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Pédo-Audiologie et
Appareillage Pédiatrique
Enseignement D.E. Audioprothèse – 3ème année
François Dejean
PARTIE 1
Laboratoire d’Audition des Arceaux Groupe Amplifon Montpellier
Plan du cours
1. Observations préalables
2. Arguments en faveur d’une prise en charge précoce
3. Le dépistage: objectifs et moyens
4. Les différentes surdités
5. Les tests objectifs
6. Les tests subjectifs: audiométrie comportementale
7. L’audiométrie vocale
8. Les examens difficiles
9. Le bilan d’orientation prothétique
PARTIE I
Audiologie
L'audiologie est l'étude (examen, évaluation et traitement) de l'audition et des désordres du système auditif périphérique et central.
Démarche clinique: Diagnostic d’une perte auditive
Démarche audio-prothétique: Réhabilitation
Audio -> du latin audio : j’écoute
Logie -> du grec logia: théorie, étude
1 Observations préalables
Pédiatrie
Spécialité médicale ayant pour objet l’étude et le traitement des maladies de l’enfant,
mais s’occupant aussi de son développement psychomoteur normal,
depuis la naissance jusqu’à la période post pubertaire (contrôles réguliers de la croissance, vaccinations, régimes
alimentaires, éveil, etc.).
La pédo-audiologie
Il s’agit de tout ce qui relève de l’audiologie mais qui sera adapté
spécifiquement à l’enfant
Nouveau-né: 0-3 semaines
Nourrisson: 1 – 18 mois
Jeune enfant8 mois- 4 ans
Surdité permanente néonatale
La surdité est définie par une élévation du seuil deperception des sons, quel qu’en soit le degré.
Elle dépend non seulement de l’intensité de la déficienceauditive (de 20 dB HL et plus à 90 dB HL) mais aussi ducaractère bilatéral ou unilatéral de l’atteinte.
Chez l’enfant elle peut être décrite en fonction de son degréde sévérité, de la localisation anatomique de l’anomalieauditive, de l’existence de facteurs de risque, de l’étiologiede la maladie, et de l’existence ou non d’un déficit associé.
L’oreille est un récepteur sensoriel qui permet à l’individu de percevoir des
informations du monde extérieur pour s’adapter à l’environnement
Physiologie sensorielle
La communication avec le milieu extérieur comporte trois éléments essentiels
Le stimulus
Le récepteur
La sensation
son
oreille
sensation
auditive
son
oreille
sensation
auditive
Lorsqu’il y a disfonctionnement du récepteur, la sensation est altérée
Déficience auditive
Stimulus : son
Récepteur: oreille
en panne
Perception auditive
La prothèse auditive agit sur le stimulus
Stimulation Site Prothèse
Acoustique O. externe conduction aérienne
Mécanique O. moyenne oreille moyenne
Mécanique O. interne conduction osseuse
Electrique base nerf implant cochléaire
La réhabilitation prothétique
L’ appareillage auditif
Il comprend le choix, l'adaptation, la délivrance,
le contrôle d'efficacité immédiate et
permanente de l'aide auditive et l'éducation
prothétique du patient appareillé.
La délivrance de chaque aide auditive est
soumise à la prescription médicale préalable
et obligatoire du port d'un appareil, après
examen otologique et audiométrique tonal et
vocal." (Loi 67-4 du 3 janvier 1967)
La prise en charge prothétique
La prothèse auditive par conduction aérienne
Procédé d’une mise en œuvre simple par amplification du
stimulus à l’entrée de l’organe de l’audition
L’enfant présentant une déficience auditive
prélinguale doit avoir rapidement accès à la réception des stimuli de la parole avec une qualité optimale pour
pouvoir faire des acquisitions.
L’adulte devenu sourd doit
reconnaitre des stimuli déjà
acquis
La prise en charge prothétique pédiatrique
Enfant =/=Adulte
Elle est une des démarches nécessaires à la prise en charge de la surdité de
l’enfant.
L’audioprothésiste pédiatrique est un des acteurs de la prise en charge globale.
La prise en charge prothétique pédiatrique
Un véritable travail d’équipe
Médecin ORL Suivi évolution surdité enfant
Suivi otologique
Pédiatre
Orthophoniste
Audioprothésiste
Structure prenant en charge l’enfant
Psychologue
Enseignant
Parents
L’efficacité de notre action dépend de la conduite du travail en équipe
2 Arguments justifiant une prise en charge prothétique précoce
a. Processus de maturation des voies auditives
b. Notion de période critique
c. La plus grande précocité du choix adéquat du type de stimulation: acoustique ou électrique
d. Exploitation des capacités perceptives du très jeune enfant
e. Développement de l’attention à l’environnement acoustique et intégration corticale
f. Acquisition d’éléments nécessaires au développement du langage oral
g. Intégration au schéma corporel
Rôle des stimulations
Le récepteur (cochlée) est le seul sous-système de l’audition qui est mature à la naissance.
Grâce à un fonctionnement cochléaire optimal le cerveau auditif va lui aussi atteindre le maximum de performances.
Dia empruntée à Stéphane Baudry
a Processus de maturation des voies auditives
b notion de période critique
Période plus ou moins longue durant laquelle un organisme est particulièrement sensible à
l’influence de l’environnement. Lors de cette période, le cerveau acquiert une plasticité qui
favorise l’apprentissage.
c: La plus grande précocité du choix adéquat du type de stimulation: acoustique ou électrique
Appareiller très précocement, c’est aussi avoir la possibilité de sélectionner plus tôt le type de stimulation adéquat pour l’enfant.
En 2009 la stimulation acoustique est toujours mise en place au préalable.
Un ensemble de recherches a montré que les nourrissons à quelques jours de vie peuvent détecter de fines différences entre segments de parole (tels que consonnes, voisement, etc..), détection suffisamment subtiles que pour différencier
les unités phonémiques dont sont formés les mots.
(Werker 1986)
d Exploitation des capacités perceptives du très jeune enfant
L’éducation auditive précoce doit permettre à l'enfant sourd de recevoir le plus d’informations auditives distinctes, émergeant du fond sonore ambiant en les reliant à des situations concrètes.
L’éducation auditive précoce doit être polysensorielle: grâce à l’appareillage précoce, l’enfant va pouvoir associer d’emblée ce qu’il touche, ce qu’il voit, ce qu’il entend dans une approche globale et cohérente du monde qui l’entoure.
Notre perception du monde est multi sensorielle.
