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PARTIE 2 L’empreinte humaine

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Fig. 52 Les étapes de la découverte de la Guyane par les français du XVIIème au XIXème siècle

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Histoire du département

Le peuplement de la Guyane

Le peuplement ancien des amérindiens L’histoire du peuplement de la Guyane remonterait à 10000

ans. Elle comptait alors plus de 30 000 amérindiens répartis sur le territoire. Ces populations vivant dans cette forêt amazonienne, à l’image mystérieuse et légendaire, ont attiré les explorateurs européens à partir du 17ème siècle. Au 17ème siècle, lorsque la Guyane est colonisée, le territoire compte alors 30000 amérindiens (source : Pierre et Françoise Grenand, Les Amérindiens de Guyane française aujourd’hui, éléments de compréhension, Société des Américanistes, 1979, cité par Serge Mam Lam Fouck., 2002, p. 20.), les habitants d’origine, qui vivent encore sur le territoire aujourd’hui (ils étaient estimés à 4500 habitants en 1999). Les français, après plusieurs tentatives, débarquent et s’installent définitivement en Guyane en 1676, sur l’Ile de Cayenne.

Deux mondes Le territoire fonctionne alors en deux mondes différents : l’espace colonial organisé, exploité et l’espace tribal occupé par les amérindiens et les noirs marrons du Surinam (Bushinengés). A la fin du 17ème siècle, une infime partie du territoire est conquise : Cayenne, Rémire, Matoury, l’Approuague et l’Oyapock à l’Est, Kourou et Sinnamary à l’Ouest. Les amérindiens se replient alors vers l’intérieur. Cette population sera réduite à 500 dès la deuxième moitié du 18ème siècle, suite aux épidémies amenées par les colons et aux guerres.

Les habitations agricoles Les premières habitations qui occupent l’espace sont des constructions liées à la polyculture : sucre, coton, roucou, cacao, café, épices. Ces habitations sont dispersées sur les terres hautes du littoral entre Sinnamary et l’Oyapock, l’essentiel se regroupant sur l’Ile de Cayenne. Les terres basses seront exploitées à partir du 18ème siècle, entraînant ainsi l’extension du domaine colonial vers les marais, essentiellement à l’Est de Cayenne. La colonisation de l’Ouest se fait au début du 19ème siècle, avec la création de Mana, village construit selon un habitat groupé au bord du fleuve de la Mana. A l’origine du bourg de Mana, Mère Javouhey, embarquée à Brest, dont la mission est d’organiser un plan de colonisation par vagues successives de colons exclusivement européens. Cette religieuse reçoit alors un terrain de 15 ha sur la rive gauche de la Mana, à 10 kms de l’embouchure du fleuve. Fondatrice de Mana,

elle y développa un véritable système économique (construction, agriculture). A cette période, Cayenne est le pôle commercial, politique, de loisirs et de culture, seul lien avec le reste du monde. On compte seulement quelques centaines de colons aux 17ème et 18ème siècles. La main d’œuvre manque. En 1762, la tentative de peuplement échoue, avec l’envoi de 12000 européens, dont plus de 10000 meurent ou seront rapatriés à cause des conditions de vie extrêmes. En 1848, l’abolition de l’esclavage annonce une autre phase dans l’occupation de l’espace. Les esclaves abandonnent les habitations.

L’or La première pépite est découverte en 1854 par un amérindien du nom de Paoline sur un affluent du fleuve Approuague. Cette découverte est à l’origine de la reconversion des anciens propriétaires des habitations dès 1858. Cette nouvelle activité, qui demande une main d’œuvre importante, permet à l’espace colonial de s’étendre vers le Sud. Les chercheurs d’or occupent presque totalement le territoire. Cette dynamique entraîne la revitalisation de plusieurs bourgs comme Mana, Sinnamary, Iracoubo, Kourou ; ainsi que la création de nouveaux bourgs comme Regina et Saül. Les fleuves représentent alors le seul moyen de communication. Le monde de l’or se divise alors : d’un côté les sociétés aurifères exploitant sur des concessions accordées par l’Etat ; de l’autre les immigrants spontanés (antillais, brésiliens, hollandais) attirés par cette richesse, exploitant illégalement dans l’intérieur du territoire pour échapper au contrôle des administrations.

A la fin de la période de l’or, après la Seconde Guerre mondiale, les orpailleurs s’installent dans les villes vers le littoral, créant ainsi les premiers quartiers spontanés.

L’époque du bagne Les bagnards de quelques villes de la France hexagonale sont envoyés en Guyane pour apporter de la main d’œuvre à la colonie afin de développer le territoire. L’implantation du bagne permet la main mise sur le littoral ouest guyanais, avec la création de la ville de Saint Laurent à l’embouchure du fleuve Maroni, et la construction de routes par les bagnards, notamment l’axe reliant Saint Laurent à Cayenne, les deux pôles de l’administration pénitentiaire. Entre 1850 et 1938, la Guyane accueille environ 68000 forçats ; 300 seulement se fixeront en Guyane après la fin du bagne.

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Les grandes étapes de la croissance

La départementalisation En mars 1946, la loi de départementalisation accorde aux territoires des colonies le même statut et les mêmes mesures sociales que les départements de la France hexagonale. La volonté est alors d’instaurer une continuité entre le littoral et l’intérieur, en intégrant la forêt qui n’est plus perçue comme un milieu hostile mais comme une richesse dont la préservation est indispensable. La Guyane se divise alors en deux arrondissements, selon une limite Nord-Sud et s’organise avec l’installation des municipalités. Les programmes sanitaires mis en place mettent un terme à la trop forte mortalité, notamment des populations amérindiennes et défavorisées. La population guyanaise commence à croître pour atteindre 33000 habitants en 1961.

Le Centre Spatial Guyanais (CSG) En 1965, l’implantation du CSG entraîne la création d’un nouveau pôle sur le littoral avec la ville de Kourou, ancien village de pêcheurs au centre d’une région agricole. Le succès du lanceur européen Ariane revalorise l’image de la Guyane. De nouvelles activités liées au CSG demandent une main d’œuvre qualifiée et provoque une vague d’immigration. La population guyanaise est multipliée par quatre entre 1961 et 1992 (131 000 habitants). Kourou devient une ville nouvelle et moderne. Il convient de noter que les Iles du Salut sont propriétés du Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) depuis 1972. (Source : Europandom , Construire la ville outre-mer)

Une grande diversité de population La Guyane regroupe des communautés variées, notamment les amérindiens et les noirs marrons. Ces populations se sont essentiellement installées sur les bords des grands fleuves-frontières du Maroni et de l’Oyapock, axes de communication et d’échanges. Les réfugiés « noir - marron », ayant fui les guerres civiles du Surinam, vivent essentiellement le long du Maroni, de Maripasoula à St-Laurent et le long des axes routiers de l’ouest guyanais. Il s’agit des peuples Boni, Djuka, Paramaka et Saramaca. Les populations amérindiennes se répartissent notamment sur le haut des fleuves : les Wayana sur le Haut Maroni, les Emérillons et Wayampi sur l’Oyapock. Sur le littoral, quelques villages amérindiens regroupent les peuples Arawak, Galibi et Palikur. Les immigrés Hmongs, d’origine laotienne, se sont regroupés essentiellement dans les villages de Cacao sur la commune de Roura et Javouhey sur la commune de Mana. La population est très variée : Amérindiens, Guyanais, Antillais, Haïtiens, Caribéens, Brésiliens, Métropolitains, Africains, Asiatiques

(dont Chinois, Laotiens …), Surinamais, Libanais, … vivent ensemble sur ce vaste territoire tout en conservant un esprit « communautaire ». Cette diversité est une richesse interculturelle pour ce territoire. Ces populations vivent et occupent l’espace de façon différente. Les communautés, aux traditions encore bien ancrées, marquent d’une certaine façon, les paysages à travers leur mode de vie, leur culture, leur habitat.

Fig. 53 Le Marché de Cayenne

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Fig. 54 Les champs surélevés amérindiens du littoral guyanais (source : ORSTOM & IGN, Cons. Gén. de Guyane, CNES.)

Fig. 55 Localisation des champs surélevés amérindiens de la Guyane (source : ORSTOM & IGN, Conseil Général de Guyane, CNES.)

Les traces de l’implantation humaine

Les traces des sites d’habitat anciens témoignent de l’adaptation des sociétés au milieu naturel. Trois zones principales d’habitation ont été distinguées :

- la zone littorale (premières implantations européennes) - les berges et les bords de fleuve (vestiges d’installations

amérindiennes) - les zones interfluviales (traces d’occupation amérindienne,

polissoir, roches gravées.) - d’anciens promontoires où les vestiges de fortifications

témoignent de la présence d’une montagne couronnée La présence de champs surélevés amérindiens témoignent de la mise en valeur du littoral guyanais. Ces populations de cultivateurs sédentaires ont façonné la côte par des techniques agricoles spectaculaires, dont il reste des traces dans les paysages, visibles essentiellement depuis les photos aériennes. Ces pratiques anciennes se présentent sous forme de micro-relief. Ces buttes artificielles ont été étudiées par l’ORSTOM. L’étude montre qu’elles sont localisées dans des secteurs inondés ou inondables, et disposées selon un quadrillage en bande parallèles. Ces buttes surélevées forment des ensembles organisés d’origine anthropique, dont il reste des traces de façon plus ou moins ponctuelle. L’étude révèle que ces champs surélevés datent de la période préhistorique, donc avant le 16ème siècle. Des travaux archéologiques ont permis d’associer ces microreliefs anthropiques à des sites d’habitat amérindiens. La technique de culture sur buttes permettait de cultiver des terres peu fertiles soumises à des inondations. Les plantes cultivées adaptées à ces pratiques étaient essentiellement des tubercules et d’autres plantes telles que manioc, maïs, patate douce.

