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Numéro 28 de la mini formule Webzine - [email protected] - GSM : 06 62 66 82 48 Hebdomadaire gratuit du Web diffusé par courriel à 105.000 adresses l’hyper France de Peste Noire La résistance blanche des groupes bourrins Lisez : «Paris Zone de Combat» Première revue simultanéiste Collaboration du Lys Noir Cinq numéros parus à Consulter sur pazoc-calaméo Dossier Micro climat norvégien pour le Black Métal Paris Violence une poésie punko-royaliste Pour fêter la sortie du dernier opus du groupe

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Numéro 28 de la mini formule Webzine - [email protected] - GSM : 06 62 66 82 48

Hebdomadaire gratuit du Web diffusé par courriel à 105.000 adresses

l’hyper Francede Peste Noire

La résistance blanchedes groupes bourrins

Lisez :

«Paris Zone de Combat»Première revue simultanéisteCollaboration du Lys Noir Cinq numéros parusà Consulter sur pazoc-calaméo

Dossier

Micro climatnorvégien pourle Black Métal

Paris Violenceune poésiepunko-royaliste

Pour fêter la sortie du dernier opus du groupe

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C’est le groupe de la fracture française, c’est le black métal de la France repliée en zone ultra pé-riphérique, c’est le groupe le plus génial de la scène black métal... et il chante l’hyper France.

3Actualité2 ActualitéEditorial

Les métalleux, tous fils de petits bourgeois, tous blancs, tous gentils,tous polis, et souvent un peu trop maigres dans leur tee-shirt à bouched’enfer immonde ou à croix menaçantes morbides pour effrayerjusqu’aux pendus, sont nos enfants. 

Pour nous dire quelque chose, ils ont recours à l’enfer... à Satan ouaux Dieux Païens... mais ce n’est pas la peine qu’ils crient commecela en hochant de la tête afin que leurs cheveux leur tombent en pluiedevant les yeux, dans la cave du pavillon de leurs parents... 

Ils n’ont pas besoin de toutes ces grimaces... Nous les avonscompris, va ! Nous savons bien ce qu’ils ont au fond de leur âme, cettesoif d’héroïque fantaisie, cette aspiration à la charge qui renverseratoutes les mesquineries du monde occidental, cet appétit de moyenâge, ce besoin de trangresser la morale de leur milieu familial si lâche,si repu de soumissions modernes.

Ce qu’ils veulent, c’est donc une énergie de groupe, une vibrationcollective qui les fasse sortir de leur chambre... Ce qu’ils veulent, c’estrenouer instamment avec leur ancêtre qui réglait aisément ses«problèmes» à la hache... Ce qu’ils veulent, c’est qu’on en finisse avecles chipotages et les bavardages et qu’enfin l’Homme se retrouve seulface à la lune, une bière la main, sa bite dans l’autre... Ce qu’ils veulentconfusément, c’est que l’Homme blanc reprenne la main...

Seulement, dans la rue, au contraire, les métalleux ciblés par leurpropre style en toc et quincailleries d’acier sont traqués par lespatrouilles de la Wehrmacht racaille... Aussi, forcément, ils n’ont plusenvie d’être chrétiens compatissants ni de tendre la joue gauche...Voilà pourquoi ils s’inventent un satanisme de gentils garçons, unpaganisme de types qui habitent en ville et qui crachent sur la vie demerde que leur parents consuméristes leur ont laissée après avoirouvert les portes de la citadelle à tous les bougnoules de la terre...

Alors, vraiment, leur faux paganisme, leur gentil satanisme degrimace ne nous gêne pas ! Il nous suffit de savoir qu’ils ont désormaisl’imaginaire guerrier et que cela pourrait servir bientôt !

Le faux satano-paganisme des métalleux ne nous gêne pas

Avec toujours la paluche lourde pourtenir le stylo, vulgarité, provoc, souventpaillard comme les discussions au pmudu coin après un demi litre de Ricard etquelques Suzes. «Niquez vos villes»,voilà le titre d'une de ses chansons, etpour y avoir vécu, il semblerait que Fa-mine rêve d'une «tsar bomba» sur lesgrandes agglomérations, et on n’ irait paslui donner tort, ce thème est récurrent,d'un côté la ville n'est qu'une concentra-tions de gris et de gauchos, la campagneça forge du bonhomme avec des mainsd'ouvrier qui te pètent les dents à coup declaques.

Après il ne sombre pas dans le mani-chéisme, la campagne aussi a ses tares,l'alcoolisme, les simplets dont le seul ta-lent pourrait être d'enfoncer des piquetsavec leur tête, mais à la campagne le dé-bile on l'envoie arracher les chardons, onle parque pas dans une maison pour limi-tés, même lui participe à la vie du village.Peste Noire c'est de la musique de blanc,de white trash, celui qui n'a pas encorebaissé son froc, celui qui se lève tôt et quien chie pour payer son loyer, celui qui tedégomme à l'arbalète si jamais t'essaie dele cambrioler à trois heures du mat' alorsqu'il a déjà liquidé quelques pintes depicon-bière.

Revenons à la Chaise Dyable, sonalbum le plus récent sorti en mars de cette année, album centré sur son exil Casa-déen. On y trouve un homme un peuabîmé par la solitude et l'alcoolisme danssa campagne, le caquètement des oiespour fond sonore et au loin le vieux pé-core sur son tracteur de cinquante che-vaux travaillant la terre jusqu'à ce que lanuit ne vienne le saisir. Et suit "le dernierputsch", des trombes de bombes dans lesmégapoles, des technocrates soignés àcoup de batte, et on rêve de refoutrel'aristo au sommet de l'état et de fendre lachatte de la démocratie, un programmepareil, mais c'est où qu'il faut signer ?Vient "payé sur la bête" brûlot contre lafange qui peuple les facultés, tous cesconnards avec leurs ukulélés, on relanceles jeux du cirque et on catapulte cesconnards dans des mares de merde, et ouiPeste Noire ne fait pas vraiment dans ladentelle, mais bordel ça fait du bien, ça tedéfoule, tu gueules avec lui les yeux rem-plis d'étoiles saturées de belles images.On en arrive à la quatrième piste, "LeDiable existe", probablement une desmeilleures chansons de toute la discogra-phie de KPN, scindée en quatre actes.

On voit notre cher Famine, en proie àsa solitude entourée de noires forêts et de

neige, petit à petit, il glisse, l'isolement,la boisson, la campagne qu'il avait idéa-lisée s'avère ne pas être aussi facile àvivre que prévu, sorte de schizophrénie,il en vient à côtoyer le diable. Pour lemorceau suivant "A La Chaise-Dyable ",on reste dans le même ton, il nous décritson quotidien de solitude et finit par cau-ser à son crucifix, faute d'avoir du mondeà qui parler, mais la chanson se conclutde manière positive, "et calmement, j'aimangé ma haine", il n'y a de résurrectionque là où il y a des tombeaux aurait dit lephilosophe teuton à moustache. Vient lasixième piste "Quand je bois du vin",libre adaptation du chant de Tourdion "levin clairet", ça reste frais, vulgaire à sou-hait et plutôt jouissif. Enfin le disque setermine sur la chanson "Dans ma nuit",sortie en clip quelques mois auparavant,et que je vous engage à aller voir sur lenet tant c'est kitsch, c'est drôle, décalé etdans un esprit très punk, avec un son trèsnihiliste et triste, on y retrouve le côté sa-bordage et no-future si symptomatique denotre époque.

Si vous ne connaissiez pas, courezécouter du KPN et peut-être ferez-vousbientôt partie de la bande qui "chante dunoire peste en train d'uriner."

Fondé en 2000 à Avignon par "Lasale Famine de Valfunde"homme orchestre du groupe,connaissant au fil des ans diverschangements de line up, désor-

mais c'est Adraos qui s'occupe de la bat-terie et de l'accordéon et Audrey qui nousgratifie de sa voix crystalline sur certainespistes. Œuvrant tout d'abord dans un blackmétal plutôt classique, petit à petit, Faminetrouve son style bien à lui, et nous sort lemagnifique "L'ordure à l'état pur". Nous yvoila, dans le fin fond de la campagne,sample des visiteurs dès l'intro, et on ac-croche avec un petit "Salut c'est Nous !Les durs de France, Nourris au vin, auCochonou, Les seuls toujours pas à ge-noux, Les gros chauvins bouffeurs d'ailrance." KPN pour les intimes c'est ça, unmélange de "Zina et de Manouche", c'estl'image de cette France rurale qui existeencore et qui a une paire de couille à t'enfaire craquer le futal, les ruraux qui bra-connent le petit gibier au collet et qui vontdépecer le lapin à l'opinel sur la vieilletable en chêne de la cuisine, partie centralede la maison, avec des murs épais de 80centimètres où t'as pas besoin de ventilol'été car il y fait toujours bon. Famine, latête du groupe a réussi à faire briller le bla-son du black metal made in France partoutà travers le globe, et impose une vision deson monde qui nous réjouit et nous an-goisse parfois. Son pari était plutôt risqué,pas assez "True" pour les puristes dugenre, trop nazi pour les gauchos, trop dé-généré pour certains fafs, ouais mais çaFamine s'en tamponne, et est devenu unedes références mondiales dans ce style siparticulier. Les hordes de fans du Ko-mando Peste Noire sont partout, suffit detrimballer dans un concert ou autre pourqu'un gars vienne te taper la discute àcause du patch KPN que t'as de cousu surla veste, et c'est rarement dans la demi me-sure, soit on va te balancer "ce groupe estgénial" soit "putain mais c'est de la merde,je peux pas blairer Famine". Il a depuisquelques temps déserté sa cité médiévale,qu'il a laissé aux crouilles et aux punks àclébards afin de rejoindre la Chaise Dieu,rebaptisée Dyable pour lui.

Dans sa baraque Casadéenne il regardepasser les rudes hivers auvergnats et faittourner son label "La mesnie herlequin"qui produit ses albums et arrive à vivre desa musique, ce qui tient de l'exploit pourun groupe aussi marginal. Mais KPN neparle pas que de cette France enracinée, çajacte du moyen-âge quitte à causer en an-cien François, des usuriers, ça met en mu-sique des poèmes de Baudelaire ou deBrasillach, ça reprend des chants tradition-nels à sa sauce.

Peste Noire, la Suze du peuple !

Ce numéro été principalement réalisé par la cellule caennaise «ilfaudrabienvousyfaire»Remerciements spéciaux à PY et Flo* qui a lu Monsieur de Phocas !

Ils ont été rédac-chefs sur ce coup-là et c’est bien.

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Famine, le concepteurde Peste Noire, croitcomme nous que lediable et l’enferexistent. Dans son

morceau «La Chaise Dyable»,Famine parle à son crucifix quilui répond gentiment avecquelques philosophies de vie...Dans le clip «Dans ma nuit»,on voit Famine gravir fière-ment les marches du parvis del’abbatiale de la Chaise Dieu...On y voit un calvaire et desgargouilles et la façade dresséede l’abbatiale comme un ral-liement secret...

Il n’y a plus rien d’anti ca-tholique dans la Peste Noirequi est désormais trop hyper-France pour sombrer dans cejeu de connivence facile avecles ados boutonneux, trop hy-perFrance aussi pour filer descoups de pieds à l’antique ca-tholicisme populaire qui nousa structuré et donna au vieuxpays tous ses points de repèredont la Chaise Dieu est peut-être, avec le Mont-Saint-Michel, le plus immense, leplus central, le plus élevé pourles âmes, puisque Dieu pour-rait y trouver un siège et s’yasseoir au milieu de son paysravagé par la mégamachine...

A la Chaise Dieu, on estainsi au coeur de l’Hyper-France, au coeur du sujet. Cedoit être pour cette raison im-périeuse que Famine qui veutnous dire quelque chose veutqu’on ne se méprenne pas : s’ila titré son album Chaise Dya-ble, c’est avec un orthographequi n’autorise aucune confu-sion... C’est sa dernièreconcession à la culture dugenre black métal...

En revanche, dans le mondereplié de Famine il y ades vieux tracteurs dé-glingués, des usines ef-fondrées, des wagonséventrés mais aussi lesgens de la vraie Francedes villages bouseux.

Dans le monde Fa-

mine, les canettes de bière sontdéjà toutes éclusées, il faut seremettre de la cuite de laveille, il faut attendre le pro-chain versement du RSA, ilfaut contourner les flaquesd’eau, il faut supporter l’exildans un chef lieu de canton ou-blié, il faut vivre sans plus dedroits sur le monde que lespoulets de ferme uniques com-pagnons de rélégation, il fautaimer n’avoir que des amis quivous ressemblent, il faut êtreencore assez con pour croire àl’économie forestière dans cemonde-là, il faut aimer lire lejournal «la Montagne», il fautaimer vivre à deux heures deLyon ou Clermont en bagnolefatiguée, il faut aimer vivredans une société où plus au-

cune caisse n’a passé lecontrôle technique, il fautaimer vivre dans un bledoù il n’y a pas encore debougnoules, où la diver-sité est encore mal àl’aise, où les gens diffé-rents ne sont que les réfu-giés européens de la ville,tels que Famine ...

Dans ces conditions, PesteNoire sera le groupe universel-lement combattu par les flicsantifas qui ont flairé là le dan-ger d’un groupe qu’il ne fautsurtout pas laisser éclore dansle milieu des métalleux où «lefascisme» a toutes ses chanceset de plus en plus... Pourtant, levrai parti de Peste Noire c’estChasse Pêche Fracture et Tra-ditions comme il a intitulé l’unde ses titres de «L’ordure àl’Etat pure»... mais en rempla-çant Nature par Fracture ce quimontre que «Famine» a lu lesbouquins de Guilluy ou qu’il ena au moins entendu parler..

Car c’est bien de la fracturefrançaise que nous parle PesteNoire, de cette France reléguéeà quelques kilomètres seule-ment des centres-villes, justeaprès les derniers pavillons dudernier bled rattaché à la métro-pole...

Mieux, cette France de lafracture française, cette Francede la survie démerde par leRSA, les potagers, les baraquespas chères et la débrouille, ellea en réalité une seule capitalenaturelle : c’est la Chaise-Dieu

La Chaise-Dieu, chef-lieu de cantonsitué aux confins de l’Auvergne etde la Haute Loire, est encorepeuplée de 800 habitants (il y eneut jusqu’à 3.000). Avec son canton qui forme unepetite communauté de communes ,le village, construit en promontoire,est entouré de vastes forêts leséparant de la civilisation surplusieurs dizaines de kilomètres..