P. HENNEBERT écrit en 1968: « Chaque sens a ses particularités dans ses propres dimensions et dans ses
propres attributions. Projeté dans les centres supérieurs, il se confronte avec les informations venues d’autres sens, et
réalise alors l’identification de l’objet extérieur »
e Développement de l’attention à l’environnement
acoustique et intégration corticale
f: Acquisition d’éléments nécessaires au développement du langage oral
Le nourrisson sourd joue avec sa voix pendant les premiers mois de la vie comme l’enfant entendant. Son « jasis » peu différent de celui de l’enfant entendant, ne s’éteint progressivement qu’à partir de 6 mois.
La prothèse auditive ou l’implant cochléaire permet au jeune enfant d’être en contact avec ses propres productions sonores et contribue ainsi à préserver voire restaurer la boucle audiophonatoire. Celle-ci est à la base de la maîtrise progressive du contrôle de ses émissions vocales.
Installation du feed-back audio phonatoire
P.VEIT et G.BIZAGUET (1974) ont montré par des études sonagraphiques que le seul fait d’appareiller l’enfant modifie la hauteur de sa voix et sa mélodie.
S.VINTER (1994) observe le rôle de l’appareillage aussi bien au niveau de la durée des émissions sonores que dans la variété des schémas mélodiques. L’objectif est de conserver à la voix ses qualités de timbre et de spontanéité qui deviendront plus tard des facteurs très importants d’intégration sociale.
La perception de la prosodie
(mélodie, rythme, débit, accent)
L’appareillage précoce permet aussi au bébé d’être en contact avec l’intonation du message qui lui est adressée
Ceci est particulièrement important lorsque l’on sait l’extrême sensibilité manifestée par les bébés à l’intonation et ce très
précocement.
Celle-ci permet à la mère de capter et de maintenir l’attention du bébé et est ainsi à la base des premiers échanges.
En outre, l’intonation participe à la compréhension du message oral.
Plusieurs études dont celle de QUERLEAU en 1981, ont montré que le fœtus, capable d’entendre, est plongé dans un environnement auditif constant où dominent les graves. On peut en déduire que les rythmes d’une part des bruits corporels maternels, d’autre part de la voix maternelle, sont deux éléments essentiels auxquels est soumis le jeune organisme.
« Le rythme de la langue maternelle est l’un des premiers éléments linguistiques auquel est soumis le bébé et ce dès sa vie prénatale. »
L’importance du rythmechez l’enfant et la précocité de sa mise enplace tant au niveau de la perception qu’à
celui de la production.
g: Intégration au schéma corporel
Le jeune enfant va devoir intégrer la prothèse à sa personne corporelle et psychique. Cette intégration
demande un apprentissage complexe.
Le nourrisson qui porte sa prothèse régulièrement associera progressivement la sensation qu’il
éprouve à cet appareil et il le percevra comme faisant partie de son corps.
Cette intégration au schéma corporel est d’autant plus facile et rapide que l’enfant est jeune. Alors
que, si les débuts de l’appareillage coïncident avec l’âge du « non », il peut être très difficile de
convaincre l’enfant de porter régulièrement sa ou ses prothèses.
Arguments justifiant l’appareillage précoce
Etude de MARKIDES (1986)
Publiée dans le British Journal of Audiology
influence de l’adaptation précoce sur le développement linguistique et l’intelligibilité de la parole.
153 enfants dont la date d’appareillage se répartissait de la manière suivante:groupe A: 32 enf. avec un ACA dans les 6 premiers mois -groupe B: 32 enf. avec un ACA entre 6 à 12 mois de la viegroupe C: 38 enf. avec un ACA entre 12 à 24 mois de la viegroupe D: 51 enf. avec un ACA entre 24 à 36 mois.
Le degré moyen de 250 à 4000hz était de 77 dB.
Les résultats montrent que, pour un auditeur, l’intelligibilité de la parole des enfants atteints de déficience auditive, qui ont
commencé l’utilisation de l’amplification dans les 6 premiers mois de la vie, est significativement supérieure au résultat
des enfants qui ont commencé plus tard.
groupe A: plus de 50% ont une parole très facile à honnêtement facile à suivre.groupe B: 15% sont classés de la même manière.groupe C: 10% groupe D: 5%
Yoshinaga-Itano (1998): 72 enfants avant 6 mois et 72 enfants après 6 mois.
Compréhension et production significativement supèrieure pour le premier
groupe.
Language of early and later identified children with hearingloss
(Pédiatrics 1998; 102:1161-71)
Etude de Yoshinaga-Itano (1998)
La déficience auditive est le déficit
sensoriel le plus fréquent chez l’enfant.
Ses conséquences sur le développement du
langage et la communication sont
importantes. Une prise en charge la plus
précoce possible, est la garantie d’optimiser
les résultats pour l'avenir.
3 Le dépistage de la surdité
ConstatL’âge moyen de diagnostic reste trop élevé en
France:16 mois en moyenne
Le but est donc de raccourcir le temps qui sépare l’apparition d’une déficience auditive de sa
détection et de son traitement
Degré Diagnostic Appareillage
Moyennes 35 mois 42 mois
Sévères 17 mois 24 mois
Profondes 11 mois 14 mois
il existe une relation inverse entre ledegré de déficience auditive et l’âge de la détection
Le dépistage
2 modes de dépistage possibles:-Systématique ou « de masse »-Ciblé sur une population « à risque »
Le dépistage sélectif ou « ciblé »: 10 % des naissances
Le Joint Committee on Infant Hearing a recommandé le dépistage de la surdité chez les nouveau-nés ayant au moins un des facteurs de risque suivants :
- infection in utero connue comme pouvant entraîner des troubles auditifs (rubéole-cytomégalovirus - toxoplasmose congénitale - syphilis congénitale – herpès)
- anomalies crânio-faciales ;
- poids de naissance inférieur à 1,5 kg ;
- hyperbilirubinémie nécessitant une exsanguino-transfusion ;
- médicaments ototoxiques
- méningite bactérienne ;
- score d’Apgar de 0-4 à 1 minute ou de 0-6 à 5 minutes de vie ;
- ventilation mécanique prolongée pendant plus de 10 jours ;
- antécédents familiaux de SPN ;
- présence de signes cliniques associés à un syndrome connu comportant une surdité.
De nombreuses études ont démontré quedans le cas d’un dépistage ciblé, plus de 50 %
des cas de surdité resteraient non diagnostiqués, ce qui est totalement
inacceptable.
