Pays des Pasdix - WordPress.com...Ce matériel figuratif en 2D a l’intérêt de pouvoir se multiplier facilement, d’accélérer les traitements, de paraître moins enfantin pour

Développer la compréhensiondu système de numération à l’aide du

Pays des Pasdix

Notion de dizaine

Rose-Marie Ninove-DecerfGraduée et licenciée en logopédie

La numération au Pays des Pasdix : Notion de dizaine

Par le biais du Pays des Pasdix, nous allons emmener l'enfant dans l'imaginaire pour découvrir lamagie des nombres. Ensuite, en partageant des activités ludiques avec du matériel basé surl'histoire, nous allons lui donner l'occasion de se familiariser, de manipuler, d'opérer sur et avec ladizaine pour en intégrer son abstraction.

Nous allons décortiquer notre approche et décrire des activités progressives de manipulation et dementalisation qui peuvent soutenir la construction et l'automatisation de la numération deposition. Le découpage de cette présentation a été effectué dans le but de clarifier. Il ne s'agit pasd'un mode d'emploi à suivre et à utiliser dans son intégralité. Chaque intervenant y puisera ce qu'ilsouhaite en fonction de ses connaissances, de son expérience et des besoins des enfants.

NOTION DE DIZAINE

1 Représentations figuratives en 3 DLa manipulation d’objets concrets, outre son intérêt motivationnel, a un rôle essentiel dans laconstruction de la numération. « Pour amener les enfants qui débutent avec ou sans handicap,à découvrir la logique de la numération, oui, nous utilisons le matériel comme support del’action » (M. Baquet et B Gueritte, 1996)

Pour soutenir la compréhension de la numération, nous avons choisi de concrétiser ladizaine en enfermant 10 jetons bleus dans 1 boîte Kinder orange. D’autres matériels quirespectent le principe d’inclusion et le codage couleur des personnages du Pays des Pasdix,sont proposés pour répondre aux besoins d’enfants avec troubles de l’attention ou de lamotricité fine. Pour rendre le matériel plus vivant et attractif, nous personnalisons chaqueélément en dessinant un visage au marqueur indélébile mais évitons toutefois d’accentuer lecaractère enfantin du matériel lorsque nous l’exploitons avec des enfants plus âgés.

Matériel 3D :

Représentation concrète des unités : JETONS BLEUS classiques, jetons bleus aimantés,anneaux bleus récupérés sur d’anciens cahiers Atoma.

Représentation concrète des dizaines : ŒUFS KINDER (Voir figure 1), bouchons orange ettransparents emboîtables (Voir figure 2), bouteilles étêtées et retournées (voir figure 3), boîtesà savon orange (Voir figure 4), gobelets orange retournés, personnages découpés dans unefeuille de caoutchouc cellulaire (Voir figure 5), boîtes Picbilles de R. Brissiaud (Voir figure 6)

R.-M. Ninove-Decerf http://lepaysdespasdix.wordpress.com 1

http://lepaysdespasdix.wordpress.com/https://lepaysdespasdix.files.wordpress.com/2018/07/le-pays-des-pasdix-album.pdf


Fig. 1 – Œuf Kinder orange et jetons bleus

Fig. 2 – Bouchons orange et transparent et jetons bleus

Fig.3 – Bouteille étêtée et jetons aimantés

Fig. 4 – Boîte à savon et anneaux Atoma


http://lepaysdespasdix.wordpress.com/


Fig. 5 – Personnage en mousse et anneaux Atoma

Fig. 6 – Matériel Picbille de R. Brissiaud.

Exploitation du matériel en 3D :

Le Pays des Pasdix propose un placement en vrac des unités au sein de la dizaine (boîteorange) mais n’exclut pas l’organisation visuo-spatiale des D et des U.

