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29 pratique thérapeutique Actualités pharmaceutiques n° 488 Septembre 2009 Face aux épidémies de poux, très fréquentes en milieu scolaire chez les jeunes enfants, le pharmacien est le premier professionnel de santé consulté. À l’officine, il peut renseigner sur cette parasitose, rappeler aux patients les règles de stratégie d’éviction et conseiller un traitement parmi l’ensemble des formes galéniques disponibles sur le marché. L es pédiculoses sont des infections parasitaires de la famille des ecto- parasitoses (parasitisme des tégu- ments) dues à des arthropodes, c’est-à-dire des organismes présentant à l’âge adulte : – un exosquelette rigide de chitine ; – un corps constitué de différents segments (bien séparés chez les insectes alors qu’ils sont indiscernables chez les acariens) ; – des pattes formées par des segments rigides reliés les uns aux autres par des articulations. Comme leur exosquelette est rigide, la crois- sance ne peut pas se faire de façon conti- nue. Elle est donc discontinue et implique des mues : sous l’ancienne cuticule rigide s’en forme une nouvelle, souple et malléable. L’évolution passe ainsi par différents stades : œufs, larves, nymphes, puis poux adultes. Les poux sont hématophages, dépourvus d’ailes, et ectoparasites à tous leurs stades de développement ; ils ne quittent leur hôte qu’à leur mort ou lors de contact avec un autre individu de l’espèce hôte. L’homme peut être parasité par trois espè- ces de poux que l’on distingue en fonction de leur localisation : les poux de tête (Pedi- culus humanus variété capitis), les poux de corps (Pediculus humanus variété corpo- ris), Phtirius pubis au niveau des poils de la région pubienne. Quelques mots de biologie Les poux adultes sont des insectes aplatis dorso-ventralement, mesurant un à quatre millimètres, présentant une tête, un thorax et un abdomen bien différenciés. Ils ont trois paires de pattes terminées par de fortes grif- fes qui leur permettent de s’accrocher aux cheveux (figure 1). La femelle pond des œufs que l’on appelle des lentes, qui mesurent 1 mm de long et sont attachées à la base des cheveux par une sorte de manchon collant qui est secrété par l’adulte lors de la ponte. La lente possède un opercule (le micropyle), percé de trous permettant le passage de l’air et la respira- tion du parasite. Après une incubation de 6 à 10 jours, l’œuf éclot et donne naissance à une génération de nymphes. Au total, trois générations successives, toutes hématophages et ecto- parasites, vont donner naissance à des adul- tes en 18 jours en moyenne (figure 2). L’adulte vit environ 4 à 6 semaines durant lesquelles une femelle pond une centaine de lentes. Un pou ne peut pas vivre plus de 24 à 48 heures en dehors de son hôte. Quelques mots de clinique Sur le plan épidémiologique, la pédiculose du cuir chevelu est extrêmement fréquente en France dans la tranche d’âge de 3 à 12 ans. Une recrudescence de cette para- sitose est observée depuis le début des années 1970. Les poux responsables de cette pédiculose ne sont vecteurs d’aucune maladie infec- tieuse. Ils vivent accrochés au cheveu et, trois fois par jour, prennent leur repas de sang en piquant le cuir chevelu, cette piqûre provoquant, dans 50 à 60 % des cas, un prurit occasionnant des lésions de grat- tage. Ces lésions peuvent éventuellement se surinfecter pour aboutir à un impétigo ou à une pyodermite. Des adénopathies sont fréquemment associées. Outre ce prurit, qui prédomine au niveau des régions temporales et occipitales, on peut noter, chez les enfants atteints, une tendance à l’insomnie, à l’irrita- bilité et une baisse d’attention scolaire. Cette pédiculose du cuir chevelu est transmise par contact des chevelures, ce qui explique la fréquence des épidémies en milieu scolaire chez les jeunes enfants. Elle est également transmise par les peignes et brosses à che- veux ou tout simplement par contact avec un lit souillé. Quel traitement proposer ? Le pharmacien doit parfaitement connaître le principe du traitement et les nombreux produits disponibles sur le marché. Pédiculose du cuir chevelu, le point sur la thérapeutique © BSIP/Phototake/Kunkel Figure 1 : Morphologie d’une lente et des poux adultes. Lente Pou femelle Protusion en “V” Pou mâle Bandes fonçées Figure 2 : Cycle de Pediculus capitis. Lente Lente Nymphe 1 Nymphe 1 Nymphe 2 Nymphe 2 Nymphe 3 Nymphe 3 Pou adulte Pou adulte 7 à 10 jours 3 à 4 jours 3 à 4 jours 3 à 4 jours © BSI P / P h o t o t a k e / N g u y e n