Le dépistage systématique remplace progressivement le dépistage ciblé
Le dépistage de la surdité systématique ou « de masse »
Il n’est justifié que si certains critères sont remplis :
La maladie doit représenter un important problème de santé publique (prévalence)
Le retentissement doit être identifié
L’intérêt d’une prise en charge précoce est connu
Il existe un ou plusieurs moyens de réhabilitation efficace
La maladie doit être reconnaissable à un stade précoce
Le coût du dépistage ne doit pas être disproportionné par rapport aux autres coûts induits par la surdité.
Critères de Wilson et JungnerO.M.S. 1968
Les pionniers: USA et Royaume uni
En 1993 seulement 11 hôpitaux américains proposaient un programme de dépistage
-95-100 %
- 94-100%
-80-94%
- <80%
L’Europe en 2005
Le dépistage systématique est mis en place progressivement en France
LR: 75 % des naissance
PACA: 50 %
Champagne: 100%
Janvier 2008: projet freiné par le comité d’éthique
Le Comité d’éthique (Ccne) se prononce contre la généralisation du dépistage néonatal de la surdité pourtant préconisé en janvier dernier par la Haute autorité de santé (Has). "Si un
dépistage précoce des troubles de l’audition constitue a priori un avantage pour l’enfant sourd profond", estime le comité, il "ne devrait pas faire l’objet d’une pratique automatique et non accompagnée". Le Ccne estime que les tests très précoces ne
sont pas suffisamment fiables et s’inquiète du manque d’accompagnement psychologique des parents.
Le Ccne, qui "redoute une médicalisation excessive de la surdité" polarisant sa prise en charge sur l’appareillage technologique,
plaide également en faveur d’une "éducation bilingue" des enfants sourds, basée sur l’enseignement du langage des
signes et l’apprentissage du langage oral grâce à un appareillage approprié.
Le test
Ce n’est pas un diagnostic
Il doit être simple, non douloureux, sans danger
Il doit être sensible et spécifique Sensibilité: probabilité d’avoir un résultat positif chez les
malades
Spécificité: probabilité d’avoir un résultat négatif chez les non malades
Le test
Tendance actuelle à favoriser le PEAA
Test sensible et spécifique
Possibilité d’être réalisé dés le premier jour
Intérêt pour les surdités centrales
Les limites du dépistage systématique
Déficiences auditives d’apparition tardive
Faux positifs
Quelques repères « complémentaires » destinés aux professionnels de santé et
aux parents
Il suit les étapes suivantes :
A la naissance l’enfant réagit aux bruits.
Il présente les premiers gazouillis vers 3 mois, il babille.
Il réagit à son nom vers 4 mois.
Il imite des sons et des intonations vers 6 mois.
Il donne un objet à la demande vers 8 mois.
Il communique avec les premiers mots à 12 mois.
Il utilise un vocabulaire de 50 mots et juxtapose deux à trois mots vers l’âge de 18 mois.
Vers l’âge de 3 ans, l’enfant :
Comprend le langage de ses activités quotidiennes,
Utilise le « je »,
Communique et fait des phrases avec sujet/verbe/complément,
Pose des questions
A l’âge de 5 ans, l’enfant :
Parle sans déformer les mots.
Possède déjà un vocabulaire étendu.
Comprend et construit des phrases complexes.
Est capable d ‘évoquer un événement et de raconter une histoire.
4 Les différentes surdités
Prévalence
800 nouveaux nés déficients auditif chaque année en France
Entre 1 à 2 pour 1000
Bien distinguer
L’ étiologie
L’ âge d’apparition
Le degré de surdité
Prévalence déficience auditive neurosensorielle chez l’enfant
Légère Moyenne 70 %
Sévère 15 %
Profonde 15 %
2 Dépistage de la surdité
En Australie, parmi une cohorte de 134 enfants appareillés entre 0 et 6 ans dans l’état de Victoria, la répartition des degrés de surdité était la
suivante : 40 % de surdité légère, 31 % de surdité moyenne, 15 % de surdité sévère et 14 % de surdité profonde (Russ et coll., 2003).
Etiologie: c’est l’origine du déficit sensoriel
75 % origine génétique
15 % origine extrinsèque (cause extèrieure)
10 % origine inconnue
2 Dépistage de la surdité
Age d’apparition: le moment ou la surdité se manifeste (onset)
Congénitales (né avec) : 80 %
Pré linguales (avant acquisition langage): 15%
Postlinguales (après acquisition langage):5%
G:75%
E:15% I:10%
pré-natale
péri-natale
Pre linguale
Post linguale
80%
20%
Origine et âge d’apparition
La surdité d’origine génétique: 2 groupes
1. Surdité génétique non syndromique: 70% dite « isolée »: la perte d’audition est l’unique symptôme
2. Surdité génétique syndromique: 30 % la perte d’audition est associée à d’autres symptomes
La génétique
Chaque noyau de cellule humaine contient 2 lots de 23 chromosomes
Les chromosomes sont les supports du code génétique
Ils sont formés d’une longue molécule d’ADN
Le gène fabrique des protéines
Les Protéines sont les nutriments “batisseurs“ de notre corps.
Rappel sur les modes de transmission
1- Autosomique récessif :le plus fréquent (consanguinité)parents normo entendants. 1 enfant / 4 sera sourd
2- Autosomique dominant :un des parents est sourd. 1 enfant / 2 sera sourdexpressivité variable selon la mutation dominante
3- liée à l’X (récessive):sexe masculin (50% atteints)transmission par les femmes
4- ADN mitochondriale :transmission maternelle exclusivetous les enfants seront atteints (expressivité variable)
Autosomal Recessive Inheritance
Autosomal Dominant Inheritance
X-Linked Inheritance
50% des hommes atteintsTransmis par les femmes
Mitochondrial Inheritance
Transmission maternelle exclusive
Les surdités génétiques non syndromiques
Mode autosomique récessif DFNB: 85 %
Mode autosomique dominant DFNA: 10 %
Lié au chromosome x : 4 %
Mitochondriale: très rare 1%
Exemple: La connexine-26 est une protéine de membrane largement distribuée dans l’oreille interne qui intervient dans le recyclage du potassium. La mutation du gène de la connxine 26 provoque des surdités congénitales profondes avec une anatomie normale des voies auditives.
probablement plus de 100 gènes en cause près de 70 gènes localisés près de 30 gènes différents identifiés
Les surdités génétiques syndromiques
Warnenbourg - DFNA
Yeux vairons
Mèche blanche
D.A. :P de degré variable
BOR – DFNA
Malformation o. externe et face
D.A.: P ,T ou Mixte
Les surdités génétiques syndromiques
USHER - DFNB
Rétinite pigmentaire
3 types:
1:D.A.P. profonde et RP ++
2:D.A.P. sévère et RP +
3:D.A.P. moyenne et RP
C.H.A.R.G.E. DFNB1. Colobome (œil)
2. Heart
3. Atrésia (nez)
4. Retard croissance
5. Génital
6. Ear
D.A.T. ou P. sévère
Les surdités génétiques syndromiques
Franceschetti -DFNA
Malformation oreille externe
Fente palatine
D.A.T.
