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REVUE BELGE. DB. NUMISMATIOUE E.T DE .sIGILLOGRAPHIE PUBLIEE. SOUS LES AUSprCES liE LA SOCIÊTÉ ROYALE DE NOMI8Ml T IODE DIRECTEURS: MM. VICTOR TOURNEUR ET MARCEL HOC QUATRE-VINGT-NEUVIÈME ANNÉE BRUXELLES PALAIS DES ACADÉMIES 1938

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REVUE BELGE.DB.

NUMISMATIOUEE.T DE .sIGILLOGRAPHIE

PUBLIEE.

SOUS LES AUSprCES liE LA SOCIÊTÉ ROYALE DE NOMI8Ml TIODE

DIRECTEURS:

MM. VICTOR TOURNEUR ET MARCEL HOC

~937

QUATRE-VINGT-NEUVIÈME ANNÉE

BRUXELLESPALAIS DES ACADÉMIES

1938

Médailles de S. Job vénéré à Wesemael

Le «Livre de Job » est un de ceux qui ont été le plus cités etcommentés. On connaît le thème de ce poème inspiré « où la plain­te de l'humanité souffrante a trouvé, dit Mgr d'Hulst, ses plussublimes accents >).

Job, un fils de l'Orient, vivait dans le pays de Hus, hors de laPalestine. C'était un personnage considérable, un homme juste.Satan, le tentateur, obtient de Dieu la permission de le frapperdans ses biens extérieurs, puis dans toute sa personne. Voici Job,dénué de tout, qui d'abord gémit, puis se soumet à la volonté deDieu. L'épreuve terminée, Jahveh proclame l'innocence de sonserviteur et le récompense magnifiquement. Job mourut plein dejours, après avoir vu ses fils et les fils de ses fils jusqu'à la qua­trième génération.

L'image de Job est une des plus populaires. On le représentehabituellement nu, assis sur un fumier; sa femme le tourne endérision; ses amis, venus pour le consoler, l'abandonnent, terri­fiés qu'ils sont par le spectacle de sa déchéance.

Sa déchéance physique est en effet totale. Suivant le texte sa­cré, (l Satan se retira de devant la face du Seigneur et frappa Jobd'un ulcère malin depuis la plante des pieds jusqu'au sommet dela tête; et Job, assis sur un tas de fumier, raclait le pus de ses plaiesau moyen d'un tesson ». Egressus igitur Satan a fade Domini,percussit Job ulcere pessimo a planta pedis usque ad uerticem ejus;

. qui testa saniem radebai seâens in sierquilinio (1).Dans cet ulcus pessimum on a vu les pires maladies cutanées.

«Sa peau )}, dit Bildad, un des trois amis qui le visitent, «est consu­mée par la maladie et le premier-né de la mort ronge ses membres ».Deoorei pulchriiudinem cuiis ejus, consumai brachia illius primoge­nita mors (2). L'abbé Crampon eu fait la remarque, si Dieu a aban-

(1) Chap. II. v. 7-8.(2) Chap. XVIII, v. 13~

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donné à Satan Job tout entier, à l'exception toutefois de son âme,on peut croire que cet ulcère couvrit tous ses membres et pénétrajusqu'aux os et à la moëlle de telle façon que rien en lui ne restâtsain.

La Bible ne place pas Job au rang des prophètes. Cependant auPalais des Papes à Avignon, dans la salle du Consistoire peinte parSimon Martini, au XIVe siècle, Job est mis au nombre des dix-neufprophètes (1). Les Églises latine et grecque le considèrent commeun saint; le martyrologe romain le cite au 10 mai, le ménologe grecau 6 du même mois.

Job symbolise la patience (2), l'espérance (3), la pénitence; à cetitre, il est souvent représenté dans les livres d'heures en tête desPsaumes de la Pénitence (4).

C'est Job couvert de pustules et assis sur un fumier qui est leplus fréquemment figuré. On le voit ainsi en tête de l'Office desMorts dans les livres d'heures gothiques et dans de très nombreuseséditions illustrées de la Bible. Citons encore pour notre pays, undrapelet de pèlerinage de Wuchtenberg (Hérenthals) (5), une ima­ge du béguinage de Louvain, une autre du pèlerinage de Carloo(Uccle-St-Job) (6).