L’importance du comptage et des représentations visuo-spatiales et digitales dans laconstruction du nombre a largement été souligné par des chercheurs. A la maternelle, lenombre est concrétisé suivant de multiples présentations visuo-spatiales pour exercer lecomptage et développer la permanence du nombre. L’association, la stabilité et la fréquence d’apparition des différentes représentations dunombre (visuel, verbal…) aboutissent à la mise en mémoire des prototypes, reliés entre-eux,dont le rappel va permettre d’effectuer des transcodages entre les différentes représentationsdu nombre (visuo-spatial verbal (numéral) digital chiffré (numérique). La multiplicité des présentations possibles complique la création des prototypes visuels. Al’exception des 3 ou 4 premiers nombres qui peuvent être reconnus quelle que soit leurdisposition spatiale (subitizing), seules les représentations spatialement organisés sontmémorisables. Après avoir exercé le dénombrement de collections aux aspects variés, un choix parmi lamultiplicité des présentations visuo-spatiales doit se faire pour proposer une organisation




spatiale stable et favoriser la mise en mémoire. Les enseignants de fin maternelle et/ou débutprimaire optent soit pour une représentation digitale, soit pour une représentation en lien avecla main (en suivant les constellations du dé à point ou en alignant les 2 x 5 comme les boîtesPicbilles de Brissiaud) soit pour une organisation par 2 telle qu’elle est proposée dans lesschèmes à appartements de X. Roegiers.

Le Pays des Pasdix est un outil flexible qui peut s’adapter aux habitudes prises en classe etmême se combiner avec d’autres outils tel que le celui de R. Brissiaud. En effet, ces deuxoutils qui, par un heureux hasard ou la même filiation, concrétisent l’inclusion des nombressuivant le même principe et proposent un codage couleur identique, peuvent parfaitements’utiliser de façon complémentaire. Personnellement, nous associons les boîtes Picbilles auPays des Pasdix pour traiter les premiers nombres et poursuivons la remédiation par le biaisdu matériel figuratif (3D, 2D) et symbolique des Pas Dix (Voir plus loin).

Le matériel concret en 3D est choisi et exploité selon les besoins et la créativité de chacun.

Partager avec l’enfant le plaisir de faire vivre les nombres et varier les mises en scènes (auchâteau, à la fête du village…) pour agrémenter le travail, marquer la mémoire et multiplierles occasions d’intégrer les représentations des nombres, de les charger de sens, exercer lestranscodages et les conversions.

PRÉSENTER LE MATÉRIEL EN 3D Laisser à l’enfant le temps de découvrir et manipuler le matériel qui lui est présenté. Faire lelien avec les personnages du livre imagé.

ATTIRER L’ATTENTION SUR L’INCLUSION

Donner le matériel en vrac (jetons bleus et boîtes orange ouvertes et vides) et proposer àl’enfant d’aider les Pas dix à se camoufler avant la venue du Roi qui est éventuellementsymbolisé par un personnage de type Lego Duplo ou un pion rouge traditionnel.

Si la magie est effectuée sans respecter le regroupement par 10, activer le rappel mnésique ouattirer l’attention par un questionnement (« Te souviens-tu de la loi ?…Quand font-ils de lamagie ?... Quelle est leur formule magique ?....Agiter, au besoin, la boîte dizaine pour rappeler l’inclusion au moment du dénombrement(Ex : «Dix, vingt, trente et deux, ça fait trente-deux ! »).

ATTIRER L’ATTENTION SUR LE POSITIONNEMENT Travailler en miroir pour que les nombres soient toujours positionnés face à l’enfant et, ausein de chaque valeur, spatialiser la numérosité suivant les besoins et/ou les habitudes prisesen classes.

Faire construire une famille-nombre suivant sa description verbale ordonnée ou non. Si




l’enfant ne respecte pas le positionnement DU, faire appel à sa mémoire épisodique (Ex :« Dans le livre, on dit qu’ils sont bien disciplinés…Comment se rangent-ils?… ») (Voirfigure 7). Au besoin, faire un retour à l’illustration de référence ou guider le sens de lectureou d’écriture des nombres en posant un repère visuel telle qu’une gommette orange fléchéecollée sur la table à la gauche de l’enfant (Ex : ) ou sur la main gauche de l’enfant (cf.dyspraxie visuo-spatiale).