Il existe sur place tous lescommerces et une supérette.La renommée du village courtnaturellement dans toute lachrétienté.

et c’est là que «Famine» achoisi délibérément de s’ins-taller puisqu’il lui fallait,quitte à habiter nulle part(c’est-à-dire dans la Franced’avant), un bled qui ait aumoins de la gueule !

A la Chaise-Dieu vous cher-cherez en vain l’entrée de villeavec les enseignes commer-ciales habituelles affichant quevous êtes entrés dans le mondeimpitoyable du Franglais,vous chercherez un barlounge, vous chercherez sansle trouver un endroit où dra-

guer la petite salope urbaine,ou simplement une terrasse defast food pour choper le Wifigratuit...

A la Chaise-Dieu, vous netrouverez qu’une abbaye sur-dimensionnée, un parvis ma-jestueux ouvert sur une placede village pour quelques ba-gnoles seulement, le caféPMU qui fait hôtel... la mai-rie, un autre rade pour abriterceux qui sont fâchés avec lepremier ou qui y ont laissé unetrop grosse ardoise.. un autrebâtiment pour le Christ Roi...un garage avec une vieillepompe à essence comme dans

les cafés branchés oùelles servent de décora-tion, des maisons aban-

données, d’autres qui ne sontplus utilisées que pendant lesvacances d’été, un foyer fermévendu par la mairie, un logisféodal racheté par une famillecatho-royaliste et ses scouts, etpuis les rues...

Ainsi, celui qui n’est jamaisallé à la Chaise Dieu ne saitpas ce que pourrait être unecapitale de reconquête ! Apeine plus petite qu’Estella -lacapitale que s’étaient choisisles carlistes pour la même rai-son (une aura religieuse)- laChaise-Dieu n’a pas vu l’His-toire longtemps, mais enfinelle a conservé son chapitre le

plus beau de France qui nedemande qu’à faire Grand

Conseil pourredonner enfin

un centre nerveux et spirituelà la grande friche française desendroits inutiles à la mondiali-sation.

Pour se défendre alors de lasurveillance des antifas, PesteNoire ne peut compter que sursa fiche Wikipédia où il a prisla précaution de se définircomme «anarchiste dedroite», «élitiste et non popu-liste». Il se revendique ausside Malicorne ou des Béruriersnoirs, mais la police de la pen-sée ne veut voir en lui qu’unesorte de Burzum à la françaisepour qui la campagne fran-çaise déglinguée et post méca-nique remplace seulement laneige norvégienne...

Surtout que «Famine» aimebien les camelots du Roi, ilparle du dernier putsch et duracisme anti-blancs. Même saconception du Black Métalcomme une religion biolo-gique du sang, une religion cri,une religion revivaliste, laisse-rait encore une place à la reli-gion simple de ses parents siseulement le catholicismemystique et son pendant la foidu charbonnier, voulaient re-prendre leurs étendards, s’ins-taller à la Chaise Dieu etcommencer d’ici la recon-quête sur les crasseux...

Naturellement, si nousavions seulement un jeuneprince capétien capable decomprendre encore sa missionhistorique de chef de peuple -voire de chef arverne!- il y alongtemps qu’il se serait ins-tallé comme Famine à LaChaise-Dieu et qu’il y tien-drait conseil avec ses partisansrepliés ! Mais bon les princes

sont timides de nos jours.

La Chaise Dieuou l’idée d’un Tibet intérieur

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(Suite page ci-contre)

Quand Peste Noire parle à son crucifix, c’est à la Chaise Dyable...

Actualité Actualité

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6 Perspectives 7Perspectives

Si les norvégiens se le sont appropriéaujourd’hui, les origines du BlackMétal remontent en réalité aucommencement de l'histoire duheavy metal, au début des années

70, avec la célèbre formation Black Sabbath.Considéré comme le groupe précurseur dumetal, Black Sabbath jouait déjà sur uneimage sulfureuse anti-chrétienne.

A l'époque, le groupe était déjà accusé depratiquer le satanisme et des associationsreligieuses manifestaient régulièrement pourfaire annuler ses concerts. Les mêmescrispations au premier degré accompagnerontd'autres musiciens metal comme IronMaiden, le chanteur de Black Sabbath, OzzyOsbourne, lors de sa carrière solo, et plusrécemment Marilyn Manson. Il est vrai queBlack Sabbath utilisait déjà une iconographiereligieuse lors de ses concerts, par exempleavec des croix incendiées.

Cependant, poussés par la surenchèreinhérente au genre, d'autres groupes del'époque allaient beaucoup plus loin. Ainsi,

Black Widow pratiquait de faux sacrificesdurant ses concerts au début des années

70 et le groupe Coven faisaitexplicitement référence au

satanisme dans ses paroles,bien que leur musique

ressemblait à cellede groupes dessixties commeJ e f f e r s o nAirplane.

Sur scène,Coven entonnaiti d i o t e m e n tl'Ave Maria,mimait unem e s s esatanique enlatin, pendantqu'un de leursroadies setenait sur unecroix dans laposition duChrist. Onpeut aussiciter lec é l è b r echanteurA l i c eCooperq u ifaisait

preuve d'une grande théâtralité pendant sesconcerts, allant jusqu'à simuler sa propredécapitation à la guillotine. Par ailleurs, sonmaquillage de scène rappelle étrangement lesgrimages qu'arboreront plus tard lesmusiciens de black metal.

Mais le véritable tremplin du black metals'appelle Venom. Formé en 1979 enAngleterre, le groupe s'inscrit historiquementdans la New Wave Of British Heavy Metal dela fin des années 70 et du début des années80. Cependant, l'agressivité du combo,inédite à son époque, en fera un précurseur duthrash metal (genre dans lequel s'illustrerontSlayer, Megadeth et Metallica) et du blackmetal. La musique de Venom était, de l'aveude ses musiciens, fortement inspirée parBlack Sabbath, mais aussi Deep Purple, Kisset Motörhead dont ils conserveront la vélocitéd'exécution, ainsi que la musique punk.Venom faisait aussi clairement référence ausatanisme, tant dans ses parolesblasphématoires que dans la mise en scèneoutrancière de ses spectacles, ce qui, àl'époque, troublait la plupart des afficionadosde heavy metal.

Bien entendu, toute cette imagerie sataniquen'était que du second degré et avait pour uniquebut de provoquer. Le chanteur brailleur Cronosavoua en 1985 au magazine «Kerrang !» qu'ilsne croyaient ni au satanisme ni à quelque formed'occultisme que ce soit. Cependant leur impactsur la future scène black metal sera indéniable,la dénomination "Black Metal" venantd'ailleurs de l'album de Venom du même nom,paru en 1982.

Durant les années 80, bien que jouant duheavy metal bien plus proche de Judas Priestque de Venom, le groupe Mercyful Fate auraune influence non-négligeable sur le futurblack metal. Leurs paroles blasphématoires etle grimage singulier du chanteur KingDiamond sont deux paramètres qui serépercuteront par la suite. Au bout de lasurenchère, King Diamond déclarafinalement dans la presse à scandale qu'il étaitpartisan d’Anton LaVey, fondateur de l’Eglisesatanique, ce qui était une première dansl'histoire du heavy metal.

En 1984, un groupe suédois nomméBathory va, grâce à un premier albuméponyme, attirer l'attention de tout un cortègede fans de metal underground. Etonnant de lapart d'un groupe suédois, dans un pays encorepeu enclin à la musique extrême, quand onsait qu'à l'époque, le groupe de rock suédoisqui cartonnait était Europe (qui exploseradans le monde deux ans plus tard avec le tubeThe Final Countdown). Bathory jouait unmetal extrêmement véloce pour l'époque,agressif et mal produit (l'album avait étéenregistré en deux jours dans un studio douzepistes), avec des paroles abordant des thèmescomme la magie noire et le satanisme. Au fildu temps, la musique de Bathory deviendraplus lente, plus épique et abandonnera lesatanisme des débuts pour orienter les parolesvers des thèmes tels que le paganismemythologique et les récits de leurs ancêtresvikings. La musique du groupe aura uneinfluence indéniable sur le son du black metalnordique.

L'histoire du black metal norvégien estindissociable du groupe Mayhem, et plusparticulièrement de son guitariste, ØysteinAarseth, considéré à juste titre comme le"parrain" du milieu. Aarseth fonde Mayhemen 1983, alors qu'il était âgé de seulementquinze ans. Le groupe joue à ses débuts undeath metal primitif, brutal. Maisrapidement, Aarseth s'investit dans uneimage plus sombre, adoptant desmaquillages macabres sur scène et sur lesphotos du groupe. Il s'intéresse de plus enplus au satanisme mais en vient vite às'opposer à la vision prônée par AntonLaVey, basée sur le matérialisme etl'individualisme.

Il définit sa vision du satanisme tel qu'ilest perçu par nous autres chrétiens, inversantles dogmes du christianisme et encourageanttout ce qui était morbide et blasphématoire.Il adopte comme pseudonyme"Euronymous". Eurynomos, dans lamythologie grecque, est une créature vivantsous terre au royaume des morts. Cependant,l'orthographe "Euronymous" apparait dansLa Bible Satanique d'Anton Lavey qui ledéfinit comme le prince des morts.

En 1988, un suédois du nom de Per YngveOhlin rejoint Mayhem au poste de chanteur.Il se fera connaître sous le pseudonyme"Dead". A la même époque, divers groupesd'Oslo prennent peu à peu contact etconstituent un réseau considéré comme lecommencement de la scène black metalnorvégienne. Progressivement, de jeunesnorvégiens originaires des quatre coins dupays commencent à correspondre avecEuronymous et les autres membres de lascène naissante d'Oslo, puis se rencontraienten personne le temps de quelques concertsdonnés en Norvège par des groupes de metalplus importants.

Dans l'antique ville de Bergen, fierténationale norvégienne, un autre acteurincontournable du black metal débute en tantque guitariste dans le groupe de death metalOld Funeral. Il s’agit de Kristian Vikernes(qui, par dégoût pour la dimensionchrétienne de son prénom, le changeralégalement au profit de Varg). Alorsadolescent, Varg rencontre quelques-uns desfuturs grands du black metal norvégien, dontEuronymous avec qui il se liera d'amitié.Varg Vikernes fondera en 1991 son propregroupe, Burzum (en hommage à J. R. R.Tolkien), dont il est le seul membre.

L'intégration de Dead dans Mayhemdonnera une image définitivementsulfureuse au groupe. Ses hurlements, quiconstituaient les parties vocales de lamusique de Mayhem, auront une influencemajeure sur les futurs groupes de blackmetal. Dead, comme son pseudonymel'indique, était fasciné par la mort et vouaitune véritable obsession envers tout ce quiétait macabre et sanglant, doublée d'uneforme mineure de schizophrénie rendant sonétat mental instable. Ainsi, il enterrait sesvêtements dans un cimetière afin de leurdonner une odeur de décomposition et ils'enterrait lui-même avant les concerts de

Mayhem pour se donner un teint livide.Aussi, il se coupait régulièrement sur scèneà l'aide de morceaux de verre ou de couteauxde chasse (il était d'ailleurs un ferventchasseur).

Fidèle à son pseudonyme, Dead se suicideà l'âge de 21 ans le 8 avril 1991. Après s'êtreprofondément tailladé les poignets, il se tire,en pleine tête, une balle de carabine (issued'un lot offert pour Noël par Varg Vikernes),dans un chalet qu'il partageait avec les autresmembres de Mayhem. Découvrant le corps,Euronymous s'empressa d'en prendreplusieurs Polaroïds et de ramasser quelquesmorceaux de la boîte crânienne béante avantd'alerter la police. L'une des photos ad'ailleurs servi pour la pochette d'un albumlive bootleg de Mayhem : Dawn of the BlackHearts. Euronymous se servira du suicide deDead pour alimenter encore l'intérêt porté àMayhem et au black metal.

Le groupe qui lancera véritablement la"seconde vague" de black metal (l'initiationde la première étant attribuée à Venom) estDarkthrone. Celui-ci instaure lescaractéristiques propres au "true black metal",qui seront reprises par d'innombrablesformations : maquillage sinistre définit plustôt par Euronymous, son de guitareoutrageusement saturé, hurlement macabresinspirés de ceux de feu Dead, textes faisantl'apologie du satanisme et des paysagesforestiers inquiétants de la Norvège.

A la fin de l'année 1991, une soudainevague de profanations de tombes frappe enNorvège. Les médias pointeront du doigt legroupe de death metal américain MorbidAngel et l'excitation provoquée par un deleurs concerts à Oslo. Varg Vikernes, accusépendant un temps, sera finalement disculpéaprès la rétractation du seul témoin. Le 6juin 1992, un des piliers du patrimoinenorvégien part en fumée. L'église de Fantoft,l'une des plus majestueuses églises en boisdebout de toute la Norvège, est incendiée.Les journaux nationaux s'emparent de lanouvelle et en font leurs gros titres. Encoreune fois, Varg Vikernes est suspecté d'en êtrel'initiateur, mais aucune accusation ne seraobtenue à son encontre. Peu de temps après,d'autres églises et chapelles seront victimesd'attentats pyromanes. Ainsi, environ 45 à 60églises ont été la cible de ces incendiescriminels, bien que la plupart aient échoué.

Ce sont naturellement ces crimesantichrétiens qui ont suscité un attraitgrandissant de la part des médias. Le numéro436 du magazine musical anglais Kerrang !a consacré un article complet sur le blackmetal, avec un titre des plus racoleurs :"Arson... Death... Satanic ritual... The uglytruth about black metal".

L'article reprend des interviews de VargVikernes et Euronymous dans lesquelles ilsfanfaronnent à propos de la vague de crimesliée au black metal en Norvège, perpétréepar une soi-disant organisation nommée "lesTerroristes Sataniques". L'article aégalement été le premier à qualifier le blackmetal de "néo-fasciste".

Dans la nuit du 9 au 10 août 1993, unmeurtre va secouer à jamais le Black Métalnorvégien. La victime est Euronymous, lemeurtrier est Varg Vikernes. Ce derniers'était invité de nuit chez Euronymous etl'avait assassiné de 23 coups de couteauselon le rapport officiel. Varg Vikernes seracondamné à 21 ans de prison ferme pour sonmeurtre probablement animé par undifférent financier et un peu de rivalité...