Pédiculose du cuir chevelu, le point sur la thérapeutique

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Page 1: Pédiculose du cuir chevelu, le point sur la thérapeutique

29 pratique

thérapeutique

Actualités pharmaceutiques • n° 488 • Septembre 2009

Face aux épidémies de poux,

très fréquentes en milieu

scolaire chez les jeunes

enfants, le pharmacien

est le premier professionnel

de santé consulté. À l’offi cine,

il peut renseigner sur cette

parasitose, rappeler aux

patients les règles de stratégie

d’éviction et conseiller

un traitement parmi l’ensemble

des formes galéniques

disponibles sur le marché.

Les pédiculoses sont des infections parasitaires de la famille des ecto-parasitoses (parasitisme des tégu-

ments) dues à des arthropodes, c’est-à-dire des organismes présentant à l’âge adulte :– un exosquelette rigide de chitine ;– un corps constitué de différents segments (bien séparés chez les insectes alors qu’ils sont indiscernables chez les acariens) ;– des pattes formées par des segments rigides reliés les uns aux autres par des articulations.Comme leur exosquelette est rigide, la crois-sance ne peut pas se faire de façon conti-nue. Elle est donc discontinue et implique des mues : sous l’ancienne cuticule rigide s’en forme une nouvelle, souple et malléable. L’évolution passe ainsi par différents stades : œufs, larves, nymphes, puis poux adultes.

Les poux sont hématophages, dépourvus d’ailes, et ectoparasites à tous leurs stades de développement ; ils ne quittent leur hôte qu’à leur mort ou lors de contact avec un autre individu de l’espèce hôte. L’homme peut être parasité par trois espè-ces de poux que l’on distingue en fonction de leur localisation : les poux de tête (Pedi-culus humanus variété capitis), les poux de corps (Pediculus humanus variété corpo-ris), Phtirius pubis au niveau des poils de la région pubienne.

Quelques mots de biologieLes poux adultes sont des insectes aplatis dorso-ventralement, mesurant un à quatre millimètres, présentant une tête, un thorax et un abdomen bien différenciés. Ils ont trois paires de pattes terminées par de fortes grif-fes qui leur permettent de s’accrocher aux cheveux (fi gure 1).La femelle pond des œufs que l’on appelle des lentes, qui mesurent 1 mm de long et sont attachées à la base des cheveux par une sorte de manchon collant qui est secrété par l’adulte lors de la ponte. La lente possède un opercule (le micropyle), percé de trous permettant le passage de l’air et la respira-tion du parasite.Après une incubation de 6 à 10 jours, l’œuf éclot et donne naissance à une génération de nymphes. Au total, trois générations successives, toutes hématophages et ecto-parasites, vont donner naissance à des adul-tes en 18 jours en moyenne (fi gure 2).L’adulte vit environ 4 à 6 semaines durant lesquelles une femelle pond une centaine de

lentes. Un pou ne peut pas vivre plus de 24 à 48 heures en dehors de son hôte.