Fig. 7 – Positionnement de « famille-nombre »

ATTIRER L’ATTENTION SUR LE DOUBLE-REGARD Tour à tour, construire un nombre derrière un écran et le décrire pour le faire deviner àl’autre (Ex : « J’ai 5 personnages : 2 orange et trois bleus, quel est ce nombre ? ». Insérerdes pièges dans les consignes verbales (Ex : « J’ai 3 bleus et 2 orange, quel est cenombre ? »).Construire un nombre derrière un écran, donner sa représentation verbale et faire deviner àl’autre sa représentation visuo-spatiale (Ex : « 35 Pas Dix ont réussi à se camoufler, si le Roiarrive, que verra-t-il ?... Sera-t-il satisfait ?...»Attirer l’attention sur la notion de dizaine en différenciant régulièrement ce qui se voit (ceque voit le Roi) et ce qui est (le nombre réel) dans les activités (Voir opérations : jeu 20 encar) (Ex : « Le Roi voit 3 orange et 5 bleus mais nous savons qu’il y en a 10, 10, 10 et 5, çafait 35 ! »).




EXERCER LES TRANSCODAGES (VISUEL VERBAL CHIFFRE)

Echanger les rôles, varier les voies d’entrée et de sortie (visuel, verbal, moteur), exercer lestranscodages (représentation visuo-spatiale représentation verbale représentationnumérique).Faire décoder ses créations par l’autre ou l’inviter à construire des nombres au départ de leurreprésentation verbale (Ex : « J’aimerais voir le nombre vingt-trois ! ») (Voir figure 8 etfigure 9). Répondre, dans la mesure de matériel disponible, aux souhaits de l’enfant maisrester dans le cadre des compétences de celui-ci pour ne pas le décourager. Proposer quelques représentations visuelles erronées pour voir s’il repère les erreurs et attirerl’attention sur les positionnements en rectifiant.

Fig. 8 – Lecture de « famille-nombre »

Fig. 9 – Dictée de « famille-nombre »

Rem : Le jeune enfant est en général capable de dénombrer voire de reconnaître certainesreprésentations visuelles avant de maîtriser la production du lexique numéral. Passer par lecodage digital peut faciliter le rappel de la représentation verbale : représentation visuo-spatiale transcodage digital transcodage verbal. La représentation digitale ounumérique peut faciliter l’émergence du nombre verbal chez certains dysphasiques :représentation visuo-spatiale transcodage digital ou numérique transcodage verbal.

CONCRÉTISER ET SOUTENIR LES OPÉRATIONS Le matériel 3D peut donner du sens aux opérations de base, soutenir le maintien en mémoiredu déroulement opératoire (voir OPERATIONS) et amener à opérer avec plaisir.

La manipulation des représentations figurales en 3D développe la composante conceptuelle dela notion de dizaine (1 dix = 10 uns) et de la numération de position. Elle fait prendreconscience que les regroupements simplifient le dénombrement et font gagner du temps. Elle




exerce la mise en mémoire des représentations visuo-spatiales des nombres, les surcomptagesau départ de 10, les comptages par 10 et les transcodages.

Durant ces manipulations, l’intérêt de garder des dizaines déjà constituées se fait rapidementressentir. Ensuite, le matériel figuratif en 3D va être totalement délaissé au profit d’unmatériel figuratif en deux dimensions mais pourra être réutilisé pour concrétiser de nouveauxapprentissages (Voir plus loin).




2 Représentations imagées Les personnages orange et bleus, dessinés par Chloé Mahy pour illustrer le Pays des Pasdix,permettent de valoriser les chiffres dans les nombres.

Ce matériel figuratif en 2D a l’intérêt de pouvoir se multiplier facilement, d’accélérer lestraitements, de paraître moins enfantin pour les enfants plus âgés et d’être moins distracteurpour les enfants qui ont des troubles attentionnels et tendance à chipoter.

La conversion (10 U = 1D) est expérimentée suivant le principe du camouflage ou deséchanges.

