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Introduction générale
Ce document présente les éléments de base de la théorie élastique des
plaques et des coques minces, selon les hypothèses de Love-Kirchhoff et de
Reissner-Mindlin-Bollé. Ce document s’adresse aux élèves ingénieurs, de
génie civil et de génie mécanique.
Après une présentation des outils mathématiques de la théorie des
surfaces nécessaires pour le calcul des plaques et des coques (chapitre 1), la
théorie de Love-Kirchhoff (chapitre 2) et celle de Reissner-Mindlin-Bollé
ont été introduites (chapitre 3). Ensuite, des problèmes d’équilibre portant
sur les coques sphériques, cylindriques, et sur les plaques rectangulaires et
circulaires sont résolus (chapitres 4, 5, 6 et 7).
La théorie présentée est restreinte aux matériaux élastiques, homogènes
et isotropes sous l’hypothèse des petites perturbations.
2
Chapitre 1
Théorie des surfaces
Ce chapitre présente les outils mathématiques de la théorie des surfaces
nécessaires pour l’analyse des plaques et des coques.
1. Position d’un point appartenant à une surface
La position d’un point, m, appartenant à une surface est définie par deux
paramètres notés x1 et x2. Ces paramètres appartiennent à un ouvert U de R2.
La position du point, m, est définie par la fonction vectorielle suivante :
( ) ( ) ( )2132121 ,,,: xxomRxxUxx =∈→∈ ππ (1.1)
Exemple : surface cylindrique
Un point m appartenant à une surface cylindrique est défini par :
( ) ( ) ] [ [ ]Π∈= 2,0,0,;sin
cos
, 21
1
2
2
21 xHxx
x
xR
xR
xxπ (1.2)
Exercice : Définir les fonctions vectorielles associées à une surface
plane rectangulaire, une surface plane circulaire, une surface sphérique et
une surface conique.
2. Plan tangent et vecteur normal à une surface
Le plan tangent à une surface peut être défini par les deux vecteurs
suivants :
2211 ;x
ax
a∂∂=
∂∂= ππ rr
(1.3)
3
Il est d’usage de ne pas normaliser les vecteurs 21 aetarr
. La
normale,Nr
, et la normale unitaire, nr , à la surface sont définies par :
21
2121 ;
aa
aanaaN rr
rrrrrr
∧∧=∧= (1.4)
3. Bases locales d’une surface
Comme première base locale à la surface, on définit :
( )naarrr
,, 21 (1.5)
La base ( )naarrr
,, 21 est généralement une base non orthonormée. On utilise
aussi une deuxième base, dite duale, définie par :
( ) βα
βα δ=aanaarrrrr
./,, 21 (1.6)
βαδ est le symbole de Kronecker et le symbole « . » désigne le produit
scalaire.
N.B. - les lettres grecques varient de 1 à 2 ;
- la relation (1.6) n’est pas très pratique pour définir la deuxième
base ; (voir paragraphe 1.10).
4
Exercice : Déterminer les bases locales des surfaces suivantes : une
surface plane rectangulaire, une surface plane circulaire, une surface
sphérique et une surface conique.
Exemple : surface cylindrique.
La base locale associée à la surface cylindrique est :
0
sin
cos
;
0
cos
sin
;
1
0
02
2
2
2
2211 x
x
nxR
xR
xa
xa −
−=
−=
∂∂==
∂∂=
rrr ππ (1.7)
4. Tenseurs métriques associés à une surface
Le tenseur métrique associé à la première base est défini par :
βααβαβ aaa
a rr.;
10
0=
(1.8)
(a..) est le tenseur métrique de la surface (dit tenseur deux fois
covariants : les deux indices sont en bas).
Le tenseur métrique associé à la deuxième base est défini par :
βααβαβ
aaaa rr
.;10
0 =
(1.9)
Il est aisé d’établir que :
[ ] [ ] 1;; −••
•• =•=•=• aaaaaaaa βαβαβ
αβα rrrr (1.10)
5
Exercice : Déterminer le tenseur métrique des surfaces suivantes : une
surface plane rectangulaire, une surface plane circulaire, une surface
sphérique et une surface conique.