Si on cherche une explication aumicroclimat sociétal si favorable au BlackMétal norvégien, on relèvera que la cultureancienne en Norvège est toujours trèsprésente au travers des contes et légendes.La présence des grandes forêts a été propiceaux histoires de sorcières et aux légendes detrolls qui font partie intégrante de la culturedu pays. Certains groupes de black metalcomme Ulver ont d'ailleurs abandonnél'imagerie rattachée au black metal pouradopter des aspects plus proches de ceslégendes. A l'inverse, les légendes modernesont la vie dure en Norvège et la culture del'horreur a toujours été rejetée. Tandis quel'Amérique par exemple a largementdéveloppé sa culture de l'épouvante, depuisles récits d'Edgar Allan Poe jusqu'auxslasher movies de Tobe Hooper, JohnCarpenter et Wes Craven, la Norvège n'aproduit qu'un seul film d'horreur en 70 ansde cinéma. Le programme franco-polonaispour enfants Colargol, par exemple, avaitété retiré des grilles de programmes suite àun épisode dans lequel on apercevait unearme !

L'imagerie violente du black metalpourrait donc provenir de cette censurenorvégienne et de sa «compensation». Les"black métalleux" seraient en fait commedes enfants auxquels on a imposé uneinterdiction stricte : ils développent unegrande attirance envers l'interdit et enprofitent à outrance dès qu'ils y ont accès.

Aussi ce décalage avec le reste del'Europe s'est répercuté dans lecomportement des jeunes norvégiens.Quand les anglais de Venom criaient despropos blasphématoires, violents etantireligieux, il s'agissait uniquement desecond degré et de provocation, mais lesjeunes norvégiens ont pris les paroles ausens strict.

Pauvre Norvège !

Micro climat norvégien pour Black Métal

Texte construit àpartir d’un articlede france jeunes

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Braves types, bons nounours, les skins nazis bien bourrins ont unefonction sociale à ne pas mépriser : ils chantent la résistance !

9Dossier Bourrins

Le groupe skin allemand Commando Pernod,inspiré d’une chanson des Béruriers Noirs.

En 2008, avant un concert dugroupe Motörhead, l’excellentejournaliste communiste EvelynePieiller rappelait qu’auRoyaume-Uni, patrie de Led

Zeppelin, groupe fondateur du hard, maisaussi de Motörhead, le «hard» apparaît enmême temps que la montée du chômage,de l’inflation, et des déficits. La«désindustrialisation » est alors en pleineforme (la part du Royaume-Uni dans laproduction industrielle mondiale passe de20,5% en 1955 à 9% en 1977), c’est la findu « consensus social », l’Irlande du Norddevient une poudrière, l’immigrationjamaïcaine et pakistanaise prend del’ampleur, le National Front recrute, et laseule alternative est… l’alternance entredeux partis qui ne sont pas vraimentséparés par un gouffre. Comme disait JohnLennon au début des années 1970, « thedream is over », le rêve est fini, lespromesses des hippies et celles dulibéralisme se sont révélées trompeuses, cemonde dissonne, ce monde lamine, il esthypocritement sauvage : il fera naître unemusique ouvertement, fièrement sauvage,qui retournera les modèles désormaiseffondrés. Aujourd’hui, la dissonances’accentue, l’Apocalypse rôde, le hardrock, dans toutes ses métamorphoses et sesambiguïtés, continue... 

Ainsi, depuis une quarantaine d'années,la «Oi Musik» a pris le relais des rassem-blements de Nuremberg.. C’est pas très fi-naud, c’est bien peu gaulois, on y cherchaiten vain (avant Peste Noire) un peu d’hy-perFrance, mais enfin, cela existe.... Au dé-part, les «Oï, oî, oi!» n’étaient que desbeuglement de ralliement des skinheadsvenus d'Angleterre. C'est là que desgroupes, comme Screwdriver ou No Re-morse, ont lancé le rock «faf» dès la fin desannées 70, au nom du «white power» et del'idéologie du «blood and honour». En Al-lemagne, leur public est longtemps restéconfidentiel, et se regroupait dans des ar-rière-salles de café. Mais, depuis l'unifica-tion, une certaine jeunesse en redemandait,et écoutait ses groupes fétiches dans dessalles des fêtes municipales, surtout en ex-RDA.

«Allemagne, nous sommes ta ven-geance», «Allemagne, réveille-toi, noussommes la force qui te purifiera», «Sau-vons la race qui fut vendue»... Ces extraitsd'une chanson du groupe Störkraft résu-ment les pensées de son leader, Jörg Pe-tritsch. Störkraft («Force destructrice ouForce qui nettoye»), la plus connue des for-mations de rock skin germaniques donttous les albums sont dominés par un thèmemajeur : l'Allemagne.

«Nous sommes la force qui nettoie l’Al-

lemagne » . chantait Störkraft. Alors MaistVolkszorn (Colère du peuple) renchérissaitaussitôt sous une inspiration Lys Noir avantl’heure : « Mettez-les en prison ou mettez-les quelque part, Pourquoi pas dans le dé-sert, mais enfin renvoyez-les. »

Dans sa chanson Kanaken ("les Ca-naques"), le groupe Endsieg (Victoire fi-nale) préconisait une transportation desTurcs à la façon de ce que nous prévoyonsnous aussi à Cayenne : « Ils mâchent del’ail et viennent en Allemagne Salir tout cequ’ils touchent...»

Quant à « Commando-Pernod », l’un desquelque cinquante groupes de rock fafsconnus qui jouaient en Allemagne à la findu vingtième siècle, il chantait en 1984 :«.L’Allemagne de jadis n’existe plus, desraces de toutes parts sont venues l’envahir,Réveille-toi, l’Allemagne, Nous crionspour toujours : Etrangers dehors !»

En Allemagne comme dans le reste del’Europe du «métal», Störkraft se signalapar des morceaux aussi explicites que «Ter-ror», «Chien de combat». Dans le mêmetemps, Sturmtruppen («Troupes d'assaut»)developpait le culte de la patrie et de la na-tion «Heimat», pendant le groupe Märty-rer, dans «Fiers» chantait les valeurs virilesde la camaraderie militaire. D’autresgroupes tels que Werwolf («Loup-garou»),ou Radikahl accompagnaient eux aussi lemouvement dont le design des pochettesévoquait la plupart du temps la SecondeGuerre mondiale (monuments aux morts,avions de combat, soldats SS) ou la mytho-logie européenne (chevaliers Teutoniquesen croisade, Vikings, etc..).

Mais le führer incomparable du rock nazibien bourrin, c’est Torsten Lemmer, le pro-ducteur de Störkraft : «Nous avons voulu,dans nos premiers enregistrements, diffuserun sentiment patriotique auprès de nosfans», expliquait ce jeune élu sur une listed'extrême droite à la diète municipale de lariche cité de Düsseldorf. Son bureau, do-minant le Rhin, était alors décoré d'unbuste de Bismarck et d'une affiche de laporte de Brandebourg sur fond de soleilcouchant. «Nos groupies ne sont pas seu-lement des néonazis, soulignait TorstenLemmer devant les journalistes avec un ric-tus satisfait : nous incarnons la victoired'une nouvelle génération, qui n'a rien àvoir ni avec le IIIe Reich ni avec l'occupa-tion de l'Allemagne par des troupes étran-gères.» Hitler? «L'un des plus grandscriminels de l'Histoire!» proclamait Tors-ten Lemmer sans préciser si le grand crimi-nel en question lui était pour cette raison,sympathique ou pas....

Cependant, au-delà de ces précautionsoratoires puisque le moindre écolier alle-

mand sait qu'il est proscrit par la loi de lareproduire, même à l'envers, d'autresgroupes ne s'embarrassaient pas.. Aduléespar un noyau dur de 4 000 «skins», on lesappelait : Endsieg («Victoire finale»),Kahlschlag («Table rase»), ou Volkszorn(«Colère du peuple»).

A l’époque, Rock-O-Rama, leader sur lemarché allemand et producteur de Stör-kraft, exhibait un catalogue de plusieursmilliers de titres diffusés dans seulementtrois magasins spécialisés à Düsseldorf, àMunich et à Berlin.

Aussi les fanatiques s'adressent-ils àl'étranger pour se fournir. Un distributeurfrançais est alors considéré dans le milieuskin allemand comme l'un des mieux ap-provisionnés.

En revanche, les albums du groupeBöhse Onkelz («Croquemitaines») se trou-vent, eux, chez tous les disquaires. Ils en-vahissent le hit-parade avec des CD telsque «Chants sacrés». Fondé en 1979, legroupe a débuté dans la mouvance punk,avant de lancer, en 1983, le rock skinheaden Allemagne. Dès 1984, ses chansons«Türken raus!» («Les Turcs dehors!») et«Deutschland den Deutschen» («L'Alle-magne aux Allemands») s'imposèrentcomme des références vraiment marrantes.L'un de ses disques, «Der nette Mann»(«L'Homme gentil»), fut d’ailleurs le pre-mier du genre inscrit à l'index des publica-tions interdites à la jeunesse boche. On yentendait un chant pour le moins bismarc-kien, «L'Allemagne nous appartient, de-main le monde entier» (cf. «Deutschlandüber Alles»)...

Depuis cette date, courageux mais pas té-méraire, le groupe a extirpé de ses textestoute allusion raciste... Faut pas déconner !Cela leur avait juste échappé !

(Suite page ci-contre)

Que cela nous plaise ou pas, la résistance blanche au grand remplacement n’a jamais trouvé unmeilleur terrain d’expression que celui des groupes nazis bien bourrins... Ben oui !

8 Dossier Bourrins

La résistance blanche des groupes bien bourrins

«la musique, de toute façon, çarentre dans la chair des gens».

Torsten Lemmer

Bon bien sûr, être nazi, c’est con.... Etrerocker aussi, si on va par là.... Etre alle-mand, c’est très con aussi... Etre skin, c’estvraiment pas malin, non plus... Alors êtretout cela ensemble, c’est vraiment«trop»... Mais justement, c’est cela qui estbien, c’est cela qui veut dire quelquechose, cela signifie : je suis blanc, couillu,et je t’emmerde !!! Car aujourd’hui, la«fierté blanche» si intellectuellement ridi-cule soit-elle, est devenue aussi nécessairequ’un gros pet bien odorifère après un platde haricots... Faut que cela sorte... C’estcertes peu gracieux, mais cela fait du bien,cela libère ; le fion aussi a le droit à un peude sérénité.

C’est justement à cela que servent lesgroupes nazis bien bourrins... Ils ont unefonction sociale indéniable et opportune...ils servent à quelque chose... Un gros petnazi bien dans ta gueule de bolcho... Unebonne caisse SS sur tes narines subtiles, en-culé de bougnoule ! C’est si bon ! Et puis,au nom de quoi les européens devraient-ilstoujours être élégants, sensibles et polis ?Y en a marre à la fin d’être toujours les tar-louzes de service, ceux qui baissent lesyeux et filent la clope à Mouloud.

Pourquoi serions-nous perpétuellementfidèles à notre réputation de sophisticationmorale ? Le rock nazi, au contraire, c’est

l’ensauvagement dont nous aurons de plusen plus souvent besoin devant la barbariemultipliée de tous les bougnoules de nosrues...  En effet, il apparaît dangereux, de-puis les frères Kouachi, de laisser le mono-pole du mauvais goût au «peuple invité»(comme on disait pudiquement en RDA)qui a pris ses aises chez nous.

Naturellement, ces sales cons d’Alle-mands, toujours champions de la finesseversion panzer, ont porté au plus hautpoint cette façon de mettre le rock nazibien bourrin au service de la fierté blancheà laquelle nous n’aurions jamais dû êtrecontraints si aucun enculé républicainn’avait ouvert les portes de la citadelle.

En effet, jamais au grand jamais, nousn’aurions dû subir, à notre tour, cette obli-gation de bêtise crasse, tant nous devionsêtre définitivement exonérés, par notre ci-vilisation même, de tout recours au sim-plisme. En un mot, jamais nous n’aurionsdû écouter ce genre de musique nazie demerde en souriant de connivence... Maisvoilà... C’est ainsi : les bougnoules et lesgauchos nous font décidément trop chier !Leur monde futur nous est décidémenttrop fermé... Nous en sommes trop exclus,trop éradiqués, pour ne pas lever le bras encadence, histoire de rappeler simplementque nous sommes encore là, putain !

Sortieprochainedu Lys Noirgrand format

Sessionde rentréedu Lys Noirle 12 et 13septembreà proximitéde Lunel

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Formée en 1995, l’entité Brutal Begude sort deux albums coup sur coup en 2005et 2006, « Radical Music » et « …Forever Ours », albums qui font l’effet d’un coupde poing dans la gueule sur la scène metal française. Radical, le groupe l’est eneffet tant au niveau des paroles que de la musique. Après une mise en sommeil deplusieurs années, nous avons eu (l’agréable) surprise de revoir les marseillaissquatter le haut de l’affiche depuis quelque temps. Entretien avec un des groupespréférés des RG de France et de Navarre, cauchemar pour antifas vigilants...

Soucieux d’affirmer un national-socialisme sans dentelles et sans chichis, Brutale Begude est fina-lement un vrai «concept groupe», un truc too much qui te fait dire : «aaaah ouaih !!!»

Clairement nazi naïf, le groupe marseillais en devient naturel-lement le plus «sympathique» car le plus franc du collier...

Brutal Begude, marseillais et National-socialiste, et alors ?

Question : A en croire les affiches quicirculent sur la toile, vous avez l’air defaire pas mal de concerts, combien enavez-vous fait depuis la formation créée ?Des anecdotes au cours de ces concerts ?

Baignade Interdite : Des concerts on enà fait un peu, le premier était avec LandS-torm (Groupe des pays Bas si je ne metrompe pas), on en a fait une fois la fête dela musique dans un rade, on avait joué desreprises et chanté péril rouge, une paire demecs nous ont demandé pourquoi on chantait«béret rouge tu ne passera pas, béret rougeon te brisera », c’était des paras, ça a faillipartir en sucette, nous leur avons expliquéque c’était péril rouge, c’était déjà mieux,sinon le reste que des bons souvenirs. Voiciles groupes avec lesquels on a joué, il enmanque sûrement : Landstorm (Pays Bas),Ultimatum, DSH, Dernier Rempart, Duran-dal, Ile de France, Match Retour, Sturmbri-gade Frankreich, White Wash (USA),Frakass, Brutal Attack (GB), Fureur Nordik,Bordel Boys, Lemovice, Wolffront (Alle-magne), Kommando Skin (Allemagne) et 2minute Warning (Allemagne).

