordre divins appara|“ t comme unsyste' me d ’ondes et d ’e¤ nergies circulaires quis ’e¤ largissent tout en restant en contact avec

  • AvecToi, o“ porteuse de la sainte force de vie,Nous e¤ chappons au dangerAvecToi nous entrons dans la vie libe¤ ratrice,AvecToi nous atteignons le but de notrenouvellemanifestation,AvecToi nous naviguons dans le cours d’unevie nouvelle,AvecToi nous pe¤ ne¤ trons dans la Lumie' ree¤ ternelle.

    EnTa Lumie' re d’amour rayonnante nousde¤ couvrons notre dette,EnToinous concevons le fardeaudenos fautes,EnToi se de¤ voile le grand secret de notremarche dans le de¤ sert.

    En ta Saintete¤ notre corruption appara|“ tsombre.ParToi nous de¤ couvrons notre soi ve¤ ritable,ParToi nous devenons conscients de notrerele' vement,ParToi nous sommes pousse¤ s a' des acteslibe¤ rateurs,ParToi le souffle divinmurmure en nousA chaque battement de notre coeur.O rose qui s’e¤ panouit a' ma croix,Pe¤ ne' tre-toi de la Lumie' re de Dieu,Et dans cette sombre valle¤ e de larmesTransforme-la en Lumie' re re¤ demptrice.

    J. van Rijckenborgh, La Fraternite¤ de Shamballa.

    l ’ Etre divin incommensurable. De' s que lepoint central devient actif, une merveille s ’ac-complit en l ’ homme : le consensus se re¤ alise.Et c ’est la fin du de¤ chirement inte¤ rieur, la findu conflit imme¤ morial du“ aux suggestions quechuchote le serpent a' la langue fourchue dansl ’arbre du myste' re du bien et du mal. Voila' lafin de tous les conflits exte¤ rieurs. Quandl ’Ordre divin est re¤ tabli en nous et quel ’Amour de nouveau coule de la source, alorsil y a de l ’Amour pour tous.

    Tel est leVerseau. Aime Dieu par-dessus toutet ton prochain comme toi-me“ me, alors l ’arbre du

    bien et dumal devient l ’arbre de l ’Harmonie, del ’Ordre originel et de l ’Amour. L’arbre de Vies ’est e¤ rige¤ en nous.

    9

  • Comme un enfant qui fait ses premiersexercises

    Extrait d ’une allocution du symposiumorganise¤ au Centre de Confe¤ rence Chris-tianopolis a' Birnbach, Allemagne.

    L’ historienJacobSlavenburg soutient quela conscience de l ’ humanite¤ passe par sixphases. Il commence par la relation entrel ’ homme et le divin. Puis de¤ crivant laprogression continue de leur mate¤ rialisa-tion et liaison a' la matie' re, il montrecombien les humains se sont e¤ loigne¤ s dudivin, et il caracte¤ rise la phase actuelle dela fac� on suivante : ß La conscience humaineaxe¤ e sur la matie' re s ’ y est tellement empe“ -tre¤ e qu’en ge¤ ne¤ ral elle ne sait plus rien de laconscience spirituelle, de l ’ Esprit. Les e“ treshumains sont litte¤ ralement se¤ pare¤ s deDieu.� Etplus loin : ßUnsautde conscienceest possible s ’ ils reconnaissent en euxl ’existence d ’un noyau spirituel.�1

    Il est remarquable qu’au de¤ but duxviiie' me sie' cle, le ß sie' cle des machines �,l ’e¤ crivain et philosophe J.G. Herder avan-c� ait de¤ ja' : ß Seul l ’ homme est en contra-diction avec lui-me“ me et la terre.Cre¤ aturela plus de¤ veloppe¤ e parmi tous les organis-mes, il est en me“ me temps le moins de¤ ve-loppe¤ par rapport a' ses capacite¤ s poten-tielles, bien qu’ il puisse passer sa vie a' par-courir lemonde. La cause e¤ vidente est quesi sa manifestation est la dernie' re sur cetteterre et la premie' re dans la vie nouvelle, ilse conduit comme un enfant faisant sespremiers exercices. Il repre¤ sente deuxmondes en me“ me temps, ce qui cre¤ e sonapparente dualite¤ .�2