Quelques mots de cliniqueSur le plan épidémiologique, la pédiculose du cuir chevelu est extrêmement fréquente en France dans la tranche d’âge de 3 à 12 ans. Une recrudescence de cette para-sitose est observée depuis le début des années 1970.Les poux responsables de cette pédiculose ne sont vecteurs d’aucune maladie infec-tieuse. Ils vivent accrochés au cheveu et, trois fois par jour, prennent leur repas de sang en piquant le cuir chevelu, cette piqûre provoquant, dans 50 à 60 % des cas, un prurit occasionnant des lésions de grat-tage. Ces lésions peuvent éventuellement se surinfecter pour aboutir à un impétigo ou à une pyodermite. Des adéno pathies sont fréquemment associées. Outre ce prurit, qui prédomine au niveau des régions temporales et occipi tales, on peut noter, chez les enfants atteints, une tendance à l’insomnie, à l’irrita-bilité et une baisse d’attention scolaire.Cette pédiculose du cuir chevelu est transmise par contact des chevelures, ce qui explique la fréquence des épidémies en milieu scolaire chez les jeunes enfants. Elle est également transmise par les peignes et brosses à che-veux ou tout simplement par contact avec un lit souillé.

Quel traitement proposer ?Le pharmacien doit parfaitement connaître le principe du traitement et les nombreux produits disponibles sur le marché.

Pédiculose du cuir chevelu, le point sur la thérapeutique

© B

SIP/Phototake/Kunkel

Figure 1 : Morphologie d’une lente et des poux adultes.•

Lente

Pou femelle

Protusion en “V”

Pou mâle

Bandes fonçées

Figure 2 : Cycle de • Pediculus capitis.

LenteLenteLente

Nymphe 1Nymphe 1Nymphe 1 Nymphe 2Nymphe 2Nymphe 2

Nymphe 3Nymphe 3Nymphe 3

Pou adultePou adultePou adulte

7 à

10 jo

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3 à 4 jours

3 à 4 jours

3 à

4 jo

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© BSIP/ Pho

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30pratique

thérapeutique

Actualités pharmaceutiques • n° 488 • Septembre 2009

Trois objectifs

Le traitement doit être :– pédiculicide, c’est-à-dire effi cace sur les poux adultes, mais aussi lenticide, c’est-à-dire détruire les lentes. Si ce dernier objectif n’est pas atteint, les lentes vont éclore une huitaine de jours après le traitement et don-ner naissance à une nouvelle génération de parasites ;– idéalement réalisé simultanément dans l’entourage familial et éventuel lement scolaire ;– associé à une décontamination de l’en-vironnement (brosse à cheveux, peluches, literie...).

Les différents produits

• Produits à base d’insecticides (tableau 1)D’après le Conseil supérieur d’hygiène publi-que de France (CSHPF), deux classes phar-macologiques d’insecticides sont reconnues effi caces dans le traitement des poux : les dérivés du pyrèthre (extrait des fleurs de Tanacetum cinerariifolium, Asteraceae) ou pyréthrinoïdes de synthèse, et le malathion (composé organophosphoré). Ces produits exercent une toxicité neurologique pour le pou, à l’origine d’une hyperstimulation des neurones, puis de la mort du parasite.Aujourd’hui, le lindane (composé organochloré) n’a plus sa place dans la prise en charge de la pédiculose du cuir chevelu. Elenol®, seule crème à base de lindane, a d’ailleurs été retirée du marché au 1er janvier 2009.• Produits sans insecticides (tableau 2)Avec le temps, le pou s’est adapté et a muté, devenant résistant aux produits insecticides.L’apparition de ces résistances a conduit à rechercher, depuis quelques années, de nouveaux modes de traitement.Parmi les principales substances, on dis-tingue les complexes siliconés huileux (diméthicone et cyclométhicone), l’huile de noix de coco et l’oxyphtirine (spécifi que de Duo LP-Pro®).Ces molécules, de par leur action mécanique et non plus chimique, garantissent l’absence de développement de résistance.Lors de l’application de ces produits, les poux et les lentes sont recouverts en quelques minutes d’un fi lm occlusif. En parallèle, les orifi ces respiratoires et excrétoires du pou et les micropyles de la lente sont obstrués.