(Suite page 12)

Après Forever Ours en 2006, legroupe a plus ou moins disparu des ra-dars, avant de renaître en 2013. Vousavez depuis assuré pas mal de concerts,tant en France qu’à l’étranger. Est-ceque la scène est pour vous le but ultime?Des anecdotes relatives à ces concerts ?

Brutale Begude : Les concerts sontquelque chose de très important pour nouseffectivement. C’est vraiment une réellesensation de puissance que de pouvoirs’exprimer sur scène, de défendre sa mu-sique, et qui plus est de partout dans lemonde ! Je n’ai pas d’anecdotes particu-lières, mais plutôt un remerciement à faireà toutes les personnes qui se sont dépla-cées à nos concerts et qui ont contribué àchaque fois à ce qu’il y ait une ambiancede feu !

Vous avez sorti cette année une com-pilation, « 20 years of fight », où sont re-

groupés en intégralité les chansons devos deux premiers albums. Brutal Be-gude ayant acquis avec les années unstatut culte, était-ce une nécessité de res-sortir ces pistes pour ceux qui n’au-raient pu les obtenir à l’époque ?

Brutale Begude : Oui c’était une néces-sité comme tu dis. Les 2 premiers albumsétant en rupture de stock depuis un mo-ment, et vu le nombre de demandes qu’ily avait, nous nous sommes sentis obligésde sortir une réédition de tout ça.

Et cela a été possible grâce à notre labelFreivolk !

Il se murmure qu’un troisième albumdu groupe serait en préparation, pou-vez-vous nous en dire un peu plus ?

Brutale Begude : Effectivement, untroisième album sortira fin juin, toujourschez Freivolk, il s’intitulera « Extrême Re-tour » et comportera dix titres, mais je ne

vais pas trop en dire et garder un certaineffet de surprise…

Les événements récents qui ont tou-ché la France augurent d’un contrôleencore plus drastique des idées dites «nauséabondes » par notre gouverne-ment « socialiste ». Dans un tel contexte,pensez-vous qu’il va être encore pluscomplexe d’organiser des concerts, desortir des albums, bref de faire vivre lascène ?

Brutale Begude : Non je ne pense pasvraiment que cela va changer quelquechose, cela a toujours été difficile et celale restera, évènements ou pas. Noussommes et resterons esclaves de cette dic-tature, tant que les blancs ne prendront pasconscience qu’ils sont voués à la dispara-tion s’ils ne tentent rien d’ici quelques an-nées…

(Propos recueillis par ilfaudrabienvousyfaire)

Pouvez-vous nous en dire un peuplus à propos de l’origine du nom dugroupe pour nos lecteurs non connais-seurs de la langue provençale ?

Brutale Begude : En fait le mot Be-gude est simplement le nom du quartieroù je vivais étant jeune, un beau quartierde Marseille, comme je te laisse imagi-ner… ça forge le caractère de grandir là-bas on va dire… Et en opposition auxracailles faisant du rap, et qui scandaienttoujours le nom de leur territoire dansleurs chansons, nous avons pris le nom«Begude » pour le côté fier du territoire,mais avec une musique faite par desblancs et pour les blancs !

Sur Internet, on trouve peu d’infor-mations sur Brutal Begude, chose com-préhensible vue la teneur de vosparoles. Néanmoins les pseudos « PaulScholes » et « Luca Toni » reviennentsouvent quand on évoque le groupe, at-testant d’une passion notable pour lefootball. Quels sont vos rapports avecce sport ?

Brutale Begude : Je dirais (pour mapart en tout cas) que je m’y intéressaisbeaucoup avant, et surtout au football an-glais (d’où mon surnom) mais que ça m’aquand même bien passé… Beaucoup tropd’argent, de corruption, de Scandinavesvenus tout droit de la savane, et dont leQ.I ne doit pas dépasser celui d’une huitre! Et je ne dis pas non plus que celui desblancs est fantastique, que ce soit dans cesport ou dans la vie en général…

Au sein d’une scène française «RAC»très marquée par la oï, vous avez fait lechoix d’un metal absolument radical,bercé par le thrash et le death, quellessont vos influences? Kaizer Wodhanazdu groupe culte Ad Hominem est re-mercié dans le livret de votre album «…Forever ours », pensez-vous de ma-nière générale que musicalement par-lant l’alliance des chevelus et destondus est une nécessité ?

Brutale Begude : Elle l’est bien en-tendu, enfin si les « clans » (passe moil’expression) veulaient avoir au moinsune petite chance de pouvoir rivaliser (etje ne dis pas gagner la guerre non plus)avec toutes les hordes de sauvages quel’on trouve un peu partout chez nous, ouiils ont plutôt intérêt de s’allier ! Et c’estlà que des groupes comme BB (voire AdHominem) ont leur rôle à jouer… Fédérergrâce à la musique !!!

Vous ne vous embarrassez pas avecdes suggestions ou des non-dits, vos pa-roles reflètent un national-socialismeclairement assumé. Est-ce une volontéde choquer ou un réel engagement ?

Brutale Begude : Je pense qu’il y a unpeu des deux. Je ne vois pas pourquoinous ferions dans la dentelle, je ne voispas vraiment à quoi cela servirait… Nousne sommes pas là pour convaincre, maispour clamer haut et fort ce que nous pen-sons vraiment !

(Suite page ci-contre)

Dossier BourrinsDossier Bourrins

Baignade Interditeracismeapolitique

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13Dossier Bourrins12

Formé pour la première fois en 1986, pour à la base se défouler et fairequelques reprises lors de concerts dans cette bonne ville de Lyon, Frakass écritses premières chansons en 1989 puis se sépare quelque temps après. Puis en1994 le groupe se reforme sous l’impulsion du label Lug Record, en 1995 unedémo est enregistrée et trois titres paraîtront sur la compilation « France Ex-plosion Volume 2″, s’en suit en 1997 la sortie de leur premier album au titreéponyme de « Frakass », puis « Siegfried » en 2001, « Bouclier contre boucliers» en 2005, « European Storm » en 2010 (Split avec les Hongrois de White Mas-ter), « Mémoires acoustiques » la même année ( Reprises versions acoustiquede certains titre de Frakass, Freya, DC, Terre de France…), vient « L’appel desdieux » en 2011, « Rage » en 2013 et plus récemment deux titres sur la compi-lation « Sol Invictus » sorti chez Martel en Tête. Suivront trois titres sur la com-pilation « Blood Bounded Alliance » sortie chez PC Records, puis laparticipation au dernier projet du groupe Honor qui dépoussière son premieralbum « Bialy Front » avec le concours de plusieurs groupes européens, sortisur le label Polonais « Homo Superior ». Se démarquant par ses sonorités trèsmétal et ses paroles fouillées faisant la part belle au paganisme, enchaînant de-puis plus de vingt ans les concerts et albums, nous avons donc décidé de poserquelques questions à ce groupe phare de la scène française.

Le groupe plaide pour la lecture... avec quelques intuitions quel’ennemi est désormais surtout dans la «mégamachine»...

Frakasszina aussi !

Nombre de vos titres font di-rectement référence à des livres,pensez vous que la lecture soitl’indispensable colonne verté-brale du militant ? Quels livressont pour vous indispensables etnotamment pour nos plus jeuneslecteurs ?

Frakass : Il ne m’est paspossible de définir quel livreest plus indispensable qu’unautre tellement le nombred’écrits intéressants est élevé.Puis sur quel sujet ?? Mytholo-gie ? Philosophie ? Nationa-lisme ? Racialisme ? Histoire ?Culture ? Occultisme ?..etc…la liste est longue. Par contre,je peux donner quelquesconseils aux jeunes qui souhai-teraient se lancer : Lisez enpremier lieu des sujets pourlesquels vous avez de l’attraitet de fil en aiguille un livrevous mènera vers un autre. In-téressez-vous à tout, ne soyezfreiné par rien. Par exemple,les sciences permettent de dé-velopper son paganisme. Étu-dier les anciennes civilisationset les vestiges qu’elles nous ontlaissé permet de comprendrepourquoi et comment nous ensommes arrivé là aujourd’hui,sans le filtre de l’archéologieofficielle aux ordres de la pen-sée unique. Connectez-vousaussi à votre âme plutôt qu’àvotre intellect seul. L’intellec-tualisme éteint l’esprit au lieude l’éclairer. La lecture est in-dispensable mais ne doit resterqu’un outil et en aucun cas de-venir une bible. Car le lecteurne doit pas s’arrêter surquelques vérités bien placées siil veut développer son espritcritique. La connaissance c’estbien, mais elle reste stérile sielle ne se transforme pas en sa-voir. Il faut aussi, ne pas forcé-ment occulter tout ce qui nerentre pas dans le cadre de sapropre pensée, philosophie ouson idéal. Par exemple, avoirune vue d’ensemble de tout lepanel d’un sujet permet d’endéceler les éventuelles manipu-lations, falsifications, et ainsiéviter de tomber dans le pan-neau. Suivant les cas ça peutaussi permettre de s’en proté-ger ou pour les plus témérairesde les combattre. Dans lemême sens, un bon militant po-litique lira la presse ennemies’il veut être vraiment efficace.Vu la bassesse du camp d’enface le militant n’a parfoisd’autres choix que d’utiliser lesarmes de l’ennemi s’il veuts’en sortir et malheureusement

quelques fois au détriment de l’honneur qui le caractérise. »

Nous avons ouï dire qu’unnouvel album était en prépa-ration, pouvez-vous nous endire un peu plus ? Avez-vousd’autres projets ?

Frakass : Oui, le prochainalbum est couché sur démo de-puis un ans déjà. Nous avonsrencontré quelques problèmes(d’ordre financier comme tou-jours) pour sa réalisation. Nousavons fini par essayer de mobi-liser les personnes qui portentun intérêt à la scène RAC sousforme de dons pré-ventes pourque le projet se réalise. Je doisdire que nous avons été agréa-blement surpris par le soutienque nous avons reçu et quegrâce à eux nous sommes sur labonne voie. Nous n’avons pasencore la totalité de la sommemais avons commencé l’enre-gistrement, si tout ce passe bienl’album sortira pour la rentrée.Il se nommera «Le SangPerdu» et comportera 14 titres.Ceux qui apprécient, soutien-

nent et suivent Frakass peuvents’attendre à une « bombe ato-mique». Je suis en train de tra-vailler sur un nouveaux projetavec les ex-membres d’«Honor», le groupe s’appelera«Freidenker» et après ça un se-cond album acoustique de Fra-kass est prévu. Son titre sera«Les Symphonies du Graal».

Une partie des membres deFrakass s’est retrouvée dansun autre groupe, « Parias »,pourquoi un nouveau groupe? Comment ce premieralbum a été accueilli ?

Frakass : Le projet « Parias» est né autour d’un seul titre «Sans Etendard ». Ce texte écritau départ pour Frakass dans lebut de piquer un peu au vif nos« amis » anti-fas, sur fond deguérilla urbaine, a quelque peudérapé… Perdre son étendardsur le champ de bataille est de-puis tout temps synonyme dedéfaite. Je crois que cette chan-son résume assez bien leur af-fligeante situation. Nous lesvoyons tour à tour se faire ar-

racher par les bandes eth-niques, supplier les flics de lesprotéger pour éviter l’affronte-ment ; bref on les retrouveconfrontés à leurs diverses in-cohérences et se faire déroberleur étendard comme c’est gé-néralement le cas quand ilscroisent des hommes libres etdéterminés. Trouvant ce thèmeplutôt sympathique, j’ai décidéde construire tout un conceptautour de cette idée en l’élar-gissant à d’autres sujets socié-taux récurrents. J’ai doncpréféré que le projet Parias de-vienne un groupe à part entière.Il y a une quinzaine d’annéesavec Fabrice (Fraction) nousavions commencé à créer ungroupe qui aurait dû s’apparen-ter à du « Bérurier noir » maisfaf. Alors, je me suis dit qu’ap-pliquer ce style musical à Pa-rias serait vraiment parfait pourfaire chier. Car chez les anti-fas, Béru tu touches pas, c’estDieu en quelque sorte…

Propos recueillis par «Ilfau-drabienvousyfaire»

Question : Vous abordez une my-riade de thèmes qui sont pour le moinsoriginaux dans la scène rac, tel que lesWandervogel ou le combat de JordiMagraner en faveur du peuple Kalash,comment en êtes-vous venus à vous in-téresser à tout ces sujets ?

Frakass : Les thèmes abordés dansFrakass, le sont soit parce qu’ils me tou-chent particulièrement, soit parce qu’ilssont pour moi d’une importance vitalepour l’esprit européen. Dans la mesuredu possible, j’essaye toujours de lesmontrer sous un angle différent, de lesaborder d’une façon dont on n’a pas l’ha-bitude de les entendre. Simplement pourstimuler notamment les plus jeunes àfaire leurs propres recherches. Un soirlors d’un concert, un ex-antifa est venume voir en me disant qu’il était devenufaf grâce aux textes de Frakass. En toutemodestie, j’ai trouvé ça plutôt puissant.Il est totalement erroné de croire que ceque nous subissons aujourd’hui enFrance concerne la France seule, oumême l’Europe. Le monde entier est im-briqué dans un processus d’asservisse-ment des peuples, et ce depuis les tempsles plus reculés de notre histoire. C’estma soif sans limite du savoir qui m’a faitm’intéresser à tout un tas de choses,comme les sciences naturelles, physiques

ou occultes, l’ésotérisme, les différentesreligions du monde qu’elles soient mo-nothéistes ou polythéistes, l’histoire, lapré-histoire, les anciennes civilisations,les politiques, les sociétés secrètes…etc…

Il est pour nous inconcevable de ne paschercher à savoir d’où l’on vient « réel-lement », car sinon comment savoir quinous sommes ? Et sans ça, comment sa-voir où nous allons ? De plus, commentprétendre appartenir à tel ou tel combatou défendre telle ou telle terre ? C’estune des raisons pour lesquelles nousvoyons rentrer chez nous des jeunes (oumoins jeunes) et disparaître quelques an-nées plus tard, car ils ne savaient pasréellement pourquoi ils étaient là. Ils ontsimplement consommé comme onconsomme la playstation, la musique,l’amitié, les idées…etc… Tout en se di-sant résistants au système, ils ont faitexactement ce que le système attend del’homme moderne « être un consomma-teur ». Et la consommation est déclinableà tous les niveaux, que ce soit sur le planmatériel, physique ou psychique. Quandl’on a vraiment compris d’où l’on vient,nos racines s’enfoncent si profondémentdans la terre que seule la mort pourraitnous y arracher.

