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Importance de la logistique pour développer les échanges commerciaux De nombreux pays à travers le monde ont opté pour une croissance fondée sur le développement des exportations grâce à l’ouverture de leurs économies. Les pays en développement ont signé des accords régionaux et multilatéraux préférentiels pour assurer la croissance des exportations. Ces accords sont considérés comme des outils importants pour faciliter l’accès au marché et sont synonymes de croissance et d’emploi. La croissance des exportations d’un pays dépend surtout de la compétitivité de ses entreprises, qui est affectée par des facteurs comme le coût de la main-d’œuvre (et sa productivité), le climat des investissements, les infrastructures, la prestation des services publics, la capacité d’innovation, la qualité des produits et, de plus en plus, la qualité de la logistique et des services de transport. Pour un pays dont l’avantage comparatif est lié à la proximité géographique, la logistique devient un avantage (ou un désavantage) comparatif majeur. La logistique est créatrice de valeur ajoutée et est essentielle à la création de l’emploi. Avec une logistique solide, les pays en développement peuvent bénéficier d’investissements provenant d’Europe ou des Etats- Unis. Moderniser la logistique peut aussi générer l’emploi grâce à la création de nouveaux services essentiels pour les firmes multi- nationales. Enfin, une meilleure logistique devrait permettre aux entreprises d’exporter des produits à plus forte valeur ajoutée. Les attentes marocaines Au Maroc, le développement des échanges a été revigoré par la signature d’un accord de partenariat avec l’Union européenne (1996) 1 et de divers accords de libre échange, en particulier avec les Etats-Unis (2004). L’accord de partenariat avec l’UE représente une opportunité pour la croissance durable et la création d’emploi 2 . Jusqu’à présent, la croissance a été fortement dépendante de l’agriculture, malgré une croissance constante, mais timide, de l’industrie et des services. Les bénéfices potentiels de l’accord ne seront cependant tangibles que si le Maroc devient aussi “proche” que possible de l’Union Européenne. Les autorités marocaines et les experts dans ce domaine perçoivent la logistique comme un facteur décisif pour renforcer la compétitivité du pays. Aujourd’hui, il est visé la réduction des coûts 3 logistiques de l’économie marocaine pour promouvoir des liens commerciaux plus étroits entre le Maroc et ses principaux partenaires et encourager les investissements étrangers. Les conditions posées par les clients du Maroc sont de plus en plus exigeantes. Le cycle des produits (de la commande à la livraison) peut parfois être inférieur à une semaine. Les entreprises marocaines doivent pouvoir répondre aux nouvelles exigences de performance. Les partenaires marocains désiraient que les activités de la Banque en matière de logistique du commerce contribuent à : 1. Evaluer les réformes passées et présentes 4 et proposer des modèles de suivi de ces réformes, 2. Elaborer un plan d’actions détaillé afin de créer une feuille de route pour moderniser les services logistiques du pays, 3. Développer la prise de conscience et le renforcement des capacités et contribuer à lancer, au travers d’ateliers, le débat en encourageant les bonnes pratiques de gestion des chaînes d’approvisionnement, Cet article présente les principales leçons tirées d’un travail analytique et sectoriel sur la logistique du commerce au Maroc. Une approche adaptée avec des études très ciblées, la diffusion de l’information durant les travaux de préparation et l’élaboration d’un plan d’action détaillé sont des facteurs vitaux pour améliorer rapidement et positivement la logistique d’un pays à revenu moyen. L’exemple marocain montre aussi que dans un pays à moyen revenu, un plan d’action détaillé et pertinent, accompagné d’une forte volonté politique et d’un engagement pour mener à bien la réforme peut aboutir à des résultats rapides et significatifs. LES FACTEURS DE RÉUSSITE POUR L’AMÉLIORATION DE LA LOGISTIQUE DU COMMERCE – CAS DU MAROC Par Gaël Raballand, Economiste, Jean-François Arvis, Spécialiste transports senior et Michel Bellier, Spécialiste Principal transports 1 La mise en œuvre de l’accord, signé en 1996, a démarré en 2000. Cet accord prévoit la mise en œuvre d’un Accord de Libre-Echange après une période de transition prenant fin en 2012. 2 Le taux de chômage atteint 22% et le taux de pauvreté 19%, avec 43% de la population vivant dans les zones rurales (WDI 2004). 3 Les coûts logistiques n’englobent pas que les coûts de transport. Ils comprennent également tous les facteurs ayant un impact sur les coûts de transaction comme la gestion publique des infrastructures, l’environnement institutionnel, la qualité des services de transport, la capacité du secteur privé à innover et à adopter les bonnes pratiques internationalement reconnues. 40 La Lettre d’information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - Septembre 2006 - N°3 L’EVENEMENT EVENEMENT