Les polders Entre 1782 et 1786, pendant la période de l’esclavage, le lieutenant ingénieur suisse Samuel Guisan, qui travaillait sur la poldérisation au Surinam, vint en Guyane pour mettre en valeur les marécages aux abords du fleuve Approuague. Il a ainsi impulsé cette technique qui s’est développée en utilisant la main d’œuvre servile, à l’Est de Cayenne jusqu’à Ouanary. Il reste encore aujourd’hui des traces de ces anciens polders aménagés par l’homme, visibles essentiellement depuis les airs par survol ou sur des photographies aériennes. Ceux de l’Ile de Cayenne surprennent puisqu’ils sont situés à proximité de secteurs urbanisés. Nous pouvons donc constater sur la photo suivante ce paysage juxtaposant urbanisation récente et traces de l’activité humaine datant du 18ème siècle. (Source : Les champs surélevés amérindiens de la Guyane ORSTOM & IGN, Conseil Général de Guyane, CNES.)

Fig. 56 Polders Vidal et Marianne – Ile de Cayenne (source: BD ortho 2001)

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Fig. 57 Sites archéologiques recensés

Les sites archéologiques et patrimoniaux remarquables (Source : Service Régional de l’Archéologie) En Guyane, la plupart des sites archéologiques recensés sont souvent trop dégradés à cause du climat, de la végétation, de l’acidité des sols, de l’absence de durabilité de matériaux de construction. Leur valorisation est donc difficile à préconiser mais ces éléments constituent une source de connaissance à préserver permettant de comprendre et d’expliquer le peuplement du territoire. Les recherches permettent de comprendre le fonctionnement des civilisations amérindiennes, les plus anciennes à travers des découvertes de sites d’art rupestre, de polissoirs, de montagnes couronnées, d’abris funéraires, de cimetières d’urnes funéraires, de champs surélevés, mais également de diverses poteries. Pour les périodes coloniales et contemporaines, il reste des vestiges visibles d’habitations coloniales (17ème et 18ème siècles), du patrimoine industriel (indigoterie…), des voies de communication (chemins, canaux et champs drainés, polders), des bagnes. Dans le cadre de la préservation des paysages anciens, certains sites sont remarquables : les inselbergs et sommets plats qui forment des sites élevés, les sauts, les rives des fleuves, les champs drainés amérindiens ou coloniaux.

La présence de l’homme a laissé des traces dans

les paysages guyanais. Pourtant, il est important de noter la différence entre les civilisations anciennes vivant dans et avec la nature, tirant ressources du milieu forestier hostile tout en le connaissant et le respectant ; et les sociétés actuelles dont les modes de vie ont un impact plus « dévastateur » sur l’environnement et les paysages (déboisement, arbres arrachés, routes, constructions en dur,…).

Fig. 58 Roche gravée de Rémire, crique Papé

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Fig. 59 Sites archéologiques recensés sur l'Ile de Cayenne

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Habitat et architecture

° Des modes d’organisation urbaine liés aux problématiques foncières et aux traditions sociétales

La Guyane, à travers les différentes vagues de migrations ayant eu lieu au cours de l’histoire, regroupe une grande diversité de populations issues des pays voisins (Surinam et Brésil) mais aussi d’Haïti et des Antilles. L’importance des diverses communautés influe sur le mode d’organisation de l’espace. L’organisation de l’espace habité chez les Marrons et les Amérindiens se différencie par le principe traditionnel d’appropriation de la terre des différentes sociétés. Chez les amérindiens, l’ensemble des carbets, construits les uns à proximité des autres, permet le regroupement de la famille. Le territoire guyanais est caractérisé par un foncier appartenant, pour l’essentiel, au domaine privé de l’Etat. Les populations immigrées, du fait de leur statut, se sont installées sur le territoire de façon illicite. Ces implantations spontanées ont entraîné un paysage urbain désordonné, difficile à maîtriser. Le contexte économique, le chômage, la précarité, les besoins liés à l’accueil de nouvelles populations, entraînent le développement de ces formes d’habitat illicite qui ne bénéficient pas d’accès aux réseaux publiques. L’insalubrité se lit dans ces paysages « bidonvillisés » et malgré les programmes de résorption de l’habitat insalubre, ce phénomène de squat n’est pas prêt d’être éradiqué. Le bâti et en particulier le logement joue un rôle important dans la vie des communautés (Créoles, Amérindiennes et « Noirs-Marrons »). Ces modes d’habiter sont aujourd’hui en pleine mutation. Les villages amérindiens étaient très souvent itinérants : semi-nomades, en effet les Amérindiens se déplaçaient en général tous les cinq à dix ans, à cause de l’épuisement des terres agricoles autour du village (abattis), de décès, de maladies… Aujourd’hui, ils se sont sédentarisés. Seuls les petits villages « familiaux » ont conservé ce mode de vie nomade. Ce phénomène de sédentarisation a entraîné un habitat moins précaire, l’apparition de sources d’énergie (source : « Etude pour un habitat adapté aux sites isolés de Guyane » – CAUE, DDE, 1996,).

Au-delà des problématiques liées à la propriété collective du sol chez les sociétés amérindiennes, l’aménagement du territoire en Guyane est soumis à un certain handicap lié au problème foncier. En 1946, lors de la départementalisation, le foncier qui aurait dû être transféré à la nouvelle collectivité départementale est resté dans le domaine privé de l’État et, à ce titre, soumis aux dispositions du Code du Domaine de l’État. Ce système a permis des aménagements d’envergure (création du centre spatial) mais est devenu un élément de blocage pour organiser l’espace et maîtriser le développement urbain.

° La trame urbaine

Les villes coloniales ont été construites selon un schéma en damier qui trame le centre en îlots découpés par un maillage de voies au tracé rectiligne (Cayenne, St-Laurent, Kourou, Mana, St Georges…). Ce paysage urbain quadrillé, spécifique aux centres anciens, est planifié, signe d’un contrôle du territoire par les autorités coloniales. Ce paysage ordonné et régulier contraste avec le flou labyrinthique du vaste ensemble forestier.

Fig. 60 Le plan en damier de la ville de Cayenne (source : Case Mo

Péi, CAUE de Guyane, 2000, Ibis Rouge Editions, – ill C.Bidaud) La grande vague d’immigration des années 1960 à 1990 a entraîné une croissance démographique se traduisant à Cayenne par la construction de nombreuses cités au-delà du périmètre du centre colonial, dans toute l’Ile de Cayenne. Ces nouveaux quartiers, composés essentiellement d’habitat collectif et individuel, se sont implantés le long des routes principales, sans maillage secondaire.

° Les matériaux de construction dans l’habitat traditionnel Les matériaux nécessaires à la construction sont issus du milieu environnant : la forêt fournit le bois, la terre argileuse permet de fabriquer la brique, les fondations sont réalisées à partir des roches granitiques ou briques. Les constructions traditionnelles amérindiennes sont réalisées avec des bois ronds ligaturés par des lianes pour la structure et de feuillage pour la toiture, nécessitant une pente de toiture importante. En Guyane, le bois reste le matériau le plus utilisé dans la construction traditionnelle. Jusqu’à la fin du XVIIème siècle, les constructions restent simples, le milieu naturel fournit tout (branchage, tressage de palmes et bois ronds pour l’ossature). Aux XVIII ème et XIX ème siècles, les techniques de constructions évoluent sous l’influence d’immigrants : charpentiers de marine ou militaires. Le bois ne sera plus le seul matériau, on y ajoutera la brique avec enduit de sable et de chaux. Il reste donc dans l’habitat traditionnel guyanais, un mélange de toutes ces techniques : présence d’auvents et débords de toiture importants sur les façades. Le principe du carbet ouvert sur les côtés est abandonné au profit d’un remplissage en bois ou en brique. Le manque de ventilation est compensé par de vastes combles, des hauteurs sous plafond importantes et par des ouvertures de type persiennes. Au 20ème siècle, la volonté d’améliorer l’habitat prime. On assiste à une différenciation de plus en plus marquée entre la maison urbaine et la maison rurale. (Source : Guide d’utilisation des bois de Guyane dans la construction, Michel Vernay, Daniel Fouquet, 1997)

° La diversité architecturale Reflet de la diversité de la population, l’architecture en Guyane est représentative du savoir faire des sociétés, de leurs traditions et de leur mode de vie. L’histoire de la Guyane est courte mais on peut parler d’une architecture traditionnelle. D’origine classique, l’architecture traditionnelle guyanaise s’est dotée des dispositifs propres tels que toiture à coyau, larges auvents, impostes de ventilation, galeries. Elle compte une typologie originale : le carbet, construction totalement ouverte sous une toiture à forte pente. Les diverses formes d’habitat sont conçues de manière à s’adapter au climat, avec notamment la recherche d’un système de ventilation naturelle permettant de se préserver de la chaleur équatoriale.