    Du point de vue gnostique il s ’agit de

    reconna|“ tre cette dualite¤ . Les forces pla-ne¤ taires rayonnantes du de¤ but de l ’e' re duVerseau agissent de plus en plus intense¤ -ment sur l ’ humanite¤ actuelle. Si de¤ rou-tantes qu’elles soient, elles n’ont encorerien de libe¤ rateur. Pour que ce soit le cas,il faut absolument que nous re¤ agissions etcoope¤ rions consciemment par une librede¤ cision de notre volonte¤ . Le tempssemble raccourcir et le sentiment d ’e“ trepre¤ cipiter en avant devient toujours plusintense. Les hommes d ’aujourd ’ huicomptent bien que se re¤ alise imme¤ diate-ment ce qu’ ils se proposent de faire,selon la formule : ß Nous voulons tout ettout de suite !� A la longue, en tous cas,les re¤ sultats ne correspondent ge¤ ne¤ rale-ment pas a' leurs voeux. Ne¤ anmoins ilsont en me“ me temps l ’opportunite¤ decomprendre la cohe¤ rence du plan divinqui entra|“ ne secre' tement le monde etl ’ humanite¤ . Leur sentiment grandissantde n’avoir pas un vrai but a' atteindredans l ’existence rend leur vue plus aigue«et leur donne la possibilite¤ de mettre endoute tout ce sur quoi ils s ’appuyaientjusque la' . Alors ils se posent des questionsdu genre :

    ^ Qu’est ce qui est durable, qu’est-ce quia encore de la valeur, qu’est-ce que jeposse' de re¤ ellement ?

    ^ Qu’est-ce que je peux reconna|“ trecomme juste ; qu’est-ce qui me recon-na|“ tra ?

    ^ Ai-je un certain pouvoir ou m’ in-fluence-t-on malgre¤ tout ?

    ^ Quelle signification donner a' mes

  • pense¤ es et sentiments ?^ Que dois-je vouloir pour agir de fac� on

    juste ?

    En se posant ces questions il est possibled ’acque¤ rir peu a' peu la connaissance desoi et une connaissance plus profonde dumonde. Notre vraie ta“ che dans la vie estalors de de¤ voiler le myste' re de cette vie.Notre e¤ poque, aux facettes si multiplesqu’elle se' me une grande confusion, peute“ tre la source d ’une expe¤ rience nouvelle :celle du spirituel, celle du divin.

    J. van Rijckenborgh, un des fondateursde l ’ Ecole spirituelle de la Rose Croixd ’Or disait en 1965 : ß La Lumie' re na|“ t dude¤ sir pur et dans la lutte ; c ’est cela la re¤ a-lisation de soi, le GrandŒuvre, le Myste-riumMagnum !�3

    Le gnostique ne cherche pas le fermee¤ tablissement de soi dans ce monde, carce monde est e¤ phe¤ me' re, lie¤ au temps et a'l ’espace.Me“ me si l ’e' re duVerseau, dans leplan divin, semble vouloir nous aider,nous ne serons pas de¤ livre¤ s de notre em-prisonnement dans l ’espace et le temps.C ’est seulement en se tournant vers cequ’ il y a de plus profond en soi, en renon-c� ant au conformisme des lois de cemonde, en de¤ cidant de se vouer entie' re-ment au retour a' l ’origine, qu’ il est pos-sible d ’avancer vers une dimension supe¤ -rieure.Une volte-face que leFranc� aisMar-cel Proust (1871-1922) de¤ crit ainsi : ß C ’estjuste au moment ou tout semble perduque nous appara|“ t le signe qui noussauve. Combien de fois a-t-on frappe¤ a'des portes qui ne me' nent nulle part !

    Mais la seule que l ’on peut franchir apre' sl ’avoir cherche¤ e en vain une centained ’anne¤ es, celle-la' on la heurte sans faireexpre' s et elle s ’ouvre.�4 Cette porte s ’ou-vre devant tous ceux qui ont suffisam-ment accumule¤ d ’expe¤ rience et de¤ ve-loppe¤ leur intelligence. S ’ ils passent cetteporte il leur faudra appre¤ hender l ’ ide¤ ed ’une manifestation qui n’a pas de fin : laple¤ nitude de laGnose.

    Nous arrivons une fois de plus auchangement pe¤ riodique que marque lepassage de l ’e' re des Poissons a' l ’e' re duVerseau. A nouveau rayonne la Forcechristique, l ’e¤ nergie divine qui granditdans ce monde pour y stimuler le proces-sus d ’e¤ volution d ’un homme nouveau.