C’est l’association de cette encapsulation et du blocage des orifi ces qui empêche le pou d’éliminer l’eau qu’il absorbe lors de son repas sanguin.Les poux éliminant l’eau en excès par trans-piration respiratoire via la trachée et les orifi -ces respiratoires, un phénomène important d’osmose inverse se crée, aboutissant sou-vent à leur mort par rupture des intestins (voir encadré).

Concernant l’huile de noix de coco et l’oxy-phtirine, ces molécules agissent également en induisant une dissolution de la spumaline, colle qui permet l’attachement des lentes à la chevelure. Une fois séparées du cheveu, les lentes ne peuvent plus se développer et sont éliminées au lavage.

Ces nouveaux produits présentent les avan-tages d’être moins agressifs pour le cuir che-velu, dénués de toxicité pour le patient et non polluants pour l’environnement.

Conseils à l’offi cineLe pharmacien doit délivrer des conseils concer-nant la pathologie et sa prise en charge.

La pathologie

Le pharmacien d’offi cine doit prendre soin de rappeler au patient que cette pédiculose n’est pas signe d’un manque d’hygiène. Il doit le rassurer en précisant aussi que ce parasite ne véhicule aucune maladie.Le rôle de l’offi cinal est également d’informer sur le mode de transmission des poux : ces parasites – n’ayant pas la capacité de sau-ter ou de voler – se transmettent par contact direct de tête à tête ou éventuellement d’objet à tête. Pour cette raison, il est recommandé de ne pas coiffer différents enfants avec la même brosse ou le même peigne et il faut leur déconseiller de partager bonnets, cha-peaux, écharpes, barrettes, etc. Attacher les cheveux longs sous forme de natte est également une bonne astuce pour limiter la transmission.Enfin, il est primordial que les membres de la famille du sujet parasité soient exa-minés pour éviter les ré-infestations et les échecs au traitement. Par la suite, seuls ceux présentant des poux et/ou des lentes vivantes devront être traités.

L’osmose est un phénomène de diffusion

de molécules de solvant (l’eau de façon générale)

à travers une membrane semi-perméable

(c’est-à-dire perméable uniquement à l’eau) qui

sépare deux liquides de concentrations différentes

(soit A et B). L’eau diffuse alors du milieu le moins

concentré (A) vers le plus concentré (B) afi n de

compenser cette différence de répartition.

Dans le cas de l’osmose inverse, une pression F

est appliquée sur le compartiment B.

L’eau, sous pression, migre à travers la membrane

et entraîne une augmentation de la concentration

et de la pression du compartiment A.

Rappel

Tableau 1 : Liste non exhaustive des produits insecticides et leurs précautions d’emploi

Spécialités (laboratoires) Principes actifs Précautions d’emploiShampoingsCharlieu antipoux® (Mayoly Spindler) Perméthrine / but. pipéronyle À partir de 30 mois

Hegor antipoux® (Incomex) D-Phénothrine

Itax® (Pierre Fabre Santé) Phénothrine À partir de 30 mois. En relais du traitement par Itax lotion®

Item antipoux® (Gandhour) D-Phénothrine À partir de 30 mois

Parasidose® (Gilbert) Phénothrine À partir de 30 mois

Contre-indiqué (CI) si antécédents d’épilepsie

Para spécial poux® (Oméga Pharma) Dépalléthrine / but. pipéronyle À partir de 30 mois