Exemple : Tenseurs métriques de la surface cylindrique.
Les tenseur métriques associés à surface cylindrique sont:
( ) ( )
=
= ••
••2
21
0
01;
0
01
R
aR
a (1.11)
En utilisant les tenseurs métriques, la deuxième base peut être définie
par :
2222
111
R
aaaa
aaaar
rr
rrr
==
==
ββ
ββ
(1.12)
5. Tenseur de courbure d’une surface
Une surface est caractérisée par le tenseur de courbure qui est défini
par :
βα
βααβ
π
πππ
xxn
xxxxaC
∂∂∂=
∂∂∂
∂∂
∂∂=
2
2
21
.
,,1
r
(1.13)
a est le déterminant du tenseur métrique et ( )cbarrr
,, est le produit mixte
des trois vecteurs cetbarrr
,, .
6
Le tenseur de courbure peut être écrit dans la base des tenseurs d’ordre
deux en utilisant les vecteurs de la première base locale, ceux de la
deuxième base locale ou en utilisant les vecteurs des deux bases. La
projection du tenseur de courbure C sur les différentes bases s’écrit :
βα
αβ
βαβ
α
βααβ
βααβ
aa
aa
aaC
aaCC
C
Crr
rr
rr
rr
⊗=
⊗=
⊗=
⊗=
(1.14)
En utilisant les relations entre les vecteurs de la première base et ceux de
la deuxième base, les relations suivantes peuvent être obtenues aisément:
λαβλ
αβλβ
λααβ
βλαλ
βα
a
aC
aC
CC
C
C
=
=
=
(1.15)
Exercice : Démontrer les relations précédentes et déterminer les
différentes relations entre les composantes du tenseur de courbure pour les
surfaces suivantes : une surface plane rectangulaire, une surface plane
circulaire, une surface sphérique et une surface conique.
Le tenseur de courbure est relié à la variation de la normale nr par la
relation :
ββαα aC
x
n rr
−=∂∂ (1.16)
Deux fois covariants
Deux fois contravariants
Mixte co-contravariant
Mixte contra-covariant
7
Exemple : Surface cylindrique
Le tenseur de courbure d’une surface cylindrique est :
[ ] [ ]
=
= •
•••R
CR
C 10
00;
0
00 (1.17)
Le tenseur de courbure C possède deux directions principales X et Y
définies par :
βαβ
βαβ
βαβ
βαβ
YaR
YC
XaR
XC
2
1
1
1
=
= (1.18)
1/R1 et 1/R2 sont les courbures principales. Elles réalisent les extremums
des courbures des sections normales : la courbure au point considéré d’une
section normale quelconque vérifie :
1/R2<1/R<1/R1 (1.19.a)
Ceci est équivalent à dire que toute courbe tracée sur une surface
possède un rayon de courbure Rc vérifiant :
1/R2<1/Rc<1/R1 (1.19.b)
Par exemple, sur une surface cylindrique, on ne peut pas tracer une
courbe dont la courbure dépasse 1/R ou bien de rayon de courbure inférieur
à R.
8
6. Dérivation des vecteurs de la base locale
La dérivée partielle des vecteurs de la première base peut s’écrire
comme suit :
nax
a rrr
ΓΓ +=∂∂ 3
αβλλαββ
α (1.20.a)
Γiαβ sont les coefficients de Christoffel et ils vérifient :
λβαλ
αβ
αβαβ
ax
a
C
rr
.