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La maison créole traditionnelle Elle est construite de façon à répondre aux exigences

climatiques locales, à savoir : - de larges pans de toitures pour s’abriter de l’eau de pluie - de longs débords protégeant du soleil - de larges ouvertures pour pallier la chaleur moite - des impostes ajourées pour la circulation de l’air - des constructions surélevées pour isoler l’habitation de

l’humidité stagnante des sols et des insectes. (Source: Case Mo Péi, CAUE de Guyane, Ibis Rouge Editions) La couleur a son importance dans les paysages urbains marqués par les grandes cases blanches, les petites cases colorées, les toits en tôle de différentes couleurs.

Fig. 61 Façades et toitures colorées des cases créoles, Cayenne

Fig. 62 Case créole (source: Case Mo Péi, CAUE de Guyane, 2000 Ibis Rouge Editions, - ill C.Bidaud,)

Les constructions amérindiennes traditionnelles Les carbets, à vocation d’abri, sont représentatifs du mode de vie nomade originel et caractéristique du monde amazonien. Les habitations comportent deux ensembles aux fonctions distinctes : la chambre pour tous les membres de la famille et l’espace de vie réservé aux activités ménagères et culinaires. L’habitat amérindien, est un carbet ouvert construit sur le sol même ou sur pilotis. L’ossature est en bois. La sédentarisation a engendré une amélioration des constructions même si les matériaux sont restés identiques.

Fig. 63 Carbet amérindien (source : étude pour un habitat adapté aux sites isolés de Guyane – CAUE de Guyane, DDE, 1996, - ill Franck Brasselet)

Fig. 64 Carbet amérindien village de Bellevue

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Les habitations du peuple Noir Marron Les sociétés noires marrons sont traditionnellement des sociétés à filiation matrilinéaire (la mère transmet la parenté et forme avec ses enfants l’unité économique du village). Chaque lignage est regroupé dans un village mais lorsqu’un village est trop important, il peut se scinder en plusieurs unités. Les peuples Noirs Marrons exploitent des terres regroupées de part et d’autre du fleuve. Les habitations des cultures sont de petites maisons en bois ou en feuilles tressées (feuilles de waï).

L’architecture liée au bagne Cette architecture liée à l’histoire du bagne est prégnante sur les Iles du Salut et la ville de St Laurent du Maroni. Le quartier officiel de St Laurent se caractérise par une unité architecturale étonnante et unique en son genre. Toutes les parcelles de terrain sont fermées de murs à claire-voie en briques pleines. Les voies de desserte sont larges, les aménagements des fossés et égouts pluviaux sont réalisés en maçonneries de briques. Sur le plan architectural, les constructions présentent beaucoup d’intérêt et offrent l’avantage d’être très bien adaptées au climat grâce à leur forme et à la qualité des matériaux mis en oeuvre. D’une manière générale, elles possèdent de grandes galeries ou loggias couvertes qui protègent les façades de la pluie et du soleil. Les combles sont vastes et bien ventilés. Les couvertures sont réalisées en tôles à fortes pentes. Les matériaux utilisés étaient principalement la brique pour les murs, le métal et la brique pour les plafonds (voûtain), le métal ou le bois pour les charpentes, le bois pour les menuiseries intérieures et extérieures. Les briques étaient fabriquées en Guyane par la main d’œuvre pénale. Elles présentent la particularité d’être marquées au nom de la fabrique et parfois d’être datées.

L’évolution de l’architecture L’architecture créole, faite de bois, a vu l’apparition des constructions métalliques se développer parallèlement à la croissance industrielle. C’est seulement après la seconde Guerre Mondiale que les matériaux importés sont apparus massivement. Le béton s’est imposé dans des bâtiments fidèles au modèle métropolitain et souvent mal adaptés aux spécificités guyanaises, et les agglomérés de ciment ont remplacé les briques.

Espace public, espace de vie Il est étonnant de constater que l’espace extérieur est vécu mais qu’il n’est pas aménagé. De part et d’autre des axes routiers, en ville et à proximité des noyaux urbains, l’espace public est utilisé mais pas valorisé et souvent manque de sécurité. A Kourou, des efforts ont été réalisés. A Cayenne, les espaces destinés à la circulation piétonne ou cyclable sont absents ou détériorés, les trottoirs, difficilement praticables. On s’étonne du manque de végétal dans l’espace urbain, aspect minéral qui contraste avec la présence de la forêt toute proche.

A travers l’histoire et à partir de cartes postales anciennes, on s’aperçoit que la nature n’a cessé de perdre sa place dans la ville.

° La répartition actuelle de l’habitat Ce vaste territoire d’environ 84 000 km², est recouvert à 90% par la forêt amazonienne. L’espace urbanisé se concentre sur la façade atlantique, notamment dans les villes de Cayenne et Kourou, sur les rives des fleuves Maroni et Oyapock, ainsi que dans des petits bourgs sur les autres fleuves. Seul le village de Saül s’est développé au cœur de la forêt amazonienne.

L’urbanisation littorale contraste avec le grand « vide » forestier. L’urbanisation se concentre sur le bord de mer, entre Cayenne et Kourou, et sur les rives des deux principaux fleuves Maroni et Oyapock. Certains villages amérindiens du Sud sont en zone interdite et fermés au tourisme. L’ensemble de la région Cayenne-Kourou concentre plus de 70% de la population du département. Il constitue le principal bassin d’emploi. L’attractivité de ces deux villes influe sur les communes limitrophes (Sinnamary, Macouria, Montsinéry, Roura) qui ont vu leur population et donc le nombre de logements croître de façon considérable ces dernières années. Cette explosion démographique a transformé les paysages urbains, entraînant un éclatement des quartiers d’habitat dissociés du centre ancien : les quartiers neufs, les faubourgs et les bidonvilles. Les populations des rives du fleuve, aujourd’hui majoritairement sédentaires, ont bâti leur village sur des emplacements propices à l’accostage, la baignade, à proximité des terres cultivables pour pratiquer les abattis. La Guyane peut paraître insulaire ; en effet, le développement urbain semble limité malgré la vaste superficie du territoire, entre un littoral marécageux et une forêt impénétrable. Les populations créoles, brésiliennes, métropolitaines, occidentales… vivent essentiellement sur le littoral. Les habitants de l’intérieur et des bords de fleuves sont beaucoup moins nombreux, il s’agit essentiellement des Amérindiens (populations autochtones) et des Noirs-Marrons (descendants d’esclaves africains enfuis des plantations de la côte). Depuis les années 1975 et le Plan Vert, des communautés Hmongs venant d’Asie se sont installées dans la forêt, créant notamment les villages de Cacao et de Javouhey, aujourd’hui ils s’implantent encore dans l’intérieur, mais aussi de plus en plus proche du littoral.

Fig. 65 Village d’Apatou

Fig. 66 L’architecture liée à l’histoire du bagne à St Laurent

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° Les dynamiques urbaines L’urbanisation a été rapide et anarchique. La dynamique d’occupation et d’appropriation de l’espace urbain se caractérise à la fois par une forte extension urbaine et par un fort cloisonnement communautaire. L’explosion démographique depuis les années 1960 a entraîné de nouveaux paysages urbains au-delà des centres anciens organisés. La construction des logements ne pouvant satisfaire la demande, de nombreux quartiers d’habitat spontané sont apparus. Dans les années 1980, suite aux flux migratoires importants, les immigrés se sont installés majoritairement en ville mais se sont également dispersés sur le territoire. La pression urbaine se traduit par une forte consommation d’espace, repoussant les limites entre la ville et son environnement naturel, entraînant la dégradation de certains paysages (criques, marais, collines, plages, abords de voies…deviennent des dépotoirs). Le reflet du mode de vie occidental, de la modernité, rend les villes littorales attractives. Ce qui entraîne un phénomène récent de migration des jeunes des villages isolés vers le littoral plus attractif en termes d’emploi et de vitrine de la culture occidentale. Le territoire vit une période de confrontation entre des cultures qui diffèrent, entre tradition et modernité, période de changements des modes de vie. Mais cette recherche du confort engendre une perte d’identité et une certaine acculturation. L’attrait des villes peut représenter un problème pour les sociétés tribales : déstructuration de la famille, des clans. L’évolution urbaine se traduit sur le littoral par la forte pression urbaine ; et dans les villages par l’isolement ou une ouverture pour les villages du Bas Maroni. Les villages isolés du Sud, préservés des interventions humaines, ont été intégrés dans le Parc Amazonien, affirmant la volonté de conserver un mode de vie traditionnel. Les villages du Bas Maroni sont en phase de transition avec le projet d’ouverture de la route entre Saint Laurent et Apatou. Cette liaison routière va bouleverser la façon de vivre des habitants des rives du fleuve et le mode de fonctionnement des espaces urbanisés. Sur le littoral, le parc de logements est difficilement appréciable puisque le phénomène d’implantation de l’habitat illicite ne cesse de se développer, jusqu’à créer de véritables quartiers dans l’illégalité la plus totale. Peu à peu, les cases réalisées avec des matériaux de récupération, se transforment en constructions en dur. Ces implantations spontanées créent des paysages mités, notamment aux abords des axes routiers, ou des îlots insalubres posant la question de la maîtrise de l’espace et de l’organisation territoriale.