PENDRED – DFNB
Goitre tyroidien
D.A.P. sévère
Les surdités génétiques syndromiques
ALPORT-X
Rein
D.A.P.
SURDITE
ŒIL (24)
Usher
CŒUR (4)
Jervell
PIGMENTATION (23)Waardenburg
Recklinghausen
SYSTEME NERVEUX CENTRAL (10)
Friedreich, Neuropathies
FACE et COU (22)
BOR, Crouzon
OS (17)
MPS, Marfan, LobsteinREIN (8)
Alport
METABOLISME (5)
Thyroide: Pendred
A: Les Potentiels Evoqués Auditifs
PEA (Auditifs)
PEV (Visuels) (Flash, damiers)
ERG (flash)
PES (Somesthésiques) (électriques)
PEM (myogéniques)
Potentiels vestibulaires (otolithiques) …
5 Les tests « objectifs »
Ils enregistrent l’activité des potentiels d’actions dans les voies nerveuses
PEA précoces (les 15 premières mS) ou ABR
PEA semi-précoces (50 mS)
PEA tardifs (100 à 300 ms)
3 Electrophysiologie
LES P.E.A.
Une électrode active placée sur le crâne (vertex) permet d'enregistrer les potentiels évoqués du nerf auditif et du tronc cérébral (potentiels précoces I à V), et ceux des structures auditives supérieures thalamo-corticales (potentiels tardifs). Les potentiels auditifs précoces (PEA), de latence brève (<10 ms) sont couramment utilisés en clinique pour tester la voie auditive jusqu'au colliculus inférieur. Voir le schéma ci-dessous pour la correspondance entre les différentes ondes du PEA et
les structures impliquées.
LES P.E.A. Précoces
- nerf auditif = onde I
- noyaux cochléaires = onde II
- olive supérieure = onde III
- lemnisque latéral = onde IV
- colliculus inférieur = onde V
Ces premières ondes constituent le PEA précoce
Le thalamus (corps genouillé médian) et le cortex auditif (temporal) = ondes moyennes et tardives du PEA.
LES P.E.A. Précoces
La stimulation utilisée
Le Clic
Signal carré
Durée 100 µS
Répétitif
Maîtrise de la stimulation en durée, en intensité et en fréquence. Synchronisation d’un maximum de fibres.
3 Electrophysiologie
A la sortie de l’écouteurLe clic a une durée de l’ordre de la milliseconde.Son spectre de fréquences est compris entre 2 et 4 KHz.
Le recueil du signal
Électrodes cutanées, de type ECG ou aiguilles (acupuncture-jetables)
Amplificateur différentiel
Gain X 106
Filtre passe-bande (180 – 1800 Hz)
Moyenneur (ordinateur)
Les PEA chez l’enfant:
Objectif: déterminer les seuils
Nécessite le sommeil de l’enfant
Durée du test 40 mn
Seuils élevés chez le prématuré
PEA plats
Suivi de la maturation du nourisson
La maturation du système nerveux auditif se fait
sur plusieurs années après la naissance.
La maturation est centripète.
Après deux ans, les cinq premières ondes sont
matures.
PEA « précoces » : La maturation des voies auditives
I III
Age (semaine) Latences (mS)
V
ADULTE
35
40-41
42-43
44-47
48-49
53-54
60
2,00
1,70
1,60
1,45
1,40
1,40
1,40
1,40
5,30
4,75
4,35
4,25
4,20
4,10
4,00
3,60
7,60
6,70
6,45
6,25
6,25
6,10
5,80
5,40
Exemples de courbes audiométriques possibles en l’absence de réponses électrophysiologiques au PEA
125 250 500 1000 2000 4000 8000+10
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0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
110
120
130
30001500750 6000
Z
o
n
e
e
x
p
l
o
r
é
e
xx x
x
x x xx
x x x
xx
xx
x
x
xx xExtrait du livre « Audiométrie comportementale du très jeune enfant » de M.DELAROCHE
Z
o
n
e
e
x
p
l
o
r
é
e
125 250 500 1000 2000 4000 8000+10
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70
80
90
100
110
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130
30001500750 6000
xx
x
x
xx
x
xx x
xx
x
x
x
x
x
Extrait du livre « Audiométrie comportementale du très jeune enfant » de M.DELAROCHE
xx
125 250 500 1000 2000 4000 8000+10
0
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110
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130
30001500750 6000
xx x x x x x
x xx
x x xx
xxx
Extrait du livre « Audiométrie comportementale du très jeune enfant » de M.DELAROCHE
Apports et limites du PEA pour l’audioprothesiste
Intérêts:
mesure avec précision le seuil d’audition « sous-corticale »
peut mettre en évidence un recrutement
informe sur l’aspect symétrique ou asymétrique de la surdité
en étudiant le rapport intensité/latence peut informer sur l’allure
de la courbe
Limites:
n’explore de manière précise que la zone fréquentielle des
2000/4000 Hz
les atteintes de transmission altèrent les réponses (prudence)
« analyse les phénomènes nerveux qui participent
à l’intégration du message auditif…
Objectif : Analyser la compliance du système tympano-ossiculaire
Limite : N’apporte aucune indication sur le niveau auditif
B: L’impédancemétrie
Pas interprétable chez l’enfant de moins de 4 mois
avec un stimulus 220 Hz
Il faudrait utiliser un stimulus à 1000 Hz
LA TYMPANOMETRIE
Objectif : permet d’apprécier la dynamique du champ auditif
résiduel
Limites:
le R.S. disparaît s’il y a une atteinte de l’O.M.
il n’apporte pas d’indication sur le niveau auditif
Il ne peut pas être utilisé en test de dépistage
Est utilisé en cas d’IC pour définir les seuils maximaux de confort
LE REFLEXE STAPEDIEN
Intérêt:
«évaluation rapide, fiable et non invasive du fonctionnement
des cellules ciliées externes sur lesquelles repose la micro mécanique
cochléaire, donc la qualité des messages transmis par le nerf auditif. »
Pujol
Limites:
exploration partielle du champ auditif (1500-4000 Hz)
l’absence d’OEAP = déficit auditif égal ou supérieur
à 30 dB, mais le degré exact du déficit reste à évaluer
ne met pas en évidence les pathologies
rétrocochléaires
Apports et limites des otoémissions pour l’audioprothésiste
C: Les otoémissions
Exemples de profils audiométriques possibles avec une absence d’oto-émissions
125 250 500 1000 2000 4000 8000+10
0
10
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30
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xx
xx
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xx
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x
xx x
xxx x
xxx
x
Extrait du livre « Audiométrie comportementale du très jeune enfant » de M.DELAROCHE
Certaines publications récentes (1991) traitent des caractéristiques particulières de la neuropathie auditive NA DA
(présence d’O.E.A.P. avec absence de réponse au PEA) .