Pyrefl or® (Ferlux Médiolanum) Perméthrine / but. pipéronyle

LotionsItem antipoux® (Gandhour) Phénothrine À partir de 30 mois

Prioderm® (Méda Pharma) Malathion À partir de 2 ans. Ne pas approcher une source

de chaleur. CI si antécédents de convulsions

Pyrefl or® (Ferlux Médiolanum) Perméthrine / but. pipéronyle / enoxolone À partir de 30 mois

CrèmesParapoux® (Oméga Pharma) Perméthrine À partir de 2 ans

AérosolsPrioderm® (Méda Pharma) Malathion À partir de 2 ans. Ne pas approcher une source

de chaleur. CI si antécédents de convulsions

Para plus® (Oméga Pharma) Malathion / perméthrine / but. pipéronyle À partir de 2 ans. CI chez les asthmatiques

Antécédent de bronchiolite dyspnéisante

Para special poux®

(Oméga Pharma)

Dépalléthrine / but. pipéronyle À partir de 30 mois. CI chez les asthmatiques

Antécédent de bronchiolite dyspnéisante

Pyrefl or® (Ferluox Médiolanum) Perméthrine / but. pipéronyle /

enoxolone

À partir de 30 mois

Page 3: Pédiculose du cuir chevelu, le point sur la thérapeutique

31 pratique

thérapeutique

Actualités pharmaceutiques • n° 488 • Septembre 2009

La stratégie thérapeutique

Deux données essentielles doivent être connues des patients pour le traitement.• Le temps d’application des produits recommandé dans les mentions légales varie d’une molécule à l’autre. Il doit scrupuleuse-ment être respecté. Si les cheveux sont rincés trop rapidement, les poux et les lentes peuvent survivre. Si le produit est laissé sur les cheveux trop longtemps, la personne traitée est expo-sée inutilement à des produits chimiques.• Le nombre d’applications tient compte du cycle de développement du pou. Le premier traitement permet d’éliminer la première géné-ration de pou. Un deuxième traitement, réa-lisé dix à douze jours plus tard, doit permettre d’agir sur une éventuelle deuxième génération de poux qui aurait eu le temps de se dévelop-per. Un troisième traitement, vingt jours après le premier, est parfois nécessaire.Chaque produit dispose de son propre schéma thérapeutique. C’est pour cette rai-son qu’il est important de vérifi er et de res-pecter les modalités d’emploi de chacun.Après avoir observé le temps d’application recommandé, il faut éliminer le produit en effectuant un shampoing doux. Un peigne fi n, dispensé avec les pédiculicides, permet ensuite d’enlever les poux morts et les lentes

restant attachés aux cheveux. Des produits facilitant le décollage

des lentes mortes existent d’ailleurs sur le marché.Un examen de contrôle doit ensuite être effec-

tué à J2 et J12 après le traitement.

Si le sujet présente des poux à ces examens, il faut traiter à nouveau : en changeant de classe pharmacolo gique en cas de présence de poux vivants à J2 car il s’agit certainement d’un cas de résistance ; avec le produit utilisé initiale-ment en cas de présence de poux à J12.En cas d’échecs répétés des traitements, il est conseillé de consulter un médecin.• Au niveau environnemental, le CSHPF recommande de traiter les vêtements et la literie uniquement dans le cas particulier d’une infestation massive chez un membre de la famille ou de la collectivité. Ainsi, tous les objets qui ont été en contact avec le cuir che-velu de la personne infestée (draps, oreillers, bonnets, chapeaux, écharpes, “doudous”, peluches, serviettes, habits avec cols, peignes, brosses, barrettes, pinces...) doivent être lavés à la machine avec le programme cycle long, à une température ≥ 60 °C, température à partir de laquelle le parasite est détruit.Les vêtements ou objets ne supportant pas un lavage en machine peuvent être impré-gnés d’un spray parasitaire comme A-PAR® (à base de pyréthrinoïdes) ou placés dans un sac plastique scellé pendant minimum 36 heures (48 heures de préférence) puisque les poux de tête ne peuvent survivre plus de 36 heures en dehors du cuir chevelu et que les lentes sont peu susceptibles d’éclore à température ambiante.À noter que la mise en œuvre d’une désin-fection des locaux (piscine, pièce, classe...) à l’aide d’un insecticide en aérosol est inutile et parfois dangereuse.