Le problème du foncier en Guyane marque les paysages urbains par le manque de « couture » entre les quartiers qui ne sont reliés ni entre eux, ni avec le noyau central. Dans un contexte de pression démographique et urbaine, de manque de foncier constructible, et de consommation d’espace, il conviendrait d’envisager une réflexion sur la typologie des constructions et une morphologie urbaine, sans dénaturer les paysages urbains et en conservant l’identité créole. A noter que le SCoT de la CCCL est le premier document de planification intercommunale en Guyane et que le paysage (urbain et naturel) sera à terme modifié par la mise en œuvre du principe d’aménagement retenu.

Fig. 67 Avenue du Général de Gaulle (anciennement : rue de la Liberté) en 1900

Fig. . 68 .Avenue du Général de Gaulle en 2006

Analyse structurelle

° L’évolution démographique La Guyane comptait 27 900 habitants en 1954. La population a doublé en vingt ans pour atteindre 55 000 habitants en 1974. Elle a encore doublé, mais en seulement quinze ans, pour atteindre le total de 115 000 en 1990. En 2006, elle atteint les 197 000 habitants (Source : estimations INSEE au 1er janvier 2006), soit en seize ans encore 82 000 habitants supplémentaires. Cette croissance est majoritairement alimentée par l’excès des naissances sur les décès – le solde naturel – et dans une proportion plus faible par le solde migratoire. Plusieurs dizaines de milliers de personnes non recensées seraient installées clandestinement en Guyane, sur les placers aurifères illégaux de l’intérieur ou dans les principales agglomérations urbaines. Ainsi, la population de 197 000 habitants annoncée par l’INSEE est en réalité sans doute plus proche de 220 000 habitants. Fig. 69 Données démographiques (source: SAR en révision, 2007)

Guyane

Structure d’âge (en 2004)

• moins de 20 ans 44,5 % • 20 à 59 ans 49,7 % • 60 ans et plus 5,8 %

Solde naturel (valeur 2001)

• taux de natalité 28,3

• indicateur conjoncturel de fécondité (en nombre d’enfants) 3,9

• taux de mortalité 3,7

Solde migratoire

• variation annuelle moyenne en % sur la période 1999/2003 0,80 %

Population étrangère (en 1999) 46 600 i.e. 27 %

•Surinamais 17 600 •Haïtiens 14 100 •Brésiliens 7 200 •Guyaniens 2 400 •Autres 5 300

Taux de variation annuel de la population 1990/2003 3,50

Total de la population fin 2005 (estimation INSEE) 203 000

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32 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

D’après le Schéma d’Aménagement Régional, la jeunesse de la population, le haut niveau de fécondité et l’attraction de la Guyane envers les populations des pays voisins sont autant de facteurs de croissance démographique qui ne changeront pas structurellement dans les 10 à 15 ans à venir. Néanmoins, les projections de population sont évidemment diverses selon les hypothèses sur l’évolution des comportements respectivement migratoires et de fécondité. Quel que soit le scénario mis en œuvre, la population guyanaise croît très fortement à l’horizon 2030 : même le scénario le plus restrictif aboutit à un quasi-doublement de cette population (source : Projections de population aux Antilles-Guyane à l’horizon 2030 – Les cahiers Antilles Guyane. INSEE, novembre 2001). La forte croissance démographique des dernières années entraîne des conséquences sur les modes et les formes d’occupation de l’espace : - poids de l’île de Cayenne. - renforcement de St Laurent comme pôle de l’Ouest guyanais - pression démographique sur les villages des fleuves. - faible poids de l’Est guyanais dans la balance démographique.

° La structure de la population Le territoire est surtout caractérisé par la jeunesse de sa population, enjeu majeur des questions d’avenir de la Guyane (économie, habitat, politique de développement, environnement). Si la taille des ménages tend à diminuer en milieu urbain, elle augmente dans les villages des bords des fleuves frontaliers.

° Emploi et activités L’emploi tertiaire est hypertrophié, le chômage élevé, le territoire caractérisé par une dépendance alimentaire, la faiblesse du secteur industriel, le déséquilibre du commerce extérieur. Le secteur touristique reste fragile et onéreux malgré un fort potentiel (tourisme particulier en Guyane, différent du tourisme développé dans les autres DOM.) Emploi : Le taux de chômage est très élevé en Guyane. Certaines communes connaissent des valeurs supérieures à 60%. La Communauté de Communes du Centre Littoral (CCCL) regroupe les 2/3 des emplois du département. La population active représente presque 50% de la population totale. 78% des actifs occupés travaillent dans le secteur tertiaire.

Fig. 70 Répartition de la population en 1999

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33 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

Activités économiques L’homme, à travers ses activités, crée du paysage, et le façonne.

° L’agriculture L’agriculture est une activité soumise à de nombreuses contraintes liées au contexte guyanais. Le climat et les sols sont difficiles à maîtriser et il n’est pas évident de déterminer les cultures les mieux adaptées au terrain. En fait, les sols de Guyane ont une faible teneur en calcium, phosphate et potasse. Du fait de l'importance des précipitations et de la faible capacité de rétention des sols, les apports en fertilisants sont importants et fractionnés pour conduire une agriculture "productive". La culture traditionnelle sur abattis est un système de production bien adapté aux conditions pédoclimatiques guyanais. Les terres basses ont longtemps été négligées car soumises aux inondations et aux eaux stagnantes. Compte tenu des contraintes fortes imposées par le milieu naturel les facteurs d’accessibilité et de pression foncière sont ainsi les éléments déterminants dans l’occupation agricole du territoire. L’évolution des techniques culturales et notamment la poldérisation ont permis également de valoriser les terres basses lorsqu’elles sont devenues accessibles.

Les abattis L’abattis est une technique de mise en culture efficace en milieu amazonien, mise au point par les amérindiens pour faire face à la pauvreté su sol. Il s’agit d’une agriculture itinérante sur brûlis, l’abattis étant renouvelé tous les 3 à 5 ans. Le principe de l’abattis repose sur le maintien des souches (et non l’arrachage) qui empêchent la latéritisation et l’érosion des sols et permettent la régénération de la forêt. Cette pratique peut permettre après l’abattage des arbres, de récupérer du bois pour la construction des maisons, des pirogues, l’artisanat… Après avoir été brûlé, le site prend des airs de chaos calciné. Amérindiens, noirs marrons, créoles, pratiquent l’abattis pour une agriculture de subsistance. L’emplacement des abattis est choisi en fonction de la capacité de ressuyage des sols. Les terrains inondables sont exclus pour ne pas que les tubercules pourrissent. Les abattis forment des clairières au milieu des bois. Le relief, la végétation, les sols, le type de culture donnent des formes différentes. Les abattis contigus s’étirent le long des cours d’eau ou des routes. Ces pratiques agricoles engendrant un déboisement façonnent le paysage, notamment aux abords des routes et sur les berges des fleuves. Les longues périodes de jachère permettent la régénération de la végétation laissant place à un nouveau type de boisement (souvent appelé la forêt secondaire)

Il existe différents types d’abattis, selon l’origine des populations qui pratiquent cette technique :

- Sur le fleuve Maroni, les abattis, itinérants à l’origine, se pérennisent de plus en plus.

- Les abattis créoles se réalisaient aux abords des routes, mais aujourd’hui, le système d’attribution des parcelles foncières permet une mise en valeur pérenne. Dans ces abattis, une partie de la parcelle est mise en culture, quand le terrain s’appauvrit, la terre est mise en valeur sur l’autre partie de la parcelle. Les créoles cultivent essentiellement des tubercules et des arbres fruitiers.

- Sur les abattis bushinengés sont surtout cultivés citronniers, manguiers, bananiers, manioc, beaucoup de racines (dachines, ignames). La taille de ces abattis est d’en moyenne 5000 à 6000 m². Les cultures sont réalisées dans différents lieux, souvent à pentes fortes favorables à la pousse du manioc.

- Les abattis amérindiens sont de petite taille. On y retrouve surtout des plantations de tubercules et de coton.

- Les abattis haïtiens se distinguent quant à eux par la présence de pois d’Angole.