Les otoémissions acoustiques provoquées
•Déficit de traitement des indices temporels
•Niveaux audiométriques variés•Antécédents neo-nataux,
neurologiques, héréditaire•10% des cas<d’enfants
Vers des tests d’ électrophysiologie plus précis et plus précoce.
D: Les ASSR
Time Waveform Amplitude Spectrum%AM %FM
0 0
100 0
50 0
0 50
0 20
50 20
0 25 ms 0 2 kHz
+1.0
-1.0
1.0
0.0
MM
Steady-state stimuli produce responses at the modulation frequencies
EEG + ASSR
81 Hz
.5 421 kHz
500
1000
2000
4000
EEG + ASSR
Même si l’audiométrie clinique de diagnostic a été précise,
l’audioprothésiste se doit de
refaire une audiométrie.
6 Audiométrie Comportementale
Cette audiométrie permettra de
comparer les seuils d’audition
L’audiométrie comportementale
Objectif de l’examen: Evaluation, avec la meilleure précision, des seuils de perception auditive sur toutes les fréquences conversationnelles.
Moyens
1. Stratégie ludique
2. Techniques audiométriques choisies à partir des rapports établis entre stimulation et degré de vigilance
• Importance de la maturation neuro-célébrale dans l’élaboration des
stratégies audiométriques.
• L’expérience de l’opérateur permet d’apprécier la fiabilité des
réponses obtenues.
• Les tests réalisés sont différents selon l’âge de l’enfant. Ils demandent
à être adaptés en fonction du comportement de chaque enfant. Chaque
enfant est unique.
• Il est essentiel de réaliser plusieurs tests d’audiométrie
comportementale afin de vérifier l’existence d’une concordance des
résultats.
Remarques
On distingue 3 grands niveaux de rapports hiérarchisés:
Etat de veille modifié par une stimulation
Attention capturée à l’insu du sujet par une stimulation qui fait brusquement irruption
Attention délibérément contrôlée par le sujet qui guette la stimulation
Les niveaux de rapports hiérarchisés
Etat de veille modifié par une stimulation
L’attention va être capturée, à l’insu du sujet par une stimulation qui fait brusquement
irruption
L’attention est délibérément contrôlée par le sujet qui guette la stimulation
4 Audiométrie Comportementale
Audiométrie
d'observation
du comportement
Réponses
non conditionnées
Audiométrie avec
conditionnement
visuel
Réponses
conditionnées
Audiométrie comportementale
Audiométrie
ludique
Jusqu’à 5 mois De 5 mois à 30 mois
A partir de 30 mois
Réact. Comp. ROC
Peep show, Jeux d’emboitements,…
ROI
De 0 à 3 mois : Les réactions
auditivo-motrices
Matériel: Babymètre appareil qui permet l’émission dans un écouteur
d’un bruit blanc (plus réactogène que le son pur),
d’un bruit filtré dans la zone grave (< 500 Hz)
d’un bruit filtré dans la zone moyenne (entre 1000 et 2000 Hz)
d’un bruit filtré dans la zone aiguë (> 2500 Hz)
à des paliers d’intensités réglables à 70-80-90 dB
L’écouteur doit être tenu à ± 4 cm de l’oreille et est muni d’un bouton interrupteur pour la présentation du signal.
De 0 à 3 mois :
Les réactions auditivo-motrices
Réalisation :
L’examen est réalisé par deux personnes dont les observations doivent concorder pour qu’une réponse soit considérée comme présente.
Les deux oreilles sont testées séparément au moyen du bruit blanc et des trois bandes de fréquences.
L’examen est effectué lorsque le bébé est dans un état de vigilance approprié : ni trop agité, ni trop endormi.
De 0 à 3 mois :
Les réactions auditivo-motrices
Réponses : Réflexe cochléo-musculaire : toute réponse de contraction
musculaire déclenchant un mouvement du corps.
Réflexe de MORO : il consiste en une extension des bras, suivie de la flexion et du retour vers le corps de ceux-ci. Cette réaction disparaît vers 4 mois.
Réflexe cochléo-palpébral : contraction des paupières provoquant un clignement. On le retrouve dans 80 % des cas.
Les réactions qui se présentent comme un changement de l’état initial au moment du test (réveil, déclenchement ou arrêt des pleurs …)
De 3 à 7 mois :
Le réflexe d’orientation-investigation (R.O.I.)
Matériel:
On utilise au choix:
des jouets sonores étalonnés en fréquence et en intensité.
un logiciel spécifique (ex: la terrasse)
un audiomètre classique.
Ce test peut être réalisé en champ libre ou avec des écouteurs externes.
On obtient une étude du comportement de l’enfant déterminant un niveau auditif par plage de fréquence.
De 3 à 7 mois :
Le réflexe d’orientation-investigation (R.O.I.)
Réalisation :
L’enfant est assis sur les genoux d’un de ses parents
La réponse à la stimulation sonore est du type orientation-investigation des yeux et de la tête vers la source sonore, éventuellement du corps, traduisant sa curiosité et témoigne de son audition.
Cet intérêt peu s’émousser en cas de répétition du test. Ce sont donc les premières réactions qui sont les
plus fiables.
De 3 à 7 mois :
Le réflexe d’orientation-investigation (R.O.I.)
Réponses:
Arrêt d’activité.
Réflexe acoutrope: mouvement de la tête vers la source sonore.
Recherche de la source sonore
De 7 mois à 30 mois :
Le réflexe d’orientation conditionné (R.O.C.)
Ce test utilise également le réflexe d’orientation vers la source sonore mais en conditionnant
l’enfant par une récompense visuelle.
De 7 à 30 mois :
Le réflexe d’orientation-investigation (R.O.C.)
Matériel:
On utilise au choix:
des jouets sonores étalonnés en fréquence et en intensité.
un logiciel spécifique (ex: la terrasse)
un audiomètre classique.
Ce test peut être réalisé en champ libre ou avec des écouteurs externes.