Dossier Bourrins

Question : Des projets au niveau musi-cal ? Album Studio ? Split ?

Baignade Interdite : Le nerf de la guerrec’est l’argent, pour faire un album c’est pa-reil, après il faut trouver un studio où l’in-génieur du son n’est pas de gauche, sinonses oreilles vont faner et il ne voudra pas lefaire, j’ai trouvé un contact pour le studio,c’est déjà ça, pour l’argent, une paire defilles sur le trottoir et un ou deux braquageset ça devrait le faire...

Question : Quelles sont vos principalesinfluences musicales? De manière géné-rale, quel est votre avis sur la scène mu-sicale « natio » actuelle? Dynamisme ouperte de vitesse?

Baignade Interdite : Nos influences mu-sicales sont la vielle Oï !, le rac, du hatecoreet du heavy metal. La scène musicale esttrès bonne, on ne peut pas dire qu’elle soiten perte de vitesse, il y a quand même plusd’une bonne douzaine de concerts organiséspar an avec de grands groupes étrangers, ilfaut bien compenser par le peu de groupesFrançais en activité, c’est ce qui est un peudommage, sans compter aussi le peu de mo-tivation que certains jeunes ont pour bougeren concert, ils préfèrent claquer cent eurosen boîte ou au café pour de la musique demerde, et ce sont les mêmes qui disent qu’iln’y a jamais rien en France, pour faire leswinners derrière l’écran face de bouc ilssont champions…

Question : Quel est selon vous le prin-cipal problème en France ?

Baignade Interdite : Le problème enFrance est très vaste, grosso modo il fau-drait tout reprendre depuis la base jusqu’enhaut, l’inverse serait même mieux, je nepeux pas tout énumérer, ça serait trop long,il faut juste qu’ils ouvrent les yeux, les bar-bus arrivent, ça va peut être aider certainespersonnes qui avaient des œillères à voirplus clair, le gros souci c’est qu’en 732 onsavait où ils étaient, là ils sont partout, onne peux pas dire que l’immigration soit unbien pour la France, on voit le résultat, larégion Parisienne devient Bamako city etles petites têtes blondes n’ont plus leurplace.

Y a t’il des formations politiques dontvous vous sentez proche?

Baignade Interdite : Nous ne faisonsparti d’aucune formation politique.

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« HOLD FAST » était un projet dedeux membres du groupe « HAIS &FIERS ». En 2011, nous avons décidé decréer un nouveau groupe avec une mu-sique plus agressive et puissante que«HAIS & FIERS », dans un style plutôthardcore (les deux membres du groupesont des fans de métal et de hardcore).Ils ont donc commencé à répéter danscette optique. Le premier album « ChuteLibre » est sorti fin 2012 sur le label Ita-lien « Black Shirts Records ». A la suitede quoi deux nouveaux membres ont re-joint Hold fast. Depuis, après un bon pa-quet de répètes pour préparer denouveaux morceaux, le groupe a finale-ment enregistré son second album «Against you all » en 2014.

Parallèlement, le groupe a réalisé unclip vidéo officiel pour la chanson « I amthe Revenge » visible sur youtube. Pourceux qui ne l’auraient pas encore, l’al-bum est disponible depuis Décembre surle site du label du groupe.

Hold Fast est le plus politique et le plus intelligent des «groupes bien bourrins». Ostensiblement«païen», le groupe en est à son second album plutôt bon, plutôt pas mal...

Hold Fastpour nous venger

1514 Dossier Bourrins

Q : Après une première galette qui alargement eu le temps de faire chiernos voisins de gauche, vous récidivez,pouvez-vous nous présenter le nouvelalbum ainsi que les thèmes abordés ?

Hold Fast : Le nouvel album s’intitule« Against you all » et comporte 10 nou-velles chansons. Il a été enregistré en Sep-tembre 2014 dans un studioprofessionnel. Ça nous a pris quinze joursde travail. Sur ce nouvel opus, les thèmessont assez négatifs et traitent de tout ceque met en œuvre le système pour dé-truire l’esprit européen: Capitalisme,ethno-masochisme, immigration, men-songes, corruption…

Q : Vous avez fait le choix de chantercertaines chansons en Anglais, volontéde s’exporter ?

Hold Fast : La langue Française estparticulièrement difficile à comprendrepour des personnes d’autres pays. Enchantant en Anglais, des gens de toutel’Europe et d’ailleurs peuvent compren-dre notre message. Tous les textes sontd’ailleurs traduits en Français et en an-glais dans le livret. Mais la moitié des ti-tres sont chantés en Français. On n’oubliepas d’où l’on vient et notre langue mater-nelle...

Q : Selon vous quel est le problèmeprincipal en France ?

Hold Fast : A vrai dire, tout va mal au-jourd’hui… On a l’impression de vivreune seconde chute de Rome. Si l’on de-vait désigner un seul problème à tous lesmaux actuels, ce serait bien entendu lesystème en place et son fonctionnementcapitaliste. L’immigration, l’islamisation,la paupérisation de la société, la destruc-tion de l’écosystème, des valeurs et desidentités Européennes millénaires ne fontque découler de ce système. L’avenirs’annonce plus que sombre pour nos en-fants… la dernière chanson de notrealbum « The End » traite d’ailleurs de cesujet. « Est-ce la fin ? Ou bien nous ré-veillerons-nous pour nos enfants ? ».

Q : Que pensez-vous de la scène rac Fran-çaise, renouveau ou perte de vitesse ?

Hold Fast : Ces dernières années, il ya eu plus de concerts qui ont été organiséset c’est tant mieux. Mais niveau groupes,la France est réellement à la ramassecomparé à d’autres pays d’Europe. A partles quelques groupes « dinosaures » quisont là depuis déjà longtemps : Frakass,Lemovice et le retour de Brutal begude.Il n’y a pas vraiment eu de renouveau. Es-pérons que ça changera…

Q : Un ou plusieurs livres à conseillerà nos lecteurs ?

Hold Fast : Le dernier livre que j’ai luest « la France Big Brother » de LaurentObertone. Un bon ouvrage qui peut ouvrirles yeux sur ce que nous fait subir le sys-tème. Je conseille aussi, bien évidemmentles bouquins de D. Venner, ainsi que « lacolonisation de l’Europe » de G.Fayeetc…

Quand on a des musiques de merde et des textes infiniment moins élaborés que ceux de Paris Vio-lence, on fait du «rock identitaire français» !

Le «rock identitaire»Une merde d’élégants ?

Idées

C’est entendu, le Lys Noiraime le métal... A fond lacaisse dans la bagnole surune autoroute... Infinimentmieux qu’une marche alle-

mande... Pour le rock identitaire, c’estautre chose... Avec les groupes façonHotel Stella, on se retrouve un peucomme avec un enfant gentil qui vous aramené une tarte à la merde composéepour la fête des pères avec les autres ga-mins de la classe et l’institutrice écolo-féministe... Alors on la mange, cette tarteà la merde, en disant : «C’est très trèsbon, mon chéri..» mais on n’en pense pasmoins.

En vérité, les musiciens de rock identi-taire français sont des types dont les pa-rents avaient assez de fric pour leur offrirune guitare à Noël et ne pas se fâcherquand les mômes ne la grattaient que pen-dant deux semaines, avant de ne plus s’enservir jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans.

On ne dira jamais assez l’influence dela guitare électrique chez les identitairesenracinés par décision personnelle... Laguitare électrique, c’est comme unearme, et puis les nanas aiment ça, non ?

Généralement, le rock identitaire fran-

çais se mèle d’avoir des goûts littérairestrès prononcés, histoire de trancher avecl’ignorance crasse des gauchistes à la con.Le RIF a des prétentions intellectuelles enforme de livre de poche. Antoine Blondinpour Hotel Stella qui connait surtout lefilm avec Gabin et Belmondo.

Si l’enracinement à la ville est unefarce de faux apaches et de faux Bruand,le Rock Identitaire est un faux rock jouépar de faux musiciens. Comparé au métalde Peste Noire, le RIF est ce que la dansede salon est à la boxe : une bluette.

Le rock identitaire français c’est notre«AB production». C’est du même ni-veau. L’amateurisme en suinte de par-tout. Tout y est posture. Si Peste Noirerelève lui d’une démarche artistique pro-fonde et complète, le rock identitairefrançais dans sa totalité (si ce n’est Juliend’In Memoriam qui touche sa bille)n’obéit qu’à l’ambition un brin enfantined’être pris pour des musiciens quand onsait seulement jouer de la raquette de ten-nis devant la glace de son armoire !

Rien que le titre des albums... Mau-vaise Fortune Bon Cœur, pour HotelStella... Cela fait immédiatement penserà un type qui voudrait devenir un grand

écrivain et qui commencerait toutes sesphrases par des «Force est de constater»à vous faire tomber vos dix bras devanttant de platitude sur la plaine...

Bon, bien sûr, ce n’est pas à nous deleur reprocher d’avoir fait leurs pre-mières répétitions dans une villa de fa-mille à Benodet ou Deauville plutôt quedans une cave d’HLM, mais enfin le di-lettantisme semble couvrir universelle-ment le ciel des groupes de rockidentitaire français, en même temps quele vent du plagiat les pousse fort par lesplis de leur flight...

Il ne faut donc pas contester leur talentaux groupes RIF. Cela ne sert à rien. Ilfaut juste s’interroger sur leur utilité,sinon à tirer quelques gonzesses pour lesguitaristes, le chanteur et même le saxo...

Mais Hotel Stella ne peut être accabléplus que cela. Dans son genre branleur, iln’est pas le pire, et lui, au moins, il avouesa mystification tout de suite par ses ré-férences appuyées aux «Hussards», quiétaient eux-aussi des parisiens stylés debonne famille mais tenaillés entre les«bonnes idées» et les décadences ur-baines plus attirantes que le combat.

Marie-Cécile Crevelle

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Le Lys Noir, qui a théorisé sur le skin de Chauny comme le dernier de nos «poilus de 14/18», aimeencore mieux les skins musiciens d’avant, ces skins qui faisaient finalement mieux que du bruit...

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Il exista en France, au début des années 1980, une sorte de temps béni, de période faste, de lamusique Oï alors dans son innocence, oui, dans son innocence !!!

Histoire

TOLBIAC'S TOADSIl n'y avait évidemment pas que les Evil

Skins sur Paname. Les "Toads" ("cra-paud", dans la langue de la Perfide Al-bion), qui font partie de la bande deTolbiac (XIIIème arrondissement, les pa-risiens l'auront déduit naturellement),étaient ainsi surnommés à cause de leursbombers verts qui leur donnaient l'allurede ce batracien. Les Tolbiac Toads sont ungroupe culte dans la scène skin française.Musicalement déjà, c'est excellent, une Oïjouée à 100 à l'heure, agrémentée sur cer-tains morceaux de saxophone. Les parolessont recherchées, et touchent à de nom-breux sujets : les manifs ("Pas concer-nés"),le mariage et la prostitution dans lediptyque "Aime/Tape dans le mille", lavie du skin des 80's ("Zéra","Skinhead")...La bande de Tolbiac a toujours tenu à gar-der son aspect nationaliste, ne se retrou-vant jamais dans la tendancenationale-socialiste qui avait pris de l'am-pleur dans la scène skin parisienne au mi-lieu des années 80. Le groupe tentera parla suite une incursion dans un univers mu-sical plus "commercial" par le biais de sonleader Bruno, qui s'était acoquiné untemps avec le chanteur William Sheller.Ceci se révélera néanmoins être un échecqui marquera la fin de l'aventure Tolbiac'sToads.

SNIXParce qu'il n'y a pas que Paris! Snix,

groupe lillois est une des formation skinles plus importante des années 80. A l'ori-gine d'un split devenu culte avec les Tol-biac Toad's en 1984, les nordistes ontpondu des classiques à la pelle. "Coeur delion" en est le plus bel exemple ; unrythme de basse enivrant, une batterie quidonne le ton, la guitare qui suit et la voixparfaite par-dessus : la chanson est véri-tablement un hymne destinée à être re-prise par chaque français qui se respecte.Des hymnes, la discographie de Snix enest remplie : "Ces années-là", "Fabriquéen France", "Judas was a Skinhead", au-tant de titres devenus cultes avec le temps.Le groupe s'éteindra en 1987.

SKINKORPSEn 1982 se forme Skinkorps dans la

banlieue rouennaise. Ils incarnent parfai-

tement le skin "de base", les thèmes sonttrès simples : l'alcool, le foot, la castagneet les nanas! Même si moins politisé quebeaucoup d'autres, le groupe affiche unnationalisme très franchouillard qu'unCabu aurait sans doute qualifié de"beauf": Skinkorps, c'est le prolo dans sonHLM, qui après une journée de boulotveut juste que Bobonne lui ramène sa pi-tance et des binouzes pendant qu'il se vau-tre sur le canapé devant la télé. Le premierLP du groupe "Mister Clean" sort sur laliste de distribution "Rebelles Européens",label brestois qui produisait majoritaire-ment des groupes de RAC (Rock Anti-Communiste), une Oï très politisée. DeSkinkorps, on retient avant tout la chan-son "Vive la bière" qui a animé bon nom-bre de troisième mi-temps...