Par Gaël Raballand, Economiste, Jean-François Arvis ...siteresources.worldbank.org/INTMOROCCOINFRENCH/2234310... · les travaux de préparation et l’élaboration d’un plan d’action

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Importance de la logistique pour développer les échangescommerciauxDe nombreux pays à travers le mondeont opté pour une croissance fondéesur le développement des exportationsgrâce à l’ouverture de leurs économies.Les pays en développement ont signédes accords régionaux et multilatérauxpréférentiels pour assurer la croissancedes exportations. Ces accords sontconsidérés comme des outils importantspour faciliter l’accès au marché etsont synonymes de croissance etd’emploi.La croissance des exportations d’unpays dépend surtout de la compétitivitéde ses entreprises, qui est affectée pardes facteurs comme le coût de lamain-d’œuvre (et sa productivité), leclimat des investissements, lesinfrastructures, la prestation desservices publics, la capacitéd’innovation, la qualité des produitset, de plus en plus, la qualité de lalogistique et des services de transport.Pour un pays dont l’avantagecomparatif est lié à la proximitégéographique, la logistique devientun avantage (ou un désavantage)comparatif majeur.La logistique est créatrice de valeurajoutée et est essentielle à la créationde l’emploi. Avec une logistiquesolide, les pays en développement

peuvent bénéficier d’investissementsprovenant d’Europe ou des Etats-Unis. Moderniser la logistique peutaussi générer l’emploi grâce à lacréation de nouveaux servicesessentiels pour les firmes multi-nationales. Enfin, une meilleurelogistique devrait permettre auxentreprises d’exporter des produits àplus forte valeur ajoutée.

Les attentes marocainesAu Maroc, le développement deséchanges a été revigoré par la signatured’un accord de partenariat avecl’Union européenne (1996)1 et dedivers accords de libre échange, enparticulier avec les Etats-Unis (2004).

L’accord de partenariat avec l’UEreprésente une opportunité pour lacroissance durable et la créationd’emploi2. Jusqu’à présent, lacroissance a été fortement dépendantede l’agriculture, malgré unecroissance constante, mais timide, del’industrie et des services. Lesbénéfices potentiels de l’accord neseront cependant tangibles que si leMaroc devient aussi “proche” quepossible de l’Union Européenne.

Les autorités marocaines et lesexperts dans ce domaine perçoiventla logistique comme un facteur

décisif pour renforcer la compétitivitédu pays. Aujourd’hui, il est visé laréduction des coûts3 logistiques de l’économie marocaine pourpromouvoir des liens commerciauxplus étroits entre le Maroc et sesprincipaux partenaires et encouragerles investissements étrangers. Lesconditions posées par les clients duMaroc sont de plus en plusexigeantes. Le cycle des produits (dela commande à la livraison) peutparfois être inférieur à une semaine.Les entreprises marocaines doiventpouvoir répondre aux nouvellesexigences de performance.