On obtient une étude du comportement de l’enfant déterminant un niveau auditif par plage de fréquence.
De 7 mois à 30 mois :
Le réflexe d’orientation conditionné (R.O.C.)
Réalisation : L’enfant est assis sur les genoux de l’un de ses parents placé
devant deux haut parleurs installés devant lui, à 1 mètre. Les HP sont séparés selon un angle de 120° à 180°. Ils sont reliés à un audiomètre qui permet de délivrer une stimulation calibrée en intensité et en fréquence. On place sur les HP soit un système de projection de diapositives ou de dessin animé, soit une niche dont l’intérieur s’éclaire et renferme un jouet mobile, soit tout autre système basé sur le même principe de la récompense visuelle.
De 7 à 30 mois:
Le réflexe d’orientation conditionné (R.O.C.)
Réalisation :
Dans un premier temps : on provoque simultanément
la stimulation sonore (fréquence grave à intensité forte)
l’apparition de la scène visuelle de façon à intéresser l’enfant. Il tourne la tête dans la direction de ces deux stimulations envoyées tantôt à gauche tantôt à droite.
Dès que l’enfant réagit de façon cohérente, on considère que le conditionnement est compris.
De 7 à 30 mois:
Le réflexe d’orientation conditionné (R.O.C.)
Réalisation :
Dans un deuxième temps : on envoie
d’abord le son isolément. Ce son, lorsqu’il est perçu représente le signal précédant la scène visuelle. L’enfant tourne la tête vers le son.
puis on le « récompense » par l’envoi de la scène visuelle.
De 7 à 30 mois:
Le réflexe d’orientation conditionné (R.O.C.)
Réponse:
L’enfant tourne la tète (head turn procédure)
Le test est réalisé à des intensités de plus en plus faibles et en variant les fréquences.
De 7 à 30 mois:
Le réflexe d’orientation conditionné (R.O.C.)
Résultats :
Une réponse positive répétée pour le même stimulus affirme la perception.
Une absence de réponse ne correspond à une absence de perception que si le conditionnement est bien établi, en obtenant des réponses pour des intensités plus fortes ou pour d’autres fréquences.
De 7 mois à 30 mois :
Le réflexe d’orientation conditionné (R.O.C.)
Résultats :
L’intensité au dessous de laquelle l’enfant ne réagit pas, détermine le seuil en champ libre, ce qui correspond à l’audition de la meilleure oreille sans localiser le côté.
Ce test permet une approche avec une erreur de 10 à 15 dB. Mais il explore seulement l’audition binaurale. Il ne permet pas de présenter des stimulations de plus de 100 dB.
De 30 mois à 4 ans :
Le conditionnement son-action
L’enfant est assis. Dés qu’il perçoit un son il doit agir:
Peep show: apparition d’un image
Train show
Jet de cubes
Adhésifs …………etc
Les techniques d’assourdissement ne sont pas possibles à cet âge ou alors exceptionnellement.
A partir de 4 ans :
L’audiométrie tonale classique
Le test est réalisé dans les mêmes conditions que pour les adultes.
Pour rendre l’examen plus attractif, on peut proposer à l’enfant de réaliser un jeu lorsqu’il entend le son, par exemple :
encastrer des éléments d’un jeu de construction,
empiler des cubes,
compléter un puzzle.
L’assourdissement est en général compris vers l’âge de 4 à 5 ans.
Conditions favorables à l’émergence de réactions
fiables (M. Delaroche)
Pour ne pas compromettre l’évaluation des seuils d’audition, l’otoscopie ou la tympanométrie seront faites avant l’examen comportemental
Salle simple Champ visuel dégagé Parents passifs neutres mais toujours présents en retrait Enfant assis sur les genoux d’un parent avec les bras et le
torse dégagés Démarrer l’examen sans tarder Envoyer la stimulation quand l’enfant ébauche un geste
ou lorsqu’il y a stabilité dans le regard Bien gérer gérer les stimuli (varier la cadence et la durée
du stimulus) Respecter le temps de latence de l’enfant
Remarques importantes
1. Les méthodes dites « subjectives » sont basées sur l’observation par une ou deux personnes expérimentées des réactions de l’enfant à différentes stimulations sonores bien calibrées et dans des situations bien adaptées à l’âge de l’enfant. Leur efficacité dépend de leur simplicité, de leur pouvoir ludique et donc de l’imagination, de la finesse d’observation et de l’expérience des observateurs.
2. Epreuve audiométrique subjective ne veut pas dire évaluation approximative. Pour beaucoup, même professionnels dans le domaine, ce terme subjectif pris dans son sens péjoratif dessert une épreuve qui, dans les faits, constitue un élément indispensable à la fiabilité d’un diagnostic. Le terme d’épreuve comportementale paraît à cet égard mieux approprié et susceptible d’éviter l'ambiguïté.
3. L’audiométrie comportementale est un complément indispensable aux investigations électrophysiologiques ou des otoémissions.
4. Il faut éviter de stimuler « à l’aveuglette » au risque d’atteindre trop vite le seuil de saturation, très rapide chez certains enfants. D’où la nécessité de repérer, avec un minimum de stimulations, une ou deux informations sûres de l’évaluation en champ libre, informations à partir desquelles sera aménagée la suite de l’évaluation audiométrique.
5. L’examen doit être très rapide car l’attention d’un enfant est très limitée dans le temps (parfois 1 à 3 minutes). Il faut toujours terminer sur un test très favorable, par exemple retester en finale une fréquence grave où l’enfant répond bien.
6. L’audiométrie comportementale doit être réalisée par des pédo-audiologistes très entraînés, connaissant bien les stades de développement normal et pathologique des enfants sur les plans auditif, linguistique, psycho-affectif et intellectuel.
7. Il ne faut pas oublier que la nature du stimulus utilisé ainsi que les transducteurs employés pour le délivrer aux nourrissons et aux petits enfants sont différents de ceux dont on dispose pour les adultes. (haut-parleur, casque TDH 39, écouteur insert). Les calibrations sont parfois différentes (dB HL ou dB SPL)
8. Même si plusieurs études démontrent la précision de réponses obtenues chez le jeune enfant enfant, on ne peut jamais écarter le risque d’une marge d’erreur . Les niveaux d’amplification, que nous déterminerons à partir de l’audiométrie comportementale doivent toujours être prudents et contrôlés.
9. Il faut tenir à l’esprit que le jeune âge de l’enfant le rend sensible à de nombreux problèmes de transmission (oreille moyenne) qui ont une influence directe sur le niveau d’audition de l’enfant. Le bilan audiométrique du jeune enfant doit se faire en collaboration étroite avec le médecin O.R.L.
