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Pêche d’hiver à l’achigan au pays de Walt Disney

Texte et photos : Marc Gauthier

Pêche d’hiver à l’achigan au pays de Walt Disney

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La quête… un retour dans mes souvenirs d’enfance etle désir de reconnecter avec un poisson d’eau doucetrès combatif : l’achigan. Dans ma famille, la pêche avaitune place prépondérante avec le camping. Aucunequestion n’était posée lorsque le vendredi soir, au retourde l’école on chargeait l’épicerie dans le camion ou leSuburban et on partait pour Forestville, le parc Orfordou Old Orchard. Des rapides de Lachine à la Baie Ste-Catherine ou au lac Bowker; c’est justement aux abordsde ce lac que j’y ai mes plus beaux souvenirs de pêcheà l’achigan. Dans une certaine petite baie, on se mesuraità l’achigan à petite bouche, à la mouche SVP.

Ha! La pêche au popper avec des cannes légères de 7 ½pieds, soie 4. Que d’émotions quand un achigan, mêmede petite taille, prenait l’artificielle à la surface de l’eau,et exécutait plusieurs sauts. Je n’étais même pas dansl’adolescence encore, ni de ma vie, ni de mon expériencede pêche, mais les images dans ma tête sont encore trèsvives. J’avais poussé l’audace jusqu'à me baigner dans lazone de pêche pour observer de gros géniteurs sur leurnid, ils étaient très territoriaux.

Voilà ce qui motiva l’envoi d’un courriel empreint d’unehumilité certaine, à François (notre dévoué éditeur) endécembre 2009. J’habite loin des secteurs de pêche àl’achigan... Et oui! La magnifique Baie des Chaleurs nepossède que des ombles de fontaine résidentes etanadromes et des saumons. On voit poindre cependant,une pêche à la truite arc-en-ciel et au bar rayé à certainsendroits. De plus, j’ai peu de temps l’été pour lesvoyages à cause de mes fonctions sur une rivière àsaumon. Je me suis dit que ça pourrait intéresser deslecteurs en général et, plus particulièrement, ceuxqui quittent le Québec pour la Floride l’hiver :les baby-boomers que l’on surnomme lesSnowbirds, et ils sont plus de 200 000!

Bien sûr, on a tous entendu parler des tournois de pêcheau Bass avec les gros Bass Boats et leur ‘’Pro’’, il y amême une chaîne de magasin : les Bass Proshops. Unmonde en soi, que bien des moucheurs regardent avecun bien drôle d’œil. L’idée de renouer avec l’achigan cheznos amis du Sud revêt un certain défi, car après unepetite recherche, je vois qu’on ne parle que de poisson-appâts vivants! La pensée d’aller voir un coucher desoleil sur un grand plan d’eau de la taille du Lac St-Jeanm’anime, je prendrai donc le chemin du Lac Okee-chobee.

Date du départ : le 28 janvier avec comme but de trou-ver une marina, la possibilité de louer une embarca-tion, l’hébergement en camping et même un ‘’Tiki’’bar pour y prendre un verre et y entendre deshistoires de pêche. Je vous fais grâce du trajet,somme toute assez long en camionnette avec

Camper. Trois longs jours de route de Mon-

Achigan à grande bouche typique des Everglades.

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tréal, une journée de plus pour la Baie des Chaleurs. Aumenu : glace noire dans les Adirondacks, vents violents,neige et grand froid autour de New York.

Équipement

Après avoir pris mes informations, on me suggère d’uti-liser des soies 4 ou 5. Comme j’en possède très peu, je

me suis rendu avant mon départ, chez mon fournisseurlocal, Sexton et Sexton à Cascapédia, pour me procurerle nécessaire. Je ressors avec une bonne soie et unmoulinet de marque Loomis qui sera le complément par-fait à la canne que mon paternel a offert de me prêter :une Loomis de 9 pieds, soie 4. Je me suis méfié de monéquipement plus léger de peur d’avoir à affronter desvents violents mais ils auraient tout aussi bien fait l’af-faire. Je me suis promis d’aller visiter les boutiques spé-cialisées en Floride, question d’acheter des mouches“fraîches’’, celles qui fonctionnent là bas, principalementdes streamers. J’emporte aussi mes vieux poppers qui ontplus de 30 ans (Oui! Oui! Je les ai conservés).

Lac Toho

Après avoir discuté avec Todd Kursey de chez BassOnline, mon rêve de pêche sur le Big O (Lac Okee-chobee) comme on l’appelle, s’estompe. La pêche n’yest pas si bonne. Il faut dire que l’hiver 2010 a été l’undes plus froids qu’a connu la Floride depuis longtemps.Comme je suis dans la région des grands parcs théma-tiques (Walt DisneyWorld et autres), monchoix se porte sur le lacToho, ou plus précisé-ment Tohopekaliga enlangue séminole. Noussommes à la tête des eauxdu grand écosystème desEverglades. C’est un lacpeu profond (6 pieds en-viron), de 13 miles delong par 4 miles de large.Il est peuplé de joncs surun tiers de sa surface etpossède deux grosses îles.

Fort d’avoir lu un compterendu sur l’un destournois de pêche où l’onrelate la capture de 20achigans de plus de 10 lb,

Wow! On en capture régulièrement dans le secteur qui pèsent entre 8 et 10 livres!

L’auteur en mode repérage etprospection.