Les formes galéniques

Plusieurs formes sont disponibles, à savoir les shampoings, les lotions et les crèmes

ou lotions en fl acons pressurisés.

• Les lotions sont les formes les plus adap-tées. Elles délivrent le maximum de produit sur la surface à traiter, l’application se fait sur cheveux secs et le temps de contact avec la chevelure est prolongé.• Les crèmes sont effi caces, mais moins faciles d’utilisation que les lotions.• Les shampoings devraient être évités car ils sont moins effi caces que les crèmes ou les lotions en raison d’un temps de contact insuffi sant et d’une dilution immédiate du principe actif.Certaines précautions d’emploi sont à respec-ter, quelle que soit la forme du produit. Il faut éviter de l’avaler, proscrire le contact avec les yeux ou les muqueuses, et ne pas l’appliquer sur une plaie ouverte ou sur infectée.Par ailleurs, le pharmacien doit demander au patient s’il est sujet à des crises d’asthme. Dans ce cas, toute forme pressurisée lui sera contre-indiquée.Des précautions générales doivent être pri-ses vis-vis de ces formes pressurisées :– protéger les yeux, le nez et la bouche avec une serviette ;– se tenir éloigné de toute fl amme ou tout objet incandescent ;– ne pas utiliser de sèche-cheveux ;– effectuer la pulvérisation dans une pièce bien aérée ;– chez l’enfant de moins de 2 ans, le produit doit être appliqué sur le cuir chevelu à l’aide d’un tampon imbibé. �

François Pillon

Pharmacien, Dijon (21)

[email protected]

Émilienne Kesseller

Pharmacien, Dijon (21)

Remerciements à Mme le professeur Odile Chambin pour sa relecture.©

BS

IP/F

red

Furg

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Familles et collectivités mobilisées contre les pouxIl faut conseiller à la famille de l’enfant infecté de

prévenir le responsable de la collectivité qu’il fréquente

(école, crèche, centre aéré...) afi n de faciliter le dépistage.

Il est intéressant de remarquer que le traitement individuel

ou collectif n’est en rien obligatoire. Il est donc fortement

conseillé d’inciter les parents, les associations de parents

d’élèves et les personnels de collectivités à appliquer ces

recommandations et de mettre en place des campagnes

de sensibilisation à la pédiculose du cuir chevelu, ainsi

qu’une surveillance épidémiologique de la résistance.

Tableau 2 : Liste non exhaustive des produits sans insecticides et leurs précautions

d’emploi

Spécialités (laboratoires) Principes actifs Précautions d’emploiShampoingsPoux Apaisyl® (Merck Médication Familiale) Huile de coco À partir de 2 ans

LotionsAltopou dimeticone® (Arkomédica) Diméthicone À partir de 3 ans

Duo LP-Pro® (Terra Santé) Oxyphtirine À partir de 6 mois

Itax® (Pierre Fabre Santé) Complexe huileux siliconé À partir de 3 ans

Nyda® (Pohl Boskamp) Diméthicone À partir de 2 ans

Pouxit® (Cooper) Diméthicone / cyclométhicone À partir de 6 mois

CrèmesAbapou® (Incomex) Diméthicone / huile de coco / huile de vaseline / cire d’abeille À partir de 3 ans

Ko poux® (Gandhour)

AérosolsParanix® Lotion (Oméga Pharma) Huile de coco / huile essentielle (HE) d’anis À partir de 2 ans

Paranix® Mousse (Oméga Pharma) Diméthicone / huiles minérales A partir de 6 mois

Parasidose® (Gilbert) Huile de coco / HE de géraniol À partir de 3 mois