3
∂∂
=
=
Γ
Γ (1.20.b)
La dérivée partielle des vecteurs de la deuxième base peut s’écrire
comme suit :
nCax
a rrr
αβ
λαλββ
α+−=
∂∂
Γ (1.21)
7. Dérivation d’un champ de vecteur défini sur une surface
Soit un champ de vecteur ωur défini sur une surface ω (défini par la
fonction vectorielle π) telle que :
nuaunuauurrrrr
33 +=+= ααλ
λω (1.22)
On montre que :
λαλα
λαλα
uau
uau
=
= (1.23)
La variation du vecteur ωur par rapport à l’un des paramètres de la
surface est :
9
( ) ( ) nuCuaCuux
u rrr
βλβλ
ααβ
αββ
ω,33 ++−=
∂∂
⊥ (1.24)
αβ⊥u est la dérivée covariante ; elle est définie par :
Γ+=⊥αλβ
λαβ
αβ uuu , (1.25)
La virgule dans les formules désigne la dérivée partielle ββx
BB
∂∂=, .
Si on choisit la décomposition du vecteur ωur sur la base duale, on
montre que :
( ) ( ) nuCuaCuux
u rrr
βλβλ
ααββαβ
ω,33 ++−=
∂∂
⊥ (1.26)
βα ⊥u est la dérivée covariante ; elle est définie par :
Γ−=⊥λαβλβαβα uuu , (1.27)
La relation entre les deux dérivées covariantes est celle reliant les
composantes mixtes et deux fois covariants d’un tenseur :
αλβλ
αβ
αλλ
ββα
auu
auu
⊥⊥
⊥⊥
=
= (1.28)
8. Transformation d’une surface
Soit une surface ω, définie par π, qui subit une transformation définie
par le vecteur déplacement ωur . La surface transformée est notée ω’ et est
définie par π’ :
10
π’ = π + ωur
(1.29)
La surface transformée est caractérisée par les caractéristiques de la
surface non déformée. La base locale de la surface transformée est définie
par :
''
'''
''
21
21
1
aa
aan
x
ua
xa
rr
rrr
rrr
∧∧=
∂∂+=
∂∂= α
ωαα
π
(1.30)
En utilisant les résultats établis par les équations (1.24) et (1.26), on a :
( ) ( ) nuCuaCuuaarrrr
αλαλ
λλα
λααα ,33' ++−+= ⊥ (1.31)
Le tenseur métrique de la surface transformée est défini par (en ne
gardant que les ternes du premier ordre) :
( ) Cuuuaa αβαββααβαβ 3' 2−++= ⊥⊥ (1.32)
La normale unitaire,'nr , à la surface transformée est définie, au premier
ordre, par :
( ) αλαλα aCuunn
rrr+−= ,3' (1.33)
Le tenseur variation de courbure est défini par :
αβαβαβ CCK −= ' (1.34)
11
On montre que :
( ) ( )( ) ( ) ( )
−++
+++=
⊥⊥
⊥⊥⊥⊥
λβλα
λαβλ
λβαλ
αλβλβ
λαλαββα
αβCCuCuCu
CuCuuuK
3
,3,3
22
1 (1.35)
Le tenseur K est un tenseur symétrique.
Le tenseur de déformation de la surface, dit tenseur membranaire, est
défini par :
( ) ( ) αβαββαβαβαβγ Cuuuaa a 3'
2
1
2
1 −+=−= ⊥⊥ (1.36)
9. Dérivation d’un tenseur d’ordre deux
La dérivée covariante d’un tenseur d’ordre deux est définie de la même
manière que celle d’un tenseur d’ordre un. En utilisant les résultats de la
dérivation covariante d’un tenseur d’ordre 1, on peut établir les relations
suivantes :
δα
βδλ
βδ
δαλλ
βαλ
βα
δαδ
λββδα
δλλβα
λβα
δαβδλ
δβαδλλ
αβλ
αβ
δαδβλδβ
δαλλαβλαβ
γγγγ
γγγγ
γγγγ
γγγγ
ΓΓ
ΓΓΓΓΓΓ
+−=
−+=
++=
−−=
⊥
⊥
⊥
⊥
,
,
,
,
(1.37)
Chapitre 2
Les coques minces de Love-Kirchhoff
1. Définitions
Une coque est un milieu continu (voir figure 2.1) défini par :
ω x ]h/2,h/2[. h est l’épaisseur de la coque et ω est une surface
caractérisée par π. L’épaisseur h est considérée très petite devant les
dimensions caractéristiques de la coque.