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que le record est de 16 lb et 10 oz, et que le record mon-dial chez les dames y a été capturé, soit un achigan àgrande bouche de 14 lb et 5 oz, j’ai donc procédé à laréservation d’une embarcation, un rutilant Bass boatG3muni d’un gros hors-bord et d’un échosondeur. His-toire d’avoir des nouvelles fraîches de la pêche, je prendsle petit déjeuner à la marina; c’est tout petit mais, ony vend des agrès de pêche et curieusement pas demouches. Le personnel est peu loquace sur la pêche. Le

repas est avalé rondement avec la pression interne quimonte et une envie pressante de prendre possession dubateau, de trouver un coin et d’effectuer le premierlancer.

Quand on ne connaît pas un lac, à Rome on fait commeles Romains; je localise donc des embarcations et m’enapproche pour voir un peu le succès de pêche et les‘’passes’’. Je lance bien sûr mes poppersmais je ne réus-sis pas à capter l’attention d’un poisson et je ne constateaucune activité en surface. Je me rabats sur mes strea-mers anti-joncs. Je passe ainsi quelques heures àprospecter le lac dans un décor digne des bayous avec delongs lichens qui pendent des branches des arbres etdes centaines de foulques d’eau (canard). C’est choublanc pour l’instant.

Je décide donc de faire un peu de nautisme et tombesur un attroupement d’embarcations dans la zone laplus profonde du lac. J’observe attentivement et merends compte qu’ils n’ont pas plus de succès quemoi. Je m’ancre aussi et essaie la balance de toutes mesmouches artificielles, sans résultat. Il faut faire contremauvaise fortune bon cœur; on est en culottes cour-tes en plein mois de février dans un superbe bateauet ce n’est que partie remise. La suite viendra dans lescanaux des Everglades près de Hollywood et Miami.

En fouillant dans les vieilles photos de famille, j’aitrouvé quelques perles. Je me revoie avec mon petitfrère dans la chaloupe et une autre ou j’ai un achigande 3 lb dans chaque main à l’âge de 10 ans (on porteles vestes de hockey en nylon du milieu des années70). Ça illustre deux choses pour moi. La premièreest la nostalgie que j’éprouve à la pensée de ces par-ties de pêche au lac Bowker, ce qui a motivé ma ten-tative de pêche en Floride. Et la deuxième, et non la

moindre, c’est la réalisation d’un rêve d’enfant se levantun matin et se disant : « Bon, je veux aller à la pêche».Il est initié par ses parents, comme dans mon cas ou parses grands-parents ou un ami dans d’autres. J’en profite

Des pêcheurs comblés en compagnie de leur guide et du résultat de leurmatinée : « Think Big! »

...ou à 45 ans, toujours habité par la même passion!

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Marc Gauthier à 12 ans...

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pour souligner les efforts de la Fondation de la Faune duQuébec, le mentorat de la Fédération Québécoise duSaumon Atlantique et de la Maison de jeunes Point deMire de Verdun. Quelqu’un qui pratique la pêche seraplus sensible à la fragilité de l’environnement et desécosystèmes. Si vous emmenez un jeune à la pêchevous aurez nécessairement plus de défenseurs de lafaune aquatique.

Le Saint Graal ou la capture d’un achigan au popper

Avec l’aide du guide Brett Isaakson et du responsable deBass Online, ce sera mission accomplie! Malgré les frontsfroids qui se sont succédés (il aurait fallu un peu dechaleur pour que les achigans s’activent au lac Tohopar exemple), Todd Kursey et son groupe sont à l’affûtdes changements dans la gestion des niveaux d’eau àl’aide de plusieurs dizaines de barrages de contrôle. Ilstrouvent toujours un canal ou un bassin où les achiganssont actifs. Ce sont les seuls à offrir une politique de« pas de prise = pas de paiement ». Avouez que c’estalléchant! J’ai donc capturé des achigans au popper et j’enai raté beaucoup plus que j’en ai pris tout simplementà cause du réflexe du pêcheur de saumon qui se fait vio-lence et ne ferre pas assez vite. On ne veut pas leurenlever la mouche de la gueule. L’achigan floridien,quant à lui, repart aussi vite qu’il est venu, alors un fer-rage instantané est essentiel. J’ai aussi capturé quelquesspécimens avec un Woolly Bugger noir monté surhameçon Keel avec tête plombée et doré. J’ai mêmeressorti un vieux popper d’il y a 30 ans, à l’époque où onen montait avec des bouts de sandale qu’on se plaisaità appeler ‘’gougounne’’.

En terminant, que dire du paysage avec ses alligatorsembusqués (la baignade n’est vraiment pas une option)et ses oiseaux bien camouflés. L’air y est bon et l’eau pluspropre que je ne l’imaginais. Que dire de plus sur les Bassboats, sinon que ce sont de magnifiques plateformes àbord desquelles il est vraiment agréable de pêcher.

Attention! Baignade interdite... alligator à l’affût!

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Bien sûr, les guides vous diront à l’année maisil y a certaines choses qu’il faut savoir. L’étépeut être très chaud, alors on pêche des demi-journées. La période de fraie est généralementen janvier et février et plusieurs tournois depêche ont lieu à ces dates. La période à pri-vilégier serait d’octobre à décembre. La pêchepeut être également très bonne en hiver, à con-dition d’avoir des températures clémentes etpas de fronts froids à répétition.

Les guides :Todd Kursey et Brett Isaakson888-629-2277www.bassonline.com

Lac Toho :Big Toho Enterprises 101 Lakeshore Blvd Kissimmee, FL 34741 www.bigtoho.com

La meilleure saison?

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