L'INFANTERIE SAUVAGE/TO-TENKOPF

Géno. Un nom, et une empreinte qui nese démordra jamais de la scène Oï fran-çaise. Le chanteur de l'Infanterie Sauvage,groupe formé en 1982 et apolitique s'en-gagera par la suite dans une voie bien pluspolitisée. Il formera ainsi Totenkopf dès1984, où il officiera au poste de chanteurjusqu'à sa mort tragique en 1986, noyédans le Loiret à Orléans. Il s'était fait ta-touer sur le bras "Die With Your BootsOn", nom d'un titre du groupe skin anglaisCrux, tatouage funestement prémonitoire.Son enterrement est l'occasion d'un re-groupement de centaines de skins de Pariset d'ailleurs, Géno étant ami avec prati-quement toutes les bandes skins del'époque. Fédérateur? Le mot est laché.Qui sait ce qui aurait pu se passer s’iln'avait pas cassé sa pipe aussi tôt ?

Au rayon des titres à retenir, "NuitsBlanches" de l'Infanterie fait figure declassique ultime.

C'était au début desannées 80, autantdire il y a un millé-naire à notreépoque actuelle ou

tout n'est qu'éphémère. Mitter-rand venait d'être élu, lagauche était au pouvoir, lemonde allait changer. De la dé-ception engendrée par cet "actemanqué" de 1981, où le PartiSocialiste remplaça peu à peudans son discours le social parle sociétal, naîtra la premièregénération de skinheads fran-çais. Ces fameuses "têtes depeaux", émanations ultimes duprolétariat blanc, rejetées par lasociété et forcément nocives.Venue d'Angleterre, la modeskin déferle dès 82-83, etchaque grande ville de Franceet de Navarre compte bientôtsa bande de skinheads. Cettesous-culture d'extrême droitesent le soufre et elle attire iné-vitablement les médias, friandsde sensationnalisme. Dans lesannées 80, les skins s'affichentun peu partout : reportages pa-piers, télé, le "grand méchantskin", par sa violence et sesexcès divers fascine autantqu'il effraie. Au delà de l'aspectpolitique, plus ou moins im-portant selon les bandes, le"trip" skin est avant tout unmouvement de jeunesse, basésur le look, la camaraderie, etbien évidemment sur l'amourde la musique. Celle-ci est eneffet fondamentale pour com-prendre la diffusion de ce mou-vement qui perdure encore denos jours. De nombreuxgroupes se créent ainsi tout aulong des années 80 ; ils jouentde la "Oï", genre musical typi-quement skinhead issu dupunk-rock des années 70. Voiciquelques portraits de groupesmajeurs qui ont marqué cha-cun à leur manière la scènerock française alternative. Laliste est évidemment nonexhaustive, les formations mu-

sicales skinheads étant particu-lièrement nombreuses durantcette période pour le moinsagitée.

EVIL SKINSSi il ne devait en rester

qu'un, ce serait celui-là...Bon,c'est un peu exagéré, mais legroupe parisien est certaine-ment le plus emblématique dela scène musicale skinheadfrançaise des 80's.

Pour résumer Evil Skins,une anecdote reliée à leur pre-mier concert sera plus parlanteque bien des paroles. Pendantqu'ils sont dans le public d'unconcert de Oï en région pari-sienne, les Evil prennent d'as-saut la scène, virent le groupedéjà en place et commencent àjouer leurs titres, alors que leurchanteur s'était pris quelquesminutes avant un coup de cou-teau dans le pif. Si ça, ce n'estpas la définition ultime du"Rock'n'roll"... Ils ne jouerontque deux chansons avant queles proprios coupent le courant

mais peu importe, un groupeest né ce soir là. Ses membres,skins "du luco" ce fameux jar-din du Luxembourg qu'ils

chantent et qu'ils écument jouret nuit sont des voyous avanttout, pas des idéologues. Leurschansons sont le reflet de leurmode de vie, à savoir les "3 B": la bière, la baise, la baston.

Au chant, il y avait Sniff, de-venu paraplégique après s'êtrepris une balle au cours d'uneénième bagarre. Le guitariste,Ptit Willy, qui lors de l'enregis-trement du cultissime LP dugroupe "Une force, une cause,un combat" ne savait mêmepas faire un "fa" avec sa grattea gagné en célébrité ces der-niers temps. Invité chez Ardis-son il y a deux ans de celà, il aparlé avec regret de son par-cours skin et avec enthou-siasme de sa conversion à lasecte des hara-krishna. Le film,ou plutôt le navet "Un fran-çais" sorti en salle récemment

après moult polémiques re-prend d'ailleurs plusieurs élé-ments inspirés directement desa vie. A la basse on retrouveRégis, bien connu du mouve-ment skin français, condamnépour avoir servi une bière unpeu "arrangée" à un mauricienil y a quelques années sur unedigue du Havre, et sorti de pri-son depuis peu. Toute cette pe-tite bande était très prochedans les années 84-87 du"pape" des skinheads français,alias Serge Ayoub. La disco-graphie des Evil Skins ne com-porte que peu de titres, mais ilssont tous cultissimes. "Paris byNight" évoque évidemment lanuit parisienne avec ses bas-tons, ses règlements de comptemais aussi ses plaisirs. Le titrele plus politique est sans aucundoute "Croire, combattre,obéir", vieux slogan fasciste,où les "Evil boys" tiennent undiscours totalitaire : "T'aimeston pays, tu veux le garderpour toi, tant que tu ne lequittes pas, tu en as le droit,pour défendre ta cause t'aschoisi d'être skinhead, c'est ladernière voie où tu peux en-core tenir tête". Mais l'humourest aussi au cœur des textes desEvil Skins : "Le poisseux","Marcel ne regrette rien" sontdes petites perles aussi drôlesque méchantes, de même que"Docs, bretelles et porte-jarre-telles" qui raconte la relationentre un skin et sa copine. Onne pourrait pas finir sans parlerde "Bête et méchant", l'hymneabsolu de tout skinhead qui serespecte.

Le groupe est tellement cultequ'il se murmure que certainsantifas l'écouteraient en ca-chette, mais chut! Nous ne di-rons rien... Bref, si vous voulezécouter un groupe musicale-ment excellent aux paroles dé-licieusement provocatricesruez-vous sur Evil Skins !

(Suite page ci-contre)

Putain, putain... c’était quand même vachement mieux avant !

Histoire

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Ce n’est pas forcément un musicien facile d’accès , mais c’est un grand parolier, un excellent constructeurd’univers. Le groupe Paris Violence a ses fans et il les mérite ! En plus, Flav est royco comme nous.

Culture18 Opinion

Monocle et cigare,Flav, le chanteurcompositeur de«paris Violencetient à nous faire

comprendre à chaque séancephoto qu’il est royaliste...surtout que Flavien AlexandreBertran de Balanda appartient àune famille aristocrate d’originecatalane qui a beaucoup faitdans le cheval...

Cependant, ne vous y trompezpas, les paroles de Flav' (leaderdu groupe) ne sont pas un appelà la violence contre-révolutionnaire mais unedenonciation de la violencequotidienne contenue dans lavie, la solitude et ses spleens, lebéton et le gris du ciel pollué parles cheminées d'usine, la peur etla mort dans les tranchées de14/18, les quartiers sombres oùle surineur vous attend, etsurtout l’engloutissement d’unecivilisation littéraire aimée... 

Sur les pistes de ParisViolence, on apprend à sebalader avec la mort commecompagne et à s'y habituer, à luisourire même. Le pessimismede Paris Violence crève l’espritquand on entend : «se direqu'apres tout on passe sa vie àcrever» ou bien «la vie c'estqu'un mauvais moment àpasser».

Paris Violence puisemanifestement son inspirationdans son quotidien désabusé,dans les cafés des avenues deParis, dans les quartiers désertsoù plus aucun européen ne passe; il sait aussi s'inspirer deBaudelaire, Céline, Musset("Nuit de décembre" repris en"Nuit de mars") et biend'autres... Avec des versets telsque «Plongeons enfin sans coupférir, mornes rêveurs pantinsfantoches, dans le Lethé d'âpresdébauches où pourrons nosvieux nerfs pourrir», Flav' saitainsi sculpter une ambiancepoétique qui tranche avec lapauvreté habituelle du mondepunk.

Enseignant chercheur à laSorbonne, biographe etspécialiste du Vicomte deBonald, Flavien-AlexandreBertran de Balanda est unroyaliste légitimiste esthétisantqui nous défend alors le princerastacouère Louis XX dans unpur style «blanc d’Espagne»reflètant certes un royalisme pasbeaucoup renseigné.. 

Cela dit, nous le luipardonnons volontiers, au nomde la poésie...

(Suite page ci-contre)

Flavien-Alexandre Bertrande Balanda a donc leroyalisme triste commed’autres ont le vin désespéré.«C'est peut-être cela qu'oncherche à travers la vie, rienque cela, le plus grand chagrinpossible pour devenir soi-même avant de mourir», écrivitFlav un jour de spleen...

«Flav» est aussi un ferventadmirateur de Louis-FerdinandCéline mais les référenceslittéraires du groupe nes'arrêtent pas là : Baudelaire,Cioran, Nietzsche, Huxley...

Autant dire que le groupen’est pas embarrassé par nosutopies humanistes etc o m p a s s i o n n e l l e scontemporaines, bien aucontraire : les paroles sontrésolument noires etdésabusées. Impossibleégalement de ne pas évoquerJacques Tardi et ses bandes-dessinées relatant lesfaubourgs de Paris, les soldatset la guerre, avec en toile de

fond une misère préfigurantcelle que l’on retrouverabientôt par un juste retour deschoses...

Puisant ses racines dans laoi! / punk des années 80, celledes premiers groupes skinsanglais et des productionsfrançaises du label ChaosProduction, Paris Violencedéveloppe une visionapocalyptico-l’époque.

Naturellement, pour se faireaccepter le plus longtempspossible dans un milieu où ilne fut démasqué querécemment par les flics antifasde Pirate punk, Paris Violencea parfois donné le change enfaisant dans unconfusionnisme intelligent,comme dans le morceau«Raison d'Etat», véritablehymne dénonciateur de larépression versaillaise de laCommune de Paris en 1871...

Hélas, après son «outing»involontaire, Paris Violence ne

fera plus illusion au nom de saseule bizarrerie poétique. Déjà,les chiens de garde du net ettous les commentateursfielleux ont senti l’odeur dusang et promis, juré, de ne plusécouter le groupe de la mêmeoreille désormais... «Vu ce quel’on sait de lui», «compte tenule côté dégoûtant dupersonnage», etc...

Déjà que le groupe nedonnait aucun concert, saproduction discographique nebénéficiera plus d’aucunecritique favorable. Ce n’esttout simplement plus possibleaprès que Pirate Punk a lancéson alerte en annexant Flav’ auroyalisme d’Action Française,même si c’est tout bonnementimpossible pour un légitimisteadmirateur de Bonald... Maispassons ! Les flics antifasavaient remarqué en pianotantnonchalamment sur Google laprésence de Flav’ à uncarrefour royaliste organisé

par l’AF... Cela leur suffit alorsamplement pour réciterimmédiatement tout le chapitreantisémite de l’ActionFrançaise et en incriminer lepauvre poète punk, sonmonocle et même ses cigares...

Au-delà du cas de FlavienBertran de Balanda, c’est doncla place de toute la culturedifférente qui est naturellementposée à travers cette péripétie...Quand on sait que des soi-disants «décontractés» tels queVaquette refusent lesinterviews au Lys Noir parpure angoisse de la policeantifas qui verbalise chaque«confusionniste», on a unepetite idée de notre avenirintellectuel si nous nerenversons pas au plus vitecette chiennerie afin de luifaire subir le même sortpolicier qu’elle nous imposeaujourd’hui.

Vive la guerre civileinévitable, enculés !

Anthropologie à portée de clavier:

Portrait du métalleux

Comme tout bon groupe social qui se res-pecte, les métalleux n'échappent pas à lacaricature, au cliché, et au spécimen-type.Le metalhead de base est donc souvent untruc habillé tout en noir avec les cheveux

longs et décoré obligatoirement par au moins un ac-cessoire en métal argenté (pic, boucle d'oreille, bague,boucle de ceinture, piercing, dents en argent serties dediamants 24 carats). Et en plus il gueule une bière àla main. Et cela doit cesser immédiatement parce quec'est plus possible.

Attention : Ce top est à vocation humoristique.L'auteur ne peut être tenu pour responsable desguerres, suicides et autres épidémies que sa lecturepourrait entraîner.

1.Le métalleux est toujours le meilleurIl connaît tout sur tout, tout le temps. Par exemple

il est expert en Seconde Guerre Mondiale s'il écoutedu black metal ou du thrash. Il est incollable sur le ro-mantisme et Baudelaire, s'il aime le doom, ou sur leMoyen-Âge s'il est Pagan/Viking/Folkeux. Il ne peutpas dire de bêtises de toute façon : tout ce qu'il dit, ill'a lu soit dans les pochettes des albums de ses groupespréférés, soit sur Wikipédia. Alors pensez-donc, lemétalleux, c'est le meilleur, il est culturé, lui.

2.Le métalleux a tout vécuIl a connu soixante-treize amis qui se sont suicidés

de toutes les manières possibles et imaginables, il aeu trois ex qui ont fait des partouzes de fou dans dusang de vierge, il a au moins trois proches qui ont/onteu le cancer, il a vécu au moins la moitié de sa vie enbanlieue ultra-défavorisée où y'avait même pasl'ADSL, donc du coup, la vie, il sait ce que c'est. Il aroulé sa bosse, du haut de ses 18 ans, il a plus souffertque tous les moutons décérébrés qui écoutent LadyGaga.

3.Le métalleux est de droiteMais attention, il est pas d'accord avec Sarko, parce

que Sarko tu comprends, c'est qu'un manipulateur etun bon communicant. Lui il est d'accord avec la vraiedroite, celle qui ose dire tout haut ce qu'on pense toustout bas. Il peut tenir des heures à tenir un discours au-quel il croit sur les expulsions de Roms, sur le « Lespays Nordiques, c'est les mieux OK » ou sur l'inexis-tence de la Gauche Française actuelle. Le métalleux,lui, il a les réponses. Mais le système est fait de sui-veurs et de moutons alors du coup il les garde pour lui.

4.Le métalleux il connait toutes les religions dumonde, et c'est tout de la merde

Que tu lui parles de Chrétienté, de Judaïsme ou d'Is-lam, le métalleux, il a tout lu sur le sujet. Même quechez lui il a 23 Bibles, 12 Torah et 49 Coran, et qu'ila tout lu de A à Z. Et il trouve que c'est que de laconnerie. C'est Darkthrone et Mayhem qui le disent,ils peuvent pas se planter, de toute façon. Par contre,Thor, Odin ou Taranis et Cernunnos, eux, c'est pas destanches. Eux, on peut croire en eux. C'pas d'la merde,OK ?