Invoqué pour la guérison des tumeurs et des ulcères, dans denombreuses localités, à Schoonbroeck, à Hingene, à Lohirville,à Louvain, à Melen, à Mettet, à Uytkerke, S. Job est tout parti­culièrement vénéré à Wesemael. C'est à ce lieu de dévotion que serattachent les médailles que nous allons décrire (7).

1. - Dans un cercle de traits, S. Job assis sur un fumier, tournévers la droite, le corps couvert de boutons, la main droite levee ettenant un objet indistinct. Devant lui deux personnages dont l'untient de la main gauche une mandoline. Entre Job et ce personnage,

(1) X. BARBIER DE MONTAULT, Traité d'iconographie chrétienne. Paris, 1890,t. II, p. 69.

(2) Ibiâ., J. p. 227.(3) Ibid., J, p. 199.(4) tua; II, p. 66.

(5) E,-H. VAN HEURCK, Les drapelets de pèlerinage. Anvers, 1922, pp. 202­204.

(6) L. CRICK. Cuivre gravé du pèlerinage de Carloo (Folklore brabançon.1927. no 39).

(7) S. Job est également invoqué contre la mélancolie et les chagrlns. (CAHIER,

Caractëristiques des saints dans l'art populaire. Paris, 1867. p. 619).

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une banderole avec Icb j plus bas, un écu écartelé: aux 1 et 4aux trois aigles de Brimeu; aux 2 et 3 aux trois fasces de Croy.

R;. S. Job dans une position semblable. Devant lui deux person­nages, dont le premier joue d'un instrument à vent j entre eux unebanderole avec tob et, au bas, un écu semblable à celui du droit.

Plomb, 29 mm. Bélière. Anvers: Musée du Steen. Pl. II, 1.

2. - Entre deux cercles cordonnés et concentriques: (fleuron)

sanctue 3"ob + be + weesmale + 1491. S. Job nimbé, assis sur unfumier, tourné vers la droite, le corps couvert de gros boutons; iltient de la maingauche une rondelle traversée d'une croix.. Devantlui, deux musiciens tournés vers lui, jouent de la longue trom­pette. Au-dessus, dans la légende, un écu aux aigles de Brimeu.

Argent, estampé, 43 mm. Bruxelles: Cab. des Méd. de laBibliothèque royale cI). Anvers: coll. J. de Beer. Pl. II, 2.La pièce est percée de trous servant -à rattacher aux vête­ments.

3. - Dans un cercIe linéaire, inscrit dans un carré de grène­tis, S. Job assis sur un fumier, de trois quarts, tourné vers ladroite, le corps couvert de boutons; il tient de la main gauche unerondelle ornée d'une croix. Devant lui, deux musiciens jouent, l'und'une trompette recourbée, l'autre d'une trompette longue tournéevers le sol. Sous les personnages, $.iob.b.wes. Au bas, un écu auxaigles de Brimeu,

Argent, estampé, 33 mm. Petits trous de suspension. Bru­xelles: Cab. des Méd. de la Bibl. royale. PI. II, 3.

4. - Dans un cercle de grènetis, S. Job coiffé d'un chapeau etauréolé, assis de face sur un fumier, le corps couvert de boutons;le bras droit est passé devant le corps et la main droite tient unerondelle ornée d'une croix. Aux côtés de Job se trouvent deux musi­ciens: celui de gauche joue de la flûte et porte un tambour au côtédroit; celui de droite tient devant lui, de la main gauche, une gui­tare.

Rf. Entre deux cercles linéaires: $ente.fob ean.wesemaïe bibt.ecce.one. Dans le champ, dans un cercle de grènetis, un écuéchancré aux aigles de Brimeu.

(1) Ch. PlOT, Notice sur un repoussé frappé en l'honneur de saint Job, »ënë­ré à Wesemael (Revue de la Numism. belge, 1850, pp. 146-148 et pl. 1, 10).

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Plomb, 29 mm. Ancienne collection C. P. Serrure.A) Pl. II, 4..

5. - Entre deux cercles linéaires: $ente:.{ob."an.wesemale biët.go~."oot.ons. Dans le champ, dans un cercle de grènetis, un écuéchancré aux aigles de Brimeu.