En tout point m de la surface, l’ensemble des points matériels se
trouvant sur la normale s’appelle la fibre normale et sera notée ω⊥ .
Figure 2.1. Schéma d’une coque cylindrique
Surface moyenne ω
Fibre normale
ω⊥
13
2. Hypothèse de Love-Khirchhoff
Les fibres normales (ω⊥ ) à la surface non déformée restent normales à
la surface déformée et conservent leur longueur (voir figure 2.2).
Fibre normale non déformée Fibre normale déformée
Figure 2.2 Hypothèse de Love-Khirchhoff
3. Base locale de la coque
La position d’un point M appartenant à la coque non déformée est
définie par :
nxomoMr3+= (2.1)
La base locale de la coque est définie par :
λλαααα aCxa
x
oMA
rrr3−=
∂∂= (2.2)
x3 est la coordonnée normale. Le tenseur métrique associé à cette base
est défini par :
)(
2. 3
ordrepremierau
CxaAAA αβαββααβ −== (2.3)
h h
14
4. Champ de déplacement de Love-Khirchhoff
Le champ de déplacement de la surface est défini par :
nuaunuauurrrrr
33 +=+= ααλ
λω (2.4)
La position d’un point M’ appartenant à la coque déformée est définie
par :
''' 33 nxuomnxomoMrrr
++=+= ω (2.5)
Le champ de déplacement de Love-Khirchhoff s’écrit, dans la base
locale de la surface moyenne, pour une coque :
( )( ) αλ
αλαα
α
ωω
aCuuxnuau
nnxunxunx
MmmmMmMMU
rrr
rrrrrr
r
+−+=
−+=++−=
=++==
,33
3
333 ''
''''
(2.6.a)
L’équation (2.6.a) s’écrit aussi :
( )),(3
,33
nau
CuuxuU
rr
r
α
λαλαα +−
= (2.6.b)
5. Tenseur de déformation
Le tenseur métrique de la coque non déformée est :
αβαββααβ CxaAAA 32. −== (2.7.a)
15
Le tenseur métrique de la coque déformée est :
'3'''' 2. αβαββααβ CxaAAA −== (2.7.b)
Le tenseur de déformations est donc défini par :
( ) ( ) ( )
0;0
2
1
2
1
333
3
'3''
==
−=
−−−=−=
εε
γ
ε
α
αβαβ
αβαβαβαβαβαβαβ
Kx
CCxaaAA
(2.8)
où
( ) ( ) αβαββαβαβαβγ Cuuuaa a 3'
2
1
2
1 −+=−= ⊥⊥
(2.9)
( ) ( )( ) ( ) ( )
−++
+++=
⊥⊥
⊥⊥⊥⊥
λβλα
λαβλ
λβαλ
αλβλβ
λαλαββα
αβCCuCuCu
CuCuuuK
3
,3,3
22
1
6. Equations d’équilibre
Pour déterminer les équations d’équilibre et les conditions aux limites, le
principe des travaux virtuels est utilisé.
Travail des efforts intérieurs
Pour le modèle de Khirchhoff et après transformations par intégration, le
travail des efforts intérieurs s’écrit
16
[ ][ ][ ] ( )[ ]∫∫
∫
∫
∂⊥⊥
∂
⊥
⊥⊥⊥
Γ−−+Γ+−+
−++
−−=
ωαβ
αβα
αββ
ωα
αλβ
λββ
αβω
λβλα
αβαβαβαβ
αβω
αα
λβλβα
λλβ
βαβ
β
νννν
ω
ω
duMMduCMN
duCCMMCN
duCMCMNWi
*3
*
*3
*
2
2
(2.10)
[N] est le tenseur des efforts normaux et [M] est le tenseur des moments.