L’effet Rosenthal 1976 psychologue américain professeur à l’université de Californie à Riverside
Effet d’observation: on voit ce que l’on veut voir Moncur en 1968 met en évidence 38 % de fausse réponses positives
Effet d’interaction: notre comportement influence celui de l’enfant
L’enfant observe le comportement de l’examinateur (rythme, regard, attente) et devine la règle du jeu
Ces biais potentiels sont présents en audiométrie clinique.
Utilisation d’un ordinateur ?
Intérêts de l’utilisation d’un ordinateur Mesure des intervalles entre le stimulus et la réponse
L’intervalle du stimulus est de 4 secondes entre 6 et 12 mois pour un enfant normo entendant
Présentation aléatoire de la fréquence et de l’intensité du stimulus (examinateur ne soit pas influencé par ses attentes)
Utilisation de « blancs » : Introduire de manière aléatoire des « stimulus blancs » et noter les réponses comportementales de l’enfant (fausse réponses positives)
Sujet seul, stimulus de parole, head turn procedure
La voix constitue pour l’enfant un stimulus beaucoup plus naturel que les sons purs. Elle est reconnue comme un message significatif dépendant des acquisitions linguistiques.
Cette audiométrie implique la compréhension du message qui induit une réponse, variable selon l’âge de l’enfant.
L’audiométrie vocale vient en complément de l’audiométrie comportementale permettant de vérifier la concordance des résultats.
7 L’audiométrie vocale
Réalisation :
En cabine unique, avec un stimulus vocal direct (non calibré) ou enregistré (calibré).
En double cabine avec observation de l’enfant à travers une vitre. avec un stimulus vocal direct ou enregistré (calibré).
La voix est émise en champ libre ou dans un casque à des intensités vocales déterminées.
L’audiométrie vocale
De 6 mois à 2 ans :
La réponse au prénom et à un ordre simple
On a recours notamment à la désignation par l’enfant de certaines parties de son corps ou de son habillement.
A partir de 2 ans :
La désignation d’images
• L’enfant est assis devant une table où sont installées dix images d’objets ou d’animaux qu’il connaît. On lui demande de désigner telle ou telle image.
• Le test débute à une intensité confortable puis on diminue peu à peu l’intensité. On note le nombre d’images correctement désignées en fonction de l’intensité. On peut déterminer le seuil et le maximum d’intelligibilité.
• Le test est réalisé en champ libre ou au casque si l’enfant l’accepte.
Désignation d’images: Montre moi …
A partir de 2 ans :
La répétition de listes de mots pour enfant.
• On demande à l’enfant de répéter ce qu’il entend même si le mot n’a pas de sens pour lui.
• Cela nécessite une plus grande collaboration de l’enfant. Les résultats doivent être interprétés en fonction des possibilités d’expression orale de l’enfant.
• Il peut être réalisé à un âge très variable d’un enfant à l’autre.
• Le test est fiable si les mots sont connus de l’enfant.
Il est donc nécessaire de s’en assurer.
A partir de 2 ans :
La répétition de listes de mots d’enfant.
• L’interprétation doit prendre en compte la présence d’un trouble de l’articulation. Le mot peut être correctement entendu mais mal répété.
• Ce test permet
◦ de déterminer le seuil et le maximum d’intelligibilité
◦ de vérifier la concordance avec l’audiométrie tonale.
•Listes de Borel Maisonny•Listes de Boorsma•Listes pour enfant de Fournier•Listes pour enfant de Lafon•Liste du PBK•Listes de Combescure•Listes de HINT
Les différentes listes
Retard psychomoteur simple (décalage dans le temps des
acquisitions, rattrapage progressif) : ex. le bébé prématuré
L’attention s’épuisant vite, il faudra rechercher les informations
essentielles et bien gérer les stimulations
Retard psychomoteur et retard global. (ex. les enfants
trisomiques) Troubles moteurs. (ex. les enfants IMC)
• arrivée en consultation souvent tardive (problèmes moteurs plus ou moins
graves dissimulant une éventuelle inquiétude quant à l’intégrité de l’audition)
• testing le plus souvent à côté de l’enfant pour mieux appréhender les
réactions noyées dans une activité motrice désordonnée
• la réaction s’exprime toujours par une recrudescence des mouvements .
* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
8 Les examens difficiles
• Trois systèmes de conditionnement sont possibles :
1. Technique des réactions de surprise (Si l’enfant est
capable d’un mouvement d’orientation vers le testeur )
2. Les réactions sont simplement observées et
renforcées par une intervention relationnelle . (Si
l’enfant n’est pas capable d’un mouvement d’orientation vers
le testeur )
3. Adapter le système et simplifier au maximum la
tâche motrice . (Si l’enfant peut répondre par
conditionnement volontaire )
Nota Bene
L’audiométrie vocale classique (désignation ou répétition de
mots) est rarement réalisable à cause des difficultés motrices et
praxiques.* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
• Les troubles du comportement : (enfant
« caractériel », opposant,… mais aptitudes motrices et
intellectuelles normales)
Certains enfants sont jugés « instables » à cause de leur
agitation, de leur opposition, de leur refus de rester assis et de
se contenter des jouets mis à leur disposition.
Les raisons de ces comportements varient : problèmes
psychologiques importants, passé médical traumatisant,
carences éducatives ou méconnaissance d’une déficience
auditive.
* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
Attention: l’enfant autiste en cabine audiométrique accentue un
certain nombre de caractéristiques .
peur panique
état de détresse
redoublement des comportements stéréotypés
quelquefois l’enfant se précipite vers tel objet qui semble
le fasciner et l’explore à sa manière
d’autre fois encore, il s’installe calmement mais s’isole
dans une activité ludique solitaire et stéréotypée
Refus du casque* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
Les troubles de la personnalité et de la communication: (ex. enfants autistes, psychotiques )
Le pédoaudiométriste doit rester dans la même cabine pour gérer l’instabilité
et mieux percevoir les réactions de toutes sortes
Utilisation des jouets sonores au début
La première réaction, qui peut être la seule, est déterminante
Les réponses seront le plus souvent d’ordre supraliminaire
Travail en FF
Bien cibler le choix des stimuli (Intérêt d’utiliser des stimuli musicaux, logatomes,
etc..)
* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
Les troubles de la personnalité et de la communication : (ex. enfants autistes, psychotiques )
• Les troubles associés - Les enfants polyhandicapés : L’approche audiométrique se déroule comme pour les enfants présentant des
troubles du comportement et de la communication. .