Médaille ronde uniface, obtenue au repoussé, 41 mm. An­cienne coll. G. Goddons (2).

6. -. Dans un cercle linéraire: SANCT: lOB. S. Job, de face,assis sur un fumier, les deux bras étendus et les mains ouvertesdans un geste de prière.

~. Dans un cercle linéaire: WESE-MAEL; la Sainte Viergecouronnée, debout sur un croissant, portant l'Enfant Jésus sur lebras gauche et tenant de la droite un sceptre.

Médaille frappée, ovale, 15 x 18 mm. Argent, bélière et an­neau mobile. Bruxelles: Cab. des Méd. de la Bibl. royale.XVIIe siècle. Pl. II, 5.

** *Les seigneurs de Wesemael avaient autrefois la dignité de maréchal

héréditaire de Brabant, charge qui donnait de grands privilèges.La première race des barons de Wesemael s'éteignit en 1464. Labaronnie, léguée au comte de Charolais, depuis Charles le Témé­raire, fut donnée par ce dernier à Jean de Croy, seigneur de Rhode,qui en 1472 la vendit à Gui de Brimeu, sire d'Imbercourt, Charlesde Brimeu, petit-fils de Gui, vendit à Gaspard Schetz, comte deGrobbendonck, la terre de Wesemael qui passa ensuite à la fa­mille d'Ursel.

Ces détails historiques nous ont aidé à classer chronologiquementles objets décrits ci-dessus. La pièce portant un écu aux armes deBrirneu et de Croy doit dater de peu après 1472; elle est antérieureà celles qui portent seulement les armes de Brimeu et dont runed'ailleurs est au millésime de 1491.

La paroisse de Wesemael dut autrefois son importance à la pré­sence des barons et de leurs hommes d'armes, ainsi qu'au pèlerinagequi s'y faisait en l'honneur de S. Job. Pendant tout un temps,elle posséda un chapitre de sept chanoines de l'abbaye d'Averbode.

(1) C. P. SERRURE, Notice sur quelques anciens mëreaux de Belgique (Mes~

sager des Sciences et des Arts, 1837, pp. 465-476).(2) G. GODPONS dans Reu, de la Numistn. belçe, 1853. pp. 116·117,

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On vénérait dans l'église de WesemaeI une statue de Job et unefondation particulière y avait été établie pour le culte du saint.Tous les mercredis on y chantait une grand'messe en son honneur.

Chaque année, le 10 mai, les pèlerins y venaient en grande affluen­ce. Le nom de Sint-Jobs-Poorte donné à la porte de Louvain condui­sant à WesemaeI indique que le contingent des Louvanistes étaitparticulièrement nombreux (1).

On rapporte que, en 1588, pour soustraire la statue miraculeuseaux attentats des iconoclastes, Claude Masculier, rentrneester del'église de Wesemael, la fit transporter à Louvain dans la chapelledes Douze Apôtres, près de laquelle il habitait. Cependant, lechariot, bien qu'attelé des deux des plus forts chevaux que l'on avaitpu trouver aux environs, à peine sorti du village, n'avança qu'avecpeine, alors que la statue dont il était chargé ne pesait pas plus de25 livres. Au cours du transfert, la statue fut même renversée etle bras droit cassé (2).

La statue se trouve actuellement à l'entrée du chœur de l'égliseparoissiale de WesemaeI. D'autres œuvres d'art rappellent la dévo­tion à S. Job. Dans le choeur est appendu un tableau représentantle saint, tandis qu'à l'extérieur on peut voir une statue en pierredu même personnage. Le S. Job de la statue miraculeuse est deboutet tient dans la main droite un livre ouvert où sont inscrits lesmots GOD GAF GOD NAM, dans la gauche une motte de terre; celuidu tableau est assis sur le fumier et tient dans la main droite untesson; enfin la statue en pierre est un Job assis (3).

Aucune des figures de Wesemael n'explique nos médailles desxve et XVIe siècles.

Le saint homme est assis; il tient dans la main et montre auxpersonnages placés devant lui un objet tantôt indistinct, tantôtbien caractérisé. La forme de cet objet et la croix dont il est ornéont fait penser au pain eucharistique, bien que rien dans le textesacré n'autorise à voir dans Job une préfigure du Christ.