Les abattis doivent rester accessibles toute l’année. Au bord des fleuves ou des criques, l’abattis est situé de telle sorte qu’en saison sèche, l’accès fluvial soit navigable. Les cultures sur abattis se sédentarisent. Les produits chimiques sont de plus en plus utilisés, ce qui n’est pas le cas sur les abattis traditionnels. Fig. 71 Schéma de principe d'organisation d’un abatti (R. Auburtin)

Fig. 72 Cultures dominantes (source Atlas illustré de la Guyane, J.Barret, 2001)

Fig. 73 Abattis (Aquarelle M.Ripoche, Agence Vu d'Ici, 2007)

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34 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

L’agriculture présente une Guyane à deux visages :

- une agriculture traditionnelle Les fleuves frontaliers et les alentours des villages de l'intérieur abritent une agriculture traditionnelle et familiale sur abattis. La forme, la superficie des abattis et les types de cultures dépendent des traditions de chacun, Amérindiens, Bushinengués, Créoles, Haïtiens... La surface exploitée est en moyenne inférieure à 2 hectares mais tend à s’accroître en raison de facteurs sociaux (sédentarisation, équipements motorisés, augmentation de la taille des villages …). Ce mode de culture est actuellement en expansion en Guyane notamment le long des deux fleuves frontières en raison de la croissance démographique dans ces espaces. L’abattis représenterait 56 % du nombre d’exploitations en 2000 et occuperait 13 % de la Surface Agricole Utile (SAU) et permet dans la majorité des cas l'autosubsistance. Parmi les abattis, 80 % des exploitations font moins de 2 hectares. Du fait de la sédentarisation des populations, de la modernisation des techniques et de la perte des savoirs par les jeunes, l'exploitation en abattis peut poser des problèmes si elle est mal maîtrisée (appauvrissement des sols, modification du biotope…). La taille des abattis augmente, les durées de rotation diminuent, on utilise plus longtemps les parcelles, les surfaces défrichées ne sont plus aussi disséminées qu'autrefois. Ainsi la pression foncière sur les zones facilement accessibles est une cause non négligeable de la réduction de la durée de la jachère et de la déforestation. De plus les techniques de défrichement avec bulldozers qui décapent les sols pour enlever les racines et constituent des andins de plusieurs mètres de hauteur contribuent à déstructurer de manière parfois irrémédiable le milieu.

Fig. 74 Cultures de canne à sucre à Saint Laurent du Maroni

- une agriculture moderne intensive sédentarisée

Sur la zone côtière se développe une agriculture plus moderne de grandes exploitations qui cohabitent avec des abattis qui se sédentarisent. Les cultures intensives de fruits et le maraîchage en plein champ ou sous serre se pratiquent sur les communes autour de Cayenne, de Roura, de Javouhey et de Cacao. Les surfaces vouées à l’agriculture varient entre 2 et 10 hectares et représentent 40 % des exploitations, soit 30 % de la Superficie Agricole Utilisée (SAU). Ce type d'exploitation est actuellement en régression. On retrouve également dans ces systèmes sédentarisés les cultures de canne à sucre (très développées notamment à Saint Laurent), l’arboriculture fruitière sans oublier les parcelles de jardins créoles. Les grandes exploitations (supérieure à 10 ha), sont localisées dans la plaine du littoral, sur Regina, entre Montsinéry et Macouria, sur Sinnamary, Iracoubo et Mana. Ce sont principalement des vergers, de vastes prairies et savanes idéales au développement de l’élevage extensif de bovins. Dans la région de Mana, la riziculture sur polder existe depuis une vingtaine d’années. Dès leur arrivée, les Hmongs se sont lancés dans l’agriculture moderne, le maraîchage essentiellement, produisant aujourd’hui 65% des besoins de la Guyane. Il s’agit aujourd’hui de véritables cultures rationalisées liées à la sédentarisation de la population.

Fig. 75 Culture maîtrisée à Cacao

Fig. 76 Localisation des exploitations (Atlas illustré de Guyane)

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35 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

Fig. 77 L'élevage sur le territoire

Fig. 78 Port de pêche Cayenne

L’élevage L’élevage se pratique essentiellement dans les grandes savanes sèches et marécageuses, notamment dans ces paysages particuliers que l’on retrouve vers Macouria, Sinnamary, Mana…

Fig. 79 Savane vouée à la pâture de l'élevage (Corossony)

Fig. 80 Savane marécageuse où se pratique l'élevage (Matiti) Le bétail, notamment zébus, buffles, moutons et porcs participe au maintien de l’ouverture des grandes étendues de savanes limitée par la lisière forestière en arrière-plan.

La pêche La Guyane possède une façade maritime de 350 km et un réseau hydrographique dense dont la superficie des différents bassins versants couvre plus de 10 000 km². L’activité de pêche, essentiellement en mer, est une activité traditionnelle mais qui, depuis le début des années 1970, s’est intensifiée jusqu’à constituer, aujourd’hui, une des activités principales du département après l’activité aérospatiale et l’exploitation aurifère.

Les rizières de Mana Dans la deuxième moitié du 18ème siècle, la poldérisation a permis la valorisation des terres basses marécageuses par un système d’assèchement des terrains noyés pour l’agriculture. Il faudra attendre le 19ème siècle pour confirmer la réussite des polders. Aujourd’hui encore, les rizières de Mana, réalisées sur ce fonctionnement représentent une des seules réussites notables de l’agriculture industrielle en Guyane.

Fig. 81 Un chenal dans la rizière de Mana La mise en culture de cette partie du territoire a modifié le paysage. Ce système agricole structure l’espace exploité de façon organisée : des chenaux permettant l’irrigation et l’écoulement des eaux parcourent l’étendue à perte de vue des rizières.

Fig. 82 Les rizières de Mana vue du ciel

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36 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

Fig. 83 Evolution des surfaces travaillées par l'activité minière entre 1990 et 2006 (Source : ONF)

Fig. 84 Cartes des titres miniers en cours de validité en juillet 2007

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37 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

Fig. 85 Marques de l’exploitation minière dans la forêt (extraction primaire)

Fig. 86 Piste d’accès à un site d’orpaillage en pleine forêt (une cicatrice indélébile)

Fig. 87 Explotation minière de type alluvionnaire

° Les exploitations minières L’exploitation des mines révèle l’impact de l’homme sur le milieu naturel avec notamment la réalisation des barranques et bassins de rétention qui créent de véritables cicatrices paysagères, des saillies dans la forêt. La question du devenir des paysages liés à ces sites d’extraction après leur fermeture se pose. Les superficies déboisées ont été multipliées par 20 entre 1990 et 2000, passant de 200 ha à 4000 ha en 10 ans. Elles atteignent aujourd’hui plus de 11 500 ha. L’impact des activités minières (légales et clandestines) marque les cours d’eau de plus en plus fortement (modifications du lit, pollutions en aval des secteurs exploités…).

Fig. 88 Site d'orpaillage légal au sud de Cacao

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38 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

Fig. 89 La route comme vecteur d’urbanisation spontanée (vue sur l’ouest guyanais)

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39 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

« A peine la ville quittée que l’on se retrouve et

roule dans un environnement naturel puissant et

omniprésent. La route guyanaise est une bande

droite au milieu des zones humides qui ne vire que

lorsque le sol est trop gorgé d’eau, qu’un marais ou

une colline est à éviter. Mais plus à l’intérieur, la

route (la piste) grimpe et descend les collines, laissant

tantôt mais rarement entrevoir un panorama de cimes

touffues, tantôt amenant le voyageur dans les creux

humides et obscurs des criques qui creusent leur

lit entre les monticules. Là, la route est rouge,

bordée de hauts arbres, et le conducteur est bien

souvent solitaire. Le paysage routier guyanais est

indompté, sauvage. Il n’est pas sophistiqué, il ne

dévoile pas de monde rural avec ses champs bien

organisés, et son premier problème est celui de la

lutte que la route doit lui faire pour subsister.

La route guyanaise n’amène pas vraiment à un site

(sait-on qu’il y a des sites ?), elle amène son voyageur

d’un point à un autre, de la ville à la commune, de la

commune à l’abattis ou au dégrad. Mais le paysage

routier est ici puissant par sa force naturelle. Il ne

nécessite que peu d’aménagement puisque la route

est déjà là, si ce n’est celui d’indiquer les sites,

les directions, les rivières, les agglomérations. »

CAUE Guyane Identification des paysages de Guyane

Réseaux de communication

° Un réseau routier concentré sur le littoral

La route comme tentative de conquête Source : Y. Le Roux, L’habitation guyanaise sous l’Ancien Régime, Thèse de Doctorat, Paris, 1994 ; fond documentaire SRA Cayenne. La réalisation des infrastructures de communication ne préoccupe les colonisateurs qu’au milieu du 17ème siècle. Ce sont les amérindiens qui ont joué un rôle important dans la maîtrise de cet espace naturel territorial si vaste et étranger aux européens. En effet, les populations amérindiennes traçaient des layons pour pouvoir se déplacer dans l’immensité de la forêt, ce qui leur permettait d’entretenir des relations entre les différentes communautés notamment. C’est le cas, par exemple du chemin des Emérillons, reliant le Haut Maroni à l’Oyapock sur le Haut Camopi. Ces sentiers n’étaient entretenus que par l’utilisation des hommes et le tracé en était souvent modifié. A leur arrivée, les colons se sont appuyés sur certains de ces anciens tracés. Les fleuves permettant l’essentiel des déplacements des hommes et des échanges commerciaux, les communications terrestres ont été une priorité tardive pendant la colonisation. L’aménagement de chemins devient alors un moyen de valoriser le territoire colonial. Cette volonté de doter la Guyane d’un réseau routier s’est heurtée aux contraintes du milieu naturel (massifs, terres inondées et inondables, la forêt « impénétrable », puissance des précipitations et de la végétation…) et de nombreux projets n’ont jamais abouti. Le faible nombre d’habitants et l’important réseau hydrographique permettant le transport ne justifiaient pas l’aménagement de communications terrestres. La mise en place de voies d’accès sur le littoral habité permet une lecture de ces contraintes dans le paysage. De nombreux chemins étaient alors interrompus, segmentés ou tortueux, pour éviter les zones marécageuses ou les monts émergents parsemant le littoral dans la région de Cayenne. C’est seulement sous le règne d’Henri IV que s’affirme en France une politique cohérente d’aménagement de voies de circulation. Mais en Guyane cette volonté était difficilement adaptable aux réalités locales. Les premiers chemins ont d’abord été tracés pour relier les différents quartiers de la colonie, essentiellement dans l’Ile de Cayenne, plus densément peuplée.