5.Le métalleux est alcooliqueIl boit, il boit, il boit. Pour lui, une fête sans alcool,

c'pas une fête. Le but, finir bourré. On s'en fout de dé-guster ce qu'on boit. Lemmy de Motörhead il boitcomme un trou, alors le métalleux il fait pareil.Lemmy il fait la pub pour Jack Daniel's ? Eh beh allez,le métalleux il va acheter sa petite bouteille de Jack,on s'en fout du goût, tant qu'on r'ssemble à Lemmy !Et une fois bourré, le métalleux ira crier Satan enmontrant sa bite dans les rues piétonnes, ou mieux,dans la salon de ses potes. On est rock'N'Roll ou onne l'est pas.

6.Le métalleux est le meilleur musicien dumonde

Parlez avec un métalleux cinq minutes. S'il a ungroupe, il vous dira « On joue quelque chose d'assezunique, en fait », jamais il n'avouera que sa musique,y'a 30 000 péquins qui la jouent, qui l'ont jouée et quila joueront. Et il se voit déjà le nouveau James Het-field (ou le nouveau Lord Satanae 666, true un-dergr00nd spirit). Et quand vous lui parlez d'unmusicien, il vous dira « Pfff, j'connais des mecs, ilsjouent mieux ». Forcément, le métalleux est entouréde 432 Mozart et 287 Beethoven. Il est comme ça, lemétalleux, il est humble quand il parle de ses potes.

7.Le métalleux est fermé d'espritTu lui dis que Lady Gaga, ça ne te fait pas gerber,

t'es catalogué comme "PD". Direct. Normal, ça veutdire que tu mates MTV et que tu veux à tout prix res-sembler à Lady Gaga, parce que t'as eu le malheurd'avouer que Poker Face est plutôt entraînant. Biensûr, si t'avais parlé des Pussycat Dolls ou des L5, ilaurait pas eu le même jugement. Il aurait d'abord faitun commentaire sur le cul ou les nibards d'une desgonzesses du groupe. Mais t'aurais été PD quandmême.

8.Le métalleux n'est pas drôleSon humour se veut corrosif et grinçant, mais il est

juste lourd, en fait. Ça porte toujours sur les quatremême thèmes. Soit l'homosexualité, soit le penchantpolitique, soit la religion, soit la couleur des cheveux.Si t'es un roux homo de gauche catholique, t'es mort.Pour le métalleux, le monde est simple. Soit t'es blanc,soit t'es noir. Le PD est PD, le roux est roux, le noirest noir, le bougnoule est bougnoule, point. Ta per-sonnalité se résume en un mot. Le métalleux a sou-vent un rire gras, aussi.

9.Le métalleux est un Don JuanIl a chopé Sabrina, Stéphanie et Satania dans la

même soirée, il les a toutes fait jouir en moins de sixminutes et il a remis ça jusqu'à 23h30 (le métalleuxest un fou dans sa tête, il a pas peur d'être fatigué !).Bon, t'as jamais vu Sabrina ni Stéphanie ni Satania,mais si le métalleux le dit, ça doit être vrai.

10.Le métalleux, il écoute que les meilleursgroupes

Il écoute la crème de l'élite, tu peux pas test. Unjour il a écouté deux morceaux de Troudukult666, ungroupe Parisien de Dark Goth Black Metal, ça lui apas plu. Du coup, si toi t'aimes, bah t'es un con, et tumérites même pas qu'il te parle, quoi.

Le métalleux, faudrait donc lui cracher dessus dansla rue et chier dans ses rangers. Mais bon, sans le mé-talleux, on n'aurait pas eu Highway to Hell, NothingElse Matters, I Wanna Rock. Et plein de bars de-vraient se passer de 90% de leur clientèle. Les ven-deurs de perfecto feraient faillite. On n'aurait pas debeaux mecs aux cheveux longs et aux corps virils. Onpourrait pas occuper les politiques l'été avec les débatssur le Satanisme dans le Rock'N'Roll. On n'aurait paseu des entrées classes pour les catcheurs. On n'auraitjamais ressorti nos livres de Lovecraft. On n'aurait ja-mais trouvé les guitares électriques cool. On n'auraitjamais eu le plaisir de se prendre pour une rockStar à14 ans dans sa chambre en jouant ou en chantant enplayback sur une chanson en se dandinant comme unphoque. On n'aurait jamais connu Manowar, IronMaiden, Metallica, Nightwish, Trust ou Megadeth. Lemétalleux, on doit le détester, c'est clair. Mais pasl'éradiquer, finalement. Parce qu'on se ferait quandmême chier, sans nos boules de poils sataniques et al-coolisées... Non ?

Paris ViolencePoésie punko royaliste

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Formé en 1994 par Flav, oscillantd'abord dans un registre Oi/punktrès "No Futur", dans le genre àse réveiller dans les ordures, ou às'éclater la tête seul la nuit dans

un parking souterrain. Petit à petit, abreuvépar les plus grands écrivains, ParisViolence passe du nihilisme le plus noir àla narration des combats de la guerre dequatorze, à l'esthétisme le plus pur etdécadent, aux batailles d'indo' et autrescombats.

Très prolifique avec des centaines dechansons dans les divers albums, ep,démos, split etc... une quête du Graal pourles fanatiques, qui n'hésitent pas à lâchercent euros pour avoir un vynile limité àquelques dizaines d'exemplaires illustrébrillamment par un jeune artiste.

Paris Violence déroute souvent lors de lapremière écoute, bien souvent un plongeondans l'abîme, on est conquisimmédiatement ou on déteste. La voixrebute parfois les néophytes, mais une foisqu'on y à gouté, impossible de fairemachines arrière, la diversité des thèmesabordé et la plume... Ouah cette plume, dela poésie mise en musique, allitérations,métaphores sublimes et autres figures destyle, de quoi faire triquer un khâgneux !Probablement le meilleur compagnon dedéprime lors des soirs solitairesspleenétiques où certaines chansons fontpasser les aphorismes de Cioran pour unhymne à la joie.

Mais pourquoi plonger dans ce néant ?m'objecterez-vous, car putain c'est beau,c'est magique, oui je suis élégiaque,rencontré un soir en fouillant sur internetnoyant mon chagrin après ma premièredésillusion amoureuse, d'abord fasciné parle vide aspirant de la mélancolie émanantde nombreuses chansons, puis l'age aidantet les étoiles naissant du chaos, ParisViolence a contribué a forger ma culturelittéraire et historique, ouvrant denombreuses porte sur des sujets que je neconnaissait pas. Les thèmes évoques sontlégion, la bataille de Bouvines, Quincey,Mishima, Ungern Sternberg, le comptoiren formica d'un troquet Parisien qu'onrêverais de trouver car en quelques ligneson est tombé amoureux de la patronne,l'insurrection hongroise de 56, Camerone,l'absinthe, les soliloques d'un homme enerrance entre deux addictions, le béton salede la banlieue Parisienne saturée devapeurs pétrochimiques, la France quoi !Un coup celle d'Audiard, un autre celle duXIXème et de Barbey d'Aurevilly, celle dequatorze avec la boue des tranchées pourcompagne... Y a quelque temps, des flicsantifas au QI ne dépassant pas le budgetchaussure d'un cul de jatte, ont faitcampagne sur le fait que Flav serait unvilain fasciste-monarquo-nazisympathisant monarchiste depuis un peuplus d'une décade, ce qui ne fait querajouter du charme au personnage, mais lapolitique n'est jamais abordée dans seschansons, certes plutôt réacs, notammentdans les deux dernier mini CD qu'il à pusortir.

(Suite page ci-contre)

La critique qu'il développe parfois de lasociété actuelle est souvent très juste, avecpar exemple la chanson "MornesHorizons" dans l'album "En attendantl'apocalypse", on y retrouve le personnageréccurent "Alphonse Larvis", sorte desynthèse de l'obssédé sexuel le plusabjecte, errant dans son sex shop, leconsumérisme mortifère appliqué au cul,où l'ont à déjà laissé le vrai pour seretrouver à se branler derrière unordinateur, asservi de plus en plus àl'éjaculation électronique. "Le plaisir dedemain sera multimédia ou mieux, quitteà tout prendre, il ne sera pas. Réduire auminimum les contacts humains, les saturerde relais indirects et sans fin, partenaireartificielle en langage numérique à

l'étreinte glaciale comme un couloir declinique tous nos sens se sont doncfourvoyés dans les labyrinthes del'économie de marché". Le sexe, oui, unsujet souvent abordé, que ça soit demanière très schopenhauerienne dans"L'infernale symphonie" ou l'homme estrelegué au rang d'un vulgaire animalperpetuant l'espèce, oui bien à la manièredécadente élégiaque comme dans "Très1900" ou l'ont se laisserais presque mourirdans l'extase. Un des autres thèmesrécurrents est bien sûr celui des paradisartificiel -alcool, opium, ether et autresparadis chimiques-. Dans les premiersalbum, c'est l'image du jeunecomplétement paumé qui tue ses propresdrames et son avenir via les drogues

chimiques, et quelques années après celadevient une fascination d'estèthe, ons'imagine sur un divant recouvert d'unvelour carmin a la fin des années 1800,affalé dans une fumerie d'opium, la pipenacrée posé sur un gueridon, les yeuxdivaguant et cherchant dans sonhébétement où poser son verre d'absinthe,la pièce saturée d'une fumée bien épaisse.La guerre elle aussi est très présente dansl'Oeuvre de Flav, mercenaire avec ladevise tatoué sur l'avant bras, noêl dansle Tonkin, la Légion étrangère, Hélie deSaint Marc... Mais venez vous mêmedécouvrir pourquoi lorsque l'oncommence à l'écouter, on n'en sort pasindemne, joignez les abysses lumineuseset vous appellerez bientôt ce groupe PV.

Lorsque les ombres s’allongent, je reprends le goût têtuDes solitudes qui rongent et des ivresses qui tuentDes solitudes qui rongent et des ivresses qui tuentQui tuent, qui tuent, qui tuent

J’aime errer le jour entier dans les avenues humidesParmi les foules livides qui passent les yeux baissésEt lorsque le ciel se zèbre de traînées aux couleurs fadesJ’aime cet éclat malade et ces clairs obscurs funèbres

J’aime le jade et le gypseL’élégance désuèteEt sous les ciels de tempêteAttendre l’apocalypse

Et encore et toujours j’aime regarder l’ombre tomberDans un salon enfumé, sur un fond de requiemJ'aime dans le soir maussade, boire les gorgées terriblesDe la plus sainte des bibles, celle du Marquis de Sade

J’aime le jade et le gypseLes longs cortèges blafardsEt j’aime au fond d’un boudoirAttendre l’apocalypse

Certains fois je traîne en fin d’après midiMon éternel ennui sur les bords de la SeineEt mes nerfs déréglés m’offrent le carnavalD’atroces bacchanalesDes couples de mariés à visages de macchabéesD’escadrons de rats volants aux ailes d’épervierD’immenses chrysalides accouchant de monstres sordidesDe grands serpents de mer morts nés, de mort à peine exhumée

J’aime aussi ces nuits impures où l’on brocarde son âmeOffrande belle où infâme sur l’autel des sept luxuresJ’aime les poisons violents et les extases lugubresLes voluptés insalubres, orgies de chair et de sang

J’aime le jade et le gypseEt les beautés d’agonieEt puis le plaisir exquisAttendre l’apocalypse

J’aime enfin les aubes pâles et qu’une brise glacéeD’un grand coup vienne effacer le goût de ces saturnalesEt que j’aime alors sombrer dans un sommeil léthargiquePlein de songes névrotiques et d’images déformées

J’aime le jade et le gypseLa froideur des grands déclinsJ’aime du soir au matinAttendre l’apocalypse

21Culture20 Culture

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Lys Noir- TrimestrielTous les 2 mois en kiosqueGratuit - 16 à 64 pages

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A travers lui, le Lys Noirmatérialise ses recherchesdoctrinales en matière dedécroissance, de combatanti-moderne et anti-capitaliste.

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Réalisé par la Cellule «LaBienheureuse», en collaboration avec ungroupe de communistes agrariens réfutantl’antifascisme sur une base «bordiguiste»!

Paris Zone de Combat

Anciens titres

22Mouvement issu de l’Action Française, le

Lys Noir / Groupe politico-littéraire formeune organisation plus spécifiquement berna-nosienne de sabotage antimoderne. Contreles tyrannies de la Technique, le Lys Noir as-pire, par putsch, à une dictature anti-techno-logique appliquée sur une zone autarcique.

La Conjuration est dirigée par un GrandConseil. Le Lys Noir ne pourra jamaiscompter plus de 1.000 membres. Hormis ledélégué général, les militants sont ano-nymes, masqués et préparés au combat.

L’organisation édite le Lys Noir pour théo-riser et populariser sa lutte anthropologique

appuyée sur «l’hyper France», au service de «l’Homme ancien». Les mai-tres du Lys Noir sont : Bernanos, Muray, Bodinat, Maistre, Illich, Ellul.