(1) Voyez notamment: La Belgique paroissiale illustrée, I, 1893, pp. 33-35.(2) Waerachtige mirakelen gheschiedl in de pariochiale kercke toi Wesemael,

door de voor-spraeck van den heylîghen belyder etuie propbeet Job patroon der selvekerck, tniens mirakeleus beelât al-daer is rusienâe. Louvain, 1719 et 1750; éd.française, 1633.

(3) Nous remercions vivement M. l'abbé E. Wuyts, curé de Wesernael, desprécîeuses indications qu'il a bien voulu nous donner,

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Devant Job se trouvent deux ou trois personnages jouant de lamusique. La scène est inspirée des versets 7-12 du chapitre XXIdu « Livre de Job », qui met en parallèle le juste, affligé et éprouvé,et les impies qui, en attendant le jour de leur perdition (v. 30),passent leur vie dans l'abondance et dans la [oie. (l La postéritéde ceux-ci tient ferme devant eux et leurs rejetons subsistent sousleurs yeux; leurs maisons sout sauves et paisibles à l'abri de lacrainte; ... leurs enfants s'en vont comme des brebis et bondissentdans les jeux. Ils jouent du tambourin et de la cithare et se diver­tissent au son du chalumeau »••• Teneni tympanum et citharam, etgaudent ad sonitum organi (v. 11-12) (1).

La scène qui se voit sur les enseignes de Wesemael n'est pascommune dans l'iconographie de Job.

l'ig. 1.

Nous avons rencontré Job accompagné de musiciens dans plu­sieurs éditions anciennes de la Bible. Citons une Biblia de Lyon,1520, et un Texius Bibliae, Lyon, Jean Crespin, 1527. Job est assisdevant un hangar; devant lui, deux personnages jouent l'un d'unetrompette et l'autre d'une longue corne (Fig. 1). Citons encore pour

,le Brabant: La Sainete Bible, Anvers, M. Lempereur, 1530; DenBibel, Anvers, M. Vosterman, 1534 et 1543; Den gheheelen Bybel,Louvain, B. van Grave, 1548; La Saincte Bible translatée de latin,

(1) Nous tradutsons littéralement le texte de la Vulgate.

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ibid., 1550. Job est assis; un personnage, à gauche, semble esquisserun pas de danse; à droite, deux autres personnages, dont l'un porteun instrument qui paraît être une cornemuse et l'autre joue de laflûte et frappe du tambour (Fig. 2) (1).

Fig. 2.

On voit encore une scène de même genre dans la partie centraledu triptyque de l'église de Houcke, déposé au Musée communal deBruges (2).

La corporation anversoise des musiciens instrumentistes, dontl'origine remonte au plus tard au commencement du XVIe siècle,était placée sous le patronage de S. Job et de Ste Marie-Madeleine (3).

Elle avait sa chapelle à l'église St-Jacques (4).

(1) M. l'abbé A. Stiénon a eu la grande amabilité de parcourir à notre intentionles Bibles de la Bibliothèque du Grand Séminaire de Namur. Nous lui sommestrès reconnaissant de nous avoir signalé deux vignettes de Job avec les musiciens.

(2) Ce tableau, qui est apparenté aux œuvres de Jér. Bosch, est décrit dansle catalogue du Musée communal sous le no 209, p. 193. Nous en devons la con­naissance à M. Albert Visart de Bocarmé. D'autre part, W. L. Schreiber (Hand­bucli der Holz- und Metallschniiie des XV. Jahrhutuierts. Leipzig, t. III. 1927.p. 144, no 1573), décrit une gravure de S. Job où l'on voit entre autres (1 dreiMusîkanten voir einem brennenden Hause 1>.

(3) L. DE BURBURE, Aperçu sur l'ancienne corporation des musiciens instru­mentistes d'Anvers, dite de Saint-Job et de Sainte-Marie-Madeline (Bull. deI'Acad. royale de Belgique, 2c série, t. XIII, no 4). Voir aussi: chanoine Fl,

Pnnrs, De Sini-Jobsqilde der speelliedeti (Antsuerpiensia, 1936, lOe série, pp. 389­396).