Ces chemins sont aujourd’hui pour la plupart effacés par la végétation ou le bitume, mais il reste des traces de certaines portions de voies, notamment sur Rémire. Dans sa thèse, Y. Le Roux effectue un inventaire des ponts liés à la réalisation de certains chemins. Malgré la présence de nombreux cours d’eau, les ponts étaient rares car les traversées étaient possibles à gué ou en pirogue à partir d’un dégrad. Ces ponts définissaient les seuls axes carrossables : chemins de Cayenne à Rémire, de Matoury à Macouria. La disparition complète de ce patrimoine signifierait la disparition d’un témoignage de l’histoire de la structuration de l’espace ancien.

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40 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

Les dessertes actuelles A l’est, Saint-Georges, situé sur le fleuve Oyapock marquant la frontière avec le Brésil, n’a pas connu un fort développement. Seule, la RN2 permet de relier Saint-Georges à Cayenne et au littoral depuis 2003 (date du dernier tronçon). La traversée vers Oyapoque côté Brésil, s’effectue par voie fluviale. Une étude est actuellement en cours (enquête publique) pour le projet de pont entre le Brésil et la Guyane sur la commune de Saint-Georges, dont la mise en service serait prévue pour 2010. Cette nouvelle liaison modifiera les paysages dans ce secteur Est. La ville frontière de Saint-Laurent avec le Surinam, est accessible depuis les pôles de Cayenne et Kourou par la RN1, en traversant Sinnamary et Iracoubo. Cette voie a été construite par les forçats et souvent modifiée, notamment par une déviation permettant de contourner le centre spatial. L’Ouest s’étant développé plus fortement que l’Est, les réseaux routiers se sont multipliés entre les villes et villages de Saint-Laurent, Saint-Jean, Mana, Awala-Yalimapo, et les extensions urbaines de Saint-Laurent. Dans l’Ouest, le réseau routier va s’étendre prochainement (prévision 2009) avec l’ouverture de la liaison Saint-Laurent – Apatou. Elle permettra ainsi le désenclavement des premiers villages du bord du fleuve Maroni et en modifiera l’organisation, entraînant certains bouleversements urbains mais aussi humains. Les routes se densifient dans l’Ile de Cayenne et ces alentours, avec l’explosion démographique de ces dernières années et le développement des communes de l’Ile de Cayenne. Ces axes sont de plus en plus empruntés et certains sont saturés aux heures de pointe. Le réseau routier, bien que développé en comparaison de la densité de population, reste très précaire et ne permet pas un accès aisé aux divers sites d’intérêt du territoire. L’intérieur n’est pas desservi par le réseau routier. Les routes bitumées et entretenues s’arrêtent nettement pour laisser place aux pistes en latérite permettant l’accès à des villages, des habitations, des cultures, la forêt, les criques…On distingue les pistes forestières principales dont le nombre est limité (Bélizon, Paul Isnard,…) et qui représentent de véritables axes de pénétration ; et les pistes dédiées plus particulièrement à l’exploitation forestière.

Les traces dans le paysage La route représente un facteur d’urbanisation. On assiste depuis 20 ans au développement de poches d’habitat aux abords de la majorité des axes routiers. Cette dispersion de l’habitat devient très problématique en termes de gestion pour les collectivités.

Fig. 90 Les premiers abattis sur la future route d'Apatou

De nombreuses constructions illicites se sont implantées de façon discontinue le long des routes, notamment la Départementale 9 et la RN 1, entraînant un mitage aux abords des voies de circulation. Ce phénomène est né essentiellement à partir de 1980, suite aux vagues d’immigrations des populations surinamiennes. Ces secteurs d’habitat spontané s’organisent sur des terres défrichées par la technique du brûlis (abattis). Les terres agricoles sont cultivées (agriculture de subsistance) à proximité des habitations.

L’eau

Les cours d’eau L’axe fluvial est, à l’heure actuelle, la seule percée permettant la pénétration et la circulation dans les terres intérieures. La population s’établit donc directement sur les abords du fleuve. Des villages ne sont accessibles que par voie fluviale. Les contraintes d’accessibilité sont liées à la durée du trajet( pour les villages les plus au Sud, la durée en pirogue est de deux jours minimum), à la hauteur de l’eau, au type de pirogue, à sa charge, à la présence de nombreux sauts…

Fig. 91 Le réseau routier actuel

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41 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

Fig. 92 Canal Roy à Kaw

Fig. 93 Lanceur Ariane V à Kourou

Les fleuves et les criques ont de tout temps été le seul moyen de communication en dépit de nombreux obstacles, tels que les sauts, les courants, les fonds vaseux… Ils étaient préférés aux chemins, trop souvent impraticables en saison des pluies. Les cours d’eau ont structuré, et structurent encore, l’espace habité, l’urbanisation s’étant réalisée sur les berges et ensuite en extension dans les espaces interfluviaux. Des dégrads ont été aménagés sur les bords des rivières, ils correspondent à un point de rupture de charge, à un rétrécissement d’un cours d’eau, à des berges accessibles. Ils permettent ainsi des arrêts ou des transferts.

Les canaux Les canaux ont l’avantage d’assurer une maîtrise de l’eau dans les terres basses littorales soumises à l’influence des marées dont l’amplitude est proche de 3 mètres, et d’ouvrir des communications intérieures. Ils ont ainsi permis d’assécher des secteurs des terres basses marécageuses. Le canal de la Crique Fouillée, en 1736, a ouvert les liaisons entre l’est et l’ouest de l’Ile de Cayenne. Le canal de Beauregard, creusé en 1777 reliait l’habitation de Beauregard (ancien bourg de Rémire) à la crique de Cabassou prolongeant la crique Fouillée. Ces canaux existent encore, ils sont délaissés et représentent pourtant indéniablement un grand intérêt et un atout pour la valorisation de l’Ile de Cayenne. La mise en valeur des terres basses a entraîné la multiplication des petits canaux de communications liés aux enceintes des polders, notamment l’important ouvrage du canal de Kaw lié à la période de poldérisation intensive de l’Approuague.

Les airs Certains villages enclavés comme Saül ne sont accessibles que par voies aériennes. Les problèmes d’accès sont alors liés également aux coûts des vols intérieurs. Quelques uns des villages vus précédemment sont accessibles à la fois par voies fluviale et aérienne (Ouanary, Maripasoula, …). A plus grande échelle la Guyane est très dépendante de sa liaison quotidienne avec la métropole. On peut également noter la marque forte dans les paysages de la base aérospatiale de Kourou qui traduit sur le territoire une organisation infrastructurelle marquante dessinée pour les lanceurs de fusées. Les communications par les airs permettent un regard sur le territoire guyanais et une lecture des paysages exceptionnelle. Les vols pour se rendre dans ces espaces isolés sont un moyen de voir et de comprendre le fonctionnement de cette étendue d’espace.

Vue du ciel, la Guyane prend un tout autre visage, surprenant, tant son territoire est méconnu du grand public et peu accessible.

Fig.

Fig. 94 Essais de polders et canaux dans l'Ile de Cayenne

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42 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

L’empreinte humaine La présence humaine sur le territoire est très ancienne et était constituée par des peuplements amérindiens vivant en harmonie avec leur territoire et donc avec une relativement faible empreinte sur l’environnement décrit dans la première partie. Les développements démographiques consécutifs à la colonisation ont conduit progressivement à l’appréhension des marges du territoire et notamment la frange littorale ou les bordures des grands fleuves. De nouveaux paysages sont donc apparus par l’aménagement du territoire suscité par de nouvelles cultures (notamment la culture occidentale). Il en ressort des empreintes plus fortes liées à la mise en place d’infrastructures de déplacement, de production d’énergie comme le Lac de Petit Saut, le développement de villes et d’espaces agricoles. Cela se traduit par la constitution d’une véritable mosaïque de paysages née à la fois de la diversité du socle paysager primaire et de celle des modes d’appréhension de chaque culture sur ce socle.