Matériel figuratif en 2D :

CARTES « PERSONNAGE-NOMBRE » orange et bleus représentent les dizaines et les unités(Voir figure 10)

Fig. 10 – Cartes « personnage-nombre »

CARTES « FAMILLE-NOMBRE » (Voir figure 11) : Des cartes de 0 à 99 peuvent êtreconstruites en accord avec les schèmes utilisés en classe (constellations par 5 ou organisationpar 2 des D et des U).

Fig. 11 – Cartes « famille-nombre »




Exploitation des représentations imagées :

Le matériel figuratif en 2D permet de traiter les conversions, d’attirer l’attention sur lespositionnements et d’exercer les transcodages : représentation visuo-spatiale représentation verbale numérique (Voir plus loin).

PRÉSENTER LE MATÉRIEL IMAGÉ Laisser à l’enfant le temps de découvrir le matériel. Faire le lien avec les personnages en 3Det ceux du livre imagé.

ATTIRER L’ATTENTION SUR LA CONVERSION

Donner des personnages bleus en vrac et proposer à l’enfant d’aider les Pas dix à se mettre enconformité avec la loi du Pays des Pasdix. Expérimenter la conversion par le camouflage (1orange cache 10 bleus) puis l’échange (10 bleus = 1 orange).

Comme nous l’avons vu avec les Picbilles (voir plus haut), le Pays des Pasdix est un outilqui peut adopter les représentations spatiales des unités (en constellation par 5 ou organiséespar 2) voire se combiner avec d’autres outils. L’emploi des schèmes à appartements en classen’empêche nullement d’entrer dans l’histoire imagée du Pays des Pasdix pour renforcer laconstruction de la notion de dizaine, marquer la mémoire épisodique et camoufler la dizainede façon plus ludique (Voir figure 12).

Fig. 12 – Les Pas Dix et les schèmes à appartements




ATTIRER L’ATTENTION SUR LE POSITIONNEMENT Travailler en miroir pour que les nombres soient toujours positionnés face à l’enfant. Lescartes de même valeur sont, selon les besoin ou les envies, alignées ou superposées avec unléger décalage pour voir leur quantité.

Proposer quelques positionnements erronés (UD au lieu de DU) pour voir si l’enfant lesrepère et attirer l’attention en rectifiant.

Faire construire une famille suivant sa description verbale ordonnée ou non. (Voir 3 D).

ATTIRER L’ATTENTION SUR LE DOUBLE-REGARD Piocher une carte « famille-nombre », décrire son apparence visuelle et faire deviner quel estce nombre. Insérer des pièges dans les consignes verbales (ex : « 3 bleus et 2 orange, qui est-ce ? »). (Voir 3 D).Piocher une carte « famille-nombre », donner sa représentation verbale et faire deviner sonapparence visuelle (Ex : « J’ai pioché le nombre 46. Qu’y a-t-il sur ma carte ?... Le Roi est-ilsatisfait ?...».

EXERCER LES TRANSCODAGES (VISUEL VERBAL CHIFFRESi ces transcodages n’ont pas été exercés avec le matériel en 3D, faire tour à tour décoderune famille de personnages-nombres ou la faire construire… (Voir 3 D).

Donner à chacun un dé orange et un dé bleu à points. En fonction des jets de dés, prendre despersonnages D et U, positionner la famille-nombre et la verbaliser. Celui qui a la plus grandefamille gagne, par exemple, un bloc pour faire une tour ou avance d’une case sur un circuitde 10 cases …

Bataille de dés personnages (dé dizaines avec, sur chacune de ses faces, de 1 à 6 personnagesorange et dés unités avec de 1 à 6 personnages bleus) en double exemplaires. Jeter chacunson dé D et son dé U, constituer mentalement sa famille et la verbaliser. Comparer lesrésultats. Celui qui a la plus grande famille gagne, par exemple, un bloc pour faire une tourou avance d’une case sur un circuit … Jouer éventuellement avec un seul dé dizaine et un déunité pour garder le résultat du premier joueur en mémoire de travail. Jouer éventuellementavec des dés orange et bleus à points et construire les nombres mentalement.