Les partenaires marocains désiraientque les activités de la Banque enmatière de logistique du commercecontribuent à :1. Evaluer les réformes passées etprésentes4 et proposer des modèles desuivi de ces réformes, 2. Elaborer un plan d’actions détailléafin de créer une feuille de route pourmoderniser les services logistiques dupays, 3. Développer la prise de conscienceet le renforcement des capacités etcontribuer à lancer, au travers d’ateliers,le débat en encourageant les bonnespratiques de gestion des chaînesd’approvisionnement,

Cet article présente les principales leçons tirées d’un travail analytique et sectoriel sur la logistique ducommerce au Maroc. Une approche adaptée avec des études très ciblées, la diffusion de l’information durantles travaux de préparation et l’élaboration d’un plan d’action détaillé sont des facteurs vitaux pour améliorerrapidement et positivement la logistique d’un pays à revenu moyen. L’exemple marocain montre aussi quedans un pays à moyen revenu, un plan d’action détaillé et pertinent, accompagné d’une forte volontépolitique et d’un engagement pour mener à bien la réforme peut aboutir à des résultats rapides etsignificatifs.

LES FACTEURS DE RÉUSSITE POUR L’AMÉLIORATION DELA LOGISTIQUE DU COMMERCE – CAS DU MAROC

Par Gaël Raballand, Economiste, Jean-François Arvis, Spécialiste transports senior et Michel Bellier, Spécialiste Principal transports

1La mise en œuvre de l’accord, signé en 1996, a démarré en 2000. Cet accord prévoit la mise en œuvre d’un Accord de Libre-Echange aprèsune période de transition prenant fin en 2012.2Le taux de chômage atteint 22% et le taux de pauvreté 19%, avec 43% de la population vivant dans les zones rurales (WDI 2004).3Les coûts logistiques n’englobent pas que les coûts de transport. Ils comprennent également tous les facteurs ayant un impact sur lescoûts de transaction comme la gestion publique des infrastructures, l’environnement institutionnel, la qualité des services de transport, lacapacité du secteur privé à innover et à adopter les bonnes pratiques internationalement reconnues.

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L’environnement de réforme

Depuis 1999, le gouvernementmarocain a entrepris des réformesmajeures pour améliorer la logistique.Ces réformes avaient été reportéespendant de nombreuses années.Les efforts déployés par le pays pourréformer l’Administration des douanesont fait l’objet d’études détaillées etsont considérés aujourd’hui à traversle monde comme une référence(Steenlandt 2003). Les représentantsdu secteur privé confirment que lesdélais des procédures douanières ontconsidérablement baissé.Le Maroc a lancé en 1999 un projetpilote EDI5 de transmission dedonnées dans le port de Casablanca.Depuis 2002, les administrations(dont celle des douanes) et les acteursprivés cherchent à généraliser l’EDI,qui engloberait l’automatisation, lasimplification des procédures et unguichet unique.

En ce qui concerne la logistiqueinterne, le Parlement marocain aadopté la loi 16-99, qui est entrée envigueur le 13 mars 2003. Commebeaucoup de pays en développement,le Maroc disposait d’un faible parc decamions moderne parallèlement à un"secteur informel" composé d’un parc

de véhicules à faible tonnage. Lesprincipaux dispositifs de cetteréforme étaient la levée du monopoled’affrètement de l’Office National desTransports (ONT), la libéralisation destarifs, l’intégration des propriétairesdes véhicules de moins de 8 tonnesdans le secteur formel etl’introduction de critères qualitatifspour l’accès à la profession.

En ce qui concerne les ports, laréforme consistait à séparer lesfonctions régulatrice et commercialedes ports marocains après l’adoptionde la loi 16-02 (adoptée en novembre2005). Les activités de régulation del’Office de Développement etd’Exploitation des Ports (ODEP) ontété transférées à l’Agence Nationaledes Ports.

Diagnostic et plan d’actions de laBanque

La Banque a répondu à une demandeexplicite du gouvernement marocainqui a fixé deux principaux objectifsau travail sur le secteur : identifier lesprincipaux goulots d’étranglement dela logistique interne et externe etconcevoir un plan d’actions pourrendre tangible la proximitégéographique du Maroc avec l’UE, en

réduisant les coûts de transaction eten renforçant l’avantage compétitifdu pays.