[N] et [M] sont les efforts généralisés définis par :
[ ]∫−
=
2
2
31222113122211
122211 1h
h
dxxMMM
NNN σσσ (2.11)
Travail des efforts extérieurs
Les forces considérées sont : des forces volumiques fv définies sur ω x
]-h/2, h/2[ et des forces surfaciques fs définies sur ω∂ x ]-h/2, h/2[ :
nfaffnfaff sssvrrrrrr
33 ; +=+= αα
αα (2.12)
Pour le modèle de Khirchhoff et après transformations par intégration, le
travail des efforts extérieurs s’écrit :
[ ] [ ][ ] [ ]∫∫
∫∫
∂⊥
∂
⊥
Γ++Γ−
++−=
ω
αα
ωα
αλ
λαω
αα
ωα
αλ
λα ωω
dumFduCmF
dumFduCmFW
ssss
e
*3
3*
*3
3*
(2.13)
17
Les forces extérieures «généralisées» sont définies par :
∫∫−−
==2
2
332
2
3 ;
h
h
h
h
ii dxxfmdxfF αα
Travail des efforts d’inertie
Pour le modèle de Khirchhoff et en négligeant les termes associés aux
rotations, le travail des efforts d’inertie s’écrit :
[ ]∫ +−=ω
αα ωρ duuuuhWi
*3
3* (2.14)
Equations d’équilibre et conditions aux limites
En appliquant le principe des travaux virtuels, les équations d’équilibre
et les conditions aux limites s’écrivent :
( )
=++−−
=−++−∂
=++−+
=−+−−
⊥⊥⊥
⊥⊥
⊥⊥⊥
0
02
2
3
33
ss
ss
FmMM
CmFCMNsur
uhFmCCMMCN
uhCmFCMCMNsur
αααβ
αβα
αββ
αλ
λααλβ
λββ
αβ
ααλβ
λα
αβαβαβαβ
αβ
ααλ
λααλβ
λβαλ
λββ
αββ
νν
ννω
ρ
ρω
&&
&&
(2.15.a)
18
Ou
( )
( ) ( )( )
=++−−
=−++−∂
=++−+
=−+−−
⊥⊥⊥
⊥⊥
⊥⊥⊥
0
02
2
3
33
ss
ss
FmMM
CmFCMNsur
uhFmCCMaMCN
uhCmFCMCMNsur
ααβ
αβα
αββα
λαλα
λαβ
βλβ
βα
αα
λβ
αλ
βααβ
λβαλ
αα
βα
αλαλα
βλα
λβ
λα
ββλ
ββα
νν
ννω
ρ
ρω
&&
&&
(2.15.b)
Pour la théorie membranaire (effet du moment négligeable), les
équations d’équilibre se réduisent à :
=+
=+⊥
33 uhFCN
uhFNsur
&&
&&
ρ
ρω
αβαβ
αααββ
(2.16)
Pour le cas des plaques, les équations d’équilibre et les conditions aux
limites s’écrivent :
( )
=++−−
=+−∂
=++
=+
⊥⊥⊥
⊥⊥
⊥
0
0
3
33
ss
s
FmMM
FNsur
huFmM
huFNsur
αααβ
αβα
αββ
αβ
αβ
αα
αβαβ
αααββ
νν
νω
ρ
ρω
(2.17)
7. Lois de comportement généralisées
Pour une plaque/coque homogène, isotrope et élastique, les efforts
généralisés s’écrivent :
( ) ( )[ ]( ) ( )[ ]IKTrKDM
ITrDN
ννγνγν
+−−=+−=
1
1
1
2 (2.18)
19
Les coefficients D1 et D2 sont respectivement les rigidités à la flexion et
la rigidité membranaire, et sont définies par :
( ) ( )222
3
11
;112 v
EhD
v
EhD
−=
−= (2.18)
E et ν sont respectivement le module de Young et le coefficient de
Poisson.