Bataille de « familles-nombres » : Partager les cartes et poser les deux tas de cartes facescachées. Chacun retourne une carte et verbalise sa famille. La famille la plus nombreuseemporte l’autre famille. Pour travailler la flexibilité et agrémenter le jeu, un dé avec lessignes + et – peut être jeté à chaque confrontation de deux cartes pour décider si c’est lafamille la plus nombreuse ou la moins nombreuse qui l’emporte.

Reconnaissance rapide de « familles-nombres » : Piocher une carte famille-nombre, facecachée, la montrer un bref instant à l’autre qui « en fait la photo » et la transcode.

Classement de cartes « familles-nombres » : Trouver des stratégies pour ranger les cartes(Ex : de 28 à 43) mélangées et étalées sur la table (Ex : faire des tas selon le nombre de




dizaines, construire un tableau à double entrée). Verbaliser;

Sériation de cartes « familles-nombres » : Sérier des familles les moins nombreuses au plusnombreuses ou inversement. Verbaliser.

CONCRÉTISER ET SOUTENIR LES OPÉRATIONS Le matériel figuratif en 2D peut donner du sens aux opérations de base, soutenir le maintienen mémoire du déroulement opératoire et faire opérer avec plaisir (Voir OPERATIONS).




3 Représentation symbolique avec codage couleur : Pour progresser dans la mentalisation des nombres ou travailler avec des adolescents voireavec des adultes, le Pays des Pasdix propose une représentation dépouillée de ses attraits àl’exception du codage couleur qui, à lui seul, traduit la charge sémantique des nombres.

Le matériel symbolique est exploité suivant le principe des échanges ou les techniquesd'effacement.

Matériel symbolique avec codage couleur :

CARTES À « DOUBLE FACE » BLEUES ET ORANGE (Voir figure 13) : Nous proposonsdes cartes orange et bleues avec, à leur verso, la représentation visuelle de leur valeur qui doitrester cachée pour différencier ce qui se voit de ce qu’on sait.

Ce matériel peut aisément se reproduire par photocopie sur des feuilles de couleur bleue etorange vifs.

Ces cartes à double-face, proposées à des adultes qui n’ont pas expérimenté le matérielfiguratif trop enfantin, permettent de soutenir la mise en mémoire de la valeur des nombres etd’éviter les confusions de codage couleur.

Fig. 13 – Cartes à « double-regard » dizaines et unités

JETONS ORANGE ET BLEUS (Voir figure 14) : Suite aux exploitations figuratives, le codagecouleur peut suffire pour symboliser les nombres. Selon les besoins, les jetons sont disposésen constellation par 5 ou par 2 ou en vrac, en respectant le positionnement des valeurs (DU).Des gommettes peuvent être utilisées pour laisser des traces du travail effectué.




Fig. 14 – Jetons dizaines et unités

REPRÉSENTATION DESSINÉE : Suite aux exploitations précédentes, un graphismesimplifié tel que des ovales orange et des ronds bleus peut suffire pour symboliser lesnombres. Cette représentation symbolique à l’intérêt d’être rapide, peu couteuse et toujours àdisposition. Les représentations dessinées aux feutres effaçables et la technique del’effacement peuvent être utilisés pour soutenir la mémoire de travail lors des opérations (Voirplus loin).

Exploitation du matériel symbolique :

Tout comme le matériel concret et imagé, le matériel limité au codage couleur est utilisé pourtraiter les conversions, les positionnements et exercer les transcodages : représentationsymbolique (couleur) représentation verbale représentation numérique (Voir plusloin). Ce matériel symbolique a l’intérêt d’être aisément reproductible et surtout d’êtreextensible (Voir notion de Classe). Il est particulièrement adapté pour soutenir les opérationset traiter les grands nombres.

PRÉSENTER LE MATÉRIEL SYMBOLIQUE Laisser découvrir le matériel. Faire le lien avec les personnages en 3D et/ou en 2D.

ATTIRER L’ATTENTION SUR LA CONVERSION

Donner des cartes à « double-regard » en vrac et proposer d’aider les Pas dix à se mettre enconformité avec la loi du Pays des Pasdix. Expérimenter la conversion par camouflage (1 orange cache 10 bleus) puis par échange (10bleus = 1 orange)

ATTIRER L’ATTENTION SUR LE POSITIONNEMENTTravailler en miroir pour que les nombres soient toujours positionnés face à l’enfant. Selonles besoins, les cartes à « double-regard » de même valeur sont alignées ou superposées avecun léger décalage pour permettre de voir ou de compter le nombre de cartes.