Etudes détaillées

Après une mission de reconnaissance,et à la demande des autoritésmarocaines, la Banque a décidé decommanditer trois études cibléespour combler les principales lacunes :�un rapport sur l’étude de chaînesd’approvisionnement dans quatresecteurs clés6, �un rapport d’évaluation des formationsproposées et des besoins dans le paysen matière de logistique, �une étude détaillée sur la faisabilitéde l’EDI et l’identification desprincipaux obstacles. Le rapport sur l’étude des chaînesd’approvisionnement a mis l’accentsur la production de données sur lescoûts logistiques totaux des secteursdu textile et de l’agro-industrie. Lerapport inclut les coûts de transport etles délais d’attente, comparantl’accès des entreprises marocaines aumarché de l’UE à des concurrentsdirects de Tunisie, de Turquie et decertains pays d’Europe de l’Est. L’étude sur la formation estime lesbesoins prévus en logistique à chaqueniveau d’expertise (lycée, collège etniveaux supérieurs) et les compareensuite aux formations et cursusexistants. L’étude sur l’EDI identifie les principauxobstacles et présente les différentesoptions de généralisation de sonutilisation à Casablanca, puis danstous les ports marocains. Le consultantavait déjà travaillé sur un projetsimilaire dans la région, ayant étéchargé de ce processus de conceptionet de mise en œuvre en Tunisie.Les consultants chargés de ces étudesont contribué à la diffusion desrésultats durant le travail depréparation. En effet, après chaquemission, un atelier d’une demi-journée a été organisé pour débattredes résultats et des éventuellesrecommandations à inclure dans leplan d’action.

4La plupart des réformes ont été soigneusement conçues sur la base de précédentes contributions de la Banque. Les réformes en cours oufinalisées des secteurs ferroviaire, maritime, routier et portuaire sont les plus vitales.5Echange de données informatisées.6Textile et habillement, pièces automobiles, fruits et légumes, vente au détail.

Le Maroc a lancé en 1999 un projet pilote EDI de transmission de données dans le port deCasablanca.

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La Banque a réalisé une mission endécembre 2004, et s’est particulièrementconsacrée à l’évaluation de l’impact desréformes du transport routier etmaritime et du futur impact dunouveau port de Tanger-Méditerranée.Un atelier d’une demi-journée a étéorganisé en mai 2005 pour recueillirles commentaires sur le diagnostic etle plan d’action proposé. Lesprincipaux acteurs concernés par lalogistique et le transport au Maroc yont participé.

Conclusions majeuresLe rapport de la Banque a montrél’urgence d’entreprendre des réformesmajeures dans le transport et lalogistique afin de développer lesexportations et de promouvoir lesinvestissements étrangers. S’appuyantsur les études détaillées et la missionde reconnaissance, le rapport conclutque malgré les réformes majeures desdernières années (douanes, ports,transport routier ou ferroviaire), lesexportateurs/importateurs souffrentencore de problèmes de logistique auMaroc. Plusieurs chiffres prouventl’importance d’améliorer l’efficacitéde la logistique pour augmenter lacompétitivité du pays. Les coûtslogistiques au Maroc s’élèvent àenviron de 20% du PIB, alors que ceratio se situe entre 10% et 16% dansles pays de l’UE (y compris les paysd’Europe centrale).

Les principaux problèmes relevéssont :�Mauvaise qualité du secteur desservices de transport et vétusté duparc. La plupart des petits opérateursnon seulement n’assurent pas desservices de qualité, mais excluentl’émergence d’entreprises modernes

de transport routier car ils pratiquentdes prix trop faibles pour couvrirtotalement les frais fixes.�Coûts élevés de la traversée dudétroit de Gibraltar (15 kilomètres).Ce coût équivaut au transport demarchandises sur 600-700 kilomètresen Espagne en raison des fraisportuaires élevés au Maroc (voirtableau) et des coûts onéreux dutransport maritime, particulièrementpar ferry.�Procédures administratives pesanteset chronophages pour le dédouanementdes transactions commerciales auport de Casablanca et ce, malgré laréussite de la réforme douanière.� Vulnérabilité de la logistique auxactivités illégales et aux atteintes à lasécurité.�Faibles niveaux d’investissementdans le domaine de la logistique ducommerce, d’où des services inadaptéset de faible qualité. Les cabinetsconseils en logistique et les centres dedistribution sont quasiment inexistants.�Absence de compétences desentreprises en matière de logistique et de gestion de la chaîned’approvisionnement aux niveaux del’exécution et de la stratégie.