8. Commentaires sur le modèle de Kirchhoff
Le modèle de Khirchhoff conduit à des résultats pertinents pour les
coques et les plaques « minces ». L’adjectif « minces » est relatif. Notons
que:
- pour un chargement constant dans l’espace, le mot « minces »
désigne un rapport très faible (<1/10) entre l’épaisseur et la
dimension caractéristique de la plaque/coque.
- pour un chargement variable dans l’espace, le mot « minces »
désigne un rapport très faible (<1/10) entre l’épaisseur et la
longueur d’onde du chargement.
Le modèle de Khirchhoff aboutit à une très mauvaise détermination de
l’effort tranchant et des contraintes de cisaillement. Pour une meilleure
détermination des contraintes de cisaillements, le modèle de Reissner-
Mindlin-Bollé (chapitre 3) peut être utilisé. D’autres modèles appelés des
modèles d’ordre supérieur permettent de mieux déterminer l’effet du
cisaillement et l’évolution, selon x3, des contraintes et des déplacements.
20
Chapitre 3
Les coques « épaisses »
de Reissner- Bollé -Mindlin
1. Introduction
Pour mieux estimer les contraintes de cisaillement, Reissner (1944),
Bollé (1947) et Mindlin (1951) ont présenté, par différentes approches, une
théorie, dite de premier ordre, découplant les rotations et le déplacement
transversal.
2. Hypothèse de Reissner-Bollé-Mindlin
Une fibre normale ( ω⊥ ) à la surface non déformée ne reste pas normale
à la surface déformée mais elle conserve sa longueur.
3. Champ de déplacement de Reissner-Bollé-Mindlin
Le champ de déplacement de Reissner-Bollé-Mindlin s’écrit, dans la
base locale de la surface moyenne :
ββω
αα
α
rrr
rr
3
),(3
3
xuu
xuU
na
+=+
= (3.1)
ωur est le vecteur déplacement de la surface moyenne et β
rest le vecteur
rotation.
21
4. Tenseur de déformation
Le tenseur de déformation associé au champ de déplacement (3.1)
s’écrit :
( ) ( ) ( )ωαβαβωβαβ ρβγγε uxxu 33 −+= (3.2)
où ( ) ( ) αβαββαβγ Cwwww a 32
1 −+= ⊥⊥ (3.3.a)
( ) { }λβλα
λαβλ
λβαλαβρ CCwCwCww 32
2
1 −+= ⊥⊥ (3.3.b)
5. Equations d’équilibre
Pour déterminer les équations d’équilibre et les conditions aux limites, le
principe des travaux virtuels est utilisé.
5.1. Travail des efforts intérieurs
Pour le modèle de Reissner-Bollé-Mindlin et après transformations par
intégration, le travail des efforts intérieurs s’écrit :
( )[ ] [ ][ ][ ]
∫∫
∫
∫
∫∫
∂∂
∂
⊥
⊥⊥⊥
Γ−Γ−
Γ+−+
−++
−+−−=
ωα
α
ωαβ
αβω
ααλβ
λββ
αβω
λβλα
αβαααβ
αβω
αααβ
βω
ααλ
λλ
αβ
λβαββ
νβν
νν
ω
ωβω
duTdM
duCMN
duCCMTCN
dTMduCTCMNWi
*3
*
*
*3
**
(3.4)
22
[N] est le tenseur des efforts normaux, [M] est le tenseur des moments et
[T] est le vecteur des efforts tranchants. [N], [M] et [T] sont les efforts