Les jetons sont disposés en constellation par 5 ou par 2 ou en vrac, en respectant lepositionnement des valeurs (DU).

Proposer quelques représentations erronées (UD au lieu de DU) pour voir si l’enfant lesrepère et attirer l’attention en rectifiant.

Faire construire une famille suivant sa description verbale ordonnée ou non. … (Voir 3 D).

ATTIRER L’ATTENTION SUR LE DOUBLE-REGARDInsister sur le positionnement des cartes à « double-face » (indices numériques cachés). Construire un nombre (avec des cartes à « double-face ou des jetons ou représentationsdessinées) derrière un écran, décrire son apparence visuelle et faire deviner quel est cenombre. Insérer des pièges dans les consignes verbales (ex : « 3 bleus et 2 orange, qui est-ce ? »). (Voir 3 D).

Construire un nombre derrière un écran, donner sa représentation verbale et fait deviner àl’autre son apparence visuelle (Ex : « J’ai construit le nombre 46. A quoi ressemble-t-il ?...Le Roi est-il satisfait ?...».

EXERCER LES TRANSCODAGEs ( VISUEL VERBAL CHIFFRE)Si la lecture et la dictée de nombres n’ont pas été exercées avec le matériel en 3D et 2D, fairedécoder une représentation visuo-spatiale (cartes « à double-regard », jetons colorés oureprésentations dessinées) ou, inversement, au départ d’un nombre verbalisé, faire construiresa représentation visuo-spatiale (Voir 3 D).

Jeter un dé à points orange et un dé bleu pour construire mentalement des familles DU et lesverbaliser.

Doubler les dés pour proposer des jeux de bataille.

Remplacer le matériel numérique de certains jeux de société par le matériel symboliqueintégrer (Ex : remplacer les pièces de pièces ou billets de 10, de 20 ou de 50 par des cartes à« double-regard » orange et fixer la règle de ne jamais avoir plus de 9 pièces de 1 ou 9 jetonsbleus).

Combiner les matériels pour activer la mobilisation de pensée et diversifier les échanges,(Ex : 5 bleus = 1 noir ; 2 noirs = 1 orange ou 5 pièces argentées = 1 pièce en or, 2 pièces enor = 1 billet orange).

CONCRÉTISER ET SOUTENIR LES OPÉRATIONS Le matériel symbolique peut donner du sens aux opérations de base et soutenir le maintien enmémoire du déroulement des opérations avec des nombres < 100 (voir OPERATIONS).




4 Représentation numériqueDans un premier temps, la représentation chiffrée est proposée avec le codage couleur (D enorange et U en bleu). Pour assurer la fusion du nombre bicolore ou tricolore, entoureréventuellement le nombre Du (au crayon noir ou avec le doigt) avant sa verbalisation.

Dans un second temps, le nombre chiffré est présenté, de manière classique, en une seulecouleur. Le bleu étant la couleur qui symbolise les U, écrire le nombre DU en noir peutprévenir les confusions.

En fonction des difficultés spécifiques, le transcodage numérique peut précéder le transcodageverbal pour faire émerger celui-ci (Dysphasie) ou peut être traité de façon spécifique etintensive (Dyspraxie).

Matériel chiffré:

CARTES CHIFFREES BICOLORES : Construire des cartes présentant les nombres de 0 à 20ou 0 à 99 avec le codage couleur du Pays des Pasdix (Voir figure 15).

CARTES CHIFFREES UNICOLORES : Construire des cartes présentant les nombres de 0 à20 ou 0 à 99 de manière classique (Voir figure 15)..

JETONS DE LOTO CHIFFRE : Utiliser les jetons de 1à 90 en tout ou partie.

Fig. 15 – Cartes chiffrées bi et unicolores.