Comparaison des coûts demanutention et frais portuaires (en euros pour un conteneur de 40 pieds)Un plan d’action détaillé est présentéà la fin du rapport. Ce plan d’actioncouvre les goulots d’étranglementinternes et externes les plus critiqueset propose des mesures à court et àlong terme aux principaux acteurspublics et privés identifiés. Il présentedes recommandations qui s’appliquentspécifiquement au secteur du textileet de l’habillement, en réponse à la

requête des autorités marocaines.

Les principales recommandationsdu rapport�Créer un Comité national defacilitation des échanges regroupantles ministères clés, les offices et lesreprésentants du secteur privé pourassurer le suivi de la mise en œuvredes programmes de facilitation dutransport et de commerce.�Mettre en place un Observatoire dela logistique pour mesurer l’impactdes programmes de facilitation dutransport et du commerce. Cetorganisme serait chargé de suivre laperformance logistique au Maroc afinde mesurer les progrès et de fournirdes éléments quantitatifs et qualitatifspour enrichir le dialogue entreacteurs publics et privés. �Améliorer le transport routier en :-développant des systèmes decontrôle (sur la base de la loi 16-99),-appuyant la consolidation dessociétés de transport routier,-appuyant le renouvellement du parc,-renforçant les activités de suivi desprestataires de transport du secteurinformel et la sensibilisation autourde ces activités.� Améliorer la compétitivité du traficRo-Ro7 par la mise en œuvre d’uneréforme du transport maritime et laréduction des délais des processus dedédouanement des transactionscommerciales à travers la mise enplace d’un système généralisé d’EDI8. �Réduire les activités illégales enrenforçant la sécurité portuaire et encréant des aires sécurisées pour lescamions en transit.�Encourager les investissements dansles projets logistiques en :-Fournissant des mesures incitativespour le développement de plateformeslogistiques et l’intégration de projetslogistiques dans les programmes dedéveloppement régional,-Améliorant le régime fiscal desopérateurs logistiques.�Renforcer les compétences enmatière de logistique et de chaîned’approvisionnement à travers lapréparation d’un plan national deformation en logistique.

7Roll on – Roll off ou transport par ferry.8Ce système est censé intégrer l’administration des douanes, le secteur portuaire et toutes les parties impliquées dans les transactionscommerciales.

Frais portuaires Coûts de manutention

Casablanca 227 132-193

Le Havre 123 135

Anvers 112 90

Bilbao 90 110

Barcelone 140 110

Gênes 132 90

Istanbul 83 110

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La mise en œuvre du plan d’actionpar le Maroc Suite à la présentation du rapportpréliminaire de la Banque lors d’unatelier auquel ont participé lesacteurs concernés publics et privés enmai 2005, le Ministère de l’Equipementet des Transports a non seulementvalidé toutes les recommandations dela Banque, mais il a aussi lancécertaines réformes proposées dans leplan d'action. En ce qui concerne le transportroutier, les autorités publiques ontsigné des accords avec plusieursassociations professionnelles (dontcelle des cimentiers) pour promouvoirl’application de la réglementationpour la charge à l’essieu.La sécurité du port de Casablanca aété substantiellement renforcée. Suiteau rapport sur la logistique ducommerce, un audit sur la sécurité aété commandité et un système devidéo surveillance a été mis en place.Par ailleurs, les autorités portuairesont retiré du port les conteneurs nondocumentés. Grâce au Conseil national ducommerce extérieur, les autoritésportuaires et l’administration desdouanes, les acteurs concernés ontdécidé de généraliser l’utilisation del’EDI à partir de l’été 2006.Afin de faciliter les opérations