Fig. 95 Village de Camopi

Fig. 96 Retenue de Petit Saut

Fig. 97 Ile de Cayenne

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43 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

Bibliographie

TITRE

AUTEURS

EDITION

DATE

MOTS CLEFS

Révision du Schéma d’Aménagement Régional

de la Guyane TETRA – ARUAG Févier 2007

Rapport provisoire Ecologie – Ressources – Pollutions – Risques et

Sécurité – Cadre de vie et le Patrimoine -

Profil Environnemental de la Guyane DIREN – ECOVIA Décembre

2006

Milieux naturels et Biodiversité

Ressources Naturelles Pollution

Risques majeurs et sécurité Energie

Patrimoine et cadre de vie Les Unités fonctionnelles

Les enjeux

Elaboration du profil environnemental de la

Guyane DIREN GUYANE - ECOVIA Juillet 2006

Diagnostic transversal VS5 Principaux points de

repères Milieux naturels et

biodiversité Pollution

Risques majeurs et sécurité Energie

Patrimoine et cadre de vie

SCOT DE LA CCCL Projet d’Aménagement et

de Développement Durable

PROSCOT / Agence TER Juillet 2006

Engager une politique volontariste – Aménager le

territoire – Améliorer les déplacements – Impulser

une dynamique économique –Préserver et valoriser l’environnement

Mission pour la création du Parc de la Guyane Parc Amazonien de

Guyane

ARUAG Juin 2006

Historique – Enjeux – Projet de territoire – Organisation administrative et moyens

de gestion du parc amazonien

Sites Protégés en Guyane Etat existants et leurs

modifications éventuelles, Protections nouvelles

Ministère des Transports, de l’Equipement, du Tourisme

et de la Mer Févier 2006

Sites Protégés – Cayenne – Remire-Montjoly –

Commune de Roura – St Laurent du Maroni –

Ouanary – Papaichton – Apatou – Montsinery

Tonegrande – Saint George

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44 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

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AUTEURS

EDITION

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MOTS CLEFS

Situation des documents d’urbanisme en Guyane au

29/12/05 DDE Guyane Décembre

2005 PLU – POS Cartes

communales et RNU

Plan régional santé environnement de la

Guyane DRIRE Novembre

2005 Diaporama

Parc naturel régional de la Guyane – Objectif 2017

(CHARTE) Septembre

2005

Le territoire et ses enjeux Diagnostic de la situation

Principes généraux Le projet de territoire

Organisation et moyens

Analyse et propositions pour une gestion durable

des espaces naturels Guyanais

Comité scientifique du SAR Septembre 2005

Bilan de la gestion des espaces naturels en

Guyane Organisation de la gestion

du territoire Propositions mise en

configuration optimale de la gestion des espaces

naturels et ruraux

Agenda 21 régional de la Guyane

Conseil Général de la Guyane Juin 2005

La Guyane et les enjeux du développement durable

pour le territoire La Stratégie de l’agenda

21 régional Quelques repères sur le

développement durable Plan d’Actions locales de

la Guyane pour la stratégie Nationale de la Biodiversité

Objectif 2010

Ministère de l’Ecologie et du développement

Durable Juin 2005 Contexte et enjeux

Plan d’actions locales

Révision du Schéma d’aménagement régional TETRA Mai 2005

Diagnostic synthétique et objectif (version 1)

Etat des lieux de la gestion de l’espace naturel et de la biodiversité en Guyane et propositions nouvelles

compatibles avec le développement durable

de la Guyane

Conseil général de la Guyane Février 2005

Rapport final Etat des lieux

Préconisations générales

Etude sur les voies de développement de la

Région ALGOE Déc 2004

Rapport de troisième phase – préconisations et

recommandations Energie, environnement et

Services Publics COEDAPE RUP Guyane Juillet 2004

Etat initial de l’environnement

Schéma de Cohérence Territoriale du Centre

Littoral

ARUAG Communauté de Communes du Centre

Littoral Avril 2004

Page 25: PARTIE 2 - PAYSAGES DE GUYANE · Grenand, Les Amérindiens de Guyane française aujourd’hui, éléments de compréhension, ... sont souvent trop dégradés à cause du climat, de

45 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

TITRE

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MOTS CLEFS

Les Montagnes Bellevue de l’ININ, un massif remarquable, point culminant

de la Guyane

Directeur de Recherche à l’IRD

Schéma départemental d’électrification de la Guyane (SDE)

Département de la Guyane / Transénergie Décembre

2003

Rapport n°3 Schéma d’électrifications et plan

d’actions

Dynamique de la Mangrove d’IRACOUBO ENGREF Septembre

2003

La Mangrove : végétation pionnière

Répartition géographique mondiale

Les mangroves en Guyane Etude de la dynamique

des Mangroves

Diagnostic des sites inscrits de Guyane EMC ² Guyane Décembre

2002

Rapport final Convention du 14 décembre 2001

Diagnostic général Diagnostic par site

Schéma de Cohérence territoriale du centre littoral ARUAG –DIREN Décembre

2002

-Population – Emploi – Habitat-

-Le Foncier et l’urbanisation –

les Activités économiques -Les Equipements

-Les réseaux -L’environnement

Structure et dynamique des Mangroves de la Région de KAW CNRS Septembre

2002

-Généralités sur les Mangroves

-Matériel et Méthodes -Résultat

-Conclusions et perspectives

Inventaire des zones naturelles d’intérêt écologique Faunistique et

Floristique de Guyane Les Z.N.I.E.F.F de Guyane

Décembre 2001

-Inventaire -Objectifs

-Procédure d’élaboration

Les communautés isolées de Guyane et la France, de la

colonisation à la globalisation J.F ORRU –SORBONNE Décembre

2001

-La construction de l’espace amazonien

français -Les communes isolées de Guyane Anatomie d’une

mutation inachevée

Plan de prévention des Risques Mouvements de terrain

Littoral Inondations

DDE Guyane 2001 Note de présentation

Règlement

La Guyane en Amérique du Sud Juin 2001

-Multifonctionnalité des espaces naturels et ruraux

et territoires à enjeux -Evolution prospective,

propositions d’objectifs et de territoires stratégiques

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46 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

Schéma d’aménagement régional de la Guyane

(SAR) carte rapport

CG de GUYANE Novembre 2000

- Etat actuel de l’environnement, du

développement et de l’aménagement

- Objectifs et orientations - Le schéma de mise en

valeur de la mer Télédétection et enjeux

d’aménagement en contexte urbain tropical :

application à l’Ile de Cayenne

IRD – Université du Littoral Novembre 2000

Schéma de Services Collectifs des Espaces

Naturels et Ruraux

Octobre 2000 Multifonctionnalité des espaces naturels et ruraux et

territoires à enjeux Evolution prospective,

propositions d’objectifs et de territoires stratégiques

Cartographie des zones humides du littoral

Guyanais Spatialisation des

connaissances actuelles sur les milieux dans la perspective d’un

développement durable d’activités de carrières

IRD Décembre 1999

Etude pour un habitat adapté aux sites isolés de

Guyane

CAUE Octobre 1996 L’habitat Construire en site isolé

Le foncier Le logement social

Développement d’une vision et d’un plan d’actions pour la

conservation de la Biodiversité du Complexe

d’Ecorégions des Guyanes Etude des facteurs socio-économiques et culturels

en Guyane

Office National des Forêts Objet de l’étude Les facteurs sociaux,

économiques et culturels Influence des activités

économiques sur la Biodiversité

Cultures et biodiversité Mise à jour des cartes du

coût social de conservation

Utilisation de ces cartes de l’empreinte humaine

Avant projet pour la création du parc national

de Guyane Livret I : le projet de parc

national en Guyane

Préfecture de la Guyane Historique Enjeux

Territoire Organisation administrative

Avant projet pour la création du parc national

de Guyane Livret II : lexique,

bibliographie et annexes

Préfecture de la Guyane Lexique Bibliographie

Annexes

SCOT CCCL PRAT Image urbaine et qualité de vie

Développement Urbain Rapport SDATLG SDATLG Etat des lieux / diagnostic

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47 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

Mallette pédagogique Géologie de la Guyane

BRGM

Thèse : De Cayenne à Kourou, singularité des villes

françaises de Guyane

Rémi AUBURTIN

Orientations régionales forestières de la Guyane

Etat des lieux de la forêt et de la filière forêt Bois en

Guyane Les orientations régionales

forestières

Les champs surélevés amérindiens de la Guyane

ORSTOM & IGN Stéphen Rostain

Conseil Général de la Guyane & CNES

1991

L’habitation guyanaise sous l’Ancien Régime, étude de

la culture matérielle

Yannick Le Roux Thèse de Doctorat de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Paris

1994

LIVRES

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Le grand livre de l’histoire de la Guyane Volume 1 & 2 Des origines à nos jours

Bernard Montabo Orphie 2004

Case Mo Péï Rémi Auburtin Ibis Rouge Chemins de Guyane Rémi Auburtin Ibis Rouge Indiens de Guyane

Wayana et Wayampi de la forêt

JM Hurault, F&P Grenand IRD 1998

ARTICLES, REPORTAGES

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MOTS CLEFS

Les nouveaux mondes- Les secrets de la forêt

Cassette vidéo Magazine documentaliste

Revue du monde végétal n°58

La Garance Voyageuse Eté 2002 Une liste de plantes protégées pour la Guyane française

La nouvelle histoire du système solaire

Sciences et Avenir n°713 Juillet 2006 La Forêt guyanaise – terrain miné

L’Univers est-il désaccordé ?