- Le Lys Noir s’engage sur un programme en 13 points -1 - Interruption immédiate de la production électrique nucléaire,rationnement de l’électricité hydro dans une perspective anti-techno ;

2 - Relocalisation d’une production artisanale. Prohibition de lagrande distribution afin d’entraîner la (re)création massive d’em-plois dans l’artisanat, la débrouille et le commerce de circuit court ;

3 - Généralisation immédiate de l’agriculture biologique dans lecadre d’une réforme agraire recréant 4 millions de fermes d’unemoyenne de huit hectares de terres et deux hectares de bois ;

4 - Rupture avec l’économie de capitalisme financier par l’expro-priation des banques et assurances, la nationalisation des grandes en-treprises, la libération fiscale des PME, le rétablissement des barrièresdouanières, et le refus de payer la dette contractée par la République ;

5 - Mise en place urgente d’un Plan anti-mutation de 21 «contrôlessociétaux» majeurs (*Ce dernier point est amendable) :

Interdiction de la publicité et des propagandes technologistes;Prohibition des jeux vidéos, sauf en clubs surveillés ;Prohibition du cinéma violent, notamment américain ;Interdiction du smartphone et de ses applications ;Interdiction du marquage humain et du tatouage féminin ;Interdiction des réseaux sociaux et du streaming, limitation d’In-ternet aux courriels, sites d’entreprises et encyclopédies du savoir.Interdiction de toute forme de manipulation génétique, notam-ment dans la procréation ;Prohibition du mariage gay et des projets transhumanistes ;Fin de la télévision de divertissement, retour à une télévision di-dactique de service public ORTF à trois chaînes maximum ;Interdiction de l’information en boucle et de la presse people ;Interdiction du transport aérien et gratuité du train ;Prohibition des musiques racistes et des pollutions sonores ;Nationalisation des radios privées au profit de Radio France ;Interdiction de la robotique et contrôle des nanotechnologies ;Réhumanisation des guichets de service public ;Interdiction de toute forme d’immigration ;Interdiction du sport professionnel ;Fin de la mixité scolaire, uniforme à l’école, enseignement publicjusqu’à 13 ans et apprentissage obligatoire jusqu’à 19 ans ;Adoption de la voiture unique, lente et sans électronique (2cv) ; Interdiction de la vidéo-surveillance, du «cloud» et des radars ;Prohibition de l’obsolescence intégrée des machines ;

6 - Limitation de la population française à 40 millions d’habitantssans en passer par aucune politique malthusienne de stérilisation,mais par une politique de «répartition géographique de la pres-sion démographique», notamment en exportant le surplus de popula-tion française vers les terres sous-habitées de Guyane ou du Québec ;

7 - Frugalisation du gouvernement et instauration du tirage ausort pour désigner une Assemblée populaire permanente, sur deslistes de citoyens volontaires pour leur désignation ;

8 - Création de 60 provinces et de 12 régions autonomes autour dela région centrale du bassin parisien administrée directement par le gou-vernement. Instauration de 12 Ministères de région aux compétencesculturelles, éducatives, patrimoniales, paysagères et urbanistiques ;

9 - Création d’«unités territoriales de base» fusionnant toutes lessubdivisions locales antérieures dans environ 800 «Communautés deDistricts» autonomisées, correspondant aux anciens «pays» et peu-plées de plusieurs dizaines de milliers d’habitants ; Création de«zones blanches» et d’enquêtes approfondies sur les chemtrails ;

10 - Recours au plus proche parent du dernier roi légitime afin d’être dé-voué, en la citadelle mystique du Mont-St-Michel, à la défense desdroits, ainsi qu’au rôle de médiateur disposant du droit de grâce ;

11 - Extension du régime religieux alsacien-mosellan à la France ;

12 - Occupation de tous les paradis fiscaux frontaliers (Luxem-bourg, Monaco, Andorre, Jersey, Guernesey) et annexion de la Wal-lonie (12ème région) pour en finir avec le paradis fiscal belge.

13 - Optimisation d’une force hautement performante et nucléairecapable d’assurer l’indépendance française hors la mégamachine.

Plateforme politique en treize points vers le retour de lÕHomme ancien

Lys NoirPour la décroissanceen France d’abord

Vie militanteCulture

Ce qui est étonnant dans Paris Violence, c'est en effet lamultitude de références, qu'elles soient historiques ouartistiques dans le sens large (peinture, cinéma, et surtoutlittérature).

Je vais donc m'attarder sur la multitude d'écrivains que ParisViolence a pu citer dans ses chansons, en ne citant que les plusimportants à mes yeux car ils sont très nombreux, écrivains sou-vent de grande qualité, parfois controversés, mais que ce groupea sû réunir dans son œuvre. Je vais commencer par celui qui, selonmoi, est une base philosophique, que ce soit pour le groupe maisaussi en général.

Cet écrivain et penseur, c'est Emil Cioran. D'origine roumaine,né en 1911, auteur de « Transfiguration de la Roumanie », sonouvrage le plus polémique, où il défend la Garde de Fer de Co-dreanu et où il accuse les juifs d'avoir dénaturé la Roumanie. Maiscelui-ci sort de la politique aussi vite qu'il y est entré, la trouvanttrop perverse et à retors, il décide uniquement de se consacrer àl'écriture, d'abord en roumain, puis en français, langue qu'il adop-tera jusqu'à sa mort en 1995. Ses ouvrages sont remarquables parleur pessimisme et leur scepticisme, cette sorte de lucidité extrêmesur la vie qui vous poignarde en plein cœur, qui vous transcende.Et là où Paris Violence est incomparable, c'est qu'ils ont réussi àtransposer ces textes, du moins l'esprit de ceux-ci dans leurs chan-sons. Des albums comme « Mourir en Novembre », « La Tentationdu Néant » ou encore la « Nostalgie du Chaos » sont de vrais odesà cet esprit sombre, glacial, pessimiste mais non pas sans une onced'un espoir qui ne dit pas son nom, qu'est l'univers de Cioran. ParisViolence trouve également son fondement dans d'autres philo-sophes, que ce soit Schopenhauer (qui a inspiré Cioran),Nietszche, notamment dans beaucoup de chansons à l'esprit guer-rier, que ce soit dans la critique de l'humanité immonde présenteet à venir dans la chanson « Le crépuscule des idoles», ou encorel'appel au surhumain dans « La dernière garde» mais aussi OswaldSpengler, le déclin de l'Occident qu'il avait prédit étant très biendécrit dans « L'Europe en flammes ».

Paris Violence puise également dans de nombreux auteurs de lavague dite décadentiste, mouvement littéraire datant de la fin duXIXème, littérature « fin-de-siècle », décrivant des personnagesdésabusés, pressentant le déclin du monde tel qu'ils l'ont connu,et trouvant leur salut dans l'opium et/ou l'éther, dans l'alcool et lesplaisirs de la chair. Nous pouvons citer, parmi les auteurs les plusfondamentaux, Jean Lorrain (avec son magnifique «Monsieur dePhocas»), homosexuel réac, qui par provocation se faisait appelerl'Enfilanthrope, Rémy de Gourmont et ses ouvrages toujours tein-tés d'érotisme et de sensualité certain, Joris-Karl Huysmans dé-fenseur du naturalisme puis pourfendeur de celui-ci, adoptant lesymbolisme, tenté par le satanisme et initié à la Kabbale, puisconverti au catholicisme, ou encore Georges Rodenbach, dontl'oeuvre la plus connue « Bruges-la-Morte », que Paris Violence aparfaitement racontée dans leur chanson éponyme, décrivant l'his-toire d'un homme venu à Bruges pour vivre le deuil de sa femme,et qui y croise alors l'exacte sosie de sa défunte bien-aimée.

Du pessimisme, du désespoir, la décadence pour s'en consoler,mais Paris Violence exalte aussi dans de nombreux albums l'espritguerrier, que ce soit la bataille de Bouvines, celle de Camerone,la première guerre mondiale, avec une belle référence à Ernst Jün-ger, les guerres coloniales françaises, ou encore l'esprit samouraïdu Japon impérial. Deux albums de Paris Violence se basent sur

ce dernier, «Les Mondes flottants » et « Le vent divin souffle tou-jours », où l'on peut suivre notamment l'itinéraire d'un kamikazejaponais (la traduction littérale de ce mot étant d'ailleurs « Le ventdivin ») jetant son avion contre un navire américain, celui du sa-mouraï qui n'a plus de maître et devant se faire seppuku, le suiciderituel, mais aussi l'explication philosophique, quelque peu ésoté-rique, de la fleur de cerisier et de la pensée shintoïste. Paris Vio-lence dédie également une de ses chansons à celui que je penseêtre le plus grand écrivain japonais avec Yasunari Kawabata, quin'est autre que Yukio Mishima. Né en 1925, il a participé à la Se-conde Guerre Mondiale, conflit où il a toujours regretté de ne pasy être resté, défenseur du Japon authentique, impérial, débarasséde la modernité et de l'occidentalisation qui le gangrènent, il meurthéroïquement le 25 novembre 1970 après une tentative de coupd'état raté où il a voulu soulever les forces armées japonaises in-féodées aux Etats-Unis. La foule s'étonne d'abord, on le conspue,il décide alors, fidèle à la pensée samouraï, de se suicider tradi-tionnellement, par seppuku, que l'on nomme injustement au-jourd'hui par abus de langage hara-kiri.

Paris Violence promeut de nombreux écrivains, dont certainssont en effet contestés, à un plus ou moins haut degré. Les deuxderniers dont je vais parler sont ceux qui atteignent le plus hautdegré de contestation, il est d'ailleurs intéressant de noter que sou-vent, plus l'opprobre populaire est importante, plus le talent et legénie sont présents. Ces deux écrivains, ce sont Drieu la Rochelle(dont Paris Violence a fait un vibrant hommage) et Céline. A t-onbesoin encore de les présenter vraiment ? Collaborateurs tous lesdeux, le premier par choix politique, pour l'avènement d'un socia-lisme national, d'une nation forte, où les puissances et influencesétrangères quelles qu'elles soient n'auraient plus leur influence enFrance, que ce soit les Etats-Unis, l'Angleterre, ou les banquierspar exemple (suivez mon regard...); le second, par antisémitismediront certains, par dégoût de tout et de qui que ce soit diront d'au-tres.

Ainsi, tout comme Céline a inventé Ferdinand Bardamu, per-sonnage ressemblant étrangement à son auteur, Paris Violence aAlphonse Larvis, qui pourrait bien être de la même lignée que lepremier, tant les ressemblances sont frappantes, bien que lesépoques diffèrent. Le Paris dans lequel ils vivent tous deux n'estpas le même, pourtant, les tares et la déréliction ressenties sem-blent les mêmes : un dégoût général, ce spleen envahissant et ter-rible, une population de moutons à vomir, les plaisirs superficielsde la masse, et l'on devine ô combien ce sentiment (et la réalité,sûrement) s'accroit dans la débilité avec le temps...

Les auteurs décrits ici ne sont, bien sûr, pas uniquement les seulscités par Paris Violence, mais faire une liste exhaustive serait coû-teux, et à tout révéler on ne révèle finalement pas grand chose. Cegroupe est complexe, mais d'une complexité où l'on se plait, il nereste qu'à vous plonger dans l'abîme Paris Violence si vous le sou-haitez, qui est éclatant de vérité, d'héroïsme et de désespoir, et donton ne peut s'évader. Pour conclure, comme l'a dit Cioran à proposde ses livres, mais qui est vrai pour la musique de ce groupe, etpour toute oeuvre en général : «Un livre doit tout bouleverser, toutremettre en question. J'écris pour moi, pour me libérer de mes ob-sessions, de mes tensions, rien de plus. J'écris pour me défaired'un fardeau. Un livre qui laisse le lecteur pareil à ce qu'il étaitavant de le lire est un livre raté. »

Flo

Et si c’était dupunk littéraire ?

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Baise Ma Hache...un nom mar-quant pour une musique qui nel'est pas moins! Venu de nullepart, le groupe savoyard dé-boule dans la scène Black

Metal française en 2013 à l'occasion de lasortie de leur premier album, "Ab OrigineFidelis". Au départ, le projet BMH est justeune occasion pour les deux frangins qui ontfondé le groupe d'exprimer leurs idées àtravers la musique qu'ils affectionnent, sansprétention aucune.

Mais rapidement, face à la qualité desmorceaux proposés, le groupe prend del'ampleur, au point d'être signé sur deux la-bels. Si la diffusion reste confidentielle,BMH se taille peu à peu un nom dans ununivers black metal peuplé de clones quirevendiquent pour la plupart un satanismede pacotille. S’ils séduisent un auditoire deplus en plus large, c'est parce qu’ils possè-dent une vraie identité et un son bien dis-tinct, dans la veine de Peste Noire. On yretrouve les riffs lancinants, l'atmosphèremélancolique du projet de Famine. L'in-fluence de l’entité auvergnate est à ce pro-pos clairement revendiquée par Thorwaldet John, têtes pensantes de BMH. Celas'inscrit d'ailleurs dans un mouvement plus

large, que l'on pourrait légitimement dé-crire comme du "Black Metal Rural".

Un black metal franchouillard, avec desburnes, qui ne se masturbe pas devant desposters de Lucifer, mais qui prône claire-ment et avec fierté un retour aux sourcesvers les valeurs traditionnelles et rurales.Un black metal qui sent le fumier, la pissed'âne et le gros rouge qui tache.

Productif, BMH sort en 2014 un splitavec le groupe Autarcie au nom évocateur: "Total Rural". D'autres groupes, tels SaleFreux ou Mortefoutre gonflent les rangs decette musique radicale et axée sur le terroir.On peut d'ailleurs y trouver un pendantchez nos amis québecquois, avec des for-mations telles Chasse-Galerie, Forteresseou encore Catuvolcus.

Au niveau des textes, les références lit-téraires de BMH sont très riches. On y re-trouve Robert Brasillach dont les poèmes"Noël en Taule" et "Mon pays me fait mal"sont mis en musique dans le premier effortdu groupe. Saint-Loup est également pré-sent par le biais du titre "Les hérétiques".Dominique Venner est lui cité dans le li-vret du split avec Autarcie. Encore plusmarquant, le deuxième album de la forma-tion savoyarde est intitulé "Le grand sui-

cide", le nom d'un livre de l'anarcho-Niezt-schéen Robert Dun ! Le groupe assume to-talement ses positions nationalistes etidentitaires. Leurs origines savoyardessont également évoquées dans l'excellenttitre "Edelweiss Noire". De manière géné-rale, tant au niveau des extraits de discoursinsérés dans leurs chansons que dans leursparoles (en français, ce qui est apprécia-ble), BMH revendique un terroir gaulois,cocardier.

Des références qui sont sans doute tropextrémistes (et intelligentes) pour les petitsflics de la pensée ! En effet, alors queBMH devait jouer à Saint-Étienne avec lesgroupes Crystalis (Black Metal Royaliste)et Bahrrecht le 6 juin dernier, le concert aété annulé par des antifas. N'écoutant queleur lâcheté, ils ont bombardé d'appels té-léphoniques les propriétaires de la salle oùdevait se tenir le concert. Sous la pressiondes valets du système les proprios ont alorsabdiqué, offrant une victoire (temporaire)aux zélés délateurs. Gageons que ce n'estpas ça qui arrêtera Baise Ma Hache etqu'ils continueront encore longtemps à af-ficher fièrement leurs idées contre vents etmarées.

24 Opinion

BaiseMaHacheveut l’autarcie rurale