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POSTER N ° 72 Pathologie musculaire au cours de I'infection par le VIH trait6e par Zidovudine C. MICHON*, J. POUCHOT*, A.M. SIMONPOLI*, J. BARGE**, Ph. VINCENEUX* Une atteinte musculaire a 6t6 syst6matiquement recherch6e chez tousles patients s6ropositifs pour le VIH d'un m~me service de m6decine interne ayant rec, u un traitement effectif par I'AZT depuis plus d'un an (interruption inf6rieure ~ 1 mois). Quatorze patients r6pondaient ~ ce crit~re d'inclusion (groupes de transmission du VIH : toxicomanie (6), homosexualit6 (5), h6t6rosexualit6 (3)). Tous 6taient sympto- matiques pour le VIH au moment de la mise ~ I'AZT (IV-C1 (6), IV-C2 (8)). Au moment du recueil des donn6es, la dur6e moyenne de traitement par I'AZT 6tait de 12 ~ 30 mois (moyenne 19) et trois patients 6taient pass6s du stade IV-C2 au stade IV-C1. Cinq patients ont pr6sent6 des signes cliniques d'atteinte musculaire alors qu'ils 6taient trait6s par I'AZT depuis 12 ~ 24 mois (moyenne 18). Tous ont pr6sent6 des douleurs musculaires, et 4 avaient ~galement une faiblesse musculaire. On notait un amaigrissement de 3 & 9 kg. Les enzymes musculaires 6taient 61ev6es chez tous ces patients : CPK : 2 & 6 N (5 patients), LDH : 1,3 ~ 3 N (5 patients), Aldolase : 1,5 & 2 N (4/4 patients). Une biopsie muscutaire ~ I'aiguille, pratiqu6e chez 3 patients, dans le quadriceps, montrait des 16sions d6g6n6ratives et n6crotiques sans r6action inflammatoire intersfitielle, int~ressant de nombreuses fibres musculaires (1 patient), parsem6es en petits foyers (1 patient), ou minimes et isol6es (1 patient). A I'arr~t de I'AZT (4 patients), la disparition des signes cliniques musculaires et la normalisation des enzymes ont 6t6 observ6es en 4 ~ 8 semaines. L'amaigrissement s'est interrompu mais il n'a pas 6t6 observ6 de reprise de poids. Un patient a 6t6 maintenu sous traitement et les symptSmes sont rest6s mod6r6s. L'AZT a 6t6 r~introduit chez 1 patient. Les signes cliniques sont r6apparus en 6 semaines mais ne se sont pas accompagn6s d'616vation des enzymes musculaires et n'ont pas r6gress6 ~ I'arr~t d6finitif de I'AZT. Trois patients ont une 616vation mod6r6 des CPK (2 N) en I'absence de signe clinique et sont actuellement surveill6s sous traitement. Six patients n'ont aucun signe clinique ou biologique d'atteinte musculaire. En conclusion, si la fr~quence 61ev6e de survenue d'une atteinte musculaire Iors des traitements prolong6s par I'AZT que nous observons se confirmait Iors d'~tudes plus larges et contrSI6es, elle pourrait peut-£~tre remettre en question les propositions d'administration plus pr6coce de ce traitement anti-r6troviral aux sujets encore asymptomatiques. * Service de M~decine Interne, ** Service d'Anatomopathologie, H6pital Louis Mourier, 92700 Colombes. La Revue de M~decine Interne S 190 Suppl6ment au Num~ro 3

Pathologie musculaire au cours de l'infection par le VIH traitée par Zidovudine

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Page 1: Pathologie musculaire au cours de l'infection par le VIH traitée par Zidovudine

POSTER N ° 72

Pathologie musculaire au cours de I'infection par le VIH trait6e par Zidovudine

C. MICHON*, J. POUCHOT*, A.M. SIMONPOLI*, J. BARGE**, Ph. VINCENEUX*

Une atteinte musculaire a 6t6 syst6matiquement recherch6e chez tousles patients s6ropositifs pour le VIH d'un m~me service de m6decine interne ayant rec, u un traitement effectif par I'AZT depuis plus d'un an (interruption inf6rieure ~ 1 mois). Quatorze patients r6pondaient ~ ce crit~re d'inclusion (groupes de transmission du VIH : toxicomanie (6), homosexualit6 (5), h6t6rosexualit6 (3)). Tous 6taient sympto- matiques pour le VIH au moment de la mise ~ I'AZT (IV-C1 (6), IV-C2 (8)). Au moment du recueil des donn6es, la dur6e moyenne de traitement par I'AZT 6tait de 12 ~ 30 mois (moyenne 19) et trois patients 6taient pass6s du stade IV-C2 au stade IV-C1.

Cinq patients ont pr6sent6 des signes cliniques d'atteinte musculaire alors qu'ils 6taient trait6s par I'AZT depuis 12 ~ 24 mois (moyenne 18). Tous ont pr6sent6 des douleurs musculaires, et 4 avaient ~galement une faiblesse musculaire. On notait un amaigrissement de 3 & 9 kg. Les enzymes musculaires 6taient 61ev6es chez tous ces patients : CPK : 2 & 6 N (5 patients), LDH : 1,3 ~ 3 N (5 patients), Aldolase : 1,5 & 2 N (4/4 patients). Une biopsie muscutaire ~ I'aiguille, pratiqu6e chez 3 patients, dans le quadriceps, montrait des 16sions d6g6n6ratives et n6crotiques sans r6action inflammatoire intersfitielle, int~ressant de nombreuses fibres musculaires (1 patient), parsem6es en petits foyers (1 patient), ou minimes et isol6es (1 patient). A I'arr~t de I'AZT (4 patients), la disparition des signes cliniques musculaires et la normalisation des enzymes ont 6t6 observ6es en 4 ~ 8 semaines. L'amaigrissement s'est interrompu mais il n'a pas 6t6 observ6 de reprise de poids. Un patient a 6t6 maintenu sous traitement et les symptSmes sont rest6s mod6r6s. L'AZT a 6t6 r~introduit chez 1 patient. Les signes cliniques sont r6apparus en 6 semaines mais ne se sont pas accompagn6s d'616vation des enzymes musculaires et n'ont pas r6gress6 ~ I'arr~t d6finitif de I'AZT.

Trois patients ont une 616vation mod6r6 des CPK (2 N) en I'absence de signe clinique et sont actuellement surveill6s sous traitement.

Six patients n'ont aucun signe clinique ou biologique d'atteinte musculaire.

En conclusion, si la fr~quence 61ev6e de survenue d'une atteinte musculaire Iors des traitements prolong6s par I'AZT que nous observons se confirmait Iors d'~tudes plus larges et contrSI6es, elle pourrait peut-£~tre remettre en question les propositions d'administration plus pr6coce de ce traitement anti-r6troviral aux sujets encore asymptomatiques.

* Service de M~decine Interne, ** Service d'Anatomopathologie, H6pital Louis Mourier, 92700 Colombes.

La Revue de M~decine Interne S 190 Suppl6ment au Num~ro 3