généralisés définis par :
[ ]
∫
∫
−
−
=
=
2
2
323
13
2
1
2
2
31222113122211
122211 1
h
h
h
h
dxT
T
dxxMMM
NNN
σσ
σσσ
(3.5)
5.2.Travail des efforts extérieurs
Les forces considérées sont : des forces volumiques fv définies sur ω x
]-h/2, h/2[ et des forces surfaciques fs définies sur ω∂ x ]-h/2, h/2[ :
nfaffnfaff sssvrrrrrr
33 ; +=+= αα
αα (3.6)
Pour le modèle de Reissner-Bollé-Mindlin et après transformations par
intégration, le travail des efforts extérieurs s’écrit :
[ ][ ]∫
∫
+++
++=
ωα
αα
αω
αα
αα
ωβ
ωβ
duFmuF
duFmuFW
sss
e
*3
3**
*3
3**
(3.7)
Les forces extérieurs «généralisées» sont définies par :
∫∫−−
==2
2
332
2
3 ;
h
h
h
h
ii dxxfmdxfF αα
23
5.3. Travail des efforts d’inertie
Pour le modèle de Reissner-Bollé-Mindlin, le travail des efforts d’inertie
s’écrit :
( )∫
++−=
ωα
αα
α ωββρρ dh
uuuuhWi*
3*3
3*
12 (3.8)
5.4. Equations d’équilibre et conditions aux limites
En appliquant le principe des travaux virtuels, les équations d’équilibre
et les conditions aux limites s’écrivent :
( )
( )
=+−
=+−
=++−
∂
=+−+
=−
=+−−
⊥
⊥
⊥⊥
0
0
0
12
3
33
3
s
s
s
FT
mM
FCMN
sur
uhFCCMTCN
hTM
uhFCTCMN
sur
αα
αβ
αβ
ααλβ
λββ
αβ
λβλα
αβαααβ
αβ
αααββ
αααλ
λβ
αλ
λβαββ
ν
ν
νν
ω
ρ
βρ
ρ
ω
&&
&&
&&
(3.9)
Pour le cas des plaques, les équations d’équilibre et les conditions aux
limites s’écrivent :
24
( )
=+−
=+−
=+−
∂
=+
=−
=+
⊥
⊥
⊥
0
0
0
12
3
33
3
s
s
FT
mM
FN
sur
uhFT
hTM
uhFN
sur
αα
αβ
αβ
αβ
αβ
αα
αααββ
αααββ
ν
ν
ν
ω
ρ
βρ
ρ
ω
&&
&&
&&
(3.11)
ou bien
( )( )
=+−
=+−
=+−
∂
=+
=−
=+
⊥
⊥
⊥
0
0
0
12
3
33
3
s
s
FT
mM
FN
sur
uhFT
hTM
uhFN
sur
αα
αββα
αββα
αα
ββα
ββα
ν
ν
ν
ω
ρ
βρ
ρ
ω αα
αα
&&
&&
&&
(3.11)
6. Lois de comportement généralisées
Pour une plaque/coque homogène, isotrope et élastique, les efforts
généralisés s’écrivent :
( ) ( ) ( )[ ][ ]( ) ( ) ( )( ) ( ) ( )[ ][ ]
[ ]33
1
2
1
1
uDT
IuTruDM
IuTruDN
∇+=
−+−−=
+−=
β
ρβγνρβγν
γνγν
ωω
ωω
rr
rrrr
rr
(3.12)
25
Les coefficients D1 et D2 sont respectivement les rigidités à la flexion et
la rigidité membranaire, et sont définies par :
( ) ( ) ( )v
EhD
v
EhD
v
EhD
+=
−=
−=
12;
1;
1123222
3
1 (3.13)
E et ν sont respectivement le module de Young et le coefficient de
Poisson.
7. Commentaires sur le modèle de Reissner -Mindlin-Bollé
Le modèle de Reissner -Mindlin-Bollé conduit à des résultats pertinents
pour les coques et les plaques « relativement épaisses ». La contrainte de
cisaillement est constante sur l’épaisseur, donc les conditions aux limites
aux surfaces inférieure et supérieure de la plaque ou de la coque ne sont pas
vérifiées. Par rapport au modèle de Khirchhoff, l’effort tranchant, issu du
modèle de Reissner -Mindlin-Bollé est « bien » estimé.