Pour la science n°335 Septembre 2005

L’or, fléau de la Guyane

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48 Atlas des Paysages de la Guyane – Direction Régionale de l’Environnement de la Guyane – VU D’ICI & ARUAG

Table des illustrations : Fig. 1 : Définition d’une unité paysagère .............................................. 6 Fig. 2 : Schéma lithostructural du bouclier des Guyanes (Delor et coll. 2003) ................................................................................................... 8 Fig. 3 Le massif du Mahury, témoin d’une géologie ancienne. ........ 9 Fig. 4 : La rectitude du cours de l’Oyapock renvoie à des directions géologiques anciennes ........................................................................... 9 Fig. 5 Modèle d’ouverture océanique à l’Eorhyacien ....................... 9 Fig. 6 Modèle d’arc insulaire mésorhyacien lié à la subduction ....... 9 Fig. 7 Plutonisme et phase de coulissage au Néorhyacien* ............. 9 Fig. 8 Plutonisme tardif et coulissage local au Néorhyacien ............ 9 Fig. 9 : Carte de synthèse de la géologie Guyanaise ....................... 10 Fig. 10 Saut Maripa ................................................................................ 10 Fig. 11 Inselberg de la Montagne de la Trinité ................................... 10 Fig. 12 La couleur rouge caractéristique de la latérite ..................... 10 Fig. 13 Coupe géologique de la Guyane des monts Tumuc Humac à Mana. .................................................................................................... 10 Fig. 14 Représentation schématique des paléosurfaces étagées . 11 Fig. 15 Province Magmatique de l’Atlantique Centrale (200 Ma) .. 11 Fig. 16 Représentation schématique des filons volcaniques ........... 11 Fig. 17 Vue aérienne de l’étagement des Monts de Cayenne ...... 11 Fig. 18 Carte de synthèse du relief guyanais ..................................... 12 Fig. 19 Les marches du relief Guyanais (R. Auburtin) ........................ 13 Fig. 20 Les terres basses de la plaine littorale guyanaise. ................. 13 Fig. 21 Monts de Kourou : un repère sur la plaine littorale ................ 13 Fig. 22 Le modelé « peau d’orange » des hautes terres .................. 13 Fig. 23 L’inselberg : une île rocheuse dans un océan de verdure .. 13 Fig. 24 Exemple de cycle hydrologique montrant l’irrégularité interannuelle du débit mensuel d’un fleuve type. ............................ 14 Fig. 25 Carte de synthèse d’analyse du réseau hydrographique... 14 Fig. 26 Principales caractéristiques du réseau hydrométrique ........ 14 Fig. 27 : Implantation des villes dans les embouchures sur les premières zones exondées (Schéma R. Auburtin) ............................. 15 Fig. 28 Un réseau de criques alimentant les fleuves (source : DIREN) ................................................................................................................... 15 Fig. 29 L’estuaire de l’Approuague bordé de mangroves............... 15 Fig. 30 Le Maroni, fleuve frontalier majestueux .................................. 15 Fig. 31 Variations moyennes des températures ................................. 16 Fig. 32 Pluviométrie moyenne en Guyane .......................................... 16 Fig. 33 Carte pluviométrique de la Guyane (R. Auburtin) ................ 16 Fig. 34 Position de la ZIC en juillet et janvier (M. Halldin) .................. 16 Fig. 35 Rose des vents guyanaise ......................................................... 16 Fig. 36 Effet miroir sur la vasière de Cayenne ..................................... 17 Fig. 37 Mangrove naissante sur un banc de vase littoral ................. 17 Fig. 38 Déplacement du banc de vase à la Pointe Isère, schématisation d’après images de l’ IRD – Landsat ......................... 17 Fig. 39 Côte rocheuse, îles du salut ..................................................... 17 Fig. 40 Cordon sableux d’Awala-Yalimapo ........................................ 17 Fig. 41 L’enchevêtrement forestier marin des mangroves (chemin des Salines, Rémire Monjoly) ................................................................. 18 Fig. 42 Le Pri Pri Yiyi : un paysage de marais ouvert .......................... 18 Fig. 43 Les palmiers bâche signalant la savane côtière ................... 18 Fig. 44 La forêt, profusion végétale monumentale .......................... 19 Fig. 45 Les écosystèmes singuliers des Inselbergs (Inselberg des Nouragues, photo P. M. Forget) .......................................................... 19 

Fig. 46 Vue sur un long fleuve « tranquille » ......................................... 20 Fig. 47 Une forte dynamique côtière ................................................... 20 Fig. 48 Une diversité végétale remarquable ....................................... 20 Fig. 49 Les couleurs de la terre .............................................................. 20 Fig. 50 Un relief qui met en scène le paysage .................................... 20 Fig. 51 L’eau une clé de lecture majeure des paysages guyanais 20 Fig. 52 Les étapes de la découverte de la Guyane par les français du XVIIème au XIXème siècle ............................................................... 22 Fig. 53 Le Marché de Cayenne ............................................................ 24 Fig. 54 Les champs surélevés amérindiens du littoral guyanais (source : ORSTOM & IGN, Cons. Gén. de Guyane, CNES.) .............. 25 Fig. 55 Localisation des champs surélevés amérindiens de la Guyane (source : ORSTOM & IGN, Conseil Général de Guyane, CNES.) ........................................................................................................ 25 Fig. 56 Polders Vidal et Marianne – Ile de Cayenne (source: BD ortho 2001) ............................................................................................... 25 Fig. 57 Sites archéologiques recensés .................................................. 26 Fig. 58 Roche gravée de Rémire, crique Papé .................................. 26 Fig. 59 Sites archéologiques recensés sur l'Ile de Cayenne ............. 27 Fig. 60 Le plan en damier de la ville de Cayenne (source : Case Mo Péi, CAUE de Guyane, 2000, Ibis Rouge Editions, – ill C.Bidaud) ..... 28 Fig. 61 Façades et toitures colorées des cases créoles, Cayenne . 29 Fig. 62 Case créole (source: Case Mo Péi, CAUE de Guyane, 2000 Ibis Rouge Editions, - ill C.Bidaud,) ...................................................... 29 Fig. 63 Carbet amérindien (source : étude pour un habitat adapté aux sites isolés de Guyane – CAUE de Guyane, DDE, 1996, - ill Franck Brasselet) ...................................................................................... 29 Fig. 64 Carbet amérindien village de Bellevue .................................. 29 Fig. 65 Village d’Apatou ....................................................................... 30 Fig. 66 L’architecture liée à l’histoire du bagne à St Laurent .......... 30 Fig. 67 Avenue du Général de Gaulle (anciennement : rue de la Liberté) en 1900 ....................................................................................... 31 Fig . 68.Avenue du Général de Gaulle en 2006 ................................. 31 Fig. 69 Données démographiques (source: SAR en révision, 2007) 31 Fig. 70 Répartition de la population en 1999 ...................................... 32 Fig. 72 Schéma de principe d'organisation d’un abatti (R. Auburtin) .................................................................................................................... 33 Fig. 70 Cultures dominantes (source Atlas illustré de la Guyane, J.Barret, 2001) ........................................................................................... 33 Fig. 71 Abattis (Aquarelle M.Ripoche, Agence Vu d'Ici, 2007) ........ 33 Fig. 73 Cultures de canne à sucre à Saint Laurent du Maroni ......... 34 Fig. 74 Culture maîtrisée à Cacao ........................................................ 34 Fig. 75 Localisation des exploitations (Atlas illustré de Guyane) ..... 34 Fig. 76 L'élevage sur le territoire ............................................................ 35 Fig. 77 Port de pêche Cayenne .......................................................... 35 Fig. 78 Savane vouée à la pâture de l'élevage (Corossony) ......... 35 Fig. 79 Savane marécageuse où se pratique l'élevage (Matiti) .... 35 Fig. 80 Un chenal dans la rizière de Mana .......................................... 35 Fig. 81 Les rizières de Mana vue du ciel ............................................... 35 Fig. 82 Evolution des surfaces travaillées par l'activité minière entre 1990 et 2006 (Source : ONF) .................................................................. 36 Fig. 83 Cartes des titres miniers en cours de validité en juillet 2007 . 36 Fig. 84 Marques de l’exploitation minière dans la forêt (extraction primaire) .................................................................................................... 37 

Fig. 85 Piste d’accès à un site d’orpaillage en pleine forêt (une cicatrice indélébile) ................................................................................ 37 Fig. 86Explotation minière de type alluvionnaire° Les exploitations minières ..................................................................................................... 37 Fig. 87 Site d'orpaillage légal au sud de Cacao ................................ 37 Fig. 88 La route comme vecteur d’urbanisation spontanée (vue sur l’ouest guyanais) ..................................................................................... 38 Fig. 89 Les premiers abattis sur la future route d'Apatou .................. 40 Fig. 90 Le réseau routier actuel ............................................................. 40 Fig. 91 Canal Roy à Kaw ........................................................................ 41 Fig. 92 Lanceur Ariane V à Kourou ....................................................... 41 Fig. 93 Essais de polders et canaux dans l'Ile de Cayenne ............. 41 Fig. 94 Village de Camopi..................................................................... 42 Fig. 95 Retenue de Petit Saut................................................................. 42 Fig. 97 Ile de Cayenne ............................................................................ 42