    Le Verseau repre¤ sentant un hommeportant une cruche d ’ Eau vive, l ’ Espritdivin, qu’ il de¤ verse sur le monde, en estune image vivante. CetteEau vive pe¤ ne' trel ’aridite¤ de notre conscience ordinaire etnous confe' re la compre¤ hension duproces-sus de la naissance d ’un tout autre prin-cipe de vie inte¤ rieure.

    Une naissance, un enfant, impliquel ’ ide¤ e de croissance. Devenir adulte defac� on purement biologique n’ impliquepas encore le processus du devenir divin.Quelque chose d ’autre doit cro|“ tre : lenoyau spirituel vivant de notre micro-cosme. Celui-ci ne peut se de¤ velopperqu’a' partir de l ’e¤ volution spirituelle del ’a“ me. L’artiste Glenda Green de¤ clare a'ce sujet : ß L’enfant dont il s ’agit, n’estpas l ’enfant que vous e¤ tiez dans votre jeu-nesse, mais l ’a“ me e¤ ternelle que vous e“ tes,e¤ ternellement jeune, fragile et innocente,

  • mais aussi sage et compatissante. C ’estvous qui e“ tes l ’enfant divin sous le regardde Dieu, l ’enfant divin qui vit dans leroyaume des cieux.�5

    Il n’est pas question ici de l ’enfantdont l ’a“ me naturelle commencerait a' sede¤ velopper sous l ’ influence de l ’ Esprit.H.E. Benedikt e¤ crit dans son livre sur lamystique juive, la Kabbale : ß Le symbolede l ’a“ me pure engendre¤ e de par la gra“ ce del ’ Esprit Saint, c ’est l ’e¤ tincelle divine quifait na|“ tre l ’enfant divin a' l ’ inte¤ rieur desoi.�6 Seul l ’e“ tre pre“ t a' se libe¤ rer de soninstinct de conservation e¤ gocentriquedans ce monde transitoire peut trouverl ’a“ me nouvelle. A son tour cette a“ me luidonne la force demener sa vie de fac� on to-talement renouvele¤ e. J. van Rijckenborghe¤ crit au sujet de la structure de l ’a“ me nou-velle : ß C ’est ainsi que se forme un toutnouveau syste' me de lignes de force quanta' l ’aspect exte¤ rieur de la personnalite¤ or-dinaire, laquelle est irradie¤ e et traverse¤ epar la Lumie' re de courants vitaux totale-ment nouveaux [...] Un nouveau temples ’e¤ difie, un triple Temple selon la cons-cience, l ’a“ me et le corps. Un corps phy-sique qui n’a rien de la forme grossie' re dela nature dialectique, mais la forme affine¤ ed ’une nature nouvelle.�7

    Une conscience universelle s ’e¤ panouitdans l ’a“ me nouvelle dont l ’e¤ clat rayonneinte¤ rieurement en l ’e“ tre qui suit ce che-min : il gue¤ rit de son aveuglement et re-garde tout avec des yeux nouveaux,comme l ’exprime de fac� on image¤ e leNouveauTestament. L’e¤ veil de l ’a“ me faitde lui un homme nouveau.

    Sources

    1) J. Slavenburg, Ein Schlu« ssel zur Gnosis,

    Birnbach, 2003.

    2) J. G. Herder, Ideen zur Phlosophie der

    Geschichte derMenscheid, liv. vii, Ie' re partie.

    3) J. van Rijckenborgh, Les Signes puissants du

    Conseil de Dieu, chap. iv, Rozekruis Pers,

    Haarlem, Pays Bas.

    4) Marcel Proust : A la recherche du temps perdu

    (LeTemps retrouve¤ ), cf. Pentagramme no 3,

    2005.

    5) GlendaGreen, Liebe und Bewusstsein,

    Weisheiten von Jeshua, Burgrain, 2003.

    6) H.E. Benedict,Die Kaballa als ju« disch-

    christlicher Einweihungsweg, 12 Auflage,

    Mu« nchen, 2003.

    7) J. van Rijckenborgh : UnHommeNouveau

    Vient, chap. 9, 2e' me partie, Rozekruis Pers,

    Harlem, Pays-Bas.

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    Le Mardi 08 Juillet 2008 à 19:30L'Univers d'Esther, 13, rue des Tournelles 75004 Paris - M° Bastille

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