Exploitation du matériel chiffré :

L’exploitation des représentations figuratives (concrètes, imagées) et symboliques (couleur)donne de multiples occasions de rencontrer les représentations numériques, de les chargersémantiquement et d’automatiser les transcodages (représentation visuo-spatiales représentation numérique représentation verbale). Toutefois, au besoin, lareconnaissance et la production des nombres chiffrés peut être traitée de façon plus intensive.Traiter les nombres verbaux ou écrits selon le niveau scolaire (0 à 20 ou 0 à 90) et, au besoin,relever les transcodages qui posent problèmes (Ex : nombres verbaux de 10 à 20 pour undysphasique, nombres en miroir 12-21 ; 13-31 ; 14-41… pour un dyspraxique).




EXERCER LES TRANSCODAGES (VISUEL CHIFFRE) Au départ d’une carte chiffrée (bicolore ou unicolore) ou d’un jeton chiffré, construire lareprésentation visuo-spatiale du nombre (matériel en 3D, cartes imagées, cartes à doubles-faces) puis la verbaliser ;

Au départ d’une représentation visuo-spatiale (cartes imagées, cartes à double-regards, jetsde dés imagés ou colorés), faire écrire et verbaliser le nombre ;

Sélectionner des cartes « famille-nombre » et des cartes chiffrées. Les mélanger et les poserfaces visibles sur la table. Faire retrouver et enlever celles qui représentent le mêmenombre et le verbaliser;

Mélanger ou non des cartes « famille-nombre » et des cartes chiffrées, les poser facescachées sur la table et suivant le principe du Memory, retrouver et enlever celles quireprésentent le même nombre et le verbaliser;

Piocher une carte « famille-nombre », verbaliser et masquer la case chiffrée d’une planche deloto traditionnel par un jeton blanc et verbaliser le nombre.

EXERCER LES TRANSCODAGES (VERBAL CHIFFRE) Proposer un nombre verbal (Ex : « Trente-quatre »), faire écrire et verbaliser un nombre de 2à 9 chiffres ;

Proposer une représentation numérique (carte chiffrée bi- ou unicolore, jeton de Loto chiffré,nombre écrit) à transcoder verbalement.

Piocher un nombre déterminé de cartes chiffrées, sérier les nombres du plus petit au plusgrand, ou inversement, puis verbaliser ;

Proposer une bataille de cartes chiffrées (1 à 20 ou 1 à 99). Partager les cartes faces cachées.Retourner chacun une carte de son tas et verbaliser le nombre. Celui qui a le plus grandnombre emporte les deux cartes.

SOUTENIR LES OPÉRATIONS Les techniques d’effacement ou du barrage des traces écrites peuvent soutenir le maintien en mémoire du déroulement des opérations (voir OPERATIONS).




Références

Bacquet, M. et Gueritte-Hess, B. (1996). Le nombre et la numération. Pratique de rééducation.Montreuil: Isoxel, Ed. du Papyrus.

Ninove-Decerf, R.-M. et Mahy, C. (2003). Le pays des Pas Dix. Une mystérieuse histoire de nombres…,Tema éditions puis Ecpa Pearson.

À propos

Rose-Marie Ninove-Decerf, graduée et licenciée en logopédie en 1979, a été chargée jusqu'en 2007de la remédiation des troubles du langage et des apprentissages en enseignement individualisé deType 8 (École Sainte-Bernadette à Auderghem, Belgique).

Dessin de couverture et des personnages orange et bleus : Chloé Mahy.

Un première version de ce texte a été pubiée dans Développer la compréhension du système denumération à l'aide du Pays des Pas Dix, Rose-Marie Ninove-Decerf, Tema éditions puis EcpaPearson, 2003. Il a été retravaillé en profondeur pour la version présente, de juillet 2018.

Les documents associés (l'album, les guides méthodologiques, les planches à reproduire, etc.) sontdisponibles gratuitement dans le cadre d'une utilisation non commerciale surhttp://lepaysdespasdix.wordpress.com.


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1 Représentations figuratives en 3 D2 Représentations imagées3 Représentation symbolique avec codage couleur :4 Représentation numérique

Documents

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