Paradoxalement, l’examen comportemental est souvent plus concluant chez
l’enfant très jeune car il subit plus facilement le vibrateur et le casque.
Avec l’âge , les contraintes audiométriques deviennent également de moins
en moins acceptées.
Difficultés de mobilité
Difficulté de communication
* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
L’examen auditif de ces enfants renforce l’intérêt du vibrateur qui permet de
passer de la perception tactile, très exploitée en cas de cécité, à la perception
auditive .
Le conditionnement volontaire. Modus operandi: Audiométrie tonale: mettre un élément de jeu dans la main de l’enfant .
guider son geste d’écoute et après l’émission d’un son émis à une
intensité confortable et accompagner la main dans un petit panier posé
sur ses genoux.
les encouragements sont remplacés par des « renforcements » tactiles
et/ou verbaux.
En audiométrie vocale, on proposera soit la répétition de mots si les
acquis langagiers le permettent, soit la désignation des parties du corps
ou des vêtements
* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
Les enfants atteints de cécité :
Lorsque le niveau de développement ne permet pas d’envisager le
conditionnement volontaire, il est préférable de commencer l’exploration
auditive par l’épreuve des jouets sonores (quand l’enfant réagit à un son, on
le récompense en lui donnant l’objet perçu). .
L’examen se poursuit par l’évaluation d’une conduction osseuse et des voies
aériennes, en utilisant la techniques des réactions de surprise mais en
renforçant les réactions par des manifestations tactiles.
La mise en place du vibrateur et du casque réclame une extrême prudence : il
faut les faire explorer avant de les placer
* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
Les enfants atteints de cécité :
L’examen de ces enfants peut poser problème en raison de l’ambivalence des
attitudes parentales liée à leur désir intérieur, conscient ou inconscient.
Certains parents sourds souhaitent que leur enfant entende, d’autres que leur
enfant soit sourd comme eux.
D’autre part, parce qu’ils sont sourds, les parents n’ont pu forger une
éducation auditive naturelle .
L’enfant a reçu de multiples stimulations acoustiques qui dépassent
souvent le seuil de confort, les parents sourds pouvant être très bruyant
par manque de contrôle de l’intensité sonore.
Quant aux éléments vocaux et verbaux, ils sont, lorsqu’ils existent,
étouffés, flous, dépourvus de valeur prosodique.
* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
Les enfants entendants de parents sourds profonds :
Conséquences:
L’audiométrie comportementale est souvent difficile avant l’âge
du conditionnement volontaire.
Le bébé manifeste peu d’intérêt et de curiosité pour les
stimulations proposées, en raison de l’anarchie perceptive de
potentialités non éduquées
Par ailleurs, on a du mal à faire bien comprendre les consignes
aux parents, à obtenir l’immobilité et le silence souhaitables.
* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
Les enfants entendants de parents sourds profonds :
La problématique parentale est la même mais les difficultés inhérentes de
l’enfant sont différentes :
Le bébé sourd de parents sourds a surinvesti le canal visuel
Conséquences
l’enfant se comporte comme une girouette, en permanence à l’affût d’une
information visuelle qui va le rassurer, l’informer, le gratifier .
Il anticipe les stimulations, fait illusion, déroute souvent l’opérateur et le
trompe
Pour obtenir des réponses fiables, il faut tout d’abord conditionner le
regard en s’appuyant sur les stimulations vibratoires.
* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
Les enfants sourds de parents sourds profonds :
L’examen audiométrique est souvent l’examen révélateur de ces troubles
L’enfant, en général âgé de 3, 4 ans, est adressé en raison de difficultés de
langage, expression et compréhension, et de problèmes de comportement
caractérisés par une instabilité et une inattention
Les potentialités psychomotrices apparaissent tout à fait normales, et l’enfant
présente une réelle appétence à la communication.
Il est pourtant impossible d’obtenir des réponses cohérentes et des seuils
précis
Les stimulations semblent arriver à bon port dans certains cas, se perdre en
chemin dans d’autres, ou parvenir avec un temps de latence qui prive la
réaction de toute valeur.
* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
Les enfants atteints de troubles centraux de l’audition :
L’enfant exprime une attitude de grande attention, mais il est sur le qui-vive,
en insécurité permanente
Les seuils se situent en général à un niveau approximatif de 40/50 dB..
L’augmentation de l’intensité n’entraîne pas la certitude de réponse
Le test de désignation d’images, lorsqu’il est possible, donne des résultats
aussi déconcertants.
Les difficultés se retrouvent souvent au niveau de la perception des jouets
sonores ou des bruits divers
les tests « électrophysiologiques (cortex auditif et la région sous-corticale)
s’avèrent indispensables pour affirmer l’origine centrale d’un trouble de la
perception auditive et pour préciser la nature du syndrome » (Lechevalier,
1992).
Actuellement, l’IRM apporte des informations précieuses sur les lésions
responsables de plusieurs de ces tableaux cliniques
* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
Les enfants atteints de troubles centraux de l’audition :
Il faut tenir compte du fait que ces enfants ou bébés ont entendu
L’évaluation des seuils d’audition réclame une grande prudence, notamment
dans le cas de surdité profonde
En effet, l’isolement sonore brutal amène l’enfant à installer
instinctivement des systèmes de compensation pour capter les
informations d’un environnement dépourvu de signaux acoustiques.
Il faudra donc installer un conditionnement fiable.
Par ailleurs, la surdité post-méningitique peut s’accompagner d’autres
troubles, comme le retard mental, des troubles psychologiques, une paralysie
cérébrale, ou une aphasie
* Delaroche, « Audiométrie comportementale du jeune enfant », 2001
Les enfants atteints de surdité post-méningitique :
9 Bilan d’orientation prothétique
Nécessaire à l’audioprothésiste pour le choix judicieux de l’appareillage et un suivi adapté
Nécessaire aux parents pour construire un projet thérapeutique en équipe
Objectif: Obtenir le maximum d’informations
sur l’enfant et sa surdité
Le bilan d’orientation prothétique
Moyens:
Tests électro-physiologiques (objectifs)
Audiométries comportementales (subjectifs)
Interrogatoire famille
Informations auprès de l’ORL
Objectifs: Obtenir le maximum d’informations
sur la surdité
Le bilan d’orientation prothétique
Informations:
Age d’apparition
Prélingual – Post lingual
Degré de la surdité
Etiologie Génétique , extrinsèque, syndromique, asyndromique …?
->Périphérique – Neuropathie – Centrale
-> stable ou progressive
Troubles associés Autres pb se santé, comportement, …