douanières pour l’industrie textile,l’administration des douanes acommencé à établir une distinctionparmi les opérateurs privés ayantrecours au régime d’admissiontemporaire. Un opérateur privé peut demander à bénéficier d’unbénéfice du doute de la part del’administration des douanes àcondition qu’il réponde à plusieurscritères d’intégrité et deprofessionnalisme. Par ailleurs,l’administration des douanes permetde différer jusqu’à six mois lepaiement des frais avec des tauxd’intérêt avoisinant ceux du marché. Le gouvernement marocain aégalement décidé de libéraliser letransport maritime et de mettre finaux permis administratifs pourl’ouverture de nouvelles lignesmaritimes.L’office chargé de la formationprofessionnelle a commencé à mettreen place des cursus en matière delogistique à Casablanca, Tanger etAgadir.

Leçons à tirer de cette expérienceau MarocLes partenaires publics et privés ontreconnu l’impact positif du rapport dela Banque pour catalyser les réformeset faciliter la coopération entre lesacteurs publics et privés impliqués

dans l’élaboration de solutionsappropriées. L’engagement dugouvernement marocain, vis-à-vis desréformes, a manifestement été l’undes facteurs de succès les pluscruciaux.

Un dialogue étroit a été mené avec lesecteur privé, ce qui a permisd’obtenir sa réelle implication et cequi peut aussi expliquer que leMinistère de l’Equipement et desTransports ait pu établir une coalitiond’intérêts en faveur de la logistique.Le secteur privé a d’ailleurs reconnul’importance du rôle du Ministèredans ce domaine.Le processus de collecte de donnéeset d’échanges tout au long de l’étudea joué un rôle majeur dans la mise enœuvre des recommandationsproposées. Depuis le début, leMinistère a régulièrement tenuinformé les principaux ministères etreprésentants du secteur privé desrésultats par le biais de réunionspériodiques d’un comité9 réunissantles principaux acteurs publics etprivés de la logistique et destransports. Il a également diffusé lerapport préliminaire avant safinalisation pour recueillir denombreuses réactions afin unconsensus large par les acteursconcernés sur les actions à mener.

Références- Amiot, F., Salama, O., (1996), “Logistical Constraints on International Trade in Maghreb”, World Bank PolicyResearch Working Paper 1598.- Devlin, J., Yee, P. (2002), “Global Links to Regional Networks: Trade Logistics in MENA Countries”, mimeo.- Menegaldo, F., Palméro, S., Roux, N. (2004), “Tendances de la spécialisation des pays méditerranéens et impactsur la croissance dans le cadre d’une comparaison partenaires méditerranéens-Pays de l’Est Européen”, disponiblesur : http://econwpa.wustl.edu/eps/it/papers/0404/0404004.pdf.- Raven, John (2001), “Trade and Transport Facilitation: a toolkit for audit, analysis, and remedial action”, WorldBank discussion paper No 427, December 2001.- Steenlandt, Marcel et De Wulf, Luc (2003), “Maroc, douanes : pragmatisme et efficacité, philosophie d’uneréforme réussie", Banque mondiale.- Tourkmani, M., Mrani, H. (2004), “Compétitivité des exportations au Maroc”, Ministère des Finances et de laPrivatisation du Royaume du Maroc, Working paper 97, disponible sur :www.finances.gov.ma/Rapports/etudes/doctravail/doctravail.htm#. - World Bank (2003), “Speeding Integration through Regional Agreements” in Trade, Investment, and Developmentin MENA, chapter 7.

9Comité de pilotage. Ce comité comprenait des représentants du Ministère des Finances, du Commerce, de l’Industrie, de l’Agriculture etles grandes entreprises parastatales de transport, ainsi que les directions concernées du Ministère de l’Equipement et des Transports et lesprincipaux représentants du secteur privé comme les associations des opérateurs logistiques, des transports, des transitaires et del’industrie du textile.

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