(4) Un nouveau vitrail, exécuté par J. B. Capronnier en 1855. et qui rem-

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Le 'chevalier L. de Burbure a pensé que l'adoption de Job commepatron se fondait peut-être sur le passage du chapitre XXI que nous

avons cité. Il ne nous paraît pas que cette opinion puisse se sou-

place une verrière du xvn» siècle. représente la mort de S. Guidon. S. Éloi, SteMarie-Madeleine et Sto Cécile; au centre des meneaux on voit S. Job assis etmontrant un objet qu'il tient de la main droite; à ses côtés deux anges musi-

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tenir, car si les musiciens avaient lu le chapitre XXI, ils auraientvu que les musiciens y sont des impies opposés à Job le saint hom­me. Ce n'est pas le juste, affligé par l'épreuve, qui est diverti pardes musiciens, mais ce sont, en opposition avec le juste, les impiesqui dans leur insouciance jouent du tambourin et de la cithare etse délassent au son du chalumeau, sans jamais penser au Seigneurqui les tient dans sa main et qui les réserve pour le jour du Juge­ment. Le choix de Job comme patron des musiciens ne peut prove­nir d'une mauvaise interprétation du texte, dont le sens est clair ;peut-être aura-t-on mal compris les vignettes ornant des Biblesdu temps; remarquons que dans celles-ci les gravures de Jobaccompagné de musiciens ne sont pas expliquées, tandis que d'au­tres le sont par un titre.

Cependant une image éditée en 1720 par la corporation desmusiciens instrumentistes nous fait connaître l'idée dont s'inspi­rait la dévotion de ceux-ci à l'égard de Job, sinon dans les pre­miers temps de la confrérie, du moins au XVIIIe siècle (1). De sesvertus Job a fait une harmonie qui réjouit Dieu et les hommes;les musiciens instrumentistes se placent sous sa protection afinde pouvoir vivre dans un doux accord de vertus.

o Heylighen Dienaer Goâts gij hebt met uwe deughdeneen Harmonij qemaecki die Goât en Menscti verheughden.

Nemt ons in u beselierm die d'instrumenten handelen.Dai wij ini soet accoort der deughden moghen wandelen.

ciens et plus haut des instruments de musique. Sur la porte de la chapelle estfixé un petit tableau du xvn» siècle figurant Job assis avec à ses pieds deuxtessons. (Église Si-Jacques à Anvers, Guide sommaire à l'usage des visiteurs,p. 22).

(1) Gravure conservée aux Archives communales d'Anvers et reproduitepar E.-H. VAN HEURCK, Les images de dévotion anversoises (Le Compas d'Or,1930, p. 159). Le cliché nous en a été très obligeamment prêté par M. J. de Beer.Un exemplaire varié (133/178 mm.) de cette gravure, portant le même chrono­gramme 1720, fait actuellement partie des collections de Mme J. Quinet-Claes.à Anvers; il est signé P. B. Bouttats (d'après le dessin de P. A. Rysbrack 7).Il nous a été signalé par M. J. de Beer.

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Les médailles et enseignes que nous avons décrites se répartis­sent en deux groupes: les enseignes qui forment le premier appar­tiennent aux xv e et XVIe siècles et représentent de façon constanteJob avec des musiciens; la médaillette nO 6, qui date du milieu duXVIIe siècle, nous donne Job seul et dans la position traditionnelletelle que l'ont fixée les peintures de cette époque.

On peut présumer que ces objets de dévotion, fabriqués pour lepèlerinage de Wesemael, auront été commandés à des orfèvresanversois.

Ceux-ci ne se sont aucunement préoccupés de la statue mira­culeuse de Wesemael. En ce qui concerne les pièces du premiergroupe, ils en auront emprunté la figuration à la vignette d'uneBible qu'ils avaient sous les yeux. Remarquons cependant que surles enseignes comme sur les gravures des Bibles, l'opposition entreJob et les musiciens se trouve marquée conformément au textesacré.

La valeur documentaire des enseignes de Wesemael est nullequant à l'histoire du culte de S. Job dans cette paroisse, puisquela.tradition de celle-ci ne fait aucune place à des personnages jouantde la musique.

Marcel Hoc.

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